Un nouvel article de Helmut Creutz intitulé Auto-multiplication cancéreuse des actifs financiers. Il y montre l’impact des intérêts sur le prix que nous payons pour les choses et produit des chiffres très intéressants sur les rendements respectifs du travail et du capital au cours des années récentes. C’est édifiant.
Si j’attire l’attention sur cet article de Creutz, c’est qu’il met le doigt sur le rouage essentiel : sur le fait qu’en raison de la perception d’intérêts, l’argent attire l’argent, et qu’il existe du coup une pompe très efficace qui draine en permanence les gains faits par les plus pauvres vers les poches des plus riches. La tendance constante de l’argent à se concentrer entre les mains de quelques-uns conduit aux crises que nous connaissons. Les politiques fiscales molles aggravent bien entendu encore le problème. Ceci dit, les politiques fiscales ne constituent jamais qu’un pis-aller : il faudrait réparer le système pour de bon plutôt que de tenter de persister à contrer maladroitement ses effets pervers.
Creutz prône comme l’un des remèdes possibles une taxe à la thésaurisation reprise à Silvio Gesell (l’utopiste et grand héros de Keynes). Cela faisait un moment que j’avais envie de lancer un petit feuilleton sur Gesell. Allez, ceci c’est le premier épisode : c’est parti !
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