Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je me pose deux questions ce matin. La première, c’est celle-ci : la hausse récente des taux longs américains (3,53 % pour le 10 ans qui décolle, contre 0,95 % pour le 2 ans) signifie-t-elle que « les marchés » (= ceux qui achètent et vendent des Bons du Trésor) anticipent une reprise solide de l’économie justifiant une rémunération bonifiée des investisseurs, ou bien est-ce la prime de risque comprise dans un taux qui fait que les taux longs grimpent, les investisseurs anticipant une rétrogradation de la notation du risque de crédit de l’État américain ?
La réponse à cette première question est simple : la seconde hypothèse est la bonne.
La deuxième question, c’est la semi-nationalisation aujourd’hui de General Motors qui oblige à la poser (60 % pour le gouvernement US, 17,5 % pour le fonds de gestion syndical des employés, 12 % pour l’État canadien et la province d’Ontario). J’écris « semi-nationalisation » puisqu’on l’a compris, jusqu’à nouvel ordre, les US ne nationaliseront rien, continuant de communiquer au monde le message TINA (There Is No Alternative) : ceux qui sont à l’origine du problème demeurent les plus qualifiés à les résoudre. Pourquoi maintient-on en place une équipe qui perd ? parce qu’il n’y en a pas d’autre, mon bon Monsieur ! La question, c’est celle-ci : assiste-t-on – simplement – à la fin de l’empire américain ou – plus dramatiquement – à la fin du capitalisme ? la deuxième branche de l’alternative ayant pour conséquence qu’un corollaire habituel resterait d’application : quand l’Amérique est malade, le temps d’incubation de l’Europe est de six mois environ.
Là aussi, sur la deuxième question, si rien n’est fait, je penche pour la seconde hypothèse. On a cru un instant, il y a un an ou deux, que la finance d’Europe de l’Est s’en tirerait mieux d’affaire que celle d’Europe Occidentale, jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il s’agissait simplement d’une question de temps de latence. Il en sera de même pour l’Europe par rapport aux États–Unis. Ceci dit, la meilleure couverture sociale des ménages européens amortira mieux le choc qu’en Amérique, et ça c’est une excellente nouvelle pour les Européens.
Autre aspect de la question : si les États–Unis devaient redémarrer rapidement (on le leur souhaite de tout cœur, même si rien ne porte à le croire), ce serait à nouveau sur le mode de la bulle financière : parce que les consommateurs s’endetteraient à nouveau comme des bêtes, dans le même contexte de salaires déprimés qui a conduit à la crise. Ce qui suggère, sinon une solution à la crise (le système est très, très fatigué !) en tout cas un moyen excellent de la contenir (c’est la raison de mon « si rien n’est fait », un peu plus haut) : augmenter les salaires le plus rapidement possible.
Comme vous le voyez, je ne suis pas partisan de la politique du pire : je suggère de manière constructive le moyen pour le système capitaliste de retrouver un second souffle. Je suis certain que ceux qui ont à cœur sa survie entendront mon appel. À moins bien sûr qu’ils ne croient vraiment qu’il n’existe pas d’alternative. Je veux dire en leur for intérieur et pas uniquement à des fins de propagande.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
159 réponses à “Augmenter les salaires en Europe, le plus rapidement possible”
Mais comment augmenter les salaires ici dans un contexte de concurrence internationale avec des pays à bas salaire ?
@ Philippe
les faits ont montré que pour le « top management » les augmentations de salaire (fixe et/ou variable) étaient parfaitement compatibles avec la concurrence internationale
finalement le problème est « simple » : fixer les limites du top management
bonne chance pour ceux situés sur l’échelon N-6
L’augmentation des salaires, oui, bien entendu… Avec une prévision d’environ 600 000 chômeurs supplémentaires en France pour 2009, et un taux de chômage européen annoncé à 11.5% de la population active en 2010, reste à savoir qui profitera de ces augmentations… Les banquiers, peut-être?
Les États-Unis et l’Europe devront accepter de laisser la Chine et d’autres pays émergents avoir l’arrogance et la prétention (les p’tits maudits!) de réclamer, à leur tour, le niveau de vie de ces deux régions, sur l’argument d’une population deux à trois fois supérieure.
Et la condescendance de nos dirigeants, la morgue des financiers blancs-catholiques n’y changera rien. Ils devront apprendre à faire la vaisselle et à dire merci pour le bon temps qu’ils ont eu à crédit.
Je ne suis pas économiste, j’ai juste un peu de bon sens. Je prévois une grosse inflation aux USA et une déflation en Europe. Politique des vases communicants, d’un dollar effondré, d’un euro fort et d’une stagflation en Chine qui s’occupera principalement de son marché intérieur qu’elle remontera pour compenser les pertes de son commerce extérieur.
(ps: le mouvement haussier de la Bourse, c’est juste une bulle d’initiés. Quand ils auront assez joué, ils laisseront les boursicoteurs et les naïfs sur le carreau).
AMHA, le seul moyen d’augmenter les salaires sans augmenter immédiatement l’inflation et les importations (puisque la production ne peut pas suivre instantanément, outre les limites écologiques que l’ont reverra apparaitre très vite si on augmente trop rapidement le pouvoir d’achat) est de transférer, par la fiscalité, le « beaucoup » des uns vers le « pas assez » des autres (ie, une assurance maladie universelle publique…, un revenu citoyen, )
@Anne
il serait intéressant de pouvoir chiffrer ce « beaucoup »
« beaucoup » : de qui ?
d’ailleurs « beaucoup » c’est au delà de combien ?
s’agissant de la redistribution : pour qui ?
on aurait une bonne idée de la justesse de la mesure.
Question Bonus : la mesure devrait s’appliquer à quelle province de notre monde globalisé ?
La France semble avoir pas mal d’avance sur cette thématique, si elle n’est pas rejointe ce n’est pas par hasard.
Patrick Artus et Marie-Paul Virard viennent de publier un intéressant petit livre sous le titre : » Est-il trop tard pour sauver l’Amérique? « (éd. La Découverte). Sans répondre, de mon point de vue, de manière convaincante à la question posée, puisqu’il fonde ses espoirs en un « nouveau leadership », quelque part entre la « nouvelle frontière de Kennedy » et la « grande société » de Johnson.
Ce n’est pas avec un nouveau slogan, et un homme le prononçant, que sera résolu le problème de l’effondrement des bases mêmes du « modèle américain. Le livre vaut pour la description des bases économiques et financières de celui-ci.
Le meilleur chapitre, très documenté, est intitulé « le rêve brisé » et débute par le rappel de la blague d’un scénariste américain, George Dennis Carlin : « I’ts called the American dream be cause you have to be asleep to believe it ». (Cela s’appelle le rêve américain parce qu’il faut être endormi pour y croire). L’image qui y est donnée de la société américaine est de celles dont on ne se relève pas.
Est-illusoire de penser qu’il est possible de faire repartir avec les mêmes aux commandes ? De croire ou de faire croire qu’ils vont d’eux-mêmes non seulement réguler leur machine en folie, mais en corriger les effets ? A la première question, il est possible de répondre oui, car c’est ce qu’ils ont déjà entrepris. Pour la seconde et la suite, la réponse est non. Leur machine à produire de la richesse ne fonctionne qu’en fabriquant de la pauvreté.
La vraie et unique question est donc, vont-ils savoir faire repartir la machine à fabriquer de la pauvreté et de l’endettement ?
On peut toujours prendre sur les dividendes.
2 écueils cependant
– de nombreuses entreprises petites et moyennes n’arrivent pas à verser de dividendes
– pour les plus grosses leur réduction fera fuir les investisseurs
Actes des Apôtres (Bible) =
Des premiers chrétiens :
« …Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun.
Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix… »
Utopie d’emblée et blasphéme !
Portant,2000 ans plus tard ,vivent dans ces conditions nombre de communautés priantes monastiques et tournées vers le monde,sinon dans le monde ( Ainsi l’ex-trader Question dans les quartiers nord de Marseille )
Il s’agit bien sûr de
QUESTON
Il est parfaitement possible d’augmenter les salaires en déplaçant tout ou partie de la masse de prélèvements sociaux qui pèsent sur eux. Au lieu de faire porter ces prélèvements sociaux sur les salaires, et donc sur la production, il serait plus judicieux de les faire porter sur la consommation. Ce faisant nous augmenterions les salaires nets européens et mettrions à contribution les produits importés des pays de main d’oeuvre à bas coûts. Nous redonnerions également de la compétitivité aux produits européens en réduisant les coûts de production. Nous encouragerions également une relocalisation de la production.
Cela s’appelle la TVA sociale.
@ François L.
« Leur machine à produire de la richesse ne fonctionne qu’en fabriquant de la pauvreté. »
J’apporterais une nuance personnelle à votre déclaration :
La machine existe et à l’image de l’Homme elle n’est pas parfaite. Il y a donc des dysfonctionnements qui fabriquent aussi de la pauvreté.
J’ajoute également :
Les midlle class qui ont émergés des BRIC ne doivent pas partager votre point de vue
les pauvres de ces mêmes pays peuvent le partager mais tant que ces pauvres auront la vision qu’un meilleur monde peut s’ouvrir à eux, le système perdurera
Pour en revenir aux pays « riches » :
tant que nos pauvres seront virtuellement trop riches grâce à l’accès au crédit ou grâce à une répartition des richesses nationales, le système perdurera
tant que notre middle class ne basculera pas dans la pauvreté, le système perdurera
bref beaucoup souhaite le changement d’un système qui semble encore bien solide même si ses bases vacillent…
la TVA sociale est une idée séduisante
est-elle seulement compatible avec l’Europe qui se construit aujourd’hui ?
@Jean Louis Bars : euh… Henry Quinson plutôt. ( Cf son expérience racontée dans le livre : Moine des cités, de Wall Street aux Quartiers Nord de Marseille, éditions Nouvelles Cités. )
http://www.amazon.fr/Moine-Cités-Street-Quartiers-Nord-Marseille/dp/2853135462
@ Jean Louis Bars :
D’où ces communautés tirent-elles leur revenus ?
@ efaux
L’URL est correct. WordPress malheureusement ne reconnait pas le e accent aigu.
@efaux
Merci d’avoir rectifié et joint le lien.
@Yiels_vs_Greed :
essentiellement de la vente de leurs produits fabriqués .
P.S =J’ai déjeuné avec ces Personnes dans quelques lieux : salade sans assaisonnement,fromage,pain et eau.
@ Yield_vs_Greed
Dans les pays émergeants, des classes moyennent se développent, pouvant faire croire que toute la société en fait autant. Elles ont marginalement accès aux richesses provenant du modèle de développement profondément inégalitaire qui y prédomine actuellement. Les pauvres, avec lesquels les écarts se creusent, ont accès au rêve d’y parvenir. Les classes moyennes subissent de plein fouet les retournements de conjoncture, les pauvres vivent en dehors de ce monde-là.
La question est de savoir si nous allons ou non partager ce modèle dans nos sociétés occidentales.
@ Jean Louis Bars :
ils doivent en vendre en quantité industrielle (sourire)
nous sommes d’accord, ces communautés pour être une alternative à la société civile que nous connaissons doivent présenter une « balance des paiements » neutre tout en s’acquittant de :
la taxe foncière, l’entretien des bâtiments
l’électricité, l’eau
la nourriture (à moins qu’ils ne mangent que ce qu’ils produisent)
l’éducation des enfants
les soins médicaux
les « retraites » des membres (ou leur prise en charge jusqu’à leur mort)
ce modèle semble devenir une norme pour beaucoup, la devise « marche ou crève » fait des émules, notamment chez les plus jeunes. Les grands élans de solidarité appartiennent au passé, définitivement. Nos sociétés occidentales n’ont plus de scrupule et l’inégalitarisme est chose admise.
sinon, augmenter les salaires, oui, mais cela va renforcer la capacité d’endettement et l’épargne.
et puis la croissance doit devenir économe de nos ressources et des écosystèmes.
Une rétrogradation du risque?
c’est donc que les investisseurs anticipent une amélioration des finances de l’état américain?
moi j’aurais dit une aggravation du risque sinon je ne comprends pas le sens de l’introduction
@ Allfeell
Bien vu : corrigé.
@ François L.
Je partage le constat que vous avez le don de bien synthétiser.
« La question est de savoir si nous allons ou non partager ce modèle dans nos sociétés occidentales. »
Je retourne la problématique :
Comment permettre aux pays émergents de progresser tout en freinant la montée de la pauvreté* de nos sociétés civiles occidentales ?
* le pauvre indien et le pauvre français n’ont tout de même pas accès aux mêmes ressources
@Paul Jorion
» ou bien est-ce la prime de risque comprise dans un taux qui fait que les taux longs grimpent, les investisseurs anticipant une rétrogradation de la notation du risque de crédit de l’État américain ? »
Graphique des Tbonds-10 ans :
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=USGG10YR%3AIND
En mettant en perspective le taux moyen de ces 5 dernières années et le taux de ce début juin 2009, il ne me semble pas évident que nous puissions parler dès à présent d’une véritable prime de risque liée à un défaut futur du modèle financier américain
@ Yield_vs_Greed
Le premier pas qui compte, c’est de s’apercevoir que si les situations sont différentes, elles appellent des réponses communes. De la même manière que l’on peut s’interroger sur la meilleure manière de mesurer la richesse (traditionnellement, par le PIB), il devient de plus en plus nécessaire de s’interroger sur la finalité de la production de biens et de services. Ce qui ouvre la voie à une interrogation sur ce que pourrait être la « bonne gouvernance » qui en déciderait.
@Jean Louis Bars : « communautés priantes monastiques »… mouais, les premières communautés pensaient plus à leur pouvoir sur terre qu’à la contemplation spirituelle, elles n’avaient rien à envier aux talibans d’aujourd’hui.
Lire, de Ramsay MacMullen, Christianisme et paganisme du IVè au VIIIè siècle aux éditions Les Belles Lettres, pour se faire une idée plus réaliste et moins idyllique des méthodes du christianisme quand il a commencé à dominer.
@ François L.
Je partage votre volonté et la nécessité de changer de paradigme.
Pour en arriver à ce changement radical il faudrait que les sociétés civiles occidentales soient prêtes à changer de modèle mais aussi à en payer les conséquences (sur 1 à 2 générations)
Tant que notre « middle class » n’aura pas rejoint notre « lower class » ceci n’arrivera pas.
Autant M. Jorion m’apprend-t-il à disséquer le présent, autant m’inquiète-t-il quant à ses vues prospectives.
La crise financière est épiphénomène d’une nouveauté massive : deux ou trois milliards d’humains, coolies, tireurs de pousse-pousse et autres mâcheurs de coca, sont entrés avec fracas dans le monde de la concurrence moderne.
Depuis dix ans, les prêteurs d’argent ont commencé à regarder vers l’Est et le Sud, à allouer leurs fonds aux entreprises qui s’appuyaient sur les dynamiques petits hommes jaunes et les courageux coupeurs de canne. Le peuple américain a réagi à l’offensive imprévue par un léger recul (petite baisse des salaires) et par une contre-offensive qui manifeste leur supériorité militaire dans le massacre sacrificiel (humains d’Irak supposés vouloir leur destruction massive).
Les Américains (pas Bush : les gouvernants américains, c’est-à-dire le peuple américain, c’est-à-dire les électeurs, c’est-à-dire Bush, c’est-à-dire Obama) ont réagi, comme il était normal, comme tous les peuples avant ou après eux, à la mode romaine. Non celle des temps commençants de la virtus fondatrice de la république, mais celle du confort de l’empire : plus on tuera de Goths, plus la plèbe de Rome pourra continuer à se goberger sans se battre. La rêverie subprime est éminemment démocratique.
Mais… Les Américains n’ont pas eu l’audace de leur plan hâtivement bricolé avec l’appui de prêtres vieillots (les neocons). Au lieu de massacrer massivement, ils se sont enlisés dans l’hésitation du désir. Barack Obama arrive, perdreau de l’année, avec une promesse : casser les « Afpak », c’est-à-dire tuer d’abord beaucoup de Pachtounes (ces humains que nos prêtres appellent talibans). Il a intérêt à faire très fort pour intimider beaucoup. Mais il ne fera pas. Il n’a pas les couilles.
Alors que faire pour « maintenir notre pouvoir d’achat » (notre grand contre-rêve), c’est-à-dire notre prééminence, notre hard power ?
Augmenter les salaires, comme le suggère Paul Jorion ? Nommons alors Rick Wagoner conseiller de Bruxelles et du MEDEF.
Ou bien entendons que la crise financière de l’automne dernier est l’ouverture d’une guerre de concurrence à couteaux tirés pour l’accaparement des profits et des ressources dans un monde fini. Le désir commande le monde, l’appétit du plus fort gagnera. Pour éviter la guerre ouverte, la solution pour le monde des blancs (Amérique, Europe) serait :
– l’abandon immédiat de toute production que les Chinois maîtrisent. L’industrie, pour nous, c’est fini. General Motors se ne doit pas être restructuré mais « jeté dans la poubelle de l’histoire » ;
– la mort du prêteur imprudent : la faillite de Lehmann n’est pas une erreur, mais la règle normale du monde normal ;
– la réduction drastique de tous les salaires, pour gagner en compétitivité globale face aux nouveaux producteurs, ie répression vigoureuse de toute manifestation la contestant ;
– l’encouragement aux nouvelles technologies (génie génétique, OGM, nano-technologies, etc.), investissement dans l’avenir technique et répression de tous ceux qui le contestent.
Mais rassurons-nous (hum !), rien de tout cela n’arrivera ! Le glissement tectonique qui a vu quelques milliards de personnes se précipiter à la table du dernier banquet s’est accompagné en France d’une guerre feutrée entre nos prêtres. Entre nos droits-de-l’hommistes fatigués et nos verts tout fringants la course au prix de la haine sera récompensée : la solution sanglante a la cote. Mais j’en ai déjà trop dit. M. Jorion, merci pour votre blog !
Paul écrit:
« »Pourquoi maintient-on en place une équipe qui perd ? parce qu’il n’y en a pas d’autre, mon bon Monsieur ! » »
En 1943, on avait bien sorti de prison aux États-unis Lucky Luciano pour aider puissament les renseignements américains en vue du débarquement des armées Alliées au Sud de l’Italie, pourquoi on ne libérerait pas Bernard Madoff pour remettre sur pied ce si cher capitalisme à bulles asphyxiantes? Entre gens de bonne compagnie tout marche toujours très bien toujours pour les mêmes, et pour les autres, allez vous faire….
@ tous,
salut,
Le billet de Paul traite de la nécessité d’augmenter les salaires. Nous en sommes tous convaincus ici. Néanmoins, comme le souligne Paul, il faut faire avec les partisans de l’ »ancien régime » qui tentent de nous convaincre qu’il n’y a pas d’autre alternative que celle de reconduire le système existant.
Il y a quelques jours, le rapport Cotis est paru. Son objet était l’évolution de la part salariale dans la valeur ajoutée. Quelle en est la conclusion ? RAS : la part est stable, et comme le disait hier le ministre français en charge de la relance, cete crise vient des E-U et c’est par manque de bol qu’elle atteint l’hexagone. (voilà un e bonne idée de billet pour François).
Bien sûr, la conclusion est très contestable et elle arrange ceux qui nous ont conduit à ce désastre. Avant d’augmenter les salaires, il faudra dominer dans le champ des idées
@ A.
« Bien sûr, la conclusion est très contestable et elle arrange ceux qui nous ont conduit à ce désastre. »
je ne suis pas convaincu par votre propre conclusion :
le désastre que nous connaissons n’arrange personne
Pour ceux qui ont lu le rapport Cotis, j’ai 2 simples questions :
Quelle est la période de l’étude ?
La valeur ajoutée du modèle France a-t-elle augmenté sur cette période ?
pour les taux, du moins en France, j’ai remarqué, ces temps derniers, la totale absence de confiance et de visibilité sur le long terme. Les taux, plutôt élevés, reflètent donc une élévation de la prime de risque ainsi que la nécessité d’attirer le chaland. Mais le facteur temps, la durée de l’emprunt, semble encore plus perturbé par la panique masquée. En effet, on voit des émissions à 3 ans sur des produits normalement émis sur 10 à 15 ans.
@ François Leclerc
je vous cite : “La question est de savoir si nous allons ou non partager ce modèle dans nos sociétés occidentales.”
et bien, les décennies précédentes, les sociétés occidentales ne se sont pas trop inquiétées du pillage organisé, ni de la mise en esclavage des peuples des pays spoliés. Non seulement elles sont prêtes à partager ce modèle, mais elles sont à l’origine de la matrice.
Les forces de la « prédation » sont plus puissantes que la « production » équitable.
Je doute que la possibilité d’une hausse significative des salaires pour les classes les plus basses de la société soit possible.
Après tout cela fait maintenant plus de 20 ans que le processus de mondialisation de l’économie tend à faire baisser les prétentions salariales à coups de délocalisation, chômage, concurrence sans limite où tous les coups sont permis pour une entreprise afin d’augmenter ses parts de marchés et ses bénéfices (au profit quasi exclusif des dirigeants et actionnaires).
Les bas salaires ont à peine réussi à suivre le cout de la vie, l’inflation ces dernières années, au pire on a même réussi à faire croire que le pouvoir d’achat augmentait grâce à la baisse de prix des produits manufacturés importés à bas couts des pays d’Asie.
Augmenter significativement les salaires c’est prendre le risque d’une augmentation brutale des prix des biens et services afin que les entreprises conservent leur marge et profitabilité, payer plus cher par ricochet les biens de consommation courants, la nourriture, le coiffeur, le cinéma, etc, etc….
Et effectivement je vois mal aussi comment une telle législation générale sur les salaires pourrait concerner ainsi l’union européenne entière, car évidemment pour ne pas distordre la concurrence il faut que cela s’applique à tout le monde et encore faudrait il prendre des mesures douanières importantes (guerre économique ?) contre les pays lointains qui n’ont pas la même structure socio économique qu’en Europe.
Il ne faut pas sous estimer la capacité des grands dirigeants d’entreprise à contourner les lois d’une manière où d’une autre, leur spécialité étant souvent de trouver des failles qui pourrait être exploitées. D’une manière plus générale il faut bien comprendre que l’intérêt des états à essayer de mettre du social dans une économie où les grands capitalistes pensent à faire le maximum de bénéfice ne sont pas souvent compatible, les grands patrons n’hésitent pas à presser un peu plus les salariés d’une manière ou d’une autre lorsqu’on essaye de leur faire passer des lois économiques un peu plus « sociales ».
Je vais encore paraître d’un pessimisme rédhibitoire, mais ce que l’économie a mis 20 ans à créer, cette énorme surconsommation, cet excès d’endettement, c’est un long processus qui a mis longtemps à se faire. Dans l’autre sens j’imagine que si on essaie de faire ce même processus lentement on aura une décennie ou deux de « perdue » marquée par une décroissance lente, une consommation moindre. J’imagine que c’est vers quoi on tend, avec des mesures gouvernementales prises un peu partout pour essayer d’atténuer les effets de l’effondrement, de retarder, de lisser les effets néfastes de la crises, en essayant d’étaler tout cela dans le temps pour que cela paraisse moins brutal.
Si on laissait les choses se faire, si on laissait Lehman et General Motors par exemple déposer le bilan avec une liquidation pure et simple sans reprises, si on n’essayait pas de contrarier le processus de liquidation des excès de production, de consommation, d’endettement, les choses iraient très très vite, très brutalement, la correction serait sans doute très rapide, on aurait une énorme dépression de type 1929, et sans doute malheureusement des chocs sociaux violents et des réactions populaires très violentes, c’est sans doute ce que les gouvernements tentent d’éviter avec leurs interventions souvent maladroites mais visant néanmoins à lisser et étaler les dégâts de cette débâcle économique.
Je ne pense pas donc que la hausse significative des bas et moyens salaires soit un éléments de réponse. Aujourd’hui et demain ce sera plus certainement une baisse de la consommation, une stagnation du pouvoir d’achat, une hausse du chômage, une baisse de la production. Si le monde a vraiment vécu au dessus de ses capacités de consommations et de financement « normales », il faudra bien que cet excès soit liquidé. Et à mon humble opinion la seule hausse des salaires qu’on pourra voir c’est celle non pas voulue politiquement mais celle imposée par un emballement de l’économie et une inflation galopante à cause des risques énormes qui pèsent à cause de la création monétaire au niveau des banques centrales.
Petite précision sur la formation des taux d’intérêt aux USA.
Le fait que les taux longs grimpent n’est pas tellement dû au danger d’une rétrogradation de la notation du pays ni d’une augmentation du risque de crédit de l’état, mais plutôt du mécanisme d’allocation des Bons du Trésor. Jusqu’à il y a peu, les USA pouvait se targuer de se financer à vil prix. Ils disposent d’une part de la monnaie de réserve qui leur permet de régler tout ce qu’ils veulent dans leur propre devise, quitte à en battre davantage à cet effet. D’autre part, la présence de cette monnaie de réserve contraint en quelque sorte leurs détenteurs à la placer aux USA et, plus particulièrement, en bons du Trésor.
Toute banque centrale étrangère récoltant des dollars sur son marché des changes, alimentant ses réserves de changes, participe aux adjudications des bons du Trésor américain afin de remplacer ses dollars en titres rémunérateurs. La participation de ces banques centrales étrangères fait partie des offres dites non-compétitives, aussi connues dans le jargon financier de « add-ons ». La banque participante indique le montant auquel elle veut souscrire, sans toutefois indiquer à quel prix elle veut le faire – d’où le qualificatif de « non-compétitif ». Tout autre particpant, quant à lui, indique non seulement le montant mais aussi le prix qu’il est prêt à débourser.
Le Trésor américain additionne toutes les offres, retenant d’office les non-compétitives puis les comptétitives classées par ordre décroissant du prix offert. Dès que la somme convoitée est atteinte, le prix offert le plus bas du classement des offres retenues deviendra le prix unique de l’adjudication. Toutes les offres non-compétitives se règleront par conséquent à ce prix-là aussi.
Ce mécanisme – qui existe par ailleurs dans la plupart des pays occidentaux – permet aux USA de se financer à vil prix. En effet, dans les années de gloire du dollar et de son hégémonie sur les places financières, les add-ons frisaient régulièrement les 30% du montant adjugé. Ce qui signifie que seuls 70% de ce montant ont déterminé le prix (et donc le taux de rendement des bons) de la totalité de l’adjudication. Lors des dernières adjudications qui se sont déroulées durant le mois de mai (quelque 188 milliards de dollars à deux, trois, cinq, sept, dix et trente ans), la part des add-ons ne représentaient plus que 9% du total.
On en déduit deux choses essentielles : d’une part, les banques centrales étrangères participent de moins en moins aux adjudications am&ricaines. Elles remplacent par conséquent de plus en plus leurs dollars par d’autres devises. D’autre part, le Trésor américain va inexorablement devoir payer la facture réelle de ses débours astronomiques, avec ou sans rétrogradation de la notation du pays. Aujourd’hui, plus de 90% du montant adjugé fixent le prix de l’allocation. Bientôt, quand on fuira le dollar, ce seront 100% qui fixeront le prix.
On peut donc d’ores et déjà affirmer que les taux d’intérêt américains (les réels) resteront orientés à la hausse.
Comment peut-on se poser une question dont on est sûr de la réponse ?
Amitiés
@ Jean- Pierre
merci pour ce partage de savoir, c’est très instructif
Ce taux de « adds-on » est-il officiel ?
Peut-il se récupérer quelque part ?
@ Tous
Le Nouveau Monde
Je reste persuadé que cette crise en est une de civilisation. Toute nouvelle idéologie ne fera que répéter les erreurs du passé … si l’homme ne parvient pas à comprendre et désactiver le crabe qui lui dévore le cerveau. Les sages ont compris le véritable rapport à la réalité. C’est pour cette raison qu’ils sont en paix, heureux, et qu’on les dit sages. Cette fausse perception de la réalité, qui fait de nous des guerriers, prêts à nous battre avec nos frères, nos sœurs, notre voisin et le monde entier, est depuis longtemps expliqué, symboliquement, par ces hommes de conscience
Parmi les plus grands et les plus contemporains, que tous connaissent, il y a Sri Aurobindo (L’idéal de l’unité humaine), Krisnamurti (Commentaires sur la vie, tome I II III), Satprem (L’aventure de la conscience, La genèse du surhomme) et il y en a d’autres. Tous nous font voir notre fausse perception de la réalité, notre mauvais rapport au temps et notre course dans la construction de note cauchemard. Je dois vous dire que j’ai beaucoup appris d’eux. Mais ça demande une certaine forme de cerveau pour aimer plancher sur cette fameuse conscience dont nous sommes inconscients.
Cette année, deux magnifiques livres me sont tombés entre les mains, après une dizaine d’années où j’avais un peu mis de côté ce type d’ouvrage. Le premier de Eckhart Tolle (A new earth). Ce fut pour moi une révélation sur le fonctionnement de l’ego. Ce livre est beaucoup moins philosophique qu’un Krisnamurti, plus concret. Avec Tolle, je suis passé d’un concept, qui reste au niveau de l’intellect, à la pratique. J’ai commencé ma transformation, et ça fonctionne!
Il y a environ un mois, j’ai reçu un livre d’un ami, en document attaché. Cet ami l’avait reçu d’un ami, qui lui aussi faisait partie d’une chaîne de transmission. Depuis je l’ai envoyé à une dizaine de copains. Dans ce livre que je situerais entre un Toll et un Krisnamurti, l’auteur fait la distinction entre l’intellect et le cœur. Il dira quelque part qu’il y a un univers entre, lire sur l’amour, et aimer. Il dira aussi que notre monde est en mode lecture, intellect, et que tous nos troubles viennent de là.
La révélation avec ce deuxième livre, c’est dans cette chronologie de l’Histoire qui nous montre pourquoi nous nous identifions à nos pensées; d’où remonte le problème, quand le crabe a pris naissance. Ça, pour moi ça été renversant. L’histoire du crabe pouvait être expliquée. Cette nouvelle théorie, après débats, un jour serait acceptée. Il nomme ce passage, des ténèbres à la lumière, la sortie de la caverne aux illusions de Platon. Comme Aurobindo, il explique comment devenir surhomme; l’Homme qui s’élève au-dessus de lui-même, tout en travaillant aux choses de ce monde, l’Homme qui n’est plus esclave de son faux moi. J’ai jubilé en voyant l’humanité sortir de sa torpeur.
J’ai goûté à cette nouvelle conscience, que j’essaie depuis de maintenir, et de rattraper quand je la perds. Pour moi, il ne fait plus aucun doute que cette recherche d’équilibre, entre le haut et le bas, qui donne des hommes meilleurs, tellement plus conscients et réels, c’est la base du Nouveau Monde. De cette méthode naîtra une société renouvelée, avec de grands politiciens. Des individus capables de travailler pour l’ensemble et non uniquement pour leurs petits ego.
Je ne connaîtrai sûrement pas le jour où cette technique sera répandue à travers le monde, mais je suis certain qu’il n’y a aucun autre sens à l’évolution. Nous arrivons au point où la croissance doit être avant tout, intérieure.
Si vous voulez lire L’Arche de Jean le Baptiste, je vous le fais suivre en document attaché.
Vous savez, un sage est un philosophe qui a réussi.
Romain
@ H. de Bressy & Yeld vs Greed:
Comme déjà évoqué à divers moments forts du blog, une T.V.A. SOCIALE pourrait en réalité
s’appeler (par exemple) – B.V.D.: Bonus de Valeur Décroissante
ou – R.V.S.: Ristourne de valeur Sociale (socialement utile)
(ou anti-tva) – A.V.T.: A jout de V aleur T empo (raire/risation/relle/ etc.?)
A dded V alue T empo (rary)
Soulignant la notion de « monnaie sociale fondante » (Euro 2.0) de l’ordre du quart de la masse monétaire à parité
Somme identique DISTRIBUéE à tout citoyenparallèlement aux autres revenus,en tant qu’aide à la consommation à vie et hors conditions (+/-comme les alloc’s familiales);
Dont l’assiette serait financée par: T.V.A. classique sociétés + Tobin sur transactions + IGF + ConsoCO2 + Taxe Kérosène aviation +Taxe « Made in dignity »+ « Made in proximity » + cumul des mandats + Taxe loyers, etc, etc…
Récupérable par les commercants à date de péremption à la « Caisse Européenne de Compensation »
Ce formidable outil orienterait les choix de consommation, tel produit ou service benéficiant OU NON d’une A.V.T.à divers taux en fonction de son utilité sociale, culturelle, innovante, de proximité, écologique, décroissante, etc…
Bonne cogitation.
@ Yield_vs_Greed
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=USGG2YR%3AIND
Dans la fenêtre « Add Security », entrer USGG10YR:IND
Cliquer « Draw »
Quelle autre explication alors ?
@svenmarq
je suis un candide en terme de taxes
L’application de cette « TVA sociale » est-elle du ressort de chaque nation ou doit-elle passer par un vote au parlement européen ?
Si tel est le cas, sera-t-elle validée par les « petits pays » qui viennent de rejoindre l’Europe ?
Merci pour cette article…
Depths Of Death
@ Pierre Guillard ( intervenant 28) & Rumbo (29):
… le MEDEF et le …MADOFF curieux hasard des consonnances…
Augmenter les salaires ?
L’effet immédiat de la hausse des salaires en 1968 a été l’inflation… aucun effet à long terme sur le pouvoir d’achat des salariés.
Ce serait encore pire maintenant qu’il y a eu un basculement vers plus de services.
Une bonne partie des augmentations partirait en importations.. il faut donc, simultanément rendre nos frontières moins perméables aux importations et établir une TVAS
Il ne sert à rien d’augmenter les salaires si la quantité de biens et de services à se partager reste identique: il faut simultanément baisser les hauts salaires et les hauts revenus par une plus juste répartition (fiscalité)
La TVAS est une bonne idée mais il faut qu’elle soit « massive » (non pas les quelques pourcents qu’on a vu en Allemagne et au Danemark), qu’elle transfère toutes les cotisations sociales sur le travail vers une cotisation payée sur la consommation, quitte effectivement à soutenir les bas revenus. Mais les producteurs en profiteront sans doute pour augmenter nleurs prix…
Pour le « revenu d’existence » voir http://www.revenudexistence.org/
@ Romain
savez-vous pourquoi Paul Jorion boude votre roman au point d’en faire l’analogie avec les thèses inspiratrices de la scientologie ?
@ Paul Jorion
En suivant vos indications, et en examinant le graphique obtenu :
je note le point suivant : les taux longs repassent au dessus des taux courts, ce qui est censé être la « norme ».
Notez bien que je pense avoir compris vos propos initiaux et qu’un jour ou l’autre les USA vont perdre leur note AAA.
Cependant je ne suis pas convaincu que la valeur des taux en ce début juin 2009 traduisent cette « prime de risque » liée à un « futur défaut » des USA
Au dernier trimestre 2008, les liquidités ont suivi l’adage « fly to quality » lorsque la peur a dominé les marchés financiers mondiaux
Conséquence : les opérateurs ont accepté des rendements historiquement bas (voire négatif sur le TBond « 1month »).
Désormais la peur est derrière « eux » * : les marchés actions reprennent des forces et les placements sans risque** comme les Tbonds doivent augmenter leur attractivité sous peine de ne pas trouver suffisamment d’acquéreurs
* la peur ou peut être l’absence d’alternative
** « considérés comme sans risque ou les moins risqués à ce jour »
@ Karluss
Probablement parce qu’il ne l’a pas lu…, et ce n’est pas mon roman.
Il faudrait peut-être lui demander?
A+, Romain
jls2008@live.ca
@ Jean-Pierre
Merci d’avoir décrit le mécanisme, mais il n’explique pas le changement, n’ayant pas changé lui-même. Ce qui a changé, c’est comme vous le dites :
… ce qui est l’équivalent strict d’une croissance de la prime de risque comprise dans le taux : les acheteurs traditionnels se retirent du fait d’une réévaluation du risque, poussant le taux à la hausse pour rester attractif. cqfd
Vous décrivez le comment mais le pourquoi est inscrit dedans.
@ Yield_vs_Greed
Cela en a pris le chemin aux Etats-Unis. Avez-vous entendu parler des « working poors », ceux qui travaillent mais dont les revenus sont insuffisants pour assurer leur sécurité économique et celle de leurs enfants, et qui donc basculent dans l’endettement ?
@ Yield_vs_Greed
Qu’on les aime ou pas, il faut reconnaître que les taxes (outre-et précédent- les dépenses bien-sûr) sont le principal outil d’orientation économique des nations modernes, le carburant des démocraties en quelque sorte…
Tout individu sensé devrait dire: je souhaite payer le plus d’impôts possibles (cela signifie que je gagne beaucoup et que je puis vivre dans un pays bien organisé, avec filets de sécurité multiples financés par la collectivité).
Quant à l’Europe, il faut se dire que c’est à ce niveau qu’idéalement les choses devraient se faire.
On en est plus à se taper dessus c’est déjà ça, mais ce sera long pour vraiment collaborer dans la fraternité…
@ svenmarq
« Quant à l’Europe, il faut se dire que c’est à ce niveau qu’idéalement les choses devraient se faire. »
J’ai plus l’impression que les choses se font par nécessité ou par pragmatisme, l’idéal étant plutôt réservé aux contes pour enfants (sourire)
ça me permet de réitérer ma question : L’application de cette “TVA sociale” (ou d’un système similaire type TVA écologique) est-elle du ressort de chaque nation ou doit-elle passer par un vote au parlement européen ?
@ François L.
Ils ne doivent pas être assez visibles
(ou suffisamment nombreux si vous préférez)
et malheureusement les working poors ne sont pas un phénomène typiquement US mais doivent faire partie intégrante du système capitaliste (probablement depuis la nuit des temps – mais je ne suis pas historien alors je ne l’affirmerai pas)
@ Anne.J
… parce qu’on reflète immédiatement les augmentations de salaire dans le prix des produits manufacturés… parce qu’on n’envisage pas une seconde que l’augmentation des salaires puisse s’accompagner d’une baisse concomitante de la marge de profit des entreprises et des dividendes versés aux actionnaires. Pensez-vous ! ce serait… euh… l’anarchie !
@ Paul Jorion
pour se faire, il faudrait un consensus mondial sur le coût moyen pondéré du capital, ce qui n’est pas une mince affaire à obtenir…
Puis avez vous seulement pensé aux retraités américains ?
égoïste ! (sourire)
@ Yield_vs_Greed
D’après un think tank cité par Patrick Artus et Marie-Paul Virard (Mobility Agenda), un emploi sur quatre, soit 44 millions, contribuerait à l’existence des working poors, dont le nombre a explosé depuis 2006.
@ Yield_vs_Greed
Il y a au moins une chose que le marché fait : précisément cela.
@Paul Jorion
Je suis tout à fait de votre avis … mais il va falloir faire un blocage des prix simultanément: quelques milliers de fonctionnaires pour vérifier tout cela ? :).
De toute façon votre objection ne règle pas le problème de la nécessité d’augmentation de la part du gâteau à se partager ou de la nouvelle répartition du gâteau existant. Je redis qu’AMHA augmenter (seulement) les salaires ne sert à rien (mais il reste évident qu’il faut diminuer l’écart des revenus, et pas seulement des salaires).
Ah: Le RSA entre en vigueur et remplace le RMI: http://www.boursorama.com/pratique/actu/detail_actu_flash.phtml?num=8db80de3881c4b7e1604fdd7298a61b1
Dans le sens généralement retenu ici,avec des nuances ,un excellent exposé de Bruno Amable dans la Revue PROJET :
Bruno Amable, »vers un changement de modèle ? »,Ceras-revue Projet n° 309,Mars 2009.URL :
http://www.ceras-projet.com/index.php?id=3564
@ François L.
si working poors = 1 travailleur sur 4
c’est un ratio astronomique mais vraisemblablement insuffisant pour imaginer un changement de système à court terme
@ Anne.J et Paul
L’effet immédiat de la hausse des salaires en 1968 a été l’inflation.
Pour illustration:
Les 6 derniers mois de 1968 jusqu’au 1er semestre 1974 (1er choc pétrolier) ont été les meilleurs jamais enregistrés, au moins en France. Jusqu’au 2ème choc pétrolier au moins, plus fort que le 1er mais plus arrondi (celui de 1974 avait été très pointu) il y avait en moyenne 10 à 12% d’inflation annuelle. Période bénie où l’inflation « mangeait » une bonne partie des intérêts (en particulier dans l’immobilier). Dans le mauvais système qui existait déjà alors et qui allait empirer de plus en plus, un petit déferlement d’inflation n’est pas du tout mauvais, c’est la mouche du coche qui fait avancer énergiquement tout l’ensemble économique. Dans ce sytème là un peu d’inflation, pas plus de 10 à 12%, soit ~1% par mois est un excellent lubrifiant et stimulant. Les affaires marchaient, le chômage était absent. Très jeune j’était au tout début d’une activité dans le second-œuvre du bâtiment, et avec 11% d’inflation en moyenne annuelle, jamais je n’ai eu d’annulation de commande malgré des devis garantis seulement 3 mois. Les usines éditaient un tarif tous les 6 mois.
Aujourd’hui nous sommes rongés par le système financier. Chercher à composer avec lui est une chimère, voire le conforte. Il faut prendre des attitudes qui puissent progressivement lui couper l’herbe sous les pieds, mais surtout, dans toute la mesure du possible s’en éloigner et œuvrer à des structures locales pouvant se mailler par la suite. Ceci dit en vitesse.
@ tous
Quel était le niveau des exportations françaises (en % de PIB) lors de ces années de « très forte » inflation ?
« De la même manière que l’on peut s’interroger sur la meilleure manière de mesurer la richesse (traditionnellement, par le PIB), il devient de plus en plus nécessaire de s’interroger sur la finalité de la production de biens et de services. Ce qui ouvre la voie à une interrogation sur ce que pourrait être la “bonne gouvernance” qui en déciderait. »
F.Leclerc, vous avez le don pour exprimer systématiquement l’essentiel.
Finalité de la production de biens et de services……qui en déciderait ?
Le mot « protectionnisme » est devenu ordurier, le mot « concurrence » semble recouvrir un idéal indépassable.
Une « bonne gouvernance » devrait dans l’idéal décider à la place du marché (ou plutôt en encadrement du marché qui constitue un mécanisme efficace) de la hiérarchisation des biens produits en fonction de critères eux même hiérarchisés (et par qui ? et comment?).
J’imagine bien que la concurrence « non faussée » soit obtenue par de mesures fiscales intérieures aux états et des tarifs douaniers ad hoc entre états.
L’énergie grise contenu dans chaque production pourrait être prise en compte comme l’obsolescence d’un bien par rapport à son « concurrent »….
Mais qui est (ou pourrait se trouver) en mesure d’imposer cette « bonne gouvernance », et où ? Dans un pays, un groupe de pays?????
N’est il pas à craindre que seule « nécessité fait loi » ? Ne faudra-t-il pas attendre un écrasement au sol de parachutistes sans parachutes ?
@ Mikael EON
» L’énergie grise contenu dans chaque production pourrait être prise en compte comme l’obsolescence d’un bien par rapport à son “concurrent”…. »
si énergie grise = matière grise
alors
je pense qu’on le vit déjà pleinement : c’est la concurrence que se livre les pays ayant atteint un même stade de développement *
* même si la démonstration de cette matière grise des pays riches a été de beaucoup délocaliser, d’un autre côté cela à permis l’essor de métiers dans le tertiaire inconnus jusqu’alors (ou peu développés)
Pauvre Citigroup !
GM, Citigroup Replaced in Dow by Cisco, Travelers (Update1)
By Elizabeth Stanton
June 1 (Bloomberg) — General Motors Corp. and Citigroup Inc., crippled by the first global recession since World War II, were removed from the Dow Jones Industrial Average and replaced by Cisco Systems Inc. and Travelers Cos.
R1
Vous penchez pour la 2e hypothèse. Je penche pour une 3e option :
les toptopHyperfortunes ne voient plus grand chose d’autre, pertinent et sûr, à acheter.
vu, de surcroît, que les vieux pays endettés (…)
R2
Vous penchez pour la 2e hypothèse. Je penche pour une 3e option :
WallStreet et 33Lib Street sont aussi satisfaits avec Obama qu’avec Clinton.
R3
Vous penchez pour la 2e hypothèse. Je penche pour une 3e option :
La fin des « lamas, moutons et pigeons » de l’onshore américain
est nullement la fin du « capitalisme » : la guerre financière, parfaitement maîtrisée aura des gagnants.
Quant au temps d’incubation de l’Europe, le moment venu, il ne sera pas de 6 mois. Ce sera un ouragan.
R4
Et une fois les indemnités de chômage payées et consommées que se passe t-il ?
R5
A supposer que les millions de chômeurs soient maintenus en survie (en prend t-on le chemin ?)
avec quelle nouvelle cavalerie ou pyramide ces augmentations de salaires seraient-elles budgétées puis payées ?
Les taux hypothécaires américains suivent les taux longs et grimpent, ce qui rendra encore plus problématique une reprise du marché immobilier.
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=aVFzeF0dZ1Bo&refer=home
@Yield _vs_ Greed
« L’énergie grise correspond à la somme de toutes les énergies nécessaires à la production, à la fabrication, à l’utilisation et enfin au recyclage des matériaux ou des produits industriels. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_grise
@ Paul Jorion
Bon, c’est l’histoire de l’oeuf et de la poule. La hausse des taux longs est due en large partie à l’absence des add-ons. Comme la présence de ces derniers atténuait la hausse des taux, la prime de risque était en fait déjà présente, mais ne « s’extériorisait » pas. Tant que les adjudications se déroulent de façon satisfaisante – pas comme en Allemagne ou en Grande-Bretagne – on ne peut prétendre que les investisseurs institutionnels redoutent un dérapage. Pour moi, la hausse de la prime reste pour l’instant mécanique. Le Trésor américain n’aura plus cette facilité d’adapter ses adjudications en fonction des offres non-compétitives qu’il recevait. Dès que l’échelle des taux d’intérêt US commencera à se raidir sur le long terme, alors, oui, on pourra affirmer que la prime augmente substantiellement.
Tout cela n’est qu’une question de point de vue, bien sûr ;o)
@ Yield-vs-greed
Je ne saisis pas bien la question. Les offres non-comptétitives ou add-ons sont des offres d’institutionnels reconnus par le Trésor US. S’ils sont américains, ces derniers ont le choix : faire une offre compétitive ou pas. Leur risque alors est de ne pas récolter les titres qu’ils envisageaient recevoir. La part des add-ons diffère à chaque adjudication et diffère aussi selon le type de bons alloué.
Ainsi, pour les bons à 10 ans, il y en avait pour 25,9 milliards d’adjugés début mai, dont 4,1 d’add-ons, soit 15,8% du total. Par contre, des 26,9 milliards de bons à 7 ans adjugés le mois dernier, 0,9 était des add-ons, soit à peine 3,3% du total. Ces données sont disponibles sur le site du Trésor américain (TreasuryDirect)
Jusqu’où devront-ils se résoudre à aller, forcés et contraints, pour juguler la crise, si elle devait se poursuivre et pire rebondir ? Cette hypothèse reste pour l’instant d’école, rien ne vient pour l’instant l’accréditer.
Nous avons d’abord connu une phase de déni, puis une autre, dont nous ne sommes pas encore sortis, où est cultivé un soulagement affecté, succédant à une grosse frayeur a demi avouée.
Vont-ils donc se faire au bout du compte violence, s’il se confirme l’absence d’un moteur de la relance, et pire de nouveaux soubresauts financiers ? Et comment ? Nous sommes à notre tour dans l’attente de”pousses vertes”, non pas celles de la relance mais celles de mesures de la dernière chance.
Ce que l’on sait des mesures de régulation et de surveillance en cours d’élaboration des deux côtés de l’Atlantique laisse circonspect. Un rendez-vous international au plus haut niveau, en juin à l’ONU, a été repoussé à l’ONU; Il aurait permis un point d’étape. Va-t-il falloir attendre maintenant septembre prochain, à l’occasion du prochain G20 de Pittsburgh, pour en savoir plus sur cette détermination qui était sans faille et paraît avoir déjà tant faibli ?
Ce que l’on perçoit de l’application des mesures du précédent G20, à propos des moyens financiers qui devaient être accordés au FMI, afin qu’il puisse jouer un rôle central dans le dispositif de relance économique mondial, n’incite pas d’avantage à l’optimisme.
Tout au contraire, on observe un monde financier qui relève la tête et s’oppose en coulisses à de timides velléités de réforme.
Qu’il n’y ait pas d’alternative au capitalisme financier en crise, ni dans ses cartons, ni dans ceux qui voudraient bien lui trouver une succession, ne signifie pas qu’il ne va pas par tous les moyens s’efforcer de perdurer. C’est aussi inquiétant que s’il devait s’effondrer, à tout bien considérer.
Plutôt que l’augmentation des salaires, il vaut mieux une augmentation des prix, en clair un redémarrage de l’inflation qui permettrait de restaurer les profits et l’emploi.
@ François L.
« Qu’il n’y ait pas d’alternative au capitalisme financier en crise, ni dans ses cartons, ni dans ceux qui voudraient bien lui trouver une succession, ne signifie pas qu’il ne va pas par tous les moyens s’efforcer de perdurer. C’est aussi inquiétant que s’il devait s’effondrer, à tout bien considérer. »
concernant la première phrase : je suis en ligne avec votre réflexion
concernant la seconde : si vous souhaitez un changement de système il va falloir accepter de passer par une crise sociale profonde (j’imagine que personne ici bas ne s’en réjouit)
Autrement dit : souhaiter le changement mais s’inquiéter de sa genèse voici une position originale (sourire)
@ Jean-Pierre
Comme je l’indiquais plus haut, j’aurais également tendance à vous rejoindre sur l’analyse de la hausse actuelle des taux TBonds
sinon merci vous avez répondu à « ma question imprécise »
Et j’entendis quelque chose qui venait du ciel et non plus d’en bas une autre voix, oui une autre voix et qui disait: Sortons, sortons du milieu d’elle les ami(e)s, nous autres qui en sommes déjà si touchés et affligés les premiers par tous ces maux, afin que nous participions moins à répandre ces fléaux sur d’autres encore et encore. [5]
Car tous les travers de Babylone de tous ces financiers et politiciens et banquiers véreux se sont maintenant accumulés jusqu’au ciel, et le très haut s’est souvenu de leurs iniquités sans nombre. [6] Pourront-ils toujours ainsi payé et prendre au double selon leur bon plaisir sans fin sans cesse ? [7] Autant ils se sont glorifiés et plongés dans le luxe, la fange, le pouvoir, la mondanité, voitures et belles villas de plus, Ray ban et montres de luxes, autant ils leur seront donné prochainement beaucoup de tourment et de deuil. Parce qu’ils disent en leur cœur: Notre si belle civilisation matérialiste et commerciale est encore assise en reine, elle n’est point veuve, elle a encore beaucoup de dévots qui soutiennent sa cause, de sa prostitution, c’est sur nous verrons jamais davantage le deuil avec elle ! [8] A cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine et elle sera consumée par le feu, par toutes ces armes de plus, marchands d’armes et autres. [9] Et tous les rois, les boucs et les sangliers de la terre, qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d’elle, quand ils verront la fumée de son embrasement.
Augmenter les salaires dans le contexte de lois actuelles c’est dire aux entreprises de délocaliser encore plus vite. Il y a de grandes chances que cela arrive donc car cela permet au gouvernement d’etre bien vu par les votants, tout en donnant une bonne excuse aux entreprises pour délocaliser. C’est coup double pour ces gens la qui vont main dans la main. Tant que les politiques europeens et US seront des amis/collaborateurs des multinationales, rien ne changera. Les gouvernements sont l’église d’avant, ce sont les gardiens du dogme, bruxelles est le vatican moderne, s’occupant des miséreux afin qu’ils ne prennent pas la mouche. Les grosses entreprises sont l’éxécutif, faisant les guerres (économiques de nos jours) de conquètes (des marchés). Les salariés sont la pietailles de ces guerres, les morts (rmistes et autres) sont sans importance, sans valeur. La collusion gouvernants(vatican) mutinationales(exécutif/armées) est établie depuis bien longtemps (berlusconi, sarko etc …). Face à eux il y a un immense tiers état. A peu près 5 milliards de personnes. Il est impossible d’organiser cette masse. L’internet va etre vérouillé (loi lopssi) tous les internautes surveillés automatiquement. Donc pas de révolution possible. Reste la Sécession, l’autre manière de faire la révolution. Consommer le moins possible. Acheter le moins possible de ce qui n’est pas fabriquer en France. Bosser le minimum, de toute façon tot ou tard nous serons virés et des esclaves feront notre boulot, donc pas la peine de bosser. Faites marcher la sécu, les arrets maladies etc…. Achetez le plus possible directement au petit qui fabrique à cote de chez vous. Supprimez tout ce qui n’est pas vital maintenant et économisez le plus possible car dans quelques temps vous aurez à peine de quoi survivre. Et surtout ne votez plus. ça sert juste a rendre légitime des esclavagistes. Aucun de ceux pour qui vous voterez ne pense à vous. Aucun.
La seule action politique efficace actuellement est la Sécession (du nouveau tiers état) vis à vis de l’église moderne(bruxelles et son dogme) et des rois(mutinationales).
La question, c’est celle-ci : assiste-t-on – simplement – à la fin de l’empire américain ou – plus dramatiquement – à la fin du capitalisme ?
Quelques citations de Paul Valéry , pour changer un peu :
« Aucune nation n’aime à considérer ses malheurs comme ses enfants légitimes »
« Nous autres , civilisations , savons que nous sommes mortelles »
« Le temps du monde fini commence »
« La fin du monde…Dieu se retourne et dit : J’ai fait un rêve . »
Je vous laisse lire l’article suivant : « Ni Friedman, ni Keynes – Les Trente Glorieuses, oubliez les ! »
http://www.causeur.fr/ni-friedman-ni-keynes,2499
Auteur : Gil Mihaely
@Jean
donc en fait une diminution des salaires.
Je crains que ce ne soit la seule solution.
Probablement une décroissance pas trop brutale mais trés longue en attendant un nouvel équilibre peut-être plus respectueux des ressources non-renouvelables. Ce serait un moindre mal.
Michel
Je ne peux qu’en remettre une couche sur cette intervention de Scaringella après avoir lu ceci sur contreinfo: http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2748
« Nous devrions cesser d’avoir la nostalgie de l’époque où des millions d’américains boulonnaient et soudaient ce qui passait sur les lignes de montage. Ces temps sont révolus. Et cessons de blâmer les pays pauvres où les travailleurs reçoivent des salaires très bas. Bien sûr, leurs salaires sont bas, puisque ce sont des pays pauvres. Ils ne peuvent devenir plus prospères qu’en exportant vers les pays riches. Quand l’Amérique bloque leurs exportations par des droits de douanes et des subventions de nos industries nationales, nous les empêchons de progresser. Aider à ce que les pays pauvres deviennent plus prospères va non seulement dans l’intérêt de l’humanité, mais c’est également sage, car cela réduit l’instabilité mondiale. »
Parce que les connard(e)s juste bons à offrir leurs sourires aux consommateurs qui prennent l’ascenseur, dégustent leur homard, ou prennent leur cardio-aspirine en hopital, je ne sais pas s’il faudra attendre la proportion insuffisante de 1/4 selon Yield_vs_Greed ou si la simple anticipation de ce quart sur ce que sera leur avenir ou l’avenir de leurs enfants ne pourraient pas suffisant pour faire exploser la bombe, et ceci malgré le secours de la surveillance cybernétique.
En son temps, PJ avait préféré, pour sauver son blog en accord avec plusieurs assidus (j’imagine) d’un danger imaginaire, (en tous cas ni avéré ni dangereux puisque ce site anar espagnol est toujours en ligne), censuré un lien que j’avais fourni. Mais bon … les souscriptions ça marche pas trop, sans doute c’est plus rentable de faire semblant de contrarier Jacques Attali à la télé???
La hausse des taux longs va dans le sens contraire à celui voulu par l’équipe Obama. Elle entraîne les taux hypothécaires à la hausse et elle va augmenter le service de l’énorme dette. Les spécialistes estiment que sur les bons à 10 ans, les taux doivent monter à 4-5% pour redevenir attractifs.
http://finance.yahoo.com/news/As-Stocks-Surge-US-Treasurys-cnbc-15401866.html?sec=topStories&pos=1&asset=&ccode=
« Augmenter les salaires en Europe, le plus rapidement possible »
quand j’ai lu le tire j’ai cru que c’était une blague ! en tout cas la proposition déclenche les réactions de tous bords, jusqu’au plus irrationnelles .
je viens de m’arrêter à peu près aux 2/3 de la lecture des posts . Et je n’ai toujours pas de conviction quand au réalisme de la proposition.
bref… sans doute la synthèse de tout cela dans quelques temps.
salut et merci.
Moi qui vit dans une île de soleil, je vais à la plage, le lundi de pentecôte commence tout juste ici. Moi qui vit dans une île de soleil, je vais à la plage, tant que je peux encore le faire sans soucis
@ Auguste
Auriez-vous déjà oublié vos pièces cruciales encore inconnues ? 😉
Je pensais que l’argent se trouvait off shore ou à la BRI et que vous aviez dans l’idée que cet argent
pourrait être récupéré. Et maintenant vous nous dites qu’il est impossible d’augmenter les salaires.
Le « morphing » aurait-il du plomb dans l’aile ? Seriez-vous désormais si désespéré que vous vous contenteriez désormais de nous faire la chronique de la victoire annoncée des « top riches » ?
Vous faites un mauvais procès à Paul en n’inscrivant pas son présent billet dans la longue série des billets relatifs à la façon dont il faudrait procéder pour recouvrer une économie viable et vivable. (ce qui évidemment implique que les problèmes soient envisagés au niveau politique, au delà de leurs aspects purement techniques.)
Il est bien évident qu’une augmentation des salaires doit aller de pair avec une répartition plus équitable de la masse salariale ainsi qu’une meilleure allocation des revenus du travail ce qui implique des marges bénéficiaires réduites pour les entreprises et pour les revenus boursiers, comme le précise le commentaire additionnel de Paul. De même cela suppose des mesures pour contrer le dumping social. Toutes choses déjà soulignées par Paul et Fançois Leclerc.
J’apprécie vos éclairages sur les faces nord et sud de la finance, de même que les indications sur les opérations « opaq-voiles. »
Ne voyez donc pas dans mes critiques un procès d’intention vous concernant, simplement, je m’interroge sur les limites de votre cadre d’analyse. Vous nous parlez sans arrêt des rapines des top riches. Il existent bien entendu et ont beaucoup de pouvoir. Mais ces top riches que sont-il sans tous les riches et les moyens riches, ainsi que les classes moyennes ?
Supposons qu’il soit trouvé un moyen de siphonner tout l’argent du off shore, après, que fait-on ? C’est évidemment souhaitable et même indispensable de faire en sorte que l’argent aille là où il devrait s’investir le plus utilement, mais ne faudrait-il pas d’urgence penser — aussi et dans le même temps — aux nouveaux dispositifs qui doivent permettre d’encadrer la production des richesses dans un cadre macro-économique et micro-économique renouvelé ? Ne faut-il pas aussi considérer les problèmes en débordant l’analyse purement quantitative en termes de masses monétaires.
Pendre le problème au niveau des rapports de production — les rapports entrepreneurs-investisseurs-salariés — vous semble-t-il totalement superflu ? Reconsidérer les moyens et fins de la production n’est-ce pas déjà une partie de la solution ?
Bref, j’ai trois questions à vous poser :
Q1 Oui ou non est-il envisageable de récupérer l’argent soustrait au « on shore » ?
Q2 Ne faut-il rien entreprendre avant que cet argent n’ait été récupéré ?
Q3 Sous quelles conditions doit-on pouvoir augmenter les salaires ? Les pauvres et moins pauvres doivent-ils attendre « sagement » l’hypothétique issue de la crise ? (Il n’est évidemment pas question d’augmenter les salaires de tout le monde dans une même proportion. Les riches sont suffisamment riches même si à Wall street l’inflation salariale repart déjà de plus belle !)
Q4 Le temps n’est-il pas venu de reconsidérer nos modes de vie dispendieux en énergie, matières non renouvelables, non locales ? Ce qui serait une réponse — en amont — au problème du off shore ? Autrement dit la mondialisation néo-libérale et les mouvements de capitaux sans entraves n’auraient plus de prise sur une « nouvelle économie » dès lors que les modes de productions et de vie seraient ici transformés. (pas en un jour évidemment, mais n’est-ce pas le cap qu’il faut désormais pointer ?)
En 2009, de plus en plus d’entreprises ferment leurs usines en France, et elles ouvrent des nouvelles usines dans d’autres pays de l’Union Européenne : la Bulgarie, la Roumanie, la Lituanie, etc.
Pourquoi y a-t-il de plus en plus de délocalisations vers les pays de l’est de l’Union Européenne ?
Parce qu’un ouvrier français payé au SMIC coûte 8,71 euros par heure, alors qu’un ouvrier bulgare coûte 12 fois moins cher (71 centimes par heure).
Parce qu’un ouvrier français payé au SMIC coûte 8,71 euros par heure, alors qu’un ouvrier roumain coûte 9 fois moins cher (96 centimes par heure).
Parce qu’un ouvrier français payé au SMIC coûte 8,71 euros par heure, alors qu’un ouvrier lituanien coûte 6 fois moins cher (1,40 euro par heure).
Vous pouvez voir le salaire minimum dans les pays de l’Union Européenne à la page 2 :
http://jean-jaures.org/NL/345/SMIC.pdf
L’Union Européenne met en concurrence directe les ouvriers français et les ouvriers bulgares. L’Union Européenne met en concurrence directe les ouvriers français et les ouvriers roumains. L’Union Européenne tire les salaires vers le bas.
La France doit ré-introduire un protectionnisme national. La France doit ré-introduire des taxes sur les produits qu’elle importe.
Sinon les délocalisations vont continuer.
Sinon la désindustrialisation de la France va continuer.
Sinon l’appauvrissement généralisé du peuple français va continuer.
Sur la TVA sociale
La TVA sociale n’a de sociale que le nom. Tout impot indirect est fondamentalement injuste car non redistributif.
Or le problème est plus fondamentalement l’accroissement des inégalités et effectivement la baisse des salaires et le vivre à crédit qui en est le corollaire.
La redistribution peut se faire par l’impot sur le revenu et le patrimoine.
Autre aspect du problème : le transfert, en des quantités gigantesques, de la dette privée vers la dette publique, dans le contexte néo libéral toujours actuel, va pousser « l’élite qui ne se trompe jamais » à redoubler les restrictions budgétaires des politiques publiques autres que celle épongeant la dette.
Marges réduites en conséquence pour tout ce qui est investissement public, environnemental, social…
Cette dette publique qui gonfle comme une nouvelle bulle va faire le bonheur des rentiers qui vivent déjà grassement dessus. Tout ceci ne va pas dans le sens de la réduction des inégalités.
A moins que le peuple souverain raie d’un trait de plume cette dette encombrant l’avenir. Ce serait comme on dit une mesure non conventionnelle
petite précision : le fameux 1/4 de working poors a été initialement rapporté par François Leclerc
ce chiffre étant issu d’un « think tank » (Mobility Agenda)
si ce chiffre est bien le reflet de la réalité, j’ajoutais par pure déduction : 25% ne sont pas suffisants pour changer de paradigme (sic)
A tous ceux qui pensent que nous sommes proches d’un nouveau modèle économique, je pense que c’est loin d’être acquis :
en partant du principe que si changement il y a, il viendra des pays démocratiques plutôt riches et importants (en terme de PIB mondial par exemple) qui verront leur situations devenir intenables socialement
or je ne pense pas que les pauvres de ces pays riches soient assez pauvres (ni assez nombreux) pour faire basculer notre modèle en poussant les politiques à revoir leurs copies
or la situation s’auto-entretient d’elle même: ce sont les émergents qui en achetant la dette des pays riches entretiennent notre système social et donc permettent à nos pauvres de ne pas l’être vraiment…
Que les émergents n’achètent plus les dettes des pays riches et là on l’aura notre changement de paradigme !!
Sauf que les dirigeants des émergents se trouvent bien où ils sont et que c’est le système actuel :
– qui les y a placés
– dont ils profitent à plein régime (à ce jour)
Leur middle class en profitant aussi mais c’est bien le seul avantage à la situation actuelle (leurs riches l’étaient déjà suffisamment avant…)
@ certains
Vous n’êtes pas avares de commentaires quand il s’agit de parler des patrons, des banquiers, des topRiches. Mais il suffit que je dise : « Augmentons les salaires », pour que vous les oubliiez soudain et que vous ne parliez plus que des ouvriers bulgares et que vous vous écriiez : « Fermons les frontières ! »
Ignorez les chiffons rouges qu’on agite sous vos yeux. Ignorez les diversions : quand on vous dit « Il faudrait peut-être réintroduire une dose de protectionnisme », c’est pour attirer votre attention ailleurs : le problème, c’est la concentration des richesses.
@BA
rapport instructif et surprenant à la fois.
L’auteur : Thorsten Schulten…
… is senior researcher at the Wirtschats- und Sozialwissenschat- liches Institut (WSI) within the Hans Böckler Foundation,
Germany
et aucune statistique sur l’Allemagne ni sur l’Italie ! Très sérieuse l’étude quand on connait le poids de ces 2 mastodontes dans les politiques économiques européennes !!
A l’assertion « L’Union Européenne tire les salaires vers le bas. » : et moi qui pensais que le SMIC était revu à la hausse tous les ans…
Note : que son montant nominal ou que son augmentation annuelle ne soient tous 2 insuffisants est un autre débat (à mes yeux)
@ Yield_vs_Greed
Nous sortons d’une problématique pour entrer dans une autre. Nous quittons l’analyse du déroulement de cette crise financière et économique et de ses causes pour aborder celle des conditions qui devraient être remplies pour défaire le système capitaliste, et le remplacer par un autre dont on ne connait pas trop les contours, mais qui devrait alors exprimer une rupture.
Tout dépendra d’abord de la capacité dont va faire preuve le capitalisme financier à régler, ou non, ses propres problèmes et impasses, ne serait-ce que provisoirement.
Il est tout autant difficile, par ailleurs, d’anticiper sur les mouvements sociaux, et leurs conséquences politiques, qui pourraient résulter d’une longue récession économique, une hypothèse que l’on ne peut pas écarter.
Peut-être que le principal obstacle à un changement radical se révélera être la taille de l’enjambée qu’il faudrait accomplir pour y parvenir, comme une sorte de saut dans l’inconnu, devant aussi affronter de très sérieuses résistances.
Nous sommes sortis du modèle du grand soir, sommes en train de contourner le repoussoir qu’a représenté le socialisme dévoyé, mais restons-là encore hésitants, debouts et immobiles sur la grêve dans le petit matin.
@Paul Jorion: Oui, en répartissant les richesses, le débat ne se poserait pas. Néanmoins, c’est lorsqu’il n’y a plus de protectionnisme que les richesses se concentrent le mieux. Autrement dit, le libre-échange est tout de même un fameux coup de pouce à l’accroissement des inégalités.
Plus de protectionnisme renforcerait les couches ouvrières, ce qui au passage permet de demander une meilleure répartition des richesses. Par contre, en affaiblissant ces couches ouvrières, je ne vois pas comment on pourrait atteindre cette meilleure répartition.
@ Paul Jorion
Anne J. parlait déjà de cette concentration dans un des tous premiers posts.
Elle annonçait en autre : « le seul moyen (…) est de transférer, par la fiscalité, le “beaucoup” des uns vers le “pas assez” des autres
Ce à quoi j’ai répondu :
il serait intéressant de pouvoir chiffrer ce “beaucoup”
“beaucoup” : de qui ?
d’ailleurs “beaucoup” c’est au delà de combien ?
s’agissant de la redistribution : pour qui ?
on aurait une bonne idée de la justesse de la mesure.
Question Bonus : la mesure devrait s’appliquer à quelle province de notre monde globalisé ?
La France semble avoir pas mal d’avance sur cette thématique, si elle n’est pas rejointe ce n’est pas par hasard.
Personne n’a rebondi sur ces questions (mal posées ou décalées peut être)
Paul,
concernant cette concentration des richesses qui d’après votre analyse semble être l’un des nœuds du problème que nous traversons et afin de bien cerner l’état de la situation avez vous la possibilité de répondre à 2 questions :
Qu’appellez vous richesse ?
A partir de quelle méthode estimez vous qu’elle est trop concentrée ?
(accaparée par un nombre d’acteurs trop peu nombreux j’imagine)
extension du domaine de « l’abus de bien social »…
…aux dividendes
oui difficile de faire la part entre une richesse justement gagnée et du vol à moin de croire que la propriété c’est le vol.
C’est bien d’énoncer des idées générales et généreuse mais il faut être plus précis.
C’est peut-être mal, mais …
en attendant , non pas Godo, mais d’augmenter ou pas les salaires, …
je serais pour une baisse des loyers, …
En 1930, le coût d’un logement correct pour une famille avec deux enfants, représentait dans les 10% d’un seul salaire correct, aujourd’hui c’est entre les 30, 40 à 50 % d’un seul salaire correct pour un logement correct ….
Je veux bien que personne ne parle de l’éxubérance de l’augmentation des loyers, à un rythme de 4 % par an, depuis un sacré sacré paquet de temps,
même si la crise est comme par hasard, comme un hasard des hasards : de l’immobilier…
que -encore et déjà les Jeudis Noirs, dénoncent les loyers, -encore et déjà, les Donchichottes, visibilisent les sans-toits… et j’en passe des vertes et des pas mûres genre celle de la déduction de l’assurance pour les loyers impayés des revenus fonciers…
mais de cet effacement, cette gomme, cette autocensure … dès fois je me demande ?
(PS : la « TVA sociale », c’est comme la « taxe carbone », perso : j’encadre pas )
Sans vouloir faire le rabat joie, les enjeux énergétiques de demain relèguent les considérations d’ordre politique au second plan. Nos sociétés occidentales se sont développées essentiellement grâce à l’abondance de l’énergie primaire, et ne peuvent fonctionner qu’en maintenant un cout de l’énergie bas. Nous évoluons dans un monde peuplé « d’esclaves imaginaires » (et d’autres bien réels…) dans lequel la moindre activité économique (agriculture, industrie, services) est dépendante d’un approvisionnement constant en « esclaves ». Mes grands parents et parents ont use et abuse de ce système pour accroitre leur niveau de vie, et le paradigme actuel de la croissance est fermement encrée dans la pensée des nouvelles générations. Il nous semble impensable de voir les niveaux de vie baisser, et cette pensée est renforcée par des émissions a la gloire du Progrès, comme Modern Marvels.
Les progrès incroyables réalisés dans le domaine énergétique ont bien naturellement entraînés d’énormes gains de productivité dans l’agriculture et l’industrie. Il faut beaucoup moins d’hommes pour produire des vivres et des biens de consommations, et ainsi l’activité dite des Services a pu croitre et employer les « inutiles » (au premier ordre bien sur, ne voyait pas dans cette remarque un quelconque mépris).
La ou je pense que tout a foutu le camp, c’est que l’éducation populaire en matière de processus physiques de base (notamment les lois de conservations) n’a pas suivit. Comme l’a bien dit Nicolas Hulot, « l’hypertrophie de la technique nous a fait oublier la multitude des services rendus par la Nature » (en l’occurrence, les organismes vivants passes dont la décomposition a résulté dans l’élaboration de la corne d’abondance que sont les hydrocarbures). Pas le moindre quidam n’a une vague idée de la chaine énergétique amont qui conditionne sa propre activité économique (qu’il soit coiffeur, sportif, présentateur télé ou programmeur). C’est pourquoi entendre parler de chômage en ce moment, de perte de pouvoir d’achat, etc, me fait doucement rire. Oui, je suis devenu cynique.
Je ne me considère pas plus bête ou plus intelligent qu’un autre. Ayant bénéficie d’un milieu éducatif très propice (enfant CAMIF), j ai suivi une formation qui m’a donne accès aux conséquences de bases dans le domaine des sciences dites « dures ». Rétrospectivement, je ne pense pas que le niveau cognitif requis n’ait été énorme. Tout bon citoyen ne devrait pas avoir besoin de bases en topologie pour comprendre que les mathématiques ne sont qu’un langage, et que tout résultat d’une équation n’est aussi bon que les hypothèses qu’elle suppose. Nul n’a besoin de connaitre explicitement la Loi de Stefan ou les principes de thermodynamique pour comprendre que toute entité cherche à équilibrer ses flux.
Le monde physique est gouverné par la simple loi de la conservation d’énergie. Mettons nous a faire le bilan des flux, ce que le GIEC s’efforce de faire. A partir de la, le constat est assez simple, et le raisonnement est accessible a tout le monde. Derrière tout ca, la joie des intégrales bornées.
Peut être verrez vous dans ce que je vais dire des désirs dictatoriaux, mais je pense que tout mesure d’ordre macro-économique comme augmenter ou baisser les salaires est superflue. Ce qu’il s’agit de faire et de réorienter l’appareil productif et les processus de répartition. Jetez moi des pierres si vous voulez, mais je ne vois pas a quoi ca sert de former des citoyens a des métiers qui seront remis en cause de leur vivant par le manque de matières premières. Excusez moi, peut être suis-je en train de remettre en cause nos libertés les plus fondamentales en suggérant une nationalisation partielle des moyens de production et l’introduction de quotas dans le système éducatif, mais tout discours moralisateur sur les libertés individuelles me hérisse le poil quand il sort de la bouche de gens qui n’ont aucune idée des enjeux énergético-stratégiques qui nous guettent. Ou sera la liberté et la fraternité dans un monde dans lequel le prix des matières premières et de l’énergie explose.
Il restera bien sur l’égalité, atteinte cette fois par le bas. Apres tout, nous ne sommes ni plus ni moins que des systèmes thermiques/chimiques luttant pour assurer notre métabolisme. N’en déplaise au philosophe de coin de comptoir…
@Paul Jorion
« Ignorez les diversions : quand on vous dit « Il faudrait peut-être réintroduire une dose de protectionnisme », c’est pour attirer votre attention ailleurs : le problème, c’est la concentration des richesses. »
La division internationale du travail n’est pas destinée à enrichir les populations des pays à bas salaires.
L’augmentation du mouvement de concentration de richesse et l’augmentation des transferts d’activité coïncident avec l’augmentation de la production de biens jetables.
Qu’il soit décidé de « ce qu’on produit » par un autre mécanisme que celui d’un marché dont le seul moteur est l’avidité n’est pas étranger à une nouvelle répartition des richesses.
Ce qu’on nomme du vilain mot de « protectionnisme » pourrait s’appeler: valorisation du « peu gourmand » énergétique, incitation au développement réfléchi…..et coïncider avec une augmentation des salaires en éliminant la concurrence faussée par les « moins disant » environnementaux et sociaux.
Il n’y a pas diversion, mais convergence des intérêts « généraux ».
Le billet de Paul pose le problème général de la redistribution des richesses, si pas au niveau mondial, du moins au niveau européen. Sur ce point, deux mises en perpective sous forme de questions:
1) Quid de la responsabilité des syndicats dans la crise actuelle, si on admet que sa racine se situe dans la déflation salariale intervenue bien avant son apparition ?
2) Quid du retour à une certaine forme de protectionisme comme le propose Jacques Sapir (sauf erreur de ma part, je n’ai encore rien lu, sur ce blog, sur cette proposition) : soit, à titre conservatoire et transitoire, taxer les exportations des pays qui, quoique ayant un niveau de productivité à peu près identique au nôtre, pratiquent le dumping social, fiscal et environnemental. J’ajoute que le produit de cette taxe pourrait fort bien être reversé à ces pays afin qu’ils se mettent à niveau des pays qui les taxent.
@JCL : « La TVA sociale n’a de sociale que le nom. »
La TVAS permets de diminuer les différences de coûts de production, de rendre plus juste la concurrence avec des pays à bas salaire, de faciliter les exportations, mais surtout de ne pas faire porter la plus grande part du financement de la solidarité sur le salarié.
On peut annuler les effets pervers pour les plus pauvres par un revenu citoyen.
Mais j’approuve également (et surtout) « la redistribution peut se faire par l’impot sur le revenu et le patrimoine » … voir mon premier post (1 er juin 10 h 44)
Ce que j’ai voulu répondre à P.J. d’une manière globale, c’est qu’augmenter les bas revenus sans diminuer les hauts de la même quantité (ou augmenter le gâteau total) n’a pas de sens, car l’effet sera désastreux (exemple dans l’immobilier, faute de quantité suffisante).
Ceci dit, je suis donc d’accord (aussi) avec Cécile sur les loyers: le foncier bâti (30% du prix de l’immobilier) doit être nationalisé et les propriétaire indemnisés au prix du terrain en friche alentours.
A mon sens, plutôt que d’augmenter les salaires, il vaudrait mieux les baisser et y associer un revenu d’existence en complément. Revenus juste suffisant pour passer du stade misérable au stade pauvre, mais permettant une baisse sensible des bas salaires. Cela permettrait de rendre les salariés français plus compétitifs, et diminuerait par la même les délocalisations. Cela rendrait les Français plus serein face au chômage et leur permettrait de mieux négocier en cas de conflits sociaux. Enfin, plus personne n’aurait rien à perdre. On peut imaginer quelqu’un préférant la prison à la misère, et considérant n’ayant à perdre, n’hésite pas un instant à braquer une petite vieille ou autre. On n’imagine plus difficilement un pauvre ayant malgré tout les moyens de subvenir durablement à ses besoins fondamentaux prendre le risque de faire de la prison pour un larcin de quelques dizaines d’Euro. Pour s’assurer que ce revenu d’existence ne soit pas utilisé pour vivre comme un nabab dans un pays pauvre sans travailler, il suffirait que cet argent soit accessible par carte bancaire utilisable uniquement en France et éventuellement dans les pays partenaires.
Le plus juste est que tout le monde gagne la même chose. Pourquoi? Qu’y a-t-il de plus injuste? Un chômeur qui gagne 1000€ ou un travailleur qui gagne 2000€, mais qui ne fait strictement rien, comme j’ai pu en avoir l’expérience? Et il y a même des travailleurs qui non seulement ne produisent pas mais dé-produisent, c’est-à-dire sont contre-productifs : exemple simple : un professeur qui dégoûte ses élèves de la matière qu’il enseigne. Ce professeur est plus utile au chômage à 1000€ qu’au « travail » à 3 ou 4000€. En dehors du travailleur lui-même, qui est contre-productif, il y a aussi nombre de travaux qui sont inutiles, qui produisent des choses inutiles, et du gaspillage, ou même qui sont aussi contre-productifs : exemple : les armes. À quoi sert-il de gagner de l’argent en produisant des armes destinées à la vente? Armes qui détruiront ce qui a été produit.
Bref la justice n’est pas que, celui-là qui travaille plus, gagne plus; mais la justice c’est que celui-là qui, soi-disant a le statut de « travailleur », mais qui en fait ne fait rien ou même a une activité négative, eh bien ce travailleur-là, il n’est pas juste qu’il gagne plus qu’un chômeur.
De plus il est plus juste qu’un travailleur qui ne fait rien, gagne autant qu’un travailleur qui travaille, plutôt que de gagner plus que ce travailleur qui travaille.
Que tout le monde gagne donc la même chose. D’ailleurs qui peut quantifier et même qualifier (utile? gaspillage?) un travail quelconque? Qui peut dire qu’untel a travaillé plus qu’un autre tel. Le temps de travail? Mais alors quid du rendement? Si untel travaille plus vite qu’un autre, n’est-il pas normal qu’il travaille moins longtemps pour le même salaire? Mais qui va quantifier cela?
Idem avec la qualité du travail. Qui peut en décider? Le marché? Mais le sens du marché c’est d’ »avoir » l’autre (que l’autre a été « eu », ou même que l’autre a été « fait » – ce qui explique l’accointance de la praxis (avoir, commerce) avec la poiésis (faire, ingénierie)). Qui ou quoi décide de la qualité de tel ou tel travail et de la qualité du travail de tel ou tel travailleur?
Beaucoup de travailleurs, bien trop payés, sont inutiles et souvent même contre-productifs. Par rapport à ce genre de travailleurs, les chômeurs sont plus honnêtes. Il serait donc plus utile et plus juste que ces travailleurs-là restent au chômage. Et que tout le monde gagne la même chose.
De plus les intérêts des actionnaires et des salariés sont convergents. En effet, quand les actionnaires réclament plus de dividendes pour leurs propres poches, ils le font au détriment d’un réinvestissement de ces sommes dans des machines ou des robots, ce qui correspond à sauver des emplois (au lieu de les remplacer pas plus d’ingénierie). C’est ce phénomène qui explique la grande collusion, au niveau politique, de la gauche et de la droite, et qu’il n’y ait jamais eu de véritable alternative depuis 3 ou 4 décennies.
Conclusion : il ne sert à rien d’augmenter le salaire par rapport à ce qui n’est pas lui; mais il faudrait voir que ce sont les rapports internes au salariat entre les différents salaires qui déterminent le rapport du salarié à ce qui n’est pas lui. Et donc il est inutile d’augmenter les salaires, ce qui ne fera que les faire encore plus diverger. Il faut bien au contraire, dans un but de convergence, diminuer les salaires, dans la visée de leur égalité.
@H.D.F.
Pendant qu’on y est, autant payer les salariés français en Yuan au salaire chinois , non ? On sera ainsi tout à fait compétitif …
@ Anne
Ils y en a bien qui sont payés en dollars. A choisir, je préfèrerais le yuan.
Ceci dit, permettre à tous Français d’échapper à la misère serait beaucoup plus économique que de traiter la misère au cas par cas, avec tous les contrôles que cela nécessite. En gros, l’idée c’est: mieux vaut prévenir que guérir.
Pour le reste, payer les salariés français au salaire des chinois nécessiterait de fournir un revenu d’existence trop important pour ne pas faire baisser le pouvoir d’achat du salaire plus revenu d’existence en dessous du seul salaire actuel. Or, autant un revenu permettant d’être tout juste pauvre n’est pas un frein à l’emploi de celui qui veut pouvoir mettre du beurre dans les épinards, autant si le revenu d’existence est trop important et l’excédent salarial trop faible, la motivation pour chercher du travail s’amenuise. Alors, bien sûr, les salaires français resteraient supérieur aux salaires chinois, mais si on y rajoute les frais de transport, de douane, les couts des containers bloquer dans les port, ou les mal façon qu’il faut retourner, même avec un salaire français supérieur au salaire chinois, la production française pourrait être compétitive. Si a cela on rajoute le cout du traitement social, des expulsions ou saisies pour non paiement des traites, le calcul est vite fait de l’intérêt de venir à un tel système.
Le mieux est donc que tout le monde gagne autant, et que l’on supprime aussi les différences dues à l’ancienneté. Car à l’expérience de l’ancien répond le dynamisme du jeune. Et donc les différences dues à l’ancienneté n’ont pas de justification.
Mais tout ceci n’interdit pas les actionnaires. Car qui sont-ils si ce n’est ceux qui, au lieu de tout dépenser, ont économisé. On va maintenant obliger les gens à tout dépenser, à se goinfrer jusqu’à la nausée, à dépenser bêtement leur argent, par exemple dans les gadgets, les véhicules, le sexe, le football, les restaurants et les voyages? Où est alors la liberté?
Non, il y aura toujours des gens qui préféreront économiser plutôt que de dépenser. Et si les enfants de ces gens qui ont économisé, ont vécu une enfance de restrictions par rapport aux autres enfants, alors il est juste que les premiers enfants récupèrent, en héritage, les économies des parents. Et il n’y a rien de rédhibitoire, en investissant, de faire profiter la communauté de ces économies, héritées ou non.
Sinon c’est une société de gens qui dépensent tout de suite tout ce qu’ils ont. Or c’est cela la faillite assurée.
@FabienF [2 juin à 4:20]
Prenez une feuille de papier A4 et écrivez dessus un concept sûr que vous avez acquis (par exemple des considérations éclairées sur le bilan énergétique de la planète et les lois de conservations de l’énergie). Tenez la feuille de papier très près de vos yeux, pour intercepter tout votre champ visuel, et dites alors : « J’ai TOUT compris! »