AU COURRIER CE MATIN

J’ai reçu ce courrier il y a quelques minutes.

Cher Paul,

Je me permets de vous appeler par votre prénom car, finalement, vous me semblez familier. Voilà maintenant presque deux ans que je suis votre blog, et bien des fois j’ai pensé laisser un commentaire. Il me semble que l’économie financière n’est que la pointe, dématérialisée, l’aboutissement d’un phénomène plus large, l’abstraction du temps et de l’espace. Je ne saurais trouver de meilleur exemple que mon frère, qui travaille en tant que monteur d’éoliennes, et à qui on demande le même rendement, quels que soient la saison, les conditions météorologiques ou le lieu.

La crise que nous traversons n’est pas plus économique qu’elle n’est morale ou des valeurs. Il me semble que ses racines sont bien plus profondes que cela. Il me semble nécessaire de refonder l’homme. La rationalité, portée aux nues, et qui s’affirme le plus sûrement dans les affaires humaines à travers l’économie, nous exproprie d’une partie de notre humanité. Je ne nie pas la rationalité dans la science et dans la connaissance en général, mais je condamne son application qui est en faite dans nos vies. Nos esprits ont d’abord abstrait du chaos environnant un espace et un temps, que nous avons ensuite organisés rationnellement puis tenté de replier le chaos sur cette abstraction en prétendant qu’elle est la seule et unique réalité. Et, comme vous l’avez justement remarqué dans l’un de vos posts récents, la réalité, la vraie, déborde toujours et finit par reprendre ses droits.

Nous en sommes là, à ce moment précis où l’on commence à sortir du rêve machinique de l’homme. Cela fait plusieurs siècles que, petit à petit, nous nions l’animalité de l’homme. L’ « homme moderne », cet être censé être rationnel, que la moindre manifestation de son animalité effraie. L’idée même de n’être qu’un animal, certes doué de capacités spécifiques, nous est, pour la plupart, insupportable. Mais à trop le nier, l’animal qui est en chacun de nous, et même mieux, que nous sommes, finit par se rebeller. Nous avons isolé la conscience, nous l’avons séparée du reste de notre organisme. Nous avons assimilé la conscience à la raison, pensant qu’elle pouvait exercer un quelconque contrôle sur nous-mêmes. Mais tout se joue ailleurs, dans ce fameux inconscient souterrain. La conscience est un sens qui perçoit mais qui n’agit pas. La raison a toujours été et sera toujours un outil au service du désir.

Il y aurait beaucoup à dire sur les rapports entre désir et société. Il me semble donc que la seule manière de sortir de l’impasse vers laquelle nous nous dirigeons est de repenser l’être humain. Non pas une pensée abstraite, mais une pensée de perception et d’action, le genre de pensée qu’il est extrêmement difficile de mettre en œuvre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, si nous conservons le cadre de pensée actuel, nous nous retrouverons confrontés au même problème. Tant que nous nierons l’animal que nous sommes, qui n’est ni rationnel ni rationnisable, nous n’avancerons à rien. Cela ne veut pas dire cesser toute forme de civilisation, cela veut dire composer avec cette part de nous même, un peu comme Artaud le proposait dans Le théâtre et son double. Je pense à Deleuze et son devenir-animal, à Henry Miller qui prônait la redécouverte de la sagesse du corps. Il est grand temps de relire Foucault, Deleuze et les autres, trop peu lus, qui, un peu comme vous, ont su penser le monde d’aujourd’hui dans sa réalité et non dans son spectacle.

Pour conclure, je ne peux que me réjouir d’être un jour tombé sur votre blog. Il est pour moi un véritable plaisir intellectuel et une véritable source d’informations. Continuez comme cela car le monde a chaque jour davantage besoin de gens comme vous.

Cordialement,

S.L.

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192 réponses à “AU COURRIER CE MATIN

  1. Avatar de dissy
    dissy

    Le Lloyds Banking Group pourrait supprimer 15.000 emplois

    Le Lloyds Banking Group envisage de supprimer 15.000 emplois dans le cadre d’un effort budgétaire visant à épargner 1,13 milliard d’euros, rapporte dimanche le Sunday Times. D’après le journal, les suppressions d’emploi feraient partie de la nouvelle stratégie de la compagnie qui sera présentée le 30 juin par le CEO de l’entreprise Antonio Horta-Osario. Le Lloyds Banking Group a déjà supprimé 28.000 emplois au cours de ces deux dernières années. La banque avait rencontré des problèmes à la suite du rachat du groupe bancaire et d’assurance HBOS en 2008. AFP

  2. Avatar de dissy
    dissy

    Dette : la Grèce pourrait vendre des quotas de CO2 en Bourse

    La Grèce, qui souffre de grandes difficultés financières, pourrait engranger jusqu’à 170 millions d’euros (244 millions USD) en vendant des quotas européens de CO2 (EUA) à la Bourse d’Athènes, affirme dimanche le journal Eleftherotypia. Selon ce journal, une première vente aux enchères d’un million de quotas aura lieu mardi au moment où, ironie du sort, les usines grecques seront fermées en raison d’une grève générale de protestation contre les mesures de rigueur du gouvernement dictées par la situation très difficile dans laquelle se trouve la Grèce. Celle-ci pourrait bénéficier bientôt d’un nouveau plan d’aide européen. La Bourse d’Athènes, qui supervise la vente de concert avec le ministère grec de l’environnement, avait annoncé que 10 millions d’EUA seraient vendues cette année. Selon Eleftherotypia, les droits d’émission peuvent chercher jusqu’à 17 euros la tonne dans certaines régions d’Europe. Des ventes aux enchères supplémentaires pourront avoir lieu tous les derniers mercredi du mois excepté en août et en décembre, selon la Bourse d’Athènes. Le Système européen d’échange d’émissions est un marché du gaz carbonique qui couvre plus de 12.000 usines et stations thermiques. « Une EUA donne au propriétaire d’une usine située dans un pays membre de l’Union Européenne le droit d’émettre dans l’atmosphère une tonne de CO2 ou l’équivalent pendant une certaine période », a expliqué la Bourse.

    afp

  3. Avatar de Nathalie
    Nathalie

    L’homme est tout ce qu’on veut, mais certainement pas rationnel.L’illusion de rationalité vient de son importance dans les sciences dures, les maths, la technologie … mais dès que l’on aborde l’homme c’est l’irrationalité qui domine. En effet, quel est l’avantage d’auto-détruire sa planète et ses ressources, massacrer son semblable ? Je pense comme Freud que c’est la nature de l’homme d’être un être névrosé, c’est à dire hanté par l’angoisse de sa mort et de son propre vide, de sa solitude et du néant. Pour lutter contre cela, une seule manière ; se jeter dans des activités qui génèrent des émotions intenses et immédiates, vivre uniquement le temps présent, ne pas penser aux autres ni à l’avenir …suivre des chefs par esprit moutonnier, agir avec cupidité et violence, amasser les biens à outrance …
    Toutes les études psychologiques montrent à quel point l’homme agit de façon irrationnelle. Sous son cortex qui est le domaine de la pensée se trouve le cerveau limbique, la partie animale et réflexe qui lui a permis de survivre à cette longue évolution vers l’homme moderne, mais qui le pousse souvent vers des pulsion destructrices. C’est l’inconscient de Freud.
    Nous avons atteint un haut niveau de connaissance autant d’un point de vue scientifique que sur le développement humain et la psychiatrie, c’est pourquoi je pense que seuls l’éducation, la santé, la culture, bref la pédagogie et le lien social peuvent nous faire progresser vers une société harmonieuse.

    1. Avatar de set99
      set99

      Charabia aussi .

      « L’homme est tout ce qu’on veut, mais certainement pas rationnel.L’illusion de rationalité vient de son importance dans les sciences dures, les maths, la technologie »
      Contradiction . 1ère phrase : l’homme ne possède pas de raison
      2ème phrase : l’homme possède une raison ( on le voit parce qu’il a développé des sciences ) .

      Alors raison ou pas raison ?
      la troisième phrase essaie d’expliquer très très maladroitement ce que veut dire l’internaute … mais bon sang , ne comprenez-vous pas que si vous donnez n’importe quel sens à un mot , que si vous ne respectez pas le sens des mots , vos discours n’ont plus aucun sens et que vous pouvez dire tout et n’importe quoi ?

      « Nous avons atteint un haut niveau de connaissance autant d’un point de vue scientifique que sur le développement humain et la psychiatrie, c’est pourquoi je pense que seuls l’éducation, la santé, la culture, bref la pédagogie et le lien social peuvent nous faire progresser vers une société harmonieuse » .
      Parce que l’on a atteint un haut degré de connaissance ( il vaudrait mieux dire de savoir-faire ) dans les sciences ( qu’est-ce que vous entendez par développement humain , ce n’est pas une science ) , on est forcément meilleur que celui qui a moins de connaissances scientifiques ?
      Qui a construit les bombes atomiques et nucléaires ? Qui invente de super-outils pour démolir la Terre ? Les cupides comptables de la Bourse ou les ingénieurs et scientifiques qui se moquent de la moral et de l’humanité du moment qu’ils peuvent se faire un nom au contraire des ingénieurs et scientifiques honnêtes gens qui eux , restent fidèles à l’idéal moral que l’antiquité a toujours donné à la connaissance ?

      Vous êtes une scientiste , en toute bonne ffoi , c’est-à-dire sans même vous en rendre compte , exactement le genre d’individu que vous dénoncez au début de votre commentaire , vous ne jurez que par la science stupidement CRÛE comme la mesure de tout l’univers . Les auteurs antiques et les sages du monde entier ne sont pas des imbéciles , apprenez à les lire et vous verrez que la majeure partie des visions humanistes modernes sont en réalité directement inspirées ( il vaudrait mieux dire copiées ) de ces auteurs du passé . Oubliez Deleuze et Freud trop modernes . Commencez par Platon , Confucius ou le Bouddha ou même Jésus . Et essayez de vraiment COMPRENDRE et MEDITER ce qu’ils disent . Il faut des années pour comprendre vraiment la pensée profonde de ces gens-là . DES ANNÉES DE LECTURE ET DE CULTURE ET IMMENSÉMENT D EFFORTS .

    2. Avatar de timiota
      timiota

      Dites, set99,
      c’est pas gentil d’engueuler, AVEC DES CAPITALES POUR HURLER ET TOUT.
      En tant que non scientiste, vous devriez savoir que ça n’amènera pas Nathalie à résipiscence !

      C’est vrai qu’on peut déconstruire toutes les illusions de Nathalie, mais tranquillou (avant que yvan ou vigneron ne s’en mêle).
      L’inconscient de Freud, c’est joli, mais en voila un concept pervers polymorphe lui-même.
      la psychiatrie qui a fait des progrès : oui par rapport à 1880 si vous voulez, mais peut être pas par rapport au Chamane qui intégrait les dimensions sociétales dans son traitement « psychologique » « par construction ».
      Amputation de l’homme de sa dimension empathique (oh le vilain violent…) : lisez Damasio (voir plus haut) et Rifkin.

      Il reste une hypothèse : que vous soyez PJ ou JA déguisé pour voir la réaction à ce type de discours en effet. On peut se marrer.

  4. Avatar de Campos Philippe
    Campos Philippe

    @vigneron
    Je vous vois amateur de F.Nietzsche :
    Suggestion : Nietzsche par G. Deleuze au PUF.
    Cela vous évitera les élucubrations les plus banales et les plus sottes comme celles citées longuement dans votre post.
    J’irais à vous conseiller aussi de vous attacher à lire C.Rosset mais c’est peut-être trop en demander.

    1. Avatar de S.L.
      S.L.

      Tout à fait d’accord. La philosophie de Nietszche ne se résume pas à la loi du plus fort. Les « maîtres » du monde d’aujourd’hui ne seraient encore que des esclaves à ses yeux, ce sont des hommes du ressentiment. Un véritable maître, au sens Nietszchéen ne cherche pas le pouvoir, il possède le pouvoir. N’avez-vous jamais rencontré des personnes qui, par un charisme qui ne résulte pas d’un calcul, vous inspire un profond respect? Il ne cherche pas à être suivi ou obéit, il assume pleinement son être. Le maître Nietszchéen n’est pas encore né, il l’appelait de ses voeux. Restent les esclaves qui se prennent pour des maîtres.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Nietzsche est mort. Et c’est tant mieux.

    3. Avatar de pirr
      pirr

      Etrangement ceux qui en appellent à nietzsche ne l’ont surement jamais lu. C’est pareil avec foucault, deleuze ou darwin. Nulle part ils espèrent une retour de l’homme à son animalité. Dans la vision nietzschéenne , il y a une inversion des valeurs mais il ne prone pas l’immoralité. Il propose une éthique et a juste une approche subjective de la morale. Une morale qui n’est pas absolutiste. Prenons darwin par exemple. Certes l’homme est un animal. Mais un animal capable d’empathie. Il y a une rupture évidente entre le regne du biologique et l’homme. Nietzsche critiquait peut etre certains aspects de l’homme de culture qui se croyant supérieure à la nature , ou a l’animal en rejetant ses propres instincts au nom de croyance aveugle mais ca ne veut pas dire qu’il voyait en l’homme uniquement un simple appareil végétatif ou un cerveau reptilien incapable de la moindre abstraction , de transcender le vivant, de rever, de créer,et de concevoir . C’est juste qu’il considérait la culture non pas comme une fin mais comme un moyen.Et il ne voyait pas une simple distinction entre nature et culture, mais une lutte en l’homme de la culture avec sa nature. Il en est de meme de la science, de la morale et de Dieu qui ne sont pas des absolues mais des projections de notre esprit. Mais il ne fuat pas s’en tenir à ses propos. Il faut aller a udela sinon c’est inutile.
      Ainsi la croyance d’ou qu’elles viennent ne doit pas rendre aveugle sinon l’intellect est en rupture avec une partie de réalité qui est l’affect, un affect qui est un lien avec la réalité des sens.
      nietzsche ne reprochait pas aux religieux d’etre croyant mais de ne pas etre suffisamment en accord avec leurs idées quand il s’agit d’agir selon sa propre volonté. Un homme libre ne considere pas qu’il faut nier ses instincts mais qu’il faut les controler. Et pour cela il y a l’esprit. Il existe des instincts négatifs (les pulsions) et les instincts supérieurs selon un principe vitaliste. Des instincts supérieurs qui font de certains peuples, une race d’exception avec des valeurs hautes, ou de certains hommes, des maitres en puissance et non des décadents ou de simples jouisseurs qui ne pensent qu’a leurs petits plaisirs de l’instant.
      Je précise que nietzsche est un romantique, qu’il n’y a pas chez lui l’envie de croire qu’un nouveau monde ou un meilleur des mondes est possible.Il est antimoderne et contre révolutionnaire, il n’ y a pas chez lui une volonté de transformer le monde puisqu’il faut accepter le monde telle qu’il est et pas telle qu’il devrait être. c’est a dire il ne faut pas prendre ses désirs pour des réalités. Il se contente alors de contempler avec orgueil la beauté du monde , meme ce qu’il y a de plus monstreuxu et de peu réjouissant. Et il faut bien reconnaitre qu’il a une profonde détestation de l’humanité pour ce qu’elle est devenu. Au fond il est encré dans le passé parce que selon lui lavenir se conjugue dans le présent toujours au passé par une forme de désillusion permanente. Si bien qu’on doit comprendre que si le destin est une tragédie. en bon pessimiste , il pense que l’homme est profondément nihiliste. Espèrer le retour de la bete ne signifie pas souhaiter un retour au regne animal.c’est purement symbolique, cest presque une parabole mais il arrive a la conclusion que l’homme au lieu de vivre ne fait que se regarder lui meme , il se condamne il se détester lui même en cherchant a vaincre les démons qui sommeillent en lui. Autrement dit il pense que la nature de l’homme n’est pas d’etre généreuse mais ce qui fait l’homme c’est son appétit pour la liberté et la volonté est telle qu’il est pret a tout pour y arriver meme au pire.
      Une remarque cependant
      Je trouve qu’il est un pietre vulgarisateur et qu’il a été échoué dans ce qu’il avait entrepris en ayant trop d’ambition ou alors il a menti comme tant d’artiste et de philosophe.
      il s’est exprimé sous forme d’aphorisme or ce n’est pas la meilleur facon d etre coherent avec ses idées. il est peut etre cohérent ave lui meme mais il oublie le lecteur.
      alors ca devient la confusion totale ou du blabla . On ne sait plus comment traduire ou interpreter sa pensée.
      il a fait du style. Le style c’est bien mais la clareté et le sens des mots c’est mieux quand on exprime des idées.
      Il n’a aucun recul avec l’histoire. Il est incapable de faire sa propre critique. Il le fait mais difficilement. On a l’impression d’entendre un gourou qui est chef de secte et qui est incapable de la moindre remise en question.
      Il rejette la dialectique, cest un choix donc il défend une these mais on se demande s’il y croit vraiment ou s’il veut se convaincre.
      Résultat il est un auteur cité souvent en référence sur les forums anarchistes, paiens, nazis, fascistes, nationalistes, gauchistes, libéraux, communistes et meme chrétiens mais des qu’il faut etre plus serieux, dans les universités par exemple, sans une démarche claire, ces travaux philosophiques n’ont aucun valeur.
      Il est d ans la tradition des grands écrivains artistes de genies que sont voltaire montaigne montesquieu et tant d’autres mais hélas a lire c’est peut etre interessant mais a étudier c’est rébarbatif. quand il prétend lutter contre aristote , platon et kant, il faut un peu plus de rigueur intellectuel. ET ce que je fais ce n’est pas un reproche c’est un constat.

      1. Avatar de renou
        renou

        Vous l’avez lu vous et ça ce n’est pas un constat!…

  5. Avatar de Campos Philippe
    Campos Philippe

    @S.L.
    Je cite
    Il y aurait beaucoup à dire sur les rapports entre désir et société.
    fin de citation
    Jetez un oeil du côté M.Foucault : Histoire de la sexualité.
    J’ai trouvé plein d’enseignements la dedans sur ce sujet
    Sinon vous avez Deleuze et Guatari mais c’est plus difficiile (enfin pour moi)
    . Avec Félix Guattari, G.Deleuze crée le concept de déterritorialisation, menant une critique conjointe de la psychanalyse et du capitalisme.
    Je cite
    Il me semble donc que la seule manière de sortir de l’impasse vers laquelle nous nous dirigeons est de repenser l’être humain. Non pas une pensée abstraite, mais une pensée de perception et d’action,
    Fin de citation
    Si vous me permettez une autre suggestion, ce n’est peut-être pas l’être humain qu’il faut repenser mais l’existence de l’être plus simplement : c’est moins évident je vous l’accorde mais plus constructif.

    1. Avatar de S.L.
      S.L.

      Encore une fois totalement d’accord, j’en suis à la troisième lecture de l’Anti-Oedipe et Mille Plateaux et je n’ai pas encore finit d’en récolter toutes les richesses et toutes les implications. Seulement cette repensée doit s’accompagner d’une praxis qui, hélas, est difficilement réalisable dans les conditions actuelles.

  6. Avatar de set99
    set99

    Cette lettre est du charabia si on s’attache au sens des mots .

    « Refonder l’homme  » , ça veut dire le refabriquer . Difficile si on n’est pas Dieu le Père .

    « La rationalité, portée aux nues, et qui s’affirme le plus sûrement dans les affaires humaines à travers l’économie, nous exproprie d’une partie de notre humanité. »
    Faux , ça n’est pas la rationnalité , ça s’appelle du scientisme et c’est de l’obscurantisme qui vise à faire croire aux gens que tout est réductible , non pas à la raison mais aux mathématiques . Or des philosophes comme Kant ou des mathématiciens / logiciens comme Gödel dans les années 30 ont démontré que les mathématiques n’étaient PAS réductibles à la raison .( vous avez la démonstration de Kant qui prouve que les mathématiques ne sont pas des sciences pures et dépendent étroitement de la PERCEPTION sur le site de l’université conventionnelle , cours de Muglioni du 8 juin 2011 , http://www.univ-conventionnelle.com/kant/ )
    Si on veut se passer de la raison dans ses jugements et faire primer la partie animale en nous , on supprime par exemple les Cours de Justice et ont rétabli la Vendetta alors qui sont l’expression même de la vengeance personnelle et proportionnelle à notre RESSENTI de la souffrance causée .

    Ce que disent les sages et grands philosophes classiques du monde entier , c’est que l’Homme est constituée de différentes parties et que celles-ci ont une place donnée . Aucune de doit être éliminée mais chacune doit garder sa place . La partie « être vivant » en nous ne doit pas commander à la raison mais doit se mettre au service de la raison . C’est là sa place . Ce qui justifie la notion de sacrifice par exemple . Dans le sacrifice , notre raison nous dicte de faire taire nos instincts pour un cause jugée plus noble que la satisfaction de nos intérêts d’êtres vivants .

    Voici l’extrait de Kant comportant la démonstration que les mathématiques dépendent de notre expérience du monde et donc qu’elle ne sont PAS PURE LOGIQUE :
    « On est sans doute tenté de croire d’abord que cette proposition 7 + 5 = 12 est une proposition purement analytique qui résulte, suivant le principe de contradiction, du concept de la somme de 7 et de 5. Mais, quand on y regarde de plus près, on constate que le concept de la somme de 7 et de 5 ne contient rien de plus que la réunion de deux nombres en un seul, et qu’elle ne nous fait nullement concevoir quel est ce nombre unique qui contient ensemble les deux autres. Le concept de douze n’est point du tout pensé par cela seul que je pense cette réunion de cinq et de sept, et j’aurais beau analyser mon concept d’une telle somme possible, je n’y trouverais pas le nombre douze. Il faut que je dépasse ces concepts, en ayant recours à l’intuition qui correspond à l’un des deux, par exemple à celle des cinq doigts de la main, ou (comme l’enseigne Segner en son arithmétique), à celle de cinq points, et que j’ajoute ainsi peu à peu au concept de sept les cinq unités données dans l’intuition. En effet, je prends d’abord le nombre 7 et, en me servant pour le concept de 5 des doigts de ma main comme d’intuition, j’ajoute peu à peu au nombre 7, à l’aide de cette image, les unités que j’avais d’abord réunies pour former le nombre 5, et j’en vois résulter le nombre 12. Dans le concept d’une somme = 7 + 5, j’ai bien reconnu que 7 devait être ajouté à 5, mais non pas que cette somme était égale à 12. La proposition arithmétique est donc toujours synthétique. C’est ce que l’on verra plus clairement encore en prenant des nombres quelque peu plus grands ; il devient alors évident que, de quelque manière que nous tournions et retournions nos concepts, nous ne saurions jamais trouver la somme sans recourir à l’intuition et par la seule analyse de ces concepts. « Critique de la raison pure, Introduction, V – B 15 sq. Trad. Barni.

    1. Avatar de Campos Philippe
      Campos Philippe

      Je cite
      « Refonder l’homme » , ça veut dire le refabriquer . Difficile si on n’est pas Dieu le Père .
      Fin de citation
      Bon c’est toujours une bonne idée d’éviter de citer les habitants des arrière-mondes. On peut en faire bien d’avantage à notre niveau en tout cas beaucoup plus que vous ne pensez parce que nous sommes tout simplement les seuls à pouvoir le faire.
      et
      Je cite
      Critique de la raison pure
      Fin de citation
      M. Kant s’est surtout proposé, pour ce que j’en ai retenu, de justement critiquer la raison pure pour continuer à croire à l’existence de Dieu, de la réalité du libre arbitre qui soutient la morale qu’il propose, etc. Avec La Critique de la raison pure vous faites passer n’importe quoi et vous lui donnez en plus la sanctification de Kant : que du bonheur.
      Le plus drôle, ce sont ces remarques sur les arguments d’autorités : il en a balancé quelques uns.
      Kant a renversé le monde du 18ème siècle en faisant que Dieu était à l’image de l’homme et pas le contraire comme penser auparavant et pour ça au moins c’est remarquable car ça a mené directement au raccourcissement du roi Louis XVI.
      Cf. Travaux de L.Ferry
      Donc, par le fait que Dieu est à votre image, vous pouvez refonder l’Homme sans retenue ni angoisse.

    2. Avatar de renou
      renou

      Kant a cinq doigts par main. Très juste.

  7. Avatar de nicole
    nicole

    Je ne partage pas entièrement la proposition que vous faites.Il me semble au contraire que ce sera grâce à une prise de conscience que  » l’homme » sortira de l’impasse.Parler d’ un retour d’une part de  » l’animalité » qui est en nous???J’ai un peu de mal à saisir ce que vous entendez par là! Perception et action???Pourquoi ne serait ce pas plutôt  » penser et agir!

  8. Avatar de Jmemeledetout

    Beaucoup aimé cette lettre. Ca me rappelle un tout petit livre, lu il y a fort longtemps : « Le Papalagui ». Il reflétait le regard d’un indigène de Papouasie sur notre société occidentale. C’était très drôle et aussi édifiant.

  9. Avatar de pirr
    pirr

    les deleuze, les foucault, onfray, hédoniste et cie ne sont pas la solution aux problemes ils sont le probleme ou disons ils font partie du probleme. La preuve, beaucoup cite ces penseurs en exemple , il développe leurs idées mais ne proposent rien. Est ce que c’est aveu? Bien evidemment ce sont des modernes ils sont tout autant responsables que ceux qu’ils critiquent mais ils ont cru a leur utopie au nom du progrés. Malheureusement une nouvelle page se tourne, je dis malheureusement parce qu’on n’arretera jamais la machine. Je trouve que un peu imbécile ou pire dangereux de renvoyer l’homme a son animalité. Déja ca ne sert à rien ca a été dit l’homme est un animal. Mais en tant qu’individu d’instinct sauf que ce qui fait l’homme, c’est sa raison son histoire et ses actes. On ne peut réduire l’homme a ses instincts en occulant une partie de la réalité: le fait culturel. L’homme descend du singe mais encore faut il ne pas y retourner.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      @ pirr
      vous simplifiez
      On parle du risque d’excès de rationalité, plus exactement de confiance dans un ensemble de processus de rationalité que nous pensons faire système.
      C’est dans la mesure où cette étiquette « rationalité » justifie (« TINA-ise ») le discours qui s’en suit qu’on parle d’excès, pas parce qu’une la rationalité (celle de la raison raisonnannte) aurait un défaut en soi.
      C’est dans la prise sur le réel ET le rendu vers le réel, que la boucle ne se fait pas.
      Il ne me semble pas étonnant dès lors, de retrouver en première ligne des « théories du relationnel » :
      (B. Stiegler / Simondon : métastabilité, et source anthropologique comme Leroi-Gourhan : Le geste et la Parole)
      (Rifkin (Civilization of Empathy) / Damasio (l’Erreur de descartes) / Neurones miroirs)
      Elles visent à bien requalifier les « problèmes » comme « propriétés émergentes » d’une description qui ne les contient pas du tout de manière évidente (comme la simple lecture d’un ADN , ou la liste des protéines qui en sortent ne permet pas d’imaginer la cellule, encore moins le crapaud). D’où un saut toujours un peu délicat , comme la notion de « (dé)sublimation » récupérée de la psychanlayse pour Steigler (le lien « désublimation –> pulsion » devient grosso modo équivalent à une « brisure de symétrie », apparition d’une propriété parmi deux qui s’équilibraient, et pas la bonne dans le cas d’espèce). Jeremy Rifkin noie son poisson sous des feux nourris, je n’ai pas encore repéré le point faible, mais la construction n’est pas très forte appelant à l’analogie quelque fois de façon superficielle, sans regarder ce qu’on met dans le sac.
      (Généreux dans La Grande régression — les liens qui libèrent).
      Je soupçonne aussi le « conatus » spinozien, que Lordon aime à mettre en prose, de se rattacher à un principe d’émergence.
      Et même pour le débat sur Nietzsche, et le « chef » super charismatique blabla, cela me semble simplement un maximum possible de l’empathie, en tant que qualité couplée à d’autres dans le dvlpt humain, donc forme de « maitrise » et de charisme mêlée.

      IL y a des gens (hommes et femmes) que j’admire en raison du mix d’intelligence et de capacité à vous regarder et vous dire les mots justes pour vous convaincre, avec une efficacité redoutable (que PJ se rassure, je ne l’y compte pas). Juste ou convaincant, du coup, il faut faire gaffe pour voir si ça coincide (et ma pente est de me faire avoir par manque de sens critique).
      Exemples qui vont dans ce sens pour moi : Caroline Fourest, Hubert Védrine (aucun à 100%). Ces gens peuvent en arriver à jouer de leur empathie/facilité relationnelle en s’abusant sans doute aussi eux-mêmes, tellement cette facilité et leur route intellectuelle ont fini par s’entrelacer, qui comme journaliste-essayiste, qui comme diplomate (deux métiers de tchatche). Je pense ainsi qu’assez sincèrement, ils ne comprennent pas les procès qui peuvent leur être faits par des gens qui se veulent rationnels (ou idéologues et y arrivent) et sont pointilleux, comme Bilger qui a voulu maladroitement épingler Fourest l’autre jour(déjà épinglée par Boniface, …pas lu), ou les attaques en grand nombre dont Védrine est l’objet parce qu’il est dans le moule d’une certaine mondialisation. Mais en vis à vis sur un plateau, il est dur de trouver la faiblesse de raisonnement en direct.

      mmm

      1. Avatar de pirr
        pirr

        Je vois pas trop le rapport avec mon message. Vuos parlez de vous surement la troisieme personne mais moi quand je dialogue j’essaie au moins de répondre au message auquel je me refere ou alors toute discussion devient impossible.
        Je ne sais pas ce que veut dire un exces de rationnalité et qui peut juger ce qui est plusi raisonnable et l’est moins. Ce que je vois ce sont encore des modernes qui continue et qui persiste encore a croire qu’ils ont raison et que la raison est le seul seuil indépassable. Il ne pourrait en être autrement.
        Et moi je constate seulement l’échec de leur démarche et ils ne veulent pas reconnaitre quils ont échoué
        vous pouvez vous renvoyer les responsabilités, critiquer et ranger les mauvais ou les bons modernes. en disant que ce qui est condamnable ce n’est pas la raison mais l’exces de raison, ce n’est pas le progres, mais le semblant de progres. ce n’est pas la science mais le mauvais usage de la science, ce n’est pas la consommation mais la surconsommation
        Mais jen reviens toujours aux memes. On a des gens qui au lieu de remettre en doute leurs convictions, et assumer leurs responsabilités n’assument pas leurs propres échecs alors qu’il avait essayer de transformer le monde a leur convenance. c’est pareil avec les communistes ou les écolos. Vous pouvez les trouver sympathique cest votre droit car cela vous fait plaisir à les entendre. Mais on est dans le déni de réalité. cest peut etre la faute au média et la démocratie qui poussent a etre démagogique. ils promettent un meilleur des mondes avec des eoliennes mais c’est stritement impossible. ce monde n’existe pas. ce monde c’est le retour au moyen age. et vous imaginez vous hulot dufflot cohn bendit vedrine déclarez aux francais qu’il faut moins de croissance donc plus de chomage, plus de précarité? cest impossible cest contraire a leur dogme humaniste et a la notion meme de progres qui leur est chere.
        Fourest qui combatte l’obscurantisme religieux ne fait pas exception a la regle.

        sinon quand je cite un auteur par exemple, je le mets en perspective et je fais référence a ses idées mais ce n’est pas seulement un argument d’autorité.

    2. Avatar de kercoz
      kercoz

      @Pirr
      Il ne faudrait pas se tromper . Comme tous les animaux sociaux , l’homme est « naturellement culturel » . C’est d’ailleurs là le problème : croire que cette « nature » culturelle puisse etre malléable a volonté . Les « civilisations » sont des essais de la nature sur une espece « spécialisée dans la non spécialisation » . Il me semble que ces essais soient des echecs puisqu’elles boostent l’entropie et dénaturent l’homme en le sortant de sa chaine trophique .Timiota a raison qd il ramène le problème au relationnel . L’individu n’a qu’un besoin : etre reconnu (face) et pour etre reconnu , il faut etre connu , donc vivre en petit groupes .

      1. Avatar de pirr
        pirr

        il y a sans doute des communautés ou des sociétés animales. mais pour autant ca ne fait pas des animaux des êtres de culture. Ils sont simplement capables d’apprentissage et ils ont un langage.

        Sinon je n’aime pas du tout votre manière de penser. Vous mélangez volontairement le sens des mots. Par exemple ecrire que l’homme est naturellement culturel cest essayer de berner le lecteur. le concept de nature qu’on oppose a culture n’a absolument rien a voir avec l’adverbe naturellement qui exprime une évidence. Ensuite il faut éviter les oxymoron, ou les adjectifs qui ne signifient pas grand chose. : nature culturel. On parle de nature humaine, ou la nature est l’origine ou son devenir, ce qui donne naissance à l’homme ou ce qui est dans son essence.
        De toute facon on ne sait pas de quoi vous parlez si ce n’est que vous renvoyez tout a la nature et l’homme a l’animal. c’est du réductionnisme ou alors de la non pensée.Vous voulez prouver quoi? nous vendre votre société idéale qui reposent sur les relations humaines? et puis? la relation est un fait? qu’en dire de plus?
        je me mefie de ce concept d’individus. ca n’a jamais été démontré en fait si cest démontré vulgairement et scientifique si on isole un membre du groupe
        on fait de l’experience, on l’extraie donc de la société dans lequel il vit.ensuite on verifie s’il bouge. Bref si on le coupe de la réalités et de son environnement. En fait c’est une manière de parler dans le vide en renvoyant a une réalité qui n’existe pas.et puis je n’aime pas cette études comportementalistes, cette philosophie existentialiste avec discours sociologique franchement démago avec la promesse d’un nouveau genre humain. On ne construit pas uen société avec du vide. Et on ne change pas l’homme avec des ragots. Désolé.

    3. Avatar de Antoine
      Antoine

      PIRR,

      Votre billet, pour moi, reflète bien les conséquences du rationalisme: au final, même si la chose est pensée avec pertinence, même si cela peut avoir une incidence sur la vie de tout le monde, le penseur ne fait que tirer la couverture vers lui. « Reconnaissance » pour Kercoz et Timiota, recherche de domination pour ce qui me concerne.

  10. Avatar de Le Joker

    Ouf, a voir le titre dans mon lecteur de rss, j’ai cru un instant que n’ayant pas installé open office vous fûtes piraté dans votre wifi et reçu la fameuse lettre de la loi dopi

  11. Avatar de jérôme
    jérôme

    @ Monsieur Wielgus,

    Bonsoir,

    Vôtre texte m’émeut au plus haut point.

    Merci, beaucoup.

    A vous lire, sourire

  12. Avatar de zébu
    zébu

    Désolé, je ne sais pas où poster ceci :
    http://clesnes.blog.lemonde.fr/2011/06/12/palestine-la-mise-en-garde-saoudienne-a-obama/#xtor=RSS-3208

    Il semblerait que l’accord sécurité contre pétrole entre l’Arabie Saoudite et les US, qui tient depuis 65 ans, ait du plomb dans l’aile.
    L’AS ne perçoit guère l’action US comme très sécurisante pour elle (abandons d’anciens alliés comme Ben ALli et Moubarak, ‘faiblesse’ face à l’Iran et au chiisme, révolutions arabes, …).
    Et les US ne peuvent que constater la faiblesse de l’AS quant à sa capacité à influer sur l’OPEP pour ouvrir les vannes du pétrole (opposition récente d’un majorité de pays, 7 sur 12, qui ne s’était pas vu depuis 30 ans).

    En fait, apparemment, la ‘rupture’ existe depuis 2009, date de la proposition du plan de paix de l’AS pour la Palestine, torpillée par l’attaque de Gaza par Israël, sans que les US n’aient soutenu un tant soit peu le dit plan.
    Le Hamas et l’Autorité palestinienne se sont réconciliés, sous l’égide de l’AS (en fait, des services saoudiens) et l’AS entend bien soutenir la proposition à l’ONU de la création unilatérale de la Palestine à l’automne 2011.
    Il y a fort à parier néanmoins que la reconnaissance de la Palestine, comme souvent, ne soit qu’une monnaie d’échange entre les US et l’AS, pour que les premiers reconsidèrent le pacte sécurité-pétrole, dans un sens plus ‘actif’, sachant que le peak-oil est déjà bien entamé.

    En interne, il semblerait surtout que la ‘jeune génération’ saoudienne cherche, au contraire de la génération actuelle, vieillissante et usée, à se choisir un destin propre, en dehors d’une aile américaine qu’il jugent de moins en moins protectrice dans la région, face au ‘danger chiite’ : intervention à Bahrein, négociation au Yémen, Palestine, élargissement à la Jordanie et au Maroc (royautés), …
    https://mecanoblog.wordpress.com/tag/turki-al-faycal/

    L’interventionnisme saoudien sort largement de la politique pétrolière traditionnelle actuellement.
    Il semblerait donc que le cadre actuel, tel que nous le connaissons depuis plus de 60 ans (post 1945), connaisse une mutation profonde : fin ou transformation du pacte sécurité-pétrole saoudien-US et reconnaissance de la Palestine, comme le fut Israël en 1947.

    A moins que tout ceci ne soit qu’un immense marchandage, il faut donc s’attendre à l’automne 2011 à un bouleversement géopolitique majeur.
    Et je me demande si la déclaration de la candidature pour le poste de directeur du FMI de l’ex président de la banque centrale israélienne, parfait connaisseur du FMI et de la doxa libérale, appuyé par les américains, ne serait pas le contre-point du monde ‘d’avant’ pour contrer les transformations du monde ‘en cours’ ou ‘à venir’ …

    1. Avatar de hema
      hema

      @Zebu
      Merci de nous ramener dans le monde réel, ce qui précède est dans l’ensemble largement trop fumeux pour moi.

      1. Avatar de Thomas

        Pareil.

        En lisant cet échange, je me disait que si les intervenants avaient passé la journée qui précède à bosser ensemble ( Faire du bois, porter des trucs, construire quelque chose) La dicussion serait devenue bien plus accessible et moins fumeuse…

  13. Avatar de André YenagnaL
    André YenagnaL

    J’admire votre faculté à tous pour bavarder et déblatérer (sens non péjoratif) autour de ce courriel en haut de page auquel je n’ai rien compris. On dirait un texte résultant d’un générateur de phrases automatique assez sophistiqué sur lequel quelques propositions toutes faites auraient été manuellement ajoutées. Mais sans doute ai-je raté l’essence du sens profond du fin fond du message. Je ne dis pas qu’il n’en ait pas, je dis seulement que je n’en ai rien compris. C’est souvent ainsi: une sorte d’incapacité pathologique à capter la teneur de ces courts textes prétendant expliquer ce qu’est l’Homme et ses comportements, et simultanément ce qu’il devrait faire pour changer son état… ou « le mal qui le ronge ». J’en conclus donc que l’Homme est un fromage rongé.

    Je ne regrette néanmoins pas du tout le survol de ce topic : ca part dans tous les sens – un vrai foutoir ! – comme de bien entendu ; mais parsemé de quelques messages lumineux par-ci par-là, qui font chaud au coeur. J’ai bien aimé le courrier de Roger Wielgus par ex.

    1. Avatar de Duchesne
      Duchesne

      André YenagnaL

      Je vous signale que le verbe déblatérer présente un aspect péjoratif excluant toute acception favorable ou positive. En reprochant à vos collègues de « déblatérer (sens non péjoratif) », c’est vous-même qui déblatérez.

      1. Avatar de hema
        hema

        @Duschesne
        On peut dire de André qu’il dézingue parfois (mais pas toujours), de manière un peu « faux-cul » dans ce cas précis, mais à mon sens , on ne peut pas dire qu’il déblatère.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        @Duchesne

        Si si mon Canard, ce peut étre entendu dans un sens autee que tout à fait péjoratif,comme le premier sens donné au verbe par le Wiktionnaire :

        déblatérer /de.bla.te.ʁe/ intransitif 1er groupe (conjugaison)
        Parler fort, longtemps et avec violence ou véhémence contre -(Plus rare) sur – quelqu’un ou quelque chose.
        …vous déblatérez contre le positif du siècle qui s’empresse d’unir l’argent à l’argent. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)

        Et dictionnaire de l’académie 1935 :

        DÉBLATÉRER
        v. intr.

        Parler longtemps et avec violence contre quelqu’un. Il a passé deux heures à déblatérer contre moi. Il est familier.

        C’est donc bien plutôt vous qui déblatéreriez, court ici certes mais néanmoins…

      3. Avatar de André YenagnaL
        André YenagnaL

        Bah, c’est comme vous voulez.
        Les propositions telles que « les aspects péjoratifs excluant toute acception +X ou +Y » ça me passe un peu par-dessus les épaules.
        Bizarrement, car le rapport est très indirect mais nul ne contrôle les idéations émergentes, votre objection académicienne me fait revenir en mémoire ces sensations que j’ai eues par le passé, des sensations d’avoir plus appris sur l’humain et sur moi-même en me liant d’amitié avec de merveilleuses personnes souffrant de trisomie 21, que respectivement par mes rares contacts avec de doctes professeurs de philo ou d’anthropologie, de sociologie, et patata.

        Je n’explique pas ce « curieux » phénomène, je ne fais que le relater brièvement.

    2. Avatar de hema
      hema

      @Andre
      Merci pour le tuyau , sans vous j’aurais loupé Roger Wielgus, et ça aurait été dommage.

      1. Avatar de Duchesne
        Duchesne

        Vigneron,

        Les définitions que vous êtes allé chercher dans vos dictionnaires mettent précisément en avant l’aspect exclusivement péjoratif du verbe déblatérer, comme je l’avais moi-même souligné. Les exemples donnés sont ceux de personnes qui s’expriment soit à tort et à travers, soit avec une excitation hors de saison. Si vous voyez dans ces exemples autre chose que l’aspect purement péjoratif de ce verbe, c’est qu’il ne vous sert à rien d’appeler les dictionnaires à la rescousse.

        Au lieu de vous rendre ridicule en ouvrant des dicos en public, vous devriez vous en servir pour caler le frigo ou comme tabouret.

      2. Avatar de André YenagnaL
        André YenagnaL

        @Duchesne

        Une définition de verbe n’est pas inutile. Déblatérer, verbe intransitif : Parler avec virulence contre quelque chose ou quelqu’un

        Vous déblatérez donc, tout comme je déblatère, tout comme ils déblatèrent. Nous déblatérons tous dans ce forum de discussions (de déblatérations), ce n’est pas un délit mais une liberté fondamentale, et c’est mieux ainsi. Les déblatérateurs ne sont pas moins utiles dans une cantine scolaire ou un forum de discussions que les sages génies allant droit à l’essentiel… Ces derniers se remarquent par leur épais silence.
        Un forum de discussions sans déblatérations serait blanc immaculé.
        Remercions le ciel que le verbe déblatérer n’ait pas réellement de synonyme ni d’antonyme direct, et continuons à déblatérer sans trop de prétention ni complexes.

      3. Avatar de M
        M

        André,
        Les bébés trisomiques sont des boules d’énergie et d’affection …comme, c’est trés souvent associé à de graves cardiopathies – beaucoup de progrès, à ce sujet, maintenant – les soignants en ont connus qui avaient passé une année entière de leur vie en réanimation ; les soignants, désarmés, s’en *occupant beaucoup, ils faisaient des progrès considérables en peu de temps : (liens forts se tissant, sourires radieux ), et étaient trés éveillés : beaucoup plus que la moyenne . Mystère des affects .
        * présence familiale indispensable bien sûr.

      4. Avatar de André YenagnaL
        André YenagnaL

        M:

        Les bébés trisomiques sont des boules d’énergie et d’affection …

        Tout-à-fait.
        Et une fois adultes, en dépit de leur parfois sévères handicaps, ils sont souvent désarmants de bonté, de bienveillance en toute simplicité, d’humanité pour le formuler différemment. Des perles de vie…

  14. Avatar de nol
    nol

    Refonder l’homme, vaste programme…
    Que l’homme persiste à nier son « animalité » ( un grand silence tombe sur la conférence alter, et l’on sent que chacun profondément s’interroge, en « soi-même » …), passe encore. Mais qu’il dénie aux animaux leur « humanité », c’est cela qui est insupportable.

    1. Avatar de renou
      renou

      « Les animaux sont des êtres humains comme les autres » Stephanie de Monaco

  15. Avatar de JIEL
    JIEL

    « …Nous éprouvons en général de l’attirance pour la connaissance analytique, et nous découpons la réalité en plusieurs morceaux. Nous la disséquons et, en disséquant le réel, nous le tuons. Une fois notre analyse achevée, nous avons tué la réalité, et nous croyons avoir connaissance de cette réalité morte. Nous nous représentons cette réalité morte, après analyse, et nous prétendons la comprendre, mais ce que nous comprenons n’est pas la réalité en tant que telle mais un cadavre mutilé par notre intellect et nos sens. Nous refusons de voir que le résultat de cette dissection ne nous livre pas l’essence du réel, et lorsque nous prenons cette analyse pour seule base de compréhension, nous tombons inévitablement dans l’égarement, nous errons loin de la vérité. Parce qu’en suivant cette voie de façon unilatérale nous n’aboutirons jamais à la solution ultime du problème que pose le réel… »
    D.T. SUZUKI – Derniers écrits au bord du vide

  16. Avatar de S.L.
    S.L.

    Une petite précision: Il ne s’agit absolument pas d’un retour, qui impliquerait une forme de régression. Il s’agit davantage d’une recomposition, reprendre en compte cette part de nous-mêmes que l’on croyait pouvoir dépasser, dissoudre dans la raison. Ce n’est pas plus un abandon de la raison, bien au contraire. Il s’agit de la remettre à sa place. Qu’on songe à l’invention de l’horloge et la division abstraite du temps. L’organisation de nos sociétés modernes tend à faire de l’homme une machine, à cycle constant sans prendre en considération ce qui se passe en dehors de cette abstraction. L’économie rationalise toute l’activité humaine et c’est cette rationalisation que je trouve dangereuse. Je dois produire et consommer chaque jour au moins autant que la veille, quel que soit mon état physique ou psychologique, que je sois déprimé ou fatigué, voilà l’idéal « machinique ». Contrôler à tout prix les imprévus, anticiper et pour cela, rationaliser même ce qui ne peut pas l’être.

  17. Avatar de Duchesne
    Duchesne

    S . L.,

    Vous insistez à trois reprises sur « l’animalité » de l’Homme en omettant de préciser la définition que vous attribuez à ce vaste concept. Ce que je crois néanmoins percevoir à travers le ton relativement pessimiste de votre lettre, c’est que dans l’état actuel de son évolution l’animal humain ne laisse rien augurer de très reluisant pour l’avenir de l’humanité.

    J’imagine donc volontiers que votre conception ne se borne pas à l‘énumération des fonctions biologiques de l’animal humain, fonctions inhérentes à nos appareils digestif et reproducteur et communes aux mammifères, constat de pure évidence qui peut à la rigueur intéresser un Desmond Morris s’étonnant de découvrir, cent cinquante ans après Darwin, des attributs et des attitudes d’animaux chez ses contemporains.

    Le fait que votre lettre retienne l’attention d’un économiste constitue néanmoins un indice qui devrait permettre, sinon de remonter jusqu’à la définition souhaitée, du moins de la cerner de plus près. Voyons dans ce cas ce qu’il y a de spécifique et d’inéluctable dans notre condition qui pourrait déterminer, depuis l’origine, les modes de répartition des richesses et d’organisation de nos sociétés.

    Dans le règne animal, si l’on en croit Konrad Lorenz, une espèce ne doit sa survie qu’à une sélection rigoureuse de ses spécimens les plus aptes à transmettre à leur progéniture les caractères qui assureront sa prospérité. Les mâles dominants sont non seulement les mieux lotis en masse musculaire, ce sont aussi ceux que la nature a particulièrement dotés des caractères qui assureront pleinement croissance et santé à leur descendance. Leur aptitude à l’« agression », identifiable à leur comportement dominateur et conquérant, garantirait non seulement la protection quotidienne de la collectivité, mais également la sauvegarde et la pérennité de l’espèce.

    Quelques millions d’années après le premier homo erectus, si l’organigramme s’est quelque peu sophistiqué, on en retrouve le même schéma hiérarchique dans nos sociétés, où ce sont toujours les plus forts qui dominent et occupent royalement le sommet de la pyramide.

    Le corps à corps archaïque a été remplacé par un moyen plus commode, l’argent, signe extérieur de domination et de pouvoir, apanage aussi visible et reconnaissable que la masse musculaire d’autrefois. Mais la course vers le sommet de la horde reste universelle et la compétition est toujours de mise au sein de la même espèce.

    On observe néanmoins que l’espèce a évolué : d’une part, l’homme est devenu un loup pour l’homme, sa communauté se composant le plus souvent d’exploiteurs et d’exploités ; d’autre part l’âpreté au gain a pris, dans son mode agressif, les aspects et les moyens les plus divers, au point d’affecter toutes les couches de la société. Bref, tout spécimen humain semble prêt à vendre son âme au diable pour parvenir.

    Si la compétition est plus évidente dans le comportement de ceux que le hasard de la naissance ou des circonstances a placés au-dessus du panier social, elle reste le lot commun de tous les individus sociaux. Dans les couches inférieures ou défavorisées, elle se manifeste par exemple dans les files d’attente qui se pressent aux bureaux du loto et de l’euromillion, où chaque joueur, rêvant de notabilité et de reconnaissance sociale, de richesse et de possessions, se porte volontiers candidat à une « trahison de classe ».

    Vu sous ce jour déterministe, le comportement agressif et compétiteur de l’animal humain, vérifiable dans l’ensemble de son espèce, ne peut incliner l’homme de bonne volonté rêvant de lendemains meilleurs qu’au pessimisme et au désespoir.

    1. Avatar de S.L.
      S.L.

      Vous oubliez que pour Lorentz, l’agressivité est surtout présente chez les animaux possédant un territoire. On pourrait, à la limite, étendre cette notion de territoire à celle de propriété privée. Peut-être que je me trompe, mais en regardant du côté de l’anthropologie, on peut trouver des sociétés où la propriété privée est réduite à son minimum, voir inexistante. Peut-être est-ce là aussi un moyen de réduire cette agressivité intra-spécifique. Si je n’ai rien à défendre, mon voisin me paraîtra peut-être moins menaçant.
      Mais il ne faut pas oublier que trop souvent on analyse la vie des hommes qui nous sont étrangers, que ce soit dans l’histoire ou dans l’anthropologie, en fonction de notre cadre de pensée. Nous donnons donc un sens à leurs actes qui ne correspond pas forcément au sens qu’ils leur donnaient.

      1. Avatar de Duchesne
        Duchesne

        il est évident que j’accorde au concept d’ »agression » défini par l’éthologue Lorenz une acception plus philosophique qu’anthropologique. J’avais le sentiment d’aller dans votre sens en déployant cette notion aux structures économique et politique qui fondent nos sociétés modernes. D’où mes allusions aux notions de « classes » et de « compétition » dans le processus d’acquisition du pouvoir et des biens matériels.

        Mais j’attends toujours de votre part une définition précise de ce que vous entendiez par « animalité ».

        Concernant l’écueil ethnocentrique qui caractériserait nos analyses de toute forme de société autre qu’occidentale, je vous rappelle que le structuraliste Claude Lévi-Strauss y a depuis longtemps mis bon ordre, et ce dès la fin des années 40.

    2. Avatar de kercoz
      kercoz

      Il vous faudrait mieux relire Lorenz . Apres « L’agression » , « l’ humain ds le fleuve du vivant »….. L’agressivité intra-spécifique de lorenz …est inhibée pour que l’espece se socialise . Comme c’est un instinct , il est inaliénable (du moins ds le temps historique) …L’espece arrive a l’inhiber pour pouvoir se socialiser (peut etre en valorisant des secrétions comme la séroténine ) . Une fois socialisé , l’animal réutilise l’agressivité affaiblie pour se hierarchiser et structurer le groupe (dominant /dominé) . et preserve l’agression intacte pour s’opposer aux groupes voisins comme l’individu s’opposait aux autres individus …qd les groupes arrivent a se structurer , nous sommes ds un ùmodèle fractal .
      Le « territoire  » a tres longtemps structuré et limité la taille du groupe ….Ce qui explique que l’affect ne peux se mettren place que sur des groupes suffisemment restreints ….

      Pour moi , l’agressivité et son contraire est source de toute chose ds nos groupes . C’est comme une énergie ou une image de l’entropie . Le sourire est un découvrement des dents qui a l’origine fut un signal agressif ….

  18. Avatar de Fab
    Fab

    S.L.,

    Vous arrivez à un excellent moment (plus tôt ne m’aurait pas déplu !), et je me réjouis que Paul ait choisi de publier votre lettre : enfin le constat qu’une autre voie à explorer non seulement existe, mais surtout est incontournable, mieux, indispensable.

    Oui, nous « avons assimilé la conscience à la raison », par facilité : la raison permet de masquer notre refus d’affronter nos peurs existentielles, notre refus de prendre conscience. Elle permet de choisir notre soumission volontaire (à un seigneur, un pharaon, une église, des militaires, la tyrannie de l’échange monétisé, de la société marchande, etc.) en apportant une justification à la solution de facilité : c’est le défaut notamment des analyses, propres à chaque science, et dont la norme, la grille de lecture n’est pas évolutive. Et dans le cas de l’homme, les effets sont désastreux : la conscience ne peut tout simplement pas évoluer librement.

    Oui il faut « repenser l’être humain », comme on repense une science, ou une religion, une croyance. Et pour ça j’ai rédigé mon propre bulletin de candidature. Je le reprends vite fait ici, sans lien pour ne pas avoir affaire à la modération :

    La prise de conscience nécessite (c’est évident) du temps de cerveau disponible :

    1. Semaine des quatre jeudis : deux jours de travail salarié (en monnaie, le Banchay : Bancor de PSdJ, s’il veut bien) imposé ; quartier-libre le reste du temps.

    Ceux qui veulent utiliser leur quartier-libre pour se soumettre à l’échange monétisé le peuvent, mais alors :

    2. Travail salarié := taxe sur la consommation.

    Le travail sera long :

    3. Éducation : Connais-toi toi-même. (« L’objectif de toute éducation devrait être de projeter chacun dans l’aventure d’une vie à découvrir, à orienter, à construire. », Albert Jacquard)

    Cela fait, il découle :

    4. Je serai président à vie d’une démocratie directe.

    « La crise que nous traversons n’est pas plus économique qu’elle n’est morale ou des valeurs. Il me semble que ses racines sont bien plus profondes que cela. » : « Ce n’est pas une crise économique, c’est beaucoup plus : la façon de vivre les uns avec les autres est remise en question. » (AJ). Pour cela « il me semble [également] nécessaire de refonder l’homme ».

    Bien à vous et au plaisir de vous lire.

    1. Avatar de Michel Lambotte

      Salut Fab
      C’est bien beau la semaine des quatres jeudis, mais comment je fais si tous les projets que j’ai en tête me demande plus qu’un temps plein?

      1. Avatar de hema
        hema

        @Michel
        Gâcheur, va !

      2. Avatar de Michel Lambotte

        @hema
        Mheùû non, j’ai simplement besoin de la semaine des sept jeudis..

      3. Avatar de Fab
        Fab

        Michel,

        Les deux jours de travail salarié imposé(s) permettent à la fois de satisfaire ses propres besoins (nourriture, logement) et les besoins sociaux (sécurité, santé, éducation, etc.) : il y aura du travail pour tous, donc moins de pertes de la richesse créée pour subvenir aux besoins de ce qui n’en ont pas (actuellement). Libre à chacun ensuite de se mettre sur le marché de l’emploi – c’est l’employeur qui cherche un employé, faut-il le rappeler – tout en sachant que plus son travail salarié en monnaie (en Banchay ?) sera destructeur de l’environnement (le sien ou celui de tout autre être vivant sur la Planète), plus le rapport salaire/temps de travail fourni sera petit (point 2. Travail salarié := taxe sur la consommation : les « problèmes écologiques » qui sont en fait des « réalités environnementales » sont pris(es) en compte à la base, ce qui semble être la moindre des choses : même les cochons sont propres par nature). Cela dit, si l’homme se réinvente suffisamment pour faire diminuer ce temps de travail imposé je ne voterai pas contre !

        Mais la liberté est à double-sens : je n’accepte pas de subir la tyrannie de l’échange monétisé, aussi je ne souhaite pas par ma cosmogonie imposer quoique ce soit à l’autre : s’il décide de limiter son champ d’échanges possibles au salariat davantage que deux jours, qu’il puisse le faire ! Ça ne me pose aucun problème, à condition encore une fois qu’il laisse les lieux au moins dans le même état qu’il les aura trouvés.

        Cela dit, je suis certain que votre projet intéresse, et intéressera encore davantage, beaucoup de gens qui s’empresseront de venir le partager dès qu’ils se seront réapproprié (cinq septième de …) leur temps de vie.

        C’est un pas (je l’espère) vers un changement de civilisation : la société de consommation dégagerait, la tyrannie de l’échange monétisé, du salariat, de la société marchande, aussi ; et l’idée fondamentale en comparaison des propositions avancées par Pierre-Paul&Co (en tout cas eux ne le disent pas haut et clair) est que le capitalisme (et pas seulement l’économique) – la soumission volontaire (à un seigneur, une église, un pharaon, le tyran qu’est devenu l’échange monétisé, des militaires…) – disparaîtrait également : la place serait libre pour la démocratie (directe), ce qui n’empêcherait nullement (au contraire, à mon sens) le développement des techniques et savoirs qu’on ne conçoit aujourd’hui que comme dépendants de la consommation, ce que vous faites pour illustration de l’à-venir.

        Merci et bonne journée à vous et à hema

        À Léon Werth.

        Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne. J’ai une excuse sérieuse : cette grande personne est le meilleur ami que j’ai au monde. J’ai une autre excuse : cette grande personne peut tout comprendre, même les livres pour enfants. J’ai une troisième excuse : cette grande personne habite la France où elle a faim et froid. Elle a besoin d’être consolée. Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne. Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. (Mais peu d’entre elles s’en souviennent.) Je corrige donc ma dédicace :

        À Léon Werth
        quand il était petit garçon.

        (Le Petit Prince)

      4. Avatar de jérôme
        jérôme

        @ Michel Lambotte,

        Alors
        On sur-vit
        Le temps, un parti
        Pris au sérieux

        Politique du rire et facultés

        Vitamine à carotte
        Lâche ta canne
        Pour danser

        Formes drôles pour drôle d’hommes

        Noir Désir – L’homme pressé
        http://www.youtube.com/watch?v=J8Z549GKkeM
        Pfff…lol
        Yeah!!

        Salut Fafa, clin d’oeil
        Je ça-vais bien qu’on est tous très bots-beaux!
        Faut c’qui faux?
        yoooooooooo…………….
        Retournez moi les moulins du Don qui chiotte pas
        En grand vous m’aime, ouaiiiche ouaiiiche
        Hahaha la-phidanse
        Ce serait mieux des si-nés?

      5. Avatar de Michel Lambotte

        Merci Fab,
        Comment pouvoir intégrer vos propositions en commençant par les plus démunis qui en ont le plus besoin?

      6. Avatar de Fab
        Fab

        Michel,

        L’argent ne fait pas le bonheur des pôvres
        Ce qui est la moindre des chôses
        Convenons-en

        (Misère)

        La première et nécessaire étape est d’en parler, de mettre le débat en avant. De toute manière – Paul s’en est rendu compte – on ne peut pas aller sans la masse : ce n’est pas les « dirigeants » qu’il faut convaincre, mais le peuple – les individus-, qu’il intègre que « les dirigeants » c’est lui, qu’il soit démuni ou pas. Les « dirigeants » eux, ne font que faire tourner l’usine à gaz : c’est leur rôle, le peuple s’est déchargé de ses responsabilités sur eux.

        Que ce soit une proposition de deux jours de travail imposé(s) par semaine, d’un revenu minimum d’existence, d’une interdiction des paris sur les fluctuations des prix, d’une constitution pour l’économie, d’une monnaie d’option ( ?), d’un tirage au sort de nos porte-paroles, etc. : tant que le peuple (enfants, adultes et vieux (cons inclus)) ne se sera pas approprié la réflexion, il n’y a aucune chance de prise de conscience, donc aucune chance de sortir du capitalisme, de la soumission volontaire.

        Pendant qu’on construit la démocratie on n’est pas obligé de consommer, donc de produire, donc de salarier, donc de se soumettre à la tyrannie de l’échange monétisé qui soutient la société marchande. La seule possibilité qui reste en éliminant toutes formes de soumission volontaire (à un seigneur, un pharaon, une église, la tyrannie de l’échange monétisé, des militaires, etc.) est la prise de conscience : non seulement ça occupe, mais ça permet en même temps de construire la démocratie ! Que demande le peuple ?

        « Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et conformes à l’intérêt général : la crainte de tout ce qui est individuel. On se rend maintenant très bien compte, à l’aspect du travail – c’est-à-dire de ce dur labeur du matin au soir – que c’est là la meilleure police, qu’elle tient chacun en bride et qu’elle s’entend vigoureusement à entraver le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires, et la soustrait à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l’amour et à la haine, il place toujours devant les yeux un but minime et accorde des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société, où l’on travaille sans cesse durement, jouira d’une plus grande sécurité : et c’est la sécurité que l’on adore maintenant comme divinité suprême. »
        (Friedrich NIETZSCHE (c’est pas de ma faute !) : Aurore)

        La méditation est l’art majeur de l’être humain. (Jiddu Krishnamurti)

      7. Avatar de Lambotte Michel

        Ce que vous proposez, je le poursuis depuis 30 ans.
        Je ne savais pas mettre des mots dessus, vous le faites à ma place.
        Je vous propose de continuer notre dialogue ici
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=25245#comment-193109
        A vos propositions, j’ajouterai volontier le développement de la prosommation et l’open source technologique.
        D’ailleurs, je pense qu’il faudrait réaliser un inventaire de tout ce qui peut construire l’avenir.
        A demain

      8. Avatar de Fab
        Fab

        Michel,

        Sûr que je vais continuer le dialogue ! Et j’espère que nous serons (de plus en plus) nombreux.

        Mais là, maintenant, je reprends mon souffle : le temps d’encadrer votre message tellement je le trouve réconfortant, et je reviens !

        Merci, et au plaisir donc.

  19. Avatar de Duchesne
    Duchesne

    S.L.,

    En ramenant la notion de territoire à celle de propriété privée, vous en ôtez ce qui en fait la spécificité : son étendue terrestre, ses limites géographiques et les liens organiques et solidaires soudant ses habitants entre eux .

    C’est par conséquent la nation qui tient lieu et place aujourd’hui du territoire originel, c’est-à-dire une propriété collective, non la propriété privée. Et c’est le sentiment collectif d’appartenance qui définit le territoire, non le sens individuel de propriété.

    La chaîne alimentaire dans le règne animal dessine un entrelacs apparent de territoires qui s’équilibre harmonieusement quand l’enjeu principal, la satisfaction du besoin de subsistance. est atteint. Chez l’animal humain, les conflits qui peuvent éclater entre territoires ont également des causes économiques. S’ils dégénèrent parfois en manifestations de nationalisme apparent, la quête reste identique : recherche de ressources nutritives quand celles du territoire n’y pourvoient plus, et recherche de ressources énergétiques.

    1. Avatar de S.L.
      S.L.

      Il existe également un territoire à caractère privé: mon logement, mon jardin, mon corps. C’est effectivement en déprivatisant le territoire que l’on peut avancer.

    2. Avatar de S.L.
      S.L.

      Par animalité, j’entends ce qui n’entre pas dans le cadre du « proprement humain », la conscience, la raison. J’entends ce qui agit en l’homme: pulsions, besoins, instincts, on pourrait leur donner bien des noms. C’est le désir qui agit en l’homme, la raison étant un outil. Si je désire me confronter à tout le monde, je mettrais au point un monde de compétition, rationalisé. Au contraire, si je désire la sécurité, je mettrais au point une utopie qui va dans ce sens. Ce qui agit est en dehors de la conscience. La conscience peut être vue comme une surface dont la forme est modifiée par les pressions extérieurs, le monde, et les pressions intérieurs, le désir. La conscience, en tant que telle, ne peut pas gouverner, ne peut rien produire. Seul le désir est production. Voilà pourquoi toutes les sociétés traditionnelles codent le désir, pour lui faire prendre une certaine direction, certains objets.

      1. Avatar de André YenagnaL
        André YenagnaL

        S.L.
        « Par animalité, j’entends ce qui n’entre pas dans le cadre du « proprement humain », la conscience, la raison. »

        D’autres intervenants l’ont déjà proposé par d’autres termes, mais je réitère mon chagrin de lire encore et encore ce genre de propos sur ce qui serait le propre de l’humain….
        « Conscience et raison » dites-vous ? Mais comment saurions-nous si les gorilles et dauphins n’ont pas de conscience ni de raison ? Ce sans même fournir un minimum d’explication ou de redéfinition de ces termes ? Allons bon ! Quel homocentrisme, indigne du XXIe s.!

        Pour ma part – et nul ne vous oblige à vous y plier -, je préfère l’humilité que la prudence scientifique et rigueur permettent aux affirmations lapidaires. Et je préfère proposer que les différences entre ces deux autres mammifères cités et notre espèce sont plus de « degré [*] que de substance », parmi les nombreuses homologies que nous partageons, c-à-dire quasiment tout cm3 de notre organisme. Incluant donc tout sous-produit cérébral. Mais celles-ci (ces différences) n’excluent nullement des traces de « transmission culturelle ou proto-cult. » chez quelques autres espèces; et encore moins l’absence de « culture_ » au sens ethnocentrique où nous l’entendons généralement; ni n’excluent encore moins la « conscience » (résultat entre autres de cognition) chez les autres espèces mammifères ou vertébrées. Disons plutôt tous ces organismes avec nodule cérébral + plasticité cérébrale et individuation forgée par les aléas environnementaux, sociaux ou contingents… Ce sur un patron héréditaire prévu pour intégrer cette souplesse de construction, bien entendu.

        [*] par degré, j’entends ici non pas une idée de progrès, mais des chemin phylogéniques/évolutifs différents entre diverses lignées, dont bien entendu les sous-productions émergentes, culturelles, qui caractérisent en quelque sorte notre espèce… de par leur importance prise dans notre quotidien et notre construction.

      2. Avatar de André YenagnaL
        André YenagnaL

        @ S.L.

        La conscience peut être vue comme une surface dont la forme est modifiée par les pressions extérieurs, le monde, et les pressions intérieurs, le désir. La conscience, en tant que telle, ne peut pas gouverner, ne peut rien produire. Seul le désir est production.

        Cette « définition » de la conscience, on peut sans problème aucun la valider pour discuter de la problématique que vous exposez. Je l’accepte avec plaisir et bien volontiers.
        Mais dans ce cas d’acceptation de votre synthèse du mot « conscience », nous sommes alors quelques dizaines de milliers d’espèces animales – au bas mot – à avoir une « conscience ». Diverse et différemment modulée interpopulations, interespèces et interindividus, certes.
        Ce n’est pas moi qui irait contre cette idée de partager des process cérébraux similaires entre espèces apparentées..

  20. Avatar de Cavalier Ponzi
    Cavalier Ponzi

    Au courrier dans la boite mais en plus concret: Encore plus de libéralisme et moins de social pour la France!

    RECOMMANDE que la France s’attache, au cours de la période 2011-2012, à:
    (1) se conformer à la recommandation d’un effort budgétaire annuel moyen supérieur à
    1 % du PIB sur la période 2010-2013 et mettre rigoureusement en œuvre les mesures
    permettant de corriger le déficit excessif en 2013 au plus tard; préciser les mesures
    nécessaires à cette fin et utiliser toute recette exceptionnelle pour accélérer la
    réduction du déficit et de la dette; poursuivre l’examen de la viabilité du système de
    retraite et prendre des mesures supplémentaires si nécessaire.
    (2) dans le respect des pratiques nationales de consultation des partenaires sociaux,
    redoubler d’efforts pour lutter contre la segmentation du marché du travail en révisant
    certaines dispositions de la législation sur la protection de l’emploi; veiller à ce que
    toute adaptation du salaire minimum favorise la création d’emplois, notamment pour
    les jeunes et les personnes peu qualifiées.
    (3) encourager l’accès à la formation afin de contribuer au maintien en activité des
    travailleurs plus âgés et créer des incitations pour favoriser le retour à l’emploi;
    intensifier les politiques actives d’emploi et instaurer des mesures visant à améliorer
    l’organisation, le processus de décision et les procédures du service public d’emploi
    pour renforcer l’offre de services et le soutien individualisé destinés aux personnes
    exposées au risque de chômage de longue durée.
    (4) accroître l’efficacité du système fiscal, notamment en déplaçant la charge fiscale du
    travail vers l’environnement et la consommation, et en mettant en œuvre la réduction
    prévue du nombre et du coût des exonérations fiscales et sociales (y compris les
    «niches fiscales»).
    (5) prendre des mesures supplémentaires pour supprimer les restrictions injustifiées dans
    les secteurs et professions réglementés, notamment dans le secteur des services et du
    commerce de détail.

    http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/recommendations_2011/csr_france_fr.pdf

    Vous noterez dans le (1) « et utiliser toute recette exceptionnelle pour accélérer la
    réduction du déficit et de la dette »

    1. Avatar de hema
      hema

      Moi j’aime bien celle-là.

      accroître l’efficacité du système fiscal, notamment en déplaçant la charge fiscale du
      travail vers l’environnement et la consommation

      Et le capital , on a pas le droit si on veut ???, c’est quoi la sanction ???

  21. Avatar de Duchesne
    Duchesne

    S.L.,

    L’individu vient au monde en tant qu’être désirant. Il y va de l’intégrité de son être, face à l’adversité du monde environnant : l’appétence est le propre du vivant. S’en trouver privé conduit à la perte de soi, au suicide. Toute vie est donc désir, toute collectivité signifie agrégat de désirs, tantôt convergents, tantôt antagonistes.

    Les élans d’entraide et de solidarité, les sentiments de compassion, de pitié et d’abnégation sont-ils alors de l’ordre du rationnel et du culturel, ou ne sont-ils pas plutôt la simple traduction de pulsions égotistes rencontrant leur intérêt dans l’oubli momentané de soi et le soutien de l’autre ?

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      @Saturnin

      Voili voilou… Ya du boulot je vois. Heureusement que vous passez pas votre bac philo jeudi. Commencez peut-être par Aristote… Bon courage. Pour le moment c’est du niveau cinquième votre questionnement, amha.

      1. Avatar de Duchesne
        Duchesne

        Et si vous tentiez une réponse à ce « questionnement », comme vous dites ? Du niveau qui sera le vôtre. Mettez-y aussi de l’Aristote et des copiés-collés de votre Larousse illustré autant que vous voudrez.

        En attendant, si cela peut vous inspirer, j’ai troussé plus haut deux quatrains à votre intention. Comme je sais que vous êtes amateur de poésie, j’espère que vous les apprécierez et que vous en ferez profiter votre entourage.

      2. Avatar de karluss
        karluss

        Diogène vivait dans un tonneau, il roula jusqu’en terre d’Aquitaine… de diou !

    2. Avatar de idle
      idle

      Vous décrivez une idée altruiste inversée…Mais restant très frustrante, et très loin de l’objectif ambitieux d’un être amoureux de la vie et de l’estime de l’autre comme de lui-même…(°°ç°°)…C’est cassé le nez!

    3. Avatar de timiota
      timiota

      Il y a toute la prose de Rifkin sur étagère à ce sujet en ce moment (« une nouvelle conscience pour un monde en crise » en anglais « Civilization of Empathy ».

      A défaut d’être équilibré, c’est raisonnablement complet et donc recommandable à ce titre. Rifkin veut sauver le soldat « empathie », et y met toute l’artillerie (une 100aine de page sur le sujet, dont « comment tirer à vue sur l’utilitarisme, y compris sur Freud ») . Il cite diverses expériences de biologie qui ont démonté un à un les cas de figures imaginable (je fais le bien pour (i) ne pas avoir mal (ii) me faire plaisir à mon ego (iii) me faire bien voir, … etc.).

  22. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    En rééditant mon encouragement à réécouter la série des émissions de France Inter (  » Sur les épaules de Darwin » ) sur l’hérédité et l’évolution des espèces ( qui va bien au delà de Darwin et montre comment chaque réponse d’aujourd’hui ouvre un champs infini de nouveaux questionnements ) , je note aussi l’écho ( effrayant ?) à ce billet que constitue le sujet du moment sur le blog d’Attali Jacques . S’agira-t-il finalement de rationnaliser « humainement » l’animal ( en attendant le végétal ) , plutôt que de retrouver le fond animal dans l’humain ?

    http://blogs.lexpress.fr/attali/2011/06/12/humain-plus-quhumain/#comments

    1. Avatar de idle
      idle

      Merci pour le lien, en effet l’avenir semble effrayant d’après ce que je viens de lire chez J.Attali…Les recherches scientifiques semblent être au point pour nous mijoter un nouveau né tout à fait inédit…Bon courage les humains enfin ce qu’il en restera dans les 10 à 20 ans à venir et encore je suis optimiste.

  23. Avatar de Plouf!
    Plouf!

    Aucune sagesse ni liberté dans cette nature qui nous comble de bienfaits de connaissances et nous émerveille,
    mais un destin fait de domination et de sélection naturelle jusqu’à épuisement de ses ressources où l’être humain merveille des merveilles, sera tenu pour sa survie d’en passer par la pauvreté et l’empathie.

  24. Avatar de DidierF
    DidierF

    S. L,

    J’ai eu beaucoup de plaisir à vous lire. Vous proposez de « refonder l’homme », i.e. de réintroduire dans l’homme cette partie irrationnelle, pulsionnelle, incohérente, etc.. C’est un vaste projet auquel j’adhère avec plaisir. Vous suggérez de nous baser sur une pensée basée sur la perception et l’action. C’est une pensée difficile car réaliste.
    Vous offrez de sortir de l’homo economicus, de cet être parfaitement rationnel, de cet être qui impose sa volonté à tous en tout, de cet être sans contradictions, totalement tourné vers un progrès suicidaire et qui promet des lendemains qui chantent si tout le monde devient comme lui. Vous offrez de sortir des hypothèses imposées sur la nature humaine dont la principale me semble être celle que la rationalité permet de résoudre absolument tous les problèmes. Vous offrez une distance entre les constructions rationnelles rigoureuses et les humains. Il serait par exemple possible d’observer avec distance et humanité le monde financier. Je pense qu’il n’y survivrait pas dans sa forme actuelle.
    Selon la plupart des commentaires que j’ai lu, vous provoquez une réaction de rejet plus ou moins intense. Ma préférée est l’accusation de pessimisme faite contre vous. Ensuite viennent les moqueries que vous avez provoquées. J’estime que ces critiques et moqueries indiquent que vous avez touché une corde sensible, que vous avez touché juste, que vous êtes sur la question la plus intéressante jamais posée sur ce blog.
    Vous avez touché à la question « C’est quoi être humain ? ». Vous avez fait très fort et je vous en remercie.

    1. Avatar de pirr
      pirr

      Pourquoi caricaturer les idées de nietzsche? d’ailleurs si on veut une critique dyonisacale de l’homoeconomicus , autant citer julius evola qui était lui meme un adepte du penseur allemand ou spengler. Evidemment c’est pas aussi politiquement correct et soixante huitard que deleuze et cie. Pourtant la réalité cela ne se passe pas dans les bancs d’amphi.
      Julius évola dans sa critique de l’homme moderne explique qu’il faut en finir avec cette vision évolutionniste , utilitarisme qu’est le darwinisme qui postule que les premiers hominidés étaient des animaux ou de gros singes primtifs sans conscience et évidemment cela a donné quelques milliers d’années plus tard l’homme de cro magnon puis l’homme moderne dit civilisé. SL propose d’en finir avec l’occidental. Mais spengler a pourtant prophétisé la chute de l’occident alors il suffit d’attendre patiemment ce qui arrivera tot ou tard.
      nietzsche l’avait imaginé en son temps sous les traits du dernier homme. Ce qui doit tomber tombera.
      Vous parlez de rationnalité , je ne vois pas en quoi la rationnalité est un mal, si c’est un mal, c’est un mal pour un bien. Vous confondez avec le rationnalisme surement, celui des lumières qui est le culte du progrès et de la raison, et la modernité qui est la croyance que le bonheur est matériel .
      vous opposez ca a l’animalité. Quel concept fourre tout franchement.
      je ne vois pas pourquoi vous opposez raison et instincts alors que tous les philosophes pensent que l’homme est un animal et donc avec des instincs (relire aristote ou shoppenhauer) mais la ou le christianisme oppose la raison aux passions qui résultent de pulsions incontrolables, et qui sont l’objets de nos désirs s’opposant à toute notion de bien, de mal, de vérité, d’humanité et de liberté, comme il y a une dualité corps et chair en esprit, un spinoza considere que les passions sont indispensables à la raison qui, elle, ne suffit pas , car elle peut même devenir aliéanante, et ce qui nous libére de l’emprise de nos passions les plus basses ce sont des valeurs plus hautes de liberté de discipline, d’amour et de courage d’ou l’opposition passivité et activité, passion et action.
      Cependant ca ne veut pas dire que les passions sont un bien en soi et la raison un mal.Ils seraient faux de dire que les passions existent à l’état naturel alors que nous sommes des animaux sociaux et « c’est la société qui pervertit ».

      1. Avatar de S.L.
        S.L.

        C’est vous qui y voyez une opposition, il n’est pas question de détruire la raison et de glorifier la passion, il s’agit d’une recomposition. Si les philosophes y ont déjà pensé, qu’en est-il de la machine bureaucratique et de la machine économique qui rêvent de nous comme de simples rouages, tout autant machiniques?

      2. Avatar de pirr
        pirr

        les modernes pensaient changer l’homme et le rendre heureux au nom du progres : c’était la raison des lumières en lutte contre l’obscurantisme religieux. Ils avaient foi non plus en Dieu mais en l’homme, le citoyen devait se soumettre a la loi de létat et ne plus respecter l’autorité morale de léglise, on pensait des lors que la science remplacerait la religion. Tel était le pari des philosophe des lumières.Les êtres plus cultivés et instruits ne seraient plus seulement des sauvages primaires. Et les arts et la science aideraient les hommes à vivre heureux ou en tout cas mieux.

        Une fois que ces certitudes sont tombés , après tant de contradictions, de guerre, de soumission, de massacres et de désillusion, l’horizon s’est terriblement assombri , l’homme était devenu l’instrument des puissants et une machine au service de l’Etat et l’armée. Le progres n’était plus vraiment humain mais scientifique et technique. Il est devenu un culte. Celui de l’argent, du pouvoir, le bonheur c’était le confort personnel, matériel et les idées libérales ont commencé à prospérer au nom des libertés individuelles.Il fallait bien moraliser l’économie et reguler le marché.
        On a vu naitre les idéologies, le rationnalisme scientifique et le naturalisme. La connaissance était le nouveau Salut de l’homme moderne qui a vu disparaitre tous ses idéaux un a un. Ce qui marque le début de la post modernité qui donnera naissance a un nouveau genre humain. Il ne s’agissait plus de rever d’un autre monde, mais il faut en construire un autre en transformant le monde qui est le notre.

        L’homme n’etait plus seulement une machine, un instrument c’était un vulgaire bonobo classé chez les homo sapiens. Il ne suffisait plus d’ éduquer le peuple, exploiter mais il faut carrément apprivoiser les individus. L’homme devenait un moyen de changer le monde par la technique au nom de la Sainte Science.

        Vous y voyez le regne de la raison, moi je constate la fin du mythe du progrès et l’échec de la Raison. Les passions humaines nous poussent de manière anarchique à la consommation avec ce que cela entraine: gaspillage, pollution.
        On envisage une société idéale illusoire alors qu’on pense sur le court terme simplement dans l’espoir de créer un homme nouveau.
        Vous souhaitez un retour à l’animalité alors que ce retour a l’etat sauvage n’est pas à esperer mais a craindre car l’homme y serait contraint. Comme il l’est aujourdhui. C’est sur il est beau notre avenir. Un monde sans Dieu, sans morale, sans foi ni loi, si ce n’est la loi de la jungle, sans spiritualité. La fin de l’homme. La fin de l’histoire.Beurk vivement la fin.

    2. Avatar de DidierF
      DidierF

      pirr,

      Quste viens faire Nietzsche là dedans ? Si c’est la question « C’est quoi être humain ? » qui vous y a fait penser, je dois vous signaler qu’il existe des gens en dehors de cet écrivain remarquable.
      Pour l’homo economicus, je viens de remarquer qu’il est totalement rationnel. Je viens de remarquer qu’il est totalement à l’abri de toute morale et de toute religion. Je viens de remarquer qu’il est totalement antinomyique à toute discrimination. Je viens de remarquer qu’il est totalement en faveur de la liberté au sens du droit de faire tout ce que l’on veut. Je viens donc de remarquer que le silence assourdissant de la gauche face au marché est tout à fait naturel. La gauche n’a rien à lui opposer, mieux, elle l’a adopté. J’en suis choqué et outré.
      Pour le rationalisme, il y a la version totalement délirante qui est un désastre. Par exemple, je le vois comme une théorie dont les conséquences logiques sont appliquées indépendamment de toute contradiction avec la réalité. il y a une version tempérée. Vous y faites référence. Par quoi est-elle tempérée ? Si c’est seulement la raison, elle n’a aucun frein. Le Kampuchea démocratique de Pol Pot était d’une rationalité absolue. Il a tué sans faire la guerre le quart de la population du Cambodge. Il était rationnel. Comment tempérez vous la raison ?
      L’animalité humaine existe. Elle est là. Cela me suffit pour en soutenir la présence.

  25. Avatar de pirr
    pirr

    « Si c’est seulement la raison, elle n’a aucun frein. Le Kampuchea démocratique de Pol Pot était d’une rationalité absolue. Il a tué sans faire la guerre le quart de la population du Cambodge. Il était rationnel. Comment tempérez vous la raison ?
    L’animalité humaine existe. Elle est là. Cela me suffit pour en soutenir la présence. »

    Il y a bel lurette que les gens ne croient plus au mythe du bon sauvage. Et ce qui tempère la raison c’est la foi ou plutot le doute.

    1. Avatar de DidierF
      DidierF

      Pirr,

      Le problème est celui de la raison sans frein, celui de l’idée rationnelle appliquée sans limite. Le Kampuchea démocratique illustre ce problème. La loi normale en finance est une autre illustration de cette question. L’idée qu’une simulation informatique correspond à la réalité me gêne de la même manière. Le bon sauvage ne fait pas partie de mon paysage et les humains sont aussi des vertébrés, mammifères et primates.
      Vous donnez deux freins à la raison, la foi et ou le doute. Ils existent et sont imparfaits.

  26. Avatar de Ando
    Ando

    « Il me semble nécessaire de refonder l’homme ». Ce n’est pas une intention louable. Refonder l’homme c’est précisément créer la fondation, pour le coup, de la prochaine crise. L’homme (son concept) n’éprouve nul besoin d’être « refondu ». Il est, et c’est très suffisant, d’autant qu’il a à peine commencer d’explorer ce qu’il est. Il suffit que le cadre dans lequel l’homme vit son existence soit mieux aménagé.

    Il n’y a nulle « animalité » en l’homme. L’homme fait des choses que l’animal n’a jamais fait et ne fera sans doute jamais. De sept. 1941 à fin 1943 près de 1,6 millions de femmes et d’enfants sont massacrés, par fusillades, par les Einsaztgruppen en terriroire soviétique. Lors de la même période 628 villages biélorusses sont rasés, tous les habitants brûlés vifs par le Reich. Sous la botte de l’ »Etat indépendant de Croatie » de 1941 à 1945, sans doute 800.000 Serbes orthodoxes, femmes, vieillards, enfants, contraints de porter une étoile bleue sont massacrés à l’arme blanche (avec une prédilection pour le pal dans certains endroits), avec l’aide de franciscains oeuvrant à la hache, et avec la tendre indulgence du Vatican si chrétien. La cruauté est le propre du cérébral, jamais celui de l’animal.

    1. Avatar de pirr
      pirr

      il est . ou alors il n’est pas. Comme ca on a rien a changer : )

  27. Avatar de Pierrot du Québec
    Pierrot du Québec

    THE FULL MIND IS ALONE CLEAR (…)

  28. Avatar de trimar
    trimar

    AVE

    je m étonne que parmi tous les brillants philosophes s exprimant ci devant ,

    aucun n ait cité SRI AUROBINDO qui a dit tout cela au début du 20 eme s ,
    bien plus clairement .

  29. Avatar de zenblabla

    On peut difficilement divorcer de la raison.
    Tout juste pouvons-nous nous rendre en les motifs d’une raison supérieure.
    Et reste que le mieux est l’ennemi du bien.

    Pourtant, on peut divorcer d’un rôle, que la raison remise aux mœurs nous intime.
    La raison qui fait ou ferait caution, c’est un sujet de la morale.
    Pointent les valeurs sans contre-valeurs en argent…

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