C’est quoi notre espèce ? (I) La donne est médiocre, biaisée en notre défaveur

Je l’ai fait pour l’ensemble de mes livres récents, et en 2013 et 2014 pour Penser tout haut l’économie avec Keynes (chez Odile Jacob, le 2 septembre) : vous les offrir en cours de rédaction sous forme de feuilleton. Voici une première livraison de Le dernier qui s’en va éteint la lumière (à paraître chez Fayard… quand ce sera terminé). Il faut que nous avancions ensemble sur ces problèmes (c’est une question de vie ou de mort 😀 ).

Si nous pouvons nous représenter des dangers considérables à l’horizon de vingt ou de trente ans, ils nous sont pourtant indifférents, et notre espèce est tout spécialement mal outillée pour faire face à une menace aussi brutale et aussi énorme que son extinction éventuelle. Nous n’avons pas tant survécu jusqu’ici en raison de nos qualités que du fait que la planète qui nous accueille est une corne d’abondance débordant de tous côtés de ses incroyables richesses, prête du coup à pardonner tous les errements, et qui nous a autorisés à la piller outrageusement. Mais malgré sa générosité quasi infinie, nous sommes quand même parvenus à dépasser ses bornes. C’est là que nous en sommes.

Nous ne pouvons nous prévaloir de ne pas avoir été prévenus : les avertissements que nous nous égarions ont été innombrables mais jamais nous n’avons tiré les leçons de l’histoire : le Prince n’a jamais demandé au Philosophe de le conseiller – et quand il l’a fait, il a ignoré ses conseils. Sans compter les philosophes vénaux.

Nous craignons sans doute le retour des catastrophes passées et prenons certaines précautions en conséquence, mais nous nous révélons ineptes dans la préparation à des désastres futurs du fait de la combinaison en nous d’un manque total d’imagination, d’un optimisme irraisonné que nous appelons « espérance » et surtout, parce que nous n’envisageons de solutions à adopter que dans une perspective purement commerciale. Nous ne sommes disposés à sauver notre espèce de l’extinction qu’à une seule condition : « si cela peut rapporter ».

L’espoir fait vivre mais l’espoir est une lunette déformante qui nous induit en erreur aussi souvent sans doute qu’il nous guide dans la bonne direction. L’espérance est un kit de survie qui nous permet de plonger en apnée le temps que les nuages les plus noirs se dissipent au-dessus de nos têtes durant les périodes où nous serions sinon broyés et durant lesquelles dresser la tête hors de l’eau pour respirer signerait notre perte.

On ne peut cependant vivre d’espoir indéfiniment. Mad Max a raison de dire dans Fury Road : « L’espoir, c’est une blague : ou bien on arrive à réparer, ou bien on devient fou ». La ligne de crête est très étroite et le précipice de part et d’autre, très profond : celui de la folie qui nous met hors course d’un côté et de l’autre, celui de la tragédie où nous pouvons sombrer. Il faut beaucoup de chance pour mener sa barque sans naufrage jusqu’à la vieillesse, quand les petites lumières s’éteignent inexorablement une à une. Bienheureux après tout les innocents qui attribuent à leur incroyable talent la chance inouïe dont ils ont bénéficié.

Une stratégie d’une stupidité confondante préside au destin de notre espèce : faute que nous soyons assurés de l’immortalité, nous devons nous reproduire sans retenue, ou en tout cas chercher à le faire, alors que les dés sont pipés parce que notre obsolescence a par ailleurs été programmée. Nous naissons, et c’est à nous ensuite de nous débrouiller avec une donne aussi médiocre, aussi biaisée en notre défaveur !

Toutes les planètes autour de nous sont des cailloux pelés, alternant pour toujours entre la surgélation et la calcination totales. Un concours de circonstances absolument improbable est manifestement requis pour que la vie puisse apparaître. Une fois là, elle ne se sent cependant plus : plus rien ne l’arrête, ni volcans déchaînés obscurcissant les cieux, ni météorites géantes tuant toute végétation pendant des décennies. Une fois que la semence est là, la vie est prête à tout pour suivre son cours, repliée dans la moindre anfractuosité de rocher, nichée au fond des abysses des océans, toujours prête à repartir si elle a été défaite en un autre point du globe.

Et nous faisons partie de ce maelstrom à part entière ! « Nous », c’est-à-dire une conscience attachée à un corps. « Nous » : une petite voix qui sort de l’intérieur de ce corps pour dire : « C’est moi ! », et qui a mal quand ce corps est directement menacé dans sa survie, que cette souffrance puisse ou non faire la moindre différence.

Alors, il est demandé à ce corps de se reproduire, et c’est finalement la seule chose pour laquelle il soit véritablement équipé, la seule chose qu’il sache faire correctement : faire des bébés (« pour de vrai » ou « pour du beurre »), et respecter les conditions minimales pour que cela soit possible (manger toutes les quelques heures, boire de l’eau toutes les heures, absorber de l’oxygène toutes les quelques secondes, évacuer régulièrement les déchets s’accumulant rapidement, ne pas mourir de froid, etc.) Nous avons été très bien conçus pour nous reproduire et raisonnablement conçus pour maintenir les conditions pour que cela soit possible. Mais comme nous sommes éphémères et jetables, penser à l’avenir sur le long terme n’est pas notre fort : notre manque de talent dans ce domaine est consternant. Et la punition est pour bientôt !

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160 réponses à “C’est quoi notre espèce ? (I) La donne est médiocre, biaisée en notre défaveur”

  1. Avatar de Contre vents et marées
    Contre vents et marées

    Que faire quand toutes les sirènes d’alarme hurlent et que personne ne les entend. Sur quel bouton faut il appuyer pour tout arrêter alors qu’il est déjà trop tard. Le choix actuel ne semble être que chacun pour soi et dieu pour tous. Quel avenir  🙁

    1. Avatar de Paul Jorion

      Business as usual pour nos z’élites !

    2. Avatar de ylard
      ylard

      je dirai plutôt: chacun pour soi et Dieu pour personne

      1. Avatar de Olivier Brouwer
        Olivier Brouwer

        Je n’ai Dieu que pour toi ! 😉

  2. Avatar de Terra Breizha
    Terra Breizha

    Nous pourrions demander conseil à une IA que nous aurions programmé pour avoir plus peur que nous de ce qui nous attend.

    1. Avatar de samuel
      samuel

      Programmer par qui? des extraterrestres ou des hommes?

  3. Avatar de Serge Bernard
    Serge Bernard

    Paul,

    Par ton intelligence et ton erudition, je ne peux que respecter tes conclusions apocalyptiques. Toutefois, sans me sentir pour autant en état de dénégation, j’ai du mal à souscrire à leur caractère imminent et absolu. Ce qui m’amène à formuler 4 questions.

    (1) Quelles sont les hypothèses mesurables qui permettent d’évaluer l’espérance mathématique de vie de l’espèce humaine sur cette terre?

    (2) Une importante réduction de la population mondiale par épidémie ou guerre pourrait-elle en changer l’échéance?

    (3) Tel que dans le scénario du film « Interstellar », combien de personnes en exil dans l’espace faudra-t-il avoir pour que la vie sur la terre ne soit plus vitale?

    (4) L’espèce humaine peut-elle être sauvée par une poignée d’êtres à la conscience éveillée?

    Bien à toi,

    Serge

    1. Avatar de Olivier Brouwer
      Olivier Brouwer

      Bonjour Serge,

      Je ne suis pas Paul, mais je me permets de répondre quand même ! 😉

      1) Il est impossible de calculer une telle espérance mathématique, ou la probabilité « de ceci ou de cela » dans ce domaine, car beaucoup trop de choses sont soumises à des aléas. Il est « très probable » (mais alors là, vraiment très probable !) que nous connaissions un nouvel accident nucléaire civil grave d’ici 15 ans à la surface de la planète. La question est : où ? Personne ne peut le dire. Il en va de même pour les processus critiques : quand vont-ils se déclencher ? Nul (pas même Paul ! 😉 ) ne le sait.

      2) Les épidémies/guerres font selon moi partie du package, mais pas que. Par exemple, j’ai lu quelque part sur ce blog (mais sans en vérifier la véracité, je l’avoue) que sans électricité, trois jours suffisent pour que de grandes quantités de personnes n’aient plus d’eau dans leur robinet. Je doute alors que les bouteilles vendues dans les supermarchés suffisent à désaltérer tout le monde pour longtemps ! En un mot, rien n’est fait pour faire face à un problème de grande ampleur : notre société hyper-complexe n’a jamais été plus fragile qu’à présent…

      3) Je pense vraiment qu’à ce stade-ci, il faut oublier les scénarios de type Interstellar ! Et pour aller où, de toutes façons ? Et puis, on pense aux hommes, mais comme l’a fait remarquer un commentateur à l’époque où on a parlé beaucoup de ce film sur ce blog, ce n’est pas seulement l’homme qu’il faut transporter, mais tout un écosystème ! Excusez-moi mais on n’y est pas !

      4) Je pense personellement qu’une masse critique de personnes à la conscience éveillée pourrait changer la donne, mais là non plus, on n’y est pas… et d’ailleurs, je ne pense pas être du même avis que Paul sur ce point ! 😉

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        + 1,

        Idem M Brouwer.

         

        La vie continue, avec ou sans nous, alors autant être actrice et participer, c’est mon choix, et ni le désespoir complet , ni l’optimisme béat ne constituent pour moi des croyances valides et encore moins lucides.

        Cela dit, il me parait urgent voire nécessaire de resté éveillé et de faire face à ces défis . Aprés tout, chaque ére, chaque époque ses défis et si nous sommes là, concrètement, c’est pour être à la hauteur de ces nouveaux défis.

        En outre, la vie a toujours triomphé, sinon, nous ne serions pas là, sur ce « champ de manoeuvre » pour continuer à apprendre. La vie seule est le maître. Être à l’écoute.

        L’avenir ce n’est pas ce qui va nous arriver , mais ce que nous allons faire. H Bergson.

      2. Avatar de Alain Audet
        Alain Audet

        Pour ce qui du scénario  »Interstellar » il n’y a qu’une seul chose à retenir, c’est le début du film où le dérèglement climatique est sévère, où l’eau et l’air sont de qualité médiocre et allant en s’aggravant toujours davantage, ce n’est pas un mur que nous frapperons mais une situation environnemental en continuelle dégradation question de faire durer le  »plaisir ».

        Pour ce qui est de la masse critique de gens qui pourrait faire la différence et inverser la fâcheuse tendance, elle est là mais pas encore assez organisé, ici même nous avons de la difficulté à faire avancer les idées et à bâtir une alternative cohérente, il faut trouver une formule adéquate……

      3. Avatar de Serge Bernard
        Serge Bernard

        Il est « très probable » (mais alors là, vraiment très probable !) que nous connaissions un nouvel accident nucléaire civil grave d’ici 15 ans à la surface de la planète.

        Un tel incident, qui serait vraisemblablement l’aboutissement d’une guerre (point 2), éliminera bien évidemment un grand nombre d’habitants mais pas tous. Leur nombre pourrait alors n’être qu’une correction de la surpopulation. C’est ce qui se passe dans le règne animal. Des rats proliférant dans un espace clos finissent par s’entretuer. Le carnage s’arrête avec la disparition d’un tiers de leur population afin de permettre la survie des deux autres tiers. D’un point de vue humaniste, la perte d’un tiers de l’humanité est bien évidemment une tragédie sans nom. Toutefois si c’est le prix à payer pour la survie de l’espèce …

        La question est : où ? Personne ne peut le dire. 

        Vraisemblablement du côté des perdants de la guerre …

    2. Avatar de Paul Jorion

      (2) Une importante réduction de la population mondiale par épidémie ou guerre pourrait-elle en changer l’échéance?

      Toute apocalypse partielle est susceptible de retarder l’apocalypse globale.

      (4) L’espèce humaine peut-elle être sauvée par une poignée d’êtres à la conscience éveillée?

      Nous allons bien voir. Je vous tiens au courant !

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      En l’occurrence P. Jorion ne nous demande pas de faire pénitence, mais de devenir intelligent.

      Hélas il est plus facile d’envoyer les foules dans des lieux de pénitence que là ou on sème la lumière.  Si seulement  Jorion était pape…   :/

      1. Avatar de Cédric Chevalier
        Cédric Chevalier

        Rendez au Pape ce qui appartient au Pape : il a fait plus pour éveiller les consciences sur la méga-crise environnementale, économique et sociale, en publiant son encyclique Laudato Si, que tous ses prédécesseurs réunis :

        http://fr.scribd.com/doc/269022648/Laudato-Si-Francese

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Oui. Excusez moi, j’en était encore à Pie XII qui m’avait vacciné contre les papes, et tout leur bazar.

        D’un autre coté si leur quincaillerie en or massif, et leurs déguisements, sont utiles pour impressionner les foules et enfin asséner des discours intelligents qu’ils s’en servent!

        Bravo le pape!

    2. Avatar de Saint-Alme
      Saint-Alme

      Je suis d’accord avec Paul,  à ceci près que le « bientôt » peut traîner un peu en longueur laissant croire qu’un deus ex machina nous sauvera in extremis en trouvant une solution miracle nous permettant de continuer à dilapider ce que l’on n’a plus.  Et le moins que l’on s’attendra… »game over pour l’humanité…plus de crédit…! »

  4. Avatar de Hofman Olivier
    Hofman Olivier

    Une espèce de méduse mise à part – qui revient à l’état de polype en cas de dégradation trop importante de son environnement -, il est clair que la reproduction, si possible sur fond d’amour, est la solution. J’ai par contre une autre proposition : tôt, nous avons considéré notre précarité. Pas une précarité économique, mais la fragilité de nos personnes, appelées à mourir, de nos groupes, capables de se disloquer, de nos perceptions, de nos mots, qui peuvent changer de sens, de nos inventions, pratiques et idéologies. Avant de penser en termes de « progrès », qui deviendraient certitudes et oublis autant que limitation de notre imagination au profit d’un imaginaire sclérosant, nous avons pensés des moyens de connaître d’autres synergies et synesthésies, conscients de ce qu’il nous faut sentir une situation, en tracer les contours, avant de penser et poser des actes qui nous semblent conséquents. Une invention majeure à ce titre, invention qui repose aussi sur un constat : l’invention de « Dieu » (avec D majuscule ou non, et pluriel ou non). Un « Dieu » qui symboliserait que quelque chose, de non nommer et à ne pas nommer, nous dépasse. Quoi? Le hasard, c’est-à-dire ce que nous ne pensons pas, et également ce que nous ne pouvons penser. Ce « Dieu » nous obligerait aujourd’hui à penser que « les lois du chaos » sont une perception de celui-ci et de lois qu’attribue la psyché humaine à un phénomène, c’est-à-dire nous obligerait à penser « les lois du chaos » comme un déterminisme (ce que dit le Pr Prigogine). Ce « Dieu » nous obligerait à ralentir en toutes nos pratiques, notamment car toute chose le constituerait. Toute chose, montagnes, nuages, animaux, plantes. Cette notion demanderait à considérer non seulement l’espace et le Temps, mais aussi une donne « informationnelle » dont la parole ne serait qu’une infime partie, et la plus dangereuse car ne s’adressant qu’entre humains pour faire exister à nos yeux seuls l’univers entier. Nous pouvons comprendre cela si nous pensons au rôle de nos hormones et des odeurs qui ne demandent pas intervention de la raison. Ce « Dieu » symboliserait un message qui se révèle à lui-même à travers ce qui le constitue et dont les constituants se traverseraient tous. Pour faire simple, nous respirons ce que les plantes expirent et inversement. Les actes que nous posons modifient un Milieu, social et environnemental, qui nous modifie. Etc. C’est le « Dieu » du « commencement », c’est-à-dire les requis qui préside l’univers, …, les planètes, le vivant, ainsi que les principes du vivant (homéostasie par ex.), du Milieu (réciprocité, …) et de l’humanité (l’initiation n’étant pas qu’un apprentissage technique mais aussi de l’impact de nos sens, de leur précarité, de nos rêves, besoins, envies, désirs, …). Il symboliserait ainsi le fait de voir, d’entendre, de sentir, de goûter, de touché et de l’être. … Bon, je pourrais écrire quelques pages. Et c’est ce que je vais faire.

    Prenons soin de nous.

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      J’avoue que j’ai du mal avec ce style. Je l’ai lu 3 fois, et suis toujours incapable d’en faire un résumé.

      Je lis peu, et préfère observer et cogiter par moi même. C’est moins risqué que de chercher à décoder des trucs qui – pour moi – n’ont ni queue ni tête.

      Ce n’est pas un jugement de valeur par rapport à votre écrit, mais je suis souvent dans cette situation qu’il est difficile d’avouer, car ça peut être mal vu par l’auteur, et  dévalorisant pour celui qui avoue ne pas comprendre.

      Sans compter les trucs que je comprends, et qui en fin de compte sont nuls (ex: BHL, et une foultitude de prétendus « penseurs »).

      1. Avatar de Olivier Brouwer
        Olivier Brouwer

        Je lis peu

        J’ai déjà eu l’occasion de m’en rendre compte… 😉

      2. Avatar de Hofman Olivier
        Hofman Olivier

        Si ce commentaire s’adresse à moi – ce que j’ai du mal à discerner dans l’agencement des commentaires-, merci. Question style, que j’avoue souvent allusif, je n’ai malheureusement pas pensé (assez) à autrui… Une longue réflexion ici jetée en vrac et dans la vitesse. Et c’est un grand dyslexique qui vous l’écrit… Le plus important est que vous observez et cogitez par vous-même. Pour le reste, un contact direct, un jardin, une terrasse de café et le temps de nouer un dialogue seraient nécessaires. Ou plus de pages pour couler ma pensée. Je préfère de loin la première solution ! On ne sait jamais vraiment si un thermomètre est un terme omettre ou un terme aux maîtres que quand on parle aussi avec les mains, le sourire, le regard, le silence, le rythme, le ton, … Foi de dyslexique ! Prenez soin de vous.

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        En effet, je ne connais rien aux potagers.

      4. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Je préfère de loin la première solution !

        Moi aussi, Et merci d’avoir bien accueilli ma remarque!

    2. Avatar de idle
      idle

      Je partage votre vision sur le sujet, mais hélas les demeurés matérialistes que nous sommes, nous empêche d’aller de l’avant.

      Mais la question germe, sommes-nous venues sur terre pour la reproduction d’une espèce ou pour une expérience divine non dévoilée ou encore pour développer  une vie de carriériste acharné?

      La réponse se trouve peut-être entre la psyché et la pensée humaine?

      Tu connais peut-être les beaux vers de Péguy, dans Eve :

      « Les rêves de Platon avaient marchés pour lui

      Du cachot de Socrate aux prisons de Sicile;

      Les soleils idéaux pour lui seul avaient lui

      Et pour lui seul chanté  le gigantesque Eschyle… »

       

       

  5. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Merci M. Jorion pour cet extrait de votre prochain livre. Il a l’air prometteur d’après le choix de l’extrait. C’est « l’ère » du temps marketing qui le « vaut » certainement… Mais je le perçois comme sacrément pessimiste. Malgré le ton « enjôleur » et décalé de l’auteur… Même si son contenant et le but que je lui devine à de quoi « l’être »… ce bout de « paraître » peu inquiéter quelque peu… Mais restera t-il une part belle à cet optimiste que vos autres ouvrages, vos autres « pensées », savent nous offrir moyennant… ?

    Ou bien y sera t-il « cultivé » un « savant » mélange des deux, un précaire équilibre d’un tout risquant l’effondrement systémique à tout moment, ou chacune des sensibilités si différentes de l’espèce humaine pourra y trouver son intérêt particulier, orchestré derrière un intérêt général légitimement alarmiste, devant faire la balance entre un pessimisme optimiste et un optimisme pessimiste… ?
     

  6. Avatar de adoque
    adoque

    Essayons de nous rappeler que nous avons, dans le vivant, un attribut spécifique, qui rend l’humain particulier: la conscience. Attribut qui aurait dû permettre de dépasser la loi de la jungle… C’est une responsabilité que de l’utiliser: si on s’abstient, alors nous ne sommes que des animaux comme les autres et si, comme c’est le cas depuis des millénaires, on détourne cet attribut, l’endurcissant, pour en faire un outil de pouvoir dominateur, alors nous sommes rendus, ici, maintenant: nous sommes pire que des animaux et nous détruisons cette si belle spécificité.

    Ce pouvoir dominateur nous est devenu tellement banal que nous le considérons dans tous les domaines comme un moteur de « progrès », mais de quel progrès ? En tout cas pas un progrès vers une humanité digne.

    Il semble évident que nous devrons passer par un « reset », un Jubilé -forcé- mais malheureusement pas -décidé-. Avec douleurs…

    mais aussi avec l’espoir que les survivants auront appris de l’expérience et qu’ils pourront construire avec un tout autre paradigme.

    Pour « finir » je trouve assez cocasse que le mot « conscience » soit dans l’actualité !

    1. Avatar de Paul Jorion

      La conscience enregistre des événements ayant déjà eu lieu. Elle intervient bien trop tard après la bataille (entre 1/2 et 10 secondes) pour jouer un rôle actif.

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        Bergson[modifier | modifier le wikicode]
        « Comment n’être pas frappé du fait que l’homme est capable d’apprendre n’importe quel exercice, de fabriquer n’importe quel objet, enfin d’acquérir n’importe quelle habitude motrice, alors que la faculté de combiner des mouvements nouveaux est strictement limitée chez l’animal le mieux doué, même chez le singe ? La caractéristique cérébrale de l’homme est là. Le cerveau humain est fait, comme tout cerveau, pour monter des mécanismes moteurs et pour nous laisser choisir parmi eux, à un instant quelconque, celui que nous mettrons en mouvement par un jeu de déclic. Mais il diffère des autres cerveaux en ce que le nombre des mécanismes qu’il peut monter, et par conséquent le nombre des déclics entre lesquels il donne le choix, est indéfini. Or, du limité à l’illimité il y a toute la distance du fermé à l’ouvert. Ce n’est pas une différence de degré, mais de nature.
        Radicale aussi, par conséquent, est la différence entre la conscience de l’animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine. Car la conscience correspond exactement à la puissance de choix dont l’être vivant dispose ; elle est coextensive à la frange d’action possible qui entoure l’action réelle : conscience est synonyme d’invention et de liberté. Or, chez l’animal, l’invention n’est jamais qu’une variation sur le thème de la routine. Enfermé dans les habitudes de l’espèce, il arrive sans doute à les élargir par son initiative individuelle ; mais il n’échappe à l’automatisme que pour un instant, juste le temps de créer un automatisme nouveau : les portes de sa prison se referment aussitôt ouvertes ; en tirant sur sa chaîne il ne réussit qu’à l’allonger. Avec l’homme, la conscience brise la chaîne. Chez l’homme, et chez l’homme seulement, elle se libère ».
        L’évolution créatrice, P.U.F., p. 264-265
        https://fr.wikibooks.org/wiki/Philosophie/Conscience

      2. Avatar de adoque
        adoque

        On ne doit pas parler de la même !

        Ou alors vous jouez une drôle de partie…

        Faut-il que je précise ma pensée ? Vous savez ce truc qui nous laisse l’illusion que nous sommes capables de faire des choix, ou seul choix, mais fondamental ?

        Précédant l’action.

      3. Avatar de Béotienne
        Béotienne

         » La conscience enregistre des événements ayant déjà eu lieu. Elle intervient bien trop tard après la bataille (entre 1/2 et 10 secondes) pour jouer un rôle actif. »

        Après la bataille, elle peut donc jouer un rôle de prévention pour canaliser l’instinct, une boussole pour le futur.

    2. Avatar de Saint-Alme
      Saint-Alme

      Je ne suis pas sûr que ce soit la conscience qui rend l’humain si particulier.  Je pense à des termes moins nobles pour définir l’humain que la décence ne me permet pas d’écrire ici. Et lorsque je me penche sur notre courte histoire, je m’interroge ? Il m’apparaît qu’individuellement nous pouvons,  parfois,  être « l’humain » parangon de « vertu et de bonté » mais que collectivement nous perdons cette faculté d’être « l’humain » pour devenir un être à peine « conscient » de l’être.

  7. Avatar de CHAPONIK
    CHAPONIK

    Cher monsieur JORION

     

    Si j’ai bien compris, nos pas humains n’ont  plus que le sable mouvant pour demeure….

    Vous  aurez fait ce que vous pouviez    contre cette société géhenne qui nous roule dans son chaos.

    Cordiales salutations à tous

  8. Avatar de Learch
    Learch

    D’abord je ne dirai pas que la vie est un concours de circonstance, je dirai que la vie est l’ultime résultante, la plus belle, du mouvement, aidé par le temps… le mouvement qui a permis la création de cette planète et qui est toujours en cours… La différence entre la Lune et la Terre est que la Lune est immobile. Et les forces qui la dominent ne sont pas assez puissantes pour engendrer un mouvement suffisant.

    Si le noyau de fer qui est au centre de la terre ne tournait pas, il n’y aurai pas de champ magnétique, les rayons cosmiques tueurs atteindraient sans problème le sol et la vie ne pourrai pas être. La vie tient en une boule en fusion qui tourne inlassablement.

    Je crois que pour trouver une solution, il faut laisser notre âme sortir de ce corps d’Européen(ne) trop nourri par des sociétés ou le consumérisme entraîne une course en avant inexorable. Pourquoi ne pas rejoindre les pensées de peuples qui ont, qui avaient, réussi à vivre en harmonie avec cette belle planète ?

    – « Si les hommes crachent sur la terre, ils crachent sur eux-mêmes » Seattle, Chef Dwamish (1854)

    – « Quand vous aurez coupé tous les arbres, pollué toutes les rivières, enfermé tous les animaux, alors peut-être comprendrez-vous que l’argent ne se mange pas » Chef indien inconnu

    – « Traitez bien la Terre. Elle ne vous a pas été donnée par vos parents, elle vous a été prêtée par vos enfants. Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. »

    Je ne dis pas qu’il faut que l’on retourne tous sous les teepees, mais si l’on pouvait intégrer cette sagesse dans nos pensées de tous les jours… Peut-être qu’un ethnologue ayant étudié ce peuple, ou d’autres, pourra alimenter la « machine à idées »…

    Mais ce sera dur de regarder en arrière car « le concept de progrès agit comme un mécanisme de protection destiné à nous isoler des terreurs de l’avenir ».

    Et quand on voit par exemple, ces jours-ci, qu’un dentiste occidental ayant un peu d’argent, le dépense pour aller tuer en Afrique un des derniers lion sauvage, je dirai que c’est mission impossible.

    Le mouvement continuera, sans nous et sans les milliers d’espèces que nous aurons décimées.

    1. Avatar de Josette
      Josette

      j’ai été particulièrement interpellée par la fin de votre commentaire  …Qui résume à lui seule l’ambiguïté de l’espèce humaine et sont invraisemblance …

      Un homme Blanc Canadien éduqué , ayant fait de hautes études , diplômé dentiste ,et riche … Qui va  massacrer un des derniers lions d’ Afrique  avec un arc et une flèche ,le blesse ,le poursuit pendant des heures  à travers la savane  et le tue…

      Et nous sommes cet animal qui à développé une forme d’intelligence hors de l’équilibre harmonieux de la nature de notre mère la terre  , animal qui possède la bombe atomique ,les centrale nucléaires , qui envahit ,détruit ,empoisonne la terre , et  vénère un dieu argent et matériel , au lieu du vivant …

      1. Avatar de Cédric Chevalier
        Cédric Chevalier

        Là je vous arrête : notre intelligence et notre espèce font bien partie de la nature. Contrairement à Bergson, qui ne disposait pas des résultats les plus récents de la biologie et de la psychologie cognitive, on peut aujourd’hui rendre plausible l’hypothèse que notre intelligence est en parfaite continuité avec les formes d’intelligences précédentes (oiseaux, chimpanzés, etc.). Le degré est supérieur de plusieurs niveaux de grandeurs, avec un phénomène d’émergence de propriétés nouvelles, mais les caractéristiques jugées « uniques » par le passé, sont l’une après l’autre observées chez des animaux (usage de l’outil, du langage, de la capacité à compter, à anticiper le futur, etc.).

        Ensuite l’équilibre harmonieux de la nature est une création de l’esprit. Si l’on se penche sur les millions d’années passées, on voit combien la nature et la vie furent soumises à de dantesques catastrophes et ruptures de continuité, bien avant l’apparition de notre espèce.

        Donc personnellement, je réfute cette lecture de l’homme comme une « anomalie » de la nature, ou quelque chose qui serait « hors de la nature », et qui viendrait « perturber son équilibre éternel ».

        La réalité raconte une toute autre histoire.

      2. Avatar de MerlinII
        MerlinII

        Le dentiste blanc bien éduqué tue les derniers lions (comme le roi d’Espagne..) et le pauvre africain abruti tue les derniers éléphants et autres rhinocéros pour la libido défaillante des nouveaux riches chinois.

        Bien, la messe est dite. Les plus intelligents d’entre nous ont compris depuis pas mal de temps que les carottes sont cuites (bio ou pas bio)

    2. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Mais arrêtez avec ce discours défaitiste.  Si vous lisez ce blog vous devriez savoir que nous sommes prisonniers d’un Système économique.

      Nous ne sommes donc pas libres du tout, puisque enfermés dans cette cage, (Ce dont très peu, semble t-il,  sont conscients).

      C’est voulu et entretenu par une poignée de dominants: les hyper friqués du sommet de la pyramide, soutenus par tous ceux qui vivent (encore) bien en dessous, et qui ont trop peur d’en être éjectés.

      Chacun d’entre nous à un intérêt vital à plaire à celui qui se trouve au dessus de lui dans la hiérarchie. Et c’est comme ça jusqu’en haut de la pyramide. Et c’est pour ça qu’elle est si solide cette cage. Mais il faut l’abattre!

      Être libre suppose d’être éclairé, et en particulier sur les alternatives à ce Système, et il y en a, et des super bonnes (au moins une…), sans retourner aux cavernes!

      Lisez le blog et les livres de Jorion, bon sang!

      1. Avatar de Learch

        Je ne sais pas lire. Désolé.

      2. Avatar de Terra Breizha
        Terra Breizha

        Cette pyramide n’est qu’un château de carte qui s’écroulera au premier coup de vent.

      3. Avatar de Cédric Chevalier
        Cédric Chevalier

        Cette hypothèse que nous serions prisonniers du cadre voulu par les dominants a été infirmée il y a longtemps par une jeune homme : La Boétie, qui écrivit : soyez résolu de ne plus servir, et vous voilà libres !

        Vous et moi, sommes donc bien tout aussi participants au grand jeu de la société humaine. Chaque action que nous faisons peut renforcer ou déforcer le système dominant.

        Pas porteur de neutraliser notre capacité d’influence !

  9. Avatar de arkao
    arkao

    Nous n’avons pas tant survécu jusqu’ici en raison de nos qualités que du fait que la planète qui nous accueille est une corne d’abondance débordant de tous côtés de ses incroyables richesses, prête du coup à pardonner tous les errements, et qui nous a autorisés à la piller outrageusement.

    Il ne faut cependant pas minorer le fait que « nous » n’avons pas fait que piller. Sous les latitudes où nous vivons en masse, nous avons entretenu cette planète comme un vaste jardin, depuis que l’agriculture existe. De fait, bien que l’idée puisse heurter quelques uns, de ceux qui confondent écologues et écologistes, les pratiques agricoles humaines ont favorisé dans bien des lieux et des époques la biodiversité, ne serais-ce que par exemple, en défrichant on apporte de la lumière aux plantes héliophiles associées à leurs cortèges d’insectes ainsi qu’aux oiseaux qui leurs sont inféodés.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Plante_rud%C3%A9rale

    La véritable césure, le vrai drame, c’est l’usage des intrants chimiques au XXe siècle détruisant les sols et la vie.

    Avant de poursuivre un éventuel débat, je pose en préalable une question : où nichaient les hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum) et les hirondelles de cheminée (Hirundo rustica) avant que nous ne bâtissions des maisons ?

    1. Avatar de Josette
      Josette

      Oui ,c’est vrai   ,mais vous parlez d’un  temps ,où l’homme vivaient encore avec la nature  ,et ne faisait pas trop de dégâts …Aujourd’hui ,  avec l’agriculture intensives , (OGM pesticides etc ) Nous détruisons la biodiversité , les abeilles , les papillons et tous les insectes et petits animaux ,ainsi que les oiseaux…Oui les hirondelles nichaient dans les corniches des vielles fermes et vielles maisons…Pourquoi ont elles disparues  de nos contrées?  Et bien parce que l’homme à refait des toits plus performants ,où les hirondelles ne savent plus nichées ,et construit de grands bâtiments  pour les animaux d’élevages intensifs   ,où elles ne savent plus nichées non plus…l’homme  qui est anthropocentriste  ,n’a pas penser aux petites hirondelles…Et à combien d’autres oiseux etc…

      1. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        La vitesse de la dégradation  empêche une adaptation harmonieuse et entraîne la disparition de certaines espèces, par le passé, les défrichements étaient progressifs et limités.

    2. Avatar de Cédric Chevalier
      Cédric Chevalier

      Par ailleurs, même si l’image peut nous parler, attacher une valeur négative telle qu’attachée au « pillage », à l’espèce humaine, c’est encore une fois nous « extérioriser » de la nature et passer à côté de notre vraie nature. Nous avons fait et faisons finalement ce que n’importe quelle espèce vivante fait, ni plus ni moins : préserver notre existence, nous reproduire et exploiter notre environnement.

      Le hic, c’est que l’efficacité avec laquelle nous le faisons menace notre substrat naturel lui-même, faute de prédation ou autre régulation externe à notre espèce suffisante.

  10. Avatar de Nemo3637
    Nemo3637

    A côté d’une vision pessimiste, il reste le plaisir de savourer un instant présent mais toujours fugace: déguster un cornet de frite à Bruxelles avec un « pistolet » acheté au boucher du coin fut un moment de bonheur dont je me souviens encore.

    Aujourd’hui, je suis vieux et végétarien. Je me torture l’esprit avec des questions gigognes. Je trouve encore du plaisir à voir pousser mes artichauts dans mon joli jardin propret..

    Je ne sais pas si ces pensées pourront faire avancer la réflexion de tous…

  11. Avatar de adoque
    adoque

    (Re… ?) 18:41 29/07/2015
    Essayons de nous rappeler que nous avons, dans le vivant, un attribut spécifique, qui rend l’humain particulier: la conscience. Attribut qui aurait dû permettre de dépasser la loi

    de la jungle… C’est une responsabilité que de l’utiliser: si on s’abstient, alors nous ne sommes que des animaux comme les autres et si, comme c’est le cas depuis des

    millénaires, on détourne cet attribut, l’endurcissant, pour en faire un outil de pouvoir dominateur, alors nous sommes rendus, ici, maintenant: nous sommes pire que des animaux et

    nous détruisons cette si belle spécificité.

    Ce pouvoir dominateur nous est devenu tellement banal que nous le considérons dans tous les domaines comme un moteur de « progrès », mais de quel progrès ? En tout cas pas un

    progrès vers une humanité digne.

    Il semble évident que nous devrons passer par un « reset », un Jubilé -forcé- mais malheureusement pas -décidé-. Avec douleurs…

    mais aussi avec l’espoir que les survivants auront appris de l’expérience et qu’ils pourront construire avec un tout autre paradigme.

    Pour « finir » je trouve assez cocasse que le mot « conscience » soit dans l’actualité !

     

    1. Avatar de Gudule
      Gudule

      « Pour « finir » je trouve assez cocasse que le mot « conscience » soit dans l’actualité ! »

      Tout à fait, ça fait parti de « l’équipement » mais vous n’êtes pas obligé de l’utiliser, que nenni.

      En fait, certains semblent trés bien s’en passer. En outre, contrairement au piles, elle « s’use » et se « décharge » quand on ne s’en sert pas, donc, c’est pas fatiguant, c’est vous dire l’harmonie du système….

      A minima,  cela dit, on a aussi le droit d’avoir envie de manger autre chose que des cacahuètes à tous les repas. Chacun son truc quoi…..

      faut pas pousser pépère dans les orties, non mais..   🙂

  12. Avatar de Jacques Seignan
    Jacques Seignan

    Paul,

    Une phrase de ton texte me semble bien mettre en exergue un des problèmes majeurs que nous avons avec nos z’élites (même ceux qui sont moins féroces et plutôt de bonne volonté:

    Bienheureux après tout les innocents qui attribuent à leur incroyable talent la chance inouïe dont ils ont bénéficié.

    Beaucoup de conséquences (pénibles pour la majorité) en découlent… Puisque par ailleurs l’idéologie dominante, celle de l’homo economicus, en permanence évalué, contrôlé dans son « efficacité » et constamment en compétition contre tous, raconte à cet individu que seul son talent lui a permis d’arriver là où il est, alors oui, avec sa Rolex au poignet, il regarde les pauvres gens qui sont empêtrés dans leur quotidien sans en rien pouvoir les comprendre ou parfois se souvenir d’où il vient…

    Et de la même façon dont il a atteint sans maladie, ni accident ou période désastreuse l’état de sa vie actuel, plein de succès (social), il ne peut plus que croire que c’est son talent (ou même pour les pires) son génie qui l’a menés à faire partie des dominants. Et bien sûr aucun avertissement sur les urgences terrifiantes de la situation du monde ne peut le convaincre d’agir — puisque tout est pour le mieux dans le meilleur de SON monde, ad vitam aeternam .

    1. Avatar de Paul Jorion

      Je lis un petit opuscule de Hervé Le Bras : L’avenir des inégalités, qu’il aurait préféré dit-il, intituler : Les paradoxes de l’égalité.

      Notre grand-père a fait fortune. S’il n’a eu qu’un enfant, et que nous sommes enfant unique, nous sommes riche. S’il a eu six enfants, et que j’ai cinq frères et soeurs, nous sommes tous dans le ruisseau.

      Et ceci, toute « égalité de chances » mise à part, toute « méritocratie authentique », mise à part.

      À méditer !

  13. Avatar de Philippe Soubeyrand
    Philippe Soubeyrand

    Bravo monsieur Jorion, comme toujours !!!

    Concernant les lentilles déformantes de l’espoir et votre référence à Mad Max…

    D’où la nécessité de porter des verres correcteurs/réparateurs mais certainement pas progressifs… 😉

     

  14. Avatar de BasicRabbit
    BasicRabbit

    Je viens d’en discuter avec mon voisin. Je suis formel: les lapins ne savent pas qu’ils vont mourir, seuls(?) les humains le savent. Les lapins se reproduisent (avec un savoir faire reconnu par la communauté animale) pour perpétuer leur espèce, une certaine façon de ne pas mourir. Êtres pensants sachant qu’ils vont mourir, les humains ont la possibilité de se poser la question de savoir pourquoi ils se reproduisent: chair à canons hier, chair à contrat (bien entendu léonin) aujourd’hui, chair à neutrons demain? Le pape François nous a récemment indiqué une piste de réflexion: pas comme des lapins.

    Se demander pourquoi nous nous reproduisons équivaut à se demander quelle est la fonction de l’humanité sur terre. Une fois répondu à cette question principielle, organisons nous en conséquence. Car c’est la fonction qui crée l’organe.

     

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Car c’est la fonction qui crée l’organe

      La seule fonction des dominants c’est de se reproduire pour dominer. Imaginez l’organe.

      1. Avatar de Cédric Chevalier
        Cédric Chevalier

        Il n’y a pas de sens donné ex nihilo à l’Humanté. On doit collectivement et individuellement construire soi-même un ou des sens à notre existence.
        Plusieurs histoires de sens différentes peuvent cohabiter.

    2. Avatar de CloClo
      CloClo

      Vous faîtes une rechute Basic ! A vous lire, la fonction de reproduction a créé l’Homme. Ni plus ni moins ! Mazette et  saperlipopette ! La fonction de l’Humanité sur Terre ? Ben créer des hommes/femmes pardis ! Vous le dites juste à la fin. Et comme les lapins ne parlent pas, vous êtes un menteur.

    3. Avatar de Gudule
      Gudule

      « Le pape François nous a récemment indiqué une piste de réflexion: pas comme des lapins. »

      Il a raison, pour le Basic Rabbit , on fera peut être une exception, par ce qu’il le vaut bien !

  15. Avatar de samuel
    samuel

    L’idée cachée, dans ce résumé de la situation, est la liberté (au sens je fais ce que je veux, excepté quelques limites pénales et civiles), car la Chine a bien réussit à limiter sa progéniture et puis il y a la pilule (la modernité Allemande ce passe bien de marmots), c’est elle qui nous tiraille, comment pouvoir encore jeter un portable par colère sans réaliser a présent que les matériaux qui le compose sont une chance de moins pour sa descendance.

    La liberté, 2 siècles plus tard, elle n’est toujours pas explicité, elle n’a pas de sens sans groupe (au bout d’un mois sur une île déserte, il n’y a que quelques pour cent comme ma gueule, qui sentent encore la liberté, pour le reste c’est l’ennui, la peur, la solitude).

    La liberté c’est la tolérance par rapport à la moyenne qui n’est pas exclusive à l’écart type, avec un tel postulat comment a ton réussit à interdire la peine de mort?, le code d’Hammourabi a un mérite la proportion des peines (derrière œil pour œil, il y a une équivalence, on n’est pas en droit de tuer quelqu’un qui nous a dit: »petite fiente de drosophile ») , pourtant l’abrogation de la peine de mort inclus une frontière indépassable à l’espèce: la mort, même si le coupable a tué. Quel est la nouvelle frontière? la planète bleue (œil pour rien).

    Les states sont jeunes, laissons aux minots le soin d’être plus élaborés, mais sur ce continent (arrogant et lâche: l’Europe) la faute n’est pas permise.

    La révolution soit c’est une règle astronomique (et on revient à notre place d’origine), soit c’est un idéal en construction et on ne joue pas les minots:
    – en quête d’une nouvelle révolution (même ailleurs),
    – en quête d’une règle initiale qui l’aurait corrompue (comme la propriété, car la révolution c’est la corruption aux besoins du tiers états et c’est ce qui a sauvé l’URSS en laissant quelques ares autonomes),
    – en quête d’un Éden qui nous épargne de toutes ampoules mais avec bonne conscience (comme certaines Amaps, te voila délivrer du capital, maintenant fait moi de beaux légumes… fumier tu n’avais qu’à ne pas quitter l’école et devenir prof comme moi)
    – en quête d’une réussite quantifiable
    – etc…
    Des droits de l’homme aux droits de l’espèce, histoire de tenir quelques temps la courbe exponentiel de la complexité (et dès qu’on simplifiera le problème en une solution simple comme supprimer la monnaie, la propriété, la différence, etc.. alors on cherchera une courbe de gausse et on aura échoué)

  16. Avatar de Roberto Boulant
    Roberto Boulant

    Deux réflexions à cette lecture (et merci pour cette première !) :
    – Le terme ‘punition’ est peut-être un peu trop chrétien, il fait penser aux écritures, à un dieu vengeur exterminant les pêcheurs, etc. Il gagnerait probablement à être remplacé par une phrase du style « la disparition de l’espèce risque d’être le prix à payer pour nos erreurs ».
    – Concernant la sexualité, c’est effectivement la manière la plus efficace qu’a trouvé dame Nature pour produire un peu de neuf à chaque génération. Ce sont donc les espèces qui évoluent au travers de lignées d’individus programmés pour se reproduire, en activant le Lotto génétique à chaque accouplement. L’espèce prime donc sur un individu ultra-périssable… ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes, lorsque le dit individu atteint un degré de conscience suffisant, pour s’en rendre compte !
    Question: peut-on dupliquer ce processus au niveau supérieur ? Sachant que les astronomes estiment que le nombre de planètes habitables (ou de lunes !), susceptibles d’abriter des formes de vie de types terrestres (planètes telluriques + eau liquide + zone habitable), oscillent entre 100 millions et cent milliards… pour notre seule Galaxie. Il existerait donc –au moins- trois niveaux  temporels dans lesquels se dérouleraient les processus du vivant : l’individu-kleenex (échelle de quelques dizaines d’années), l’espèce (échelle de quelques millions à quelques centaines de millions d’années) et la planète (échelle de quelques milliards à quelques dizaines de milliards d’années). La conséquence serait que même en supposant l’existence de nombreux obstacles à l’apparition, au développement et au maintien de la vie, la prodigalité de mère Nature serait telle, que la disparition d’une planète entière n’aurait guère plus d’importance que la disparition de l’individu lambda, d’une espèce lambda.
    Ça ne serait pas une raison pour saloper la nôtre, de planète, mais ça relativiserait les choses.  

    1. Avatar de Paul Jorion

      Sauf que nous n’avons aucune preuve de la présence de vie nulle part ailleurs. Si les univers se ramassent à la pelle (implication de l’interprétation par Everett de la mécanique quantique), il se peut très bien que notre planète soit la seule porteuse de vie dans notre univers entier.

      1. Avatar de Roberto Boulant
        Roberto Boulant

        Deux (ou peut-être trois) niveaux dans notre univers, et un méta-niveau, celui du multivers !
        Je prends ! :-))

      2. Avatar de ylard
        ylard

        Nous n’avons ni preuve ni contre-preuve donc on ne sait pas. Ce que nous observons c’est qu’à tous les étages de la ‘création’ elle joue aux dés, essaie plusieurs choses et ce qui marche tant mieux, ce qui ne marche pas se détruit tant pis. C’est ainsi dans l’hypothèse de multi-univers dont le nôtre aurait l’avantage d’avoir une constante (je ne sais plus  laquelle) qui est pile-poil celle qu’il faut pour que notre univers ne s’écroule pas sur lui-même et ne parte pas en n’importe quoi. Dans cet univers miraculeux, il y a de multiples planètes dont une (au moins) a permis la vie. Sur cette planète à la suite de multiples tentatives avortées (dinosaures etc..) est apparue une ‘chose’ qui s’est ‘vantée’ d’être dotée d’intelligence. Et pour la première fois (connue de cette chose) elle (ou plutôt certains de ses ‘membres’) s’inquiète de son avenir en temps que race. La question: n’est-ce pas orgueilleux de croire que plus que d’autres, nous devons survivre: la ‘création’ (aussi appelée nature etc…) ne finira-t-elle pas par se dire: faisons muter, voire disparaitre ce truc pour en faire quelque chose de moins pire?

        Aussi l’Ecolo que je suis se contente de dire: essayons de permettre à  nous-même et TOUS nos semblables vivants  de vivre ‘décemment’ et si possible sans souffrance. Quant à ce qui se passera demain nous ne pouvons pas le controler et seul l’orgueil nous fait penser qu’on pourrait (la question sur les statistiques est d’ailleurs une aberration logique: on ne dispose d’aucune expérience passée de races disparues, … pour évaluer ce genre de truc)

        Cela dit Carpe Diem et ne détruis pas ce qui ne t’appartient pas: en l’occurence la planète

      3. Avatar de atanguy
        atanguy

        il se peut très bien que notre planète soit la seule porteuse de vie dans notre univers entier.

        Je pensais qu’on avait entérré ce vieux Claude Ptolémée au second siècle?
        J’ai lu ici la semaine dernière qu’il peut y avoir des acides aminés sur la Comète visitée par Rosetta. Et même que des microbes auraient été détectés… 

        1. Avatar de Paul Jorion

          C’est en effet la thèse de Fred Hoyle, la « panspermie » et le vieux renard a toute ma sympathie, pour son « steady-state universe » en particulier.

  17. Avatar de Yves Vermont
    Yves Vermont

    Si c’est une météorite qui nous tombe dessus, au moins pourrons nous dire que nous n’y sommes pour pas grand chose.

    Si c’est une épidémie, c’était le lot quotidien de nos ancêtres, ce sera donc un retour à la case départ.

    Si c’est Fukushima II, c’est clairement de notre faute mais l’impact sera limité aux dizaines de km autour de la centrale. Tous ceux qui sont pour le nucléaire, doivent aller habiter à moins de 30 km d’une centrale. Sinon, pas crédible ! Le risque n’en vaut plus la chandelle. Sur ce point, on doit pouvoir agir avec création d’emplois à l’appui.

    Plus d’eau courante … retour en arrière, avec en prime un peu de choléra, quelques épidémies et la corvée de l’eau pour les femmes (!!!). C’est le lot quotidien de quelques pays africains. Certains s’en émeuvent, mais pas nous quand nous tournons le robinet magique. Donc pas vraiment un retour en arrière.

    Etc… Donc rien n’est acquis. Comme nous avons fini par nous habituer à ces acquits, nous considérons que c’est normal.

    Et la guerre ? Imaginons que demain la Belgique, c’est la Syrie. Cela fait froid dans le dos.En 70 ans, on a fini par croire que cela n’arriverait plus jamais, alors qu’il n’y a pas eu une année sans guerre depuis 1945.

    Finalement, c’est quoi le problème ? J’avoue que je ne sais plus !

     

  18. Avatar de Steve
    Steve

    Bonsoir à tous
    Hélas je n’ai pas de réponse, cad de solutions d’inversion de trajectoire. Cependant, le dysfonctionnement de notre cerveau ayant généré cette situation a été repéré il y a longtemps dans un de nos classiques constitutifs de notre identité narrative – selon le terme de Paul Ricoeur- les hébreux sont en exil à Babylone et soupirent ( pour entendre le soupir, se référer à Verdi, Nabucco, Va pensiero su’ l’alli dore). Ils attendent un nouveau Moïse comme certains attendent un nouveau Churchill ou autre qui convient à leur croyance. Vient alors un inspiré qui leur crie  » Retournez

  19. Avatar de RORIVE
    RORIVE

    @Paul Jorion
    Un concept intéressant est celui de la spirale dynamique ( sorte de pyramide Maslow qui évolue de l’individquel au collectif à chaque niveau. Si on traduit notre société actuelle dans ce modèle nous en somme au stade de l’automonie et l’individualisme. Les 2voies possibles sont soit d’aller vers plus de communauté très globale soit de retourner vers des règles communes très strictes ( nationalisme, religions).
    Je crois que cet éclairage est intéressant pour comprendre les forces qui sont en cours (repli vers soi/règles ou construction de nouvelles communautés (Facebook et ce blog en font partie)

  20. Avatar de corbeau
    corbeau

    On a beau dire ce qu’on veut, un sage avertissement attire moins l’attention qu’un mauvais divertissement. Ce qui menace l’espèce, c’est son insouciance. Il faut être un fieffé gougniafier pour ne pas sentir que la fin approche. C’est ce que j’appelle un optimisme déprimant, ne rien changer à ce quotidien morose, comme si nous croyons pouvoir nous extirper de cette mélasse en plongeons dedans avec entrain. Mais après tout, if it’s the end my friend, il n’y a qu’à laisser les insouciants tranquilles, car sitôt qu’ils se rendront compte du désastre à venir, il est à craindre qu’ils deviendront mauvais et voudront combler leur manque à gagner pour jouir maintenant, car imaginez la frustration du type qui s’est mis à l’abri pour mille générations, il va l’avoir mauvaise!

    M’enfin, je vois bien que M. Jorion est tout à fait prêt pour affronter les yeux glauques de nos dirigeants et leur dire qu’ils n’ont pas mesurer l’ampleur du défi qui se présente à nous. Ce qui est dit dans ce billet ne manque pas de piquant et devrait en secouer plus d’un, pourtant quand je vois la classe politique, je me dis que nous ne méritons pas ça. Est-ce au XVIIIème siècle que nous avons pris la mauvaise voie, avant ou après? S’il en est ainsi, c’est parce qu’il aurait pu en être tout autrement. C’est justement parce qu’il aurait pu en être tout autrement que les choses sont ainsi, c’est une destinée hasardeuse, un périple périlleux, une mauvaise plaisanterie, une fin en eau de boudin, un sacré merdier, un concours de circonstances, une drôle de coïncidence, bref la vie est l’ultime inexplicable et le fondement de toute explication.

    Le dernier qui s’en va pourra dire ouf.

     

  21. Avatar de Gudule
    Gudule

    « La différence entre la Lune et la Terre est que la Lune est immobile. »

    La lune n’est pas immobile, elle est en rotation sur elle même.

    La conscience et encore moins l’esprit ; ne sont pas identiques, chez tous les êtres humains, autrement, quelle uniformité, quelle tristesse….

    L’intellect n’est qu’une partie, une composante de l’intelligence, il n’en n’est pas l’essence.

    Les mystères de la vie n’ont pas fini d’être exploré , nous ne savons pas tout, encore beaucoup de choses à apprendre, à découvrir. Chouette !

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      La lune n’est pas immobile, elle est en rotation sur elle même.

      Moui Gudule. Elle tourne sur l’axe de la Terre, (présentant donc toujours la même face) comme si elles avaient été du même morceau qui se serait brisé dans un lointain passé.

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        Et ben non, pas moui dominique, elle n’est pas immobile !

        La rotation synchrone est une caractéristique du mouvement d’un satellite naturel orbitant autour de sa planète qui se manifeste lorsque la période de rotation du satellite est synchrone avec sa période de révolution : le satellite présente alors toujours la même face vue de la planète. C’est le cas pour la Lune en orbite autour de la Terre. On parle alors de verrouillage gravitationnel (tidal locking en anglais). »

        « Le verrouillage gravitationnel conduit la Lune à avoir un mouvement de rotation sur son axe en autant de temps que ce qu’elle met pour parcourir une orbite autour de la Terre. En dehors des effets de libration, cela mène la Lune a avoir toujours la même face orientée vers la Terre….. »

        « Si la Lune ne tournait pas du tout sur elle-même, elle montrerait régulièrement sa face « avant » et sa face « arrière » lors d’une révolution. » 

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Rotation_synchrone

    2. Avatar de Béotienne
      Béotienne

      Pourquoi la vie a-t-elle évolué vers l’humanité, je l’ignore; mais nous les humains actuels nous sommes des inventeurs et on invente pas à partir de rien. On invente sa vie à partir du passé, à travers des inégalités, des expériences diverses et pour beaucoup en affrontant des vicissitudes.  On n’est pas obligé de suivre ceux qui inventent des ignominies et de marginaliser les inventeurs d’émancipation.

  22. Avatar de Arno73
    Arno73

     
    Monsieur Jorion,
     
    Depuis 2000 ans, les êtres humains ont fait des progrès dans les domaines des sciences, de la médecine et des technologies qui, au stade actuel, nous feraient aisément passer pour des dieux aux yeux de nos ancêtres. Malheureusement, nous n’avons pas évolué dans les domaines de la politique et de la guerre et nous agissons avec aussi peu de sagesse que lors périodes précédentes. Ainsi, les êtres humains se comportent comme des enfants turbulents qui se préoccupent essentiellement de satisfaire leurs besoins et leurs envies immédiats, sans se soucier des conséquences, alors que leurs jouets d’adultes (aux portées très limitées lors des époques précédentes) sont en train de détruire nos sociétés et, plus grave, la terre, notre maison. Chaque innovation passe d’abord entre les mains de l’armée, pour analyser la possibilité d’en faire une arme. Une source d’énergie gratuite, disponible partout à profusion, même non polluante ? Des petits génies sauront bien en faire une bombe encore plus performante que les autres. Puis, si l’innovation ne peut être utilisée en arme, la question qui suit est : comment gagner le maximum d’argent, quitte même à rendre polluante une invention qui ne l’était pas, ( on travaille bien sur l’obsolescence programmée ). Tout cela ayant pour but de permettre à certains humains ou groupes d’humains de dominer les autres, que ce soit par la force, par l’argent ou par les deux. Toutefois, mon opinion est que les gens, en majorité, ne pensent pas en ces termes mais cherchent simplement à vivre heureux, c’est-à-dire souhaitent essentiellement, pour eux et ceux qu’ils aiment, manger à leur faim, être en bonne santé, protégés des intempéries, en fréquentant les gens qu’ils aiment et en pratiquant des activités agréables.
     
    Selon moi, le problème se situe en partie à ce stade : une minorité d’humains prend des décisions et agit sans se soucier de l’intérêt général (parfois même à son encontre), une minorité se bat contre et une immense majorité ne s’implique pas du tout, même si elle se sent concernée ou y réfléchit.
     
    Ainsi, des questions qui découlent de ces réflexions me viennent. Comment mettre en place des êtres humains sages pour prendre les décisions, c’est-à-dire des gens compétents qui penseront à l’intérêt général et aux conséquences à long terme ? Comment amener la majorité silencieuse à s’exprimer et surtout à peser sur les choix importants qui la concerne ? Comment créer la prise de conscience nécessaire pour, peut-être, atténuer les effets d’un effondrement qui paraît inéluctable (si on accepte les études de Pablo Servigne et Raphaël Stevens) ou au moins s’y préparer collectivement du mieux possible?
     
    Comment faire en sorte que les mêmes mécanismes désastreux ne se remettent plus jamais en place ?
     
    Si quelqu’un a des suggestions…

    1. Avatar de Julien Alexandre

      @ Arno73

      Comment mettre en place des êtres humains sages pour prendre les décisions, c’est-à-dire des gens compétents qui penseront à l’intérêt général et aux conséquences à long terme ?

      À première vue, je propose de capitaliser sur le retour d’expérience de la Kampuchéa démocratique. Frère numéro 1 a beaucoup travaillé sur des solutions permettant de « rééduquer » la population pour lui faire oublier la propriété privée.

      Plus sérieusement, si quelqu’un avait un plan de bataille clé sur porte, nous ne serions pas ahuris devant l’ampleur démesurée de la tâche qui consiste à assurer la survie d’une espèce contre son gré.

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        si quelqu’un avait un plan de bataille

        Ben moi j’ai la 2èm partie, (construction d’un nouveau Système), mais je n’ai pas la 1ère (mettre l’actuel sous camisole de force)

        Et c’est bien ça le Problème: comment déposséder les possédés par la religion féroce.

  23. Avatar de Renaud Bouchard
    Renaud Bouchard

    Naomi Klein, Tout peut changer, Actes Sud/Lux, « Question de société », 640 p., 24,80 €

    Paul Jorion, Tout est à lire.

    Pour le reste, le constat est fait. On se lève et on se bat.

  24. Avatar de Cédric
    Cédric

    Attention, message à caractère hautement trollesque !

    « […]notre obsolescence a par ailleurs été programmée. »

    Par qui ? Un fabricant d’ampoule ?

    « […]nous sommes éphémères et jetables[…] »

    Comme le rasoir Bic ?

    « Une stratégie d’une stupidité confondante préside au destin de notre espèce : faute que nous soyons assurés de l’immortalité, nous devons nous reproduire sans retenue »

    Ainsi donc la vie ne serait qu’une mauvaise blague ?
    Pourquoi dans ce cas perdre son temps à alerter d’une catastrophe imminente et inévitable ?
    Pourquoi ne pas profiter du peu de temps qui nous ai donné pour prendre du bon temps ?
    Si tout est foutu, à quoi bon ?

    je ne comprends pas où vous voulez en venir ?
    Depuis un moment vous annoncez le chaos. Comme Noé, mais sans Dieu. Ou plutôt un Dieu non identifié, un programmeur, un stratège…

    Vous annoncez le chaos mais au fond, vous espérer. Vous espérez car comme vous le dites : « l’ espoir fait vivre ».
    Si vous n’avez aucun espoir, si vous pensez réellement que l’humanité disparaitra bientôt, pourquoi écrire des livres dans ce cas ?
    Les livres nous survivent. Pourquoi les écrire si demain il n’y a plus personne pour les lire ?

    1. Avatar de jjjj
      jjjj

      c est beau la liberte de pensee  et la liberte d agir?

    2. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      L’objectif d’un écrit peut être autre que de dire ce qu’on pense.

      il y a de nombreuses variantes dans les intentions potentielles de l’auteur, dont l’une est de susciter des réflexions..

    3. Avatar de Olivier Brouwer
      Olivier Brouwer

      Si tout est foutu, à quoi bon ?

      Pas trollesque du tout à mon sens, très pertinent au contraire !

      Je pense que Paul se pose ce genre de questions. Sinon, pourquoi passerait-il de plus en plus de temps dans son jardin (comme il le dit dans son dernier Temps qu’il fait) ?

      En tout cas, moi je me la pose ! 😉

      Et qui ose dire, ici sur le blog, qu’il ne se la pose jamais ? Qu’il lève le doigt ! Promis, il ne sera pas de corvée chiottes ! 😉

      1. Avatar de Cédric Chevalier
        Cédric Chevalier

        Excusez-moi, mais « tout a toujours été foutu depuis le début ». Ce n’est pas neuf : nous vivons dans la finitude.

        Dès qu’on naît, on est foutu d’avance.

        Seule la perspective temporelle change entre l’individu, la famille, la société, l’espèce et la Vie toute entière.

        Voilà pourquoi je propose une « Petite éthique de l’effondrement » dont la validité demeure quelque soient les conditions extérieures.

  25. Avatar de alcofribas n
    alcofribas n

     

    ‘Si nous pouvons nous représenter des dangers considérables à l’horizon de vingt ou de trente ans, ils nous sont pourtant indifférents, et notre espèce est tout spécialement mal outillée pour faire face à une menace aussi brutale et aussi énorme que son extinction éventuelle.’

     

     
    Non !
     
    À 20 30 ans ou après cela ne m’indiffère pas du tout. Je ne serai certainement plus mais mes enfants et leurs enfants devront subir ce que la civilisation actuelle a ou n’a pas fait. Je suis un élément d’une descendance, j’ai des ancêtres ET des descendants. Mes aieux m’ont parlé (à travers leurs écrits) et je parle à mes descendants (idem) ..
     
    Je comprends bien que le ‘nous’ de PJ dit ‘les humains du moment’, mes contemporains comme acteurs de la société des hommes i.e. civilisation, qu’il fustige à la fois chacun de nous et tous à cause de cette apathie dramatique. Et bien-sûr je dis et pense la même chose pessimisme-espoir, dénonciation/action …
     
    Ce que je conteste c’est le nous. Je ne me sens pas responsable en aucune manière des désastres de ma civilisation et je ne me sens pas responsable des catastrophes en cours. Au-delà de mes comportements et actions je veux dire que ce n’est pas moi qui rase ou souhaite raser les forêts équatoriales, ce n’est pas moi qui arme les destructeurs des poissons, ce n’est pas moi qui décide de construire des centrales nucléaires, ce n’est pas moi qui décide de faire la guerre, ce n’est pas moi qui fabrique des outils non réparables, des armes de destruction massive, etc, etc … Je ne décide de rien. Par contre il existe des décideurs qui en toute connaissance de cause dévastent détruisent etc … et ainsi deviennent milliardaires grâce à un conditionnement, une propagande qui passe son temps à nous mentir, nous tromper ..
     
    Il se trouve que depuis que les catastrophes ne sont plus cachables, alors « ils » ont réussi à faire que l’on dise NOUS et non pas : « quelques décideurs dévastent la planète et détruisent notre monde en le rendant invivable ». Le NOUS est FAUX.
     
    PJ le sait bien d’ailleurs.
     
    Ceci pour dire que si ce nous est faux, il reste donc à identifier les decideurs et en changer.
     
    C’est simple à dire.
     
    En fait c’est difficile à faire.
     
    Qui décide ?
     
    Je prends un exemple emblématique pour montrer que le NOUS est FAUX mais pas si compliqué de trouver QUI il est :
     
    Une des plaies actuelle est la domination de la ‘finance’ au détriment de tout : économie réelle, mais aussi sociale, environnement, .. Pour réduire le pouvoir de nuisance de la finance une idée était d’établir un mécanisme pour réduire les spéculations. Par exemple empêcher quelques fonds spéculatifs de détruire une monnaie nationale, pour empêcher de renchérir artificiellement le prix de la nourriture ou autre ressource indispensable à chacun de nous. L’idée simple étant que les États (ces horribles héritages des temps anciens) imposent une taxe sur chaque transaction financière de façon à décourager les spéculations sans pour autant en rien entraver le commerce. La France a présenté à l’UE (pour simplifier le propos) ce projet fou. Et l’UE après quelques temps commençait à considérer que cela n’était pas stupide. Or, la France, le gouvernement actuel (2015) a sabordé ce projet, à la grande surprise de tous. Que s’est-il passé ? Les vrais décideurs, les salauds qui s’enrichissent (outrageusement alors qu’on s’appauvrit) et donc par là nous dominent sont parvenus à « convaincre » (pour être gentil – je devrais dire corrompent) nos prétendus représentants-délégués-élus de n’en rien faire.
    NOUS DEVONS NOUS INSURGER CONTRE LES VRAIS DÉCIDEURS, obliger nos élus à défendre NOS intérêts et ceux de nos descendants.

     

     
    J’estime que NOUS vivons sous une dictature de fait de « quelques richissimes » qui EUX dévastent la planète, pourrissent nos vies et celle de nos descendants.
     
    Le NOUS de PJ je n’en fais pas parti, je, nous sommes victime des salauds.
     

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      NOUS vivons sous une dictature de fait de « quelques richissimes » qui EUX dévastent la planète, pourrissent nos vies et celle de nos descendants.

      Indiscutable. Par contre ils ne suffit pas de réguler la Finance, ou quoi que ce soit d’ailleurs dans ce système. Les corrections resteraient marginales. Il faut changer de Système.

      Il faut que les Ressources primaires (en gros les ressources naturelles, et ce qu’on construit nos ancêtres), soient propriété de l’humanité en général, ainsi actionnaire de ces Ressources, dont elle pourrait tirer une rente utilisée pour entretenir l’écosystème…

      Elles seraient donc gérées dans l’intérêt général, et non plus pour accroitre démesurément des fortunes privées, au prix des catastrophes de tous ordres qui nous mènent au désastre.

      Et il n’y a pas besoin de changer l’homme pour que ça marche! Pas de contrainte, il s’y adapterait spontanément.

      Par contre les actuels dominants ne pourraient plus dominer. Et  ils ne sont pas d’accord. Du tout.

      1. Avatar de alcofribas n
        alcofribas n

        Il ne suffit pas de réguler la finance

        Entièrement d’accord, je prenais un exemple évident de dictature, donc de l’impossibilité pour nos gouvernants d’agir et donc de la nécessité de détruire le ‘Système’.
        Cette nécessité difficile, aléatoire, risquée, étant à l’origine du pessimisme ambiant que je partage.

        En fait il suffirait de reprendre le pouvoir de la circulation de la monnaie

        (à l’encontre du grand principe de l’UE : liberté totale des capitaux) cela passe par le contrôle des banques, des changes et des taxes/impôts, incluant la création/destruction de monnaie/capitaux ..

        Très simple en vérité

        Mais impliquant de nos gouvernants la défense des intérêts de la population et non plus du ‘système’ dont ils dépendent (volontairement ou non).

    2. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      +25 000 milliards (de dollars) !!!!

      1. Avatar de Juillot Pierre
        Juillot Pierre

        Destiné à alcofribas n

    3. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      + 25 000 milliards (de dollars) !!!

      1. Avatar de Juillot Pierre
        Juillot Pierre

        Destiné à Dominique Gagnot

    4. Avatar de Robert
      Robert

      Pas sur que nous n’ayons aucune responsabilité, car ce que propose cette société (schizophrène ?) nous le prenons, comme disait Coluche « quand on pense qu’il suffirait que les gens ne l’achète pas pour que ça ne se vende pas ! », cette petite formule est plus profonde qu’elle n’apparaît , qui ne rêve pas de grosses voitures, de belles maisons avec piscine, de voyages lointains (7000 avions /jour au dessus de nos têtes!), qui n’hésitent pas à mettre des sommes folles, via un credit, sur tous ces symboles de « riches », et se détourner du petit producteur de légumes bio d’à coté sous prétexte que c’est plus cher que la grande surface à 20 km de là,  combien sommes nous à couper toutes les veilles d’appareils, les ampoules allumées pour rien, en sommes a gérer l’energie, l’eau etc.., même les plus pauvres (occidentaux bien sur) ne le font pas; je suis pessimiste quant à l’avenir, changer de paradigme est une entreprise qui nécessiterait une prise de conscience collective qui est bien loin de s’opérer chez nos concitoyens, le « systeme » mettant tout en oeuvre pour maintenir l’intérêt a court terme d’une minorité.

      Et en admettant que des hommes comme P.J. soient plus présents dans les médias, qu’elle serait l’audience ? je doute vraiment de l’honneteté intellectuelle de mes concitoyens, la dynamique de l’humanité a toujours été d’aller vers le meilleur, et ils le croient encore et ne veulent rien voir, c’est triste mais c’est ainsi, alors pour la masse critique, il va falloir patienter ………

      Pour ma part je fais ce que je peux dans la simplicité volontaire, modestement, en composant avec mon entourage professionnel et familial, et comme Paul, je passe beaucoup de temps dans mon jardin…

      et pour l’hygiène mental il y a des journaux sans pub qui mérite le détour…

      Merci à vous.

       

      1. Avatar de alcofribas n
        alcofribas n

        Oui la somme des comportements a des effets.
        Oui si chacun de nous respectait ce qu’il souhaite en toutes ses actions etc … SI SI ..

        … Mais cela ne se fait pas, cela n’advient pas malgré tout (connaissance des désastres, des causes, des effets).

        Il faut donc admettre que la propagande a des effets. J’inclus tout ce qui est publicité et autres moyens d’influences. Des sommes folles sont dépensées par la ‘finance’ pour nous faire agir dans le sens de son profit. La ‘finance’ a réussi à nous dominer, qu’on le veuille ou non. De fait, elle façonne la société.
        Il est donc très difficile d’espérer CHANGER ce Système tant que nous serons sous cette influence.

        D’où fort pessimisme.

        Alors d’accord, certains changements adviennent, à la marge. La domination persiste. Il faudra de grands bouleversements pour casser ce lien de subordination, d’esclavage. Or ces bouleversements ne nous promettent rien, le pire est toujours le plus probable.

        C’est bien pour cela que nombre de gens ont pris conscience que le plus important et de créer des îlots d’indépendance maximum au Système, prédisposant les esprits (par structures/procédés/relations) à résister puis construire des alternatives viables.

         

        Le foisonnement actuel d’initiatives est édifiant, encourageant car il touche de nombreux aspects de société : institutions, autonomie, solidarité, techniques/procédés (alimentation, santé, énergie, eau, ..), nature et qualité des échanges sociaux, environnement/nature etc ..

        Ceci en réponse directe du Système, du néolibéralisme qui, sous prétexte de nécessité maladive et inexorable d’optimisation du rendement du capital, détruit dévaste tout à son profit.

         

    5. Avatar de Cédric Chevalier
      Cédric Chevalier

      Pas d’accord. Certes, d’un point de vue individuel, né en 1984, je ne pense pas être fort responsable de la dégradation actuelle de la biosphère en cours depuis 1750 grosso modo. Mais aujourd’hui que j’existe, ma responsabilité individuelle me semble minime, mais non nulle, dans la « perpétuation des tendances de destruction ».

      Chaque fois que je vote, que j’achète, ou que je laisse faire un « décideur », je suis complice.

      Comprenez-moi bien, je parle d’une responsabilité à quelques millièmes de pourcent pour par exemple la décision de raser un hectare de forêt particulier en Amazonie. Mais ce n’est pas zéro pourcent ! C’est strictement supérieur à zéro, en tout cas pour la « perpétuation des tendances à l’oeuvre » (pas pour leur initiation).

      Maintenant, comme vous, je pense que certains sont resposnables à quelques pourcents, voire plus, je pense à des magnats du pétrole et de l’exploitation forestière.

      Ceux là ont bien plus sur la conscience que vous et moi.

      Mais à nous de nous résoudre à ne plus les « servir » pour être libres !

  26. Avatar de 1sipide
    1sipide

    Très beau texte. Merci de l’avoir partagé.

    Un détail: l’expression « Nous avons été très bien conçus pour » m’a intriguée. Le verbe « concevoir » à la forme passive laisse dans le flou « par qui » ou « par quoi » nous avons été « conçus ». Cette formulation ne suggère plus l’évolution de la vie jusque l’écosystème dont nous faisons partie (certes déjà évoquée dans un paragraphe au-dessus, mais qui n’est pas forcément passée par la case « conception »). A moins qu’il s’agisse de notre conception… des bébés 🙂

    A partir de cet extrait, je me demande surtout quel équilibre trouveront votre style fluide, émouvant comme celui d’un conteur, et la cruelle situation que vous décrivez. Le cocktail émotion-description pourrait se révéler au-delà du pessimisme pour libérer du déni : explosif de dénonciation!

    1. Avatar de Paul Jorion

      J’essaie de voir quelle est la meilleure façon d’exprimer ces choses-là.

  27. Avatar de Gudule
    Gudule

    « eux (ou peut-être trois) niveaux dans notre univers, et un méta-niveau, celui du multivers !

    Je prends ! :-)) » 

    Idem, je pense qu’il y en a plus que cela, les trois niveaux c’est l’apéro, et on n’est pas encore arrivé au plat principal, c’est génial. Les « chants » quantiques, cantiques ?

    Alors là, cerise sur le kaaaaateau ,  je ne connaissais pas Everett, hop là, décollage assuré, cool !

    Je prends ++ puisque c’est ce que je pense, ce que je suis et qui correspond à ce que je vis et ressens , ben oui, c’est comme ça !

    Tous les mondes existent

    « Enfin, la dernière catégorie d’univers parallèles nous vient d’un tout autre horizon. Les précédents découlaient tous de théories décrivant la gravitation, force à l’oeuvre aux plus grandes échelles de l’Univers. Celui-ci nous vient de la mécanique quantique, cadre théorique qui explique le monde de l’infiniment petit. Longtemps considéré comme farfelu, c’est en fait le premier multivers scientifique d’un point de vue historique [8] . En 1957, le physicien américain Hugh Everett, alors à Princeton, propose une interprétation iconoclaste de la théorie quantique. Il pousse jusqu’au bout le principe de superposition des états de la matière que requiert cette théorie. Selon ce principe, un système quantique peut être dans plusieurs états à la fois. Les mesures de ce système peuvent conduire à des résultats différents. Pour Everett, ce principe n’est pas seulement vrai à l’échelle microscopique, il l’est aussi à l’échelle macroscopique. Les différents résultats de mesure possibles coexistent comme autant de réalités parallèles : tous les mondes existent ! Celui où l’on fume et celui où l’on ne fume pas. Et ils se ramifient sans cesse en de nouveaux mondes. Pourquoi n’en observons-nous alors qu’un seul ? Simplement parce que nous ne pouvons voir que celui dans lequel nous nous trouvons. »
    On est pas tous au m^me étage de » la fusée », c’est clair, et encore moins égaux dans nos perceptions, avec plus ou moins d’égo aussi d’ailleurs….   🙂
    « Aussi étonnante soit-elle, l’interprétation d’Everett est aujourd’hui considérée de plus en plus sérieusement par certains physiciens. Pour Thibault Damour : « C’est même celle qui s’impose désormais . » Et dans la classification du cosmologiste Max Tegmark, les univers d’Everett se placent au même niveau que le multivers-bulle inflationnaire. Ils ajoutent, selon lui, simplement davantage encore de copies impossibles à distinguer. »
    C’est luna park version quantique, phénoménal !
    « Ce qui paraissait purement métaphysique, il y a peu, semble donc gagner ses lettres de noblesse scientifiques. »
    Thibault Damour, excellent…..mdrrr
    http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/1-scenarios-mondes-paralleles-01-09-2009-89350

    1. Avatar de Paul Jorion

      Pour une explication… théâtrale d’Everett :

      1. Avatar de Roberto Boulant
        Roberto Boulant

        Le rêve va-t-il se poursuivre, le processus de surhaussement continuer ?
        Paul, j’ai La réponse !
        Ci-dessous, une élucubration (dire hypothèse si on est bienveillant) hautement casse–g…, mais qui n’entre pas en contradiction avec ce que nous croyons comprendre des lois de la Nature :
        – Étapes déjà franchies par le vivant sur Terre : chimique/biologique/conscience individuelle.
        – Étapes en cours : consciences sur supports biologiques imbriquées, consciences sur supports artificiels en court de développement.
        – Étape suivante prévisible, en tous cas possible : imbrication des consciences naturelles et artificielles.
        Ensuite nous rentrons dans la métaphysique,… quand nous serons grands, nous serons Dieu.

        PS : aucune incompatibilité à ce que ce scénario se produise à la fois, en divers lieux, divers ‘tranches’ temporelles de notre Univers, et dans le multivers d’Everett.

  28. Avatar de Hofman Olivier
    Hofman Olivier

    Outre quelques réflexions ici déjà posées (les humains ou l’Occident ? Programmés, par qui ? Jetables ? …) me questionne la Terre généreuse et qui pardonne. Cet anthropomorphisme, qui me semble être une partie du problème aussi via la toute-puissance qu’il nous donnerait, me dérange. Le problème n’est pas à mes sens que la Terre soit partiale ou non. C’est que si expression il y a, je ne vois pas pourquoi Elle s’exprimerait en partialité ou impartialité.

    Je ne comprends pas non plus ce que signifie

    « Il faut beaucoup de chance pour mener sa barque sans naufrage jusqu’à la vieillesse, … ».

    Est-ce une chance d’être innocent, c’est-à-dire « sans douleurs » si je ne me trompe ? J’imagine une personne âgée qui se ramasserait une claque telle que la réflexion qui s’en suivrait la verrait dépérir et mourir profondément triste. Une chance ?

    Là où la survie de l’espèce m’interpelle est qu’à penser au futur, à l’avenir – à venir ?-, même sur une courte période – nos enfants-, nous semblons négliger le devenir. Survivre, à tout prix, sous n’importe quelles conditions ? Peut-être est-ce simplement que « des idées naissent des Hommes », phrase qui peut se lire dans les deux sens et s’enchaîner tant que se maintient ce « double » sens…

     

  29. Avatar de chris alide
    chris alide

    Bien des commentaires suggère que une véritable démocratie est la solution pour ses élus d’agir dans l’intérêt commun sur tous les aspects d’un vie respectueuse pour tous (accès aux besoins élémentaires des individus et in fine de leurs descendants).

    Dans le passé bien des états avaient la possibilité de faire des politiques offrant des services au communautés , en tenant compte des rapports de force des uns et des autres.Les dirigeant des états étalaient joyeusement les progrès  en terme de liberté,développement industriels,sociales…..).Le peuple devais croire que leur systéme démocratique était bien plus avantageux qu’ailleur.Cela a profité a bien des peuples.

    Aujourd’hui,la plupart des états n’ont plus de souverraineté et ceux qui voudraient prendre des décisions contraires sont d’une manière ou d’une autre mise au pas.

    Je suis convaincu que les forces a vaincre ne se situe plus au niveau des états(Du moins en occident),ni au niveaux de l’Europe ou des USA(Je parle des politiciens).

    Il suffit pour s’en convaincre de lire les masses énorme de liquidités qui se traitent hors marché,le shadow banking et le reste pour comprendre que les vrais dirigeants se trouve là.Hors d’atteinte avec leurs armées d’avocats dans un monde mondialisé et des règles qui leurs sont favorables et quant ce n’est pas le cas il disposent de bien des procédés qui me répugne.

    Alors on peut discuté longtemps pour changé les choses de manière démocratique mais moi je n’y crois pas,face a des méthodes mafieuses,ca ne marche pas.

    J’avoue que cela me plairai que l’on me prouve que j’ai tort.

    Allez à vos plume

     

     

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Vous avez raison, nous ne sommes pas en démocratie, ce n’est qu’un décorum.  Le pouvoir réel, le pouvoir économique et financier donc, est au main d’une poignée d’hyper-friqués qui, du fait de leur fortune, dominent la pyramide sociale dont nous faisons partie.

      Je ne vois pas comment on peut modifier ça, si ce n’est à travers une catastrophe naturelle d’ampleur suffisante pour les mettre à terre.

      Pire encore, cette mafia a le soutien implicite de beaucoup d’entre nous qui ne  souhaitent pas que ça change, satisfaits qu’ils sont de leur situation, dont ils se croient responsables (sic), et ne comprenant rien à la manière dont ce système mafieux fonctionne.

      1. Avatar de adoque
        adoque

        Je vous encourage, Dominique, à continuer d’expliquer ce point, qui n’est pas de détail, loin s’en faut !

        Les puissances politiques, religieuses, commerçantes, financières se sont réparties les tâches depuis longtemps pour rendre cette domination « transparente ».

        Merci en passant au blog de Paul Jorion qui permet de faire ce genre de mise à nu, par ses intervenants issus d’horizons divers, les plus divers possible !

      2. Avatar de Cédric Chevalier
        Cédric Chevalier

        Pas d’accord : relire d’urgence La Boétie. Chacun peut et doit agir, même si c’est microscopique. Les effets de seuil révolutionnaires sont plus bas qu’on ne l’imagine.

    2. Avatar de chatel
      chatel

      @ chris alide

      Hors d’atteinte avec leurs armées d’avocats dans un monde mondialisé et des règles qui leurs sont favorables

      Ce » monde mondialisé », nous l’avons édifié nous-mêmes. Ces règles, nous les avons instaurées nous-mêmes. La mondialisation n’est ni l’effet du hasard ni celui de la fatalité. La mondialisation a été voulue et mise en place progressivement grâce notamment à l’action efficace de l’OMC et à l’Europe qui est le cheval de Troie de la mondialisation, et non un pôle de résistance, comme certains l’espéraient naïvement.

      La question qu’il convient de se poser aujourd’hui est celle de la démondialisation. Ne l’esquivons pas et sachons identifier correctement les adversaires que ce combat implique d’affronter.

  30. Avatar de bourby
    bourby

    bonjour,

    plusieurs commentaires, pas toujours en lien les uns avec les autres, quoi que…

    1- je souscris à ce qui a été dit plus haut : la vie ne peut se maintenir que si les organismes (qui ne sont pas immortels) se reproduisent. Cette reproduction peut se faire par division « à l’identique » comme chez les bactéries; il faut alors compter sur les rares mutations (« erreurs » de duplication) pour générer les évolutions qui sont nécessaires afin de s’adapter aux changements de l’environnement. L’apparition de la reproduction sexuée a permis d’introduire un brassage génétique intense à chaque génération, ce qui permet une bien meilleure adaptabilité. L’être humain n’a que deux particularités dans ce tableau : sa conscience, et le fait d’être la seule espèce qui ait réussi à coloniser tous les milieux et à les modifier dans le sens d’un appauvrissement radical de la biodiversité. Paradoxe, ou simple état transitoire avant que la conscience ne prenne les choses en main ?

    2-  à Bucarest au début des années 80, il y avait des coupures d’électricité quotidiennes, et Ceaucesu intervenait en personne à la télévision pour expliquer que tout irait mieux si on n’oubliait pas d’éteindre les lumières inutilisées… « le dernier qui s’en va éteint la lumière » était une blague très à la mode, sous-entendant que tous les roumains rêvaient de fuir cette société rendue infernale par quelques % d’oligarques « communistes ».

    3- Il n’a fallu que quelques semaines pour que ce soit le « communisme » qui s’évapore. Idem en URSS malgré les milliers de têtes nucléaires. Pour une simple raison : les citoyens de ces pays voyaient à l’Ouest un autre système qui avait l’air de « marcher mieux ».

    4- Vu la vitesse à laquelle fonctionnent le mécanisme de concentration de la richesse et celui de destruction de la planète, il est effectivement impensable de continuer bien longtemps sans accident majeur. Il est donc indispensable d’avoir des solutions de rechange, dont il est important qu’elles soient validées par l’usage…. car s’il faut retenir une leçon du XXè siècle, c’est que les idéologies, même animées par les meilleurs sentiments, produisent immanquablement des désastres effrayants.

    5- Malheureusement, la mondialisation-globalisation laisse peu de place pour des fonctionnements alternatifs au niveau d’une nation (demandez à Mr Tsipras ce qu’il en pense). On peut quand-même profiter d’initiatives locales ou personnelles intéressantes comme le souligne J.Attali; mais pas que… car morceau par morceau il y a de bonnes pratiques dans les politiques actuelles de nombreuses nations (même aux USA, avec le « small business act » par exemple), et dans l’histoire des nations et des institutions (dont certaines sont chères à Paul Jorion comme l’interdiction de la spéculation ou celle du prêt à intérêts).

    6- A ma connaissance, un tel travail de compilation (et de critique, comparaison, etc…) n’est pas entrepris de manière structurée. Je me permets donc de faire une suggestion à P.J. : voilà de beaux sujets de thèse et de mémoires en tous genres pour des étudiants et des chercheurs confirmés, que ce soit à Bruxelles ou ailleurs… et une façon pratique d’entamer la refondation de la science économique, qu’il appelle à juste titre de ses vœux.

    7- A ce propos, certains, effrayés par la situation actuelle, ont érigé la décroissance en nouvelle idéologie. Donc en nouvelle ineptie. L’énergie solaire reçue par la terre est très supérieure à tous les besoins imaginables de la population humaine, présente et à venir. Les technologies permettant de la capter, de la stocker et de l’utiliser en quantité suffisante seront disponibles dans quelques décennies tout au plus. Et beaucoup plus rapidement si on se décide à réorienter les sommes consacrées au nucléaire et aux énergies fossiles! La vraie question est celle de l’utilisation des ressources rares (p.ex. les terres arables, les polymères tirés du pétrole, certains métaux mais pas tous: le fer, l’aluminium, le silicium sont très abondants). P.J. a proposé à juste titre de calculer le vrai coût d’un produit en tenant compte de son contenu en ressources naturelles (j’ajoute : rares); il faudrait ajouter la biodiversité, ne serait-ce que pour les lombrics et la microflore du sol détruits par l’agriculture industrielle, … mais sans oublier de tenir compte que ce genre de préjudice est souvent réversible. Ce calcul pourrait être la base de taxes ou contributions permettant de financer des politiques publiques d’intérêt général.

    7- Plus impressionnant dans sa perspicacité était Voltaire, qui proposait il y a presque trois siècles le principe qui permettrait à lui seul de sauver l’humanité et la planète : « cultivons notre jardin »

    8- Être prêts à proposer un fonctionnement différent de la société [§4 à 6] est une chose (nécessaire !), mais une autre question a été légitimement posée : quelle est la probabilité de connaître une diminution brutale de la population mondiale, par fait de guerre mondiale ou de famine de grande envergure par exemple. L’arme nucléaire rend infime la probabilité de déclenchement d’une guerre entre grandes puissances de manière réfléchie, même pour l’accès à l’énergie (pétrole); mais on n’est pas à l’abri d’un accident ! A l’opposé, le risque de famine est élevé, et il ne fera pas bon vivre dans une zone n’assurant pas son autosuffisance alimentaire: l’Afrique est en danger, et la péninsule indienne –avec ses bombinettes– est un danger.

    9- Les habitués du blog auront remarqué dans ce commentaire l’absence du troisième composant du « soliton » jorionesque : le remplacement de l’homme par les robots: pourquoi se plaindre de leur confier des tâches répétitives ou usantes, ou de permettre à une mamie de rester chez elle plutôt que d’aller en maison de retraite? En revanche, la place grandissante prise par les robots entraîne des questions qu’il faut se poser (et hop, encore du travail pour la nouvelle science économique). J’ajoute qu’il n’y a aucune raison de tolérer qu’une deuxième engeance capable d’interagir fortement avec notre vie quotidienne ne soit soumise à aucune règle : écrivons les règles !!! En France, celles de la CNIL s’appliquant aux applications informatiques sont un bon exemple de système relativement efficace.

    Au fait, vous aurez deviné quelle est la première engeance : la finance dérégulée…

    1. Avatar de Cédric Chevalier
      Cédric Chevalier

      « A ce propos, certains, effrayés par la situation actuelle, ont érigé la décroissance en nouvelle idéologie. Donc en nouvelle ineptie. L’énergie solaire reçue par la terre est très supérieure à tous les besoins imaginables de la population humaine, présente et à venir. Les technologies permettant de la capter, de la stocker et de l’utiliser en quantité suffisante seront disponibles dans quelques décennies tout au plus. Et beaucoup plus rapidement si on se décide à réorienter les sommes consacrées au nucléaire et aux énergies fossiles! »

      On aimerait avoir votre degré de certitude sur ce qui est inepte ou pas. Rappelez-nous en quoi votre pari sur le futur, faisant appel à des phénomènes futurs incertains, est moins inepte que celle des décroissants, faisant uniquement appel à des procédés et technologies depuis longtemps éprouvées ?

      La décroissance est probablement actuellement la seule stratégie d’évitement de l’effondrement qui ne repose sur aucune hypothèse forte quant à des solutions futures. Elle prend seulement acte de l’existant pour faire des propositions.

      Enfin, il vous faut également démontrer l’hypothèse forte qu’il est possible de capter durant longtemps cette fraction de l’énergie solaire disponible sans provoquer des effets néfastes en cascade (perturbations climatiques, pénuries de matériaux, pollutions, etc.), à un rendement supérieur à celui de la nature, qui, elle, a démontré sa capacité à le faire durant des millions d’années.

      Bref, je vous reproche moins vos propositions de fond que votre mépris irrationnel vis-à-vis de la décroissance, alors qu’il est vraisemblable que l’avenir durable serait un mélange des deux : de l’énergie renouvelable et du high-tech et de la sobriété et du low tech.

      Le moment n’est pas approprié pour les exclusives.

  31. Avatar de Laurent
    Laurent

    Au mieux, chacun y va de sa rationalisation, au pire, vous vous faites traiter de « Messie ».

    Carpe diem, Paul.

  32. Avatar de maboiteaspam
    maboiteaspam

    il faut que je commence par dire que j’ai bien aime cette lecture, comme bien d’autres, mais c’est plus goutu que la vie de keynes ( : / )

     

    Sinon,tout cela pose la question du que faire. Et la franchement moi je ne sais pas, Pas tellement en terms pratique, des solutions on en trouve si l’on cherche. Mais plutot en terme de dynamique humaine. Vivant en chine, je peux vous assurer que cela est a des lieux de leurs considerations. Incapacite a percevoir la realite de maniere identique car le passe faconne notre comprehension des evements presents et a venir. Et pourtant nous avons tous les outils pour communiquer correctement. Prendre les devant sur ces sujets c’est prendre du retard sur la dynamique economique globalisante, ne pas s’en occuper, c’est embarque sur une chaloupe trouee pour traverser la manche. Dans les deux cas on s’y prend… comme un manche.

  33. Avatar de Lesauvage
    Lesauvage

    J’ai entendu quelque part que nous sommes mortels parceque nous sommes plus complexes que des amibes. Plus de possibilités mais moindre durée de vie. Alors peut-être pas obsolescence programmée mais fragilité intrinsèque des systèmes très perfectionnés. Hum … Bon ! Ben voilà c’est bientôt la fin …c’était bien …un peu difficile parfois…mais ça valait bien la peine de naitre et de vivre…j’appréhende un peu le moment de la fin, cependant…et puis il y a aussi la question du délai…dans combien de temps ? Mes enfants auront ils le temps de vivre aussi longtemps et même plus longtemps que moi ? Voilà qui me serre le coeur. Quand je pense qu’un peu de bonne volonté de part et d’autre et nous pourrions peut-être collectivement nous prolonger un peu. Bonne volonté et pragmatisme. Si il suffisait de simplement allonger la main pour fermer un robinet pour régler la situation… Ou d’aller tout ensemble manifester…ou d’aller tous voter pour le bon représentant… Ou d’êtres tous connectés au même blog planétaire…ou d’avoir des espèces de facultés télépathiques cosmiques…ou alors une conscience sensible rénovée qui trouverait une plénitude au simple fait de vivre et qui ainsi pourrait nous aider à nous degager des ersatzs de satisfactions artificielles … Lors de mes cogitations solitaires je me suis mis dans la tête cette hypothèse : et si nous retrouvions la conscience du fait que nous ne sommes qu’une seule et même personne (mais multipliée par quelques milliards) voilà qui augmenterait considérablement nos chances de survie personnelle (ou peut être pas). 

  34. Avatar de Lepierrot
    Lepierrot

    Des actions très concrètes doivent être promues, par exemple réduire de 75 % la consommation de viande.

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Beaucoup n’en mange pas, de plus en plus n’en mange plus (faute de pouvoir d’achat), et visiblement rien ne s’arrange…

    2. Avatar de Robert
      Robert

      Entierement d’accord, la viande ne doit rester qu’une transgression dans notre alimentation, les méthodes d’élevage ne respectent pas le vivant (certains parlent de minerai !), donc beaucoup moins de viande mais d’excellente qualite et la santé s’y retrouverait.

    3. Avatar de Cédric Chevalier
      Cédric Chevalier

      Tout à fait d’accord. Loi de Pareto : 20% des actions provoquent 80% des effets. C’est vrai pour les causes du désastre, c’est vrai aussi pour ses solutions.

      Ainsi, diminuer massivement la consommation de viande de ceux qui en consomment est sans doute une des actions uniques les plus puissantes en termes d’effets pour nous sauver tous.

      J’ai écrit une liste qui en contient une grosse dizaine :

      – rouler en vélo,

      – habiter en centre ville,

      – jardiner,

      – méditer,

      – refuser l’avion,

      – isoler sa maison,

      – etc.

       

      On peut démontrer facilement selon moi que la conjonction de millions de personnes qui feraient cela aurait un impact considérable sur le ralentissement de la dégradation du monde.

  35. Avatar de celuiquibraille

    Paroles franco-grecques :

    RÉSISTONS PAR DIGNITÉ PLUTÔT QUE PAR ESPÉRANCE
    de Yannis Youlountas.

    La désillusion est saine si elle accouche d’un homme libéré de toute espérance. La vie est tragique, mais elle est palpitante. Les mères sont des voyages sans retour, des paradis perdus, des enfances englouties. Les pères tombent en chemin sans se relever. La vie s’écoule comme du sang d’une blessure jamais guérie. Tout ventre est éphémère.

    L’espérance est un subterfuge de la mémoire. Elle nous fait croire en un monde qui n’existe plus. Elle nous détourne vers le passé en nous parlant du futur. L’espérance ramène l’homme en enfance.

    Nul besoin d’espérance pour résister. Nul besoin de pari, de promesse ou d’illusion. La résistance est la pulsation de l’existence. La voie de la création. L’empreinte de la liberté. Sans elle, l’homme renonce à lui-même.

    Y.Y. le 27/07/15

    Source : http://blogyy.net/2015/07/27/resistons-par-dignite-plutot-que-par-esperance/

    1. Avatar de Robert
      Robert

      Resister est un devoir……….

    2. Avatar de Cédric Chevalier
      Cédric Chevalier

      Tout est dit. Vous rejoignez les conclusions d’Albert Camus (Le Mythe de Sisyphe et l’Homme révolté), que j’ai fait miennes :

      http://www.pauljorion.com/blog/2014/03/05/pourquoi-ni-le-desespoir-ni-le-decouragement-ne-sont-de-rigueur-face-au-soliton-par-cedric-chevalier/

  36. Avatar de Gudule
    Gudule

    « Ben moi j’ai la 2èm partie, (construction d’un nouveau Système), mais je n’ai pas la 1ère (mettre l’actuel sous camisole de force)
    Et c’est bien ça le Problème: comment déposséder les possédés par la religion féroce. »

    Dominique, je pense qu’il serait plus judicieux de rester concentre sur la 2ème partie, personne ne vous en voudra, même jducac sera d’accord, c’est dire. Pour la 1ère, la version Shining, il vaut mieux prendre un tranxène et se calmer !
    Je ne suis pas persuadée que M Jorion « échangerait »  volontiers sa dénomination de prophète contre celui « d’exorciste »…..

    Et puisqu’on fait dans le « biblique » l’apocalypse selon St Jean, en fait est une révélation (texte symbolique aussi), la fin d’un monde (d’une conception donc de celui ci) et non la fin du monde.
    Oui, effectivement, plutôt inviter le pape François, au lieu de N Hulot …ou avec, encore mieux !

  37. Avatar de Lucas
    Lucas

    Attendre.

    Les morts ont parfois le pouvoir d’éveiller les vivants…

    Sombre espoir.

    1. Avatar de Lucas
      Lucas

      Comme le signal Pierre-Henri Gouyon, un second « Nuremberg » où de nouvelles lois universelles prévalent, est peut être indispensable.

  38. Avatar de dudesclin
    dudesclin

    Cher M. Jorion,

    Il faut impérativement lire « L’Humanité disparaîtra, bon débarras » d’Yves Paccalet (2006),

    – voire l’édition de 2013 avec comme titre ajouté: « Nouvelle édition revue et aggravée« .

    En effet, la quintessence de vos propos a déjà été formulée dans son ouvrage – non sans pointes d’humour :

    « J’ai cru en l’homme. Je n’y crois plus. J’ai eu foi dans l’humanité : c’est fini. J’ai pensé, dit et écrit que mon espèce avait un avenir. J’ai tenté de m’en persuader. Je suis maintenant sûr du contraire : l’humanité n’a nul destin. Ni lendemain qui chante, ni surlendemain qui fredonne. No futur : elle est comme une droguée – avide et déjantée, esclave des biens matériels, en souffrance de consommation, asservie à ce qu’elle imagine être la « croissance » ou le « progrès », et qui sera sa
    perte. Si elle ne s’autodétruit pas dans une guerre atomique… Une épave !« 

    Bien cordialement.

    1. Avatar de Paul Jorion

      J’en suis encore à tester la manière de présenter les choses. Toutefois si vous pensez que ce que j’ai écrit dans ces premières pages est l’équivalent de

      « J’ai cru en l’homme. Je n’y crois plus. J’ai eu foi dans l’humanité : c’est fini. J’ai pensé, dit et écrit que mon espèce avait un avenir. J’ai tenté de m’en persuader. Je suis maintenant sûr du contraire : l’humanité n’a nul destin. Ni lendemain qui chante, ni surlendemain qui fredonne. No futur : elle est comme une droguée – avide et déjantée, esclave des biens matériels, en souffrance de consommation, asservie à ce qu’elle imagine être la « croissance » ou le « progrès », et qui sera sa perte. Si elle ne s’autodétruit pas dans une guerre atomique… Une épave !«

      … alors j’ai lamentablement échoué jusqu’ici, puisque ce monsieur dit exactement le contraire de ce que j’essaie de dire. Le portrait que je vais essayer de dresser est celui d’une espèce qui ne s’est pas encore remise d’avoir découvert que ses membres individuellement sont destinés à mourir, et qui est abominablement mal outillée pour faire face à sa possible extinction. Le portrait vise à créer la sympathie, pas du tout à s’écrier « bon débarras ! », même ironiquement !

      1. Avatar de juannessy
        juannessy

        Exact , car dire « bon débarras » , c’est encore se mettre « à part  » et imaginer qu’il y a des bons et mauvais points à distribuer .

        Façon de révéler que l’on n’a pas encore « pris conscience » que l’on est dedans, avec , partie de, dans un train extraordinaire et mortel ( si la mort a une signification ).

         

        La vie n’est pas un examen à réussir pour avoir son diplôme.

      2. Avatar de Thomas
        Thomas

        Et la comparaison est peu judicieuse jusqu’au bout, Paccalet ayant « mangé dan la gamelle » toute sa vie sans se poser de questions, ses livres sont juste l’amertume  condensée d’un homme qui n’a rien vu, et qui le reproche aux autres.

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        Petit complément pour « les esclaves martyrisés du temps  » , cette bouteille à la mer partagée avec Gudule et Vigne

        http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/classique/baudelaire/enivrez.html

        J’emprunte en fait cette chute ,qui est aussi un début, à Hubert Reeves qui en avait fait le point d’orgue d’un de ses bouquins sur l’origine de l’univers , où l’on trouve aussi un petit dessin représentant un homme dressé sur la planète terre , façon petit prince sur son astéroïde ,et qui , levant les yeux au plus haut des cieux, s’écrit désespérément :  » Y a quelqu’un ? ».

      4. Avatar de Pierre Juillot.
        Pierre Juillot.

         
        Bonjour M. Jorion et tous-tes.

        Pardon d’abord pour la complexité de la question qui suit. Je ne sais à ce stade et suivant mon intelligence la formuler autrement sans en faire des tonnes.

        N’est-il pas autant de nuances d’optimismes et de pessimismes aussi multiples, variées, différentes, aussi divergentes que pouvant converger même (vers un infiniment petit, suivant la définition de « l’intérêt général, de biens communs, etc), qu’il existe d’individualité de l’espèce humaine « libérée » (interprétant le langage de différente manière par exemple), et que ces nuances dépendent à la fois de : quand et d’où on observe, (et de qui) veut observer une situation, un problème, un voir plusieurs cataclysmes (solitons) à venir, leurs conséquences et pour qui, quoi en priorité… (que, qui, quoi « sauver » en premier… ? Quels « désastres collatéraux » conséquents à ce qui n’a pas eu la priorité à rendre acceptable à tous-tes… ?)… qu’il est aussi difficile à identifier à qui adresser le message d’alerte, son degré de compréhension du risque imminent, suivant des intérêts aussi particuliers d’abord (riches… oligarques, « politiciens-nes », etc, mais aussi pauvres et leurs craintes pour eux et leurs enfants, petits enfants, etc, pour l’environnement dans lequel ils devront survivre encore plus difficilement, etc) qu’ils ces intérêts définissent inévitablement des limites qui sont opposés à un intérêt général, autant qu’elles ces limites semblent indépassables ?

      5. Avatar de Olivier Brouwer
        Olivier Brouwer

        Bonjour Paul,

        Pour ce qui me concerne, je n’ai jamais senti la moindre ombre de « bon débarras » dans tes propos, mais tu me parais par contre de plus en plus « défaitiste », en particulier dans tes derniers « Temps qu’il fait ». L’expression « c’est rapé », revenant à plusieurs reprises, y contribue largement.

        Il nous faut une chréode, une porte de sortie, mais qui, pour étroite qu’elle soit, ne soit – évidemment ! – pas une simple méthode Coué ou un simple déni de la réalité. La situation est tellement complexe, qui peut prétendre prédire l’avenir avec certitude ?

        Je n’ai pas encore lu Servigne et Stevens, mais je me suis promis de le lire. Il ne faudrait pas cependant le considérer comme un prérequis nécessaire à la compréhension de ton propre livre en cours d’écriture, et c’est là la difficulté, je pense.

        1. Avatar de Paul Jorion

          « Le dernier qui s’en va éteint la lumière » ne paraîtra pas – au mieux – avant janvier 2016. Cela laisse largement le temps à tout le monde de lire le Servigne et Stevens avant sa parution. D’ailleurs je m’assurerai que TOUT LE MONDE l’a lu avant que je ne donne le Bon à tirer pour « Le dernier… ».

      6. Avatar de Cédric Chevalier
        Cédric Chevalier

        D’accord avec Paul,

        Autant la conscience de sa propre fin incite selon moi mécaniquement à l’empathie et l’altruisme immédiat envers l’Autre, comme étant lui-même soumis au même destin absurde, autant la conscience de ses propres faiblesses incite à la compassion envers les faiblesses des autres, individus issus de la même espèce aussi mal outillée, comme dit Paul.

        Il ne faut pas oublier une chose tout à fait importante : il n’est écrit nul part que nous avons vraiment les moyens de passer outre cette singularité que pourrait être notre disparition. Nulle part. Notre responsabilité, c’est une leçon de la philosophie du droit, s’arrête à notre capacité. Sans capacité d’évitement de l’extinction, nous n’en sommes pas responsables.

        L’absurde de la conscience de sa finitude atteindrait alors un nouveau sommet existentiel : condamnés que nous serions à observer notre propre disparition, sans pouvoir rien y changer.

  39. Avatar de mimi
    mimi

    « La conscience enregistre des événements ayant déjà eu lieu. »
    Monsieur Jorion ceci n’est pas la conscience, mais de la mémoire.
    La conscience c’est percevoir le présent libre du passé mais porté par lui.Et ce n’est pas de l’intelligence seule l’on pourrait dire une intelligence du coeur.
    C’est pourquoi l’intelligence est inefficace pour les défis qui viennent , les solutions ne sont pas dans un présent fermer dans son passé (intelligence combinatoire) mais dans un présent ouvert sur le futur (intelligence du coeur ou inspirée)
    La méditation ,la contemplation sous toutes les formes seront des pistes…..
    Citoyens à vos coussins!!!!!!

    1. Avatar de Paul Jorion

      Non, je parle bien de la conscience. Lisez le texte que j’ai consacré à la conscience : Le secret de la chambre chinoise (1999).

    2. Avatar de Terra Breizha
      Terra Breizha

      Zazen, zazen !

  40. Avatar de EP04
    EP04

    Je suis de plus en plus étonné de l’empressement avec lequel l’humanité semble vouloir connaître la fin du film…
    J’ai par exemple écouté avec une certaine stupéfaction le 05/07/2015  l’Esprit Public sur France Culture, animée par le sémillant Philippe Meyer – que l’on a connu mieux inspiré – émission consacrée à Gérald Bronner  et traitant de « La société des interdits ».  Il s’agit là d’un véritable morceau d’anthologie. Je dois dire que je suis resté pantois devant l’acquiescement général aux propos de l’invité, y compris lorsqu’il tenait des propos méprisants au sujet de Pierre Rabhi. 
    On ne peut que s’inquiéter du mépris montant au regard des avis divergents sur quelque sujet que ce soit – consulter par exemple le blog de Jean Quatremer sur la Grèce – à partir du moment ou l’avis exprimé s’écarte de la ligne «officielle» que je résumerai ainsi: de toute façon avec le retour de la croissance on va trouver une solution…
    Alors… vivement la fin du film ?
     

     

     

  41. Avatar de Chantal
    Chantal

    C’est quoi notre espèce ?

    La donne n’est pas médiocre, biaisée en notre défaveur, je ne peux le croire.

    De plus en plus, nous prenons conscience des limites à notre développement et aussi de la grande incertitude, de l’impossibilité de prévoir l’avenir en raison de la complexité des éléments à prendre en compte. Oui, cela peut être une grande source d’angoisse et de déception.

    Par ailleurs, nous pouvons aussi prendre conscience de l’existence du champ des possibilités auquel notre cerveau a accès.

    J’ai l’intuition que chaque être est en soi un instrument à comprendre le monde, un instrument unique en lui-même plus ou moins sophistiqué.

    Le cerveau enfermé dans la boîte crânienne pourrait bien être, sur base des dernières découvertes scientifiques, un instrument du type télévision capable de capter des informations stockées quelque part ailleurs et de n’en montrer automatiquement, sans l’intervention de notre volonté, qu’une petite partie sur l’écran de notre conscience. Notre cerveau capte ainsi probablement une énorme quantités d’informations sans que nous n’en prenions conscience ou qui n’apparaissent que très partiellement, sur notre écran intérieur, à notre conscience et que bien après leur réception par notre cerveau. Parallèlement, notre cerveau pourrait bien être aussi un instrument d’émission d’informations qui seraient mémorisées, stockées quelque part en dehors de nous, dans une sorte de champ d’informations accessible à tous. Notre corps ressenti comme « moi » serait donc une sorte de relais dans l’échange universel d’informations.

    Dans ces conditions, tout devient possible même l’impossible. Pourquoi désespérer ? Pourquoi ne pas croire que l’un ou l’autre cerveau de l’un d’entre nous va capter dans le vaste champ des possibilités de quoi assurer l’avenir de notre espèce ?  Désespérer, ne pas croire que nous sommes capables de trouver sans relâche un chemin vers une meilleure vie me semble bien réducteur pour ne pas dire présomptueux.

    A 60 ans, je pense aujourd’hui que les femmes ont en elles, plus que les hommes, davantage le sentiment de faire partie d’un tout et d’être un relais, un modeste relais, de la force de vie. Le fait de pouvoir sentir un nouvel être croître en soi révèle à la conscience toute la force de la vie à travers tout le champ des possibles. Cela rend humble.

    Cultivons donc notre jardin, comme le conseillait ce cher Voltaire. Enrichissons-nous de connaissances, soyons curieux de tout et de tous, reproduisons-nous car l’être unique, sans pareil, qui va naître est peut être celui qui captera dans le champ des possibilités de quoi nous ouvrir une vie meilleure encore. Ouvrons de plus en plus notre esprit à la différence, à la particularité. Tout est dans tout et tout est possible même l’impossible. Vivons. Espérons sans limite.

    Votre cerveau, Monsieur Jorion, est formidable. Merci d’exister.

     

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      « Si tout est dans tout , il n’y a plus de place pour rien ».

      La  » meilleure vie « , ce serait quoi selon vous ?

      Et la « meilleure mort » ?

      Ou  » le meilleur » ?

      1. Avatar de Chantal
        Chantal

        Si tout est dans tout, il y a une place pour tout, pour chaque chose. Chaque chose, chaque être a son importance, bonne ou mauvaise, par le fait même d’exister, d’être connecté à tous les éléments du monde, de pouvoir influer sur tout, dans le présent et dans l’avenir.

        La meilleure vie serait pour moi la vie qui inspirerait le moins possible de sentiment de souffrance en soi-même et chez les autres, la principale source de souffrance étant le sentiment de solitude, d’inutilité, d’absurdité.

        La meilleure mort serait pour moi celle qui me permettrait, par je ne sais quel canal, de transmettre vers le champ des possibilités tout ce que j’ai appris, au cours de mon existence dans ce monde, à propos du mal et du bien, le mal étant tout ce qui fait ressentir la souffrance et qui, comme tel, peut être une source de progrès et de bien.

        Le meilleur pour moi, c’est ressentir le fait que j’ex- iste pour les autres êtres vivants et pour les objets sans vie, que je suis en relation, en partage, en connexion avec ce qui n’est pas « moi », que je suis un petit relais mais un relais quand même, pour la Vie. Le meilleur pour moi en ce moment est de vous répondre.

    2. Avatar de Cédric Chevalier
      Cédric Chevalier

      « Espérons sans limite. »

      Bien que je sois quelqu’un de joyeux, je ne peux que vous conseiller la lecture du Principe Responsabilité de Hans Jonas, qui démolit point par point le Principe Espérance de Ernst Bloch.

      Il faut malheureusement fixer des limites à l’espoir, si l’on veut espérer que l’Humanité survive.

  42. Avatar de Giorgi Angéliqu
    Giorgi Angéliqu

    Et si on changeait les règles du jeu.   Depuis que j’ai entendu Geoffroy de Lagasnery sur France Culture, j’ai réalisé qu’il est peut-être encore possible de tenter quelque chose. Depuis, c’est d’ailleurs amusant, chaque film, série, bouquin que j’ai lu m’ont confortés dans cette analyse.
    1/Nous sommes très nombreux à nous sentir impuissants, parce que nous savons que nous allons vers le précipice et que le combat est inégal : ceux qui tirent les ficelles ont des forces tellement supérieures aux nôtres que nous sommes englués, condamnés à hurler dans le désert.
    2/ Dans ce jeu-là nous n’avons aucune chance ! Ils sont plus forts que nous, mieux organisés, et ont tout l’argent du monde à mettre dans la partie.
    Le seul moyen de changer les choses c’est de renverser la table et de réécrire les règles du jeu.
    A l’origine de cette réflexion, il y a le discours de John Kerry, et sa colère froide  parce qu’Edward Snowden est parti se réfugier à l’étranger. Pourquoi ce départ le met plus en rage que les révélations qu’il a faites ? Tout simplement parce qu’en s’exilant, Snowden rompt symboliquement le pacte d’appartenance à sa nation. Une des règles premières de notre asservissement. Les forces d’argent ont toujours joué sur ce sentiment de nation, aujourd’hui encore elles nous manipulent avec ça, et je suis prête à parier qu’elles le font avec une profonde délectation. Vous connaissez le combat du moment : les  Allemands vertueux VS les Grecs inconséquents. Moi je crois  que la vie d’une jeune femme, qui élève seule ses deux enfants et qui travaillent pour 3 euros de l’heure dans un bled allemand, ressemble beaucoup plus à celle d’un retraité grec qui fait vivre sa famille avec une pension de 500 euros, qu’à celle d’un cadre supérieur de Hambourg. Pourtant, dans la plupart des cas, cette jeune femme n’hésitera pas à faire peser son malheur sur le bouc émissaire désigné, les Grecs en ce moment, les Espagnols demain etc.
    Que pouvons-nous faire alors pour enrayer cet état de fait et montrer à chacun des protagonistes qu’ils sont le jouet d’une main invisible qui les manipule pour servir ses propres intérêts ?
    La confrontation directe est inutile ! Nous sommes perdants.  J’en veux pour preuve, la participation de Paul Jorion aux matins de France Culture. En tant qu’invité, il a dû penser que ce moment de radio serait une tribune idéale pour faire passer ses idées. Mais le trublion de service, Brice Couturier, a parasité le débat afin que l’auditeur soit complètement noyé dans un flot d’invectives. Des Brice Couturier, il y en a à la pelle, il suffit d’aller d’écouter la conférence de Roland Gori sur les « imposteurs » pour s’en faire une idée.  
    Comme est inutile, selon moi, de participer aux grands moments médiatiques comme la conférence sur le climat. Il y a tellement de jeunes idéalistes, remplis de talents, de compétences qui ont travaillé des années sur des propositions alternatives qu’ils proposeront à ce « sommet », pour rien ou presque, qu’on a en envie d’en pleurer. C’est une gigantesque farce qui n’aboutira sur rien. On va de sommet de la dernière chance, en sommet de la dernière chance, ça en devient ridicule quand on y songe.
    Bon Ok, alors on fait quoi ? On se retrousse les manches et on agit en parallèle. On crée un nouveau jeu qui profite à tous, selon nos règles. J’ai toujours été fasciné par le cabinet fantôme en Angleterre. Là on fait pareil, mais on agit concrètement, on travaille en réseau avec internet en marge des canaux habituels.  Toutes les compétences sont les bienvenues, et chacun a la parole, pas de querelle de chapelle ou de problème d’égo, pas de grand gourou,  mais  des personnes de bonne volonté qui pensent qu’on est plus intelligents à plusieurs.
    On fonctionne avec ce qui existe déjà. Sur le climat, plutôt que de faire des manifs contre le nucléaire, qui nous épuise et qui ne servent à rien, on fait du concret.  On crée l’alternative à petite échelle. Il existe une foultitude d’expériences locales de relocalisation des moyens de production d’énergie renouvelables au cœur des territoires. On prend l’expérience sur ce qui existe déjà, et on l’applique chez nous.
    Pour la finance, il faut redynamiser les territoires. Aider les créateurs d’entreprise. Développer les Système d’échange locaux. Pour le logement, réfléchir au système des castors mis en place à la sortie de la guerre.
    On peut réfléchir aussi à la coopérative locale  qui regroupe dans le pays basque des coopératives de productions agricoles ou industrielles, des épiceries solidaires, un centre de santé, un réseau d’approvisionnement, des structures de prêts et de financement.
    Aujourd’hui, nous n’avons plus le choix, soit nous nous épuisons à diffuser la bonne parole auprès de ceux qui n’ont pas envie de l’entendre, soit nous créons une alternative parallèle ouverte à tous, et on prouve à l’homme de la rue que le changement il n’est pas dans la parole d’un homme politique mais dans ses mains à lui. Nous allons faire des émules.  Car dans cette société, ils sont nombreux à chercher un sens à leur vie, redonnons l’espoir grâce à l’action concrète au service de tous.

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      En fait vous proposer de tous nous réfugier dans un Tiers monde. Les Ressources, et le pouvoir associé, restant toujours entre les même mains…   C’est mieux que si c’était pire.

    2. Avatar de Jean-Luce Morlie
      Jean-Luce Morlie

      et on prouve à l’homme de la rue que le changement il n’est pas dans la parole d’un homme politique mais dans ses mains à lui.

       

      Bonjour,  est-ce que je vais dans votre sens en vous écrivant ceci :

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      Que 67 personnes ont une fortune égale à 3.500.000 000 des plus pauvres fait  aujourd’hui « le buzz », et même, le bruit court que ces  67 les plus riches seraient responsables des malheurs de  notre monde.   Pourtant des groupes de 67 personnes  à 3 € de l’heure et 500 € par mois il y plein,  dans  les immeubles, les quartiers, les villages, cette précarité partagée , pour l’alimentation, l’éducation, la santé  engendrera,  de  nouveaux circuits de  réciprocités concrètes au niveau de l’immeuble, du quartier, du village, et puis de cercles en cercles élargis, d’autant plus qu’il nous faudra lutter contre l’emprise des groupes économiques déviants de bas étage dont les trafics se nourrissent de la pauvreté avec la complicité des mafias financières  en gants blancs …
      Le projet de faire de la politique en capitalisant les petits porteurs de colères  pour se dire, en leur nom, vainqueurs de  « Manhattan »  n’a-t-il pas montré ses os sur Syntagma;  le moment n’est -il pas venu  de participer dans les immeubles dans les quartiers dans le village à un vaste mouvement d’autoformation populaire nous permettant de changer concrètement localement les conditions de vie qui nous sont faites … ? Le plus drôle est que bien  des intellectuels attendent d’être payés pour ça …

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Vous aussi souhaitez organiser une forme moderne du Tiers monde, pour que ceux du haut vivent en paix.

        C’est une curieuse conception de la justice sociale, mais vous avez le mérite de clairement formuler la chose.

         

    3. Avatar de Cédric Chevalier
      Cédric Chevalier

      C’est exactement ce que propose le courant des Villes en Transition de Rob Hopkins, le seul mouvement crédible que je connaisse pour lutter contre les tendances à l’oeuvre et instaurer du radicalement neuf à la place, dès à présent, là où nous sommes.

  43. Avatar de Pierre Juillot.
    Pierre Juillot.

    Suite et fin (malheureusement décalée) de mon commentaire précédent (30 juillet 2015 à 10:36) posé sous forme de question adressée à M. Jorion.

    Pour exemple quelques soient les angles d’approches d’un problème, « les inégalités par hasard », qu’ils soient abordés de manière pessimiste ou optimiste, et leurs différents degrés et nuances (sauvant qui les observe, étudie et lesquelles, etc), ne sera t-il pas inévitable, incontournable même, qu’apparaissent in fine dans les débats contradictoires, à un moment ou à un autre, les sempiternelles théories opposant la vision immonde (selon moi) entre les « inégalités de races », de « civilisations», de « destins » maintenant (suivant la définition de Macron), de « natures », pour résumer celles ci, soit autant d’intérêts particuliers se masquant malhonnêtement derrière un « intérêt général » (nation, etc) et celles dites « inégalités » (entre femmes et hommes, valides invalides, « beaux-belles » et « laids-es » métiers « intellectuels » et manuels, etc) que la condition unique, exceptionnelle, rare pourrait-on à ce stade rajouter (conscience de soi – mais pas permanente et obligatoirement pertinente puisque dépendante d’un statut social, culturel, etc – au travers de sa propre représentation de soi, et d’autrui, comme de la représentation d’autrui, au travers d’autres prismes. Et sommes nous seuls-es dans l’univers… ?), de « l’espèce humaine », ne peut se vouer à les accepter, à les reléguer en l’état à de simples « fatalités », comme « la loi du plus fort »… ?

    Même M. Piketty conçoit la « nécessité » « des inégalités » dans son dernier livre.

  44. Avatar de arciatus
    arciatus

    Péché

    Il n’est pas inintéressant pour moi, m^me si je n’adhère comme pratiquant  à aucun dogme  religieux , d’étudier  de telles  thèses comme  révélatrices d’autant de moments de l’histoire culturelle de notre humanité.D’autant  mieux qu’ils utilisent l’image et l’imagination comme moyens d’expression!..
     
    Dans le chapiteau dit  « Le péché originel » ,  le mieux  conservé de l’Abbaye de Cluny, le traitement du thème biblique  est original :
     
    On y avait  délibérément considéré deux parties pour l’arbre dit «de la connaissance » : un tronc droit sur lequel des entailles indiquent qu’il se développe selon ses lois propres, avec marques  dans l’espace d’un rythme annuel de croissance,  et porte des fruits consommables, dénombrables, partageables  ( les 3 pommes échangées à droite).  Alors que le serpent ondoie sur  un rejet souple  latéral ( sur ce rameau issu du même pied qu’on nomme en arboriculture un sauvageon). Il semble donc que le commanditaire ait demandé au sculpteur de produire une image allant dans le sens de la définition,  par Jean Scot Erigène, du mal en  tant que déviance possible d’un tronc culturel commun à l’individu et à l’espèce humaine :
     
              « Le mal , considéré en lui-même, n’est absolument rien
     
              d’autre qu’une impulsion irrationnelle et perverse, issue
     
              de la nature rationnelle ».( in Periphyseon IV, vol3, P.181)
     
     N’est-ce pas là une excellente définition de ce que nous préférons nommer aujourd’hui une externalité négative ? Qui faute d’attention conjointe aux signes du Réel, exercée entre les membres de l’espèce, ce laisser -aller pulsionnel peut entraîner un cataclysme pour le groupe voire pour l’espèce?  
     
    On peut encore signaler la rectitude d’Adam, l’homme premier, et l’ondoiement  du corps d’Eve, son double, pas seulement peut-être comme pendant formel à droite – pour la symétrie du chapiteau- de la souplesse serpentine à gauche ? Dans ce cas, pas en tant que figure néfaste de la femme, mais en tant que  le  double d’Adam ( son clone  ),  toute  réplique étant susceptible d’adaptation et de mutation (mouvement) à partir du  prototype initial ?   D’ailleurs le Serpent n’est-il pas une figure très signifiante  du Mouvement « considéré en lui-même », par exemple dans l’Evolution postdarwinienne, et avec  cette  constante d’effet toujours possible de bonne ou mauvaise surprise ? Conscience, après coup, d’un effet positif ou négatif ( constat désiré de réussite ou constat ressenti d’un manque ou d’un échec)

     
    Nous  aurions  donc été prévenus déjà par des  images de l’art roman de ce que notre espèce humaine s’inscrit dans les limites d’un ordre défini de l’univers . Des risques de toute transgression de cet ordre ? Quelles qu’en soient les images et les propositions de calculs et autres hypothèses pour en connaître et faire savoir les lois, telles qu’elles sont ressenties et imaginées selon les époques et les lieux de vie collective ?   Avec des principes et des limites reconnaissables selon  des échelles évolutives d’espace et de temps, et qui sont à connaître et à respecter ?
     
     Références de l’image et de la  citation  dans une proposition d’analyse des chapiteaux  de l’abside  de Cluny :
    http://www.latribunedelart.com/jean-scot-a-cluny-proposition-de-lecture-des-chapiteaux#nb36

  45. Avatar de chris alide
    chris alide

    Dans bien des articles sur ce blog,Paul a mis en évidence la prédation des communautés humaines.

    les sociétés occidentales au siécle passé se sont enrichi en pillant d’autre territoires et ont permis au états d’être généreux avec leur peuple.Notamment en matière de liberté,d’élévation du niveau de vie et j’en passe.

    Les peuples ayant bénéficiés de ces avantages ont attribué cette évolution a une meilleure éducation et une capacité d’inventivité supérieure au peuple spolié.Peu de gens avais conscience du cout payé par ses peuples mis en esclavage.Pour se donner bonne conscience les pouvoirs en place,usaient de propagandes du style,nous allons les civilisés et les rendres contre leur grés plus heureux(On sait ce qui est bon pour eux).

    La mondialisation des moyens de communication et la prise de conscience d’un nombre de plus en plus élevé de gens ont incités les puissants a développé des propagandes plus sournoises et vicieuses.

    Alors voila Paul,si on considère que maintenant tous les peuples aspirent a une vie a l’occidentale,est il surprenant que les conflits se multiplient.Comment autant de gens peuvent il croire que leur niveau de vie est du a leur seul mérites.

    L’explication se trouve dans une propagande presque scientifique.Nos dirigeants savent que la prédation leur permet de maintenir leur nation a flot et justifié de la sorte une bonne gestion ,tant pis si pour cela il faut alimenté des conflits.

    A coté de tous les dangers déjà mentionnés,la propagande et la prédation,deux armes dans un arsenal déjà bien rempli ,me donne l’impression que nos courte vie est un élément très contraignant pour voir le résultat d’un éventuel changement car le combat seras long.

    A qui profite le plus l’internet,a des blogs comme celui de Paul Jorion ou au pouvoir?

    Le rapport de force dans le domaine de l’information est désiquilibré,dans l’avenir il est tout a fait envisageable que ton blog soit considéré comme subversif.Le combat est aussi a ce niveau.

    Il est urgent de se mobilisé massivement et rapidement,j’ai le sentiment que l’on est pris de vitesse.Une deux chevaux face a une formule un sur route n’a aucune chance de gagner,il en serais autrement sur un chemin cabossé(oui je sais s’est bien trop simple:))

     

    1. Avatar de adoque
      adoque

       » (oui je sais s’est bien trop simple:)) « 

      En tout cas, c’est compréhensible de tout le monde:

      comment aborder la prochaine épingle ?

    2. Avatar de motorcycleboy
      motorcycleboy

      Ce n’est pas au siècle passé que tout me paraît s’être mis en place mais plutôt à la renaissance (1450-1550), sponsoring d’états et/ou de royautés pour des expéditions maritimes la plupart du temps privées qui aboutirons à la première mondialisation et aux prédations que l’on connaît depuis (à commencer par la main d’oeuvre humaine au coût quasi nul, plus d’un ultralibéral d’aujourd’hui doit encore en avoir des frissons rien que d’y penser).

      Allez faut bien sourire un peu tout de même!

  46. Avatar de Lucas
    Lucas

    « Le dernier qui s’en va éteint la lumière » 

    Ce n’est pas du tout pessimiste ! Paul Jorion suggère que nous pouvons encore disparaître avec élégance… imaginez !

  47. Avatar de Robert
    Robert

    Alors voila Paul,si on considère que maintenant tous les peuples aspirent a une vie a l’occidentale

    Mais qui leur serine à longueur de magazine, de feuilletons crétins, de journaux télévisés et papiers que le modèle c’est nous et que leur simplicité, leur frugalité appartient au passé, tout au plus une curiosité pour touristes ?

     

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Oui, certes.

      Mais le problème est que ces gens sont sans ressources pour bâtir quoi que ce soit chez eux.

      On a tout pris, ou détruit, pour construire la société que vous dénoncez.

  48. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    Pour parer au pessimisme ambiant deux petits coups de Lacan pour se remettre :
    1/

    [ …] Mais des dégâts, chacun sait que, tels que nous sommes foutus, nous autres de l’espèce humaine, les dégâts c’est ce qui peut nous arriver de mieux. […] (In 1973-11-03 INTERVENTION DANS LA SÉANCE DE TRAVAIL  CONGRÈS DE L’ÉCOLE FREUDIENNE DE PARIS)

    2/

    Lacan […] Il semble que soit arrivé aussi pour les scientifiques le moment de l’angoisse. Dans leurs laboratoires aseptisés, revêtus de leurs blouses amidonnées, ces vieux enfants qui jouent avec des choses inconnues, manipulant des appareils toujours plus compliqués, et inventant des formules toujours plus abstruses, commencent à se demander ce qui pourra survenir demain et ce que finiront par apporter ces recherches toujours nouvelles. Enfin, dirai-je, et si c’était trop tard ? On les appelle biologistes, physiciens, chimistes, pour moi ce sont des fous. Seulement maintenant, alors qu’ils sont déjà en train de détruire l’univers, leur vient à l’esprit de se demander si par hasard ça ne pourrait pas être dangereux.
    Et si tout sautait ?
    Si les bactéries aussi amoureusement élevées dans les blancs laboratoires se transmutaient en ennemis mortels ? Si le monde était balayé par une horde de ces bactéries avec toute la chose merdeuse qui l’habite, à commencer par les scientifiques des laboratoires ?
    Aux trois positions impossibles de Freud, gouverner, éduquer, psychanalyser, j’en ajouterais une quatrième : la science.
    À ceci près que eux, les scientifiques, ne savent pas qu’ils sont dans une position insoutenable.
    Question. – C’est une vision assez pessimiste de ce qui communément se définit comme le progrès.
    Lacan : – Pas du tout, je ne suis pas pessimiste. Il n’arrivera rien. Pour la simple raison que l’homme est un bon à rien, même pas capable de se détruire. Une calamité totale promue par l’homme, personnellement je trouverais ça merveilleux. La preuve qu’il aurait finalement réussi à fabriquer quelque chose avec ses mains, avec sa tête, sans intervention divine ou naturelle ou autre. Toutes ces belles bactéries bien nourries se baladant dans le monde, comme les sauterelles bibliques, signifieraient le triomphe de l’homme. Mais ça n’arrivera pas. La science a sa bonne crise de responsabilité. Tout rentrera dans l’ordre des choses, comme on dit. Je l’ai dit, le réel aura le dessus comme toujours, et nous serons foutus comme toujours. […] (In 1974-11-21 ENTRETIEN DE JACQUES LACAN AVEC EMILIA GRANZOTTO).

  49. Avatar de gilles
    gilles

     

    Un extrait d’un article du jour sur le site du Monde Economie
     » L’optimisme de Safran est porté par la croissance du trafic aérien. « Nous prévoyons toujours le doublement du trafic dans les vingt ans à venir », a ajouté le directeur général. Les résultats en 2015 semblent lui donner raison. Entre janvier et mai, le nombre de passagers transportés a progressé de 6,3 %. Dans le même temps, les capacités de transports, le nombre d’avions, n’ont progressé que de 5,9 %. L’offre de sièges est donc toujours inférieure à la demande.   »

    Je n’ai pas encore lu le bouquin de Servigne et son collègue, mais j’ai cru l’ entendre sur mediapart dire qu’en 2030 on ne prendrait plus l’avion ou un truc de ce genre.

    Est ce que Paul pourra aller fouiller ou enquêter sur les incohérences qui émanent de ces données produites par ces « experts en prospective » aussi bien chercheurs qu’ avionneurs ? Qui des deux croit ou fait mine de croire le plus en sa vision ou ses projets ?

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Intéressant cette info, car il se pourrait que l’étincelle vienne de ce genre d’incohérence entre les prévisions, qui vont directement toucher le haut du panier.

       

  50. Avatar de Robert
    Robert

    Que penser de l’objection de croissance ? en théorie, ça semble une bonne idée, l’écologie politique est porteuse d’un projet crédible pour nous sortir de notre occidentalité géhenne (merci à ce blog pour l’enrichissement de mon vocabulaire) non?

    et au regard du tollé général que soulève le mot obus de décroissance, c’est qu’il doit y avoir matière à repenser notre économie et « foutre en l’air » pas mal de préjugés écomomiques !

     

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Objecter la croissance, c’est un peu court sauf, toujours, pour organiser une nouvelle forme de Tiers monde.

      Pouvoir et richesses restant toujours aux mains de quelques propriétaires privés.  C’est là le nœud du problème que l’on s’acharne à ne pas vouloir voir. Par crainte?

  51. Avatar de Le marin
    Le marin

    Thomas Malthus avait tort , il n’avait pas prévu la révolution industrielle , agricole , technologique dans le monde entier… Pourtant, à plus long terme, aujourd’hui , il risque d’avoir raison vu l’impact de la démographie et, par conséquent, la révolution industrielle – agricole – technologique sur notre planète en termes de pollution et par extension sur le climat, milieu (biodiversité-sols)  et ressources… et nous savons tous ce qui se passe dans une cage où il a  trop d’animaux  et pas assez de nourriture (ressources)…

  52. Avatar de Gudule
    Gudule

    @Juanessy

    « Petit complément pour « les esclaves martyrisés du temps  » , cette bouteille à la mer partagée avec Gudule et Vigne »

    Merci du fond du coeur, Juanessy.

    Juanessy vous avez tout compris, tout depuis le début, par ce que vous SAVEZ là où siège l’essentiel !
    Juanessy je vous aime, vous avez « ciblé juste », là, où il y a cet espace, vous savez, entre deux seins et qui bat, des fois trop fort, souvent trop vite, et qui sait de façon impérieuse là où se trouve l’essentiel voire l’essence de l’intelligence humaine et les désastres qui adviennent quand on ne sait plus entendre ni écouter cette voix là. Juan, l’ivresse, oui, m^me sans vin, mais impossible, maintenant; sans vigneron, c’est comme ça et ce n’est pas négociable !

    DRAPEAU BLANC !

    Est ce que quelqu’un aurait des nouvelles sur « des accords de paix » entre la maître de céans et N°3 ? ^^ ?
    Le dialogue est t’il enfin rétabli…. ?

    Ps :

    « Il faut être toujours ivre. Tout est là: c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. »

    « Mais de quoi? De vin, de poésie, de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. »

    « Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront: « Il est l’heure de s’enivrer! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »

    Baudelaire: Petits poèmes en prose, XXXIII (1869)

    Vous aussi, Juan, vous parlez « quantique » (cantique) couramment je vois ..   🙂

  53. Avatar de Gudule
    Gudule

    Environnement : le pape en appelle au « courage » et à l’action urgente
    « Le magazine italien L’Espresso a révélé, lundi 15 juin, une copie de l’encyclique papale sur l’environnement, dont la publication mondiale est prévue jeudi. Le Vatican s’est empressé de préciser qu’il ne s’agissait pas là de la version définitive, s’efforçant de minimiser une fuite inédite pour un texte de cette importance dans l’Eglise catholique. Néanmoins, les 192 pages intitulées Laudato Si donnent une juste idée du propos attendu du pape François sur la protection de la planète et balayent l’ensemble des défis environnementaux actuels ainsi que leurs implications économiques et sociales.

    Dans ce texte, que le pape destine « à tous » et pas seulement aux catholiques, ce dernier appelle à une action urgente pour lutter contre le réchauffement climatique. S’appuyant sur les études scientifiques, il attribue ce phénomène « en majeure partie » à l’activité humaine et à la combustion des énergies fossiles. Cette affirmation, déjà énoncée par le Vatican, va à l’encontre des vues défendues par les climato-sceptiques, que l’on retrouve dans les cercles chrétiens, notamment aux Etats-Unis. Cette encyclique a vocation à devenir un élément du magistère officiel de l’Eglise. »

    M jorion en référence à votre livre , cet extrait , en attendant merci pour la vidéo, je n’ai pas pu encore regarder en totalité hier soir je tombais de sommeil, je vous en reparlerais ,  vraiment intéressant , pour le passage sur les DEUX univers parallèles, que je trouve réducteur, je vous donnerais mon point de vue, mais peu importe, c’est riche, merci bien :

    à mon humble avis, important, Conscience et responsabilité !

    « Dans la version publiée par L’Espresso, François met en avant les raisons à la fois morales et scientifiques qui président à la protection de « la création ». « Les négociations internationales ne peuvent pas progresser de manière significative à cause de la position de pays qui privilégient leurs intérêts nationaux plutôt que le bien commun », déplore François. Or, selon le pape, réduire les émissions de gaz à effet de serre demande « de l’honnêteté et du courage, notamment de la part des pays les plus puissants et les plus polluants ». « Ceux qui pâtiront des conséquences de ce que nous essayons de cacher se souviendront de ce manque de conscience et de responsabilité. »

    http://www.lemonde.fr/religions/article/2015/06/16/environnement-le-pape-en-appelle-au-courage-et-a-l-action-urgente_4654804_1653130.html#E2BvrwF7St0VSTQH.99

    1. Avatar de Paul Jorion

      À la demande de la revue La Nef, je prépare un article sur Laudato si’.

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        Super, OK, donc nous serons informés de sa parution sur le BPJ.  🙂

  54. Avatar de pierre
    pierre

    Bonjour Paul,

    Je viens de lire 2 fois cet article et je dois avouer que je l’ai bien  aimé notamment  la partie concernant « mais au fait c’est quoi un être humain? ». Oui, une simple machine organique périssable  dont le but est de survivre. Le drame est que sa survie n’a pas été conçu en tant que  individu mais en tant qu’espèce d’où la mortalité et la reproduction pour satisfaire les mécanismes Darwinien. Ah comme tout aurait été plus  simple, si notre corps avait été « fini » dés le départ et ainsi  doué d’immortalité,  notre seul but aurait été la découverte des mystères de l’univers, le décryptage des loies physiques et peut être à la fin le sens de la vie. Cela nous aurait épargné beaucoup de souffrance..Merci qui? la vie? Dieu? ou quoi que se soit…C’est vraiment malin d’avoir crée des êtres doués de conscience, avec une gigantesque soif de survie et de les faire mourir gentiment à petit feu …Moi, j’appelle cela de la torture…Il faudra bien un jour que l’on fasse le procès de l’entité qui a voulu cela….non mais!!!! Enfin trêve de plaisanterie! Revenons à notre sujet, contrairement à vous Paul, je ne crois pas que l’humanité va disparaître que ce soit avec  le réchauffement climatique ,la pollution ou la disparition des ressources naturelles. On saura s’adapter à notre environnement. En revanche, je crois à la disparition de ce monde tel que nous le connaissons, c’est irrémédiable. La survie, c’est à la fois notre chance et notre malheur. Notre chance car c’est grâce à elle que nous sommes là que nous repoussons les limites de la mort et que nous faisons des enfants. Notre malheur car cela engendre une augmentation sans limite de la population jusqu’à l’explosion. C’est pourquoi , je crois que quand les hommes vont s’apercevoir qu’ils sont  trop nombreux sur terre là il y aura le déclic et le basculement vers une nouvelle ère. Pour moi, l’interrogation est là et si il faut mettre les hommes en face de leur contradiction c’est sur ce point. Comment à la fois concilier, notre soif de survie et notre soif de connaissance. Nous devenons des entités biologiques dangereuses, soit on passe le cap de l’animalité et on monte un étage dans le degré de l’évolution, soit on reste bloqué à l’étage inférieur et ce sera AI qui continua l’aventure….

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