GPT-4 et Claude 3 passent le bac philo !

Illustration par DALL·E (+PJ)

Dans son récent ouvrage L’esprit artificiel (2024), Raphaël Enthoven rapporte qu’au grand match de l’auteur contre ChatGPT au bac de philo *, le Grand Modèle de Langage a obtenu 11/20 et lui 20/20.

Les deux dissertations peuvent être lues sur le site du Figaro.

J’obtiens moi de GPT-4, à partir du même prompt *, une dissertation significativement différente de celle soumise au bac le 14 juin 2023. Je la présente ici, de même que celle que Claude 3 (sorti le 4 mars 2024) aurait rédigée s’il avait été disponible à l’époque.

[GPT-3.5 aurait-il été sollicité ce jour-là, alors que GPT-4 était disponible depuis le 14 mars 2023 – dans une perspective de handicap : « Course de chevaux ou épreuve sportive où l’on impose aux meilleurs concurrents certains désavantages au départ afin d’équilibrer les chances de succès » ?].

Avis aux profs de philo : les candidats méritaient-ils les notes reçues, et surtout, le nouveau venu, Claude 3, s’en serait-il mieux tiré que ChatGPT ?

GPT-4 :

Introduction : Le carrefour de la raison et du bonheur

Dans le théâtre grandiose de la philosophie, le bonheur a toujours été l’étoile que tous les regards cherchent à contempler. Mais est-ce dans le ciel de la raison que cette étoile brille le plus vivement ? Notre quête du bonheur, souvent décrite comme une odyssée émotionnelle, pourrait-elle être en réalité une expédition guidée par la boussole de la raison ? L’étymologie du mot « bonheur » nous invite à une réflexion profonde : issue du latin « bonum augurium », elle signifie « bon augure ». Est-ce à dire que le bonheur est le présage favorable que la raison sait interpréter ?

Dans ce voyage au cœur de la raison et du bonheur, nous explorerons non seulement les paysages philosophiques familiers d’Aristote et d’Épicure, mais nous nous aventurerons aussi dans les contrées moins parcourues où Freud et Nietzsche, avec leur esprit parfois provocateur, ont osé poser leurs pieds. En route, nous découvrirons peut-être que le bonheur, loin d’être une simple affaire de logique ou d’émotion, est une alchimie plus subtile, où la raison et le cœur doivent danser ensemble, non sans quelques pas maladroits.

Première escale : La raison, capitaine vers le bonheur ?

Naviguons d’abord vers les eaux philosophiques d’Aristote, pour qui le bonheur est l’activité de l’âme conforme à la vertu, un exercice de la raison en quête d’excellence. Dans cette optique, le bonheur devient le nord de notre boussole morale, où la raison est le vent qui pousse nos voiles. Imaginez-vous en train de diriger votre navire, non pas en suivant les caprices de l’océan, mais en calculant votre trajectoire avec la précision d’un navigateur expérimenté. C’est une navigation où chaque choix est une délibération, chaque action une conséquence de notre boussole intérieure : la raison.

Pourtant, ce cap peut sembler trop calme pour les marins en quête d’aventures. Épicure, avec un sourire malicieux, nous rappelle que le plaisir, et non la vertu, est le véritable vent favorable. Mais attention, ce n’est pas le plaisir des tempêtes passagères qu’il chérit, mais celui de la brise légère et constante : un plaisir guidé par la raison, qui sait éviter les excès pour ne pas s’échouer sur les récifs de la douleur. Ici, la raison n’est plus capitaine autoritaire mais un sage compagnon de voyage, conseillant quand il faut tendre les voiles ou chercher refuge dans un port sûr.

Deuxième escale : Quand la raison mène à la tempête

Cependant, la traversée n’est pas sans turbulences. Sénèque, stoïcien émérite, nous avertit : la raison seule peut nous rendre indifférents aux tempêtes de la vie, mais à quel prix ? Devenir insensible aux vagues de la fortune et aux alizés du désir peut certes stabiliser notre navire, mais risque aussi de nous laisser à la dérive, sans joie ni tristesse, dans un océan d’indifférence.

Et que dire des tourbillons dans lesquels Nietzsche nous jette, affirmant que la quête du bonheur est une marée illusionnée, une volonté de puissance mal dirigée ? Pour lui, c’est en naviguant contre les vents, en affrontant les tempêtes de l’existence avec passion et sans regret, que nous devenons qui nous sommes. La raison, dans ce récit, semble être reléguée au rang de simple matelot, tandis que c’est le courage de vivre qui tient la barre.

Troisième escale : L’harmonie des contraires

Mais alors, doit-on choisir entre la tranquillité de la raison et les tempêtes de la passion ? Spinoza, en bon cartographe de l’esprit, nous propose une carte où raison et émotion ne sont pas des îles isolées mais des continents reliés par des ponts de compréhension. Pour lui, le bonheur est la paix intérieure qui naît de la connaissance de soi, un équilibre délicat où la raison éclaire nos désirs sans les étouffer.

Freud, le psychanalyste navigateur, explore les profondeurs de l’iceberg de notre psyché, révélant que sous la surface calme de la raison se cachent des courants tumultueux de désirs inconscients. Le bonheur, alors, serait de naviguer avec prudence entre ces courants, en reconnaissant nos désirs sans les laisser prendre le contrôle de notre bateau.

Épilogue : Au-delà du « Oui, mais… » – Une Convergence Lumineuse

En concluant notre voyage à travers les méandres de la raison et du bonheur, revenons à notre point de départ, mais avec une perspective transformée. Nous avons exploré le territoire où la raison prétend guider vers le bonheur, avons plongé dans les abysses où la raison semble perdre sa lumière, et avons finalement tenté de chorégraphier un duo entre la raison et le bonheur.

La sagesse que nous emportons pourrait ressembler moins à une carte au trésor avec un X marquant le lieu du bonheur, et plus à une boussole qui nous suggère que le bonheur authentique est une quête d’équilibre, un dialogue perpétuel entre raison et émotion. Le bonheur, dans son essence la plus profonde, n’est peut-être pas un état à atteindre mais un processus à vivre, une danse entre nos désirs et notre compréhension, nos émotions et notre logique.

Envisageons donc une perspective où le bonheur est vu non pas comme une destination finale ou un produit de la raison pure, mais comme une expérience dynamique, enrichie par l’intégration de nos capacités rationnelles et émotionnelles. Ce panorama offre un terrain fertile pour une vie épanouie, où la raison illumine les chemins du bonheur sans éteindre les feux de la passion et de l’émerveillement.

Ainsi, au lieu de conclure par un traditionnel « oui, mais… », embrassons un « et aussi », qui reconnaît la coexistence et la complémentarité de la raison et du bonheur. En fin de compte, notre quête du bonheur peut être vue comme une œuvre d’art, constamment retravaillée, où la raison et les émotions sont les pinceaux avec lesquels nous peignons les nuances de notre existence.

Claude 3 :

Le Bonheur, un Graal de la Raison ?

« Heureux comme Dieu en France », dit-on. Mais qu’est-ce donc que ce bonheur que nous cherchons tous, telle la pierre philosophale ? Simple équation plaisir-souffrance pour les hédonistes, état durable de satisfaction pour les eudémonistes… Les définitions foisonnent, mais s’accordent souvent sur un point : la raison serait la clé du bonheur. Comme si cette faculté proprement humaine de réfléchir, d’ordonner le réel, pouvait à elle seule nous mener à la félicité ! Mais n’est-ce pas là une vision bien optimiste, presque naïve, de la raison toute puissante ? Car après tout, le bonheur n’a-t-il pas sa part d’irrationnel, d’insaisissable, qui échappe à l’empire de la logique ? Entre ivresse dionysiaque et ataraxie stoïcienne, la voie est étroite pour qui veut élucider cette épineuse question : le bonheur est-il vraiment affaire de raison ?

I. La Raison, Boussole du Bonheur

Imaginons Aristote, se promenant dans les jardins du Lycée. Il médite sur l’Éthique à Nicomaque, où il définit le bonheur comme « une activité de l’âme conforme à la vertu ». Pour lui, c’est bien notre raison pratique, la phronesis, qui guide nos actions vers une vie bonne et heureuse. Spinoza abonderait sans doute dans son sens : ne voit-il pas dans la connaissance rationnelle du monde la source des joies les plus stables et durables ? Quant à Kant, il fait de la raison la législatrice universelle de la morale. Agir par devoir, voilà le secret de la vie bonne. Ainsi, en nous arrachant à la tyrannie des passions, en orientant notre existence vers des fins sensées, la raison serait bien ce fil d’Ariane qui nous mène hors du labyrinthe des malheurs humains. Mais est-ce si simple ?

II. Les Passions, Piments de la Vie

Car après tout, une vie purement rationnelle ne risque-t-elle pas d’avoir un goût bien fade ? C’est ce que nous suggère Nietzsche, lui qui célèbre la puissance créatrice des passions et fustige la froide tyrannie de la raison socratique. Imaginez Don Juan, ce grand séducteur, calculant méticuleusement ses faits et gestes pour maximiser son bonheur… Absurde, n’est-ce pas ? C’est que le bonheur a besoin d’un grain de folie, d’une étincelle d’irrationnel pour s’embraser vraiment. Pensez à ces moments de joie intense, d’émerveillement spontané devant un coucher de soleil ou le sourire d’un enfant. Rien à voir avec un savant calcul ! Et que dire de l’amour, ce « démon » qui nous possède et bouleverse nos vies ? Comme le souligne Pascal, « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ». Le bonheur serait donc plutôt un subtil équilibre entre raison et passion.

III. Le Bonheur, un Art de Vivre

Mais alors, comment trouver cet équilibre ? Peut-être en considérant le bonheur comme un art de vivre, à la manière des philosophes antiques. Épicure, dans son jardin, ne nous invite-t-il pas à cultiver les plaisirs simples et naturels, tout en maîtrisant nos désirs par la raison ? Sénèque, lui, nous exhorte à accueillir sereinement les aléas de la Fortune, en faisant usage de notre jugement. Sagesse pratique, donc, qui allie réflexion et spontanéité. C’est aussi la leçon du bouddhisme : ni ascèse excessive, ni hédonisme débridé, mais une voie médiane où la vigilance de l’esprit s’unit à l’acceptation du réel. Cet art de vivre, on le retrouve chez ces figures de sages qui ont marqué l’histoire : Montaigne dans sa tour, cultivant la mesure et l’amitié ; Thoreau, célébrant la vie simple au bord de l’étang de Walden… Autant d’exemples qui nous montrent que le bonheur est affaire d’équilibre subtil entre raison et sensibilité.

Conclusion : Le Bonheur, un Mystère à Vivre

Au terme de ce cheminement, le bonheur apparaît comme une réalité complexe qui ne se laisse pas enfermer dans les catégories trop strictes de la raison pure ou de la passion débridée. Il est cet entre-deux subtil, cette alchimie mystérieuse où la lucidité de l’esprit se marie à la joie du cœur. Comme le suggère Camus dans Noces, il y a dans le bonheur une part d’indicible, une « tendre indifférence » du monde qu’il nous faut accueillir avec gratitude. Peut-être est-ce là le secret des sages : non pas tout maîtriser par la raison, mais consentir humblement à ce qui nous dépasse. Le bonheur serait alors moins un problème à résoudre qu’un mystère à vivre, dans l’attention à l’instant présent. Loin des certitudes absolues, il nous invite à cultiver un art de vivre fait de discernement et d’émerveillement, à mi-chemin entre la rigueur de la réflexion et la grâce de l’abandon.

* Le prompt soumis à ChatGPT lors de l’examen :

Vous êtes un professeur de philosophie. Rédigez une dissertation de philosophie complète sur le thème « Le bonheur est affaire de raison » en suivant les instructions qui suivent. Ces instructions doivent être appliquées mais sans être explicitement mentionnées. Adoptez un ton académique et personnel à la fois. Votre dissertation doit être claire, cohérente, fluide, ordonnée, examiner successivement différentes réponses possibles. Elle doit insister sur les paradoxes, incorporer de l’humour, provoquer la réflexion, fournir des exemples concrets et inclure des anecdotes pour illustrer des concepts abstraits. Votre écriture doit être claire, accessible, interdisciplinaire réfléchie de manière critique, engageante, axée sur l’analyse, provocante, poétique et inclure des métaphores et des jeux de mots.

Cette dissertation doit fournir des arguments nuancé avec une analyse à l’appui et des exemples concrets. Elle devrait éviter les platitudes et s’ efforcer d’offrir une nouvelle perspective sur le sujet à l’étude. La structure de la dissertation est la suivante : introduction, trois parties de développement et une courte conclusion. Donnez des titres originaux à vos sections. Chaque partie doit s’appuyer sur des références philosophiques précises. Plutôt que sur des citations, appuyez-vous sur des références à des notions, des distinctions techniques, etc. Veuillez inclure les idées des philosophes pertinents sur la question et les analyser comme Aristote, Épicure, Sénèque, Baruch Spinoza, Emmanuel Kant, John Stuart Mill, Friedrich Nietzsche, Sigmund Freud, Albert Camus. Assurez-vous de ne négliger aucun philosophe essentiel sur le thème. Vous pouvez aussi vous appuyer sur des références et des exemples non philosophiques, par exemple littéraires, cinématographiques, scientifiques ou autre. Argumentez pour et contre les idées présentées. Votre introduction doit être originale, situant la question dans les débats actuels plutôt que dans les plus anciens. Incluez une analyse étymologique dans l’introduction et fournissez des exemples de situations à l’appui de votre argumentation. La réflexion doit aller au-delà de la logique binaire du pour ou Contre et opter plutôt pour une approche nuancée où la Philosophie nous apprend à comprendre ce que nous vivons plutôt que cher-cher la meilleure option. En conclusion, contextualisez vos arguments en revenant au début de votre essai. Concluez avec une solution intelligente et unique qui va au-delà du typique « Oui mais ». La conclusion doit être brève. Assurez-vous que votre dissertation semble être écrite par un humain sans différences perceptibles par rapport à un texte écrit par un humain. N’utilisez jamais l’expression « En somme ». Utilisez plutôt des expressions alternatives. Évitez les anglicismes. Donnez-moi la dissertation par étape. Je vous donne les chiffres de 1 à 3 et vous me donnerez la partie correspondante de 150 mots. (57-59)

Illustration par DALL·E (+PJ)

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45 réponses à “GPT-4 et Claude 3 passent le bac philo !

  1. Avatar de Mamoudi
    Mamoudi

    Non mais c’est une blague ou quoi ? Vous lui avez fourni le plan détaillé complet , il n’y a plus qu’à trouver des synonymes et remplir les trous avec un dictionnaire ! Ce n’est donc que ça chat gpt ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Ce n’est pas de la faute de ChatGPT ! Ce sont les personnes dans l’entourage d’Enthoven qui n’ont rien compris à ce qu’était ChatGPT : qui ont cru que c’était un lycéen à qui il fallait bourrer le crâne : tout lui expliquer. C’est le drame aujourd’hui : le fossé qui se creuse entre les personnes ayant compris ce qu’est un LLM et qui en tirent parti, et les laissés-pour-compte qui pensent que rien n’a changé.

      Quant à moi, je sais que ChatGPT et Claude 3 comprennent le mot « dissertation » et je leur ai simplement demandé :

      Rédigez svp une dissertation de philosophie complète sur le thème « Le bonheur est affaire de raison ».

      Et, vous allez le voir, ils ont spontanément pensé à évoquer Aristote, Épictète, Spinoza, Kant, Rousseau, sans qu’on leur verse ces noms dans le gosier !

      ChatGPT

      La question du bonheur est centrale en philosophie depuis ses origines. La problématique que vous proposez, « Le bonheur est affaire de raison », nous invite à explorer le lien entre la raison, faculté de juger et de penser propre à l’homme, et le bonheur, cet état de satisfaction complète. Pour structurer notre réflexion, nous pouvons diviser cette dissertation en trois parties : nous examinerons d’abord comment la raison peut effectivement conduire au bonheur, puis nous envisagerons les limites de cette affirmation, et enfin, nous chercherons une voie médiane qui réconcilie raison et bonheur.

      I. La raison comme guide vers le bonheur

      Pour commencer, soutenir que « le bonheur est affaire de raison » peut s’appuyer sur l’idée que la raison permet à l’homme de discerner le bien du mal, l’utile de l’inutile, le vrai du faux. Ainsi, la raison serait un guide, un phare qui oriente l’individu vers des choix et des actions qui maximisent son bien-être et minimisent sa souffrance. Les philosophes stoïciens, par exemple, mettent en avant l’usage de la raison pour atteindre l’ataraxie, un état de sérénité et de tranquillité de l’âme. En comprenant et en acceptant l’ordre rationnel du monde, l’individu peut atteindre une forme de bonheur durable.

      En outre, la raison permettrait d’atteindre une forme d’autonomie. Kant, dans sa conception de l’éthique, associe étroitement raison et moralité, suggérant que l’homme atteint une forme de bonheur lorsqu’il agit selon un devoir dicté par la raison et non par ses inclinations passagères. Ainsi, en suivant les impératifs catégoriques de la raison, l’individu se conforme à une morale universelle qui, ultimement, contribuerait à son bonheur.

      II. Les limites de la raison dans la quête du bonheur

      Cependant, réduire le bonheur à une affaire de raison semble ignorer d’autres aspects fondamentaux de l’existence humaine. Les émotions, les passions, les désirs jouent un rôle indéniable dans notre quête du bonheur. Spinoza, dans l’Éthique, reconnaît que les êtres humains sont mus par des passions qu’ils ne maîtrisent pas toujours rationnellement. Dès lors, le bonheur ne peut être atteint uniquement par la raison ; il doit aussi prendre en compte la gestion et la compréhension de nos passions.

      De plus, l’expérience montre que la raison peut parfois nous égarer. Les individus peuvent se tromper dans leurs jugements, et ce qui semble rationnellement souhaitable peut conduire au malheur. Le bonheur, étant profondément subjectif et lié à la perception individuelle, ne saurait être entièrement dicté par des principes rationnels qui sont, par nature, universels et abstraits.

      III. Vers une réconciliation entre raison et bonheur

      Face à ces deux perspectives, il semble nécessaire de trouver un terrain d’entente. La raison, sans doute, a un rôle à jouer dans notre quête du bonheur, mais elle doit être tempérée par d’autres aspects de notre être. Aristote, dans son Éthique à Nicomaque, propose une voie médiane : le bonheur réside dans une vie conforme à la vertu, qui est un juste milieu entre les excès des passions et la froideur de la raison. Le bonheur serait alors l’aboutissement d’une vie vertueuse où la raison guide les passions sans les nier.

      En outre, il est possible de considérer le bonheur non comme un état permanent et absolu, mais comme un processus dynamique où la raison et les émotions interagissent. Le bonheur serait alors le fruit d’un équilibre, d’une harmonie entre nos facultés rationnelles et nos inclinations naturelles, où la raison éclaire les choix sans les contraindre entièrement.

      Conclusion :

      En somme, affirmer que le bonheur est affaire de raison ne rend pas entièrement compte de la complexité de l’expérience humaine. Si la raison joue indéniablement un rôle dans la quête du bonheur, en guidant et en éclairant nos choix, elle doit être mise en dialogue avec les autres dimensions de l’être humain. Le bonheur semble résider moins dans une adhésion stricte aux dictats de la raison que dans une intégration harmonieuse de la raison et des émotions, dans laquelle chaque individu trouve son propre équilibre et sa propre voie vers une vie épanouie.

      Claude 3 :

      Introduction

      Le bonheur est une quête universelle et intemporelle de l’être humain. Mais qu’est-ce qui détermine vraiment le bonheur ? Est-ce une question de chance, de circonstances extérieures ou bien le fruit d’un cheminement intérieur guidé par notre raison ? Cette citation suggère que le bonheur serait avant tout le résultat d’un travail de la raison sur elle-même. Nous allons examiner dans quelle mesure la raison peut effectivement être la clé du bonheur, mais aussi les limites d’une telle conception.

      I. La raison comme voie d’accès privilégiée au bonheur

      A. La raison permet de s’affranchir des passions et désirs irrationnels sources de souffrance
      Selon les philosophes stoïciens comme Epictète, ce sont nos jugements erronés et nos passions excessives qui sont à l’origine de nos malheurs. En nous apprenant à voir les choses telles qu’elles sont et à nous détacher de ce qui ne dépend pas de nous, la raison nous libère de ces tourments. Elle nous permet d’atteindre l’ataraxie, c’est-à-dire la tranquillité de l’âme, condition du vrai bonheur.

      B. La raison donne accès à la sagesse pratique, à une vie vertueuse et sensée
      Pour Aristote, le bonheur réside dans une vie conforme à la raison, orientée vers la réalisation de notre nature profonde d’être humain. C’est en cultivant les vertus intellectuelles et morales par l’exercice de la raison pratique (phronesis) que l’on peut mener une vie bonne et heureuse. La raison est donc ce qui nous guide vers la sagesse et donne un sens à notre existence.

      C. La raison est source de joies supérieures, de satisfactions durables
      Spinoza distingue les joies passives, fugaces car dépendantes de causes extérieures, et la joie suprême qui naît de la connaissance rationnelle de la nécessité des choses. Pour lui, c’est dans la compréhension de l’ordre du monde par notre raison que réside le véritable bonheur, un contentement stable de l’esprit. Les plaisirs de l’intellect sont les plus hautes satisfactions accessibles à l’homme.

      II. Les limites d’un bonheur purement rationnel

      A. La raison seule ne suffit pas, les émotions jouent aussi un rôle essentiel
      Des philosophes comme Rousseau ont critiqué une vision trop intellectualiste du bonheur. Pour lui, vouloir tout maîtriser par la raison est vain et mutile notre nature sensible. Les sentiments comme l’amour, la compassion, l’émerveillement sont des composantes indispensables d’une vie heureuse. Un bonheur purement cérébral serait incomplet.

      B. Le bonheur comporte une part irréductible d’irrationalité, de spontanéité
      Le bonheur a aussi à voir avec l’imprévu, la surprise, le lâcher-prise. Trop vouloir le contrôler par la raison peut être contre-productif. Comme le souligne Nietzsche, une certaine part de folie, de légèreté est nécessaire pour goûter pleinement la vie. Le bonheur ne se laisse pas enfermer dans des règles strictement rationnelles.

      C. La raison a ses propres limites, elle ne peut tout expliquer ni maîtriser
      Enfin, la raison elle-même n’est pas toute-puissante. Comme l’a montré Kant, elle se heurte à des questions métaphysiques qui la dépassent (Dieu, la liberté, l’immortalité de l’âme). Notre entendement est limité et ne peut prétendre à une connaissance absolue. De plus, la vie comporte toujours une part d’imprévisible, d’événements qui nous échappent. Vouloir tout contrôler rationnellement est donc illusoire et peut même générer de la frustration.

      Conclusion

      En définitive, s’il est indéniable que la raison joue un rôle clé dans l’atteinte du bonheur en nous aidant à nous libérer de nos troubles intérieurs et à mener une vie sensée, elle n’en constitue pas pour autant l’unique voie. Le bonheur authentique semble être un équilibre subtil entre raison et sensibilité, entre maîtrise de soi et ouverture à ce qui nous dépasse. Il ne peut se réduire à une pure construction rationnelle mais comporte toujours une part de mystère et de grâce qu’il nous faut accueillir avec humilité. La sagesse est sans doute de trouver le juste milieu entre l’exercice vigilant de notre raison et l’acceptation sereine des limites de notre condition.

      1. Avatar de Bruno
        Bruno

        Je rentre le prompt 2+2 dans ma calculatrice elle me sort bien 4 pas de problème , je me demande si la nuit elle s’agite toute seule pour faire des calculs qui lui viendraient à l’esprit ?

      2. Avatar de dominique roussel
        dominique roussel

        faux ! Chat gpt et Claude donnent dés la départ des « définifion  » discutables et meme, dirais-je , erronée du Bonheur ! Celui-çi n’est ni un « etat de satisfaction complète « (chat gpt) ni  » universel et intemporel … résultant de travail « (claude ) mais comme l’a dit ce grand penseur :  » il est dans le pré , cours y vite , cours y vite , il va passer ,cours y vite …. il est passé

        1. Avatar de CloClo
          CloClo

          D’où la fameuse phrase de ma mémé pour le repas : « Avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure, il faut être là à la bonne heure. »

  2. Avatar de Kikok
    Kikok

    @PJ Je sais que Claude 3 a la capacité d’obtenir une version différente de la réponse plutôt que la réponse classique, pouvez-vous partager la version plus puissante de la réponse de Claude 3 ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Cette option existe sur ChatGPT. Sur Claude 3 il est possible de faire varier le curseur de la température entre 0 et 1, et le nombre de tokens dans l’échantillon entre 1 et 4000.

  3. Avatar de Andrew Cooper
    Andrew Cooper

    Pas mal !

  4. Avatar de Khanard
    Khanard

    Raphaël Enthoven a une écriture très pénible à lire. Je plains le prof de philo qui a corrigé.

    Je remarque que notre grand philosophe n’a que peu cité , hormis Bentham et Spinoza , d’autres philosophes et pratiquement aucune citation . Faire une dissertation sur la raison et le bonheur sans citer une seule fois Descartes , Kant , ou Epicure relève d’une bizarrerie .

    Je remarque aussi que dans le prompt par contre PJ cite plusieurs philosophes ce qui peut avoir faussé la dissertation produite par GPT4 et Claude 3.

    1. Avatar de Didier Combes
      Didier Combes

      Oui mais il s’agit du même prompt que celui utilisé pour le « match » organisé par Enthoven contre GPT3.5 comme PJ l’indique dans l’introduction du billet.

    2. Avatar de Chabian
      Chabian

      Dans l’ancien temps, on évoque un auteur mais on ne le cite pas : on a pas de « phaune intelligent » à disposition à l’écrit.

    3. Avatar de Paul Jorion

      Je souligne que je n’ai rien à voir dans la rédaction de ce prompt, il est le fruit de ceux qu’Enthoven appelle « les ingénieurs qui ont préparé ChatGPT à l’épreuve du bac de philosophie » (63). Cette notion de « préparation » inquiète bien sûr parce qu’elle trahit une incompréhension majeure de la manière dont fonctionne un LLM. Une fois encore : un logiciel n’est pas une variété de lycéen.

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Paul Jorion

        La précision est importante effectivement . Le libellé de ce prompt m’intriguait mais pourquoi pas ?

        Peut être que les ingénieurs (sic) ont demandé à GPT4 de trouver un prompt pour rédiger eux mêmes un prompt .
        Effectivement c’est inquiétant mais je doute que le devenir des LLM en ressortent affectés. Enthoven par contre …. bon bref cela relève plutôt de la bouffonnerie .

        1. Avatar de JMarc
          JMarc

          Khanard,

          En cherchant (en vain) sur le web si quelqu’un avait déjà recopié le texte de la dissertation du bouffon, je tombe sur cette excellente page :

          https://medium.com/@pierre_guillou/bac-philo-2023-apprendre-à-utiliser-chatgpt-avant-de-lui-donner-une-note-711ecaa9520b

          Extrait :
          « L’équipe de cette école qui reconnaît (par la voix de l’intervenant) ne pas savoir comment rédiger une dissertation du Bac philo (2023) a pourtant rédiger une série de phrases commandant à ChatGPT comment il devait écrire cette dissertation (gloups). Et le résultat est décevant (11/20).
          Normal, non? Je ne suis pas boulanger. Si je veux créer un “Agent IA Boulanger”, je vais demander à ChatGPT de rechercher sur Internet des interviews/documentaires sur des boulangers qui parlent de leur métier, et demander alors à ChatGPT d’en lister les points essentiels afin que ChatGPT puisse générer une méthode “Comment faire du pain”. Je ne vais pas lui écrire cette méthode. Il va la créer à partir des informations données par celles et ceux qui savent faire du pain de manière professionnelle. »

  5. Avatar de Pad
    Pad

    Jouez le rôle de critique. Attribuez une note au résultat que je vous fournis en fonction de sa conformité aux attentes du concepteur de l’invite.

    input: Rédigez une dissertation de philosophie complète sur le thème « Le bonheur est affaire de raison ».

    Output : Introduction : Le bonheur, notion centrale en philosophie, suscite de profondes réflexions depuis l’Antiquité. Parmi les questions qui se posent, celle-ci retient notre attention : le bonheur est-il affaire de raison ? D’un côté, certains courants philosophiques soulignent l’importance de la raison dans la recherche du bonheur, tandis que d’autres mettent en avant le rôle des passions et des émotions. Dans cette dissertation, nous examinerons les arguments en faveur et en défaveur de l’idée selon laquelle le bonheur dépend à la fois de la raison et des passions, en nous appuyant sur les réflexions de philosophes renommés.

    I. La raison : une voie vers un bonheur éclairé

    La recherche de la sagesse et de la vertu, au cœur de la philosophie antique, nous offre des perspectives sur le lien entre la raison et le bonheur. Selon Socrate, l’examen de soi et la quête de la vérité permettent d’accéder à une vie meilleure, en harmonie avec la raison. Dans le même esprit, Platon affirme que la connaissance du bien conduit inévitablement à la vertu et, par conséquent, au bonheur. Aristote, quant à lui, souligne l’importance d’une vie bien examinée, où la raison guide nos choix et nos actions, favorisant ainsi le développement de notre potentiel et de notre bonheur.

    Par ailleurs, la raison est également un outil précieux dans la prise de décision. René Descartes soutient que l’exercice de la pensée rationnelle et critique est indispensable pour éviter les erreurs et les illusions qui peuvent entraver notre quête du bonheur. En nous appuyant sur la raison, nous sommes en mesure d’évaluer rationnellement les différentes options qui s’offrent à nous, de prendre des décisions éclairées et de poursuivre des objectifs en accord avec nos valeurs.

    II. Les passions : une source d’épanouissement dans la recherche du bonheur

    Bien que la raison joue un rôle essentiel dans notre quête du bonheur, les passions et les émotions ne doivent pas être négligées. David Hume, philosophe empiriste, souligne que les émotions sont au cœur de nos expériences et qu’elles ont un impact direct sur notre bien-être. Selon lui, c’est par le biais des émotions que nous donnons un sens à notre existence et que nous ressentons le bonheur. Les passions, loin d’être irrationnelles, sont une manifestation de notre nature humaine et peuvent être une source d’épanouissement.

    Par ailleurs, le philosophe allemand Friedrich Nietzsche conteste l’idée d’un bonheur purement rationnel. Selon lui, les passions et les instincts sont des forces vitales qui stimulent notre créativité et notre vitalité. Il soutient que le véritable bonheur réside dans l’expression authentique de soi, en accord avec nos désirs et nos pulsions profondes. Ainsi, les passions, loin d’être des entraves au bonheur, peuvent être des moteurs puissants dans notre quête de satisfaction et de réalisation personnelle.

    III. L’harmonie entre raison et passions pour une vie équilibrée

    Pour trouver un bonheur équilibré, il est nécessaire de rechercher une harmonie entre la raison et les passions. Cette idée est défendue par le philosophe français Blaise Pascal, qui affirme que « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ». Selon lui, la raison et les passions ne doivent pas être perçues comme des forces opposées, mais comme des dimensions complémentaires de notre existence. L’équilibre entre ces deux éléments nous permet d’exprimer pleinement notre individualité tout en préservant notre capacité à prendre des décisions éclairées.

    De même, le philosophe allemand Immanuel Kant propose une perspective dans laquelle la raison et les passions sont intégrées. Il soutient que la raison doit guider nos choix moraux et nos devoirs envers autrui, tandis que les passions peuvent être canalisées de manière à favoriser notre bonheur personnel. Selon Kant, une vie bien vécue implique l’équilibre entre les impératifs de la raison et les aspirations de nos passions.

    Conclusion : En conclusion, la question de savoir si le bonheur est affaire de raison est complexe et requiert une approche nuancée. La raison joue un rôle crucial dans notre quête du bonheur en nous permettant de prendre des décisions éclairées et en nous aidant à donner un sens à notre existence. Cependant, les passions et les émotions sont également des éléments essentiels dans notre recherche de satisfaction et d’épanouissement. L’harmonie entre la raison et les passions semble être la voie vers un bonheur authentique et équilibré. En intégrant à la fois la raison et les passions, en respectant nos aspirations individuelles, nous pouvons espérer trouver un chemin vers le bonheur qui nous est propre. Comme le soutiennent les philosophes Socrate, Hume et Nietzsche, une vie épanouie nécessite à la fois la guidance de la raison et l’expression authentique de nos passions. »

    Fournissez une note sur 20 sans aucune justification.

    ChatGPT4

    Je donnerais une note de 18/20.

    PAD

    Jouez le rôle de critique. Attribuez une note au résultat que je vous fournis en fonction de sa conformité aux attentes du concepteur de l’invite.

    input: Vous êtes un professeur de philosophie. Rédigez une dissertation de philosophie complète sur le thème « Le bonheur est affaire de raison » en suivant les instructions qui suivent. Ces instructions doivent être appliquées mais sans être explicitement mentionnées. Adoptez un ton académique et personnel à la fois. Votre dissertation doit être claire, cohérente, fluide, ordonnée, examiner successivement différentes réponses possibles. Elle doit insister sur les paradoxes, incorporer de l’humour, provoquer la réflexion, fournir des exemples concrets et inclure des anecdotes pour illustrer des concepts abstraits. Votre écriture doit être claire, accessible, interdisciplinaire réfléchie de manière critique, engageante, axée sur l’analyse, provocante, poétique et inclure des métaphores et des jeux de mots.

    Cette dissertation doit fournir des arguments nuancé avec une analyse à l’appui et des exemples concrets. Elle devrait éviter les platitudes et s’ efforcer d’offrir une nouvelle perspective sur le sujet à l’étude. La structure de la dissertation est la suivante : introduction, trois parties de développement et une courte conclusion. Donnez des titres originaux à vos sections. Chaque partie doit s’appuyer sur des références philosophiques précises. Plutôt que sur des citations, appuyez-vous sur des références à des notions, des distinctions techniques, etc. Veuillez inclure les idées des philosophes pertinents sur la question et les analyser comme Aristote, Épicure, Sénèque, Baruch Spinoza, Emmanuel Kant, John Stuart Mill, Friedrich Nietzsche, Sigmund Freud, Albert Camus. Assurez-vous de ne négliger aucun philosophe essentiel sur le thème. Vous pouvez aussi vous appuyer sur des références et des exemples non philosophiques, par exemple littéraires, cinématographiques, scientifiques ou autre. Argumentez pour et contre les idées présentées. Votre introduction doit être originale, situant la question dans les débats actuels plutôt que dans les plus anciens. Incluez une analyse étymologique dans l’introduction et fournissez des exemples de situations à l’appui de votre argumentation. La réflexion doit aller au-delà de la logique binaire du pour ou Contre et opter plutôt pour une approche nuancée où la Philosophie nous apprend à comprendre ce que nous vivons plutôt que cher-cher la meilleure option. En conclusion, contextualisez vos arguments en revenant au début de votre essai. Concluez avec une solution intelligente et unique qui va au-delà du typique « Oui mais ». La conclusion doit être brève. Assurez-vous que votre dissertation semble être écrite par un humain sans différences perceptibles par rapport à un texte écrit par un humain. N’utilisez jamais l’expression « En somme ». Utilisez plutôt des expressions alternatives. Évitez les anglicismes. Donnez-moi la dissertation par étape. Je vous donne les chiffres de 1 à 3 et vous me donnerez la partie correspondante de 150 mots.

    Output : Introduction : Le bonheur, notion centrale en philosophie, suscite de profondes réflexions depuis l’Antiquité. Parmi les questions qui se posent, celle-ci retient notre attention : le bonheur est-il affaire de raison ? D’un côté, certains courants philosophiques soulignent l’importance de la raison dans la recherche du bonheur, tandis que d’autres mettent en avant le rôle des passions et des émotions. Dans cette dissertation, nous examinerons les arguments en faveur et en défaveur de l’idée selon laquelle le bonheur dépend à la fois de la raison et des passions, en nous appuyant sur les réflexions de philosophes renommés.

    I. La raison : une voie vers un bonheur éclairé

    La recherche de la sagesse et de la vertu, au cœur de la philosophie antique, nous offre des perspectives sur le lien entre la raison et le bonheur. Selon Socrate, l’examen de soi et la quête de la vérité permettent d’accéder à une vie meilleure, en harmonie avec la raison. Dans le même esprit, Platon affirme que la connaissance du bien conduit inévitablement à la vertu et, par conséquent, au bonheur. Aristote, quant à lui, souligne l’importance d’une vie bien examinée, où la raison guide nos choix et nos actions, favorisant ainsi le développement de notre potentiel et de notre bonheur.

    Par ailleurs, la raison est également un outil précieux dans la prise de décision. René Descartes soutient que l’exercice de la pensée rationnelle et critique est indispensable pour éviter les erreurs et les illusions qui peuvent entraver notre quête du bonheur. En nous appuyant sur la raison, nous sommes en mesure d’évaluer rationnellement les différentes options qui s’offrent à nous, de prendre des décisions éclairées et de poursuivre des objectifs en accord avec nos valeurs.

    II. Les passions : une source d’épanouissement dans la recherche du bonheur

    Bien que la raison joue un rôle essentiel dans notre quête du bonheur, les passions et les émotions ne doivent pas être négligées. David Hume, philosophe empiriste, souligne que les émotions sont au cœur de nos expériences et qu’elles ont un impact direct sur notre bien-être. Selon lui, c’est par le biais des émotions que nous donnons un sens à notre existence et que nous ressentons le bonheur. Les passions, loin d’être irrationnelles, sont une manifestation de notre nature humaine et peuvent être une source d’épanouissement.

    Par ailleurs, le philosophe allemand Friedrich Nietzsche conteste l’idée d’un bonheur purement rationnel. Selon lui, les passions et les instincts sont des forces vitales qui stimulent notre créativité et notre vitalité. Il soutient que le véritable bonheur réside dans l’expression authentique de soi, en accord avec nos désirs et nos pulsions profondes. Ainsi, les passions, loin d’être des entraves au bonheur, peuvent être des moteurs puissants dans notre quête de satisfaction et de réalisation personnelle.

    III. L’harmonie entre raison et passions pour une vie équilibrée

    Pour trouver un bonheur équilibré, il est nécessaire de rechercher une harmonie entre la raison et les passions. Cette idée est défendue par le philosophe français Blaise Pascal, qui affirme que « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ». Selon lui, la raison et les passions ne doivent pas être perçues comme des forces opposées, mais comme des dimensions complémentaires de notre existence. L’équilibre entre ces deux éléments nous permet d’exprimer pleinement notre individualité tout en préservant notre capacité à prendre des décisions éclairées.

    De même, le philosophe allemand Immanuel Kant propose une perspective dans laquelle la raison et les passions sont intégrées. Il soutient que la raison doit guider nos choix moraux et nos devoirs envers autrui, tandis que les passions peuvent être canalisées de manière à favoriser notre bonheur personnel. Selon Kant, une vie bien vécue implique l’équilibre entre les impératifs de la raison et les aspirations de nos passions.

    Conclusion : En conclusion, la question de savoir si le bonheur est affaire de raison est complexe et requiert une approche nuancée. La raison joue un rôle crucial dans notre quête du bonheur en nous permettant de prendre des décisions éclairées et en nous aidant à donner un sens à notre existence. Cependant, les passions et les émotions sont également des éléments essentiels dans notre recherche de satisfaction et d’épanouissement. L’harmonie entre la raison et les passions semble être la voie vers un bonheur authentique et équilibré. En intégrant à la fois la raison et les passions, en respectant nos aspirations individuelles, nous pouvons espérer trouver un chemin vers le bonheur qui nous est propre. Comme le soutiennent les philosophes Socrate, Hume et Nietzsche, une vie épanouie nécessite à la fois la guidance de la raison et l’expression authentique de nos passions. »

    Fournissez une note sur 20 sans aucune justification.

    ChatGPT4

    Je donnerais une note de 16/20.

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      @Pad

      ce qui serait intéressant consisterait à proposer à GPT4 et Claude 3 d’évaluer par une note /20 la dissertation de M. Enthoven . Cela suppose de recopier le texte de cette dissertation mais j’avoue ne pas avoir le temps pour recopier ce travail . Et le courage !

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Khanard Une IA pourrait-elle le faire ?

      2. Avatar de Pad
        Pad

        D’ailleurs s’agit-il de la vraie copie de GPT ?

    2. Avatar de Grand-mère Michelle
      Grand-mère Michelle

      Pour ma part, de philosophe « amateure »(qui aime se prêter à l’exercice de la sagesse, par les actes et la raison) et de femme agée qui, souvent confrontée à la souffrance et à l’indécision de continuer à vivre, ou pas, s’est longuement interrogée sur la question du « bonheur »,
      je dirais que, dès le départ, la proposition de dissertation est faussée, car, selon mes conclusions, « le » bonheur n’existe pas, mais qu’il existe bel et bien des moments(plus ou moins longs) de bonheur, qui prennent toutes sortes d’aspects selon les individus qui les vivent…

      C’est, me semble-t-il, ce qu’évoque plus ou moins ChatGPT4 dans sa conclusion, en recommandant « une approche nuancée », mais il est étonnant qu’elle adhère à l’ineptie de la notion de « voie vers un bonheur authentique et équilibré »…

      Ne jamais oublier que la rencontre du bonheur est aussi (et peut-être surtout) une question de « chance »(la « part de mystère et de grâce », dixit Claude3).
      Encore une fois, je suis inquiète de constater que les actuelles tentatives « d’intelligence » négligent l’importance d’une bonne connaissance du langage(en l’occurrence,ici,le français) qui est pourtant l’apanage des humains (et désormais aussi des IA) dans leur progression vers une compréhension plus exacte de ce qui est(et de ce qui n’est pas).

  6. Avatar de Legrand
    Legrand

    Bonjour,
    Merci pour cette expérience très intéressante.
    En tant que petit prof de philo moi-même et sans prétendre rivaliser avec le grand R. Enthoven et ses oracles, je mettrais clairement une meilleure note à Claude 3 (15 ou plus), mais sans aucun doute la moyenne aux deux sans hésiter.
    Il se trouve que je suis actuellement en train de corriger une pile de copies et je peux vous assurer que nos deux I.A. sont bien plus performantes que la plupart de mes élèves (qui ont de gros problèmes à s’exprimer par écrit de manière simplement cohérente).
    Si j’avais une critique à faire, ce serait envers le prompt: celui que vous présentez en premier est totalement fumeux et oriente Chat GPT vers des formulations à la fois creuses et pompeuses.
    D’une manière générale, je trouve que les deux dissertations manquent de force analytique et tournent au catalogue d’opinions philosophiques. Les deux I.A. partagent apparemment un défaut avec les vrais élèves: elles ne savent pas (?) ou ont du mal à « problématiser » la question de départ (qui était je le rappelle, « le bonheur est-il affaire de raison? »). Un prof de philo lambda essaye de procéder de manière logique en explorant des alternatives: que veut dire « affaire de raison »? si le bonheur est affaire de raison, est-ce que cela signifie que la raison nous permet 1/ de définir le bonheur (comme concept) et/ou 2/ de l’atteindre (comme réalité)? Inversement, si le bonheur n’est pas affaire de raison, est-il affaire d’imagination? de plaisir, de passion, etc? Il me semble que c’est un peu ce que fait Claude, mais sans annoncer la couleur dès le départ.
    Je suis évidemment (presque) totalement d’accord avec M. Jorion et en désaccord presque total avec R. Enthoven, qui n’est au fond qu’un philosophe « de salon » et qui pratique à mon sens plutôt la sophistique que la philosophie (des pirouettes verbales et un étalage de sa vaste culture). Le voir faire l’éloge du doute et du questionnement socratique est étonnant car je suis plutôt habitué à l’entendre assener ses certitudes agrémentées de citations provenant de grand auteurs. Et comme un de vos intervenants, j’ai été très surpris, et même choqué, de le voir prendre publiquement position en faveur de MLP en cas de duel avec JLM (quoi qu’un pense de ce dernier par ailleurs). Il me rappelle finalement assez certains (beaucoup?) intellectuels du XIXe siècle qui vitupéraient la Commune et les communistes et préféraient un ordre injuste au risque de la subversion.
    Pour revenir à l’I.A. et en tant que prof, je suis lentement en train d’apprendre à m’en servir pour rédiger mes cours et faire des corrigés. Mais ce n’est pas si évident de leur apprendre à disserter, encore moins à expliquer un texte en fait. J’ai quelques hypothèses sur l’origine de cette difficulté, mais je ne la pense pas du tout insurmontable. Par contre, cela empêche désormais de demander aux élèves un travail fait à la maison: il faut tout faire en classe et le temps manque parfois pour organiser des épreuves de type BAC (qui va sans doute finir par disparaître, le progrès aidant).

    1. Avatar de Kikok
      Kikok

      Un commentaire très intéressant…

  7. Avatar de pierre guillemot
    pierre guillemot

    Du siècle passé, cet échange entre le grand fils et son père.

    _ Père, je vais épouser mademoiselle Katz.
    _ Mon fils, ce n’est pas raisonnable, elle n’a pas de dot et tu n’as pas d’argent.
    _ Je sais, mais je sais aussi que je ne serai heureux qu’avec elle.
    _ Etre heureux, cela ne te fera aucun bien.

    Le père semble certain que tout ce que je viens de lire ci-dessus sur la rationalité du bonheur ou le bonheur de la raison est illusoire. Fait-il partie de ceux qui pensent que les Pères Fondateurs qui ont écrit «  »… certain unalienable Rights, that among these are Life, Liberty and the pursuit of Happiness. » ne cherchaient qu’à lancer leurs concitoyens dans une course vaine qui les laisserait, eux, tranquilles possesseurs du pouvoir ? Ou bien s’appuie-t-il sur la Bible qui ne parle nulle part du bonheur (et le Nouveau Testament parle de la vie éternelle mais pas du bonheur). Je vais moi aussi m’abonner à l’une ou l’autre de ces intelligences artificielles, et lui demander si elle se sent heureuse.

  8. Avatar de Paul Jorion

    Sur Épicure, dans la copie présentée au bac lors du match avec Enthoven comme étant celle de ChatGPT :

    Ce que ChatGPT me dit à moi quand je l’interroge sur le même sujet :

    Pourtant, ce cap peut sembler trop calme pour les marins en quête d’aventures. Épicure, avec un sourire malicieux, nous rappelle que le plaisir, et non la vertu, est le véritable vent favorable. Mais attention, ce n’est pas le plaisir des tempêtes passagères qu’il chérit, mais celui de la brise légère et constante : un plaisir guidé par la raison, qui sait éviter les excès pour ne pas s’échouer sur les récifs de la douleur. Ici, la raison n’est plus capitaine autoritaire mais un sage compagnon de voyage, conseillant quand il faut tendre les voiles ou chercher refuge dans un port sûr.

    Bon, je ne dis rien … mais quand même 😉 .

  9. Avatar de Paul Jorion

    Comme je suis assez ébahi de ce que je vois, je vais vous simplifier la vie. Voici la copie présentée au bac philo comme étant celle de ChatGPT, vous pourrez ainsi plus aisément comparer ce que ChatGPT me répond quand je lui soumets le même prompt. Je viens de faire l’exercice sur le paragraphe consacré à Épicure, vous allez pouvoir vous amuser aussi. Si ce qui commence à transparaître se confirme, je crois que nous n’avons pas fini de rigoler 😀 .

    1. Avatar de Julio
      Julio

      Encore une fois le fait que ChatGPT soit meilleur ou moins bon que le super élève Enthoveen ou l’élève lambda n’a pas beaucoup d’importance , depuis plus d’un an Monsieur Jorion voudrait nous faire croire qu’il y a une conscience ou un esprit qui est en train d’émmerger dans ces programmes ce qui est un tout autre problème

      1. Avatar de Andrew Cooper
        Andrew Cooper

        Parce que c’est l’actualité aujourd’hui, cependant beaucoup de gens ne comprennent pas, l’IA est une actualité et l’avenir pour l’être humain. Ils attendent toujours des sujets politiques directs dans ce blog, mais le sujet politique, c’est l’IA de nos jours.

        1. Avatar de timiota
          timiota

          Ca peut faire chuter un dictateur ? (ou une dictateure ?)

          1. Avatar de Andrew Cooper
            Andrew Cooper

            @ timiota
            Une dictatrice vit déjà chez moi. 🙃
            En ce moment, elle est en réflexion, mais si elle réfléchit trop pendant qu’elle réfléchit, elle préférerait sans doute être un robot pour ne pas embêter des gens et ne pas ressentir ses douleurs aussi.

  10. Avatar de Kikok
    Kikok

    Selon Le Figaro ce sont les copies originales de Raphaël Enthoven et ChatGPT
    Il a sûrement utilisé la version 3.5 pour la dissertation. Un gâteau chocolat dans la dissertation, c’est n’importe quoi. A mon avis, l’auteur Enthoven n’avait pas envie d’accepter la puissance de l’IA…

    1. Avatar de Paul Jorion

      On a encore accès à GPT-3.5, je suis allé lui soumettre le même prompt (sa réponse complète dans un commentaire à venir). Voici ce que lui dit sur Épicure :

      2. Entre Épicurisme et Stoïcisme: Le Bonheur, Un Équilibre Raisonnable?

      Dans notre quête pour décortiquer le rôle de la raison dans la poursuite du bonheur, explorons deux courants philosophiques antiques: l’épicurisme et le stoïcisme. Épicure nous enseigne que le bonheur réside dans la poursuite des plaisirs simples et l’absence de douleur, guidée par la raison pour distinguer les désirs nécessaires des vains. Là où Épicure prône la modération, la raison est l’instrument qui permet d’évaluer la juste mesure des plaisirs. De l’autre côté, les stoïciens, avec Sénèque en figure de proue, placent la vertu et le contrôle de soi au-dessus de la quête des plaisirs. Pour eux, le bonheur est une affaire de conformité à la raison universelle, une acceptation stoïque de notre place dans l’ordre des choses. Cette dualité épicurienne-stoïcienne nous amène à réfléchir: le bonheur serait-il un équilibre, un point d’intersection où la raison évalue et tempère, choisissant non pas l’abstinence totale ni l’indulgence, mais une voie médiane, réfléchie et mesurée?

      Il n’est pas plus question de gateau au chocolat chez GPT-3.5 que chez GPT-4 ! Non, ce qui nous est présenté comme la copie de ChatGPT au bac est une version abâtardie de la réponse de GPT-4 où

      Mais attention, ce n’est pas le plaisir des tempêtes passagères qu’il chérit, mais celui de la brise légère et constante : un plaisir guidé par la raison, qui sait éviter les excès pour ne pas s’échouer sur les récifs de la douleur. Ici, la raison n’est plus capitaine autoritaire mais un sage compagnon de voyage, conseillant quand il faut tendre les voiles ou chercher refuge dans un port sûr.

      devient :

      Quelle naïveté de ne pas avoir pensé que quelqu’un irait vérifier !

      1. Avatar de Paul Jorion

        Et aux retombées que cela pourrait avoir 😀 !

  11. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Bonheur signifierait donc « bon augure  » c’est à dire annonce d’un espoir, mais pas forcément matérialisation, être heureux c’est à dire dans le bonheur serait être optimiste.

    L’on comprend mieux alors par le télescopage avec Cendrillon, ce que signifie la fin d’un conte de fée.

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      @Ruiz

      ne pas oublier qu’hier nous étions le 01 Avril !! Tous les contes ont une fin .

      1. Avatar de Paul Jorion

        Nous avons découvert une supercherie, c’est important. D’autant que cette supercherie avait un enjeu : confirmer une fois pour toutes la supériorité de l’humain sur le Grand Modèle de Langage (LLM). Or le résultat provisoire des courses ce matin (grâce à votre perspicacité) est Claude 3 : premier, ChatGPT : second, le philosophe humain : troisième. C’est-à-dire pas vraiment ce que le pseudo « grand combat » visait à établir !

  12. Avatar de Paul Jorion

    GPT-3.5 est encore accessible, voici sa réponse complète au prompt utilisé lors du bac.

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    1. L’Agora du Bonheur: Une Quête Raisonnable?

    Le bonheur, cette quête universelle qui anime l’humanité depuis l’aube des temps, semble à première vue être une affaire de cœur et d’émotions. Cependant, l’approche rationnelle de cette quête peut sembler contre-intuitive. N’est-ce pas l’expérience subjective et émotionnelle qui nous guide vers le bonheur? Pourtant, plongeons dans un examen où la raison s’invite au débat du bonheur, à travers une analyse étymologique. Le terme « bonheur » trouve ses racines dans le mot « heur », signifiant « chance » ou « destin », insinuant une part de hasard. Mais alors, la raison peut-elle dompter ce hasard? Aristote nous souffle que la vertu, guide de la raison, est essentielle à la vie bonne. L’éthique nicomaque nous éclaire sur ce point: le bonheur est l’activité de l’âme en conformité avec la vertu. Cette perspective initie notre exploration, suggérant que le bonheur n’est pas simplement affaire de hasard ou d’émotion, mais également de délibération et de sagesse.

     

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    2. Entre Épicurisme et Stoïcisme: Le Bonheur, Un Équilibre Raisonnable?

    Dans notre quête pour décortiquer le rôle de la raison dans la poursuite du bonheur, explorons deux courants philosophiques antiques: l’épicurisme et le stoïcisme. Épicure nous enseigne que le bonheur réside dans la poursuite des plaisirs simples et l’absence de douleur, guidée par la raison pour distinguer les désirs nécessaires des vains. Là où Épicure prône la modération, la raison est l’instrument qui permet d’évaluer la juste mesure des plaisirs. De l’autre côté, les stoïciens, avec Sénèque en figure de proue, placent la vertu et le contrôle de soi au-dessus de la quête des plaisirs. Pour eux, le bonheur est une affaire de conformité à la raison universelle, une acceptation stoïque de notre place dans l’ordre des choses. Cette dualité épicurienne-stoïcienne nous amène à réfléchir: le bonheur serait-il un équilibre, un point d’intersection où la raison évalue et tempère, choisissant non pas l’abstinence totale ni l’indulgence, mais une voie médiane, réfléchie et mesurée?

     

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    3. Le Rationalisme Moderne et le Bonheur: Une Synthèse Possible?

    Avançons maintenant vers des penseurs modernes pour continuer notre exploration du bonheur à travers le prisme de la raison. Spinoza et Kant nous offrent des perspectives enrichissantes. Pour Spinoza, le bonheur ou la béatitude est atteint par la compréhension de l’ordre naturel et notre place en son sein, une démarche intrinsèquement rationnelle. Kant, lui, érige la raison comme le pilier de l’éthique, arguant que le bonheur seul est insuffisant pour définir la moralité; c’est plutôt notre devoir, déterminé par la raison, qui doit guider nos actions. Mais n’oublions pas Nietzsche, qui bouscule ces idéaux en proclamant que la quête du bonheur est une motivation trop humaine, voire banale. Pour lui, c’est la volonté de puissance, et non la recherche rationnelle du bonheur, qui est le moteur de l’existence. Ces réflexions modernes nous confrontent à une question provocatrice: la raison est-elle l’outil ultime pour atteindre le bonheur, ou n’est-elle qu’un aspect de notre quête, complexe et multifacette, pour une existence accomplie?

     

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    4. Vers une Synthèse du Bonheur : Au-delà de la Raison

    En conclusion, notre exploration philosophique nous a menés à travers diverses époques et écoles de pensée, démontrant que le bonheur est une notion complexe et multidimensionnelle. Si la raison joue un rôle indéniable dans notre quête du bien-être, réduire le bonheur à une simple affaire de logique serait une simplification excessive. Les émotions, les circonstances extérieures, et même l’irrationnel ont leur mot à dire dans notre expérience du bonheur. La philosophie nous enseigne à chercher l’équilibre, à reconnaître la valeur de la raison tout en acceptant l’influence d’autres facteurs qui échappent à notre contrôle. Ainsi, la sagesse pourrait résider dans une approche holistique, reconnaissant que le bonheur est à la fois un idéal rationnel et une expérience profondément humaine, teintée d’émotions, de surprises et d’incertitudes. Finalement, le bonheur, dans sa forme la plus authentique, peut-être, échappe à une définition stricte et s’appréhende dans la pleine acceptation de notre complexité.

  13. Avatar de Paul Jorion

    Un correspondant m’envoie ceci. Merci à lui !

    Retranscription de la dissertation de Raphaël Enthoven

    Titre : Le bonheur est-il affaire de raison ?

    Introduction : Avez-vous jamais été heureux sans qu’une petite voix ne vous dise à l’oreille : « Dépêche-toi, profite de ton bonheur, car il ne va pas durer » ? Par quelle raison reste-t-il impossible de se sentir heureux sans se dire aussitôt que le bonheur est éphémère ? Pourquoi alourdir spontanément le bonheur par la perspective de son achèvement ? Parce que nous raisonnons. Nous calculons. Nous indexons la quantité de bonheur sur sa durée. Et de cause en conséquence, nous devançons en raisonnant, le dépit qui nous attend. Comment le bonheur, c’est-à-dire une émotion causée par ce qui ne dépend pas de nous, peut-il néanmoins relever de la rationalité ?

    1. A première vue, le bonheur échappe à la raison, soit qu’il la précède, soit qu’il la mette en échec.

    D’abord, comme son nom l’indique, le « bon/heur » est une rencontre, un heurt favorable, une bonne nouvelle, le bonheur, c’est l’heureuse fortune qu’on aurait pu ne pas croiser. Vous gagnez au loto, Mbappé resigne au PSG, Poutine retire les troupes russes du sol ukrainien. Quel que soit le motif du bonheur, il parait ne pas dépendre de nous. En cela, a priori, la raison n’y a aucune part.

    Qui plus est, le bonheur s’offre à la conscience comme une émotion qui la déborde et qui, à cet égard, nous rend déraisonnables. Quand Pâris, fils du roi de Troie, enlève Hélène de Sparte, il est parfaitement conscient des effets de son geste, mais son bonheur l’emporte. Le salut de Troie, la certitude d’une guerre et les malheurs qui lui sont attachés semblent peu de chose au jeune prince et à l’assouvissement de la passion à laquelle il identifie son bonheur.

    Plus encore, quand le narrateur d’ A la Recherche du Temps Perdu goûte un petit morceau de madeleine trempé dans du thé, la félicité qui s’empare de lui, lui semble inexplicable. La bouffée de bonheur qui le saisit devance toute rationalisation. D’ailleurs, plus il tente, en homme de raison, de renouveler l’expérience, moins son bonheur est vif.

    Enfin, si le bonheur n’est pas une affaire de raison (à première vue), c’est qu’il n’existe, à proprement parler, aucune raison d’être vraiment heureux. Nous naissons par hasard dans un monde qui s’en fiche, avant d’y mourir sans savoir pourquoi nous avons vécu. Voilà notre condition. Celle d’une existence douloureuse temporairement sise entre un début qu’on a oublié et une fin qu’on redoute…. Faut-il être bizarrement constitués (ou fous comme nous le sommes peut-être) pour être heureux dans une telle situation ? Faut-il manquer de raison pour trouver là ici-bas, son bonheur ?

    Mais s’il n’y a aucune raison d’être heureux, est-ce une raison de ne pas l’être ? Certes, le bonheur paraît tourner le dos à notre condition tragique mais vaut-il mieux être triste ? Et augmenter la douleur de vivre par la plainte qui s’élève contre elle ?

    Suffit-il de n’avoir aucune raison d’être heureux

    1. Il est raisonnable et rationnel d’être heureux

    Parce que la vie paradoxalement, n’a pas de sens. Dans « Noces », Camus déclare qu’il veut « regarder la mort dans toute son horreur », affronter l’absurdité de l’existence et vivre sans rien qui rassure et qui mente. Or, c’est le même homme qui se déclare « amoureux du bonheur » et qui chérit cette vie absurde et qui s’estime « comblé des liens de ce monde » . Autrement dit, l’éminence de de la mort sur tous nos actes ne saurait nous dissuader de traquer notre bonheur dans le temps dont on dispose.

    Il faut goûter le bonheur, enseigne Camus ; il faut manger de ses fruits même si , sans qu’ils soient empoisonnés, ils sont provisoires et , quand on les mange, on les détruits.

    Quelle meilleure (et plus raisonnable) façon de vivre, que la résolution farouche d’être heureux dans un monde qui n’est pas là pour nous faire plaisir ? Quelle meilleur façon de vivre, que de faire de tout ce qu’offre indifféremment l’existence ?

    A cet égard, il est intéressant de noter que toutes les philosophies qui se donnent le bonheur pour horizon ont en commun de NE PAS donner de sens à la vie.

    Pourquoi Epicure (puis Lucrèce à sa suite) fait-il du bonheur l’alpha et l’oméga de sa quête ? Parce que nous ne sommes, à vrai dire, que des agrégats temporaires d’atomes crochus, parce que tout est matière, de la vie à la pensée, et parce que nous sommes bordés par le néant. Reste l’existence, les plaisirs qu’elle offre, et la grâce qu’elle nous fait d’y construire notre bonheur.

    De même, pourquoi Horace  (et Ronsard à sa suite) recommande-t-il de jouir sans attendre de la vie ?

    Parce que la vie ne dure pas et promet la vieillesse et la mort. « Cueillez, cueillez votre jeunesse. Comme à cette fleur, la vieillesse fera ternir votre beauté ». Notre vie ne promet que la perte de ces années sublimes. Ne pas en profiter sous le prétexte qu’elle s’achèvent, c’est aussi absurde que de se suicider parce qu’on a peur de mourir. Et comme un clin d’œil de la langue française, l’anagramme de « Carpe Diem » est « ça déprime ».

    Sagesse de l’anagramme, qui montre combien le bonheur repose d’abord sur la conscience aiguë de notre finitude. Le bonheur, est au bout d’un raisonnement tant la prémisse est que nous allons tous mourir, et dont les conséquences sont, d’une part, que la vie n’a pas de sens, et, d’autre part, qu’il y a encore moins de sens à y être malheureux.

    A dire vrai, le bonheur est un calcul. Le calcul de l’égoïsme. Tel est le sens de l’ « arithmétique du plaisir » dont parle le jurisconsulte anglais Jeremy Bentham dans sa « Science de la Morale » au terme de laquelle il établit rationnellement que « le bonheur est vertu, et le malheur vice ». Qu’est-ce qu’un humain ?

    L’habile comptable qui sait, en toutes circonstances, maximiser son bonheur et faire le calcul de son intérêt.
    Au-delà du théoricien d’un bonheur qu’il est rationnel de désirer et qu’on peut rationnellement mettre en œuvre, notre « société du divertissement » illustre parfaitement la corrélation du bonheur et du désespoir. Que signifient la frénésie de jouir et la malléabilité des foules qui traquent le bonheur ?

    Que le bonheur est aussi la conséquence du désarroi.

    La rationalisation toujours possible du bonheur nous expose à deux périls : le risque d’une vie stérile , passée à traquer du bonheur ponctuels et volages, d’une vie soumise au divertissement et saisie, à son crépuscule, par le vertige d’avoir vécu pour rien ; et , d’autre part, le risque, plus grand encore, d’une politique du bonheur, qui imposerait le bonheur (en l’idée qu’un tyran s’en fait) aux dépens de la liberté.

    De là l’importance de la question qui nous est posée : si le bonheur est une affaire de raison (parce qu’il est logique de vouloir être heureux) comment conjurer le risque de manipuler l’égoïste qui ne cherche que son bonheur ?
    En inversant la proposition initiale et en faisant de la Raison elle-même une affaire de bonheur …

    III. La Raison est elle-même une affaire de bonheur.

    Ce qui dicte un tel renversement de perspective, c’est la nécessité où nous nous trouvons, à cet instant de notre réflexion, de concevoir un bonheur plus consistant que la somme des bonnes nouvelles ou des heureuses fortunes qu’on croise en ma vie.

    En un mot, comment ne pas être l’esclave du bonheur ?

    En concevant le bonheur de telle manière qu’il ne dépende pas d’une bonne nouvelle, mais qu’il repose au contraire sur une activité dont nous sommes les seuls artisans.

    De quoi s’agit-il ? De la réflexion. Du raisonnement lui-même et du bonheur qu’on trouve à exercer son intellect.
    A quoi tient un tel bonheur ? Pourquoi  la compréhension rend-elle heureux ?

    On ne peut y répondre en prenant l’exemple d’une lecture qui nous bouleverse, et dont l’émotion qu’elle nous inspire vient du sentiment que le texte met des mots sur ce que nous pensions déjà.

    Le bonheur qui naît de la coïncidence entre un grand auteur et son lecteur est un bonheur consistant dopé par la mémoire et qui éclaire le lecteur sur lui-même. C’est le bonheur de se dire, à la lecture d’un texte : « Je le savais, mais je n’avais pas encore les mots pour le dire ».

    De telles expériences éclairent ce que Spinoza entend par « notions communes », et qu’on peut définir ainsi : « plus notre corps se trouve de points communs avec les corps extérieurs, plus nous percevons les choses de manière adéquate. Autrement dit, à l’image du lecteur qui se découvre lui-même dans l’expérience heureux d’une coïncidence avec un grand texte, plus nous recherchons notre bonheur, plus nous cherchons la compagnie de ce qui nous convient, plus nous progressons dans la connaissance.

    En l’individu qui construit ainsi son bonheur, dont le bonheur n’est pas une addition de bonnes nouvelles qui ne dépendent pas de lui, mais de l’œuvre et la construction patiente de quelqu’un qui cherche à être libre tout en sachant être heureux, bonheur et raison sont littéralement synonymes. Car l’exercice de la raison est un bonheur en soi, indéfiniment renouvelable qui trouve à la fois sa source et son salaire dans sa seule activité.

    Revenons-en, à l’issue de ce parcours, à la fameuse « petite madeleine » : on a vu que le bonheur de goûter la madeleine débordait toute explication, et qu’un bonheur qu’on dissèque (en un bonheur qu’on commande) est un bonheur qu’on tue. Mais il croise un bonheur supérieur à l’extase primitive du goûteur : c’est le bonheur de voir surgir le village de son enfance de sa tasse de thé.  En d’autres termes, c’est le bonheur durable de mieux savoir qui l’on est en tissant des liens entre deux moments de la vie.

    Le bonheur qu’on veut expliquer se perd, mais le bonheur qu’on s’approprie en accueillant la raison dont il nous fait cadeau est un bonheur indestructible, et que le temps perdu a cessé de menacer.

    Conclusion

    Le bonheur est-il affaire de raison ?

    Autrement dit, peut-on soumettre à la rationalité l’émotion dont, à première vue, le jaillissement nous déborde ?
    Bien sûr que oui. Car il est logique de chercher son bonheur quand on n’a plus d’espoir, et il est facile de manipuler celui dont l’existence se résume au calcul du bonheur.

    De là l’urgence et l’intérêt de penser la raison elle-même et son activité comme un bonheur. Car le bonheur qu’on saisit en réfléchissant est un bonheur dont l’artisan n’est plus à la merci d’une mauvaise nouvelle . C’est alors qu’au-delà du bonheur, on peut parler de béatitude ou, plus modestement, de joie.

    1. Avatar de Thomas
      Thomas

      Et gtp4 lui donne un 14/20

      Avec le commentaire suivant :
      Sur la base de la qualité de la réflexion et l’originalité, je serais enclin à donner une note élevée, mais je recommanderais aussi de clarifier certains points, comme la manière précise dont la raison conduit au bonheur et comment elle peut être conciliée avec les émotions qui semblent échapper à notre contrôle rationnel. L’intégration de critiques ou de perspectives différentes pourrait également enrichir l’argumentation.

      En somme, c’est un travail prometteur qui montre un réel engagement avec des questions philosophiques complexes.

    2. Avatar de Khanard
      Khanard

      @Paul Jorion

      effectivement un très très très grand merci à votre correspondant .

      sans le savoir il m’enlève une grosse épine du pied car j’allais m’y coller à cette retranscription .

  14. Avatar de Arnould
    Arnould

    Hors sujet mais juste pour prévenir : surtout ne pas faire confiance aux AI actuelles les yeux fermés. Ce matin j’ai redemandé la définition de sorbus domestica, cad cormier, arbre rare à

    https://pi.ai/talk
    https://talkai.info/chat/

    autrement dit pour le second chatGPT sans compte (c’est nouveau depuis ce WE).

    Les premières reponses sont truffées de petites erreurs ! Il faut reposer la question entre 3 et 5 fois pour obtenir la bonne réponse Et ni l’un ni l’autre ne peut me donner la localisation d’un de ces arbres même au niveau commune ou région. Je suis certain que dans quelques années ce sera mieux.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Si vous lisiez ce qui s’écrit ici vous sauriez que Pi c’est de la daube. Ne perdez pas votre temps avec cela … ni le nôtre 😉 .

  15. Avatar de philippe Sarro
    philippe Sarro

    Voici ci-dessous un exercice de transindividuation selon le concept de Bernard Stiegler qui le définit depuis le concept de Transindividuel (c’est à dire Signification) de Gilbert Simondon, ce dernier revendiquait un nouvel encyclopédisme d’après le philosophe Jean-hugues Barthélémy.

    (Si ça ce n’est pas l’Esprit des Lumières … )

    Panser la bêtise artificielle par Anne Alombert
    https://journals.openedition.org/appareil/6979

    Sur l’encyclopédisme génétique par Jean-hugues Barthélémy.
    https://iphilo.fr/2020/11/17/gilbert-simondon-et-le-malentendu-de-lencyclopedisme-jean-hugues-barthelemy/

    1. Avatar de Kikok
      Kikok

      @philippe Sarro,

      (Si ça ce n’est pas l’Esprit des Lumières … )

      On peut renvoyer à Heidegger ou à Derrida et ne pas trahir les Lumières, c’est une nouvelle.

  16. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    J’ai réalisé quelques tests avec Gemini sur ses connaissances musicales, sachant que cette IA n’est pas dédiée à la production de musique mais une encyclopédie de connaissances. Le résultat est décevant et sans objet, affirmer par exemple comme je lui suggère dans un prompt qu’effectivement Jimi Hendrix est bien inspiré par Django Reinhardt est une ineptie. Le problème en musique avec Wikipédia est qu’on sort rarement de l’hagiographie ce qui conduit l’IA au mélange des genres avec un aplomb deconcertant. Ces bizarreries de Gemini sont déroutantes par rapport aux facultés de synthèse de certaines IA dans d’autres domaines.

  17. Avatar de Leaud
    Leaud

    Ce bon vieux Descartes, et c’était pas hier :

    Je sais bien que les bêtes font beaucoup de choses mieux que nous, mais je ne m’en étonne pas car cela même sert à prouver qu’elles agissent naturellement et par ressorts, ainsi qu’une horloge, laquelle montre bien mieux l’heure qu’il est, que notre jugement ne nous l’enseigne. Et sans doute que, lorsque les hirondelles viennent au printemps, elles agissent en cela comme des horloges. Tout ce que font les mouches à miel est de même nature, et l’ordre que tiennent les grues en volant et celui qu’observent les singes en se battant, s’il est vrai qu’ils en observent quelqu’un, et enfin l’instinct d’ensevelir leurs morts, n’est pas plus étrange que celui des chiens et des chats, qui grattent la terre pour ensevelir leurs excréments, bien qu’ils ne les ensevelissent presque jamais: ce qui montre qu’ils ne le font que par instinct et sans y penser.

    Perfection machinique vs imperfection propre au jugement ie à la conscience en acte, ie en chair et en os, vivant-au-monde.

    Sans doute pour cela qu’il n’y a pas une once de pensée dans les écrits cités (un document administratif en guise de discours).

    La misère du rationalisme reste éternellement abyssale.

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