J’ai connu le luxe : l’accès à l’internet vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il s’est réduit maintenant au but d’expéditions lointaines, harassantes et hasardeuses. Il s’efface pour n’être plus qu’une figure indistincte en arrière-plan, un peu comme la petite flamme vacillante, toujours menacée de La guerre du feu et dont la perte définitive se révélerait fatale. La lecture des mails se prépare désormais comme la conquête des sommets à l’oxygène raréfié de l’Himalaya. Comme celle en parallèle du numéro perdu de Sécurité Sociale, dont le chiffre ouvrirait le Sésame de la CMU (ou du CMU ? comment savoir la signification de ces initiales impénétrables quand l’accès à Google est perdu ?) Pour moi l’espoir demeure cependant mais pour Adriana, le Graal de la Sécurité Sociale ou de sa (ou de son) CMU de substitution, lui est encore bien plus inaccessible : le rêve d’un fou, secoué la nuit par ses visions d’Eldorado.
Bien sûr on redécouvre la campagne verdoyante au coucher du soleil – au lieu de celle toujours parcheminée de la Californie méridionale – on redécouvre le charme des livres et l’évocation des aventures anciennes à la veillée. N’empêche, la décroissance promet d’être un sombre et dur apprentissage. L’internet au bout des doigts et les appels téléphoniques qui aboutissent nourriront longtemps les conversations nostalgiques devant le feu mourant, jetant ses dernières lueurs, vaincu par la nuit qui progresse.
77 réponses à “La décroissance”
Oops… Sombre message…
Paul, ne perdez pas espoir ! Il y en a toujours lorsque l’Homme se retrouve au bord de l’abime…
Ce sera peut-être trop tard dans notre situation, mais ce sera déjà ça, car l’ignorance ne peut perdurer ainsi dans la fin de toute chose…
Finalement, le moment arrive où nous serons tous là autour du feu mourant…
Les mathématiques ont parlé…
Bonjour et bienvenu au club!
Vous verrez, on s’y fait très Bien . On réapprend à cultiver son jardin au propre comme au figuré, fournisseur de la nourriture du corps et de l’esprit tout au long de l’année. Et puis un peu d’activité physique est indispensable.
Il y a aussi la pêche et la chasse, que de bonnes choses…
Ce ne sont plus des billets mais des bouteilles à la mer que vous nous écrivez, même si la plume est toujours aussi alerte !
S’il y a deux personnes que je ne voudrais pas voir décroître en ce moment c’est bien vous et votre femme Adriana.
Va-t-il falloir lancer une pétition pour que vous ayez un accès au minimum : l’accès à Internet et la CMU (couverture maladie universelle) ? !
Lectrice de votre blog depuis septembre 2008,je n’ai jamais osé intervenir devant ce terrain vierge pour moi que vous avez défriché avec tant de talent: « l’économie ».Sage-femme de métier, les passages-transitions-mutations sont toujours le coeur de beaucoup de questions et ce n’est certainement pas la philosophie de bazar mariant la quète de bonheur à l’optimisme le plus béat qui répond à l’inquiétante étrangeté du changement.Et tous les matins du monde ne suffisent à effacer la certitude du départ.Et de la grande nuit. Alors chaque jour ou de temps en temps il ne nous reste plus qu’à garder la lampe allumée et c’est déja beaucoup.De tout coeur avec vous dans ce basculement de votre existence. France
Crispants ces problèmes de connexion.
Je vois que votre optimisme survit à ce moment de coupure du monde.
Vous savez, après que la souhaitable décroissance soit devenue un fait nous nous habituerons à des « coupures » de ce genre.
Montons une sté de pigeons voyageurs.
Mais pourquoi, ces coupures ? Problème technique ? Financier ?
Les Temps modernes… Monsieur Chaplin… heu pardon.. Jorion…
Si la connexion filaire adsl pose problème, il se développe actuellement un autre mode de connexion internet souvent équivalent à l’adsl 3Mo c’est la clé internet Bouygues Télécom par exemple.
Je connais quelqu’un qui possède cette clé avec forfait internet illimité pour 30€/mois, l’internet devient en plus nomade puisque c’est le réseau d’antennes mobiles qui permet la connexion presque partout en France et ailleurs.
Il suffit de constater si vous accédez au réseau via un téléphone mobile Bouygues par exemple. Si la réception est bonne il est probable que l’antenne proche puisse vous donner aussi internet via la clé usb bouygues branchée à votre ordinateur.
Voilà c’est peut-être une option possible à vos problèmes de connexion.
Courage à vous et à votre épouse Paul. Les inepties du systemes peuvent décourager, voire désespérer et l’on a envie de crier ‘je suis un homme libre! je ne suis pas un numéro’, quoique, en l’occurence, c’est le numéro à 13 chiffres qui vous fait défaut….. Pardonnez cet humour intempestif, j’espere qu’il vous fera sourire.
Vous évoquez avec raison le dur apprentissage de la décroissance: je viens d’essayer d’appeler la France et la communication téléphonique ne passe pas. C’est frustrant. On s’habitue tres vite au confort, et la frustration est d’autant plus grande que l’on se sent floué. L’opérateur ne fournit pas le service pour lequel il vous facture un abonnement et personne n’est responsable. Et puis aussi, d’autres continuent d’avoir normalement acces au service, ce qui me fait monter la moutarde au nez. Remarquez, ma connection internet fonctionne. Cherchez l’erreur!
Pour revenir à votre installation en France je me permets de rendre hommage à votre épouse pour son courage car une expatriation n’est pas une petite affaire et parfois le spleen guette dans les moments de découragement. Et si tout semble s’etre bien passé jusqu’à présent, j’imagine qu’elle y est un petit peu pour quelque chose? Pouvez vous lui transmettre toute mon admiration et mes encouragements?
Hauts les Coeurs
Courage à vous et à votre épouse Paul. Les inepties du systeme peuvent décourager, voire désespérer et l’on a envie de crier ‘je suis un homme libre! je ne suis pas un numéro’, quoique, en l’occurence, c’est le numéro à 13 chiffres qui vous fait défaut….. Pardonnez cet humour intempestif, j’espere qu’il vous fera sourire.
Vous évoquez avec raison le dur apprentissage de la décroissance: je viens d’essayer d’appeler la France et la communication téléphonique ne passe pas. C’est frustrant. On s’habitue tres vite au confort, et la frustration est d’autant plus grande que l’on se sent floué. L’opérateur ne fournit pas le service pour lequel il vous facture un abonnement et personne n’est responsable. Et puis aussi, d’autres continuent d’avoir normalement acces au service, ce qui me fait monter la moutarde au nez. Remarquez, ma connection internet fonctionne. Cherchez l’erreur!
Pour revenir à votre installation en France je me permets de rendre hommage à votre épouse pour son courage car une expatriation n’est pas une petite affaire et parfois le spleen guette dans les moments de découragement. Et si tout semble s’etre bien passé jusqu’à présent, j’imagine qu’elle y est un petit peu pour quelque chose? Pouvez vous lui transmettre toute mon admiration et mes encouragements?
Hauts les Coeurs
@Paul:
Cher Paul, Dieu sait que j’ai de l’admiration et de la sympathie pour vous! Mais je trouve vraiment dommage et réducteur que vous assimiliez la décroissance à une sorte de retour à l’âge des cavernes!
C’est plutôt d’un retour à l’essentiel qu’il s’agit, pour limiter l’empreinte écologique et le réchauffement climatique et préserver les ressources naturelles, et également favoriser des contacts humains autrement plus vrais que via Facebook…
C’est plus un chemin à défricher qu’une doctrine à suivre à la lettre, chacun peut essayer de la pratiquer un peu à son niveau comme j’essaie de le faire modestement…Acheter local et de saison, ne pas prendre sa voiture pour un rien, ne pas acquérir tous les gadgets à la mode, avoir un regard critique sur la publicité par exemple sont déjà des formes de décroissance que chacun peut pratiquer pour maintenir cette planète habitable pour les humains…On peut remarquer que nous sommes tous capables de tels actes concrets sur ce blog, nous qui essayons peut-être plus que d’autres d’ouvrir les yeux…
@ tous:
Tendre à la décroissance n’est peut-être pas bon pour l’économie à court terme mais la consommation et la jouissance effrénées actuelles nous mènent tout droit dans le mur et retarder à tout prix une échéance inévitable c’est augmenter considérablement la violence de l’impact. Nous avons tous peur du changement de notre mode de vie et de de la perte d’une partie de notre confort mais si nous refusons une petite perte maintenant ce sont nos enfants et petits-enfants qui perdront tout demain et après-demain…Comme avec la crise financière et ce système spéculatif de folie qui préfère s’effondrer plutôt que se réformer…On oublie trop vite que l’être humain est fait pour affronter les problèmes et les résoudre, pas toujours par des guerres et que nous devons nous frotter à cette réalité pas facile et trouver des solutions autres que les arguments marketing du développement durable financé par les multinationales…
En fait, en France, le choses sont plus simples qu’on le croit. Pour savoir comment l’ADSL fonctionne en VILLE, tapez l’occurence: Numéricable + Carlyle + Sarkosy. Pour savoir comment l’ADSL fonctionne à la campagne, tapez l’occurence: Sarkosy
Mr Jorion je vous invite à prendre RDV le plus tôt possible avec une assistante sociale le plus proche de votre lieu
de domicile pour votre femme ou pour vous cela prend parfois beaucoup de temps, courage pendant plusieurs mois j’ai moi même du me battre pour retrouver mes droits quelques infos ou liens en vrac.
Pour la CMU:
http://www.cmu.fr/site/index.php4
http://www.ameli.fr/assures/soins-et-remboursements/c.m.u.-et-complementaires-sante/c.m.u.-de-base-une-assurance-maladie-pour-tous/les-conditions-pour-en-beneficier.php?&page=3
POur une complémentaire santé:
http://www.ameli.fr/assures/soins-et-remboursements/c.m.u.-et-complementaires-sante/aide-a-l-acquisition-d-une-complementaire-sante/objectif-et-double-avantage-de-l-a.c.s..php
Pour votre connexion internet voir le lien suivant:
http://www.linternaute.com/comparatif/
Lien direct pour obtenir le formulaire au format PDF:
http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/formulaires/S3710.pdf
Le premier portail d’information et d’échange concernant vos droits:
http://actuchomage.org/
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Au sujet de la CMU Les conditions pour en bénéficier selon les derniers textes de lois en vigueur:
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De nationalité française ou étrangère, avec ou sans domicile fixe, si vous résidez en France depuis plus de trois mois de manière régulière et n’êtes pas déjà couvert par un régime de Sécurité sociale, vous pouvez demander à bénéficier de la couverture maladie universelle (C.M.U.) de base. Conditions de résidence stable et régulière.
Pour bénéficier de la C.M.U. de base, vous devez résider en France (métropolitaine ou département d’outre-mer) de façon stable, c’est-à-dire de manière ininterrompue depuis plus de trois mois.
Vous pouvez justifier de votre résidence stable de plus de trois mois par les moyens suivants : trois quittances mensuelles successives de loyer, deux factures successives d’électricité, de gaz ou de téléphone, un bail signé de plus de trois mois, etc.
Les personnes sans domicile fixe ou vivant dans un habitat mobile ou très précaire doivent au préalable élire domicile auprès d’un Centre communal d’action sociale (C.C.A.S.) ou d’une association agréée, afin d’obtenir une attestation de domiciliation administrative et ainsi faire valoir leurs droits sociaux. Cette procédure est gratuite. Conditions de régularité et droit au séjour
Si vous êtes de nationalité étrangère, hors Espace économique européen (E.E.E.) et Suisse, vous devrez justifier que vous êtes en situation régulière au moyen de votre carte de séjour ou de tout document attestant que vous en avez fait la demande auprès de la préfecture : récépissé en cours de validité, convocation, rendez-vous en préfecture, etc.
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Si vous êtes de nationalité étrangère, hors E.E.E. et Suisse, et en situation irrégulière, vous ne pouvez pas bénéficier de la C.M.U. de base. Vous pouvez, en revanche, demander à bénéficier de l’Aide médicale de l’État (A.M.E.).
Si vous êtes ressortissant de l’Espace Economique Européen (E.E.E.) ou de la Suisse et que vous êtes « inactif », vous devez être couvert par une assurance maladie et disposer de ressources suffisantes (équivalentes au montant du R.M.I. ou de l’allocation de solidarité aux personnes âgées ASPA). Vous ne pouvez donc pas bénéficier de C.M.U. de base ni de la C.M.U. complémentaire.
Attention : le terme « inactif » vise les personnes qui, n’ayant ni le statut de pensionné (vieillesse, invalidité, rentiers accident du travail, maladie professionnelle), ni celui d’étudiant (âgé de moins de 28 ans), s’installent en France, sans
y exercer d’activité professionnelle et sans pouvoir justifier d’une protection sociale à quelque titre que ce soit. Les frontaliers suisses bénéficiaires d’un droit d’option dans le cadre de l’accord du 21 juin 1999 entre la Communauté Européenne et la Confédération Suisse restent éligibles à la C.M.U.
À noter Liste des États membres de l’Espace économique européen (E.E.E.) :
* les vingt-sept États membres de l’Union européenne (U.E.) : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, France, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède ;
* et trois États membres de l’Association européenne de libre-échange (A.E.L.E.) : Islande, Liechtenstein, Norvège.
Dispense relative à la stabilité de la résidence
Vous n’avez pas à justifier de votre résidence stable de plus de trois mois si vous êtes dans l’une des situations suivantes :
Les conditions pour en bénéficier:
——————————————-
* personne inscrite dans un établissement d’enseignement ou effectuant un stage en France dans le cadre d’accords de coopération culturelle, technique et scientifique ;
* bénéficiaire du Revenu minimum d’insertion (R.M.I.) ;
* bénéficiaire de prestations familiales ;
* bénéficiaire d’une aide à l’emploi pour la garde des jeunes enfants ;
* bénéficiaire d’allocations aux personnes âgées (allocation de solidarité aux personnes âgées, etc.) ;
* bénéficiaire d’une allocation de logement ou de l’Aide personnalisée au logement (A.P.L.) ;
* bénéficiaire de prestations d’aide sociale ;
* demandeur d’asile.
Cas particuliers
Certaines personnes ne peuvent pas bénéficier de la C.M.U. de base, notamment parce qu’elles relèvent déjà d’un autre régime d’assurance maladie. C’est le cas si vous êtes :
* rattaché à un régime spécifique (étudiants, ministres des cultes, artistes auteurs, détenus…) ;
* membre du personnel diplomatique et consulaire en poste en France, fonctionnaire d’un État étranger et personne assimilée, ainsi que les membres de votre famille qui vous accompagnent ;
* venu en France pour suivre un traitement médical ou une cure ;
* agent retraité d’une organisation internationale non titulaire d’une pension française, ainsi que les membres de votre famille ;
* ressortissant de nationalité étrangère titulaire d’une carte de séjour « retraité » ;
* français titulaire d’une pension de source française et résidant à l’étranger en dehors de l’E.E.E. ;
* français et ressortissant de l’E.E.E., titulaire d’une pension de retraite de source française et résidant à l’étranger dans l’E.E.E. ;
* français et ressortissant de l’E.E.E. pluri-pensionné, bénéficiant d’une pension de source française et d’une pension d’un pays de l’E.E.E. qui n’est pas votre pays de résidence ;
* français expatrié adhérant à la Caisse des Français de l’étranger (C.F.E.) ;
* ressortissant d’un Etat membre de l’Espace économique européen (E.E.E.) ou de la Confédération Suisse venu en France à la recherche d’un emploi.
——————————————————————————————-
Et elle fit ( le système ou la matrice) que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une (progressivement au fil du temps ) marque sur leur main droite ou sur leur front, afin que personne ne pût acheter ni vendre, ( se soigner également ) sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est hélas un grand nombre de gens qui préfèrent encore dormir.
Merci de faire suivre cordialement…
Cher Paul
Vous voici donc en passe de saisir la profondeur prémonitoire du « 22 à Asnières » sketch du regretté Fernand Raynaud
et vous décodez enfin le sens de la célèbre réplique de votre compatriote TinTin: « Non! ce n’est pas la boucherie Sanzot »
En fait vous découvrez une des plus géniales inventions de la culture française: la multiplication qui divise!
Multiplication des lignes et des offres qui divise la qualité du service et des prestations.
Croissance puis décroissance, bulle et bulle et patatras!
Quoi de neuf docteur?
Cordiales salutations.
@ D-croissance
C’est un débat récurrent sur le blog que celui de la décroissance.
Je partage votre point de vue, et Paul lui-même, sans nul doute, pour ce qui est du constat : le consumérisme, la dilapidation des ressources naturelles.
Mais ne pensez-vous pas que pour atteindre l’objectif d’une société plus viable il faut d’abord penser les moyens d’opérer la mutation du système actuel ?
Passer sans transition d’une société consumériste à une société plus juste et globalement émancipatrice des individus ne peut se décréter et surtout être appliqué en un jour.
Comme le soulignait André Gorz (alias Alain Bosquet) nous vivons dans des sociétés hétérorégulées, ce qui signifie nos vies dépendent d’une foultitude de dispositifs, de systèmes techniques dont nous n’avons pas la maîtrise individuelle. C’est bien pourquoi se libérer des liens qui nous unissent à tous les secteurs de la société industrielle dont nous dépendons n’est pas chose facile. Le choix individuel de mener une vie frugale est plus que respectable — et même vivement conseillé vue la vitesse à laquelle notre monde hypertrophié court à sa perte — mais ce n’est pas cela qui inverse le mouvement général qui demeure celui du toujours plus, la finance, l’économie et le commerce mondial étant ce qu’ils sont : les éléments d’une machine humaine qui n’a d’autre but que sa croissance à l’exclusion de tous autres buts sociaux.
Ralentir la machine brusquement conduit au chômage massif, au chaos social, et peut-être aux guerres.
Reste alors la solution qui consiste à briser le mécanisme qui conduit à la concentration des richesses.
En commençant par interdire de faire de l’argent une marchandise comme une autre.
L’argent-marchandise c’est ce qui permet des effets de levier gigantesques, de ceux qui permettent aux industries de décider de ce nous devons vouloir manger, produire, « consommer ». Si les puissances financières — bras armés des industries — ne disposaient pas de leurs milliards, trillons, il est bien évident que la démocratie aurait une toute autre figure.
@Pierre-Yves- D-croissance
Certains sont accessibles à l’idée de décroissance, mais la plupart, non.
Alors vous êtes l’un comme l’autre dans le vrai, à mon avis : La décroissance est un vrai projet de société mais il faudra attaquer par le flanc.
La CMU, c’est peut-être un peu comme les bourses pour le collège, (entre le fait d’y avoir droit, et celui de vivre dans la quasi-misère… ??? )
Le numéro de sécu, ça va venir, peut-être est-il resté en mémoire du côté de l’Assédic, peut-être est-il possible de créer -provisoirement- un autre numéro, tout neuf, tout beau pour votre femme …
Pour la connection, déjà vous avez le téléphone, c’est une bonne chose, s’il s’agissait comme en Martinique ou Gadeloupe de réfléchir à faire qu’il soit planté les poteaux pour ensuite imaginer qu’il soit posé une ligne, ce serait encore autrement plus compliqué que dans votre verte campagne …
Sinon, avez-vous des voisins connectés ? Ce serait de bonne augure qu’il y en ait …
La France offre aux artistes et aux écrivains des conditions exceptionnelles de couverture sociale: la maison des artistes.
Voila pourquoi les artistes et écrivains reconnus quittent la France qui accueille par contre ceux qui galèrent.
Cela a pour nom la solidarité française envers les créatifs ayant moins que plus de génie mais plus que moins de talents.
La décroissance est en réalité très joyeuse.
La décroissance, c’est un espoir retrouvé en ces temps de « fin de l’histoire », où nos destins semblent immuables. Comme la route est déjà toute tracée, nous ne nous satisfaisons plus que dans la jouissance de l’instant: le consumérisme à outrance et tous nos excès: drogue, alcoolisme, violences, etc…
Le vrai bonheur n’est pas dans la jouissance de l’instant. Le vrai bonheur c’est à nouveau d’avoir le sentiment de pouvoir influer sur le cours des choses. Le vrai bonheur c’est de sentir que chacun de nos actes a un sens. Cela augmente considérablement la responsabilité de l’individu à l’égard du cours général de la vie.
La décroissance, c’est ça. Un espoir. Une oasis au milieu du désert de la croissance et des marchés financiers. L’espoir d’un avenir meilleur, d’une société plus juste. La décroissance c’est renouer avec notre idéal de « liberté, égalité, fraternité ». C’est retrouver ce chemin parsemé des grandes luttes d’émancipation politique et sociale qui ont jalonné notre histoire.
Parce que la décroissance, c’est nécessairement un retour au politique, une réappropriation du politique.
Si la décroissance choisie est si belle, c’est parce qu’elle reouvre l’éventail des possibles. Elle est la seule voie vers la démocratie dont nous nous éloignons toujours plus. Elle est le retour de l’humain, mais d’un humain philosophe, qui a intégré de principe de l’éthique à 3. Un humain qui n’est plus prédateur de son environnement, mais un humain jardinier. La décroissance c’est aussi le partage et c’est surtout, aujourd’hui, la décroissance des inégalités intolérables engendrées chaque jour davantage par notre système.
Mais la décroissance, ce n’est pas qu’une utopie. La décroissance est valable pour maintenant et ici. La décroissance, c’est déjà changer de regard sur notre monde. Et rien que ce changement de regard nous réconforte énormément, redonne sens à nos vies. Nous avons comme le sentiment de redevenir possesseur de notre vie et de notre destin. Nous ne sommes plus le quai de la gare à attendre le train du changement, de la démocratie, de l’égalité, de la solidarité ou, pour les militants les plus endurcis, de la révolution. Non, nous sommes à bord du train. et même si nous ne sommes pas nombreux à bord, nous sommes emplis de joie, comme quand petit enfant, on montait dans la voiture des parents sur la route des vacances.
La décroissance sera nécessairement joyeuse ou ne sera pas.
Paul, vous avez en partie raison, « nous » allons connaitre une longue et lente decroissance ponctuee de hoquets. Par « nous » je pense un petit peu a nous-memes, plus a nos enfants et surtout a nos petit-enfants! Personnellement j’ai encore 45-50 ans a vivre a tout casser (si tout « va bien » et sauf nouveautes) mais je pense que le pire peut venir apres moi.
L’energie sera un des nerfs de la guerre (peut-etre au propre, malheureusement). Allons-nous revenir aux vehicules tires par des chevaux et aux bougies pour s’eclairer?
Sauf si… Je me rappelle vaguement une pub des annees septante (NDLT: 1970 :-), dont le slogan-cle etait
« en France on n’a pas de petrole, mais on a des idees »…
Eh bien je crois que nous allons avoir besoin de faire fonctionner nos meninges pour que nos petits-enfants aient encore un semblant du luxe que nous avons maintenant. Et, bien sur, ca ne se limite pas a la France. Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir! Le Graal en ce domaine serait sans doute de VRAIMENT maitriser la fusion nucleaire controlee.
A tous:
Je trouve certains de vos messages vraiment touchants, et dans l’ensemble j’apprecie le ton dans ce blog! Desole de ne pas avoir encore fait de commentaire tres instructif/constructif, mais l’economie et les finances ne sont vraiment pas mon rayon. Cependant, si j’ai l’occasion j’essaierai d’en placer « une bonne » 🙂
En raison des difficultés à l’atterrissage que rencontre Paul, je vais poursuivre la chronique de l’actualité de la crise sur un autre mode. Avec des petits billets ponctuels postés dans les commentaires.
Mais je vous suggère de vous rendre aussi sur twitterfall.com, si vous ne connaissez pas, afin de d’y découvrir un impressionnant éclairage électronique de la situation iranienne, via ces courts messages de 140 cararactères maximum, les « tweets ».
@ Pierre-Yves D
Bonjour Pierre-Yves.
C’est la 1ère fois que je viens sur ce blog. Je me permets de te donner mon avis.
Le problème que tu soulignes est effectivement un véritable débat entre les objecteurs de croissance et ceux qui, théoriquement, nous approuvent, mais pour qui la solution passe nécessairment par un réformisme socialiste de bon aloi.
En ce qui me concerne, je n’y crois pas. Selon moi, le meilleur moyen de sortir de ce système criminel, d’injustices, de répression, de destruction de toute les dimensions autres que la dimension productiviste et consumériste de l’homme, de pillage, de colonisation et de destruction de la planète, c’est de plus oeuvrer à son fonctionnement.
A mon sens, la solution passe par l’entreprise individuelle se transmuant en entreprise collective (comme les AMAP par exemple). De manière générale, je soutiens toute démarche visant à une « autre économie » (économie sociale et solidaire, SEL, etc, etc…). Il y a autour de ces coopératives, associations, etc.. une véritable émulation. Pour moi, chacun devrait songer à son activité professionnelle, en mesurer profondément les bienfaits (ou non) sur la société et la collectivité. Il faut massivement intégrer ces initiatives, dont le destion est, à terme, de prendre la relève du fonctionnement actuel. Il ne faut pas attendre désespéremment le Grand Soir qui n’arrivera jamais. Non seulement c’est vain, mais qui plus est, ça rend dépressif à coup sûr!
Le changement, il est déjà en cours. Il faut juste pouvoir le voir.
Faire un travail véritablement utile à la société, sentir les bienfaits sociaux de son travail, je vous assure que ça redonne du coeur à l’ouvrage! Il ne faut pas sousestimer cette réalité: même s’ils n’en n’ont pas conscience, beaucoup de gens souffrent de l’inutilité sociale de leur job.
Et puis à lire le dernier rapport de l’IEA (2009), on peut s’inquiéter de l’avenir des énergies fossiles. quand on a un système qui repose sur de l’énergie à très bas coût, heureusement qu’il y a déjà des gens qui se réorganisent… quand les rayons des mégasupergéant supremachés seront vides, on sera ravi qu’il y ait eu des gens entreprenant!
Ecologiquement votre.
La révolution à mener est autant une révolution individuelle et personnelle (se défaire des liens profondément enracinés en nous qui nous lient au système: consommation, technologie, plaisir immédiat et facile, etc…) qu’une révolution visant en la transformation objective des institutions qui régissent notre société.
nous changerons jamais les choses en mieux si nous gardons en nous les mêmes aspirations au luxe, à la consommation et au confort facile qui ne sont que de fausses satisfactions jouant plutôt un rôle de paliatif et de consolation à nos vies vides de sens.
« le charme des livres », c’est cela le voyage, dans les livres.
sinon, pour la CMU, dès vos premiers chèques de royalties, elle va se transfigurer en appel de l’Urssaf.
profitez du calme présent, profitez sans spéculer !
Si la décroissance semble l’inéluctable conséquence de la surconsommation additionnée de chaos économique reste à prévoir de quelle façon elle « progressera ».
En douceur comme une révolution de velours ou à travers des révolutions et des catastrophes.
Comment faire pour que les pays moyens jacobinistement administrés comme la France déprogressent dans une sorte d’ordre.
Sur qui peser pour effectuer un repli en douceur?
Des verts?
Des verts « instrumentalisés par l’UMP » comme l’a montré récemment la diffusion de Home??
EN AVANT COMME AVANT
Le Washington Post publiait hier lundi, sous le titre « Des nouvelles fondations pour la finance », un article signé de Thimothy Geithner et Lawrence Summers (Tim and Larry, ces deux compères du Trésor et de la Maison Blanche), en avant-première de l’annonce imminente par Barack Obama des mesures de régulation financière que les Etats-Unis devraient adopter.
Mauvaise habitude, j’ai commencé par la fin et découvert assez stupéfait le paragraphe suivant, qui m’a semblé à juste titre, car c’est la conclusion de l’article, éclairer l’ensemble : « En restaurant la confiance du public dans notre système financier, les réformes de l’administration vont permettre à celui-ci de jouer son plus important rôle : transformer les revenus et les économies des travailleurs afin d’en faire les prêts qui vont aider les familles à acheter des maisons et des voitures, les parents à envoyer leurs enfants au lycée et les entrepreneurs à construire leurs affaire. Il est temps d’agir. »
Je reviendrais sur ces réformes et sur les origines qui sont données à la crise elle-même, quand le dispositif sera exposé dans le détail et plus dans ses très grandes lignes. Mais la sorte de candeur avec laquelle il est expliqué que tout va redevenir comme avant pour les américains, et qu’ils vont à nouveau pouvoir s’endetter pour vivre, est proprement ahurissante pour moi. D’abord parce que rien n’est moins certain, tout du moins avec la même ampleur qu’avant, ensuite parce que cela semble aller de soi, comme si aucune autre issue n’était envisageable. J’ai à de nombreuses reprises parlé d’une machine à fabriquer de la dette (et à en vivre), je n’espérais pas le rencontrer un jour revendiqué de manière aussi directe par ceux-là même qui sont aux commandes.
Une annonce parmi d’autres de cet article a aussi particulièrement intéressé mon intention, au milieu de l’énumération des 5 grandes têtes de chapitre des mesures qui vont être rendues publiques. Il est question d’établir un « mécanisme », encore imprécisé, permettant d’aider « dans des circonstances exceptionnelles »(…) « les entreprises financières dont la chute pourrait menacer la stabilité du système financier ».
Il est donc concevable, reconnaissent ainsi nos deux mousquetaires, que l’impressionnante batterie des dispositifs envisagés par ailleurs ne soit pas décisive et qu’elle puisse quand même faillir… Ce qui est tout de même preuve d’une certaine lucidité, comme s’ils connaissaient bien leur monde pour en être issus.
Une seule précision est pour l’instant apportée, qui mérite d’être évoquée puisqu’elle a – on en parle beaucoup ces temps-ci – toute l’apparence d’un Graal : « cela donnera l’assurance que le gouvernement ne sera plus obligé de choisir entre sauvetages et effondrement financier ». Après avoir passé des heures à inventorier les subtilités et les fourberies du PPIP (partenariat public-privé) du Trésor, qui est sur une voie de garage mais était sensé débarrasser les banques de leurs actifs toxiques, je m’attends au pire et vais annuler tous mes rendez-vous, comme un grand de ce monde.
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/06/14/AR2009061402443.html
@ TATAR,
A mon sens, on peut compter sur tous ceux qui travaillent dans le cadre d’une « autre économie », comme l’économie sociale et solidaire: coopératives, associations, etc…. choses, qui, dit en passant, se développe incroyablement vite en réponse à la pression actuelle du système.
En effet, aujourd’hui, dans le cadre de la politique politicienne, personne ne représente ce courant-là et les chambres d’économie sociale et solidaire elles-mêmes refusent à revendiquer la relève du système économique actuelle et reste timidement discrètes sur leur évolution.
Il n’y a pas encore eu de retombées de la pensée de la décroissance dans le champ politique, contrairement aux champs artistiques, économiques, sociaux, etc… Mais cela viendra.
Il ne faut pas confondre Paul, Décroissance voulu, souhaitée, préparée, et décroissance imposée alors qu’on ne s’y attend pas. Car c’est à ce moment-là que nait la frustration, le sentiment d’impuissance et la colère. Il est certains lieux en France où l’électricité n’arrive pas, où internet ne passe pas. Des amis qui habitent ces lieux isolés se sont fait installer des panneaux photovoltaïques qui leur procurent du courant continue qui peut être stocké dans des batteries et transformé via un onduleur en courant alternatif. Mais le processus a été long, coûteux et pas simple à mettre en oeuvre avec EDF et son tout nucléaire, alors que les autrichiens fabriquent et vendent ces mêmes panneaux sans pouvoir garder de stocks.
D’autres qui vivent dans le massif forestier des Landes se sont connectés à Internet via un système satellite. Le système de la clé USB ne fonctionne bien qu’en ville où le réseau de pylones est dense. Les autres n’ont qu’à se contenter du bas débit et leurs yeux pour pleurer. Les photos mettent plusieurs minutes à arriver et les mails un peu lourds idem.
Dans ce cas, il ne reste plus, soit à déménager pour trouver un lieu plus propice, soit à établir un réseau de personnes vivant à proximité et connecté à l’ADSL.
C’est dans ces moments-là que nous voyons nos dépendances.
Il me vient plusieurs réflexions ces derniers temps qui me font sourire. Je me demande ce que le monde occidental ferait si les pays du sud arrêtaient de nous fournir du café, du chocolat, du sucre et des cacahuètes pour l’huile d’arachide.
Dans le film de science-fiction écologiste « Soylent Green’ », c’était au contraire, « la campagne verdoyante au coucher du soleil » depuis longtemps disparue, qui était devenue la chose la plus désirable et le privilège de pouvoir apprécier quelques images de cette ère bénie était accordé juste avant la mort par euthanasie (les humains étaient transformés par la suite en une sorte de farine animale). Cela donne des images superbes de champs de coquelicots et de cîmes enneigées bercées par le son de la symphonie pastorale.
Lacan parlait souvent de la fonction « plus-de-jouir’ dont il notait la montée en puissance dans les sociétés capitalistes. Le « lien », exemplifié par Internet, les réseaux sociaux, les sms, skype, messenger, twitter constitue un « plus-de-jouir » fondamental. Le lien, ce lien presque à l’état pur, est devenu une nouvelle forme de jouissance. Tous les nouveaux gadgets qui apparaissent sur le marché sont des raffinements apportés à cette jouissance du lien. On lance des messages dans une sorte de vide sidéral. Ça fait de petites bulles qui éclatent à la surface d’une écume planétaire comme on peut l’apprécier sur le site http://beta.twittervision.com On parle avec des inconnus, des êtres virtuels, qui n’ont pas de corporéité. On accumule des « amis » et des « amis d’amis » comme sur Facebook. On a du mal à s’en détacher. On est à la fois parasite et parasité. Internet est devenu une espèce de drogue dure. Et la question qui se pose est la suivante: dès lors qu’un gadget apparaît et capture une nouvelle forme de plus-de-jouir, est-il possible de revenir en arrière?
@ François Leclerc
merci
http://twitter.com/#search?q=%23iranelection
@ ton vieux copain michel
twitter? gadget?
non, pas cette fois : twitter n’est pas tout à fait facebook
surtout lorsque des bloggeurs hors Iran renseignent aux bloggeurs iraniens les proxies qui évitent momentanément la censure gouvernementale – on n’est pas dans le vide sidéral à ce moment-là…
mais rien ne vaut un coucher de soleil sur une campagne verdoyante, je vous l’accorde bien volontiers!
@ Stalker
Peut-on considérer la formule de « l’autoentreprise » comme le balbutiement du job « décroissant » de demain?
La mise en place administrative est apparemment difficile mais elle suscite un espoir chez les « décrus ».
Pa
r aiileurs se pose la question de la concurrence avec l’entreprise -actuelle-.
@ Tatar
Non pas. L’autoentreprise ne casse en aucun cas les moyens de domination actuels, et notamment, entre autres, la propriété privée des moyens de production.
Non, je pense que le balbutiement du job « décroissant » comme vous dites, se trouvent dans les SCOP, les SCIC, les CAE, les SEL, les AMAP, etc… Une vaste organisations de tout cela est nécessaire (voir le réseau SCOP Entreprises par exemple).
Mon avis très personnel est que l’entreprise actuelle est vouée à disparaître. Les PME seront les prochains sacrifiés sur l’autel des multi et trans nationales (le sort des CCI en présage tristement). Alors que c’est là que l’on trouve les meilleures compétences et les projets innovants les plus solides.
C’est bien triste.
Enfin….
On a rien sans rien, apparemment. Courage, ça va s’arranger (ou vous allez vous habituer).
C’est difficile, la décroissance, parce que c’est typiquement le type d’entreprise qui bénéficie à tout le monde (et surtout aux générations futures), mais qui coûte essentiellement à la personne qui la met en oeuvre. Le « passager clandestin » à la puissance 10…Il n’y a qu’une autorité publique pour mettre ça en oeuvre réellement à grande échelle. Mais qui aurait l’adhésion d’une (grande) partie de la population. Pas facile…
Je ne suis pas très optimiste, entre autres parce que ça colle tellement mal avec ce qu’on observe sur le développement de la vie en général. Mettez quelques belles pommes (= un bon paquet d’énergie concentrée) dans un vermicompost, vous allez voir le nombre de vers de terre croître à une vitesse proprement sidérante. La population croît jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pommes puis s’effondre de manière brutale. Vou voyez ou je veux en venir: remplacez les pommes par le pétrole, le vermicompost par la planète terre et les vers de terre par les êtres humains…Comparaison n’est pas raison (on a quand même un peu d »énergie renouvelable) mais bon. La vie semble quand même vouloir toujours remplir tout l’espace disponible sans beaucoup regarder sur ce qu’il y a devant. Parviendrons-nous à nous élever au-delà de cela? Ca serait proprement la preuve d’un saut de l’évolution, aussi impressionnant que l’apparition de la vie il y a 3-4 milliards d’années.
@Serge Demoulin
La réponse est un peu dans la question : Moins de 5 millions d’habitants, du pétrole et du gaz,
C’est plus facile dans ces conditions, d’équilibrer le budget…..mais ça n’en fait pas un exemple facile à suivre !
@ Stalker
D’accord avec vous mais il me semblait que l’autoentreprise pouvait être le premier maillon d’une autre économie.
C’est quand même un coin dans le système et il est étonnant qu’il ait été introduit par des libéraux.
Je sais bien que cette formule est avant tout destinée à « révéler » le travail noir et SURTOUT à servir d’exutoire aux désespérés chômeurs ou économiquement faibles afin d’éviter leur virage vers le NPA.
Il est curieux de voir comme l’homme oublie vite. J’ai 52 ans, d’une génération d’après-guerre donc. Le « mal » était identifié, répertorié. Voila pour le repère principal. les 30 glorieuses, le progrès scientifique, technique, dans sa progression constante depuis des générations. Voila pour le cadre.
Et puis la barbarie, celle que notre monde civilisé a donc identifiée et rejetée, pointe son nez aux frontières de notre civilisation du confort, en Bosnie si proche, un jour des années 90. Le chaos qui fait si peu partie de notre vie, et que nous voyons si souvent sur nos écrans, si près, mais si loin… Le chaos n’a pas sa place dans notre vie.
Mon rêve de bonheur, une sieste sur l’herbe, sous l’ombre bienveillante d’un bel arbre, une belle et chaude journée d’été. Le buzz d’une abeille, le sifflement d’un merle qui perce sous les pia-pias des moineaux, quelque rumeur de vie au loin. La plénitude, la liberté, la paix, la sérénité, même quelques instants. C’est si simple et pourtant déjà un privilège. Je me suis souvent dit qu’il devait y avoir de telles journées en période de tumulte, de guerre même. Un moment de calme. Le calme serein d’une si belle journée. Le soleil doit y briller, la brise chaude souffler, le merle et les moineaux chanter, le calme régner. La même journée. Toute pareille. Et pourtant un son silencieux couve, le son sourd du chaos qui se prépare en silence… Le calme avant la tempête, la plénitude avant le chaos.
J’ai parfois cette impression, à voir virevolter la vie, le trafic, le métro, les gens ici, là. L’impression que quelque chose nous regarde mais que personne ne voit, ou ne veux voir, ou ne veut envisager, ne serait-ce qu’une seconde. Que la vie que nous menons, celle qu’ont menée nos parents, celle que vivent nos enfants, que cette vie là ne puisse continuer ainsi.
Je réalise combien il est difficile de partager ce sentiment. Non que j’aie un penchant quelconque pour les prédicateurs de mauvaises nouvelles et les rabat-joies chroniques. Non, il s’agit de bien autre chose. D’un instinct de survie, d’un sentiment, d’une sensation que « nous ne vivons pas une époque ordinaire ». Et d’une volonté, que cette belle journée soit une veille de lendemain et non pas cette belle mais sourde journée avant la tempête. Difficile à partager car notre société, toute empreinte de la superficialité qui la caractérise, se réfugie bien vite dans le virtuel quand la réalité la dérange. Parce que la religion du positivisme, de la bonne humeur et du concentré de rires télévisuels obligatoires nous interdisent la compassion ou la tristesse, l’appréhension ou l’interrogation. Difficile à partager.
Pourtant, à y bien regarder, une entreprise bien excitante se présente à nous. Transformer cette société, trouver des valeurs nouvelles, et aussi redécouvrir certaines anciennes valeurs qui sont encore là, dans nos souvenirs, à portée de main. Bien sûr on pourra dire que tout cela se fera tout seul, comme ça s’est toujours fait… A la différence que « nous ne vivons pas une époque ordinaire » et que les scénarios pourraient être multiples. Puissions nous choisir celui d’un progrès « moderne », avant que celui du chaos nous dicte sa loi, tout seul…
@ TATAR.
Oui.
A mon sens cependant, le NPA ne représente en aucune façon une menace. Bien au contraire, il permet de canaliser l’opposition (le PS ne joue plus ce rôle, ce qui est dangereux car s’il n’y a plus d’opposition à laquelle manifester son soutien, on peut très vite en arriver à des situations révolutionnaires).
Par ailleurs le NPA n’est en rien anti-capitaliste, et n’est donc nullement une menace au système en place. Le NPA tient un discours vaguement libertaire. Or le libertarisme est totalement conciliable avec le libéralisme économique et je dirai même que l’un ne va pas sans l’autre (voir à ce sujet l’excellent ouvrage de Michéa: « L’empire du moindre mal »). Mais l’échec du NPA à ces élections fait qu’il ne rempli plus son rôle d’opposition. Le gouvernement risque donc bien de changer son fusil d’épaule et de canaliser l’opposition vers l’équivalent national de la liste Europe-Ecologie, menée par un Cohn Bendit ultra libéral tenant un discours parfaitement conciliable avec le système en place. En tout cas, le gouvernement ne se risquera pas à promouvoir le Front de Gauche qui a parfois de vagues relens anti-productivistes: tout ce que le système déteste car il ne peut pas s’en accomoder.
L’objection de croissance est à mon sens la seule pensée véritablement anticapitaliste. C’est pour cela que le silence total est fait sur ce mouvement et cette pensée et, quand les médias, s’en chargent, ce n’est que pour caricaturer ce courant (du genre, portraits de jeunes hippies qui courent tous nus dans les bois et se lavent avec de la sciure de bois….)…. C’est pourtant renier et mépriser un des principaux et des plus grands courants intellectuels et philosophiques de ces 60 dernières années, depuis les situationnistes jusqu’aux Gorz, Illich, Ellul, Castoriadis, etc, etc… On devrait en être fiers au contraire!!!
Triste époque.
L’actuelle société à l’occidentale doit probablement accoucher d’un autre plus proche la nature.
Nous pouvons nême craindre (espérer?)que la mère meure en couches.
En tant que pères putatifs nous sommes les spectateurs impuissants dans la salle de travail.
Cà vaut pas le coup de pratiquer une césarienne sous péridurale pour faire vite et sans douleur?
Peut-être bien oui…. Je ne me prononcerai pas là-dessus.
en tout état de causes, je refuse de me résigner et je refuse pour l’instant de croire à la pédagogie des catastrophes chère à Latouche. Je crois que nous avons une large marge de manoeuvre. Mais il faut d’abord faire sa propre petite révolution personnelle, pour se débarraser des liens qui nous enchaînent au système et créent une forme de servitude volontaire.
Pezrsonnelement, je n’ai jamais été autant politisé, je nai jamais autant eu de liens sociaux que depuis que je suis sorti du système (que j’ai jeté ma télé, que je me suis débarrassé de mon téléphone portable, que j’ai arrêté de fréquenter la grande distribution, que j’ai changé mes habitudes de consommation en consommant local et ensuite, si possible (mais secondairement), bio, que j’ai arrêté de lire la presse Main Stream, que j’ai arrêté de prendre l’avion pour aller dorer sur les plages des îles paradisiaques, etc, etc, en résumé que je me suis mis à adopter un style de vie qui correspondait à ma pensée).
Illich disaitn quelque chose du genre (je le paraphrase): il n’y a pas de meilleur moyen de se convaincre qu’on est libre que de se débarrasser de quelque chose à quoi on tient ou sur quoi repose notre quotidien. quelque chose comme ça.
Pour ma part, je n’ai jamais autant éprouvé le sentiment de la liberté depuis que je suis objecteur de croissance. J’ai repris mon destin en main. Et même si la société de Décroissance que nous promulguons est un rêve inacessible, un monde que je ne connaîtrais sûrement jamais de mon vivant, ma vie en a été aujourd’hui boulversée, dans le meilleur sens possible.
Tiens, peut-etre ai je raté quelquechose.
Mais, je ne vois pas d’elements qui indiquent que L’OVNI P.J se soit posé sur le sol de France, ni aucun qui precise son lien avec la personne portant le prénom cité.
Par contre, je vois bien la campagne verdoyante au soleil couchant.
à au fait, Vive la seule loi HADOPI qui vaille ( HAUTE AIDE à la DIFFUSION de l’OEUVRE de PAUL par INTERNET) :=) :=)
@ Stalker
Pourrez-vous vous passer aussi facilement de votre addiction au web?
La coupure EDF vous facilitera le travail de deuil…
D’autre part je pense à l’inanité du discours politique actuel qui ,reconnaissant implicitement son impuissance à traiter la « crise », n’envisage QUE de faciliter la « reprise après crise ».
Cà permet de meubler le discours mais fait l’impasse sur le fait qu’il n’y aura peut-être pas de fin à la crise.
Le mot décroissance , le mot en « D »… à ne pas prononcer pour ne pas affoler les accros au système, les consommateurs, souteneurs de la sainte croissance.
@ TATAR
Il faut se méfier de la politique et de l’attitude du « plus décroissant que moi tu meurs… ».
Mon propos n’est pas de se débarasser de tout mais de se fixer des limites (c’est d’ailleurs le grand principe général de la décroissance). Ainsi, pour internet, je n’ai pas internet chez moi. J’ai décidé de ne pas l’avoir quand je me suis rendu compte que je m’étais certes débarrassé de ma télé, mais je compensais par une utilisation abusive du net. J’avais effacé tout gain.
Internet, je vais dans des Phone house pour l’utiliser ou je l’uitlise au travail, quand j’ai un peu de temps.
Il n’y aura effectivement pas de fin à cette crise, fin entendue comme un retour à un état de choses identique à delui précédant la crise. Mais ce discours sur la fin de la crise a surtout des finalités psychologiques. Il ne faut pas croire, ils cherchent tous des solutions pour sauver à tout prix le système, et en attendant tentent de maintenir les choses en l’état. Ils planchent notamment activement sur la marchandisation de l’écosystème: comment vont-ils pouvoir rendre le dévelopement durable véritablement rentable? Ils parlent beaucoup de ce développement durable mais pour l’instant ne font pas grand chose parce qu’ils ont pas encore trouvé comment en faire une nouvelle manne, une nouvelle bulle. Mais ça ne saurait tarder.
Idem pour la grande relance technologique (avec les nanotechnologies, la génétique, etc) qui nous prépare un post-humanisme terrifiant.
Faut pas s’énerver, relisons Camus ou Sartre pour voir combien tout cela est absurde et joyeux ! Pas plus tard que l’autre jour un monsieur est mort en sortant de l’eau sur la côte d’azur : il a reçu en pleine figure un parasol emporté par une bourrasque. Jouissons tant qu’il est temps !
Bonjour Paul, bienvenue en France, au pays des services publics qui à force de miser sur le tout internet n’ont plus de guichet physique accessible au quidam. Et si au moins il y avait un service internet public ! Mais non, évidemment on a TOUT privatisé…ce qui rend de facto le service public payant puisqu’il faut d’abord payer une connexion.
POur ce qui est de la décroissance je dirais plutôt que vous faîtes l’expérience de la pénurie. Pas de celle des biens de consommation, mais de celle des services de l’état quand il aura fait faillite.
Je revois les images de « le temps du loup » de Mickael Hanneke. Et je vous encourage à être inventif pour survivre !
Bon courage pour pousser les portes.
J’apporte aussi de la modeste expérience de la noirceur que j’ai eu à récemment connaître, qui ne sont ni la misère, ni Verdun, ni les camps de la mort.
Je vivais dans la campagne landaise lors de la tempête Klauss survenue en janvier ; je me suis brutalement trouvé plongé dans un total isolement et un denuement à peu près total, hormis un toit qui avait résisté. On fait face dans ces circonstances ; on trouve en soi une ressource qu’on ne supposait pas y trouver. On attend aussi que le temps déchaîné passe ; on contribue ensuite autant que l’on peut aux solidarités de voisinage, puis amicale et familliale dés qu’elles peuvent s’organiser. On apprend et conserve les souvenirs également beaux qu’ils sont pénibles.
J’ai connu ensuite, après un déménagement, deux mois d’interruption de ma connexion, du fait de FT, de la complexité de ses organisations commerciales… on s’énerve, on se bat, on se résigne un peu ensuite, on attend, presque on s’adapte et s’habitue, (mais j’avais un connexion au bureau…) ; on oublie vite après quand la situation est redevenue normale.
Le plus grave enfin, j’ai eu à subir un cancer plus tôt, dont le traitement fut pris en charge à 100%. Et je suis incapable d’imaginer faire face à une telle épreuve, si elle devait se présenter à nouveau, sans cette couverture médicale parfaite en France, (on perd bien assez de revenu durant toujours pris soin de ne jamais abuser, autant que possible, des consultations, des hospitalisations, des examens ou des transports sanitaires, ne réclamant jamais rien que quitter les hopitaux au plus vite, me débrouillant autant que possible par mes propres moyens.
Mais j’oubliais, dans le monde parfait qu’on nous promet après la décroissance, je ne serai pas malade des conséquences néfastes de la vie moderne et on soignera le cancer avec des plantes que nous ceuillerons nous même dans des champs riants sous le soleil.
Mes excuses plates : dans le 4ème alinéa une partie du texte a été involontairement effacé par mon fait. Il fallait lire donc :
Le plus grave enfin, j’ai eu à subir un cancer plus tôt, dont le traitement fut pris en charge à 100%. Et je suis incapable d’imaginer faire face à une telle épreuve, si elle devait se présenter à nouveau, sans cette couverture médicale parfaite en France, (on perd bien assez de revenu durant une telle expérience), même si j’ai toujours pris soin de ne jamais abuser, autant que possible, des consultations, des hospitalisations, des examens ou des transports sanitaires, ne réclamant jamais rien que quitter les hopitaux au plus vite, me débrouillant autant que possible par mes propres moyens.
@ F. Leclerc …
Mrs Summer et Geithner sont d’un cynisme d’airain quand ils parlent de « transformer les économies des travailleurs en prêts », alors qu’ils ont tout tenté pour « transformer les économies des contribuables en opérations de nettoyages des bilans bancaires » ave le merveilleux succès qu’on sait … Si j’étais américain, au chômage, à la rue pour cause de crise hypothécaire et sans ouverture sociale, je leur ferai avaler le Washington Post ….
@ P. Jorion …
Courage Paul, vous viendrez à bout de vos difficultés. Mais je comprend votre frustration … pas d’Internet,pas de news …
Vincent
oups ! ça devient du ZOLA tout ça …
voila pourquoi les français prennent autant d’antidéprésseur .
Allons ce n’est pas la fin du monde.
S’eloigner des nouvelles, des problemes macro economiques et meme micro economiques est indispensable pour garder un esprit sain et fin a l’analyse comme le votre.
Prenez le temps non [pas de regarder les couchers de soleil mais d’observer la nature et en particulier la nature humaine car cela donnera un nouvel eclairage a vos anlyses.
Personnellement, je ne touche pas a Internet apres le bureau. Je cultive des tomates, je peche et je marche. Cela me vide l’esprit des miasmes et me donne l’occasion de relativiser. Est-ce Rousseau qui aimait mediter, penser en marchant?
Cordialement
Summer et Geithner font partie des tristes sire que j’espère voir au plus tôt pendus par les pieds, et dont la liste s’allonge (je la met à jour régulièrement). connaissez-vous une ONG qui se fixerait un si charitable but?
j’ai mis en fond d’écran la photo de Mussolini e Claretta Petacci (jupe liée aux genoux, pour la décence) à piazzale Loreto, pendus par les pieds. tout arrive à qui sait attendre, mais si je peux accélérer…
@ Loredana
je vous conseille de changer votre fond d’écran histoire de vous inspirez de plus enrichissants projets
je comprends fort bien que ces idées vous passent par la tête
je vous souhaite d’améliorer le transit des idées
au bout d’un moment il en arrive des plus chouettes 🙂
Vous ne nous feriez pas une petite post addiction là ?
désir insistant et persistant de consommer qui peut parfois se traduire par des manifestations psycho-somatiques (véritables douleurs physiques sans cause physiologique). La dépendance psychologique est bien plus liée aux caractéristiques des individus (états affectifs, styles de vie) qu’au produit lui-même. Des exemples de dépendance psychologique très répandues sont la dépendance au travail, à l’activité physique ou intellectuelle ( comme maintenir un forum à jour par exemple…) , qui peut parfois aboutir au surmenage.
Les conseils du docteur : Au repos Monsieur !! délégué quelques temps l’animation de ce forum à vos meilleurs intervenants et revenez nous au plus vite, revitalisé , et avec une possession optimale de vos moyens.
Bien cordialement.
Décroissant , en voie de sous-développement ? Pas encore immergent , d’ailleurs ce mot n’existe même pas .
Bonsoir à tous
Quand j’ai quitté « la grande ville » (Paris) il y a quelques années pour des petits patelins, ce qui m’a le plus manqué est l’accès à une bibliothèque municipale bien approvisionnée (je lis environ 20 bouquins par mois, divers et variés + des journaux). Commander quelques livres à la librairie la plus proche demandait au moins 3 semaines de délai et un budget conséquent. L’arrivée d’internet a transformé ma vie par la possibilité de me tenir facilement au courant des sorties de bouquins qui m’intéressent, la lecture d’articles sur sites et blogs qui me permet de m’informer sans passer par la télé et complète bien mes abonnements. Grâce à internet, il m’est beaucoup plus facile d’acheter des livres ou d’autres choses que je ne trouve pas dans mon coin, à moins d’accepter de faire une heure de route minimum pour la grande ville et l’hypermarché du coin, ou le paysan bio qui lui est carrément dans une autre région car chez moi c’est pesticides et compagnie ! Pas très écolo cette heure de route dont je me passe bien !
Je n’ai pas de téléphone portable, mais j’ai internet et je revendique que cette ouverture soit préservée.
Quand je lis que la décroissance passe par moins d’internet, écrit sur des blogs uniquement accessibles par internet, par des personnes habitant loin les unes des autres mais voulant échanger et fédérer leurs énergies pour faire évoluer notre société, c’est quand même un peu comique et pas très cohérent…
En ce qui concerne l’auto-entreprise, je travaille dans le portage salarial et je me suis bien documentée pour comparer les 2 statuts. On a déjà eu l’arnaque du CNE du gouvernement Villepin, on a maintenant l’arnaque de l’auto-entrepreneur du gouvernement Sarko-Fillon. Il faut savoir que l’auto-entrepreneur ne peut pas déduire ses charges et sera imposé sur son chiffre d’affaires. Même en facturant sans TVA, son activité peut être en déficit (mais il ne s’en apercevra pas tout de suite car il n’est obligé de tenir sa compta, ne le fait généralement pas et c’est quand il sera trop en rouge à la banque qu’il sera trop tard pour réaliser et réagir). De plus, ce statut le classe comme indépendant et va le faire sortir du régime général de la sécurité sociale et de celui des Assedic (enfin le bazar qu’on appelle Pôle Emploi), sans possibilité d’y revenir avant d’avoir récupéré des droits en tant que salarié.
Petit point de détail oublié de bien des sites d’information : l’obligation de s’assurer correctement, notamment la Responsabilité Civile Professionnelle, ce qui coûte quand même un peu de sous, si on arrive à trouver un assureur pour les auto-entrepreneurs (les assurances se défilent très très vite à l’énoncé de ce statut). Sinon, en cas de pépin, c’est l’endettement à vie…
Je ne défends pas le portage salarial, je pense que c’est simplement une solution parmi d’autre, qui garantit une certaine sécurité pour celui qui veut exercer son activité de façon autonome. En tous cas plus que auto-entrepreneur.
Bien cordialement.
je ne me suis pas servie de ce n° depuis la fin de mes études,(presque 30 ans) puisque je ne vis plus en france métropolitaine depuis; mais voici que je m’en souviens, et aussi que ces n° sont établis selon une succession de codes précis : sexe ( 1 pour les filles 2 pour les garçons)
année de naissance,mois de naissance, n° de département, ensuite six autres chiffres dont je ne me souviens plus à quoi ils correspondent, mais cela peut toujours aider à récupérer le n° au fond d’un tiroirs de mémoire!
Ce n°, qui nous est autant précieux qu’il sera bientôt désuet, et nous nostalgiques: sexe, année de naissance, mois, département, ville, naissance et clé.
« Le vrai bonheur n’est pas dans la jouissance de l’instant. Le vrai bonheur c’est à nouveau d’avoir le sentiment de pouvoir influer sur le cours des choses. Le vrai bonheur c’est de sentir que chacun de nos actes a un sens. Cela augmente considérablement la responsabilité de l’individu à l’égard du cours général de la vie.
La décroissance, c’est ça. Un espoir. Une oasis au milieu du désert de la croissance et des marchés financiers. L’espoir d’un avenir meilleur, d’une société plus juste. La décroissance c’est renouer avec notre idéal de “liberté, égalité, fraternité”. C’est retrouver ce chemin parsemé des grandes luttes d’émancipation politique et sociale qui ont jalonné notre histoire.
Parce que la décroissance, c’est nécessairement un retour au politique, une réappropriation du politique.
Faire un travail véritablement utile à la société, sentir les bienfaits sociaux de son travail, je vous assure que ça redonne du coeur à l’ouvrage! Il ne faut pas sousestimer cette réalité: même s’ils n’en n’ont pas conscience, beaucoup de gens souffrent de l’inutilité sociale de leur job. »
Je partage ces convictions. De même je suis d’accord avec l’idée qu’il ne faut pas attendre une hypothétique régulation pour chacun à son niveau essayer de faire vivre une autre économie telle que celle que vous décrivez. De toutes façons l’actualité va rapprocher les points de vue puisque nous sommes déjà en phase de décroissance.
Ce que je trouve problématique dans la décroissance en tant que concept de décroissance quantitative tous azimuts de l’économie, c’est trois choses :
1. Comment décroître l’économie quand la plus grande partie de la population est dépendante d’approvisionnements extérieurs. Un retour à la terre rapide était encore pensable pendant la seconde guerre mondiale. AInsi pendant l’exode de nombreuses familles françaises trouvèrent refuge à la campagne. Il n’en va plus de même aujourd’hui dès lors que le nombre des paysans a fondu comme neige au soleil.
Comment consommer localement quand les ceintures maréchères ont disparues, que les citadins dépendent pour leur approvisionnement de circuits longs ?
2. Je suis d’avis que certains secteurs de l’économie doivent décroître, notamment tout ce qui concerne les flux de biens non renouvelables. Mais je ne vois pas en quoi il serait nécessaire que l’économie décroisse globalement en ce qui concerne les flux monétaires. Une nouvelle économie, relocalisée, solidaire, devrait-elle impliquer moins d’échanges marchands ? Je ne le pense pas. Il y a d’innombrables secteurs de l’économie qui sont sous-développés. L’agriculture biologique, les énergies renouvelables, la construction bio-climatique et bien d’autres, sans parler bien entendu de la nécessaire conversion de l’industrie productiviste à des procédés techniques s’intégrant dans des cycles plus courts et donc respectueux des milieux naturels et des cultures, de l’émancipation des individus. La science et la technologie d’aujourd’hui permettrait cette conversion car avec l’informatique, la plasticité des machines-outils va sans cesse grandissante. Par contre ce qui pourrait changer ce serait la taille des entreprises. Même si, concernant la mise au point de produits biodégradables la tâche est encore immense et qu’il faut développer la recherche. A ce propos, les « décroissants » parlent peu de sciences. Il y a pourtant de ce coté là beaucoup à faire. Notamment rendre à la science son essence critique, son articulation avec les humanités, afin qu’elle cesse d’être instrumentale comme elle l’est souvent lorsqu’elle est au service de telle ou telle idéologie politique et économique.
Bref, pour reprendre un concept clé de Paul Jorion, l’obstacle principal à une nouvelle économie, c’est la concentration des richesses et non pas le principe même de la croissance des activités. Parallèlement, un certain nombre d’activités aujourd’hui hautement automatisées pourraient être rendues au travail humain à condition toutefois que celui-ci soit gratifiant humainement pour celui qui l’exerce. Il ne s’agit pas de réinventer les tâches éreintantes que connurent nos ancêtres, ce qui n’es pas votre projet. Seuls quelques décroissants intégristes pensent de la sorte lorsqu’ils refusent la science et la technologie, un peu comme le quakers américains.
3. Dans la « décroissance » subie en cours tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Certaines puissances, pays pourront tirer les marrons du feux, même si, je vous le concède, l’exercice a ses limites, car la pénurie énergétique, le péril climatique, écologique nous guettent et vont tôt ou tard se superposer, conjuguer leurs effets avec la crise économique. Ce que je veux dire par là c’est que certaines puissances vont être tentées d’utiliser certains effets de levier pour accaparer les richesses des puissances déclinantes, ce qui n’irait pas forcément dans le sens de l’émancipation des foules. Ce mouvement est déjà en cours. Nous pourrions alors assister à un néo-féodalisme. Le plus de démocratie que vous appelez de vos voeux pourrait alors n’être qu’un rêve pieux. Nous aurons beau jeu de prôner la décroissance à la façon éthique , chacun dans son coin, sans vision géo-politique, si cette décroissance est l’absence de puissance dans lequel viendront prendre place de nouveaux pouvoirs, par forcément plus accommodants que les anciens.
Pour résumer, je n’oppose pas régulation et orientation de nos sociétés hyper industrielles vers une société plus mutualiste, écologique. Ne mettre l’accent que sur un des moyens d’accomplir la mutation de nos sociétés me paraît simplement prendre des risques inconsidérés.
mon commentaire s’adresse à Stalker dont j’ai repris le propos en préambule (j’ai oublié de le mentionner)
Décroissance a géométrie variable… :
Décroitre, ce n’est sans doute pas revenir à zéro, et en s’attaquant largement (c’est-à-dire sur l’ensemble de la société) à des consommations relativement superflues, on pourrait diminuer très sensiblement notre rythme.
Mais la croissance a apporté à tous, pêle-mêle : le temps libre, les sous-vêtements confortables, l’espérance de vie, la game boy, le frigo plein, le cinéma, la démocratie, le tissus anti-mite, le voyage pour tous, la climatisation, la santé, la tomate en décembre…..
Et rien ne dit que c’est le superflu en général qui sera l’objet d’une quelconque décroissance.
Bien plus sûrement, la variable d’ajustement sera le nombre de pauvres, pour lesquels la santé, la démocratie ou l’espérance de vie deviendrons moins accessibles, tandis que le superflu restera d’actualité pour une tranche de plus en plus réduite de la société.
Là aussi, un certain mammouth est assis sur une certaine souris, et je ne vois aucune raison pour qu’il bouge de là.
http://cluborlov.blogspot.com/2009/06/definancialisation-deglobalisation.html
Dmitry Orlof : Definancialisation, Deglobalisation, Relocalisation
This talk was presented at The New Emergency Conference in Dublin, on June 11, 2009.
1. Good morning. The title of this talk is a bit of a mouthful, but what I want to say can be summed up in simpler words: we all have to prepare for life without much money, where imported goods are scarce, and where people have to provide for their own needs, and those of their immediate neighbours. I will take as my point of departure the unfolding collapse of the global economy, and discuss what might come next. It started with the collapse of the financial markets last year, and is now resulting in unprecedented decreases in the volumes of international trade. These developments are also starting to affect the political stability of various countries around the world. A few governments have already collapsed, others may be on their way, and before too long we may find our maps redrawn in dramatic ways.
…
Difficile de donner des conseils personnels mais pourquoi ne pas utiliser le statut francais d’autoentrepreneur en tant que consultant? Votre blog est deja une source de revenu, c’est dynamique. Vous aurez la securite sociale tout de suite et vous pourrez rattacher votre epouse. Voire la declarer contre co-entrepreneur si elle prend part a l’affaire. C’est mieux que le statut de la CMU qui est assez illusoire, surtout si vous etes a Paris, vous n’arriverez jamais a obtenir les prestations theoriquement promises et ne parlons meme pas des depassements d’honoraires….
Il n’ y a pas de dépassements d’ honoraires pour les détenteurs de la CMU .
Stalker à dit : « Il n’y a pas encore eu de retombées de la pensée de la décroissance dans le champ politique »
Ceci-dit certains essayent.
Ce n’était pas parfait tant sur la forme que sur le fond, mais on aura essayé… et on recommencera.
http://www.europedecroissance.eu/
http://www.partipourladecroissance.net/?cat=3
Notez quand même que le clip de campagne donne une bonne image du message que l’on voulait faire passer.
Suis Belge et je le connais pas TB, mais il me semble que Yves Cochet est aussi pour la décroissance, ou plus ‘soft’, objecteur de croissance. Maintenant met-il ses actes en adéquation avec ses préceptes, c’est une autre chose…
Voir par ex l’émission Matinale sur France Inter du 10 mars 2009. Dont le tème est « Crise : la croissance à n’importe quel prix ? »
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septdix/index.php?id=77372
Et en Belgique, il y a un mouvement politique (pas un parti) des objecteurs de croissance … dont je fais partie.
http://www.objecteursdecroissance.be/
@ fujisan
On se connait peut-être ? 😉
« nous » avons rencontré Michele G. un dimanche matin à Paris. 😉
Mais soyons franc, en Belgique, il n’y a pas que vous à faire de la « politique » :
http://www.velorution.be/
http://www.oservoterpourvous.be/
voir les liens : http://www.partipourladecroissance.net/?page_id=1864
Ceci-dit, on parle de « vous » ici : http://www.partipourladecroissance.net/?p=2378
Yves Cochet est toujours hyperbronzé et super bien fringué : m’étonnerait qu’il pratique la décroissance…
@St-@_ïf
Heu, non on ne se connait pas sans doute. Ca fait des années que je n’ai été à Paris. Je me souviens des reporters d’Arte. Merci pour les liens. 🙂 A vrais dire, je pratique la simplicité vontaire depuis des années, mais sans être activiste.
En effet, ces 2 partis se présentaient aux élections, mais pas dans ma circonsription.
@tigue
C’est vrai vous avez raison, il n’y a pas de dépassement d’honoraire pour les bénéficiaires de la CMU. Mais vous aurez un rendez vous dans trois mois!
@ tigue, Captainsky
Nous revenons du CPAM : on nous refuse même le CMU parce que je ne suis pas français.
@
Paul Jorion :
Une suggestion =
Un mail à Jean-Paul Delevoye,efficace et puissant médiateur de la république (Tous litiges avec l’administration…)
En principe on doit au préalable contacter un élu….. (Voir aussi le site du médiateur et de ses délégués dans chaque département.)
N.B J.-P. Delevoye a un conseiller médecin,entre autres.
A vous d’apprécier.
jpdelevoye@mediateur-republique.fr
Tenez bon « la barre »
@
Paul Jorion:
S’appuyer,si nécessaire sur la Directive européenne
2000/43/CE du conseil ,en date du 29 juin 2000 ,publiée au JO des communautés européennes du 19 /07/2000 ,laquelle ,dans son paragraphe 12…mentionne le droit à la sécurité sociale…au delà des origines ethniques(En tout cas la H.A.L.D.E a obtenu gain decause en se basant sur cette disposition légale )
http://www.cmu.fr/site/cmu.php4?Id=2&style=&col=&PHPSESSID=215cb7c2d3a72c31e0e7ca3054578261
Si cela t’ as été refusé c’ est parce que tu n’ est pas encore considéré comme résident (tu peux être résident en France et pas français). Dans ce cas tu peux solliciter l’ aide médicale de l’ état comme indiqué ci dessus.
Je suis convaincu que dans quelques mois, tu auras monté ton Hedge Fund révolutionnaire et que la période du passage obligé par la CMU sera un bien lointain souvenir !
On peut tous un jour avoir besoin de l’ aide sociale, quelles que soient les réformes necessaires, il faut conserver cela.
En ce jour de Bac philo j’ai envie de dire : Un hedge fund peut il être révolutionnaire ?
Sinon j’
…Oups … ai regardé aussi pour la Cmu , même résultat que ci dessus , il faut 3 mois de résidence , la question à laquelle j’ai pas de réponse sûre, c’est si avant ce délai on se pete une patte , comment on fait ? ma petite expérience d’avoir été sans papier , sdf , sans lien etc etc c’est que bah tout se passe bien quand même on ne peut pas ne pas être couvert au moins pour les questions de santé. Bon courage en tous les cas.