
J’ai visité le Guggenheim de Bilbao pendant le chantier. Ce que j’y ai vu m’a définitivement fait basculer du côté…
*Godot est mort !*
On aurait pu ajouté la fondation Louis Vuitton…
https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/fondation
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Une génie qui organise le chaos!
Qui l’organise ou bien qui le met en scène ???
Ce qu’en dit Claude AI
« Frank Gehry incarne une tension fascinante entre chaos apparent et ordre profond – une dialectique qui traverse toute son œuvre.
## Le chaos comme vocabulaire formel
Les façades du Guggenheim Bilbao ou de la Fondation Louis Vuitton évoquent immédiatement le chaos : surfaces titanées qui se tordent, volumes qui semblent défier la gravité, absence de lignes droites. C’est un chaos visuel délibéré qui rompt avec la rationalité moderniste. Gehry rejette la « boîte » orthogonale pour embrasser la fragmentation, l’accident, l’imprévu.
Mais ce chaos est-il réel ou simulé ? Philosophiquement, c’est là toute la question.
## L’ordre caché : mathématiques et maîtrise
Paradoxalement, Gehry utilise des logiciels de conception aérospatiale (CATIA) pour modéliser chaque courbe. Ses formes « chaotiques » sont calculées au millimètre près. C’est un chaos domestiqué, cartésien même – ce que Deleuze appellerait un « chaos-cosmos », où le désordre apparent cache une structure rigoureuse.
Il y a quelque chose de profondément baroque dans cette approche : comme les églises de Borromini, l’œuvre de Gehry célèbre l’excès et le mouvement tout en restant architectoniquement cohérente.
## Le chaos comme processus créatif
Gehry travaille par maquettes froissées, collages, gestes spontanés. Son processus est chaotique – il laisse place à l’intuition, à l’accident. Mais ce chaos initial devient ensuite forme construite, habitable. C’est une domestication progressive du désordre créatif.
En ce sens, Gehry illustre ce que Nietzsche disait : « Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse. » Le chaos n’est pas la finalité, mais la condition de création. »
@Pascal
le chaos immédiat que je constate est la relégation au silence d’une population qui n’est plus qu’un enjeu économique dépouillé de sa culture .
L’objet de cette architecture est en soin digne d’intérêt , relève d’un talentueux architecte reconnu par ses pairs, porté par des ingénieurs, des techniciens et des ouvriers dont le savoir faire n’est pas à démontrer mais voilà le résultat est sous nos yeux : une verrue qui n’a aucun lien avec l’environnement .
L’exemple de Bilbao est très intéressant à plusieurs titres. A la fin des des années 1970 début 1980 Bilbao connaît une crise industrielle, politique (avec le problème d’Eta) , chômage très important etc…etc… bref la communauté de Bilbao est en déclin. A cela s’ajoute une configuration géographique particulière , un fleuve qui traverse la ville extrêmement polué, des friches industrielles horribles : le projet de rénovation naît avec la société Bilbao Ria 2000 , un appel via un concours est lancé et c’est Frank Gehry qui le gagne avec sa création du musée Guggenheim mais aussi Foster (métro) et Calatrava (aéroport ) .
Le succès du musée Guggenheim est immédiat et Bilbao a gagné en notoriété mondiale . La ville est devenue le symbole de la renaissance du pays Basque .
Sauf que , et c’est malheureusement inhérent à de forts nombreux projets d’urbanisation ( il n’y a qu’à voir le drame survenu à Valence il y a un an ) cette mutation vers un tourisme urbain effréné a des conséquences sur la population autochtone désastreuses : paupérisation, rejet vers la périphérie , perte d’identité culturelle et j’en passe . Le même problème systémique se rencontre à Barcelone ) .
Des erreurs monumentales ont été commises : perte de l’identité industrielle de la ville dont le musée Guggenheim est un des exemples, icônes architecturales qui relèvent plus de la satisfaction narcissique d’avoir crée là une iconographie se voulant soi disant universelle .
Comme dans bien des domaines on assiste à un enlaidissement de l’environnement dans le seul but de satisfaire une bourgeoisie avide de néant .
la boboisation de nos perspectives est en route .
J’ai visité le Guggenheim de Bilbao pendant le chantier. Ce que j’y ai vu m’a définitivement fait basculer du côté du doute : une structure parfaitement standard, une trame rationnelle classique, sur laquelle on vient simplement « glisser » une peau spectaculaire, tordue, brillante. Dedans, des plateaux d’exposition tout à fait conventionnels. Dehors, une façade iconique. Aucun véritable rapport dedans/dehors. Plus un emballage qu’une architecture. Du pur spectacle.
Et c’est précisément là que quelque chose se fissure pour moi : ce n’est pas du chaos organisé, c’est du chaos mis en scène. Un désordre parfaitement domestiqué par l’ingénierie, par le logiciel, par le calcul. Une esthétique de l’accident totalement sous contrôle. Le chaos comme image, comme effet spécial.
À l’inverse, les premiers Gehry que j’ai vus à Los Angeles m’avaient profondément marqué. Sa maison de Santa Monica, collage de « cabanes » ordinaires, travaillant avec l’existant plutôt que contre lui. La maison sur Melrose, ce cube presque aveugle, retourné sur lui-même, réinterprétant le pueblo espagnol dans une écriture sèche, presque brutale. Et puis Chiat/Day avec les jumelles géantes de Claes Oldenburg, cette manière pop d’interroger frontalement les signes et les enseignes de Los Angeles. Là, il y avait encore une vraie tension entre forme, contexte et usage.
Entre ces deux périodes, quelque chose s’est inversé : on est passé d’une architecture qui frottait le réel à une architecture qui le recouvre. L’architecture devient surface d’impact, image, logo urbain. Elle ne produit plus d’abord des usages mais des signes, immédiatement convertibles en valeur économique, touristique, symbolique.
Le « succès » de Bilbao est exemplaire de cette logique : une ville transformée en marque. Ce que Gehry cristallise là n’est qu’un moment du grand devenir Disneyland des capitales : il suffit de regarder Paris, Lisbonne, et tant d’autres. Même recette : un décor mondialisé pour touristes, pendant que les habitants sont repoussés, effacés, rendus invisibles.
Gehry est californien. Ce n’est pas anecdotique. Il porte avec lui une culture du décor, du plateau, de la façade comme surface d’impact. Quand cette logique rencontre les flux financiers mondialisés, on atteint un point où l’architecture cesse presque d’être une pratique de l’espace pour devenir une technologie du visible.
J’ai visité le Guggenheim de Bilbao pendant le chantier. Ce que j’y ai vu m’a définitivement fait basculer du côté…
@Pascal le chaos immédiat que je constate est la relégation au silence d’une population qui n’est plus qu’un enjeu économique…
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@Ruiz Comme vous l’écrivez. Ces IA conversationnelles sont destinées au grand public. Il existe certainement des IA non bridées, non…
Il semblerait que ce phénomène d’ouverture d’esprit soit également plus fort chez les gauchers. Theorie? Statistiques ? Sur quelle bases…
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Qui l’organise ou bien qui le met en scène ???
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Une génie qui organise le chaos!
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