Ce texte est un « article presslib’ » (*)
La date d’aujourd’hui, le 18 mars 2009, sera retenue par l’histoire, tout comme celle du 29 mai 1453 le fut pour la chute de Constantinople ou celle du 9 novembre 1989 pour la chute du mur de Berlin, comme celle qui signa la fin du capitalisme.
Aujourd’hui en effet, la Federal Reserve Bank, la banque centrale américaine, a annoncé son intention de racheter des Bons du Trésor (dette à long terme des États–Unis) en quantités considérables (pour un volant de 300 milliards de dollars), son budget atteignant désormais le chiffre impressionnant de 1,15 mille milliards de dollars. Pareil au serpent ouroboros dévorant sa propre queue, les États–Unis avaleront donc désormais leur propre dette, un processus désigné par l’euphémisme sympathique de « quantitative easing ». Pareille à celui qui tenterait de voler en se soulevant par les pieds, la nation américaine met fin au mythe qui voudrait que l’argent représente de la richesse : dorénavant la devise américaine représentera uniquement le prix du papier et de l’encre nécessaire pour imprimer de nouveaux billets. Elle se coupe aussi, incidemment, de la communauté internationale, mais baste !
Le dollar cessa de valoir de l’or quand, en 1971, le président Nixon mit fin à la parité du dollar avec ce métal. En 2009, le président Obama, en permettant à la Fed d’imprimer autant de dollars qu’elle le jugera bon, a mis fin à la parité du dollar avec quoi que ce soit, faisant de l’arrogance de la nation américaine la seule mesure restante de la valeur de sa devise. « Your Mamma still loves you ! » : le gosse, tout faraud, présente son premier spectacle et sa mère qui n’a pas voulu que son amour-propre courre le moindre risque a acheté tous les tickets !
Si la Chine attendait un signal pour se débarrasser de ses dollars, le voici ! Un article très intéressant dans l’Asia Times d’aujourd’hui, signé par Joseph Stroupe, explique comment la Chine, tentant de se délester en douce de ses dollars, les transfère discrètement à des fonds qui achètent des ressources minières et pétrolières. Stroupe, faisant reposer ses analyses sur des chiffres rassemblés par Rachel Ziemba, une collaboratrice de Nouriel Roubini, calcule que la Chine pourrait atteindre son objectif de réduction massive de son exposition au cours du dollar en un an environ. Nul doute que l’on ne dormira pas beaucoup cette nuit à Pékin et à Shanghai, tout occupé que l’on sera à acheter fébrilement des mines et des puits pétroliers aux quatre coins du monde !
Ah oui, j’oubliais : la bourse de New York, considérant qu’il s’agissait d’une bonne nouvelle, a clôturé en hausse.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
154 réponses à “Le 18 mars 2009 : fin du capitalisme”
La critique est aisée, l’art est difficile. Saluons cet article remarquable de Paul. Cette fausse monnaie sert-elle à détourner les investisseurs vers d’autres placements ou anticipe-t-elle le retrait chinois ? Car la dévaluation du dollar étant inévitable, les chinois doivent impérativement protéger leurs réserves. Un retrait massif chinois aurait ruiné et plongé les USA dans le chaos. Ceux-ci l’ont anticipé. Ils avaient le temps, la Chine avait demandé d’attendre la fin des JO avant de laisser éclater la crise, business oblige. Les 2 puissances , Chine et USA, ne pouvaient entrer en conflit ouvert avant plusieurs années, leurs économies étant dépendantes l’une de l’autre. Celle d’exportation chinoise vers le marché US et celle américaine de bons du trésor en échange de monnaie chinoise. Les empires vont s’affronter maintenant, un peu tôt pour la Chine qui n’est pas prête militairement, il lui fallait encore 20 ans. Le contrôle des voies maritimes d’acheminement du pétrole devient la priorité des armées. La France construit une base navale dans les émirats à Abou Dhabi. En face de l’Iran.
[…] La banque centrale américaine rachète les bons du trésor. S’agit-il simplement d’un « serpent qui se mort la queue » comme nous dit Paul Jorion; ou bien – ironie du sort – d’une chaine de Ponzi étatique ? En tout cas la planche a billets est lancée ! Les cours du papier (et de l’encre) vont augmenter (pour ceux qui veulent jouer en bourse) 🙂 lien: http://www.pauljorion.com/blog/?p=2354 […]
boursorama a sélectionné dans son forum d’actualité « le réveil va être terrible « qui reprend le meesage de Paul Jorion
http://www.boursorama.com/forum/message.phtml?file=384413216
J’en connais qui n’ont pas du tout aimé, Paul.
voilà ce qu’on trouve en commentaire chez Loîc Abadie à propos de votre article. Il répond à un certain alix qui lui a manifestement signalé votre article:
« Bonjour Alix, le blog de Paul Jorion devient pour moi de plus en plus clairement un blog d’extrême-gauche (« la fin du capitalisme », Besancenot considéré comme « interlocuteur valable »…etc).
Je n’interviendrai donc désormais plus sur ce blog, au vu l’orientation qu’il prend, et laisserai les commentateurs de gauche radicale y refaire le monde entre eux. Je continuerai par contre à le lire, ne serait-ce que pour connaître les intentions et les projets d’un courant de pensée qui peut représenter un danger important pour nos démocraties (avec la crise, les idées du facteur pourraient trouver un terreau favorable à leur propagation, et nous devons être prêts à anticiper cela pour nous en protéger si nécessaire)
Sinon, le « capitalisme » en a vu d’autres et se remettra de cette crise comme des précédentes…les pays émergents n’ont que faire des croyances de la gauche radicale.
Quand une majorité d’intervenants sera convaincu que c’est « la fin du capitalisme » et que les turbulences seront à leur maximum, il sera alors grand temps d’acheter les marchés pour du LT…Dans quelques années sans doute.
“Le 18 mars 2009 : fin du capitalisme”
Cette annonce a provoqué une avalanche de posts…
Rien que des commentaires trés intelligents, j’en ai un mal de crâne d’avoir tout lu…
Puiqu’il est fini, enfin presque, il bouge encore un peu, pouvez nous dire si son agonie va être lente, rapide, convulsive, interminable.
Donc, il faut passer à autre chose, mais quoi? Pas vu de remplaçant sur le banc de touche!
Reste que fini ou finissant, ce système avait servi de liant à un tas de trucs, de partenaires, de concurrents.
Déjà, avant même son apparition dans la rubrique nécrologique, les héritiers chinois chercher à se défausser de la vaisselle du viel oncle Sam.
Ben, maintenant qu’il est mort, c’est donc à une veillée funèbre que se rendrent les 20 pleureuses…
Les cris et les lamentations vont glacer d’effroi la terre entière, brrrr j’en ai déjà froid dans le dos.
Les querelles de succession vont être d’une férocité, c’est sûr.
Pas sûr que ça soit trés élégant tout ça.
Et dire que nous en sommes arrivé là, à force de génie humain!
Quant à l’action de la Chine, y a qu’à aller faire un tour du côté des petits pays d’Asie pour voir qu’elle n’a rien à envier à son défunt tonton. Elle sait y faire, elle aussi.
Le même doigt dans l’oeil.
Peut toujours acheter des mines en Australie, en Afrique; des rizières à Madagascar, au Cambodge, va être difficile d’être partout à protéger ses investissements, à moins qu’elle envisage, toujours comme le tonton défunt, de devenir le gendarme du monde.
C’est vrai c’est la fin du capitalisme que vient de nous signifier Paul, pas celle des E-U, encore que….
Bonne nuit
je crois que nous n’avons pas fini d’entendre parler de Monsieur Paul Jorion 🙂
Si les boursicoteurs prêtent maintenant une oreille attentive aux vues de Paul Jorion c’est que Paul marque des points, non pas sur un plan pratique — faut pas rêver, les affaires continuent ! — mais
sur un plan idéologique. La bourse ne va pas s’arrêter, mais par petites touches répétées et administrées là où cela fait mal, c’est à dire relatives à l’idéologie du système, aux représentations qui sont associées au monde économique et financier depuis au moins un quart de siècle, le travail de sape, intellectuel, va produire insensiblement mais sûrement ses effets.
Ceux qui prennent Paul pour un radical d’extrême gauche se trompent lourdement et se décrédibilisent par là même.
Paul n’a jamais souhaité un effondrement brutal du capitalisme, car il a toujours anticipé de possibles effets dévastateurs.
Les défenseurs à tous crins du capitalisme sont sur la défensive. Il auront au besoin la force et l’argent, pour un temps, pour eux, mais ce n’est pas la pensée que l’on emprisonne, seulement les corps.
@Pierre-Yves D.
La survie du capitalisme, écrivez-vous, dépend de deux conditions :
« 1. Réduire considérablement les inégalités car sinon il n’y a pas les marchés solvables pour augmenter le nombre des transactions qui sont nécessaires pour financer les investissement considérables qui assureront la pérennité du capitalisme.
2. Trouver les moyens technologiques qui permettraient de produire autant, et même plus pour pouvoir réinvestir avec des stocks constants ou en voie de régression. »
Cela me semble bien résumer le problème de notre époque. Aucune de ces conditions n’est insoluble techniquement mais l’une comme l’autre supposent de surmonter l’intérêt de classe à courte vue des dominants. Ces derniers s’accrochent à leur rente et cherchent à rattraper leurs pertes sur les salariés, comme Trichet l’a évoqué avec cynisme. Soit en jouant le chômage – c’est l’option depuis longtemps des dirigeants européens, soit peut-être demain en jouant de l’inflation. Quant à l’environnement, il sera sans doute le prétexte de nouvelles bulles (et d’hors et déjà à une bulle médiatique), mais la prolifération de technologies « vertes » ne suffira sans doute pas à remplacer la véritable planification écologique qui s’imposerait.
Bref il s’agit maintenant de profiter de la crise pour déplacer les rapports de forces et donner les commandes à des dirigeants moins inféodés au capital rentier. Une partie du « grand capital » pourrait s’y résoudre par réalisme , comme en 1945. Mais au préalable il faudrait que le programme de ce nouveau compromis historique au moins s’ébauche… Faute de quoi, comme vous le soulignez, le pire est probable…
>J. Halpern
Vous dites :
>Bref il s’agit maintenant de profiter de la crise pour déplacer les rapports de forces et donner les commandes à des dirigeants moins inféodés >au capital rentier. Une partie du “grand capital” pourrait s’y résoudre par réalisme , comme en 1945. Mais au préalable il faudrait que le >programme de ce nouveau compromis historique au moins s’ébauche… Faute de quoi, comme vous le soulignez, le pire est probable…
Il me semble cependant que ce changement de dirigeants a reposé sur deux grandes tragédies en Europe:
1) L’incapacité qu’eut l’ancienne élite dirigeante à gérer la crise des années 30 et l’arrivée des régimes autoritaires Fascistes et Communistes.
2) Sa collaboration active ou passive avec le régime Nazi dans la reconfiguration de l’Europe, et notamment dans la réalisation du génocide Juif.
Ces deux points ont interdit aux régimes les plus anti-sociaux de perdurer en Europe, leur idéologie étant totalement discrédité par la collaboration avec l’occupant Nazi.
Sans cette faute morale, il aurait sans doute été impossible de faire plier les élites économiques et politiques Européenne, et de leur imposer les réformes sociales de l’après guerre.
Je crains que le même schéma se reproduise, et qu’il nous faille attendre une tragédie de grande ampleur pour imposer a cette clique les choix sociaux dont nous débattons.
@ Loïc Abadie (puisque vous continuerez à nous lire)
Les idées du « facteur », comme vous l’appelez, ne prendront pas. Non pas qu’elles constituent un danger réel pour « nos » démocraties (que ceux qui s’en sentent exclues continuent de battre le pavé) mais parce qu’il est clair que le pouvoir actuel fait tout ce qu’il faut pour les mettre en avant par médias interposés.
C’est un secret de polichinelle que certains démocrates qui nous gouvernent veulent plomber la gauche du même boulet extrême que Le Pen a représenté pour la droite pendant vingt ans.
Cela ne marchera pas, car, avec la crise protéiforme qui explose de toute part, le contexte politique français a brutalement changé du tout au tout. Le Pen a fonctionné comme un défouloir pendant une période où la gauche et la droite voulaient strictement la même chose : renoncer à faire de la politique pour s’en remettre à loi hégémonique du marché mondialisé, à travers le levier sanctifié qu’a représenté l’Europe du traité de Maastricht.
Le consensus qui a pesé (le mot n’est pas trop fort) sur l’histoire de ce pays pendant un quart de siècle est en train de voler en éclat (à part l’écroulement du capitalisme, je signale aussi, modestement, qu’il y a eu des très instructives et très importantes manifestations à travers toute la France aujourd’hui).
Quelque soit le bord auquel il appartient, le personnel politique est désormais condamné à faire son métier, et tenir compte aussi de la rumeur qui vient de la rue. D’où ces dissidences qui percent ça et là et qui réussiront auprès des électeurs, n’en déplaisent aux médias officiels (RDV au mois de juin pour la surprise du chef). Pour sanctionner la politique molle qui a été menée depuis des lustres, il y aura désormais bien d’autres choix que le vote provocation en faveur d’un clown triste, au masque historiquement bien connu.
Je vous précise, Cher Loïc, que je suis affilié à un parti de droite, et que je ne rentre donc pas dans votre grille de lecture simpliste du champ politique.
Quant « aux pays émergents qui n’ont que faire des croyances de la gauche radicale » je vous trouve culturellement trop léger pour préjuger ainsi de l’avenir de tout un pan de la planète, auquel vous êtes complètement étranger.
Car enfin, à part gérer votre patrimoine et enseigner dans les écoles de la république, c’est quoi votre boulot : coupeur de canne à sucre ?
« aux pays émergents qui n’ont que faire des croyances de la gauche radicale »
Oui, oui, c’est pas une blague, Loïc l’ultra-libéral nous dit que le PC chinois sauvera le capitalisme. 🙂
@ Daniel Dresse
Vous avez beau être affilié à un parti de droite – personne n’est parfait – c’est toujours un plaisir de vous lire.
Ma petite leçon d’Histoire quotidienne, ce soir, elle est drôle. Merci.
J’oubliais ! Concernant la décision de la FED hier. Pour les tenants de la création monétaire ex nihilo, sans contre partie nécessaire dans la production de richesse (d’aucuns m’ont reproché ici d’ânonner une idée aussi grossière) une grande lueur se lève à l’ouest !
D’une manière ou d’une autre, l’énormité de ce laboratoire historique là soldera le problème, avec ou sans intérêts.
@ Olivier
À propos d’Abadie, j’écrivais tout à l’heure à un ami :
J. Halpern
Vous faites bien de préciser que le business vert n’est pas, en soi, une solution.
Confier au seul marché le destin de l’humanité cela ne peut marcher.
Cela pourrait même ne pas empêcher l’épuisement des ressources naturelles, car la demande globale continuerait à sa maintenir à un niveau tel que l’on ne pourrait éviter les changements irréversibles dont les experts ne cessent de revoir à la hausse la probabilité de survenue rapide.
De nouvelles technologies écologiquement compatibles cela ne signifie pas seulement,
comme on l’entend communément, des technologies propres, et en particulier des technologies relatives au seul domaine de l’énergie pour sa production et/ou a son utlilisation, cela concerne tout le rapport que les humains entretiennent avec la nature. Cela concerne donc toute l’organisation sociale via l’économie et ses valeurs axiales.
Les nouvelles technologies devront donc former un système technique nouveau. Je reprends ici une idée développée par Bertrand Gilles, théoricien de l’histoire des techniques.
« Le système technique est un grand ensemble de cohérences qui se tissent à une époque donnée entre différentes technologies et qui constituent un stade plus ou moins durable de l’évolution des techniques. Ainsi chaque époque serait caractérisée par une synergie entre quelques techniques fondamentales créant ainsi une économie spécifique, avec un ensemble de techniques affluentes qui sont complémentaires et cohérentes les unes avec les autres. » (Wikipédia)
Il s’avère que le système technique inhérent au système capitaliste actuel n’offre plus une synergie capable d’assurer notre avenir, un avenir digne de ce nom. Il entre aussi en contradiction avec les aspirations pour une humanité plus juste. Bref il contribue à l’autodestruction de l’humanité — en tant qu’espèce mais aussi en tant qu ‘humanité de l’humanité, et à la destruction concomitante de nos éco-systèmes.
Le philsophe Bernard Stiegler prolonge encore l’analyse lorsqu’il remarque que le capitalisme après avoir épuisé le filon de la libido qui impliquait encore de la fabrication du lien social indispensable à son fonctionnement, exploite désormais, depuis quelques décennies, nos pulsions, ce que traduit parfaitement le raccourci de langage et aveu d’un ancien directeur de chaîne télévisée selon lequel son métier d’homme de télévision consiste d’abord à « vendre du temps de cerveau disponible » à l’espace publicitaire. Autrement dit, c’est tout le système qui devient publicitaire et non plus la technique publicitaire spécifique. Le désir devient alors qualibré, la pensée se dilue dans un horizon qui se restreint au présent toujours recommencé du flux des marchandises. Bien entendu cette belle mécanique risque d’être perturbée avec la crise actuelle car celle-ci prive les consommateurs des moyens d’accéder aux biens qui paraissaient — du moins d’un point de vue fantasmatique, pour les moins aisés — si faciles d’accès.
Avec la raréfaction des biens consommables de base, c’est la politique dans ce qu’il y a de plus manipulateur qui pourrait alors prendre le relais dans l’exploitation des pulsions primaires. A moins que l’Eros civilisé — pour Freud, le désir investi socialement — ne s’investisse dans le politique, autrement dit des passions plus constructives, ce qui offrirait une porte de sortie.
Le système actuel est d’un point de vue énergétique, très entropique : produire des steaks en série, par exemple, implique la culture de plantes oléagineuses sur milliers d’hectares qui pourraient être utilisés directement pour l’alimentation ; produire une voiture et son moteur à explosion — solution technique qui n’était pas de loin la solution qui offrait le meilleur rendement énergétique –, produire une bouteille en plastique, produire même de l’électricité nucléaire et la diffuser sur un réseau hyper centralisé, consomment des quantités d’énergie et /ou de matières premières considérables, qui utilisées dans un nouveau système technique, plus local, plus intégré en termes de recyclage et d’utilisation des ressources facilement accessibles, permettraient, à l’aide de technologies adéquates — qui restent à inventer en partie — d’économiser les ressources encore disponibles.
Nous sommes loin ici des objectifs étroits de Kyoto concernant les rejets de gaz carboniques, qui ne résoudront rien ou si peu, et qui du reste passent sous silence les problèmes tout aussi importants pour notre survie des atteintes à la biodiversité et de la pollution chimique, des terres, des fleuves, des nappes phréatiques, des lacs des mers et des océans, et déjà aussi de l’espace proche qui enserre notre boule bleue.
Il faudra donc des décisions politiques, des dispositifs juridiques, de nouvelles normes, des nouvelles dispositions d’esprit, si l’on veut réajuster les moyens l’aventure humaine à ses nouvelles fins, ses nouvelles priorités. Et, lâchons le mot, cela suppose l’émergence d’un nouveau paradigme, d’un nouveau statut de la connaissance quant à son rapport à la réalité, sujet dont a d’ailleurs traité Paul Jorion, ici-même, sur ce blog.
@ Olivier,
Loïc Abadie appartient à une école de pensée pour laquelle démocratie signifie d’abord (ou essentiellement) : droit à la propriété (individuelle). C’était d’abord (ou essentiellement) le non-respect de ce « droit fondamental » que les tenants de ce parti reprochaient à l’URSS (et aux communistes en général). Tout le reste étant sensé en découler.
On conçoit qu’ils craignent de perdre beaucoup sur ce terrain (si même ils parviennent à conserver « leur » bourse), en terme de propriété des idées (des brevets d’intérêt général notamment), et des biens qui devront nécessairement être déclarés collectifs (ressources et énergie). Mais une collectivisation sur quel mode?
Est-il sûr que le NPA (vu son « hérédité ») ait bien tiré les leçons de la faillite intégrale de l’appropriation étatique par une bureaucratie autonomisée ? Ce sera probablement le rôle de l’autre pôle des « interlocuteurs valables » (MODEM) que de le lui rappeler.
Et tous, entre ces deux pôles (puisque le reste semble condamné à sombrer), devront aussi affronter la question qui n’a pas encore été posée, la question politique (comme si ce pan-là n’était pas aussi en crise), celle de la « vraie » démocratie: un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple.
Là, tous les partis sont encore tous bien à la même enseigne, c’est-à-dire très en retard! : structure pyramidale, exécutants petites mains en bas et représentants à vie spécialistes en haut ; et de même pour les modalités qui correspondent à ces structures: élections tous les 5 ans de gens responsables de rien.
Que l’on doive en venir à de très profonds changements de ce point de vue, c’est ce que semble devoir commander l’urgence et le sérieux de la situation qui paraît appeler maintenant une refondation de type Conseil National de la Résistance en 1945, comme l’ont je crois très justement signalé les intervenants plus haut (notamment Pierre-Yves D, J. Halpern, Blob, Daniel Dresse: c’est-à-dire toutes tendances confondues, c’est déjà un bon signe!).
Ils en ont aussi commencer à en signaler les obstacles et les limites. L’humanité apprendra-t-elle de ces erreurs? C’est ce qu’il nous reste à démontrer. Laisser retomber à sa misère un sectarisme obsessionnel datant du siècle dernier, comme le fait Paul Jorion, paraît en tout cas déjà un bon pas en ce sens.
Bien cordialement,
(Non, ce n’est pas une insomnie due à la fin du capitalisme qui me fait poster à ces heures indues. Vous savez parfois: « post coitum animal inspiré », si je puis me permettre… Mais quoi, en fait, la (vraie) vie continue ! 😉 )
PS: Damned! Il manque un terme à ma brillante dialectoque!
Entre le juridique: les modes de propriété et le politique: le mode de représentation, il y a bien sûr le travail !
Puisque j’en étais à assigner royalement un rôle à tout le monde, il reste au NPA, ou au « front de gauche », en fait tous ceux dont j’étais qui manifestaient hier, à faire comprendre ce fait: ce sont les pauvres qui produisent la richesse (pas le marché de la concurrence libre et non faussée). Sans eux, les riches ne peuvent rien, n’ont rien, et même ne sont rien.
(Autrefois on aurait dit « travailleurs », mais on sait que l’on peut employer « pauvre » comme synonyme exact aujourd’hui: « travailleur pauvre » étant bien sûr devenu un pléonasme.)
Qu’est-ce qui peut bien représenter les intérêts du travail chez Loïc Abadie? Si tant est qu’une telle catégorie puisse exister dans son monde magique où la richesse naît derrière un écran… Mystère.
So what ? C’est plus la fin du capitalisme qu’avant ?
[…] La banque centrale américaine rachète les bons du trésor. S’agit-il simplement d’un « serpent qui se mort la queue » comme nous dit Paul Jorion; ou bien – ironie du sort – d’une chaine de Ponzi étatique ? En tout cas la planche a billets est lancée ! Les cours du papier (et de l’encre) vont augmenter (pour ceux qui veulent jouer en bourse) 🙂 lien: http://www.pauljorion.com/blog/?p=2354 […]
« Ah oui, j’oubliais : la bourse de New York, considérant qu’il s’agissait d’une bonne nouvelle, a clôturé en hausse. »
Mais bien sûr que c’est une bonne nouvelle c’est quoi ce commentaire limité ?
Est-ce que l’achat de « ressources minières et pétrolières », ne va pas faire monter les prix des « ressources minières et pétrolières » ?
Et les vendeurs des « ressouces minières et pétrolières » ils vont en faire quoi de leurs dollars qui vont « perdre de la valeur » ? Ils vont les garder pour eux en attendant qu’ils ne valent rien ? Que vont-il acheter à leur tour ?
Drôle de façon de comprendre l’économie et la vitesse de circulation de l’argent qui dépend directement de l’inflation !
« La date d’aujourd’hui, le 18 mars 2009, sera retenue par l’histoire, tout comme celle du 29 mai 1453 le fut pour la chute de Constantinople ou celle du 9 novembre 1989 pour la chute du mur de Berlin, comme celle qui signa la fin du capitalisme. »
je vois pas très bien le rapport entre l’écroulement attendu des US et la fin du capitalisme. Le capitalisme existait avant les US et ce mode de pensée à une résilience et une capacité d’adaptation tout fait impressionnante. Ce à quoi nous assistons c’est à la mort de sa version « néo libérale » courant finalement assez bref, il aura duré 50 ans a connu son heure de gloire pour renverser les réformes du gouvernement Roosevelt (front populaire etc…) et des années 30 et n’aura pas survécu au pays qui l’a enfanté.
Le capitalisme va (encore) muter, c’est sur. La bonne question à se poser est vers quoi ?
Je vois que le concept de « capitalisme » pose problème. Ce que Paul appelle capitalisme je crois, c’est une forme d’organisation de la coopération sociale dans laquelle les investisseurs dominent les entrepreneurs et les salariés.
Ce qu’il appelle la « fin du capîtalisme » c’est la fin de la domination idéologique du capitalisme, comme « meilleur mode d’organisation de la coopération sociale ».
Sur le plan géopolitique cela se traduit par l’effondrement de la puissance américaine (ne leur reste plus – et encore!- que la puissance militaire, mais ils ne peuvent rien faire tout seul, même sur ce plan là ils ont besoin d’alliés). La fin du dollar comme monnaie de réserve implique qu’ils devront, de gré ou de force, adopter une grille de lecture disons plus proche de la tradition de pensée européenne. Le pouvoir financier passe à la Chine. L’interprétation capitaliste de ce qu’est la monnaie, de l’efficience du marché, de la formation des prix, tout ça s’effondre et est désormais dépourvu de toute légitimité. Le capitalisme US ne constitue plus un modèle de développement possible. Et ça, ça n’échappe à personne. La guerre va faire rage dans les universités/ centres de recherche.
@ Eric
le capitalisme, comme son nom l’indique, se veut le principe organisateur de la société, et ceci en se basant sur
un principe rationnel qui réduit tout le projet humain à une question de maximisation de profits, lesquels profits
servent à la reproduction du système et lequel système ne peut fonctionner que s’il est en expansion.
Or c’est toute cette logique qui n’est plus tenable, non seulement pour des raisons financières, dont la crise des subprimes a été l’élément catalyseur du déclenchement de la crise actuelle, et dont l’origine remonte en effet à la mise en place du néo-libéralisme il y a un quart de siècle, mais aussi pour des raisons beaucoup plus profondes, qui concernent le climat, l’écologie, les ressources naturelles, la technique, la sociologie, l’anthropologie.
Chacun de ces facteurs ne renvoie pas à une même temporalité, mais leurs effets conjugués sont désintégrateurs.
Or actuellement je ne vois pas quelle formule magique pourrait subitement intégrer des paramètres dont les uns travaillent contre les autres.
Jusqu’ici le moteur du capitalisme pouvait être remis en route après chacune de ses crises.
Mais cette fois on pourra changer le moteur autant de fois que l’on voudra — et même ce cas semble déjà compromis — celui-ci ne peut plus fonctionner correctement car les conditions qui permettent sa mise en route et/ou sa tenue de route, ne sont plus assurées. Pour n’évoquer que la route qu’il emprunte, celle-ci s’arrête désormais au bord d’un précipice.
Et cette route même devient de plus en plus accidentée, et l’essence manque, la machine va ralentir un peu, beaucoup, puis totalement avec les moyens conventionnels, mais le conducteur, qui veut à tous prix maximiser son profit — il a un RDV important avec un de ses gros client –, sort de sa voiture et la pousse. Il y croit encore, car il n’a pas le choix, de son rendez-vous dépend l’avenir de son entreprise. Grande chance pour lui, un généreux automobiliste lui remplit un bidon d’essence. Mais le résultat sera toujours le même, inexorablement il se rapprochera du précipice, illusionné par son GPS qui lui indique toujours une route — et donc un pont — au devant desquels il fonce à toute allure. Mais la crise est bien passée par là, elle a détruit le pont qui devait le conduire là où il devait aller.
La sortie de crise, c’est le geste du généreux automobiliste. Non pas le fait qu’il donne un bidon d’essence, acte par lequel il l’actualise, mais ce qu’il contient d’aspirations à un monde meilleur et de pensées pour le faire advenir. Cet automobiliste généreux n’est pas le plus avisé, loin de là, il croit même peut-être encore que le système fonctionne encore et qu’il va continuer à le faire longtemps, mais il recèle en lui cette espace d’ouverture qui lui permettra d’inventer et de faire advenir, avec d’autres, plus avancés dans leurs réflexions, un autre monde possible.
Bonjour,
On parle de la Chine, mais je ne vois personne évoquer le cas du Japon ; or ils sont les 2e créanciers des USA.
http://www.treas.gov/tic/mfh.txt
En plus, fortement dépendants du marché US pour leurs exportations, militairement dépendants du bouclier atomique US.. ça fait beaucoup de contradictions ? Quelqu’un a-t-il une idée de leur réaction à cette annonce officielle de la FED ? Quel choix ont-ils, le ralliement à la Chine dans un grand pôle économique et militaire asiatique ?
[…] : http://www.pauljorion.com Publié par Paul Jorion Ce texte est un « article presslib’ » […]
>wowetia
Je doute que les japonais se rapprochent militairement de la Chine: l’attitude chinoise à l’égard du Japon est un mélange assez curieux d’envie et de mépris, qui dérive parfois vers la haine la plus absolue.
Il faut voir que le Japon a commis en Chine des atrocités qui égalent celle commises par les Nazis en Europe.
Une ville comme Chongqing par exemple a été la ville la plus bombardée de la seconde guerre mondiale: elle a subit plus de cinq mille raids aériens en deux ans.
Ainsi par exemple, tout occidental qui a visité le mémorial de Nankin ne peut que songer à Yad Vashem, et il n’aura pas tort: j’ai appris récemment qu’une délégation chinoise s’était rendu en Israel lors de la création de ce mémorial, sous l’influence semble-t-il de la première projection à Pekin du film de Claude Lanzmann, Shoah. .
Dans une ruelle étroite du Chinatown de San Francisco, quelqu’un a transformé, il y a apparemment bien des années, sa fenêtre donnant sur la rue en une vitrine-musée maladroite et digne, témoignant du martyre de Nankin.
Oui les plaies de l’Histoire se sont pas encore refermées et il faut bien dire que les gouvernements chinois et japonais ne font pas l’un et l’autre toujours ce qu’il faudrait faire pour repartir sur de meilleures bases. Et ce n’est pas du fait d’une incompréhension mutuelle, au contraire. Lorsque j’étais à Pékin, il y a presque vingt ans, plusieurs étudiants japonais m’ont déclaré expressément que les deux peuples avaient un langage commun, un fonds culturel commun, qu’ils se comprenaient pour ainsi dire à demi-mots. Pour exemple, dans les cours de littérature de niveau collège et même avant, les écoliers japonais lisent de nombreux textes tirés de l’histoire ou de la littérature chinoise classique. L’inverse est loin d’être le cas : la Chine a plus influencé le Japon que l’inverse, ou alors il s’agit d’une influence récente, car toute une partie de la jeunesse chinoise est portée sur les modes vestimentaires et autres stars de la culture populaire japonaise, tout comme les français n’ignorent rien des stars américaines. Je suis frappé de constater, à Paris en croisant les jeunes touristes chinoises à quel point elles se distinguent peu des japonaises dans leur allure extérieure. Ce qui n’était pas le cas il y a moins d’une dizaine d’années.
Il y a aussi le fait que de part et d’autre il ne faut jamais perdre la face, l’influence persistante du ritualisme dans ces deux pays n’arrange pas vraiment les choses. Bref, entre la Chine et le Japon c’est plutôt la mésentente cordiale, à l’inverse du cas France-Allemagne, où la réconciliation des deux peuples a été une belle réussite en dépit de différences culturelles très marquées.
Mais il ne s’agit pas de comparer ce qui n’est pas comparable, de porter un jugement moral, car les contextes historiques sont très différents. Les pays asiatiques ont vécu des siècles dans des relation de suzerain à vassal, avec principalement la Chine en grand vassal régional, le Japon, sur son île y échappant, ceci expliquant sans doute largement cela.
En Europe il y avait les guerres, les conquêtes de Louis XIV, Charles Quint, Napoléon et autres, mais peu ou prou chacune des royautés eut son heure de gloire, aucune n’exerçant durablement sa domination sur les autres.
D’autre part, cette mésentente cordiale n’a pas empêché Chine et Japon d’entretenir des relations économiques et commerciales très poussées ces vingt dernières années. Certes dans un deal gagnant gagnant. Les japonais investissant en Chine et les chinois achetant les produits chinois. C’est moins le cas sans doute aujourd’hui …Ceci pour dire que les facteurs culturels ne constituent pas forcément un facteur explicatif déterminant pour ce qui est des relations effectives entre les pays, de la guerre et de la paix. L’économique et le géopolitique priment sur le culturel.
Si effectivement le pouvoir chinois s’affaiblissait la fibre nationaliste chinoise pourrait être exploitée par ceux des dirigeants chinois qui voudraient à tous prix conserver le pouvoir. Mais cela ne concernerait pas forcément le Japon, Taiwan pourrait tout aussi bien être une cible, même si cela semble peu probable actuellement, les relations entre la Chine dite populaire et /ou continentale et la chine dit nationaliste héritière de Tchang Kai-chek, c’est à dire Taiwan se sont rapprochés des dernières années, le gouvernement taiwannais actuel s’étant d’ailleurs fait élire en partie sur ce programme de normalisation des relations. Au japon le nationalisme n’a pas non plus été historiquement un vain mot, personne ne peut dire ce qu’il adviendrait si la cohésion du peuple japonais s’affaissait si la crise devait l’ébranler.
remplacer vassal par suzerain concenant la Chine.
Les relations entre la Chine et le Japon sont compliqués, souvent à cause du PCC qui instrumentalise cette question à des fins intérieures, et, mais aussi sous l’effet des provocations des extrémistes japonais.
Le Japon toutefois a eu une influence certaine sur la Chine au début du XXeme siècle: les succès de l’ere Meiji ayant provoqué un choc terrible pour la fierté Chinoise.
Il n’ait pas innocent par exemple que le grand écrivain Lu Xun ait fait une part de ses études au Japon à l’université Sendai, qui fut aussi le lieu de son épanouissement intellectuel (mais aussi de sa prise de conscience de la domination de la Chine…).
Plus récemment, on sait quand dans les années 90, des conseillers économiques japonais vinrent en Chine, pour lui déconseiller d’appliquer les thèses les plus libérales du FMI, afin de promouvoir une croissance plus égalitaire.
On peut donc penser que le mot d’ordre de Société Harmonieuse soit une application partielle de ces conseils japonais.
Merci pour vos réponses.
Toujours est-il que la realpolitik peut amener 2 anciens ennemis à se réconcilier rapidement : le Japon s’est bien aligné sur les USA pendant plus de 60 ans, apparemment sans arrière-pensée, malgré 2 bombardements nucléaires sur ses civils.
Et le même pragmatisme peut amener 2 anciens alliés à se brouiller rapidement : je ne connais pas bien le Japon, mais j’ai du mal à croire que tôt ou tard ses dirigeants ne chercheront pas à se venger d’Hiroshima et Nagasaki.
La question que je me pose est la suivante : comment le Japon, qui a principalement basé son économie sur les exportations, va réagir face au protectionnisme US qui s’annonce (soit par les barrières douanières, soit par l’effondrement annoncé du dollar, et plus sûrement les 2 facteurs cumulés) ?
J’ai cru lire quelque part que la Chine était récemment devenu son premier partenaire commercial, devant les USA. Sans parler de l’affront que constituera(it) la dévaluation de leurs réserves en dollars.
A part la Chine, je ne vois aucun marché capable de prendre le relais, et sûrement par le marché intérieur nippon vieillissant et traumatisé par 10 ans de déflation.
Peut-être a-t-on en germe un « choc des civilisations », avec des montées de patriotismes/nationalismes économiques entre les pôles US, UE, Chine/Japon, Russie, avec les ressources du reste du monde pour enjeu.
merci Blob pour ces remarques complémentaires auxquelles je souscris entièrement.
Pour aller dans votre sens j’ajouterai que beaucoup de termes propres à la philosophie occidentale, qui n’avaient pas d’équivalent dans la langue chinoise viennent du japonais et ont été « importés » en Chine à l’époque que vous citez, via les étudiants chinois qui avaient fait un séjour au Japon, dont le grand (pour l’acuité de sa pensée) Luxun.
Je précise que l’emprunt linguistique n’a pas consister à faire une transcription phonétique de mots japonais mais à en reprendre seulement les idéogrammes que des intellectuels japonais avaient eux-mêmes forgé pour les besoins de la traduction de termes occidentaux.
[…] La banque centrale américaine rachète les bons du trésor. S’agit-il simplement d’un « serpent qui se mort la queue » comme nous dit Paul Jorion; ou bien – ironie du sort – d’une chaine de Ponzi étatique ? En tout cas la planche a billets est lancée ! Les cours du papier (et de l’encre) vont augmenter (pour ceux qui veulent jouer en bourse) 🙂 lien: http://www.pauljorion.com/blog/?p=2354 […]
Ce débat est passionnant!
La question est de savoir si les « fortunés » vont seulement reprndre lurs liquidités sans investir, du fait de la méfiance généralisée, et nous aurons, malgré la planche à billets, un climat éflationniste encore pendant quelque temps;
ou si, au contraire, ils vont vite racheter des valeurs, et nous aurions alors une nouvelle bulle spéculatve;
la deuxième voie semble cependant peu probable, car la demande slvable fait de plus en plus défaut, à cause des écarts de rixchesses trop importants – c’est passionnant, si on veut.
Je propose toujours une solution via une monnaie anticrise, émise sur le mode de la monnaie fondante, car cela stabiliserait le système et supprimerait inflation et déflation!
voir mon blog: http://monnaiefondante.canalblog.com/
pour plus de détails, jf
>Pierre-Yves D.
Pour compléter ce que vous dites, il a existé durant l’époque Meiji une fraction d’intellectuels japonais, considérant la modernisation à marche forcé de leur japon comme un moyen de moderniser par ricochet la Chine. Le Japon aurait en quelques sorte ainsi payé sa dette à l’égard de la culture ainée chinoise en traduisant suivant la pensée asiatique les concepts occidentaux.
On trouve des choses sur cela dans la monographie de W.G Beasley, The Meiji Restoration chez Stanford University Press
[…] à mettre en relation avec p. jorion : http://www.pauljorion.com/blog/?p=2354 Tiens, le plastique c’est fantastique et personne ne l’avait vu venir? […]
[…] Au global : FMI et droits de tirages spéciaux (DTS : http://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_de_tirage_sp%C3%A9ciaux) : http://www.zonebourse.com/informations/actualite-bourse/barons-bourse/La-solution-a-la-crise-selon-Georges-Soros-faire-tourner-la-planche-a-billets-1-13126419/ Revoilà les DTS : http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=5689 Twollar : http://connecteur.blogspirit.com/archive/2009/02/20/le-twollar-vous-connaissez.html Globale roublardise http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=5727 Hein ? Qui c’est qu’est mort? J’ai pas vu l’avis mortuaire… http://www.lepoint.fr/actualites-economie/le-statut-du-dollar-conteste-apres-les-mesures-de-la-fed/916/0/327602 à mettre en relation avec p. jorion : http://www.pauljorion.com/blog/?p=2354 […]
Suite à mon commentaire du 19 mars :
Cependant, des analystes occidentaux font remarquer que les trajectoires actuelles stratégiques et économiques des US et de la Chine sont entremêlées : » si la Chine refuse de continuer d’acheter nos bons, la valeur du dollar plongera, et de même, la valeur des réserves en devises étrangères en dollars de la Chine » a dit Peter Navarro, professeur associé en politique publique à la Paul Merage School of Business, Université d’Irvine, Californie. Navarro a ajouté : » D’un autre côté, si la Chine continue d’acheter notre dette pour soutenir le dollar, elle est confrontée à une forte probabilité qu’avec une telle stimulation fiscale et le flot d’argent facile déversé dans le système US, l’inflation sera inévitable. Cela aussi contribuera finalement à la dévaluation du dollar, et par conséquent des réserves en devises étrangères chinoises. Donc, pour les Chinois, la question est soit de vendre et partir en courant maintenant, ou d’attendre et de spéculer plus tard ».
Il est donc fort probable que ce soit cette possibilité de retrait chinois que les USA cherchent à compenser pour éviter le chaos brutal.
L’article entier dont j’ai tiré le commentaire précédent :
http://www.alterinfo.net/Les-US-Ont-Deux-Options-Pour-Sauver-Leur-Economie-Se-Declarer-En-Faillite-ou-Provoquer-Une-Guerre_a31035.html
Les sources ne sont pas à négliger.
[…] Presque du free cycle en sommme Un autre parle d’ouroboros http://fr.wikipedia.org/wiki/Ouroboros http://www.pauljorion.com/blog/?p=2354 Par contre, Patrick Artus bosse chez Natixis : […]
[…] Presque du free cycle en sommme. Un autre parle d’ouroboros : http://www.pauljorion.com/blog/?p=2354 Par contre, Patrick Artus bosse chez Natixis : […]
[…] communiqué par Paul Jorion addthis_url = ‘http%3A%2F%2Fwww.graphseo.net%2Fla-fin-du-capitalisme-par-paul-jorion%2F’; […]
[…] que je vais bien pouvoir faire. C’était peu de temps après le billet de Paul Jorion sur la fin du capitalisme, le 18 mars 2009. Suivant le subprime depuis août 2007, les blogs alter mondialistes tels que […]
Et maintenant le processus devrait se finir … les chinois ont bien investi leur dollars dans des ressources … la prochaine bombe c’est quoi ?
Bonjour,
Je ne suis pas du tout un spécialiste de la finance et de la monnaie, mais j’essaie quand même d’y comprendre un peu quelque chose. (d’ailleurs avez-vous des ouvrages de référence pour comprendre notre système monétaire ?)
Je parcours votre blog depuis peu de temps et j’ai l’impression que les commentaires sont d’un assez haut niveau. (et courtois de surcroit, ce que j’apprécie énormément).
J’aurai juste une simple question : où avez-vous trouver cette information (rachat par la FED de 300 milliards de bons du trésor) ?
J’ai cherché sur les sites des journaux français, mais je n’ai strictement rien trouvé.
Merci pour votre blog.
Respectueusement.
Alexandre.
Le rachat par la FED de 300 milliards de bons du trésor : http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20090318trib000356611/la-fed-va-acheter-jusqua-300-milliards-de-dollars-de-bons-du-tresor.html
J’admire la Chine, présente dans tous les domaines et véritable adversaire des grands de ce monde. Leader aussi dans le monde de sous traitance, qui ne voit pas dans des articles made in China.
[…] d’une hypothèse que nous formulions à ce moment-là. A savoir, et elle est ici ou ailleurs déjà avancée, que la crise que nous traversons inaugure une phase active et accélérée […]
Depuis assez longtemps déjà, la Chine achète des métaux précieux et stratégiques contre dollar, elle essaye même d’acquérir des terres fertiles à l’étranger. Les responsables chinois savent depuis un certain moment déjà que le dollar n’est qu’une monnaie virtuelle, du papier, une simple promesse de payer, rien de plus. Le dollar ne représentent plus aucune réelle garantie tirée sur l’avenir. La Chine fait ce que de nombreux particuliers font aussi: dollar ou euro contre de l’or ou de l’argent métal, contre un Picasso ou contre une maison dans un bon quartier………
Bonne fête !
On pense à toi très fort. Tous les jours.
[…] Le 18 mars 2009 : fin du capitalisme La date d’aujourd’hui, le 18 mars 2009, sera retenue par l’histoire, tout comme celle du 29 mai 1453 le fut pour la chute de Constantinople ou celle du 9 novembre 1989 pour la chute du mur de Berlin, comme celle qui signa la fin du capitalisme. […]
[…] […]
[…] d’une hypothèse que nous formulions à ce moment-là. A savoir, et elle est ici ou ailleurs déjà avancée, que la crise que nous traversons inaugure une phase active et accélérée […]
[…] d’une hypothèse que nous formulions à ce moment-là. A savoir, et elle est ici ou ailleurs déjà avancée, que la crise que nous traversons inaugure une phase active et accélérée […]