Il n’y a plus de fonction d’« intellectuel » même si le besoin de « penseurs » se fait ressentir, par Chabian

Sur la question des intellectuels, il me semble que les contextes historiques sont si différents entre 45-70, 70-90, et après, que on parle de choses et de gens qui n’ont pas les mêmes fonctions. Quelques réflexions.

Je prends en main un livre de Nathalie Sarraute, « Enfance ». La quatrième de couverture est… vierge. Seul le sigle « nrf » (de Gallimard) au milieu d’un cadre orne cette page. Hors cadre, on lit une date, un numéro sans lien, le code ISBN, et le prix (75ff, soit 11 euros). Nous sommes en 1983.

Dans le livre, une lectrice antérieure a glissé une page du monde, rubrique « Culture », sur la disparition de Nathalie Sarraute. Nous sommes en 1999, nous avons droit à une grande photo, et à un large cadre « Verbatim »; l’article principal ne ferait pas trois colonnes du journal. Au dos de cette page, une large rubrique Météo, une large rubrique « Jardin » (!) et une rubrique de jeux dont celle concernant le bridge.

Deux images qui me portent dans un temps qui n’est pas le nôtre.

Au temps d’après-guerre, nous (nos parents) n’étions pas fiers de nous, nous exaltions les résistants et vilipendions les collabos, pour laver notre honte. Les intellectuels étaient avant tout des moralistes. Ils furent écoutés, enseignés, étudiés durant 30 ans. Mais à une frange restreinte de la population. Puis ce fut la rupture historique de mai 1968 : les jeunes, les travailleurs voulaient autre chose. Même si Sartre « monta sur les barricades » en mai ’68, il fut rapidement oublié. Outre le « nouveau roman », il y eut l’anti-psychiatrie, le féminisme, la déconstruction : une génération d’intellectuelles &-els moins conformistes, liés de manière plus lâche avec les universités (parfois plus étudiés à l’étranger). Derrida, Foucault, Deleuze et Guattari nous ont interpellé mais ne furent pas des chefs de file. Bourdieu, strict universitaire, eut peut être davantage de disciples. Le mouvement féministe fut le plus fécond, mais pour une moitié de société seulement ! Le contexte ne voulait plus de « grands intellectuels » mais de grands perturbateurs (?). Mais, tous comptes faits, ces intellectuels s’engagèrent peut-être plus politiquement, même en politique intérieure (au-delà de la question algérienne ou palestinienne).

Pendant ce temps, je crois que se produisit une profonde démocratisation intellectuelle : le bac fut proposé à tous, l’université s’ouvrit largement, il y eut des émissions sérieuses (Pivot, les Dossiers de l’Ecran) à la TV… pourtant centrée sur le divertissement.

Et ainsi vint la nouvelle période, celle des intellectuels médiatiques. Cela répond d’abord à un besoin des médias : aller plus loin que la simple dépêche, faire des images qui ne soient pas des reportages, et pourtant parler et expliquer au public « de masse ». On ne demande pas une réflexion en cours, mais un expert « qui a quelque chose à dire ». En fait, Paul Jorion survient dans ce contexte en 2007-2008, comme « celui qui a annoncé la crise des Subprimes », titre qui lui restera près de 10 ans. Cela culminera avec le livre « Le dernier qui s’en va éteint la lumière » qui annonce à sa manière l’effondrement… et puis cela s’éteindra ! Car Paul a changé de sujet, de thématique et cela ne répond plus à l’attente médiatique. Il avait publié des livres auparavant, il en a publié par après : les médias ne s’y arrêtent pas. Autre remarque : Paul Jorion est un « esprit fort », perturbateur à sa manière ; il n’a pas de carrière centrée sur l’université, et il n’a pas de « disciples ».

Par contre, il n’a pas été « entarté » comme le furent quelques intellectuels « tarte à la crème » qui se répandaient partout, même dans la bêtise (BHL, évidemment).

Pascal Delvigne (la collapsologie) et Jean-Marc Jancovici, à titre de pur exemple (et Latour, et Stengers, etc.) sont des intellectuels comparables à Paul Jorion pour l’approche novatrice, interpellante et pourtant fondée techniquement ; bien sûr, ils n’ont aucune proximité intellectuelle. Et heureusement qu’il y eut les blogs pour que ces intellectuels puissent nous atteindre ! Malgré le désamour des médias !

Mais récemment le contexte a encore évolué, avec les réseaux sociaux. Ce sont d’abord les mass-médias qui souffrent, qui courent après le public. Ce sont les éditeurs également : les revues intellectuelles ont quasiment disparu, les 4e de couverture doivent être racoleuses, etc. Et l’espace public se déplace avec des segments d’âge et de scolarité: les blogs meurent, et les autres réseaux vieillissent, et les vieux décrochent et reprennent un vieux livre.

Pendant ce temps, les médias dévorent et épuisent des « experts d’occasion » qui font avant tout de la rassurance dans notre période de questionnements cruciaux (pandémie, guerre, énergie), ils surfent sur les clivages sans éclairer grand chose, ils ont une fonction minuscule.

J’arrête ici, avec ce mot qui m’est venu de « espace public ». L’espace public a évolué, il s’est morcelé, il s’est élagué et s’est multiplié. Il n’y a plus de fonction « d’intellectuel » au sens que nous avons connu qui puisse être exercée aujourd’hui. Même si le besoin de « penseurs » se fait ressentir.

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16 réponses à “Il n’y a plus de fonction d’« intellectuel » même si le besoin de « penseurs » se fait ressentir, par Chabian”

  1. Avatar de Khanard
    Khanard

    @chabian

    votre billet est certes édifiant mais il évite à mon sens un aspect pourtant crucial.

    Ces derniers jours j’ai regardé une des dernières vidéos du très regretté Bernard Steigler. Dans cette vidéo il relate le fait qu’en tant qu’intellectuel (je schématise) il estime que sa place est auprès des nécessiteux de la Seine St Denis . Autrement dit la place des intellectuels est dans la rue comme Sartre a été sur les barricades .
    Alors oui les intellectuels sont transparents , relégués à des conférences, colloques et autres cours universitaires . Des lieux où on se retrouve entre intellectuels, c’est bien , c’est nécessaire pour les avancées du savoir mais puisqu’on en est à parler de Paul Jorion je n’ai pas oublié son ouvrage « transmission des savoirs » . Il y a peut-être quelque chose à en retirer .
    Je ne suis pas trop d’accord avec vous quand vous affirmez que le besoin de penseurs se fait sentir . Ils existent mais dans leur microcosme , leur reste à briser leur prison de verre .

    1. Avatar de Vincent Teixeira
      Vincent Teixeira

      Pardon de vous dire que votre commentaire tend à la caricature, et à des dualismes, pour le coup abstraits, qui n’ont pas de pertinence réelle, tendant à schématiser et morceler la complexité, non seulement de la pensée, mais de l’être humain « tout court », entier. A mon sens, les dits « intellectuels » (mais le terme est tellement « valise », une commodité de langage, aussi chargée que vide) ne s’occupent pas tellement du « savoir » (sauf certaines catégories : scientifiques) que du « sens »… ce qui n’est pas du tout la même chose. Entendu qu’il s’agit toujours d’un « sens absent », d’une quête, en devenir / et non d’une « Vérité » (a fortiori majuscule), terme entaché d’absolu religieux.

      Depuis hier, je refeuillette un ancien numéro (1997) de la revue « Lignes » consacré au même sujet (« les intellectuels »), et j’y retrouve exactement les mêmes idées (sempiternellement) débattues qu’aujourd’hui… si ce n’est que le monde et « l’espace public », 25 ans après, ont beaucoup changé…
      Mais, dans le fond, pas tellement (pas du tout ?) l’homme… ni la pensée (comme faculté)… Quant aux « intellectuels », comme déjà dit dans les commentaires du billet précédent sur ce sujet, je n’ai jamais trop compris ce que c’est (« la main à plume vaut la main à charrue ») – et je suis heureux de relire (25 ans plus tard) que beaucoup pensaient/pensent, disent, écrivent exactement la même chose (déjà Foucault, bien avant), R. Debray, J.C. Bailly, D. Bensaïd, P. Lacoue-Labarthe, B. Noël, P. Virilio, etc.
      Bref, la pensée est avant tout un besoin, capital – bien au-delà des caquetages, agitations, clowneries, tribunes médiatiques… et c’est le travail de « ces gens-là »… sérieusement… non pas du tout dans l’entre-gens de prés carrés que vous imaginez… mais pas non plus dans des numéros de saltimbanques.

      Vous faites bien de citer Stiegler, avec qui j’avais un peu échangé… mais précisément, à son sujet, comme au-delà, ne pas (re)tomber dans le panneau de « l’intellectuel engagé » (à la Sartre – une tout autre époque, par ailleurs, comme le souligne Chabian – et c’est important), un terme de commodité médiatique et historiquement connoté. A la fin, ce n’est pas la pensée ou les idées qui font l’engagement… mais d’abord la vie, l’expérience, les émotions… qui sont premières… et toujours fondement, matière de la pensée = un long travail, infini, dans l’inachèvement, qui s’enracine toujours dans la matière…
      Stiegler a toujours beaucoup insisté là-dessus, l’enracinement des idées dans la vie, la matière. Et toute sa vie, ses expériences, son travail et son vécu en sont l’incarnation même… Dès sa jeunesse : agriculteur, (éphémère) braqueur de banques – j’ose le dire, car comme chacun sait, il l’a lui-même non seulement réfléchi, mais « analysé », écrit, dans son saisissant « Passer à l’acte » (bien plus tard) – « engagements » concrets dans de nombreux secteurs, etc. – avant de faire l’apprentissage de la philosophie, de la pensée (par une véritable ascèse, de surcroît en prison)… et d’en venir, peu à peu, à un travail philosophique, de pensée (d’ »intellectuel », pour coller au « sujet », mais je réfute ce terme), d’écriture sérieux…
      mais l’engagement, l’expérience, les actions étaient déjà là, n’ont pas été « induits » par une pensée… Ce qu’il a pu faire par la suite (comme toute sa vie), comme actions « militantes » ne sont pas « la conséquence » directe ou exacte de son travail de philosophe (« intellectuel »)… ce serait même presque l’inverse… ou tout au moins, c’est intimement mêlé. Mais ça ne discrédite en rien des penseurs qui seraient moins visiblement « engagés » ou d’autres « faux désengagés »… en retrait, mais pas en retraite…

      PS : peu de gens savent que l’invisible Maurice Blanchot a été très présent au moment des Barricades de mai 68 et est à l’origine (collective) de nombreux slogans parmi les plus connus… « Intellectuel » invisible, en retrait… mais pas en retraite…

      Quoi qu’il en soit, « la valeur esprit » dont parlait P. Valéry (et que revendiquait fermement aussi Stiegler) étant de plus en plus menacée, il m’apparaît évident qu’on a davantage besoin de « penseurs » (réels, profonds, sérieux vs tant de saltimbanques médiatiques) que d’improbables « intellectuels »…

      1. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        Vous écrivez : « A la fin, ce n’est pas la pensée ou les idées qui font l’engagement… mais d’abord la vie, l’expérience, les émotions… qui sont premières… et toujours fondement, matière de la pensée = un long travail, infini, dans l’inachèvement, qui s’enracine toujours dans la matière… ».

        Pour moi ça ressemble fort à un acte de foi matérialiste. D’où nous viennent nos idées? Pourquoi décréter que ce sont « d’abord la vie, l’expérience, les émotions… qui sont premières » comme si nous naissions avec une plaque de cire vierge sur laquelle vont s’inscrire nos expériences, nos émotions, etc. ? Pourquoi repousser l’inné a priori ? Pourquoi s’interdire les Idées platoniciennes ?

        À la différence du langage, de la mythologie, des institution sociales, qui sont des techniques de l’imaginaire, les mathématiques sont une science (voire une technologie) de l’imaginaire. Entre Thalès, Pythagore et Euclide d’une part et Grothendieck d’autre part, il y a eu très peu de véritables mathématiciens, c’est-à-dire de poseurs de problèmes qui orientent ou réorientent leur discipline (par opposition à l’armée de tâcherons -l’expression est de Grothendieck- qui se fixent la tâche de les résoudre ?

        Thom : « Très probablement, il faut donner raison à Kant sur le point suivant : cette intuition de la géométrie nous est innée; elle est créée par le mécanismes épigénétiques de l’embryologie. Comment une structure aussi idéelle que la géométrie peut être codée dans notre patrimoine génétique, et parvenir à se réaliser à la fois organiquement -comme dans la morphogenèse de l’œil- et mentalement, c’est bien là l’un des mystères les plus profonds de la biologie. ».

        Et si, pour reprendre vos propres termes, c’était au contraire la pensée et les idées qui faisaient l’engagement ? Thom écrit à propos de  » Stabilité structurelle et morphogenèse » qu’il a écrit une sorte de roman biologique (qui va jusqu’à cinq pages sur des spéculations -auxquelles je n’ai rien compris- sur l’origine de la vie), donc une sorte de roman de science-fiction. En cette époque d’effondrement de notre organisation sociale, les auteurs de science-fiction sont à la mode (PJ vient de nous le rappeler avec un billet sur Asimov), car ils nous permettent d’apercevoir quelques unes des directions que va pouvoir prendre notre espèce après cet effondrement.

        Je pense que l’humanité aura fait un réel progrès lorsque l’œuvre non strictement mathématique de Thom se trouvera « en tête de gondole » du rayon science-fiction.

        Je pense qu’en ces temps troubles, la sagesse, aujourd’hui, c’est l’audace de la pensée. Mais puisqu’il est question de pensée (ici comme dans le titre de l’article et comme dans votre propos) voici, pour finir, la définition qu’en donne Thom, définition qui, selon moi, relie l’inné et l’acquis :

        « L’apparition du langage répond chez l’homme à un double besoin (…) La première contrainte répond au besoin de virtualiser la prédation. L’homme en éveil ne peut, comme le nourrisson de neuf mois, passer son temps à saisir les objets pour les porter en bouche. Il a mieux à faire : aussi va-t-il « penser »,c’est-à-dire saisir des êtres intermédiaires entre les objets extérieurs et les formes génétiques : les concepts. ».

        1. Avatar de Vincent Teixeira
          Vincent Teixeira

          @BasicRabbit,
          votre commentaire est très pertinent, et a le mérite d’attirer la réflexion sur un versant plus particulier : les mathématiques. J’ai le plus grand respect et intérêt pour R. Thom, dont je n’ai lu que deux livres d’entretiens – et sans bien comprendre certaines données mathématiques… Je vous répondrai sans doute plus tard, sur le fond… mais pardonnez-moi, pour l’heure, je n’ai pas vraiment de temps…

          Simplement, sur un point précis (« Pourquoi s’interdire les Idées platoniciennes ? ») et en deux mots rapides : adhérer aux Idées (avec une majuscule – ça compte) platoniciennes me semble quasiment relever d’un acte de foi, aux résonances fortement mystico-religieuses, ou dogmatiques…
          Cdt

          1. Avatar de BasicRabbit
            BasicRabbit

            Ok. Je sais bien sur quel blog j’ai été pendant cinq ans et sur lequel je suis revenu parce qu’intéressé par un point de vue chinois (celui de Yu Li) sur la logique formelle occidentale en général et les théorèmes d’incomplétude de Gödel en particulier, blog que j’ai quitté entre temps pour cette raison : je sais bien sur quel blog je suis.

    2. Avatar de Khanard
      Khanard

      @Vincent Teixeira
      J’ai relu en totalité les commentaires relatifs à ce billet et ce qui ne m’était pas apparu à priori devient dorénavant d’une évidence incontournable .
      Le fait est qu’en tant « qu’intellectuel  » on ait du mal à se projeter sur ceux auxquels on est censé apporter nos pensées .
      Imaginez une barrière à claire voie : d’un côté les intellectuels , de l’autre le « vulgus populus » et les deux se regardent sans se comprendre ?!
      Si chacun reste de son côté avec ses certitudes dans des décennies on se posera encore la question.
      J’ai parlé de don , de portail des intellectuels, de briser les prisons de verre , de transmission des savoirs c’est en connaissance de cause car voyez vous , Vincent Teixeira, je suis du côté du vulgus populus qui pose un regard bienveillant sur l’éducation populaire , sur l’expérience ARS industrialis car au moins là je sais qu’il n’y plus de barrières .
      En fait votre réponse n’est là que pour dire que vous êtes un intellectuel, que vous restez de votre cô
      té de barrière .
      Sortez de vos colloques, de vos conférences, descendez dans la rue , vous verrez vous serez enfin reconnus et n’aurez plus à vous préoccuper de vos existences d’intellectuels.

      avec tous mes respects.

      1. Avatar de Vincent Teixeira
        Vincent Teixeira

        @Khanard
        Justement, je ne pose pas de barrières ni dualismes…
        Merci pour vos conseils quant à la rue, j’y vais (surtout aux comptoirs)… par contre, je ne goûte guère les colloques et conférences (ça n’a jamais été ma tasse de thé).
        Pardon si je vous ai brusqué… il est vrai que je pratique assez une certaine « brutalité intellectuelle », revendiquée par un G. Orwell (c’est son expression) ou une A. Le Brun…
        (mais bon tant pis, pardonnez-moi, car je n’ai plus trop le temps tout de suite…
        et je viens de me lancer dans l’écriture d’un petit texte… intitulé… « Contre les intellectuels »)

  2. Avatar de Guy Leboutte

    Votre illustration est la célèbre Collection blanche de Gallimard, qui existe toujours, et qui est un signe « supérieur » de l’éditeur, au rayon littéraire. Par exemple, seuls deux écrivains liégeois ont publié un titre dans cette collection, une femme dans les années 40 ou 50, et « Robinson », récemment, de Laurent Demoulin. https://www.babelio.com/livres/Demoulin-Robinson/888026

    Sinon, je connais un jeune historien, diplômé en tout cas, qui n’a jamais lu un seul livre pendant ses études…

  3. Avatar de timiota
    timiota

    Autre élément qui me semble avoir bien changé la donne :

    Les politiques tenues font plus qu’avant fi de la prise en compte des conclusions des intellectuels quels qu’ils soient.
    Les agences de com (spin doctors) on pris en charge le récit.
    Sarkozy a pu recycler Jaurès dans un discours. Hollande a eu pour ennemi la finance, pour mieux ignorer Piketty. Quant à Macron et Ricoeur, ce fut une passe de tango opportuniste pour s’afficher intellectuel avant d’aller en banque d’affaire, what else ?

    D’ailleurs, on en a confirmation au Royaume-Uni, où les intellectuels ne manquent pas dans l’absolu (Oxbridge, Warwick, Manchester, Bristol, St Andrews, en sont des places fortes). Mais ce n’est pas leur indignation qui dicte à Truss ses virages à 180°, c’est le parti Tory lui-même, tout imprégné qu’il est de boursicoteurs, de « vrais » financiers etc.

    Enfin, la lutte pour la dignité qui était « pour une petit moitié du peuple » dans les années 50-60 (ouvriers, habitants de logements indécents, …), peut maintenant s’arrêter quelque part en bas de la distribution des droits sociaux, bien en-dessous d’une petit moitié. On admet qu’on vit presque-dignement quand on est chauffeur uberisé, caissière mère d’enfant seule, etc. « avec les allocs ». Et du coup l’indignité concerne des gens « encore moins présentable », les accidentés de la vie de toute sortes, ceux qui cumulent handicaps légers, troubles psys, etc. pour lesquels l’unité qui pouvait se faire derrière un PC (voire un PS de 1981) ne va plus de soi.

    C’est un peu la rançon classique des jeux à somme nulle, dont le cas classique est la réduction du temps de travail: Si on est payé pour 30h au lieu de 40h (dilemme des années 80-90, lors des récession de 96 par exemple), on a du temps de loisir en plus, qui se révèle dispendieux, sur un budget qui a rapetissé notoirement.

    Tant qu’on ne sait pas faire de la dignité un « tissu » d’une seule pièce, c’est le risque. D’ailleurs les commentaires critiques sur Truss disaient qu’elle entendait déchirer la « fabric » du RU, le tissu (le textile).

  4. Avatar de Vincent Teixeira
    Vincent Teixeira

    Bien sûr que le besoin d’ »intellectuels », dans le sens (révolu) que l’on a connu (avec ses métamorphoses, son évolution dans le cadre d’une histoire somme toute relativement courte, qui prend racine en France avec l’affaire Dreyfus), n’est pas vital, ayant toujours plus ou moins été rattaché au journalisme et à la sociologie… nullement à la pensée, la philosophie… De fait, le terme « intellectuel » n’a aucune pertinence philosophique, et l’immense somme du « Vocabulaire européen des philosophies », dirigé par Barbara Cassin (qui traite d’ »intellect », « intellection », « intelligence », « intelligibilité », « intelliger »), ne lui fait, à juste titre, aucune place.
    MAIS… en effet, on a toujours besoin (et peut-être plus que jamais) de « penseurs »…

  5. Avatar de Chabian
    Chabian

    Merci pour vos contributions (et rectifications !). Ce n’était au départ qu’un commentaire, que Paul Jorion a mis en évidence (merci à lui).
    J’ai conclu sur le mot de « penseur », qui aurait une certaine autorité à « donner le sens », l’orientation de l’action collective. Par opposition à l’intellectuel médiatique. Il y a effectivement bien des gens qui sont là qui nous donnent à penser.
    Sans doute est-ce cette autorité, qui fait aujourd’hui défaut, nous laissant dans la nostalgie. Sans doute Sartre et Aron divergeaient, et j’aurais pu citer d’autres noms (je baignais dans la phénoménologie à l’époque). Mais ils étaient écoutés, étudiés, analysés — ce qui n’est plus très répandu aujourd’hui.
    Parce que « l’espace public » fait défaut. (Je ne crois pas à ces interventions portées par des signataires multiples). C’est peut-être la « réception » qui manque, plus que « l’émission » d’idées signifiantes. Il n’y a pas vraiment de cages de verre. Les milieux universitaires fonctionnent en caste souvent, avec leurs signes de distinction vis-à-vis des « amateurs ». Mais ils sortent aussi. Non, c’est la dispersion, la segmentation des espaces qui me frappe. Il faudrait en distinguer les causes, les motifs.
    Il y a aussi une certaine dictature de l’émotion. Qui fait que Pierre Rabbi crée une dynamique, là où René Dumont n’en fit pas vraiment. Et les cercles élitaires de jadis (lecteurs du Monde) ont été élargis à une « foule sentimentale ».
    Le Monde est un peu un baromètre ou un symptôme de ce qu’est devenu l’espace public au fil des décennies. J’ai évoqué ce qu’il était en 1999. Je me souviens d’un tournant (vers +/- 2012 ?) qui le fit vraiment courir vers les étudiants universitaires avec un bagage économique libéral fort superficiel. Je rejoins ainsi cette idée que ce sont les communicants qui font désormais le récit — presque une propagande.
    Je regrette de n’avoir pas cité Piketty comme penseur innovant, j’apprécie beaucoup ses travaux sur la fiscalité (qui ont créé une dynamique, une discipline même), un peu moins ses chroniques politiques …
    Peut-être faudrait-il une « Anthologie des penseurs pour demain » ?

  6. Avatar de Benjamin
    Benjamin

    Bonsoir Paul, Bonsoir Chabian,
    (et bonsoir à toutes et tous)

    En clamant …
    – Pour l’un « rendre la parole aux (vrais) intellectuels »
    – Pour l’autre « Il n’y a plus de fonction d’intellectuel même si le besoin de penseurs se fait ressenti »
    … vous pointez tous les deux dans le fond le même problème qui frappe nos sociétés occidentales et plus particulièrement européennes (voire la société française tout simplement) : nous assistons depuis plusieurs décennie à la défaite du temps long et de l’esprit collectif face au temps court et l’individualisme !

    Car la réflexion bien construite nécessite du temps pour dérouler son chemin : ce n’est certainement pas Aristote qui aurait dit le contraire. Par ailleurs, l’élaboration d’une pensée n’est déjà pas une activité individuelle, solitaire et instantanée : c’est une œuvre collective, le fruit d’un « nous pensons » (pour détourner René Descartes) qui exige de l’espace (publique), de la ténacité, de l’effort et du temps pour mûrir…. puis être récolter (partage et transmission du savoir) ! L’une et l’autre de ces activités exigent du temps long.

    Or nous vivons dans une société dominée par le temps court. Avec l’offensive néo-libérale initiée en 1979-1980 dans les pays anglo-saxons (avec les élections de Ronald Reagan et de Margareth Thatcher) suivi de l’explosion de l’hyper-capitalisme mondialisé à la fin du XXième siècle, l’arrivée des nouveaux médias de masse digitaux (SMS/MMS, internet, réseaux sociaux, …) et la concentration des médias historiques (livres, journaux, radio, télévision, …) entre les mains de quelques profiteurs du capitalisme et du libéralisme, nous avons assisté en trois au quatre décennies à une contraction du temps (tout, partout et tout de suite) qui a remis en cause les processus d’élaboration d’une réflexion profonde et, donc, les « vrais » intellectuels/penseurs qui travaillent à produire puis diffuser ce type de réflexion.

    A titre d’exemple, rien que le fait de devoir communiquer en 140 caractères uniquement dans certains espaces publiques (et par la force des choses politiques), ce n’est pas énoncer une pensée à proprement parler. Si on traduit littéralement le verbe « to tweet », c’est simplement « gazouiller » en s’épargnant de réelles confrontations intellectuelles et stratégiques. Ce format court est une invitation à la paresse intellectuelle collective qui a permis, dans son sillage, la consécration de quelques individus présentés comme des « intellectuels » (médiatiques ou de gouvernement) se prévalant d’une expertise qui les autorisent à prodiguer des conseils aux gouvernants ou faire de la pédagogie à l’opinion publique.

    De fait, ce que vous réclamez, c’est l’abandon des « Karl Lagerfeld » du « prêt à penser » … L’abandon des productions (journalistiques, littéraires, radiophonique, cinématographique, musicales, …) d’une médiocrité telle qu’elle frise la vulgarité intellectuelle (telle que dénoncée par Nietzsche).

    Cette remise en cause est possible… mais cela passe par le fait de (re)gagner plusieurs batailles dans nos sociétés !

  7. Avatar de torpedo
    torpedo

    Le billet de Chabian et ce dernier commentaire de Benjamin,
    Me semblent fort justement dépeindre la réalité ambiante…

    Chacun d’entre nous ressent au plus profond de lui,
    L’indéfinissable soif d’idéal émanant de ses semblables,
    Comme chacun entends en réponse ce « gazouillis » convenu des médias.
    Un « gazouillis » qui, pour une oreille sensible,
    Ressemble en fait, davantage à un concert de grosses caisses,
    Qu’à d’innocents chants d’oiseaux…
    Ce doux bruissement nous dicte simplement ce que nous devons penser.
    Il nous renseigne surtout sur tous les chemins dangereux,
    Que pourrait emprunter notre libre pensée,
    En nous montrant la disgrâce de ceux qui n’ont pas voulu l’entendre…

    Il nous faudra bien, malgré cela, bâtir une pensée nouvelle.
    Et retrouver enfin le courage de créer du neuf,
    Même s’il faut tirer des déchets du passé, les richesses de demain.
    Je l’entends bien ce silence, quand je parle d’Humanisme.
    Je sais qu’il est lourd du poids de ceux qui en usèrent,
    Et que l’on dit traitres aujourd’hui.
    Mais les mots ne sont que des outils imparfaits,
    Imparfaits comme les Humains.
    Plutôt que de les maudire,
    Il nous faudra les faire à nos mains.
    Et reprendre l’ouvrage.

    Eric.

  8. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Sans profession… à l’âge de 55 ans bien tassé… ni « formation intellectuelle »… il ne me reste que plus de temps, que beaucoup d’autres… pour penser… Est-ce une « chance » – au sens d’être égale à celle « chance » de retraite « réussie »…? A celle « chance » de se satisfaire de très peu…? – ou une « malédiction » ?

    Entre autres « pensées »… celle ci est « d’actu »… il paraît : « Le « Blocage » est-il vraiment ou le doigt pointe, et ou les regards se perdent vers la lune… ?

    Et si le conflit opposant soit disant que Total et autres distributeurs d’énergies fossiles (raffinant carburants, gaz…) et leurs « offres » si généreuses faites aux pompe… à la « demande » de hausse de salaire d’employés au bas de l’échelle sociale d’entreprises privées/privatisées était le révélateur de l’hypocrisie, des politiques de gouvernance des dernières décennies d’austérités, de « réformes structurelles néolibérales, des droits du code du travail, des protections sociales… etc, et du cynisme des médias mainstream…?

    Ces derniers, n’ayant de cesse de lâcher leurs « chiens de garde » sur le passage d’une caravane en flattant/canalisant/cristallisant sa « représentativité » de victime « prise en otage », par un « blocage », vivent aux dépens… et surtout chérissent… le chaos qu’ils prétendent déplorer… pour ne pas dire qu’ils entretiennent.

    Si « Dieu est mort »… leurs positions « suprématistes » de « donneurs de leçons de morales » n’en restent pas moins empruntes d’une certaine capacité à instrumentaliser que les doutes, incertitudes des « temps de cerveaux disponibles » qu’à vouer un « culte féroce » à la seule « DICTATURE des émotions » sondées, capable de réconcilier leurs « peurs d’avoir peur » de perdre en « pouvoir d’achat », avec autant le « poujadisme » d’extrême droite, que « ras le bol fiscal » et « ras le bol… » du droit de grève, de la droite et du centrisme, extrémistes…

    La « complicité du pire » de la « représentativité » du patronat financiarisé (du CAC40)…. prétendant par ailleurs que le rapport de force étant en faveur du salariat… en ce moment… il paraît… leurre à ce point la compréhension de la complexité des enjeux syndicaux du mouvement de grève… sur fond de grogne sociale et sociétale couvant en profondeur…. qu’il ne faudrait pas oublier non plus les distributions records de dividendes, salaires variables, stock-options, retraites chapeaux/dorées, par capitalisation, aux propriétaires privés d’actions, à certains « grands patrons » aux CSP+… et le refus catégorique des gouvernances politiques de taxer… pareille « profitation de guerre »… et de gestions néolibérales de « crises ».

    On croirait presque à nouveau entendre l’argument prétendant que « l’État ne peut pas tout »… et surtout ne doit en rien interférer de tout le poids de sa prérogative « d’État providence » dans les négociations. Ne peut pas tout… certes… sauf à brandir la menace de dissuasion massive (à la mode en ce moment) qui est la « réquisition » et à y recourir en dernier ressort… ? Mais que pour faire exécuter par des travailleurs eux même, les derniers remparts du principe du mouvement de grève… Quand à la « réquisition »… n’attendez pas des « influenceurs » médiatico-politiques qu’ils suggèrent qu’elle se fasse sur l’outil de production de bénéfices aussi indécents… de moins en moins partagés, redistribués…

    Au nom de « l’interdiction » d’empêcher le droit économique, des clients des stations services… de continuer de dépendre toujours plus, d’émission de gaz à effet de serre, aggravant le dérèglement climatique, intensifiant la perte de la biodiversité (sous marine, terrestre, etc) et amplifiant les risques des guerres monétaires, commerciales, de « civilisation », pour aller travailler, faire leur course, se soigner (surtout en vivant loin de tout, y compris des services abandonnés, désertés/privatisés/digitalisés dans les milieux ruraux, périurbains) il ne faudrait pas non plus victimiser ces « otages » en les prenant pour des grenouilles qui voulant continuer de barboter dans le chaudron, ou d’aller voire le mondial de foot, au Qatar… ne voudraient pas savoir que son point d’ébullition est déjà atteint encore plus vite que prévu… C’est qu’une question de point de vu… pour qu’elles s’en rendent compte. 

    Alors qu’il serait possible, à « l’État providence », à la « volonté politique »… d’interdire la spéculation, faite sur la gestion en flux tendu des stocks de carburants, gaz, électricité, denrées alimentaires, biens communs de premières nécessités sanitaires, etc… et donc d’interdire les paris faits sur les hausses inflationnistes de prix, dépenses contraintes, incompressibles pour les ménages les plus modestes… sur l’organisation planifiée ou échappant à tout contrôle, de pénurie, de problèmes d’approvisionnement… le néo-ultra-libéralisme préfère jouer les « otages » contre le syndicalisme… Qu’il y est une guerre intestine au sein de la CGT… jouée contre d’autres syndicaux salariaux… ne doit pas empêcher ses têtes pensantes, d’y réfléchir à rétablir l’interdiction de la spéculation en France.

    Son enjeu occulte, obscurantiste au néo-ultralibéralisme est par ailleurs pas des moindres quand sa « complicité du pire » avec l’extrême droite/droite extrême (qui n’aiment pas du tout le syndicalisme salarial, le droit de grève) ne s’interdit pas non plus d’abuser d’autres armes de « dissuasions/destructions massives »… C’est pas l’abstentionnisme massif qui leur fait peur.

    On ne parle pas de « destruction mutuelle assurée » dans ce cas, lorsque passer en force à coup de 49.3 ordonnances décrets… une énième réforme structurelle de l’assurance chômage (plus restrictive et punitive pour les chômeurs-euses), du recul de l’âge de départ à la retraite… prouve que le rapport de force dont le patron des patrons, parlait, n’est pas du tout en faveur du salariat. Et ce rapport de force est encore moins en faveur de la démocratie « représentative »… Au contraire, il, ce représentant du patronat, cherche des « bénévoles contraints », des « travailleurs gratuits » pour creuser la tombe des derniers droits du code du travail, des protections sociales, des services publics…

    Qui de ces « donneurs de leçons de morales », de ces propriétaires privés d’actions… les plus « ASSISTES SANS CONTREPARTIES »… se soucie et se souciera de la progression de l’abstention électorale, de devoir résoudre prioritairement L’URGENCE SOCIALE/CLIMATIQUE… dans la classe populaire, ouvrière (celle la même pour qui plus de 6 générations de descendances, n’ont aucun espoir de gravir « l’escalier social », lorsque qu’au mieux – sans « incident nucléaire », etc – il ne pourrait rester que trois générations à l’espèce humaine avant son extinction)… si le recul de l’âge de départ à la retraite, à 64/65/67 ans, contribue à ce que beaucoup plus que 25 % des 5 % des plus pauvres, précaires, discriminé.e.s en toute impunité (« discriminations systémiques » commises lors de contrôles aux faciès, « manifestations interdites » par une partie croissante du personnel du « monopole de la légitime violence de l’Etat » votant à plus de 60 % pour l’extrême droite… et commises aussi à l’embauche dans l’accès aux logements et aux protections sociales – au travers des inégalités territoriales, scolaires, de « destins » [NON RECOURS, soit la non redistribution du soit disant « pognon de dingue mis dans les minimas sociaux, qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent », que la réforme structurelle de l’assurance chômage ne va en rien solutionner en obligeant au « travail gratuit », « bénévolat contraint » de 15/20 heures par semaines, en CONTREPARTIE de l’accès aux droits des protections sociales, à la solidarité des dépenses sociales, avec la menace de radiation en cas de premier refus d’une « offre ») n’y survivent pas, mourront avant même d’avoir atteint cet âge légal, leurs vies ne seront pas sauvées quoi… ? »

    1. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      Même si je ne peux m’interdire de sourire intérieurement à ce que sous-entend l’allusion de mon introduction, impliquant que « Sans profession…. » au sens « d’activité/d’utilité » économique/électorale/etc, je sois « suspect » d’être en situation « privilégiée »… celle d’avoir la soit disant « oisiveté » de penser, au contraire donc de « Je pense, donc je suis »… c’est un « rire jaune » qui me fait grincer des dents (« Sans dents » que je reste).

      En effet… alors que les directs des interventions politiques/politiciennes/intellectualisées se succèdent sur les chaînes de diffusion d’infos, en continue, et abreuvent jusqu’à l’ivresse des profondeurs…. les « temps de cerveaux disponibles »… de situation exceptionnelle (du genre « aubaine », « conjoncture d’alignement des planètes » ?) que connaissent enfin « les efforts politiques de la France, la récompensant pour avoir retrouvé les « jours heureux » de ‘l’attractivité’ »… je ne puis de songer à quels impensés est-il question d’échapper…?

      Celui de la « souveraineté » revient en force, du moins le soit disant « bon sens » de son coté obscure »… Ce terme englobant les moyens publics/privés dont « l’État providence » peut disposer au travers de 49.3, ordonnances décrets, comme de « réquisitions » (étant lancées apprend t-on, par la première ministre), je m’étonne qu’il semble hors de question de laisser songer aux grenouilles…. ne serait-ce qu’un instant… qu’à intellectualiser le fait de « réquisitionner » dans les « efforts de guerre » à « consentir », du partage indécent de dividendes avec des nationalités étrangères (puisque comme en France la financiarisation à l’américaine, et son dollar préféré en « monnaie de référence » des échanges internationaux et du fonctionnement de « scientisme économique », n’a pas tout à fait obtenue « l’extrême onction », le « pardon » de la part de responsabilité de la classe ouvrière, des pauvres, précaires, pourquoi la question des identités, authentifications – au sens de « souverainisme » – des détenteurs des dettes publiques locales et nationales et des dettes privées des « fleurons nationaux »… n’est pas soulevée, y compris par l’extrême droite/droite extrême…?) redistributions de dividendes constitués de telles sortes, qu’ils sont en situation de parier, sur la redistribution future (voire les films « Noir finance » mis en ligne par nôtre hôte, à l’occasion d’une perte tragique mais inexorable… pour l’espèce humaine), et donc de jouer sans rien perdre (socialisation des dettes privées pourries, « pertes casinos ») sur les « gains de pouvoir d’achat » qu’ils pourront privatiser à l’avenir, quel qu’il soit pour les plus pauvres, précaires…?

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