Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je vous l’ai dit : je me suis mis à lire les textes « académiques » consacrés à la monnaie. Pourquoi si tard dans notre débat ? Parce que sur un sujet que je découvre je préfère réinventer la roue : je préfère réfléchir d’abord sur la question sans me préoccuper des conclusions auxquelles les autres sont parvenus. Une fois que mon opinion s’est constituée « à la dure », je m’inquiète de ce que les autres en pensent. Je ne publie pas d’articles ou de livres sur un sujet avant d’avoir atteint ce stade là bien entendu mais un blog c’est différent : on peut, comme je l’ai déjà dit, penser tout haut. Comme dans un terrarium où se trouvent des fourmis, on peut me voir creuser des galeries – et moi, grâce à vos commentaires, je peux vous voir creuser les vôtres.
Une bonne et une mauvaise nouvelle. Pour ne pas faillir à la tradition je commence par la mauvaise : ne comptons pas sur Grouchy, les renforts n’arriveront pas, ni pour un camp ni pour l’autre. Et la bonne nouvelle, qui est bien sûr l’envers de l’autre : 50 % au moins de ce qui s’est jamais dit d’intéressant sur la monnaie, l’a été et l’est aujourd’hui même sur ce blog. Je ne plaisante pas : les économistes se sont intéressés à la monnaie mais ont éviscéré la question en la vidant de sens grâce à des hypothèses simplificatrices – sans lesquelles ils considéraient que les problèmes annexes étaient tout simplement insolubles. Ainsi, la dimension temps peut selon eux être ignorée ou – et ce qui revient au même : l’avenir est parfaitement connaissable, soit de manière déterministe soit statistique, et il n’y a donc pas « au plan théorique » de différence entre une opération à terme ou au comptant, ni non plus donc entre du numéraire et une reconnaissance de dette, rien ne distingue du coup non plus propriété et possession. Je m’arrête là parce que la liste est longue mais vous m’avez compris : tout ce qui nous semble central à une compréhension du mécanisme de la monnaie a soigneusement été mis entre parenthèses par les économistes… pour rendre les problèmes solubles ! Ils ont ainsi accumulé au fil des ans des quantités énormes de « solutions » à des versions tellement simplifiées des problèmes que toute ressemblance avec un problème réel est alors entièrement fortuite.
Alors, à ceux d’entre vous qui ont dit à l’occasion que nous « n’avancions pas », « tournions en rond », etc. je vous le dis : c’était une illusion, nous avançons, à la machette peut–être, mais au sein-même de la jungle. Les « experts » n’ont encore jusqu’ici fait qu’étudier les cartes ou travaillé sur maquettes.
Je découvrirai peut–être encore – et je l’espère – des pépites, mais je n’y compte pas trop : non, les keynésiens n’ont pas raison parce que les monétaristes ont tort, il n’est pas vrai non plus que « tous les experts sur la monnaie savent très bien que… » : tous les experts sur la monnaie ne savent strictement rien !
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
85 réponses à “Le vrai débat sur la monnaie : un premier point”
Merci Paul d’y revenir car tout est là!
La définition de la monnaie doit évoluer. La finance l’a dejà fait il y a longtemps, elle appelle celà « liquidités ». En voici la définition: »Valeurs ou espèces assimilables à des espèces, et toutes valeurs qui sont immédiatement convertissables en espèces pour leur montant nominal. »
La “liquidité” peut être définie comme une extraction de valeur à partir d’actif, valeur qui ne l’oublions pas dépend des circonstances du moment.
« La valeur n’est pas intrinsèque, elle n’est pas dans des choses. Elle est en nous ; elle est la façon dont l’homme réagit aux conditions de son environnement.”Ludwig von Mises.
Il ne faut donc plus parler de monnaie, mais de valeur!
Le problème des banques peut se résumer par le fait qu’elles doivent fournir de l’argent rapidement alors que le remboursement du prêt, lui sera lent.Les banques n’ayant pas assez de fonds propres, elles sont obligées d’emprunter. Or aujourd’hui les banques ont préféré un modèle d’emprunt direct des fonds de refinancement sur les marchés de capitaux.
Et voilà, nous y sommes! CDS, CDO et consorts!
Pour les banques le but est de dissocier le risque de crédit et la créance elle même par souci de gestion des fonds propres. Il s’agit ainsi pour les banques d’une réduction du volume de fonds propres dont le système a besoin pour absorber ce risque.
En conclusion la titrisation intimement liée aux progrès de l’information grâce aux communications à haut débit, complexe et sans contrôle à conduit à la catastrophe actuelle. J’ai parfois l’impression lorsque je lis les articles sur le blog de relire mes vieux cours de fac.Le fonctionnement des banques a profondément évolué!
Bonsoir,
Voici un post qui était adressé à « Bese » suite à un autre post ou j’exposais l’idée que toutes les monnaies y compris fiduciaires sont périssables, je ne l’avais finalement pas posté, je le post ici. j’y cite un article de la BCE sur la destruction de la monnaie fiducière, puis tente de développer l’idée que les banques commerciales créent bien la monnaie des crédits mais que cette opération correspond à une perte temporaire de liquidités.
« @bese
Les BCN peuvent aussi décider de supprimer des séries de billets
« Article 5
Retrait des billets en euros
Le retrait d’un type ou d’une série de billets en euros est régle-
menté par une décision du conseil des gouverneurs qui est
publiée au Journal officiel de l’Union européenne et par d’autres
médias aux fins d’information du public. Cette décision porte,
au moins, sur les points suivants:
– le type ou la série de billets en euros qui doit être retiré de
la circulation,
– la durée de la période prévue pour l’échange,
– la date à laquelle le type ou la série de billets en euros
perdra son cours légal, et
– le traitement des billets en euros présentés une fois que la
période de retrait a pris fin et/ou qu’ils ont perdu leur cours
légal. »
Dans tous les cas la création et destruction de la monnaie fiduciaire se fait dans les BCN.
Mais toute la monnaie, fiduciaire et scripturale utilisée par l’état, les entreprises et les particuliers, passe obligatoirement par la comptabilité des banques commerciales (je crois qu’il est possible d’échanger un billet usagé directement à la banque de France, mais dans ce cas l’opération est « blanche » au regard de la création monétaire).
L’achat de monnaie fiduciaire par une banques commerciale à sa BCN se fait par la même type d’opération (du St esprit 🙂 ) que la fabrication d’un nouveau crédit, une simple écriture comptable et électronique. La monnaie fiduciaire est payée en monnaie scripturale émise par un banque commerciale.
Je vous propose une tentative de « synthèse » (à critiquer, corriger, invalider…)
Lorsqu’un crédit est accordé, la banque commerciale ne réalise pas d’opération de recherche de liquidités au niveau, disons; quantique (pour faire plaisir à Paul Jorion), par exemple, dans les comptes de ses clients; elle ne fixe pas que le crédit de M. A provient des DAV de Mme B pour 50%, M. C pour 10%, et l’entreprise D pour 40%.
Pour une raison simple, les DAV sont très volatiles; si l’entreprise D fait faillite que Mme B change de banque et que M. A à retiré la totalité de son crédit, les comptes de la banque deviendraient déficitaire sur cette opération. Cette gestion serait inutilement compliquée.
(la monnaie « électronique » me semble tbien comparable à la lumière, division en quantas dont la longueur d’onde représente la valeur, à déplacement quasi instantanée, et surtout transformation (transsubstantiation (non capernautique ici !)) continue énergie/matière comme point d’interaction monnaie/économie selon la fameuse équation de M. Albert…)
Si les crédits font l’objet d’une double inscription comptable (actif-passif) les dépôts suivent la même règle, pour la banque un dépôt représente des actifs liquides, mais aussi une dette. C’est, en fait, un crédit accordé à la banque par un établissement ou un particulier, non financier. La banque peut l’utiliser mais elle a l’obligation de le rendre, de même que le crédit de M. A représente des liquidités temporairement envolées, inutilisables pour elle et que ce bon M. A devra rendre lui aussi.
Comme toute entreprise une banque à l’obligation d’équilibrer ses comptes, si elle manque de liquidité parce que des déposants les ont « trop » retirés ou qu’elle affiche de lourdes pertes sur des marchés financiers, ou que ses créditeurs ne sont plus suffisamment solvables, elle fait comme tout le monde; elle emprunte. Aux autres banques ou à sa BCN.
Pour provoquer un déséquilibre des comptes de trésorerie de la banque commerciale la BCN lui impose de « geler » une partie des liquidités provenant des dépôts (les fameuses réserves fractionnaires). Les BCN s’assurent ainsi de pouvoir retirer de la liquidité du marché monétaire interbancaire (et du système économique par contre-coup) il leur suffit de relever leurs taux de réserves. Les banques commerciales sont alors obligées d’emprunter plus de monnaie (scripturale BC) à leur BCN.
Pour corser le tout, et s’assurer de pouvoir assécher ou étendre le crédit et donc la masse monétaire en circulation dans l’économie, les BCN fixent un taux directeur pour leur « bonne » monnaie dont elles font crédit aux banques commerciales. Si les taux directeurs augmentent les banques commerciales vont répercuter (au moins en partie) cette hausse sur les taux de crédit, et donc limiter la demande. Les réserves obligatoires sont bien sur rémunérées (au taux directeur).
En conclusion;
Toute monnaie est périssable, fiduciaire, scripturale BCN, scripturale Banque commerciale.
Toute la monnaie présente dans l’économie passe par la comptabilité des banques commerciales.
Les banques commerciales créent la monnaie des crédits par une simple écriture comptable et électronique, cette opération correspond cependant à une « sortie » de liquidités.
Une banques commerciale comme toute entreprise doit équilibrer ses comptes, un manque de solvabilité et c’est la faillite… »
Je le répète, ce site m’a fait beaucoup avancer dans ma compréhension des mécanismes de création monétaire.
Il est certes important que chacun prenne la mesure du fonctionnement de ce système qui est l’outil des échanges de valeur dans notre société.
Néanmoins, je reste sur l’idée que penser un système monétaire en dehors d’une vision globale de l’économie mène à une impasse. La monnaie, le crédit sont le fuel de l’économie réelle.
On constate à l’analyse des causes de la crise actuelle (en passant Arte a produit un documentaire fort intéressant à ce sujet :http://www.youtube.com/watch?v=BjaYhUda_3k), que c’est l’amplification toujours croissante des bulles financières qui a donné l’illusion que nos économies pouvaient se passer de régulation périodique. Or, des entreprises non rentables ne peuvent pas siphonner sans évaluation ed vitam eternam… Soit qu’on décide par réflexion et décision de payer ou non pour cette déperdition d’énergie ou on laisse les marchés se réguler.
Bref, c’est la créativité sans limites des banquiers et des marchés financiers qui nous a conduit à l’illusion que l’économie de marché allaient bien. Partout le jeu de créer de la valeur et d’utiliser le crédit pour faire tourner l’économie a été favorisé sans véritablement une instance pour régler le jeu. La FED serait beaucoup responsable de cette diffusion du crédit facile en Amérique.
Il est clair que cette spéculation a besoin d’être mieux comprise pour être mieux contrôlée. La SEC américaine fait les manchettes justement, car elle n’a pas fait son travail dans l’affaire Madoff. J’entends des voix parler des multiples Madoff à venir… A ce jeu du crédit sans limite, nous avons tous péché en un sens et fermé les yeux. Enfin, dans mon cas, j’ai utilisé du crédit pour lancer mes petites affaires en me disant que c’était vraiment irresponsable de la part des banques de nous pousser à l’endettement sans aucun contrôle. On pouvait d’un simple clic sur le net étendre son crédit. Je n’avais aucune base en finance pour juger de mes décisions. En même temps, c’était là pour expérimenter, on nous encourageait à le faire. Achetez maintenant, payez plus tard… Je me suis dégagé de ces chaînes très aisément l’an dernier par une faillite personnelle. Ça n’avait aucun sens de sentir l’égorgement des dettes… Mais je ne crois pas avoir été le seul… encore moins le dernier… Je commence juste à comprendre pourquoi nous avons tant eu de propositions de crédit dans les dernières années. Je crois que des organismes majeurs comme la Fed américaine sont principalement responsables de cette situation. Les spécialistes de la finance avait à mesurer il me semble leurs actes parce que le simple citoyen n’est vraiment pas en mesure de comprendre ce qui se passe. Il y a un bilan majeur à faire là. On peut mettre sur le compte de l’erreur ou de l’enthousiasme ces attitudes. Il y avait bien une limite à se mettre la tête dans le sable. Les amis de Bush en auront bien profité, il faut croire… Pourtant, ils y en avaient pour nous prévenir, des gens qui voyaient clairs dans toute cette folie.
Nous nous dirigeons peut-être vers une simplicité involontaire (voir l’exposé de cette analyse intéressante: http://www.lesaffaires.tv/video-5533-Dix-predictions-faites-le-1er-janvier-2000). Fini la récré!
La question se pose donc de savoir si c’est la banque qui dans son principe est mal faite ou si c’est dans l’application des principes de multiplication du crédit sans borne que le problème se crée.
Enfin, tant qu’à disséminer du crédit à tout va sans contrôle pourquoi ne pas financer prioritairement des domaines visant l’économie durable. La demande est toujours tributaire de la production qu’on nous vend pour faire tourner l’économie. Alors qu’à mon sens, une certaine réflexion s’impose dans le domaine de nos réels besoins afin qu’une demande plus sensée conditionne davantage la production.
L’économie de marché libre fait aussi donc à mon sens le besoin d’une réévaluation de ces principes de base. On ne peut pas soutenir une économie durable dans une économie qui est surtout une machine à gaspiller des ressources et à créer du prêt-à-jeter pour soutenir un vain plein emploi.
@ Paul
Il semble en effet qu’il y ait eu un excès de simplification. Si je me souviens bien, dans l’un des nombreux fils de discussion sur la monnaie, quelqu’un avait évoqué le parallèle avec « Flatland », un monde en 2 dimensions. Et c’est en effet là que pêchent la plupart des explications des « experts ». Leur vision est quasiment unidimensionnelle, alors qu’il faut une vision multidimensionnelle pour comprendre le fonctionnement de la monnaie, lequel ne se résume pas à un enchaînement « plat » et linéaire d’opérations, mais implique des flux parallèles (épaisseur et profondeur) et qui évoluent dans la durée.
Si je me rappelle bien, il a été dit sur un fil de discussion récent (je relate ce que j’ai compris et retenu) que le problème du mode de création monétaire, au final, fait apparaître un « volume de fortune » (virtuel? Non virtuel?) qui correspond à un embargo sur le temps du débiteur. C’est, je crois, un propos très juste et une situation (pénible) exacte du débiteur qui n’a plus de « temps » à lui. C’est une recherche d’appropriation du temps d’autrui, c’est une « démarche » fausse qui échoue nécessairement (période actuelle), mais en faisant souffrir tout le monde. En tout premier lieu les débiteurs, ils sont les plus nombreux, et ceux-ci sont aussi les plus nombreux, et de très loin, à produire les biens matériels vrais nécessaires à la vie de tous, d’où l’injustice monétaire patente.
*
Shiva dit : @ 18 décembre 2008 à 21:29
À titre de rappel ou d’information:
Dès que les billets ne sont plus échangeables, l’État, actionnaire unique de la Banque de France (émettrice de la monnaie fiduciaire inscrite au passif de son propre bilan), s’en saisit immédiatement. Cela s’appelle «le culot d’émission» (culot au sens de résidu et non de toupet !). Grâce à quoi les finances publiques ont pu récupérer l’équivalent de 400 millions d’euros lorsque le 500 francs «Pascal» est devenu inéchangeable le 28 février 2007. Et pour le budget 2008, Bercy a d’ores et déjà provisionné une «recette accidentelle» (sic) de 80 millions d’euros au titre de la fin de l’échange du 200 francs «Montesquieu». L’auteur de L’Esprit des lois risque de se retourner dans sa tombe.
Après le 30 novembre 2005, les billets de 50F « Quentin de La Tour » ne seront plus échangeables. Au 31 août 2005, 1,55 million de billets de ce type étaient encore en circulation. Huit autres billets en francs peuvent encore être échangés contre des euros jusqu’aux dates limites suivantes :
Date de fin d’échange/ Dénomination du billet / Nombre de billets en circulation :
28 février 2007 : 500 F Pascal, 3 millions
31 mars 2008 : 200 F Montesquieu, 4,3 millions
31 Janvier 2009 : 100 F Delacroix, 13,7 millions
17 février 2012 : 500 F Pierre et Marie Curie, 4,9 millions
17 février 2012 : 200 F Gustave Eiffel, 9,2 millions
17 février 2012 : 100 F Cézanne, 7 millions
17 février 2012 : 50 F Saint Exupery, 5,6 millions
17 février 2012 : 20 F Debussy, 5,9 millions.
Ces vieux billets peuvent être échangés contre des euros dans les caisses des succursales de la Banque de France et auprès de l’IEDOM (Institut d’Émission des Départements d’Outre-Mer).
(source Le Figaro et les Échos)
Si ces données sont exactes, on peut estimer ce que l’État peut « récupérer » comptablement grâce aux étourdis qui font un joli et stupide cadeau à l’État… Quelle gâchis!
Quand on pense tout haut avec ses pieds , on peut revenir sur terre .
Quelques pas sur le chemin
1/ Commerce , produit , marché :
Dans le négoce international l’acheteur de produits physiques déterminés a la garantie des banques intermédiaires , et le fournisseur délivre son produit et la liste de ses composants . En cas de tromperie embargo et retours sont possibles
Dans le négoce international de produits financiers , les banques « nationales » n’assurent que leurs ventes , sans intermédiaires , en ignorant leurs composants , pour le reste alea jacta est .
2/ Carrefour , crise , choix :
Le carrefour du développement de la mondialisation des crédits/dettes nous a mené à des contradictions majeures qui sont déniées allègrement .
Il est répété que des états doivent intervenir mais qu’ils sont en risque de faillite car ils ne peuvent garantir , eu égard à leur PIB , les volumes de dettes de leurs banques par ailleurs ouvertes à la planète et ses produits toxiques .
Et les dettes se propagent .
Quelle est la dimension cohérente et prioritaire aux mesures des évènements ? d’abord nationale ou d’abord terrienne ?
Comment reclassifier et réévaluer les différentes dettes ?
3/ Dedans , dehors , nie-nie :
Alors que veut-on , protectionnisme ou mondialisation ? Les états se sont précipités pour essayer de remettre en place leurs remparts de protection des veuves et des orphelins , mais ils n’ont plus suffisamment de « douanes » ?
Le FMI ou l’OMC , sans moyens ni idées , ne se précipitent pas à s’approcher de ces foyers d’incendie .
4/ Contrôle , régulation , valeurs détruites :
Madoff presque seul pouvait agir , apparemment la SEC gère 50 enquêtes avec 3500 personnes , 70 par petit Madoff en quelque sorte . Combien d’inspecteurs faudrait-il sur terre pour mille Madoff…
Certains craignent ou invoquent la guerre pour nettoyer les écuries d’Augias . Mais il n’y a plus besoin de guerre avec des bombes , la destruction de valeurs est en cours et revient au même résultat .
D’autres ont évoqué ici la destruction de métiers , de savoir , de cultures , de hiérarchies , de groupes , d’environnements .
Comment contrôler et freiner ces destructions ?
La folie de donner des coups de pied dans la ruche peut-elle cesser ?
Est-ce que les abeilles continueront à disparaître l’an prochain ? fin des espèces …
5/ Mégatonnes, milliards , vitesse de la lumière :
La « météo » des masses monétaires est trop aveugle sur les grandes masses errant dans les courants du haut débit .
Quel est le physicien de la monnaie qui va nous établir la carte des grands transferts ?
Concernant les vitesses et le temps , dans le n° de Challenge ou Paul Jorion a été entendu , on lit auusi le compte rendu de la visite de Nicole El Karoui chez les académiciens français , elle leur parlait des maths et de la crise. « Mais, madame , n’importe quel physicien sait que si l’on introduit deux échelles de temps très différentes dans un modèle, on crée une forte instabilité. Or vous nous avez expliqué que vos «quants» doivent réagir à la seconde près pour calculer le prix de ces fameux dérivés. Mais derrière tout cela, il y a l’économie réelle, qui, elle, n’évolue pas à ce rythme délirant. Ca ne peut pas marcher», s’exclame un physicien.
«Savez-vous qu’il y a 3000 milliards de capitaux qui circulent à cause des besoins de financement des systèmes de retraite ? Il fallait bien concevoir des mécanismes pour que ces capitaux circulent sans trop de risques», expose-t-elle. Fin de la conférence, Nicole El Karoui est applaudie. Elle ajoute : «Ils me reprochent toujours de vouloir expliquer le monde, mais je n’ai jamais eu cette prétention.»
6/ Pouvoir monétaire relatif et pouvoir monétaire absolu:
« Pouvoir monétaire :
Pouvoir auquel participe chacune des banques d’un pays donné , dès lors qu’elles ont réussi à faire admettre largement , sur le territoire national , leurs reconnaissances de dettes comme moyen de règlement , même lorsqu’elles ne sont plus remboursables en quoique ce soit d’autre .
Pouvoir monétaire relatif :
Ce pouvoir monétaire n’est que relatif tant que :
– d’une part , susbsistent des moyens de paiement sous forme de marchandises ( exemple: or ou argent )
– d’autre part , les instruments fiduciaires et les comptes bancaires créditeurs peuvent faire l’objet de demandes de conversion ou de remboursement en cette marchandise sur un cours préétabli .
Pouvoir monétaire absolu:
Le pouvoir monétaire devient absolu lorsque :
-d’une part , les reconnaissances de dette des banques de ce pays sont devenues les seuls moyens de règlement disponibles :
– d’autre part , les reconnaissances de dette des banques de ce pays ne sont plus remboursables en quoi que ce soit d’autre . »
» La Monnaie » » De la fiction à la réalité »
auteur : Fédération cfdt de la banque (octobre 1977)
7/ » Un politicien anglais du XIX° siècle disait qu’il y a plus d’hommes qui sont devenus fous en étudiant les problèmes monétaires qu’il n’y en a qui sont devenus fous par amour » Qui est-ce ?
En somme : secret d’état , secret défense , tabou , ne pas toucher , la monnaie ç’est affolant , ça rend fou , mad …
Le sujet de la monnaie risque de devenir de plus ne plus central à l’avenir j’ai l’impression, et le débat pourrait s’ouvrir à des aspects de plus en plus divers et récurrent de la monnaie.
En ce moment il y a de plus en plus d’articles au sujet de la FED, du Trésor américain, des bons du trésor, on parle aussi de plus en plus du quantitative easing sur fond de risque de déflation et plus tard de très forte inflation. Tout ceci n’est évidemment pas très clair car les différents analystes n’en sont qu’au balbutiement des analyses à ce sujet. On voit ici ou là que le bilan de la FED a gonflé énormément ces 4 dernier mois (multiplié par deux), et j’imagine que la dette américaine a dû ou va faire un bon énorme suite aux différents plans de recapitalisation, financement et stimulus économique. J’ai la nette impression qu’il se passe beaucoup de chose sur le front de la création monétaire, de la dette publique. Y aurait il un transfert de plus en plus net de la création monétaire, de la dette du privé vers le publique, des banques commerciales vers les banques centrales (institution bien privées et « indépendantes » qui servent néanmoins les ambitieux programmes économiques des pouvoirs politiques) voir diverses agences gouvernementales.
On remarque aussi de plus en plus de fluctuation des monnaie, le dollar qui avait perdu pas mal de valeur début 2007 notamment face à l’euro a repris du poil de la bête en quelques mois, mais on constate que en l’espace de quelques jours, quelques semaines tout au plus il a rapidement perdu beaucoup de terrain. Pas mal d’autres monnaie sont très malmenées de part le monde et sont dévaluées, s’effondrent.
Alors qu’est-ce qu’il se passe actuellement, que signifient et comment s’expliquent ces fortes fluctuations des monnaies ? Et vu la place centrale de l’économie américaine de part sa taille et surtout comme épicentre de la crise mondiale, qu’est-ce qu’il se trame actuellement entre le Trésor et la FED ?
Bonjour à tous
En référence aux propos de Gilles:
a) la déf..doit évoluer , … l’a fait il y a longtemps : il y a déjà un écart temporel : est donc que la définition doit encore changer ?
b) liquidité ( çà c’est une sous distinction temporelle des moyens de paiement, pas de la monnaie) = espèces assimilables à des espèces ( en français: billets de banques ou pièces de MONNAIE assimilables à des billets de banque ou à des pièces de MONNAIE = valeur immédiatement( le temps) convertissable pour son montant nominal qui selonce qui suit dépend des circonstances du moment ( le temps encore) mais encore n’est qu’une extraction d’actif ! Où est l’actif: en nous! c’est la façon dont nous réagissons aux circonstances et qui doit être immédiatement convertissable pour son montant nominal si j’ai bien suivi?
Après il est question d’argent….
Vous avez raison Paul, les experts ne savent rien ! une chatte n’y retrouverai pas ses petits! C’est sans doute pourquoi les chats ne se sont jamais donné la peine d’inventer la monnaie et que les chimpanzés bonobo n’échangent surtout que des caresses!
Cordiales salutations de valeur immédiatement échangeable pour leur montant nominal.
Suite
Je viens de trouver un excellent article sur l’affaire Madoff sur rue 89, écrit par un magistrat.
Il y est question ….. de liquidités, d’argent et de moyens de paiement certes mais plus encore des circuits empruntés!
A creuser… si possible!
salutations.
Je ne suis pas aussi rigoureux que vous, Paul, et ne sais, ni aller au bout de la réflexion « à la dure », ni relire tout ce qui a été écrit.
Les liens me viennent intuitivement entre ce que j’ai lu (avant) et ce que je lis dans le blog et j’écrit en pensant.
Quand je lis votre dernier billet sur la monnaie, je ne peux m’empêcher d’en revenir à Marx.
Vous dites que, selon les textes classiques : « l’avenir est parfaitement connaissable, soit de manière déterministe soit statistique, et il n’y a donc pas « au plan théorique » de différence entre une opération à terme ou au comptant, ni non plus donc entre du numéraire et une reconnaissance de dette, rien ne distingue du coup non plus propriété et possession. »
Je me suis alors posé la question suivante : que se passe-t-il si on clarifie ce qui se passe avec la monnaie et l’usage qu’on en fait ?
J’ai pensé alors au chapitre du Capital (je ne suis pas chez moi, je ne peux retrouver la référence, mais c’est essentiellement le livre 1) où Marx nous parle du laboratoire secret de la production. L’économie capitaliste, selon lui, tend à nous faire croire que c’est dans l’échange de bien que se crée la valeur.
Le capitaliste achète des marchandises, il en revend, entre les deux opérations, il réalise une plus value. Le capitaliste n’est pas du tout intéressé à nous faire pénétrer dans son laboratoire secret de la production, son usine, car on pourrait être tenté de croire que c’est là, par le travail de ses ouvriers que se crée la valeur qui est l’origine de son profit. Il préfère croire à la magie des marchés, qui suggère que c’est sa perspicacité dans l’achat et la vente des marchandises qui est la seule origine de son profit.
Je me dit alors, si les banques entretiennent confusion entre les différents rôles et fonctions de la monnaie, c’est probablement également parce qu’elles justifient ainsi la magie financière, la magie de l’argent qui crée de l’argent, …
Alors, que se passe-t-il ?
Les banques, contrairement aux capitalistes industriels de Marx, n’échangent pas des marchandises au sens strict du terme. Ce sont des entreprises de services. Comme beaucoup d’entreprises de services (notamment de services commerciaux), elles ne sont pas rémunérées seulement par rapport au service rendu, mais en prélevant des pourcentages sur les valeurs échangées et manipulées.
Parenthèse sur les entreprises de services : prenons l’exemple de la grande distribution. Le service rendu est la mise à disposition de biens. L’hypermarché organise des flux commerciaux pour mettre des biens à ma disposition pour que je puisse venir les acheter. Il me rend ainsi un service. Mais, au lieu de se faire rémunérer pour ce service directement(par exemple en facturant x euros ou x % par bien acheté), il se finance en changeant les prix des biens, rajoutant beaucoup de marge à certains, moins à d’autres, vendant certains, quoiqu’on en dise, à pertes. Pourquoi ? Parce qu’il gagne plus d’argent ainsi, profitant de la confusion introduite entre service rendu et valeur des biens manipulés. Cela crée les problémes qu’on sait avec les agriculteurs, dont les prix de gros baissent et qui voient les prix au détail dans les hypers se maintenir voire monter.
Le banquier fait de même, mais c’est encore plus facile pour lui de faire de la magie, et cela crée des possibilités supplémentaires, dans la mesure où il ne manipule les valeurs que sous forme de papier et de jeu d’écriture.
La banque rend au moins trois services principaux :
1) elle tient les comptes et règle les opérations courantes des agents économiques
2) elle garde les dépôts à vue
3) elle accorde et reçoit des prêts à terme.
Supposons donc que ces trois fonctions sont séparées (tenues par des agents économiques autonomes, de la même manière que la règlementation européenne oblige à séparer les gestionnaires d’infrastructure ferroviaire des transporteurs) et rémunérées séparément, chacune pour le service rendu.
Cela signifie que la banque de compte (n°1) ne gère pas l’argent que j’ai sur mon compte. Elle me rend un service qui est de faire le décompte des mouvements de cet argent, mettre à ma disposition des moyens de paiement et … controle que je dépense pas plus d’argent que mon compte n’en présente. Elle a un stock de billets de banque (et elle est d’ailleurs la seule à en user, le reste du système fonctionnant en monnaie scripturale). En réalité, il ne se passe rien de magique à son niveau. Elle est rémunérée par des frais de tenue de compte et le client peut bien identifier le rapport prix / qualité de service qui lui est proposé.
Avec la banque de gestion des dépots à vue (n°2), j’ai un contrat de service qui stipule qu’elle a le droit d’utiliser l’argent qui se trouve sur mon compte (au cas où, entre ses mains, il acquerrait la propriété magique de faire des petits …) tant que je ne l’utilise pas moi même. C’est elle qui fait l’opération d’optimisation statistique des dépôts. C’est à dire que, faisant la somme de millions de dépots de cours terme, elle se retrouve avec un dépot globalisé de moyen ou long terme qu’elle peut placer auprès de la banque des prêts (n°3). Attention, si on respecte la règle de ne pas mélanger son revenu avec les valeurs qu’on gère, elle va me restituer la fraction exacte de ce que rapporte mon argent et me facturer un service dont l’unité pourrait être un pourcentage sur le montant moyen du dépot, séparé du taux d’intérêt lui-même. Pas de magie ici non plus. Seulement des statistiques.
Reste donc la banque des prêts (n°3). Toute la question de la création monétaire est alors posée de la manière suivante : la banque des prêts doit-elle procéder à un pur échange entre offre de placement et demande de prêt ou doit-elle prêter plus que ce qu’elle reçoit en offre de placement ? si plus combien et à quel étalon mesure-t-on ce « combien » ?
1ère considération : il y a une disymétrie fondamentale entre gestion des prêts et gestion des dépôts. Le dépôt est là. Il est une certitude. Le prêt est une promesse. Il représente un risque. Si on juge sur les économies existantes, le prêt représente même deux grands types de risques différents : un risque individuel, lié à l’emprunteur, un risque systèmique, lié à l’économie dans son ensemble.
2ème considération : Le risque individuel se traite par la relation de proximité et par la loi des grands nombres. Il peut donc exister une subdivision de service, avec une actégorie de banques chargées de la distribution du crédit qui auraient pour règle de ne préter que ce qu’elles ont emprunté (sans création monétaire, donc)
Nous avons alors une demande globalisée de crédit qui fait face à une offre globalisée de placement, avec un risque essentiellement systèmique. J’en tire deux conclusions :
1) s’il est légitime qu’il y ait surplus de crédit accordé par rapport aux prêts disponibles pour financer la croissance économique, je ne vois pas comment on pourrait envisager autre chose qu’une régulation publique et démocratique de ce surplus.
2) finalement, quand on dissèque la monnaie sous cet angle de service bancaire, la monnaie en elle-même disparaît et c’est bien le crédit qui est en jeu. A ce titre, (je crois l’avoir déjà dit), je suis un adepte de Yunus qui formule l’accès au crédit comme un droit universel de la personne humaine.
Franck
Bonjour,
« Le vrai débat sur la monnaie : un premier point » Ce que je retiens de ce premier point, c’est « tous les experts sur la monnaie ne savent strictement rien ! ». Alors je n’ai qu’une chose à dire : attention les apprentis experts, si vous continuez comme ça vous ne saurez rien !
Et les experts dans d’autres domaines, savent-ils, eux ?
Devinette : quels sont les seuls experts qui sachent ? Allez allez ! Un petit effort, je suis sûr que vous pouvez trouver ! Un filet garni pour celui qui trouve…
Vivement les autres points !
Et en parlant d’experts, où est donc Jean Bayard ???
@ tous
Allez consulter la revue de stabilité financière sur le site de la Banque de France. Vous y trouverez un article de Mishkin sur les bulles spéculatives.
@ Leduc
Le rôle des banques centrales va évoluer. Je me rappelle d’avoir lu chez Aglietta que le contrôle de la masse monétaire était devenu inopérant en raison des transformations qu’ont connues les systèmes financiers. C’est le prix des actifs qui va devenir un point central de la politique monétaire car ils permettent d’anticiper sur l’inflation. Les banques centrales devraient, à l’avenir, essayer de gérer non la seule quantité de monnaie mais le système financier dans son ensemble.
@ Gilles et Steve
Définition de la liquidité : la liquidité se caractérise par le caractère libératoire qu’elle confère à un actif. Le degré de liquidité dépend du coût de transaction à règler pour acquérir le caractère libératoire. L’actif parfaitement liquide n’a pas à subir un coût de transaction.
@Francis le Canadien
Je partage votre avis. Etudier la monnaie sans s’intéresser à l’économie, c’est difficile. C’est pour cette raison que les économistes sont moins bien placés que les anthropologues ou les sociologues pour l’étudier. Ils sont obligés de forger un concept de monnaie cohérent avec la vision d’ensemble de l’économie.
Au moment où le travail se raréfie, l’immobilier perd de son intérêt : autant habiter loin de Paris, puisqu’il n’y a pas de travail. Reste la nourriture : il se pourrait bien qu’un de ces jours le blé redevienne la base de nos échanges ! Etant donné que l’argent fictif s’est évaporé il nous faut nous contenter de la réalité. Le premier qui aura des concessions sur Mars ou des chambres de bonne en orbite changera peut être la donne, grâce au rêve…
Je ne vois pas comment décrire l’entité « monnaie » sans prendre en compte son rapport au temps.
Dans cette mesure on peut simplifier en considérant que l’intérêt d’un dette (suite à un prêt pour une durée précise) n’est que la « commission » indexée au temps de mise à disposition , pour « service » et dû au créancier.
Dans une observation fine de l’état de solvabilité de tout compte « moderne » (c’est à dire ne gérant PAS en père de famille) quelle que soit sa taille on observera en instantané de courtes périodes de « banqueroute ».
Périodes masquées par la comptabilité qui ne fait RIEN apparaitre en « temps réel ».
Surtout si on s’intéresse à des fréquences quantiques de comptes bancaires qui nesont plus que des circulations d’électrons qui se porpagent à quasi C (voir Albert).
Une remarque sur ce qu’on appelle le « temps ».
Ce concept très utile n’existe pas.
La physique décrit le réel en incorporant le symbole « t » aux équations…
Ce n’est qu’un symbole dont le sous-jacent n’est pas perçu…tout simplement parce qu’il n’existe que du point de vue humain en tant que support de l’entropie.
Ou de l’ »usure » (sans jeu de mot) par vieilissement, c’est à dire retour au chaos.
L’homme n’est ni un économiste, ni un prophète infaillible, néanmoins Joël de Rosnay placé au coeur des discussions à propos de nouvelles technologiques, disait voir venir, aussi bien pour la banque que pour l’assurance, des modèles de prêts/emprunts, ( ou couvertures risque, pour l’assurance ) fonctionnant sur un schéma de peer to peer.
Une rapide recherche web vient de me confirmer que même si balbutiant, le système est là. L’ambition serait de court-circuiter les banques, et leurs coûts de fonctionnement ( et coûts de ce qu’elles ne voudraient pas avouer ), le risque pris pas les prêteurs est pour le moment, réparti par la division du prêt sur une multitude d’emprunteurs, partagés avec d’autres nombreux prêteurs, plus un système de cotes de confiance, comme celles employées par Ebay.
Or si Ebay n’est pas sans risque, la société semble tout-à fait fonctionnelle.
Je ne connais pas les failles observées dans l’embryon de service déjà mis en place, ni de comment attraper les âmes indélicates trop tentées d’emprunter sans intention de rembourser, ni l’évaluation de caution de garantie sur les emprunteurs.
Si quelqu’un ici, connaissait un peu mieux ce type d’emprunt, voir, l’avait essayé …
@Franck
Votre modèle théorique est très intéressant puisqu’il abouti à une simplification sans être trop simpliste et donc réducteur.
Cependant dans votre modèle vous considérez que « Le dépôt est là. Il est une certitude ». Il me semble que non, dans le temps, le dépôt est volatile, incertain, l’utilisation des dépôts est risquée. Surtout lorsque des dépôts (ou une masse de dépôts) sont utilisés à financer des prêts. Pour la banque cette opération revient à transformer des actifs liquides en actifs très peu liquides (non récupérables immédiatement). Le DAV est une promesse de retrait, rapide…
Dans votre modèle, la masse des dépôts de la banque (n° 3), doit être considérée, non pas comme une masse fixée et stable, mais comme une masse en création-destruction constante. Si cette banque (n°3) émet plus de crédit qu’elle n’a de dépôt, elle se trouve immédiatement en cessation de paiement temporaire, puisqu’elle ne peut plus honorer immédiatement les demandes de retraits de dépôts issues de la banque (n°2 et n°1). Si la masse des dépôts diminue durablement, la banque (n°3) n’est plus en mesure de faire face à ses dettes, c’est le dépôt de bilan…
Il me semble que votre modèle, pour refléter totalement la réalité, pourait être augmenté du système de crédit interbancaire et de la régulation des banques centrales.
En effet, si la banque (n° 3) souhaite émettre plus de crédit qu’elle n’a de dépôts elle n’a pas d’autre choix que de recourir à l’emprunt sur le marché monétaire.
La « régulation publique et démocratique » dont vous parlez au point (1) de votre conclusion qui permet de moduler globalement le volume de crédit émis par les banques commerciales, me semble bel et bien exister. Les banques centrales en imposant le « gel » d’une fraction des dépôts dans des réserves obligatoires déterminent un niveau de déficit structurel aux banques commerciale. Ce déficit qui doit être compensé par l’emprunt qui se fait sur le marché interbancaire, mais in fine auprès des banques centrales qui injectent des liquidités dans ce marché du crédit aux banques et en fixent le taux directeur.
D’aucuns diront que la gestion des banques centrales n’a rien de démocratique ou que ce moyen de contrôle du crédit, donc de la masse monétaire en circulation, et donc de l’inflation par les banques centrales est illusoire et inefficace, voir dans les mains d’un pouvoir parallèle, autocratique…
Je suis en accord avec votre conclusion (2) il est en tout cas très douteux que des sociétés à but lucratif sans mission de service public, que sont les banques commerciales, soient seules à décider du droit au crédit !
Imaginez que l’État se voie refuser du jour au lendemain tout droit au crédit par le privé commercial, cela serait énorme, mais tout à fait possible selon Maastricht !
Paul,
Merci pour votre blog.
Vous nous dites « 50 % au moins de ce qui s’est jamais dit d’intéressant sur la monnaie, l’a été et l’est aujourd’hui même sur ce blog. »
Je vous invite a lire les auteurs de l’ecole autrichienne et en particulier Von Mises « Human Action » (comme Gilles Bonafi plus haut). En anglais dans le texte s’il vous plait 😉 Il existe une version .pdf librement telechargeable depuis le web.
Lorsque vous l’aurez fini je ne doute pas que vous aurez change d’avis.
Bien amicalement,
Julien
@Rumbo
En première lecture je n’avais rien compris à votre post 😉 . Cette fois ça y est !
Reste à espérer que « l’état » dépensera utilement tout cet argent et non, par exemple, en « cadeaux » aux banques qui le lendemain annoncent que leurs actionnaires n’ont pas à s’inquiéter, qu’ils toucheront bien leurs 15% habituels en fin d’exercice…
Julien,
Je suis en train de relire Rothbard, America Great Depression, qui s’inspire très largement du travail de Von Mises.
Je peux vous assurer que la plupart du temps, les bras m’en tombent. C’est très décevant quand on a l’habitude de lire des travaux de philosophes ou de sociologues, qui ont le permanent souci de bien définir ce dont ils parlent et d’interroger leurs prémisses.
Comprendre et expliquer les mécanismes inhérents aux politiques monétaires, même brillamment, ça n’est pas équivalent à comprendre et expliquer la monnaie. En l’occurrence, comme dirait Monsieur Jorion, ça nécessite un grand nombre de notions présystématiques.
Mais je vais de ce pas télécharger von Mises, histoire de confirmer ou d’infirmer l’impression, qui ne cesse de grandir depuis que je me replonge dans les théories économiques, que les libéraux ont réussi là où les communistes ont échoué : à la fabrication d’un Homme Nouveau : jamais amendable, jamais éducable, jamais solidaire… tout droit sorti de leur imagination.
Amicalement,
David
@Shiva
Vous avez bien fait d’attendre un nouveau post de Paul sur la monnaie pour publier votre synthèse. On se perd souvent devant le nombre de commentaires.
Je suis d’accord avec le développement de votre synthèse mais je ne vois pas trop pourquoi vous concluez que la monnaie est périssable. Pour moi, c’est juste une transformation des moyens d’échanges ; destruction suivi d’une création équivalente.
Dire que la monnaie est périssable sous entend que la monnaie aurait de l’entropie. J’avais cru comprendre qu’un des « avantage » de la monnaie est justement son manque d’entropie.
@DAV : « les libéraux ont réussi là où les communistes ont échoué : à la fabrication d’un Homme Nouveau : jamais amendable, jamais éducable, jamais solidaire… tout droit sorti de leur imagination. »
C’est exactement ce que je pense aussi. Face aux moralistes qui échouaient à maîtriser les passions, ils se sont leurrés en jetant le bébé avec l’eau du bain et en postulant que tout irait mieux en laissant faire la providence (la fable des abeilles, etc). Il y a me semble-t-il un autre courant ni libéral ni moraliste, qui aurait peut-être mérité un meilleur sort : Machiavel, Spinoza, etc. (peut-être même pourrait-on placer Hume et Smith dans ce courant, au lieu du courant libéral).
Qu’en pensez-vous?
La dimension temps et « monnaie » au singulier sont-ils liés ?
Mr Jorion, vous faites bien de souligner l’absence de modélisation chez les économistes de cette 4° dimension dont les secrets nous échappent.
Face à cette incertitude, j’ai l’impression qu’en tant qu’espèce nous avons la faiblesse de tendre vers le singulier de » monnaie « , et ce fameux rêve de monnaie mondiale unique. L ‘histoire nous apprend que toutes les expériences de » pegged currency » finissent mal et se transforment en facteur de contagion des crises. Peu importe la source , c ‘est sur l’autel des taux de change que se font les sacrifices…
D’ ailleurs le débat technique tourne surtout autour de l’incertitude inflation/déflation. En effet combien vaudra l’argent dans quelques semestres ? Vaut-il mieux en acheter/louer ou en vendre ?
Si le débat monétaire revient en force de nos jours, il est un endroit où cette discussion n’a jamais cessé depuis des lustres,
c’est de l’autre côté de l’atlantique, tout en bas 🙂
Au Chili, pays très libéral ( dans le sens français ) cohabitent en fait trois monnaies:
Le Peso. monnaie fiduciaire , avec billets et banque centrale indépendante et taux flottant. utilisé pour presque tout.
Le US Dollar. Les biens importés à prix conséquent ( voiture, bateaux, etc ). L’achat se fait au taux de change du jour.
La UF, Unidad de Fomento ou Unit Of account in english. Utilisée pour les crédits immobiliers et tout ce qui s’y réfère.
Il s’agit d’ une unité de monnaie indexée quotidiennement à l’inflation. En théorie une UF de 2008 aura le même pouvoir d’achat dans 10 ou 20 ans.
Probablement sa plus grande valeur est la confiance qu’elle instaure dans un environnement économique historiquement
instable. Crée dans les 60’s, elle a résisté à l’expérience socialiste-marxiste des 70’s et son hyperinflation, résisté aux reformes ultra-libérales des 80’s et le cataclysme induit par une parité de change fixe(dette + default+crise immo) , pour s’installer définitivement dans le paysage avec les socio-libéraux depuis les 90’s.
La UF, que plus jeune je considérais comme un dinosaure économique, petit à petit, s’impose dans de plus en plus de transactions. La réalité semble avoir besoin d’un tel artifice.
Je vous laisse un lien, un paper de Robert Schiller, il explique infiniment mieux que moi.
Bien à vous.
http://cowles.econ.yale.edu/P/cd/d11b/d1171.pdf
@Moi
Il me semble que les courants de pensée sont utiles pour identifier des lignées, des familles, des grandes orientations et surtout des prémisses communs… et pourtant, je voudrais ne pas avoir à me dire que tel ou tel penseur fait partie de tel ou tel courant, de façon à le lire non pas en considérant l’endroit d’où il parle, mais en considérant l’idée qu’il émet. De telle sorte que cette idée puisse me paraitre censée ou incensée, certaine ou incertaine, cohérente ou incohérente, quelque soit l’estime que je porte pour celui qui me l’offre, et simplement en la faisant frotter avec les idées qui sont les miennes.
Le piège de l’affinité intellectuelle avec un courant de pensée, c’est qu’au fur et à mesure que votre estime envers lui grandit, il vous est de plus en plus difficile d’imaginer qu’il puisse être faillible ou vous mener sur de fausses pistes. Il vous procure un certain confort.
Malgré mes sensibilités et mes orientations, ça ne me pose aucun problème d’avoir des affinités avec quelques idées émises par des penseurs libéraux. Bien au contraire, à titre personnel, je trouve ça rassurant. J’ai aussi l’impression que l’Histoire se charge de rapatrier les penseurs qui lui plaisent dans la case qui lui convient, au moment qui lui convient.
Ce qui m’importe, c’est la multitude des éclairages et leur confrontation; c’est en les faisant se frictionner que certaines faiblesses ou certains décalages apparaissent, et qu’on perçoit les limites de n’importe quelle pensée individuelle, fut-elle brillante. L’absence de friction, due aux purges autoritaires (maccarthisme inclus) me semble à l’origine de la création des monolithes idéologiques que nous avons connus.
Ceci dit, j’aime beaucoup Machiavel et le peu que je connaisse de Spinoza. 🙂
Amicalement,
David
Au total, ce débat sur la monnaie, ramène ce pauvre Paul, à sa condition d’ homme devant l’ inconnu.
Socrate questionnait les hommes qu’ il croisait sur son chemin, et attendait d’ eux qu’ à la fin de ce questionnement, ils se trouvent moins ignorants qu ‘avant, ayant pris soudainement conscience de leur ignorance.
Ce débat sur la monnaie nous fait « accoucher », non pas d’ une souris, mais de la connaissance sure que : ce que nous savions sur la monnaie est du domaine de l’ opinion, pas de la connaissance.
Ce savoir n’est pas anodin, il permet de sortir un pied des sables mouvants et de le poser sur la terre ferme.
Pouvoir dire comme Socrate, avec un tel degré de certitude que les experts ne savent rien, est le privilège de celui qui a fait cet effort, ce travail, de questionnement de ses semblables, esclave ou juge.
La scène que nous jouons ne se situe pas dans l’ Athène Antique, mais sur le Web en 2008.
Il est utile de d’ imaginer les scènes hors de leur contexte temporel, afin d’ éliminer la pollution du décor, et ne garder, que ce qui se joue.
Il est intéressant de regarder ce qui se produit en 2008 dans la construction d’ une base de connaissance comme Wikipédia
http://www.homo-numericus.net/spip.php?article273
Ce débat sur la monnaie, mais aussi sur les politiques monétaires est effectivement au cœur du problème.
Une des différences fondamentales entre Paul Jorion et moi est que Paul Jorion semble placer la spéculation au centre de la crise (je m’excuse auprès de lui si j’ai mal compris son point de vue), alors que je place le crédit au centre de celle-ci (donc la faculté qu’ont les banques de créér de la monnaie temporaire en quantité quasiment illimitée, les critères de réserves fractionnaires n’étant en pratique que très peu limitants).
La spéculation excessive* n’est pour moi qu’une des issues vers lesquelles les flots de monnaie temporaire créés par le crédit se dirigent (l’autre étant la surconsommation). Elle n’est qu’une conséquence et un symptôme de l’excès de crédit.
* : je dis bien spéculation excessive, car le fait de pouvoir se constituer un patrimoine est pour moi un droit légitime de l’individu, et cela implique forcément des anticipations de rendement et de plus-value au moment où on achète et on vend…et personne n’a à nous donner de leçons de soi-disant « morale » sur ce droit !
Si on traite le symptôme (la spéculation excessive) sans traiter ce qui est à l’origine du problème (l’excès de crédit), on ne règlera strictement rien. La fuite en avant continuera, et la spéculation excessive reviendra en dépit de tous les efforts règlementaires faits pour l’enrayer, parce que les liquidités en excès chercheront une porte de sortie et la trouveront.
Traiter le problème implique de remettre en cause les politiques dites de « relance économique » employées par les états depuis des décennies, qui ne sont que des incitations (de plus en plus pressantes et désespérées) à s’endetter toujours plus et avec une prise de risque croissante.
Ces politiques monétaires, caractérisées par une intervention étatique à outrance en faveur du crédit sont bien à l’origine du problème parce qu’elles dérèglent complètement le fonctionnement du système économique.
Ceux qui mettent en avant la spéculation plutôt que l’excès de crédit cherchent simplement à dédouaner les états de leurs lourdes responsabilités, en trouvant un bouc émissaire bien pratique (le « méchant spéculateur amoral)…bouc émissaire qui a pourtant été nourri grassement par les politiques d’expansion du crédit de nos chers états.
A terme il y a deux solutions : Soit les états cessent à temps leur fuite en avant, et nous en revenons à un système libéral authentique et traditionnel (qui a malheureusement disparu de nos paysages depuis des décennies), soit ils continuent leur fuite en avant coûte que coûte, et ils seront tôt ou tard en cessation de paiement…le changement de système serait au final le même, mais le déroulement risquerait alors d’être bien plus brutal.
Pour faire ce changement, il faut liquider de façon la plus ordonnée possible la dette en excès au lieu de chercher à « relancer le crédit » encore et toujours.
Donc soutien de « secours » aux ménages en difficulté le temps de la crise au lieu de jeter de l’argent par les hélicoptères du « quantitative easing » et du « taux zéro », et soutien « minimaliste » au système bancaire (garantie des comptes bancaires pour des montants limités), juste pour éviter l’effondrement du système financier.
Ensuite on « verrouille » le crédit en imposant aux banques des ratios très stricts (leverage ratio entre 5 et 10), et une forte limitation sur les prêts (interdiction de prêter plus de 50 ou 60% des dépôts de la clientèle par exemple), ce qui pourrait être une simple étape vers un système encore plus strict : une monnaie à réserve pleine.
Appliquer ces mesures détruirait tous les excès spéculatifs, la surconsommation et donnerait un système économique bien plus solide, dans lequel les agents ne vivrait plus au dessus de leurs moyens et auraient plus confiance dans le système…L’école autrichienne mériterait d’être revisitée aujourd’hui, rapidement !
Loïc,
Pourquoi vouloir « placer au centre » un problème, sans le saisir dans sa globalité ?
C’est bien la limite de la pensée de Rothbard. Pourquoi cherche-t-il à tout prix à se/nous convaincre qu’il y a un problème central, et que ce problème central, c’est le crédit, en renonçant à saisir l’ensemble de la question dans sa complexité ? l’ensemble des paramètres qui évitent tout chose égale par ailleurs la survenue d’une crise de grande ampleur ?
Parce que Rothbard (comme vous ?) part de deux a priori idéologiques qu’il ne remet jamais en question : pour lui, il ne fait aucun doute que le marché libre fonctionne bien, d’une part, et que l’Etat est responsable de toutes ses dérives, d’autre part. D’ailleurs, chaque fois que Rothbard se rend compte que l’intervention de l’Etat est nécessaire (pour limiter les réserves fractionnaires par exemple), il s’arrange pour nous expliquer de manière alambiquée que ce n’est pas vraiment une intervention de l’Etat.
Si on enlève les deux a priori de Rothbard, on évite de chercher à n’importe quel prix à rendre l’Etat responsable des crises et on regarde l’ensemble du problème, en essayant d’être juste, honnête et surtout pragmatique.
Qu’est-ce qu’on en déduit, quand on essaye d’être pragmatique ?
On en déduit que les politiques monétaires des Etats mettent en place les éléments qui ouvrent les portes de l’expansion de la masse monétaire, par le crédit, et on comprend l’intérêt de ce que nous dit Rothbard.
Mais par ailleurs, on en déduit aussi que la spéculation empêche le problème posé par l’expansion du crédit de rester dans des proportions acceptables. En l’absence de régulation, l’ampleur de la crise est démultipliée. Ce qui pourrait n’être qu’une courte dépression, que vous jugeriez vous cyclique, voire naturelle, considérant la tendance inflationniste des Etats selon votre façon de réfléchir, devient un gigantesque feu de forêt ravageant tout, y compris des structures sociales, sur son passage.
Ainsi, vous faites très exactement l’inverse de ce que vous dénoncez : vous excusez les gentils spéculateurs pour accuser les Etats.
Il serait plus pragmatique et moins idéologique d’interroger la part de responsabilité de chacuns dans le déroulement de la crise.
Le crédit n’est qu’une allumette. On peut la mettre aux mains de cuisiniers mais on peut aussi laisser les mains libres aux pyromanes…
Enfin, vous parlez du droit à spéculer et à se constituer un patrimoine. Je ne sais pas si c’est un droit, mais ce que je sais, c’est que tout le monde ne part pas de zéro en terme patrimonial, et que ce serait une condition préalable à l’exercice d’un tel droit.
Pour terminer, je travaille dans le secteur culturel. Je peux vous assurer que les formes humaines d’organisation (avec leurs atouts et leurs travers) sont radicalement différentes selon qu’on laisse faire les forces du marché ou les forces de l’impôt redistribué.
Se passer de l’une, ou de l’autre, par principe idéologique, c’est perdre une diversité d’atouts et de travers.
De grâce, ne mêlons pas les idéologies dans le problème monétaire qui se situe – en amont – des idéologies. Ce débat récurrent – libéralisme versus étatisme – ne fait qu’enfoncer les uns et les autres dans leur idéologie, et l’on s’éloigne d’autant de la, ou des techniques monétaires qui, en tant que techiques doivent tendre vers le meilleur rendement possible. Non et non il est absolument anormal qu’en achetant sa maison on la paie, au bilan, deux fois ou plus. Des pays pauvres qui avaient 1 dollar de dette en 1980 se trouvent avec 7 dollars de la MÊME DETTE en 2002 et, en 2002, devaient encore 4,5 dette. Si nous banalisons ce fait (entre autres faits similaires bien sûr) et nous l’avons fait, la preuve! et bien, nous préparons à nouveau notre assevissement et celui de nos enfants qu’on annonce jamais… L’important n’est pas l’étatisme ou le libéralisme, les deux entraînent des gâchis inacceptables, l’important c’est un outil ou un instrument qui marche et profite légitimement aux uns et aux autres.
Une fois qu’on a ce progrès optimum dans les rendements de la monnaie qui accomplit ainsi son rôle de base de se faire rencontrer les besoins et le pouvoir d’achat, sans dettes ni d’intérêts iniques à payer, par ceux (1) qui produisent les biens et les services dans un équilibre possible grâce à la technique monétaire qui ne triche pas. Alors ensuite, mais seulement ensuite, ceux qui veulent jouer à la roulette russe le pourraient, mais sur leur seules tempes à eux.
Les traitements de la monnaie n’ont nullement à alimenter la spéculation, c’est ce qui entraîne un surcroît de demandes de crédits qui alimente la spéculation, etc, etc. Là aussi, c’est toujours: c’est pas moi c’est l’autre… C’est lassant à la fin.
Notre système d’argent est-il vicieux? Si l’argent entrave l’écouement des produits, le système d’argent est vicieux.
Si l’argent mène à la destruction des hommes et des choses, le système d’argent est vicieux. Si l’argent est une arme d’exploitation, le système d’argent est vicieux. Si l’argent fait la corruption des âmes, le système d’argent est vicieux. Si l’argent est souverain, et commande ue humanité servante, le système d’argent est vicieux.
Or, le système actuel d’argent entrave l’écoulement des produits, mène à la destruction, crée les exploiteurs, corrompt les âmes et met les hommes en servitude.
Faut-il développer?
(1) ceux (c’est nous!) qui paient extrêmement cher leur propre production!
Voici un extrait qui démontre l’absence de pragmatisme de Rothbard et des penseurs de l’école Autrichienne :
« Advocacy of any governmental policy must rest, in the final analysis, on a system of ethical principles. We do not attempt to discuss ethics in this book. Those who wish to prolong a depression, for whatever reason, will, of course, enthusiastically support these government interventions, as will those whose prime aim is the accretion of power in the hands of the state. »
Il suffit de lire ce passage pour comprendre la haine de principe de Rothbard envers tout interventionnisme. Or, il est facile de démontrer que les politiques gouvernementales peuvent reposer non seulement sur des principes éthiques, mais aussi et surtout sur des principes logiques.
Ainsi, dès lors qu’une anticipation s’inscrit au-delà de la durée d’une vie humaine, le marché est strictement incapable de mettre en place un système d’organisation qui lui permette d’anticiper seul, les bonnes pratiques, et de faire ainsi le travail d’ajustement permanent pour lequel il est reconnu. On l’a vu avec le trou de la couche d’ozone et l’utilisation des CFC et plus généralement avec la relation au climat. Nous serons d’accord pour dire que l’autodestruction n’est pas vraiment un question éthique, mais bien une question logique.
Au-delà de la durée d’une vie humaine, toutes les lois de l’efficience du marché par la rationalité des acteurs et l’intelligence collective (tout le monde ne fait pas forcément le même choix au même moment) tombent à l’eau. Le marché devient impuissant et il retrouve une humilité qu’il n’aura jamais dû quitter, face à la complexité des problèmes humains : et notamment la maladie et le hasard.
Et puis, encore faudrait-il que l’organisation économique ne s’inscrive que dans le cadre d’un pur marché libre pour que les préconisations idéologiques de Rothbard fonctionnent; le problème est que l’économie n’est qu’une toute petite parcelle des interactions sociales, parmi lesquelles on retrouve des dynamiques totalement extérieures aux dimensions de l’échange économique. En ce sens, Rothbard nous donne des préconisations à appliquer sur un modèle qui n’existe pas vraiment, un modèle qui ne s’inscrit pas dans la complexité des structures sociales réelles.
Voilà une attitude que je ne qualifierais pas de… pragmatique.
Je suis assez d’accord avec Loïc Abadie, bien que n’approuvant pas son « a-moralité » concernant la spéculation, pour dire que l’excès de crédit ( l’excès de monnaie de crédit fabriquée par les banques commerciales ) est la cause première des bulles et par conséquent du crash du système financier en train d’entrainer le système économique.
Certains sur ce blog ont suggéré un système 100% monnaie centrale, d’autres (tels Frédéric Lordon) proposent des taux d’intérêts différenciés selon l’utilisation de la monnaie … ne serai-ce pas le moment de soutenir sur ce blog cette ‘solution’ : monnaie 100% centrale et taux d’intérêts adaptés?
Enfin, voici un autre extrait qui m’amuse beaucoup, toujours du même Rothbard, dans America Great Depression :
« Banks that issue receipts to non-existent gold are really committing fraud, because it is then impossible for all property owners (of claims to gold) to claim their rightful property. Therefore, prohibition of such practices would not be an act of government intervention in the free market; it would be part of the general legal defense of property against attack which a free market requires. »
C’est amusant de voir à quel point cela arrache la langue de Rothbard de pointer du doigt le besoin de régulation de la part de l’Etat, en l’occurrence s’agissant du contrôle à mener sur la façon dont les banques créent du crédit (point sur lequel les positions se rejoignent ici).
Et Rothbard de nous expliquer que, oui, mais là, c’est pas tout à fait pareil, c’est plus de l’interventionnisme, c’est uniquement un mécanisme de défense de la propriété privée.
Je peux vous assurer, cher Loïc, qu’une définition de ce type : « mécanisme de défense de la propriété privée » est applicable à peu près à l’ensemble des interventions gouvernementales a priori. A commencer par une lutte contre l’inflation induite par la spéculation, qui entre tout à fait dans le cadre d’un mécanisme de défense de la propriété privée, en tant que capital.
« time is money » … le temps c’est de l’argent .
ET en prenant le problème à l’envers ? Non pas en se demandant ce qu’est l’argent , mais ce qu’est le temps .
Foutage de gueule classique du cancre de passage?
Pour sortir des pensées battues, il faut parfois oser .
Quand tout devient monayable , même le « temps devient de l’argent » .
Quelque soit l’objet , s’il devient idôle et non plus un moyen , l’humain perd de son humanité et un terrible soupçon apparait :
» l’argent ne fait pas le bonheur ».
Qu’est ce que le temps?
De quoi parles t’on. Parles t’on du temps d’un homme ?
Dans ce cas, le temps est un moment de dialogue …avec une forme de communication parfaite , complète , bien mieux que de simples mots pour répondre aux philoz’oeufs de la modernité qui s’étonnent du silence d’un Père.
Qu’est ce que le temps ?
Un passage de rien vers rien .Dans ce cas là, effectivement, le temps peut devenir de l’argent : un moyen comme un autre d’occuper le temps.
Etudier l’argent en se contentant de son rapport au temps revient à occulter son rapport à l’harmonie (poil au kiki).
Pour exemple , ces grandes entreprises qui , sachant qu’elles ont toutes une durée de vie donnée, n’ont même pas l’obligation de cotiser à un fond spécial qui prévoierait leur fin programmées , fond qui financerait la recherche et financeraient les nouvelles entreprises à naitre( et donc préserverait le niveau d’emploi ) .
Cà n’existe pas parce que l’argent a été mis au service de l’argent, pas de l’emploi.
C’est la faute à l’argent ? non.
C’est la faute à ceux qui croient que le temps n’est que de l’argent .
@Loic.
On ne peut effectivement reprocher à personne de vouloir se constituer un patrimoine. Il n’est même pas question que ce soit un droit ou pas. Disons que ça apparait plutôt comme une nécessité dans nos pays développés. Je ne me dis pas : ‘chouette ! faisons-nous un petit patrimoine !’. Je me dis plutôt : ‘Et merde, comme si j’avais besoin de ça maintenant, alors que tant de choses me plairaient tellement plus que de gagner de l’argent. Mais ais-je le choix ? comment je vais bien pouvoir me sentir un peu libre tant que je ne possèderais même pas mon propre toit ?’.
Vous opposez crédit et spéculation. Personnellement, j’ai l’impression que ces deux choses sont très liées. Par exemple, je vois volontiers les actions comme un capital que des petits porteurs prêtent aux entreprises (qui se financent ainsi sur les marchés et non plus seulement dans les banques).
Pour ce qui est de la spéculation en elle-même… disons que les choses sont devenus un trop complexes pour mon petit cerveau. La vente à découvert par exemple, ça me scie en deux. Je ne fais pas de jugement moral la dessus. mais force est de constater que pouvoir faire de l’argent en pariant sur les hausses comme sur les baisses, ça a un petit air de jeu de casino. Par ailleurs passionnant. Essayer de deviner les futures mouvements d’une courbe dont le comportement dépend lui-même de millions de personnes essayant de faire comme vous n’est pas une mince affaire :). Tout cela mélangé avec de complexes stratégies de hedge, c’est quand même autre chose que la roulette.
En faisant un jugement moral maintenant, ce que les gens gagnent par la spéculation, d’autres le perde. Évidement c’est je jeu. On ne peut pas blâmer les gagnants de gagner tant qu’ils respectent les règles. Mais ce jeu là est dangeureux. Car c’est le monde que l’on y mise.
@bese
« destruction suivi d’une création équivalente », dans le cas de monnaies de crédit (Banque commerciale et Banque centrale) il n’y à pas équivalence, il y à mise à zéro d’un compte sans impliquer la création d’un nouveau crédit, il y à destruction irréversible. Dans le cas de la monnaie fiduciaire, qui est marginale quantitativement, il y a aussi destruction irréversible sans impliquer une création systématique.
Actuellement la « grande crise » que nous entamons est une crise du crédit, il y à de moins en moins de monnaie en circulation puisque le crédit s’assèche, les banques centrales font pourtant tout leur possible pour « inonder » le marché monétaire de liquidités (monnaie banque centrale) avec des taux à 0 pour la FED, 2,5 pour la BCE (qui suit). Et pourtant l’économie est asphyxiée par manque de crédit (liquidités, monnaie Banques commerciales…).
La masse de monnaie en circulation dans l’économie se réduit inexorablement. Le moins que l’on puisse dire c’est que, sur un plan global, la monnaie obéi au principe antropique !
Et pourtant non, bien sur, le principe d’entropie défini (sans le démontrer, c’est un principe…) que les réactions physiques dans un système isolé sont irréversibles.
On voit bien que la création monétaire n’obéit pas à un principe énoncé dans le cadre d’observations qui concernent l’univers physique disons; de l’incréé ou de création divine…
La monnaie en tant que; création humaine, qui obéit à des lois plus ou moins édictées, plus ou moins respectées (cf l’actualité financière) reste dans tout les cas; de l’ordre du factuel.
Ou bien il faudrait savoir écrire des équations qui décrivent le comportement humain et l’univers physique (le réel ?) à la fois…
@ Rumbo
Vous venez d’écrire au moins deux articles de la constitution de la monnaie à vous tout seul.
Je vous savais profondément humain, mais là… chapeau !
@Loïc Abadie
Le crédit titrisé est une forme de pari sur les prix qui s’est transformé en fabrique industrielle de bulles spéculatives.
Le crédit sans titrisation aurait-il provoqué la crise actuelle ?
Il me semble que le ratio entre les crédits et les dépôts n’est pas si élevé puisque, si l’on en crois cette étude réalisée par Lehman Brothers avant sa chute, le ratio le plus élevé n’est que de trois fois plus de crédit que de dépôts, la plus part des banques se situant dans un rapport inférieur à 100%.
http://www.journaldunet.com/economie/expliquez-moi/banques-ratio-prets-depot/en-savoir-plus.shtml
Ou alors quelque chose m’échappe, ce qui est très probable…
Le fils d’Ariane dit :
19 décembre 2008 à 18:01
« Certains sur ce blog ont suggéré un système 100% monnaie centrale »
(….)
« ne serai-ce pas le moment de soutenir sur ce blog cette ’solution’ : monnaie 100% centrale »
Ah!! Tient! Il faut donc tout ce chambardement pour que l’on commence, enfin! à penser à se préparer à être sur le point d’avoir l’intention d’envisager l’éventualité d’entreprendre une réflexion qui pourrait conduire à….
Oui, ça fait une bonne 10zaine d’années que – certains -, dont votre serviteur et d’autres, demandent qu’il y ait une couverture à 100%-monnaie (au moins M1). Ce qui ferait faire leur vrai métier aux banquiers. Ils restaraint les experts qu’ils sont, mais se verraient retirer pour leur bien et surtout le nôtre cette « faculté » usurpée et frauduleuse de créer la monnaie, alias conduire « leur » « politique du crédit », dont le public a les oreilles et le cerveau plus que saturés à force de n’y rien comprendre…et de payer encore et encore et toujours plus… pour rien… Car la « politique du crédit » des banquiers veut tout dire et son contraire. S’il existe (c’est assez variable selon les pays) environ 15% de la « masse monétaire » composée d’argent effectif, les DAV et la monnaie fiduciaire, les environ 85% de la masse monétaire, « manquante », relève de la seule « politique » des banques commerciales qui font leurs « caprices de coquettes », gonflent leurs bilans du néant des baudruches en leurrant les pays, s’entendent entre elles, trichent, magouillent, au besoin commanditent des crimes, se taisent de toute façon, tandis que les paradis fiscaux (sauf erreur, on ne dit pas qu’ils sont en crise) draineraient une proportion d’argent que nous ne nous imaginons même pas tellement elle est plus grande que notre « petite » imagination.
D’ailleurs, il n’y a qu’à bien écouter Paul Jorion dans: le temps qu’il fait, 19 décembre 2008. Pourtant, s’il y en a un qui, par principe et profession, ne doit pas exagérer et déformer les faits dans ce qu’il nous transmet (et il a raison, je suis de cet avis) c’est bien lui.
@Shiva
Vous avez raison pour le crédit mais je m’interrogeais sur la monnaie fiduciaire. Il me semble que, pour vous, elle est détruite ad vitam.
Je vous cite :
Quel est ce mécanisme (autre que la faillite d’une banque ou la disparition d’un état) ?
Autrement dit, j’ai un billet que je place sur un DAV. Qu’est-ce qui peut m’empêcher de le récupérer plus tard, sous forme fiduciaire ?
@Rumbo
Vous dites:“ne serai-ce pas le moment de soutenir sur ce blog cette ’solution’ : monnaie 100% centrale”
NON !
La création de crédit avec 100% de réserve obligatoire implique que les banques ne font plus de création de créance comme c’est le cas à l’heure actuelle mais qu’elles se contentent de prêter l’argent de la banque centrale , bref on passe de la création de créance à de la création monetaire pure et dure .
Et alors me direz-vous?
Alors si le crédit n’est pas remboursé et que la banque fait faillite, la monnaie injectée dans le circuit économique ne sera pas récuperée et contribura à augmenter la base monetaire .
Par contre si on reste avec le fonctionnement actuel de quelques réserves obligatoires, les crédits sont des créances et si les créances ne sont pas remboursées et que la banque fait faillite, les créances disparaissent sans augmentation de la base monetaire ce qui est bien le but de la BCE et tant pis pour la banque qui a fait faillite c’est pas son problème ce qui serait different avec 100% de reserve et oui il faut bien récupérer cet argent.(ce ci dans un contexte économique normal, pas de crise financiere ni économique)
Voilà pourquoi tout le système fonctionne ainsi, pour que la base monetaire n’augmente pas ou du moins uniquement en fonction de la création de richesse conservant ainsi la valeur de l’argent.
Nadine écrit:
» Alors si le crédit n’est pas remboursé et que la banque fait faillite, la monnaie injectée dans le circuit économique ne sera pas récuperée et contribura à augmenter la base monetaire . »
Et alors? quand bien même la base monétaire augmenterait… quelle différence avec la monnaie-crédit actuelle qui a augmenté considérablement ces dernières années? La banque centrale a toujours la possibilité de détruire de cette « base monétaire ».
Sauf qu’en plus on ne laisse pas les banques commerciales faire faillite, ce serait bien trop grave: de toute façon l’Etat, ou d’autres banques, ou la BCE interviennent.
Les avantages fondamentaaux d’une création monétaire 100% banque centrale seraient :
– que les Banques Centrales auraient le plein pouvoir sur la quantité de monnaie en circulation et les taux d’intérêts réels (qu’elles pourraient moduler selon les utilisations) afin que la monnaie soit un véritable outil politique et économique
– que la collectivité bénéfierait de tous les intérêts sur la monnaie prétée, au lieu de voir des sociétés privées en bénéficier (lesquelles sociétés privées resteraient simplement des intermédiaires, des commercants, et non plus des fabriquants + commercants de détail)
@Shiva : » on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif » … dis autrement, s’il n’y a pas de demande de crédit (qui est le déclancheur de la création de monnaie-crédit), parce que les agents n’ont pas confiance dans l’avenir, il n’y a pas d’émission de nouveaux crédits en remplacements des crédits arrivant à échéance … mais de toute façon quid des intérêts? … comment les payer « en plus » des remboursements de capital s’il n’y a pas globalement plus de crédits émis que de crédits venant à échéance ?
Je vous donne ma réponse (qui est peut être erronée, c’est juste une idée) : les prêteurs ( les banques), vont se servir sur la bête, c’est à dire qu’au final des entreprises, les plus faibles, feront faillites et que les banques récupéreront les actifs, des biens « réels », en s’enrichissant en définitive encore plus…
pas de crédits sans ressources monétaires, sans emprunts obligataires, sans l’épargne des déposants.
@ Beber le cancre
Merci de vous intéresser comme moi au paramètre temps dans tout ce qui a trait à l’économie.
D’autant plus que le temps n’a pas plus d’existence réelle que la monnaie…dont le propre est de n’avoir aucune valeur pérenne.
Nulle-part ni jamais.
Bonjour à tous.
Avant 1968 le crédit à la consommation était assez peu développé en france; il était culturellement admis que l’on n’ achetait quelque chose que lorsqu’on avait économisé l’argent nécessaire. Economie ancienne !
Marcel Duchamp avait proposé les supermarchés comme derniers lieux de l’érotisme et considé
« Je vous donne ma réponse (qui est peut être erronée, c’est juste une idée) : les prêteurs ( les banques), vont se servir sur la bête, c’est à dire qu’au final des entreprises, les plus faibles, feront faillites et que les banques récupéreront les actifs, des biens “réels”, en s’enrichissant en définitive encore plus… »
C’est exactement ce qui se passe en ce moment pour en être victime (destruction de mon entreprise par la banque), il faut et c’est impératif que le pouvoir politique ne soit plus que politique, il faut que l’état via la BCE soit le centre de contrôle de la création monétaire:
1/ l’état pour ses propres besoin emprunte l’argent à taux zéro, l’impôt que paye les français sert a rembourser cet emprunt.
2/ les banques privée emprunte l’argent à la BCE à taux contrôlé (% selon projet) et donc le re-commercialise en direction de ces clients (pro / particulier / banque) . quand l’emprunt reviens a la BCE il est détruit il reste la plus value qui est immédiatement affecté au budget de la CEE.
cela parait très utopiste mais l’article 104 de Maastricht plus celui de 1973 en France montre bien qu’il y a spoliation du droit régalien de nos états .
la richesse n’est qu’une vue de l’esprit finalement 😉
Désolé il y a eu un bug.
Donc Marcel Duchamp considérait la carte de crédit comme une transposition érotique de la « pute dans l’escalier » c’est à dire ayant la fonction d’entretenir le désir qui dans une société de consommation ne doit jamais se relâcher!
Le crédit à la consommation (et cavalerie associée pour les faibles revenus) est en fait chose assez nouvelle!
Et les générations précédentes ont somme toute assez bien vécu sans, dans leur référentiel.
Toutes les bulles actuelles pourraient donc être analysées de ce point de vue du désir exacerbé et entretenu à grands frais.
la psychanalyse enseigne que la capacité à retarder le désir est un signe de l’adulte alors que l’enfant veut tout tout de suite!
La technique économique, industrielle ou autre n’est jamais qu’au service des pulsions; il vaudrait donc peut être mieux se pencher un peu plus sur une gestion vers une meilleure maîtrise de ces pulsions qui est , me semble t’il la seule voie de liberté, plutôt que vers des aspects de règlementation techniques qui ne sont que contraintes inefficaces à plus ou moins long terme: l’hybris trouve toujours moyen de tourner tout frein à son besoin totalitaire.
à Paul et aux plus techniciens d’entre vous.
Quand je lis les analyses sur la crise, il est très rare que les devises fassent partie de la réflexion, à part le dollar.
De même, je n’ai pas trouvé de penseur qui intègre cette variable dans leur réflexion.
Pourtant, il s’agit d’un paramètre très important dans un cadre d’échange mondialisé.
Ainsi, de nombreuses dettes ont été souscrites dans des monnaies étrangères (yen, euro), et cela a des conséquences dramatiques dans beaucoup de pays (Islande, Hongrie, Autriche, Pays Baltes…), sur le gonflement des dettes.
Franchement, n’y a-t-il pas là pure spéculation totalement stérile ?
Quelle justification alambiquée a-t-on trouvé, à part que (comme me dit mon père qui a fait toute sa vie dans une banque française), ça se fait depuis toujours avec le franc suisse ?
Ne pourrait-on pas très rapidement initier cette mesure simple qui consisterait à interdire aux particuliers domiciliés dans un pays de faire un prêt dans une devise qui n’a pas cours légal sur son territoire ?
Parce que plus j’y pense, et moins j’arrive à me convaincre que ce n’est pas juste n’importe quoi.
Une hérésie logique : de la monnaie qui sert à gagner de la monnaie. (et qui contribue sans doute à créer une tension sur sa création en cas de forte demande, comme c’est le cas pour le dollar, par exemple).
Bref, encore un point sur lequel on me semble être à l’âge de pierre de la compréhension des phénomènes économiques. Des pistes de travail ou des auteurs à me conseiller pour me démentir ?
Merci à vous !
@le fils d’Ariane
Vous dites: »La banque centrale a toujours la possibilité de détruire cette “base monétaire”.
Si la banque qui a emprunté cette base monetaire a disparu, la banque centrale ne peut plus détruire cette monnaie car elle ne lui appartient plus puisque plus personne n’existe pour le lui devoir .
Pour le reste c’est un choix politique et je n’ai pas d’avis.
@Nadine
Si, l’empunteur final (dans le 100% monnaie centrale, les banques commerciales ne sont que des intermédiaires..)…
Mais de toute façon une banque centrale peut très bien détruire de la monnaie en excès (puisque c’est ça le problème pour vous) si elle était la seule fournisseur de monnaie …
Je précise, car je l’ai dit déjà X fois, et j’aurais dû le redire encore dans mon précédent message, que si les banques commerciales ne doivent plus créer de monnaie, elles doivent prêter – uniquement – : l’argent de leurs déposants.
C’est un système éprouvé, connu et sûr. La création (et la destruction) monétaire devant être faites seulement par la Banque Centrale (ou toute autre désignation) et selon des critères basés et refletant strictement la production des biens et des services dans un espace économique donné, avec dans l’ « équation », un paramètre clé représentant le pouvoir d’achat final des biens et service. Ce serait la « rigidité » d’un équilibre comptable salubre entre la production générale d’un espace économique et le pouvoir d’achat. L’équilibre de cette « rigidité » technique serait comme un système autobloquant contre l’inflation et contre la déflation puisque refletant exactement la production; les commandes afflueraient vers l’industrie et l’agriculture, qui dit mieux?
Ces biens et ces services produits étant alors – l’étalon – de la création monétaire (ET NON L’INVERSE comme à présent). Et ceci est possible avec une couverture à 100%-monnaie.
Autre chose, 100%-monnaie est une représentation de ce qui est – réel -, et non pas une politique commerciale de banques faussant gravement les paramètres des sociétés. Si l’on parvient à un enrichissement réel et équilibré dans ce système monétaire, on peut faire alors absolument ce qu’on veut avec les surplus dégagés. Ceux qui seraient en « manque de spéculation » (comme on serait en manque de drogue) pourraient s’y adonner, se rouler dedans, mais à leur seuls et uniques risques, frais et dommages, sans contaminer, comme à présent, l’économie normale et saine.
Avec une couverture à 100%-monnaie, les banques commerciales sont, entre autres, davantage responsabilisées vis à vis du risque, et la « politique du crédit » (actuellement véritable tarte à la crême) est ainsi mise au pied du mur d’une – réalité monétaire – déjà existante, au lieu (dit en résumé) que les banques élaborent de fumeux produits financiers pour gonfler (c’est exactementle terme: « gonfler ») leurs bilans, avec la prétention fantoche, par exemple avec la titrisation, de diluer les risques dans le grand nombre…
Un bon pastis comporte 5 parties d’eau pour 1 partie de pastis, on en est arrivé à faire l’inverse 1 partie d’eau pour 5 parties de pastis. Résultat, c’est fut la cuite généralisée avec maintenant la gueule de bois généralisée.
Quelle satisfaction!….
Il me semble, puisque on en est à reconsidérer les fondements, que beaucoup de contradictions pourraient disparaître si les concepts utilisés pour réfléchir aux concepts économiques étaient plus élaborés.
Par exemple, la monnaie (concept économique) a-t-elle une valeur (concept économique) ?
La réponse est inaccessible tant qu’on pense ces deux concepts comme des « choses » alors qu’ils renvoient tous les deux à des rapports :
monnaie = forme-valeur universelle et en même temps forme objective de l’argent, donc la monnaie comprise comme rapport entre ces deux formes permet de rendre compte des contradictions entre l’argent moyen de paiement et la valeur liée au travail abstrait puisque :
valeur = quantité de travail abstrait cristallisé dans la marchandise, donc rapport entre coût de la force de travail et temps socialement nécessaire pour produire une marchandise.
La valeur d’échange est rapport entre la valeur, comme définie ci-dessus, et l’argent : ce rapport se concrétise en prix de la marchandise (marchandise est elle-même un concept-rapport entre valeur d’usage et valeur d’échange).
C’est donc un aperçu de la complexité des rapports contradictoires entre tous ces concepts-rapports (qui renvoient à des réalités matérielles ou abstraites) difficiles à manier pour comprendre des processus qui se déroulent dans le temps et dont les formes se transforment les unes dans les autres selon les moments (la valeur d’échange en prix selon le temps et le lieu, le prix en monnaie selon le temps et le lieu, etc.).
Vouloir réduire cette complexité à des aphorismes simples, ramène toujours largement en deçà de la réalité des processus économiques et ne sert donc à rien pour comprendre sur quoi il faudrait agir pour modifier le système.
Désolé d’avoir obscurci le problème !
@bese
Je vous ai trouvé un texte normatif sur les dépôts et retraits de numéraire à la banque de France par les les établissements de crédit…
http://www.banque-france.fr/fr/instit/telechar/billets/normes_numeraires.pdf
Notez surtout la phrase : « Le compte du client est crédité, le jour du dépôt, du montant indiqué sur le bordereau de
versement »
Les établissements de crédits achètent la monnaie fiduciaire aux BCN contre de la monnaie scripturale et la revendent contre de la monnaie scripturale , ils peuvent aussi la revendre à d’autres banques commerciales ou la recycler à l’attention de leurs propre clients.
Ils doivent en outre contrôler les pièces et billets qu’ils reçoivent-émettent à destination de l’économie, les billets (et pièces) faux, abimés, ou correspondants à des séries que la banque centrale souhaite retirer (vétusté ou contrôle de la masse de monnaie fiduciaire) ne sont pas échangés mais revendus contre de la monnaie électronique. La banque centrale procède alors à leur destruction.
Si il y avait échange systématique d’un billet par un billet la masse de monnaie fiduciaire ne pourrait qu’augmenter ou rester stable. Comme pour le crédit sur le marché monétaire, les banques centrales disposent d’une capacité d’augmenter (émission) ou de diminuer (retrait de séries) la masse monétaire fiduciaire en circulation.
Je maintiens donc:
« Dans le cas de la monnaie fiduciaire, qui est marginale quantitativement, il y a aussi destruction irréversible sans impliquer une création systématique. »
Mais, à la réflexion, je crois que ce débat n’est pas clos, il ouvre sur une différence entre nos deux « types » de monnaies; la monnaie électronique « détruite » par le remboursement d’un crédit à peu de chance d’être celle qui à été émise lors de sa création. D’où l’idée d’imaginer ce que pourrait être un système monétaire électronique ou chaque « entité monétaire de base » serait marquée (repérée) comme un billet de banque…
@Le fil dAriane
Vous dites:Si, l’empunteur final (dans le 100% monnaie centrale, les banques commerciales ne sont que des intermédiaires..)…
Non! car je suis partie du cas le plus extreme ou l’emprunteur final a aussi fait faillite !!! L’obsession de la BCE c’est de garder la valeur de l’argent !
Amicalement
@Shiva
Vous voyez la destruction de la monnaie fiduciaire par sa transformation en monnaie scripturale. Dans ce cas là, M0 diminue et M1 reste stable. Mais vous omettez que lorsqu’il y a un transfert de M1 entre 2 banques, la première banque doit être capable de garantir le montant du transfert par son équivalent en M0. Pour ce faire, elle emprunte son déficit en M0 à une autre banque (marché interbancaire) ou à la banque centrale. Dans ce dernier cas, M0 augmente et M1 reste stable. La fluctuation de M0 n’explique pas la destruction irréversible que vous évoquez. C’est, du moins, ce que je comprends.
Votre idée de différencier la monnaie scripturale rejoins totalement mon objection. Une partie de la monnaie scripturale a la propriété de pouvoir être (re)transformé en monnaie de base. Mon billet a rejoins cette partie lorsque je l’ai déposé à ma banque.
@bese
vous dites:Votre idée de différencier la monnaie scripturale rejoins totalement mon objection. Une partie de la monnaie scripturale a la propriété de pouvoir être (re)transformé en monnaie de base. Mon billet a rejoins cette partie lorsque je l’ai déposé à ma banque.
Pouvez-vous dècrire le mécanisme j’ai du mal à comprendre ?
Merci
@Nadine
Je parle du point de vue de l’acteur économique que je suis. J’ai un compte dans une banque où je dépose un billet de 100€. Le solde de mon compte est de 100€ en monnaie scripturale. J’ai échangé ma monnaie fiduciaire contre de la monnaie scripturale émise par ma banque. Mon ancien billet devient la propriété de ma banque qui peut en faire ce qu’elle veut. Comme Shiva l’explique, ma banque peut choisir de le détruire physiquement.
Je souhaite maintenant prendre un crédit. Je demande 900€ à ma banque qui me l’accorde. Le solde de mon compte est maintenant de 1000€ en monnaie scripturale. Je choisis de retirer cette argent, ma banque me donne alors 10 billets de 100€. J’ai l’illusion d’avoir pu transformer toute ma monnaie scripturale en monnaie fiduciaire.
Au grès des échéances, je vais devoir rendre des billets à ma banque qui va toujours pouvoir choisir de les détruire physiquement. Au final, on revient au point de départ : il me restera un billet de 100€.
Concrètement, on peut (re)transformer qu’une partie de la monnaie scripturale. C’est cette partie de la monnaie qui n’a pas d’entropie. Pour être complet, pas d’entropie autre que le système dont elle est issue.
@bese
Merci pour votre réponse mais il me semble que la monnaie fiduciaire ne peut être détruite par les banques. C’est strictement interdit par la loi, on peut les échanger s’ils sont abimés.
Amicalement
@bese
oops !
je ne dis pas que votre banque commerciale peut détruire des billets !
Cela est réservé aux banques centrales uniquement (même pas à S. Gainsbourg !)
@Nadine
J’aurais du préciser : mon billet peut être détruit par la banque de France en conséquence de différentes opérations initiées par ma banque. Une banque ne peut effectivement pas détruire un billet d’elle même.
@ Dav
Vous répondez a mon message sur Von Mises par ce commentaire : « C’est très décevant quand on a l’habitude de lire des travaux de philosophes ou de sociologues, qui ont le permanent souci de bien définir ce dont ils parlent et d’interroger leurs prémisses. »
Vous répondez ensuite à Loic Abadie qui fait un excellent post par des propos complètement hors sujet par rapport à son post initial.
Par la suite vous postez une série de spams en reprenant toujours le même thème avec une réflexion toujours très idéologique, dogmatique et pleine d’à-priori.
Enfin vous posez cette question : « Quand je lis les analyses sur la crise, il est très rare que les devises fassent partie de la réflexion, à part le dollar. De même, je n’ai pas trouvé de penseur qui intègre cette variable dans leur réflexion. »
Cette question confirme pour moi ce qui m’apparait comme une ignorance crasse de ces sujets. Encore une fois lisez Von Mises ou d’autres auteurs (Friedman, … ) et vous verrez que cette question est très bien abordée (notamment dans ses dimensions praxéologiques telles que la propension à consommer / thésauriser, … ce qui me semble très pertinent dans le contexte actuel).
Julien,
Je ne pense pas que sur de tels préalables, il nous sera possible de construire un quelconque échange… pragmatique.
Ceci étant, je vous confirme que Rothbard n’est pas assimilable à du spam, à moins que ce ne soit le nom affectueux que nous donniez à un penseur libéral influent appartenant au courant de l’école autrichienne.
Par ailleurs, je vous confirme que je n’ai toujours pas lu Von Mises, mais vous venez de m’en donner moins envie.
« Au grès des échéances, je vais devoir rendre des billets à ma banque »
Ben non, vous rembourserez en général votre emprunt par prélèvements automatiques sur votre compte, abondé, en général, par votre salaire, versé en monnaie scripturale (la loi interdit le versement un salaire en monnaie fiduciaire). Toute votre monnaie scripturale est convertible en monnaie fiduciaire et réciproquement, point.
Il n’y à pas de rapport logique, ni mathématique, ni physique, entre la création et la destruction de monnaie fiduciaire, aucune loi si ce n’est statistique et factuelle. La décision d’augmenter ou de diminuer la masse fiduciaire est humaine, elle est laissée à l’appréciation du conseil des gouverneurs de la banque centrale en Europe, j’imagine qu’il en est de même pour la FED et le dollar papier…
J’imagine que la gestion de la masse de billets et pièces se fait en fonction des besoins et uniquement pour faciliter les paiement de petites sommes (le paiement, en liquide, d’une somme sup. à 3000€ est interdit), et non pour contrôler l’inflation. De plus la monnaie papier doit voir un cout de gestion infiniment plus élevé que la monnaie électronique (distributeurs, tri, vérification, transports sécurisés, émission, fausse monnaie…)
La monnaie issue du crédit n’est pas plus fausse, plus périssable, plus virtuelle que la monnaie papier.
Si vous obtenez un prêt sur 40 ans vous pouvez-être certain que d’ici là la totalité (ou presque) des billets en circulation aujourd’hui aura disparu. Peut-être auront-ils étés remplacés par de nouveaux billets, peut-être pas, peut-être que la monnaie « sonnante et trébuchante » aura totalement disparu dans ce futur…
Et pourtant, votre monnaie « électronique » existera toujours, au moins en partie. elle sera passée de banques en banques et de comtes en comptes, et le dernier retrait sur votre compte correspondra à une destruction de « liquidités électroniques » issues d’on ne sait quels crédits, accordés on ne sait quand, on ne sait par qui, on ne sait où !
Mais ce qui est sûr c’est qu’il n’y à aucune chance (ou vraiment, vraiment, très, très, très, infime, et encore !) qu’il corresponde dans sa totalité aux « liquidités électroniques » précises, que la banque avait émises 40 ans plus tôt sur votre compte.
Décidément, l’idée d’un modèle théorique dans lequel la monnaie électronique ferait l’objet d’un « marquage » unitaire lors de son émission me semble certainement riche d’enseignements et certainement ouvrir nouvelles possibilités de gestion de la monnaie.
La monnaie électronique émise, ressemble à une liasse fondante, de billets de cent euros qui seraient en permanence déchirés et reformés à une valeur inférieure par des morceaux provenant d’autres billets de cette liasse…
Nous vivons la première « grande crise » de la monnaie électronique, c’est peut-être une nouveauté dont on mesure mal la portée ?
le message précédant s’adresse à bese
et aux autres !
😉
Le débat est passionnant, alors pas la peine de s’énerver.
Tout le monde n’a pas lu tout ce qu’ont écrit von Hayek, Rothbart ou von Mises. Si vous vous appuyez sur ce qu’ils ont pensé et dit, ayez la gentillesse de nous montrer dans quels passages de leurs œuvres ces grands auteurs se sont montrés à ce point lumineux sur la question de la monnaie.
Le passage de von Hayek cité l’autre jour – en que j’ai eu grand plaisir à disséquer – n’avait lui à offrir que des allusions mystérieuses à ce que chacun était supposé déjà savoir, soutenues par de l’arrogance de classe déversée au tombereau.
@Shiva
Le future est très incertain. Ma question porte sur le système actuel. Mon billet est une créance envers la banque centrale. Je ne vois pas comment cette créance peut être détruite. Elle peut se transformer en créance envers une banque commerciale mais j’ai la garantie de pouvoir l’échanger contre une créance envers la banque centrale quelque soit la forme quelle peut prendre. Aujourd’hui, la banque centrale utilise les billets et les pièces pour que nous autres, puissions échanger cette créance sans l’aide des banques commerciales (avec certaines limites). Que la banque centrale utilise dans le future la monnaie électronique pour porter nos créances envers elle ne change rien. La créance n’est pas détruite.
Pas mieux en ce qui concerne les cent premières pages de America’s Great Depression.
En revanche, on y trouve une très intéressante explication des politiques expansionnistes du crédit en tant qu’élément déclencheur des crises, qui détaille et recoupe assez bien le point de vue présenté par Loïc Abadie; tout comme Loïc, il s’en sert comme d’un déterminant unique et isolé et ne prend pas en considération la possibilité qu’il y ait d’autres déterminants possibles quant au déclenchement ou à l’amplitude des crises.
Par ailleurs, il met beaucoup d’énergie à démontrer/expliciter le déroulement de cycles, sans que je n’arrive à comprendre quel est son point de départ pour recourir au concept même de cycle. Il en conclut :
« The regular, systematic distortion that invariably ends in a cluster of business errors and depression – characteristic phenomena of the « business cycle » (qu’il oppose aux fluctuations normales du marché libre, affranchi de tout cycle, j’imagine) – can only flow from the intervention of the banking system in the market. »
Je manque de références, d’où ça sort cette idée de cycles ? de Kondratieff ?
Loïc, vous pouvez sans doute m’aider sur ce point. Merci à vous.
Ensuite, Rothbard démolit l’approche keynésienne en se focalisant sur son cycle (purge de l’excès de crédit par la déflation) et préconise une absence totale d’intervention par les gouvernements, sans se poser de question sur la résistance des structures sociales dans ce cas, bien entendu.
Rien sur la monnaie pour l’instant.
J’ai « Human Action » sous le coude, et il y a l’air d’avoir des trucs plus en phase avec ce sujet-là…
Mes excuses pour le hors-sujet de fait.
@bese cher ami
Vos créances ne sont pas détruites, en un seul mot !
Tant mieux, n’ayez crainte elles garderont tout leur fumet malgré la crise…
@ Dav
Pour comprendre Rothbard il faut avoir lu la tradition autrichienne. L’analyse de Rothbard – sur la question qui est en débat – ne fait que reprendre la théorie monétaire des fluctuations de Mises et Hayek. Leur idée est que (a) ce sont les fluctuations du crédit qui se propagent à l’économie réelle et provoquent des fluctuations de la production ; (b) ces fluctuations du crédit sont provoquées par la politique monétaire de la banque centrale; d’où l’influence ultérieure qu’ils exerceront sur le monétarisme.
C’est le point (a) qui est intéressant. Les économistes ont toujours méprisé cette explication monétaire des fluctuations, lui préférant une explication réelle, à tort, comme le montrent la grande dépression ou la crise actuelle.
Le « business cycle », ce sont les fluctuations, ie les cycles à court terme des économies (rien à voir avec les cycles dits de Kondratieff), ie le fait que certaines années il y a de la croissance et de temps à autre une récession, voire une crise; dans le temps on parlait de cycles mais comme cela n’a rien d’horloger, on parle aujourd’hui de « fluctuations ».
Le point (b) c’est pour la tradition autrichienne la seule manière de faire coller leur théorie avec leur idéologie politique simplette, marché bon, état mauvais. S’ils abandonnaient l’idée que seule la banque centrale contrôle l’offre de crédit, il faudrait reconnaître que le marché (et non le public, banque centrale ou état) crée les bulles et les crises, et là, leur idéologie en prendrait un coup… d’où la crispation sur ce deuxième point.
@ Paul
Désolé pour vos demandes de références, mais c’est compliqué, ce que j’ai déjà tenté de dire, sans succès; la conception traditionnelle de la monnaie se trouve dans tous les manuels, mais vous la contestez; donc il faut vous replonger dans les textes; or sur le problème de la monnaie, ce ne sont pas les grands économistes dans leurs principaux ouvrages qui l’ont traitée; la question est un serpent de mer; elle s’est posé au 19e, c’est le débat (extrêmement touffu) entre les partisans de la banking school et ceux de la currency school; puis dans de multiples tracts sur la monnaie, comme chez Gesell et plus généralement toute l’économie autrichienne, c’est pour cela que Hayek ne traite pas la question de manière centrale, elle avait déjà été traitée par Mises; puis par Keynes et ses héritiers, par exemple Minsky.
@ autres
Le débat me semble s’enfoncer dans la scolastique; chacun défend sa définition de la monnaie, les querelles sont de mots, et le dialogue de sourds. En mathématiques, en sciences, de même qu’en philosophie d’ailleurs, on ne tranche pas les questions de définitions dans l’abstrait, pour elles-mêmes, mais en fonction du problème que l’on traite et de la solution que l’on tente de lui apporter (dit autrement, il n’y a pas de description sans perspective, et le choix d’une perspective dépend de la question que l’on se pose). A vrai dire on ne tranche jamais les définitions dans l’abstrait, à quoi cela servirait-il? D’où ma question : quelle opposition (réelle) se cache entre les tenants des deux définitions, êtes vous sûrs qu’il y en a une, quelqu’un peut-il me l’expliquer 🙂 ?
NB Pour ceux qui l’utilisent (comme ceux qui se crispent à sa vue), méfiez-vous du terme « ex nihilo », qui a fait l’objet de l’une des plus longues querelles de l’histoire de la philosophie, en gros entre les partisans des grecs (qui ne croyaient pas à la création ex nihilo de matière, ainsi chez Platon le démiurge donne forme à la matière déjà là) et ceux des chrétiens (qui soutiennent la création ex nihilo du monde par dieu (la genèse, saint augustin, etc).
Pour l’instant, la querelle se fait entre :
(A) Partisans de la monnaie au sens restreint
M1 = monnaie
M3-M1 = crédit
Les banques ne créent pas de monnaie, elles accordent du crédit.
(B) Partisans de la monnaie au sens large
M3 = monnaie (parfois ‘moyens de paiement’ ou encore ‘crédit’)
Les banques créent de la monnaie (des moyens de paiement, du crédit).
—
Peu importe le camp auquel vous appartenez, les débats sont ailleurs :
– la banque centrale contrôle-t-elle la quantité de monnaie qui circule ? au sens (A) ? au sens (B) ? en aucun sens ?
– la monnaie peut-elle provoquer des crises ? au sens (A) ? au sens (B) ? en aucun sens ?
– A quoi tiennent les bulles spéculatives ?
– qu’est-ce que l’inflation ?
– à quoi sert le taux d’intérêt ?
– la monnaie doit-elle être publique ou privée ?
– le crédit doit-il être opéré par le marché ou par le public ? sous quelles formes ?
– doit-on radicalement changer de système monétaire ? est-ce possible ? souhaitable ?
– a-t-on les moyens d’influencer d’une quelconque manière les formes que prend le pouvoir de création monétaire dans le monde d’aujourd’hui ?
Personnellement, c’est la dernière question que je commencerais par me poser…
etc, etc, etc
Dans les deux cas, le même mécanisme opère; on l’appelle multiplicateur de crédit; pout chaque euro créé de base monétaire, il y a x euros de crédit accordé.
Merci pour ces éclairages, Fred L.
« Quelle opposition (réelle) se cache entre les tenants des deux définitions, êtes vous sûrs qu’il y en a une, quelqu’un peut-il me l’expliquer 🙂 ? »
Il y avait ceux qui confondaient allègrement crédit et argent; ceux-là croyaient que les banques créaient de l’argent, mais c’est un tout petit peu plus compliqué que ça.
Il y avait ceux qui disaient que le crédit et l’argent, c’était tout à fait différent; ceux-là croyaient que les banques ne pouvaient pas créer d’argent, mais c’est un tout petit peu plus compliqué que ça.
Les premiers disaient : les banquiers créent de l’argent, c’est scandaleux. Et ils n’aimaient ni les banques, ni le crédit.
Les seconds disaient : mais non, les banquiers ne créent pas d’argent. Et ils aimaient les banques et le crédit.
Grâce au débat, pour ma part je dis : les banques créé du crédit, et le crédit ça n’est pas tout à fait différent de l’argent… et du coup, je dis c’est scandaleux de créer beaucoup trop de crédits !
Les banques et le crédit ne me laissent plus indifférent mais ce n’est plus ni de l’amour, ni de la haine.
Voilà.
🙂
Ignorant de la première heure de la complexité de la finance mondiale, malgré mon age avancé, je suis aujourd’hui au balcon pour observer ce cortège indécent annonçant un séisme sans précédent.
En marge d’explications cohérentes sur les accidents monétaires, certains parlent de manipulations. c’était déjà le cas de Eberhard Hamer, professeur à l’institut des classes moyennes de Hanovre, qui en 2005 dénonçait « l’escroquerie monétaire mondiale »dans Horizons et Débats, voir le lien http://www.horizons-et-debats.ch/31/31_21.htm
Entre autre…
« Fait n°1: Les masses monétaires mondiales ont été tellement accrues et ont une base si fragile (dollars, euros, yens, etc.) que les monnaies correspondantes n’exercent plus de véritable fonction de conservation de la valeur, si importante aux yeux du citoyen.
Fait n°2: Seules la manipulation et la tromperie à propos d’une valeur de la monnaie qui n’existe plus préservent artificiellement la fonction d’échange des monnaies.
Fait n°3: Le dollar, monnaie privée de la haute finance américaine, a rompu depuis longtemps tous ses liens avec une valeur réelle (l’or) ou avec une masse monétaire déterminée. Il a donc non seulement perdu sa fonction de conservation de la valeur, mais ne trompe plus le monde, à propos d’une valeur d’échange prétendue de la monnaie privée dévalorisée par une augmentation sans limite, que par des manipulations de cours sur l’ensemble de la planète. Seules cette tromperie et la puissance de la haute finance des Etats-Unis alimentent encore une «confiance» artificielle dans le dollar. En revanche, si les participants au marché savaient qu’ils n’ont en main, avec la valeur nominale du billet, que la promesse sans valeur de particuliers dans lesquels ont ne peut depuis longtemps plus avoir confiance, qui abusent constamment de leur pouvoir de manipuler la valeur de la monnaie, cette confiance se serait effondrée depuis longtemps. »
« ……les objectifs stratégiques de la haute finance américaine ont dépassé le cadre national. Elle a pour but un système monétaire privé mondial qu’elle a assuré par son dollar privé, imposé comme principale monnaie de réserve dans le monde entier, et qu’elle ne doit plus formaliser que par une monnaie mondiale, l’euro-dollar. »•
» La haute finance surtout, qui, par son organe la BRI, s’est déjà préparée à s’emparer du prochain système de banques centrales et de monnaies pourrait empêcher la création d’un système indépendant. Il convient donc d’informer, d’expliquer à la population, à l’économie et aux politiciens les dangers qu’une économie monopoliste fait courir non seulement à la monnaie actuelle, mais aussi à un nouveau système monétaire. »
Pouvez vous, mon cher Paul, m’éclairer sur ce point de vue.
J’ai bien aimé la contribution de Loïc au papier de Paul.
Le fondement de la crise est l’excès de crédit, et pas la spéculation comme semble le formuler Paul.
Bien entendu les choses se rejoignent quelque part.
Mais le concept de spéculation comporte 2 ambiguïtés : 1) Une connotation morale qui brouille passionnellement le débat. 2) une condamnation implicite de tout projet de création de profit.
Attali ou d’autres pointerait le mauvais partage des richesses comme explication.
Mais c’est une explication d’une telle généralité qu’elle n’explique plus rien de façon précise : de plus , là aussi on est dans le moral et le passionnel.
Qu’est ce qu’un bon partage ? Celui qu’on s’imagine moralement ou celui qui est accepté par tous ? Celui qui entrainera le meilleur dynamisme économique ? Ou bien encore celui résultant de rapports de forces ?
Le partage idéal moralement est-il seulement possible , c’est à dire ne détruirait-il pas sa possibilité même en tentant de s’accomplir ? Bref … il y a aussi un partage rêvé …
D’autant plus que cette exigence de partage amélioré provient également de l’étalage médiatique des fausses valeurs et richesse virtuelles générées par cette énorme bulle de crédit .
Et quand bien même cela serait, subsisterait alors la question de savoir pourquoi et comment cette insatisfaction (qu’on retrouve de tout temps et partout) à pris la forme de cette crise.
Revenons donc à l’excès de crédit. Voici pourquoi il est bien à l’origine de la crise.
Une crise financière ou monétaire c’est une perte de confiance dans la valeur des crédits ou des dettes selon où l’on se place. Le problème FONDAMENTAL est donc bien dans certitude, pour un agent économique, qu’il ne pourra être remboursé de ce qu’il a prêté (quelqu’en soit la raison).
Le signe ou le titre qu’il possède ne contiend plus la valeur qu’il espérait , ou bien pire, qu’il y a mise, au départ.
Et cela entraine forcément, un mouvement panique : l’intérêt de chacun est alors l’inverse de celui de la collectivité.
OR, nous sommes bien dans un système global ou l’ensemble des dettes est bien plus grand que l’ensemble des biens et services à se partager. Nous ne pouvons plus honorer l’immensité des dettes anarchiques (financement du long terme par des dettes à courts termes) que nous nous sommes faits à nous mêmes, les uns aux autres, même si toutes ne sont pas mûres et exigibles aujourd’hui … (Heureusement)
Ce mouvement de défiance et de retrait généralisé , de course-super-préférence pour la liquité entraînant une réelle crise économique , la capacité de remboursement des dettes arrivant à maturité se trouve alors encore plus amoindrie.
La main invisible à l’envers (corrigeant ce qu’on l’a empêché de corriger plus tôt ?)
Bien entendu ce n’est la fin du monde : le jeu consiste à trouver et désigner qui ne sera pas remboursé , qui perdra , qui sera cocu , et il y a des victimes collatérales : l’économie réelle .
Il faut que la partie se joue.
A moins qu’on ne décide par un sommet mondial de désigner quelle créance de quel mauvais agent économique ne serait pas honoré. Mais comment choisir ? et quel déballage ce serait alors !
Ou la monétisation des ‘bonnes’ dettes. Monétisation définitive … planche à billets avec l’option hyper-inflation.
Ca me dépasse un peu mais une chose est sûre : la partie doit se jouer et la destruction de valeur doit trouver ses victimes.
C’est donc bien l’excès de crédit , donc de dettes que tout provient.
Et donc sont responsables tous ceux qu’ arrangeaient bien ce crédit général et tous les mécanismes qui l’ont nourri.
Et après, on peut accuser Keynes et ses taux d’intérêt , les banques et leur crédit ex-nihilo, les spéculateurs, les consommateurs, le partage des richesses, les faux libéraux, les socialistes, les états déficitaires etc … : je laisse à Paul le soin de hiérarchiser , et de distribuer les mentions spéciales ! 😉
Et revenir au précepte selon lequel on ne doit s’endetter que de ce que l’on est capable de rembourser ?
Faut-il remettre en cause la possibilité de crédit ex-nihilo de crédit de la part des banques ? C’est pourtant un instrument très efficace , sain et ‘moderne’ pour financer l’économie réelle ! Le brider dans ses ratios ? Pourquoi pas mais pourquoi ne pas distinguer la nature des objets ou projets qu’on finance ?
Même si cet aspect ex-nihilo excite beaucoup ceux qui sont persuadé que les Etats seraient forcément de meilleur gestionnaire du pouvoir de création monétaire par le crédit, oubliant que l’Etat ce sont aussi des hommes … qui concentreraient alors beaucoup de pouvoirs …
Voilà donc ma contribution , un peu primitive, certes .
@ Fred L.
Le crédit ex-nihilo c’est des jetons distribués avant qu’ils aient leur contrepartie en richesse. Et ils seront épargnés … APRES … dans la magique auto-destruction du remboursement à la banque.
Le « truc » crée à partir de rien revient à son néant.
Le crédit qui ne veut pas être ex-nihilo ne saurait exister que sur l’épargne : les jetons ont été épargnés AVANT et donc il ne sortent pas de nulle part. Mais c’est un peu théorique car le reste est le même : ils seront prêtés puis rendu … la diférence est qu’il ne s’auto-détruiront pas.
Ce système suppose la contrainte de l’existence d’une épargne préalable …
Mais quand on y réfléchit , l’essence du signe monétaire est bien sa destruction, une fois la série d’échanges et de ‘trocs éclatés’ réalisés ! C’est même la règle d’or : l’instance qui a introduit la circulation d’un signe monétaire , doit le récuperer (et ce faisant le détruire) . Sans quoi cela signifierait qu’un agent économique -état ou particulier- s’est accaparé (a volé) la collectivité économique.
Les règles d’introduction et de destruction des jetons dans l’économie sont capitales. Les banques gèrent la règle du jeu. C’est peut-être plus sain et simple que de se faire faire une lettre de créance de son débiteur pour la passer à son créditeur , situation ou le jeton est introduit par le premier débiteur, sur lui même.
Le jeton est toujours crée ex nihilo. Le support de l’or comme gage est une fiction auto-réalisatrice qui a eu son utilité historique.
Bon je suis un peu expéditif. Quelqu’un me corrigera (las angles uniquement) ?
@Dav et les autres
pour comprendre les cycles, il faut lire « le krach programmé » de Ducla écrit en 2003. En effet, nous étions quelques-uns à savoir depuis longtemps que tout allait s’écrouler. Vous pouvez aller sur son site, des explications précieuses y sont données. Il démontre de plus la relation qui existe entre les cycles et la suite de Fibonnaci, donc phi (le nombre d’or ou 1,618).
@Steve
désolé de donner la définition officielle de la liquidité. Quant à :« La valeur n’est pas intrinsèque, elle n’est pas dans des choses. Elle est en nous ; elle est la façon dont l’homme réagit aux conditions de son environnement.”C’est une citation de Ludwig von Mises qui veut simplement dire que la notion de valeur varie dans le temps et selon les individus. Pour reprendre un autre débat, la dette et la titrisation sont intimement liées et je tiens à réconcilier ainsi les 2 approches de Loïc et Paul. Une grosse partie du problème actuel est là et non dans les réserves fractionnaires. Il faudrait aussi parler de la croissance constante qui devient une croissance exponentielle ce qui est pour moi la tare majeure de notre système économique.
@ Fred L.
Les questions de définition sont premières. La Scolastique y a consacré une énergie extraordinaire et c’est ce qui lui a permis de nous ouvrir le monde moderne en résolvant pratiquement toutes les apories de la signification.
Dans mon livre à paraître, Comment la vérité et la réalité furent inventées, je cite le linguiste Roman Jakobson que j’avais eu le bonheur d’entendre à la Sorbonne en 1970 où il avait dit qu’il faudrait encore à la linguistique moderne plusieurs siècles avant qu’elle ne renoue avec la lucidité et la sophistication qui était la sienne à l’époque scolastique.
Je m’étais bien sûr empressé de lire ces auteurs et c’est ce qui explique pourquoi Principes des systèmes intelligents est le seul ouvrage d’intelligence artificielle où l’on se fonde sur les travaux d’Albert de Saxe, Buridan, Grégoire de Rimini, Guillaume de Sherwwod, Guillaume d’Ockham, Henri de Zomeren, Pierre d’Ailly, Pierre de Rivo et Thomas d’Aquin.
@Opposum
Je partage l’idée que l’excès de crédit est en effet un fondement, mais je trouve très naïve (ou malhonnête) cette croyance dans l’idée qu’il n’y a jamais qu’une seule cause à un problème complexe.
Vous dites : « le fondement de la crise est l’excès de crédit, et pas la spéculation comme semble le formuler Paul. Bien entendu les choses se rejoignent quelque part. Mais le concept de spéculation comporte 2 ambiguïtés : 1) Une connotation morale qui brouille passionnellement le débat. 2) une condamnation implicite de tout projet de création de profit. »
Ceci, c’est la manière dont l’école autrichienne nous parle de la crise et écarte la question de la spéculation.
Hop hop hop ! On n’en parle pas, il s’agit de morale.
3) d’accord ne parlons pas de morale, restons logique, et regardons ce que nous dit Rothbard à ce sujet, concernant la phase 2 de la crise, c’est à dire l’entrée dans la déflation :
AGP, page 39 sur les « liquidity trap » : « This expectation (l’attente de la déflation qui crée la course au cash), far from being an upsetting element, actually speeds up the adjustment. Just as all speculation speeds up adjustment to the proper levels, so this expectation hastens the fall in wages and other factor prices, hastening the recovery, and permitting normal prosperity to return much faster. Far from speculative « hoarding being a bogy of depression, therefore, it is actually a welcome stimulant to more rapid recovery ».
On pourrait questionner la croyance mystique de Rothbard en la perfection du marché libre and unhampered.
On pourrait aussi trouver bizarre la manière dont il définit l’état de crise et l’état d’équilibre, sans autre élément d’appréciation que le retour à la perfection du marché libre and unhampered. Belle tautologie.
Mais n’allons pas trop vite.
Restons logique. Si comme nous le dit Rothbard, la spéculation accélère le processus déflationniste, on peut légitimement en déduire qu’elle procède également à l’accélération du processus inflationniste. Après tout, si la spéculation est une fonction accélérative, ça semble logique.
De ce que j’en ai lu, Rothbard se garde bien de le faire remarquer.
Par ailleurs, il s’agit de se demander quelles sont les dimensions d’une crise. Je retiens trois choses.
– c’est un phénomène qui s’inscrit dans une durée
– c’est un phénomène qui se produit selon une certaine vitesse
– c’est un phénomène qui possède une variabilité dans son amplitude
Or, qu’est-ce que la vitesse ?
C’est la modification du rapport entre l’amplitude et la durée.
Je remarque que l’école autrichienne se garde assez bien de questionner l’impact de la spéculation concernant le troisième point, celui de l’amplitude de la crise. Et pourtant, même en admettant que tout est de la faute du méchant Etat qui comprend rien au vrai libéralisme avec ses politiques monétaires, on en arrive logiquement à se dire que la spéculation a un rôle dans la variabilité de l’amplitude du phénomène.
J’ai remarqué que l’école autrichienne aimait bien les analogies biologiques. S’agissant de l’hépatite C, l’alcool est un facteur d’accélération de la crise, qui modifie le rapport entre l’amplitude et la durée de la crise.
On interdit aux patients atteints d’Hépatite C de boire la moindre goutte d’alcool.
Et ça n’a rien d’une interdiction morale.
Tout prolétaire et exclus du système devrait prier pour que l’on laisse les libertariens prendre les décisions pour nous sortir de la crise. C’est le meilleur moyen de radicaliser la situation et ils n’auront plus alors qu’à brandir leurs livres de Rothbard et Mises face aux masses en colère. Peut-être alors verront-elles la lumière et accepteront-elles calmement de laisser leurs enfants mourir de faim par respect de la théorie.
@ Moi
Tout à fait d’accord; à mon sens, le problème des libertariens (autrichiens, monétaristes, libéraux classiques), c’est que quelque part ils croient encore en dieu. Chez eux, dieu s’appelle la main invisible (héritière en sciences sociales de la providence divine), qui gouvernerait le capitalisme sans qu’il n’y ait besoin d’intervenir ou de réguler quoi que ce soit. C’est d’ailleurs étrange, parce qu’en météorologie par exemple, il ne viendrait pas à l’esprit d’un chercheur de soutenir que le temps va pour le mieux et que les hommes n’ont pas à se protéger des éléments !
@ Paul
Loin de moi la volonté de dénigrer toute la scolastique. Certains débats répondaient (par le biais de la logique) à des questions bien précises, généralement d’ordre théologique (par exemple, la querelle des universaux).
Mais quand vous dites que « les questions de définition sont premières », alors là pardon, mais distinguo; dans l’ordre synthétique (de la justification), oui, sûrement, on commence par les définitions; mais cela ne signifie pas que dans l’ordre analytique (de la découverte), lorsqu’on cherche à résoudre un problème et non à présenter la solution que l’on vient de construire, les définitions soient premières; elles fluctuent tant que l’on n’a pas résolu le problème.
Ce que j’appelais de manière péjorative la scolastique, c’est la stérilité que provoque tout débat se focalisant sur les définitions lorsque les participants perdent de vue la QUESTION qui avait lancé le débat.
Les économistes sont un excellent exemple de cette scolastique. La modélisation rend cette dérive presque inévitable; on commence par faire un modèle pour comprendre un phénomène, et puis très vite on en vient à discuter le modèle en lui-même, indépendamment du phénomène; chacun pinaille sur les définitions ou les problèmes techniques, mais tout le monde a perdu de vue le problème de départ.
Ce que j’ai constaté – avec étonnement – c’est que le même travers se reproduit ici spontanément, chacun y allant de ses jetons, bouts de papiers, etc. alors même que les participants ne sont pas économistes et n’utilisent pas de modèles mathématiques. A quoi tient cette pulsion formelle ? Je me pose la même question quant à l’évolution de Lacan au fur et à mesure des séminaires (ou de Platon au fur et à mesure des dialogues), si vous avez une réponse, n’hésitez pas…
Si l’on prenait les exemples par le bon bout ?
Dans une société dominée par le mode de production capitaliste, le personnage clé est le capitaliste (nous l’appellerons Karl, clin d’œil à ceux qui connaissent un peu d’histoire).
Ainsi Karl possède de l’argent (son épargne) mais il peut aussi en emprunter (un crédit avec ses intérêts).
Selon le moment historique il aura plus ou moins intérêt à se servir de son épargne ou du crédit mais de toutes façons il peut acheter des machines, des matières premières, de l’énergie et payer de la force de travail pour obtenir des produits ayant une certaine valeur marchande qu’il espère supérieure aux frais engagés.
Karl en vendant ses produits (devenus marchandises sur le marché) récupère de la monnaie, avec laquelle il va pouvoir rembourser son crédit et les intérêts. Au final, il aura un revenu sur son épargne et un gain positif sur le crédit + intérêts qu’il a dû rembourser.
Dans le cas où ce gain n’est pas positif, il y a matérialisation du risque qu’il a pris en achetant machines, matières, etc. et force de travail pour produire des marchandises qui, soit ne vont pas trouver preneur, soit pas à la valeur espérée. (Il peut avoir une assurance qui couvre ce risque, éventuellement).
Le banquier qui a avancé le crédit récupère les intérêts payés par la production de la force de travail mettant en œuvre les machines à partir des matières premières.
Ainsi le crédit qu’accorde le banquier sous forme de monnaie permet la production et un gain dont il va prendre une part sous forme d’intérêts (en monnaie) en plus du remboursement du crédit proprement dit (en monnaie lui aussi).
Ainsi Karl a mis en marche un processus qui produit davantage de monnaie en sortie qu’en entrée : il n’y a pas conservation des quantités, mais augmentation ! Magique, cette force de travail qui, elle, est payée au niveau strict du coût de son renouvellement (quand tout se passe normalement ! on voit que les processus en cours tendent à réduire ce coût de manière drastique, jusqu’à avoir des salariés sans domicile, sans famille, sans sécurité d’aucune sorte : des êtres abstraits que personne ne voit plus dans la rue, mais qui sont au travail, heureusement pour Karl).
Il est clair que plus la mise initiale de Karl est importante, plus l’augmentation en fin de processus sera grande et que le banquier aura des intérêts importants.
Tout le jeu consiste donc à multiplier les effets de levier : Karl grâce à son épargne (ou ses biens propres) va pouvoir emprunter davantage en donnant au banquier des assurances raisonnables sur la bonne fin du processus.
Le banquier de son côté va se transformer en « producteur de valeur » pour valoriser son épargne (d’où qu’elle vienne) : il donne un crédit à Karl en monnaie qu’il crée à partir de la réserve fractionnelle (son « épargne » en quelque sorte) que la loi l’oblige à constituer.
C’est là que la magie des magies opère : le banquier peut créer de la monnaie sur la base de la confiance que « tout » le monde » a en lui, sous réserves qu’il respecte les ratios de Bâle II. Il n’est pas obligé comme Karl de l’emprunter en totalité et de payer des intérêts… Tout le monde est content : Karl peut lancer son processus de multiplication de la monnaie grâce à la force de travail et le banquier est ravi parce qu’en fin de processus il va récupérer de la monnaie réelle correspondant au crédit + intérêts.
Mais la soif de l’or (ou de la monnaie) est telle que le processus ne s’arrête pas là : Karl relance une nouvelle opération, sans attendre la fin du premier processus. Sur la base des machines et des matières premières qu’il a achetées et qu’il va gager, il va emprunter auprès de son banquier (ou d’un autre) un autre crédit pour monter une autre usine. Et le processus va en s’amplifiant sans fin… jusqu’au jour où il y a surproduction et tout le bel édifice se démonte couche par couche, voire s’effondre.
Et le banquier ? Reste-t-il sagement à attendre le remboursement de son crédit et le paiement des intérêts ? Bien sûr que non, il va lui aussi lancer une production en cascade : il va titriser le crédit et le vendre un bon prix. La magie de Bâle II va encore jouer : le crédit sort du ratio de réserve obligatoire.
Le banquier peut dès lors recommencer à donner un crédit équivalent au premier à Karl (bien joué !) et augmenter ses fonds propres grâce au produit de la vente du premier crédit sous forme de titre ! N’est-ce pas magique ? Pas besoin de sortir de Polytechnique comme disait mon grand-père, pour voir que que ce processus n’a pas de limite… jusqu’au jour où Karl ne parvient pas à rembourser son crédit ce qui fait que le titre correspondant ne vaut rien et que tout s’effondre ou se démonte couche par couche.
Ainsi du côté de Karl on a l’exploitation de la force de travail (son travail ne lui est pas payé à sa valeur réelle), mais du côté du banquier, en plus de sa part (les intérêts) dans l’exploitation, il se comporte en capitaliste « produisant de la valeur » sans avoir besoin d’avoir la totalité des fonds disponibles (épargne et/ou crédit) pour cette production.
Le jeu se complique avec les actionnaires de Karl d’un côté… pas difficile à développer ou à comprendre, et de l’autre avec les banques centrales et les états. Là c’est aussi simple au fond : une banque centrale a normalement (ou devrait normalement) être la seule autorisée à donner à l’état les sommes nécessaires (droits de tirage, d’émission de monnaie, de crédits bancaires, etc.). Ces sommes étant soit affectées à des projets (crédits à taux adaptés selon les affectations) soit mises en circulation pour les échanges courants.
Les néolibéraux (il faut bien les appeler par leur nom) ont inventé et mis en place grâce à la complicité des gouvernements une machine (des machines) infernale : depuis Maastricht les états de la zone euro n’ont plus le droit de créer leur monnaie, la BCE, elle, n’a pas le droit de prêter de l’argent aux états, aux organismes publics ou parapublics…
Que reste-t-il comme possibilités ? La BCE ne contrôle que les taux d’intérêts directeurs pour gérer la quantité de crédits disponibles (on a vu à quoi cela conduit… personne ne contrôle plus rien réellement, mais n’était-ce pas le but annoncé des néolibéraux ?) Les états doivent emprunter sur les marchés financiers (le banquier est ravi… d’autant que ces crédits vont être AAA+ et ne pèseront qu’à peine sur son ratio Bâle II) pour leurs besoins : la dette publique s’accroît régulièrement puisqu’il faut chaque fois ajouter des intérêts au remboursement de la dette précédente (les courbes de la dette publique de tous les états de la zone euro est en croissance exponentielle depuis les années 1990, comme celle des USA qui sont bien entendu les promoteurs initiaux de cette machine infernale).
Bien sûr il serait possible de réduire la dette publique en n’ayant plus aucun déficit budgétaire d’état… mais comme on l’a vu pour Karl, le principe capitaliste est d’avoir du crédit pour démarrer le processus, les états sont obligés de faire de même pour assurer un minimum de développement (minimum est le mot, car tous les états réduisent leurs investissements et leur fonctionnement pour tenter de juguler la croissance de la dette qui est impossible à juguler, par définition, une fois qu’elle a démarré et que les lois en vigueur sont ce qu’elles sont).
Après cet effort, je vous laisse le soin de compléter articulations du raisonnement… il y a beaucoup à faire !
A mon avis, tant que la BCE ne sera pas en mesure d’autoriser les états à émettre de la monnaie (sans intérêts), tant que les crédits bancaires ne seront pas contrôlés et limités, tant que le remboursement de la dette publique ne sera pas limité (1,5 ou 2 fois le montant du crédit selon la durée) par exemple, alors il ne restera que l’hyperinflation pour faire fondre tout à la fois la dette et tout le reste, en premier la force de travail qui pourra aller manger des racines dans bois, s’il en reste, des bois.
Je pense que ça relève du processus de la pensée individuelle, qui a besoin de se fixer, de se consolider, d’être cohérente, d’un état stable. Refusant d’une certaine façon le néant, le vrai doute, l’incertain et surtout la duplicité.
Par opposition à la pensée disons conflictuelle, qui questionne/bouleverse cet état constant d’équilibre de la pensée individuelle et lui permet de se trouver de nouveaux états…
Voilà ma façon de voir.
Ensuite le dialogue faisant appel à nos représentations, il s’agit de les démultiplier pour démultiplier les manières de comprendre un problème; à ce titre, quand un intervenant transforme une explication mathématique et pièce de Shakespeare, c’est formidable. C’est une nouvelle porte d’entrée qui s’ouvre vers la même pièce.
@ Fred L
Vous avez raison.
Le problème provient du fait qu’un phénomène peut être conceptualisé par des modèle différents. Suivant le souci pratique à l’origine de cet effort de compréhension, tel ou tel modèle est plus pertinent.
Certains seront faux globalement mais efficace pour ce que vous voulez en faire.
La monnaie peut ainsi être défini de multiples façons selon les points de vue. Cependant certains sont plus harmonieux car ils englobent d’autres.
Définir la monnaie comme des jetons servant à briser le troc et a échanger n’est pas faux.
La définir comme le reflet de l’ensemble des biens et services disponible à un moment donné est aussi possible.
On peut aussi partir de l’idée que c’est une dette de la société envers son possesseur. Ou un droit à tirer.
On peut compliquer en parlant du rôle de l’or et de la contrepartie immédiate qu’il ajoute au signe monétaire lui-même, comme un gage intrinsèque
Mais ce sont des visions statiques puisqu’on sait à présent que même au delà du classique phénomène d’inflation du à un excès de monnaie, la quantité de monnaie est un facteur de dynamisme ou d’atonie.
Sans parler de l’épargne ou de l’investissement , qu’une vision purement ‘jetonesque’ de la monnaie, ne permet pas de comprendre …
Néanmoins , parfois, pour ne pas trop dériver, il est bon de revenir à des modèles basiques . En ce qui concerne la création monétaire par expl , pour mieux comprendre la règle obscure de qui introduit le jeton, comment, et quel est la règle cachée inconsciente.
PS/ J’observe que les économistes malgré tous leur outils et leur performance pour traiter ponctuellement et pratiquement certains problèmes sont incapables -globalement- de réfléchir à l’évolution de l’économie et sortent parfois des âneries de théorie que même un lambda comme moi repère.
Il faut douter de tout mais parfois garder un chouiä de bon sens basique et paysan n’est pas mauvais.
@ DAV
Merci de vos remarques.
Je ne connais pas l’école autrichienne, ni les autres d’ailleurs : je suis vierge de toute influence.
La spéculation c’est du vol puisqu’il a acquisition sans véritable contrepartie : voilà le fond de ma pensée, qui vous rejoint.
Mais ce n’est pas la bonne façon de poser le problème : on s’enmêle les pinceaux entre prévoyance, anticipation, désir de faire un gain, précaution, et au final cela n’explique rien vraiment . Il faut saisir le phénomène économique qui a autorisé l’excès de spéculation. D’ailleurs à ce niveau là c’est plutôt de la cupidité presque ‘criminelle’.
Vous avez raison l’Etat n’est pas fondamentalement mauvais : mais le principe de précaution démocratique le plus élémentaire , et l’Histoire, m’obligent à m’en méfier. Et à éviter toute concentration de pouvoir excessive. (Sans parler que souvent ça devient inefficace)
Et le marché n’est pas la panacé, pour la simple raison que la main invisible n’est pas en amont des choses, mais , au contraire, doit être une construction volontaire …
On n’échappe pas à l’Etat c’est une certitude.
On n’échappe pas au marché non plus : les sytèmes les plus fermés, les plus dirigistes, archi-planesques, avec concentration du pouvoir monétaire total sont toujours sanctionnés par un effondrement total final, où éclatent toutes les régulations , ajustement, équilibrages de bon sens qui n’ont pas pu s’exprimer avant.
F.A von Hayek « Nouveaux essais de philosophie, de science politique, déconomie et d’histoire des idées », Edition Les Belles Lettres, page 288 :
« La campagne contre l’inflation keynésienne »
« Pour bien comprendre les causes de nos problèmes, il est nécessaire de comprendre l’erreur primordiale de la théorie qui a guidé la politique monétaire et financière au cours des vingt-cinq dernières années, et qui reposait sur la conviction que tout chômage important était dû à une insuffisance de la demande totale, et qu’une augmentation de la demande pouvait y remédier.
Ceci est d’autant plus facile à croire qu’il est vrai que le chômage est parfois dû à cette cause et qu’une augmentation de la demande totale entraînera dans la plupart des cas une augmentation temporaire de l’emploi. Mais tout chômage n’est pas dû à une isuffisance de la demande totale, et tout chômage ne disparaît pas forcément si la demande totale, et tout chômage ne disparaîtrait pas forcément si la demande était plus élevée. pis encore, il ne suffit pas que que la demande reste à ce niveau plus élevé, car une bonne partie de l’emploi que produit de prime abord une augmentation de la demandez ne peut être préservée que si cette demande continue sans cesse d’augmenter.
Le type de chômage auquel nous remédions grâce à l’inflation, mais que nous agrzvons en fait à long terme, est dû à une mauvaise orientation des ressources causée par l’inflation. Il ne peut être empêché que grâce à un mouvement de travailleurs des métiers où il y a une offre trop importante vers ceux où l’offre est trop faible. En d’autres termes, un ajustement continu desdiverses sortes de main d’oeuvre à une demande changeante exige un vrai marché du travail dans lequel les salaires des différents types de main d’oeuvre sont déterminés par l’offre et la demande. »
Dans mon dernier vidéo-clip, je mentionne un commentaire de Ghostdog : « Lisez les livres de Paul ! » Je ne reprends pas ça pour me faire de la publicité mais parce que je suis souvent désarçonné par ceux qui dans les commentaires n’ont pas la moindre idée de ce que je pense mais s’efforcent de le deviner. Ce que je pense n’est pas savamment caché par moi : c’est disponible dans des blogs, des articles (la plupart sur mon site-toile), et dans des livres largement diffusés en librairie.
Ceci pour dire que quand je lis :
les bras m’en tombent.
On peut donc avoir écrit trois livres sur la genèse de la crise actuelle par le mécanisme du crédit et s’entendre dire ça. Et ce n’est même pas comme s’il avait fallu lire mes trois livres pour le comprendre : quiconque aurait lu un compte-rendu de cinq lignes de l’un des trois le saurait.
Ce que dit Hayek dans les lignes que j’ai pris la peine de reproduire ci-dessus est que l’inflation produit un détour de production par une lequelle une offre de biens ou de services est créee et soutenue par de la création monétaire. Pour que les emplois crées se maintiennent, il nécessaire que le rythme de l’inflation demeure stable, voire s’accélère. Un ralentissement du rythme de l’inflation provoque un tarissement de l’offre de monnaie si bien que les produits et services créés ne trouvent pas de demande.
C’est la loi de Say qui affleure sous les lignes de Hayek. En effet, selon Say, la création de biens implique une distribution de monnaie qui nourrit une demande de biens. La rémunération respective du travail, du capital et de la rente est l’arrière-plan théorique de l’extrait. Que la rémunération du travail soit supérieure à celle du capital et une distorsion de la structure productive en sera la conséquence. Elle pourrait provoquer du chômage car le capital serait rémunéré à niveau inférieur à son taux « naturel ».
(Pour cause de vie conjugale, je suis obligé d’écourter ce message …)
Et ça se termine comme ça?!
http://www.lefigaro.fr/placement/2008/12/22/05006-20081222ARTFIG00212-la-liste-des-fonds-pris-au-piege-de-madoff-.php
Les économistes ont toujours posé des conditions théoriques (irréalistes) au fonctionnement de leurs modèles. Avec la monnaie, qui sous sa forme fiduciaire est une pure fiction, ce n’est pas vraiment nécessaire : le champ des contorsions pratiques est très large, et celui des justifications théoriques aux manipulations est quasiment illimité. Tant que l’utilisateur conserve sa confiance – sa fides – dans les signes monétaires.
En la période présente, où les banques centrales fabriquent de la monnaie à jet continu, en contrepartie de créances des banques commerciales plus que douteuses (les créances, s’entend… quelle que soit l’opinion que l’on ait des banques elles-mêmes), voire sans contrepartie ; en cette période où les Etats s’engagent dans des emprunts pharaoniques alors qu’ils sont, dans l’ensemble, totalement décavés, rien ne justifie la confiance du pékin dans les monnaies. Car la « valeur » de ces dernières n’est garantie ni par la qualité du bilan des Instituts d’émission, ni par la solidité des comptes publics des pays émetteurs.
La grande première, à mon sens, que constitue la phase actuelle, c’est que toutes les monnaies sont cliniquement à l’agonie en même temps, si l’on s’en tient aux critères de morbidité habituels des économistes. Voilà un scénario auquel ces derniers n’ont pas vraiment réfléchi jusqu’à ce jour. C’est dommage : le naufrage qui nous attend promet d’être spectaculaire. Et pourrait permettre la résurrection de l’idée keynésienne d’une monnaie authentiquement mondiale, son fameux « bancor ».
@ Charles Thevenin
Eberhard Hamer : seul l’or a une valeur + cas aggravé de « complotistus vulgaris ».