LE TEMPS QU’IL FAIT LE 1er AVRIL 2016 – Retranscription

le dernier qui s'en va...Retranscription de Le temps qu’il fait le 1er avril 2016. Merci à Cyril Touboulic !

Bonjour, nous sommes le vendredi 1er avril 2016. Conditions acrobatiques dans une chambre d’hôtel, à Paris, parce que cet après-midi je participe au tournage d’un film sur l’emploi et le travail (un documentaire de la chaîne Arte). Dans ces conditions-là, je ne vais pas vous parler longuement de l’actualité. Je vais quand même vous parler un petit peu de mon actualité, c’est-à-dire de la réception de ce livre qui s’appelle Le dernier qui s’en va éteint la lumière, sous-titré : Essai sur l’extinction de l’humanité.

Et la nouvelle de la journée d’hier, c’était donc un compte-rendu par Monsieur Éric Zemmour dans les colonnes du Figaro. Malheureusement, ça n’a peut-être pas été vu énormément parce qu’il y avait une grève de l’impression du journal, et donc l’accès était limité à l’internet, mais bon, moi j’ai lu avec intérêt ce compte-rendu.

J’étais, je dois le dire, un petit peu inquiet quand j’ai vu qu’il y avait un compte-rendu par Monsieur Éric Zemmour : je l’ai entendu plusieurs fois, je l’ai vu à la télévision, je l’ai vu dans des conditions de débat où j’avais l’impression qu’il faisait un petit peu flèche de tout bois et utilisait des arguments qui n’étaient peut-être pas, je dirais, à la hauteur du sujet qui était abordé. Et là j’ai eu, je dois le dire, une excellente surprise : Monsieur Zemmour a pris au sérieux mon livre. Il n’est pas d’accord avec tout, il pose des questions, il dit qu’en particulier je ne prouve pas qu’il y aura une extinction, ce qui est vrai : il y a d’autres livres qui sont consacrés à ça, vous pouvez regarder, pour ce qui est de l’environnement, lire les articles de Philippe Soubeyrand sur le blog, et il y a le livre de Servigne et Stevens sur la question de l’effondrement généralisé [Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, Le Seuil, 2015] – : mes livres sont consacrés – certains de mes livres précédents – sont consacrés à l’effondrement du système financier et économique, mais c’est vrai, dans ce livre-là, je tiens pour acquis de la part du lecteur qu’il sait qu’un effondrement est en train d’avoir lieu et qu’une possibilité associée à cet effondrement, c’est une extinction de l’humanité.

Mais donc, bonne surprise ! Parce que mes arguments sont pris au sérieux par quelqu’un que je pourrais considérer a priori comme sans doute un adversaire des idées que je défends, eh bien, il les prend au sérieux, les discute, m’oppose quelques objections mais qui sont des objections, je dirais, dans le cadre normal d’un débat.

Ce serait pas mal que j’aie l’occasion de discuter avec Monsieur Zemmour en face à face, en duo devant (sic) une télévision. Ça serait intéressant de confronter nos points de vue et de voir dans une « disputatio », au sens ancien du Moyen-Âge, comment les arguments pourraient convaincre ou non le public. Parce que si j’ai écrit ce livre, c’est parce que je considère qu’il est important d’alerter sur cette possibilité d’extinction, et en tout cas sur l’effondrement qui est en train d’avoir lieu. Tous les arguments méritent d’être mis sur la table, et d’être jugés par l’opinion publique.

Alors, j’espère qu’il y aura d’autres compte-rendu de ce type-là, j’espère que la presse continuera à faire comme ont déjà fait Messieurs Patrick Cohen, Frédéric Taddeï, et donc Monsieur Zemmour, et qu’on puisse discuter de ces questions qui ne sont pas simplement importantes mais qui, évidemment, sont essentielles : est-ce qu’il y aura encore des êtres humains dans une centaine d’années à compter d’aujourd’hui ?

Voilà, je n’en dis pas plus aujourd’hui, il me faut faire vite. J’espère que la semaine prochaine, je pourrai consacrer un peu plus temps à cette vidéo.

Voilà, en attendant, passez une bonne semaine. Voilà, au revoir !

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