Pourquoi le lanceur d’alerte anonyme des Panama papers court-il toujours ?

Le lanceur d’alerte anonyme des Panama papers a transmis au journal allemand Süddeutsche Zeitung une justification de son action signée « John Doe », manifeste que la presse internationale diffuse aujourd’hui.

J’écrivais ici-même le 6 avril :

Comment se fait-il que quand un lanceur d’alerte dont on connait le nom dénonce un scandale, il se retrouve rapidement en prison, confiné dans une ambassade, interdit de séjour, que l’armée de l’air est mobilisée pour faire atterrir sous la menace tout avion où l’on soupçonne qu’il pourrait se trouver, et que la presse est très discrète à son sujet, alors que quand on n’a pas la moindre idée qui le lanceur d’alerte pourrait bien être, on ne tarit pas d’éloges à son sujet, et la presse couvre ses révélations – ou pseudo-révélations – ad nauseam pendant des jours et des jours ?

Et j’ajoutais, le 25 avril :

A-t-on maintenant des pistes sérieuses sur 1) Qui est le lanceur d’alerte ? 2) Comment a-t-il pu disposer des moyens permettant d’accéder à des données deux mille fois plus importantes que WikiLeaks (ce que les hackeurs appellent « Trop gros pour des civils ») ?

En raison de la taille de l’opération et des moyens nécessaires pour l’entreprendre, l’entourage du financier milliardaire George Soros a été mentionné à plusieurs reprises comme une source possible des Panama papers.

Or « John Doe », l’auteur de la justification publiée aujourd’hui, exprime des opinions qui ne se distinguent en aucun point de celles exprimées depuis de nombreuses années par George Soros dans la presse et dans ses livres.

Ceci expliquerait-il pourquoi des chefs d’État tout près de chez nous approuvent les actions de ce hackeur voleur de données, et pourquoi il court toujours ?

P. S. : Ce que j’écris ici ne signifie nullement que je désapprouve les actes du lanceur d’alerte des Panama papers, ni non plus que je considère que George Soros a tort d’écrire ce qu’il écrit dans la presse et dans ses livres – je l’en félicite au contraire, ni non plus que le but caché de l’opération Panama papers aurait été de discréditer Vladimir Poutine – il n’en est qu’une des victimes collatérales. Mon opinion sur l’affaire, je l’ai exprimée dans une chronique publiée le 12 avril 2016 par les quotidiens Le Monde et L’Écho, et reprise dans (P)ièces (J)ointes N°2, intitulée : « Les havres fiscaux et la dure réalité » et que Le Monde avait rebaptisée « Les paradis fiscaux « victimes » des États désargentés ».

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