Métro, mardi 28 octobre

C’est très rapide et très court, et il ne s’agit pas d’un article dans « Le Débat »…

Paul Jorion est Docteur en Sciences Sociales de l’Université Libre de Bruxelles. Il est diplômé en sociologie et en anthropologie sociale. Il est l’auteur de « La Crise, des subprimes au séisme financier planétaire », éd. Fayard

Les marchés mondiaux ont-ils touché le fond ?

Difficile à dire. Les hedge funds, les fonds spéculatifs, continuent de liquider leurs positions. On a épuisé les zones de clarté. On est aujourd’hui dans les zones d’opacité.

Qu’est-ce qui pourrait stopper l’hémorragie ?

Il faudrait une interruption des marchés pendant au moins une semaine. Il y a eu beaucoup de décisions qui ont été prises au cours des dernières semaines, sans que les décisionnaires n’aient manifestement toutes les informations nécessaires. Henry Paulson a improvisé quand il a fallu prendre une décision sur Lehman Brothers. Il serait donc très bénéfique de prendre des décisions à froid.

Il faudrait tout arrêter ?

Oui, car il y a des informations qui n’ont pas été comprises. On a mis beaucoup d’argent dans les banques, mais elles le réutilisent en faisant les mêmes erreurs, en mettant ces liquidités dans les dividendes ou à racheter leurs concurrentes moins chanceuses. Il faut vraiment remettre les choses à plat.

Le problème de liquidité des banques semblait résolu…

Pas encore. On ne sait rien sur la solvabilité des établissements financiers. Regardez l’assureur AIG. L’Etat fédéral a injecté 85 milliards. AIG en a réclamé 37 de plus. Et la semaine dernière, il a demandé une nouvelle rallonge sous prétexte qu’il avait mal fait ses calculs…

Qui doit imposer une « pause » mondiale ?

On a parlé d’un nouveau Bretton Woods. C’est effectivement au plus haut niveau que doivent être prises ces décisions. Il y a déjà des institutions internationales, comme le FMI ou le BRI. Mais elles n’ont pas fonctionné correctement au cours des 20 dernières années. Leur demander d’agir aujourd’hui prendrait trop de temps.

Qui peut agir, alors ?

Mr Sarkozy semble avoir pris la tête de la croisade contre la crise. Il est de plus en plus entendu aujourd’hui. Il a effectivement une carte à jouer.

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