À propos de Frédéric Lordon : Coronakrach, Le monde diplomatique, le 11 mars 2020. Ouvert aux commentaires.
Lordon a fait, on le sait, d’une affirmation que la Bourse ne sert à rien et du coup n’a aucune importance, un élément crucial de son argumentation.
Nul n’ignore ici que je ne suis absolument pas de cet avis : la Bourse est une chambre de compensation pour le marché secondaire des actions : celui où, après avoir été initialement émises (« introduites en bourse »), elles s’échangent : elles se vendent et s’achètent. Comme je l’ai déjà dit, en réponse d’ailleurs à Lordon : si les gens n’échangeaient pas leurs actions à la Bourse, ils le feraient sur eBay ou Le bon coin. Serait-ce mieux de cette manière là ? Ou alors, il faudrait une loi affirmant que la seule chose au monde qu’on n’a pas le droit de revendre, c’est une action : Article 395 – « Les actions « autrefois cotées en Bourse » sont incessibles ». Vous achetez une action et, tant pis pour vous si vous changez d’avis : c’est entre elle et vous à la vie à la mort ! C’est les compagnies d’assurance qui seraient contentes : elles auraient un jour acheté les actions d’une compagnie qui va à la faillite ? Bien fait pour leur pomme !
Lordon dit que seul compte le marché obligataire, parce qu’il détermine les taux. Admettons même, et les fonds qui fuient en masse ces jours-ci la Bourse pour aller acheter des obligations en remplacement d’actions dont on ne sait pas jusqu’au va tomber leur cours, faisant dégringoler ainsi les taux ?
Pourquoi Lordon a-t-il besoin dans son système (par ailleurs excellent) que la Bourse ne serve à rien ? C’est là pour moi un grand mystère !
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