Ne dites pas « sous-prime » mais dites « subprime »

Dans « Vers la crise du capitalisme américain ? » (*) comme dans les chroniques que vous trouvez ici, j’ai pris un soin infini de toujours traduire en français le terme « subprime » utilisé aux États–Unis pour désigner le secteur du prêt immobilier américain réservé aux consommateurs les moins nantis. Je n’ai certainement pas fait preuve d’une très grande originalité quand j’ai choisi de traduire « subprime » par « sous–prime » mais quel ne fut pas alors mon choc tout–à–l’heure à la lecture du Monde (électronique) quand je découvris, à la une, le mot que tous les Américains ont à la bouche, non–traduit. J’ai maintenant l’air malin avec mon petit « sous–prime », alors que « subprime » est entré dans la langue française.

Aussi, j’ai décidé de prendre une mesure radicale, à l’intention plus spécialement de ceux d’entre vous qui découvrent aujourd’hui ma chronique, j’ai créé – dans la colonne de droite – une nouvelle catégorie intitulée tout simplement « Subprime », sans guillemets. Désormais, ceux qui voudront tout, tout, tout savoir sur subprime pourront, à l’aide d’un simple clic, apprendre jusqu’à plus soif.

La nouvelle du jour. Samedi dernier dans Pas de prix !, je tirais les conclusions de la journée de vendredi : le marché des capitaux s’était tout bonnement tari : il n’était plus question de bon ou de meilleur marché mais de l’absence totale d’un prix en l’absence d’acheteurs éventuels. Ce matin, BNP Paribas faisait savoir dans un communiqué qui fit sensation, et aboutit à l’injection de près de 100 milliards d’euros sur les marchés financiers par la Banque Centrale Européenne, qu’elle était parvenue à la même conclusion irréfutable.

(*) La Découverte, 2007.

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Une réponse à “Ne dites pas « sous-prime » mais dites « subprime »”

  1. Avatar de laetitia
    laetitia

    En effet, en France, le mot subprime fait désormais parti du vocabulaire courant.
    Cependant, concernant la signification exacte de ce mot, nous en sommes encore bien loin.
    Pour la majorité des français: subprime = immobilier américain, sans faire de distinction, aucune, quand à la qualité des emprunteurs.

    Concernant la BNPP, son annonce a jeté hier un grand froid sur les marchés financiers. Tout le monde n’a plus qu’une seule question à la bouche: « Qui sera le prochain ». On parle de Goldman Sachs, West LB, ….

    Petit apparté: j’ai terminé votre livre le w-e dernier. Je regrette tant de ne pas l’avoir lu avant.
    De ne pas avoir lu avant la crise de février, et de ne pas l’avoir lu, avant de commencer à suivre dans le cadre de mon travail, les constructeurs américains …..

    Vous pourrez en tous les cas vous targuer d’une chose: Je l’avais bien dit !
    Et bravo à vous d’ailleurs.

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