Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je voudrais revenir au cadre des quatre « postures » de sortie de crise qu’avait définies Jean Maxence Granier dans sa « Sémiotique de la crise », son article qui avait été reproduit ici au moment de sa parution en février dernier. Je vous rappelle la manière dont j’avais résumé sa grille :
[Granier] distingue quatre conceptions – qu’il appelle « postures » – de sortie d’une crise appelées A, B, C et D, s’étageant du bénin A où le système autorégulé oscille de manière cyclique, au catastrophique D, où il est irréparable, en passant par B où le système survit, bien que difficilement, pour retrouver sa forme originelle, et C où le système survit mais uniquement parce qu’il subit une authentique métamorphose et se retrouve à l’arrivée très différent de son point de départ.
Aujourd’hui, quatre mois plus tard, le monde entier s’interroge : sera-ce C ou D ? Aura-t-on affaire dans les années qui viennent à un capitalisme métamorphosé ou à un système financier et économique tout à fait original ?
En fait, quand je dis le monde entier, c’est sans les États–Unis. Car l’on s’est accroché en Amérique à la posture A : « il ne s’agissait avec la crise que d’une oscillation dans une évolution classique au sein du capitalisme, dont la dynamique est cyclique par nature ». Bien sûr, vu les sommes engagées (25,6 mille milliards de dollars d’ici la fin 2011, selon les chiffres les plus récents), on ne peut parler au mieux que de posture B : « le système survit, bien que difficilement, pour retrouver sa forme originelle ».
Pourquoi cet acharnement thérapeutique en faveur de la posture A aux États–Unis ? Deux explications possibles, qui en fait se complètent. La première, bénigne : la science économique ne connaît que les alternances cycliques et est dans le noir absolu lorsqu’il s’agit de ruptures plus profondes. Autre explication, maligne celle-ci, proposée par Simon Johnson, ancien économiste en chef du Fonds Monétaire International : l’« oligarchie », ceux qui ont bénéficié de la finance à l’ancienne et qui sont déterminés à en reprendre.
La posture B est-elle tenable ? Je suis personnellement comme le monde entier sans les États–Unis : je ne le pense pas. Certains changements irréversibles sont déjà intervenus, trop de pans du système ancien se sont déjà écroulés, l’immobilier résidentiel américain, à l’origine de la crise, entre dans la phase II de sa décomposition (Alt-A et Pay Option ARMs), le crédit immobilier commercial a entamé lui sa longue descente, etc. Pire : à un colloque où j’étais hier, quand on parle du « Green tech », l’industrie du développement durable, c’est déjà au sein de l’expression « Green tech bubble ». Et comment pourrait-il en être autrement si le cadre ancien a effectivement été reconstruit à l’identique ?
Mais, admettons un instant, pour la beauté de l’hypothèse, que la posture B soit viable. Quand on lit hier que les bonus chez Goldman Sachs en 2009 seront les meilleurs que la firme ait connus, parce que la concurrence sur la place de Wall Street s’est réduite comme peau de chagrin, parce que dans un contexte économique en détresse, la spéculation sur les devises flambe, et parce que le commerce de la manne fédérale d’un montant prévu de 25,6 « trillions » de dollars rapporte de grasses commissions (eh ! l’Amérique reste l’Amérique !), je ne suis sans doute pas seul à me demander : « Même s’il était possible de ressusciter la finance à l’ancienne, serait-ce bien souhaitable ? »
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
86 réponses à “Vous reprendrez bien un peu de finance à l’ancienne ?”
Bonjour Paul,
« Même s’il était possible de ressusciter la finance à l’ancienne, serait-ce bien souhaitable ? »
La continuation : de la croissance des PIB (Prise des Intérêts par la Brutalité), la destruction des ressources naturelles, de l’asservissement humain physique et mental par les grands groupes (pour ceux qui ont encore la chance d’avoir leur emploi), de la faim et de la soif dans le monde, et de ces milles calamités qui m’empêchent chaque jour un peu plus d’entrevoir un avenir meilleur pour mes 2 enfants chéris … et combien d’autres monstruosités encore qui ne me viennent pas à l’esprit de suite…
Serait-ce donc possible ????!!!!! Paul, ce serait possible ?
Je ne suis sans doute pas seul à me demander :
Est-ce là tout ce qui nous reste ?
– souhaiter –
petite fable optimiste
http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/2009/06/dr-seuss-on-economy.html
donc, nous sommes cette fois dans le « stade de l’écoeurement » (expression juste de Paul Jorion)
@ Clive
Très bonne illustration pédagogique : Tiens, on peut faire un parallèle entre les cornes du caribou et les cornes des amoureux trompés (Êtres humains vs économie et politique).
Mais qu’avons nous comme pouvoir pour nous débarrasser de nos cornes, au propre donc comme le caribou, comme au figuré ?
Pour notre petite famille, la décroissance forte de tous achats inutiles, donc obligatoirement nuisibles, est déjà bien avancée, et surtout bien expliquée aux enfants, au fil de l’eau de leur questions et de nos remarques. Malgré tout, je me sens de plus en plus impuissant. Que faire d’autre, à part diminuer la consommation ? Même cette décroissance de consommation à des conséquences sur la vie de mes semblables lointains, sur d’autres continents voire sur le même que le mien, mais un peu plus à l’Est, qui eux (sur)vivent de notre (sur)consommation.Le système est tellement bien verrouillé …
Peut-être faut-il envisager une issue B’.
Le système survit finalement, au terme d’une crise prolongée, ayant du bon gré mal gré mettre un peu d’ordre dans son fonctionnement et s’étant imposé de nouvelles régles limitées d’auto-contrôle. Il règne à nouveau, mais sur un monde affaibli économiquement, structurellement incapable de retrouver les taux de croissance d’avant, parcouru par de fortes tensions sociales aux traductions politiques incertaines, générant des sociétés marquées par un contrôle social affirmé. Dans l’attente d’une nouvelle crise financière, vu qu’il lui faut pour se reproduire bâtir à nouveau des édifices financiers reposant sur des bases économiques encore plus réduites.
à François Leclerc [10:21]
Croyez-vous que la durée de vie sera plus courte ? que les jours seront plus courts ?
A propos de votre ligne 2 : Je vous invite à ne pas vous faire trop de souci pour les « taux de croissance ».
Et si vous n’en parliez plus ?
Quant aux « taux de décroisance » … idem non ? pourquoi pas hors sujet ?
Croyez-vous que la lune tournera plus vite ?
>François Leclerc
Sauf que pour que B’ ait une chance de se produire, il faudrait que la situation géopolitique mondiale ne se dégrade pas.
Or c’est tout sauf évident: si l’on regarde les 20 dernières années, on constate une succession de conflits s’imbriquant de plus en plus les uns dans les autres, et l’implication de plus en plus grande des grandes puissances dans ces conflits.
Il suffit de penser à l’arc de scrise proche orientales, débordant désormais sur le Pakistan, passant par l’Irak, Israel, le Liban, l’Arabie Saoudite, et qui met désormais face à face les Etats Unis, la Russie, la Chine et l’Arabie Saoudite.
Tout sera fait pour que ce soit B, n’en doutez pas…Pour eux, tous les moyens sont bons pour essayer de préserver le système même les moyens les plus idiots…
Les oligarques sont en train de vendre la corde qui servira à les pendre…
l’éclatement de la bulle ultime de l’endettement public devrait finir par avoir raison du système.
Faute d’avoir voulu préserver A en faisant trop B, il finiront par avoir D alors que C aurait été un moment possible…C’est d’une bêtise sans nom.
@François Leclerc
Je pense que la posture actuelle est B : le système survit (difficilement) mais sans changements fondamentaux, si tous allait au mieux dans le (meilleur des) monde, le libéralisme pourrait en sortir avec une casse limitée. Cependant, nous ne sommes qu’au printemps de cette crise, le soutien de l’économie réelle, si petite face à l’économie spéculative, ne pourra, à mon avis, pas combler le gigantesque maelström financier. De part sa nature, elle a des limites… réelles. L’automne sera déterminant dans la suite des événements.
Je suis d’accord avec Blob lorsqu’il écrit que la géopolitique mondiale est un élément décisif de l’avenir économique du système. Je veux dire, la crise touche différemment les acteurs en fonction de leur degré d’évolution économique. Les plus touchés sont les pays qui ont les systèmes économiques les plus « techniques », nos pays. Vient les pays émergent qui sont moins touchés du fait de leurs économies entre deux eaux (entendre par là qu’il ont toujours un pieds dans des économies traditionnelles, de ressources). Ces pays seront peut-être les gagnants de cette crise à notre détriment.
Les conflits s’intensifient, les pays occidentaux sont impliqués directement (et non plus seulement par le biais des services de renseignement). Il n’est pas exclu que nous allions vers des conflits de civilisations (n’en déplaise aux détracteurs d’Huntington). A l’évidence l’avenir est incertain.
Back to the trees !
M.Roubini penche entre M.Jorion et M.Leclerc , entre B et B’ .
http://www.project-syndicate.org/commentary/roubini14/French
C’est d’une bêtise sans nom…
Le French Gorbatchev achève de dépecer les actifs français en en distribuant la charpie à ses amis oligarques…sous prétexte (ce qui fut vrai) qu’un organisme d’état est mal géré.
Mais finalement pas plus mal qu’une boite privée qui optimise son fonctionnement pour la croissance continue, et donc s’écroule en cas de petite récession.
Et maintenant un emprunt.
Après lui le déluge.
C’était
@ DTX 11:00h
@ Paul Jorion
Voici une question que l’on me pose souvent et à laquelle je ne peux pas répondre, même vaguement :
La dette publique de la France (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) approchant 1.300 milliards d’euros (soit quelque 66 % du PIB), comment se répartissent les principaux détenteurs de cette dette entre:
– les fonds souverains (Moyen-Orient, Norvège, BRIC),
– les fonds de pension (dont les fonds de pension américains),
– le système bancaire international,
– les multinationales de l’assurance,
– l’épargne des particuliers (résidents français et autres),
– et d’autres prêteurs éventuels (dont certains Etats) ?
Merci à Paul Jorion de nous éclairer.
Un question subsidiare : Qu’en est-il de la dette publique des Etats-Unis, dont tout laisse à penser qu’elle ne sera jamais remboursée, sinon en monnaie de singe ?
Jean Maxence Garnier a trouvé là une bien bonne échelle d’évaluation psychologique de la Crise, qu’il en soit remercié, elle m’a déjà servi dans de nombreux articles tant le référentiel qu’elle fournit me semble pertinent.
La question à laquelle nous croyions avoir répondu, c’était que la posture A n’était plus tenable et que la posture B ne pourrait se réaliser. Il se trouve que non seulement Wall Street (et nos banquiers) tient admirablement la posture A, et que pour le moment la posture B reste envisageable sous les trillions pris sans vergogne aux finances publiques. Alors, on se pose des questions. On observe notamment que la posture B causerait immanquablement de nouvelles bulles (déjà en train de se créer) à court ou moyen terme, vu qu’aucun des paramètres n’aura fondamentalement changé. Pour l’instant, les endroits où l’on se pose les bonnes questions (où ce qui semble être de bonnes questions) ne sont pas légion. Les idées avancent toujours aussi lentement.
Par ailleurs, hors du sujet de ce billet, je me demandais si vous connaissiez le blog A Fistful of Euros, et plus particulièrement l’auteur Edward Hugh (mais pas seulement). En anglais, celui-ci suit les développements de la crise en Europe, et est l’un des rares à douter franchement d’une quelconque reprise (hors la psychologie qui remonte bien mais sans effet concrets, tendant à invalider l’idée d’une crise de confiance) , mais aussi à sonner l’alarme depuis de nombreuses semaines en ce qui concerne les pays baltes (comme la Lettonie et le prêt du FMI en forme de baiser de la mort) ainsi que l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Ses articles sont toujours solidement appuyés sur les statistiques nationales, et permettent également de constater la violence de l’effondrement chez les trois grands exportateurs que sont l’Allemagne, la Chine et le Japon. Voici quelques articles des derniers jours : Japan Consumer Sentiment Rises, Even As Exports Slump – But Where, Oh Where, Is The Recovery? ; Europe’s Economies Move Sideways In June ; Is Latvia Committing “Futuricide”? ; Everything In Germany Is Going Up….
http://www.guardian.co.uk/business/2009/jun/24/financial-crisis-city-banking-money
Et tout continue comme avant?
Ils ne font que précipiter leur chute…
@Paul Jorion, François Leclerc et tous
J’avais déjà émis cette hypothèse il y a plusieurs semaines d’une posture C ou D pour le reste du monde et les USA encalminés en B. hu hu hu ! 🙂
Cela dit, je me demande ce que peut signifier exactement un tel différentiel de situation.
En effet la « finance à l’ancienne » n’a-t-elle pas pour fondement principal un dollar comme monnaie de réserve mondiale unique.
Or la posture C ou D pour le reste du monde implique nécessairement à mon sens entre autres bouleversements son abandon partiel ou total (?).
Cet abandon partiel ou total du $ comme monnaie de réserve mondiale ne fait-il pas alors fatalement basculer les USA en posture C ou D de la même façon que le reste du monde ?
La posture B n’est pas une posture, c’est une imposture !
(c’était trop tentant !).
@ Le Naif
première approche dans Wikipedia:
L’État français s’est progressivement tourné vers les marchés financiers internationaux à partir de 1973 (refonte des statuts de la banque de France, réforme, contenue dans la Loi n°73-7 du 3 janvier 1973, publiée au journal officiel du 4 janvier 1973), et plus encore depuis la création de l’euro, ce qui fait qu’en 2007 60 % de la dette de l’État français est détenue par des non-résidents (c’est-à-dire ménages ou entreprises non-français)[42]. Cette part des non-résidents est en augmentation forte et régulière depuis 1999, date à laquelle elle valait 28 %[43]. Au 2e trimestre 2007, 58 % des OAT émises par l’État étaient détenues par des non-résidents (entreprises et ménages étrangers) ; au sein des 42 % restants détenues par des entreprises ou des ménages français, 60 % étaient détenues au sein de contrats d’assurance (comme les contrats d’assurance-vie), 20 % par des établissements de crédit, et 17 % par le biais d’OPCVM[44].
Je proposerais la posture Z, comme Zombies:
le système continue de tourner comme avant, sauf que toutes les banques sont des banques zombies, brassant de l’argent sans-valeur et des produits dérivés évaporés dans l’abstraction, selon des préceptes économiques déjà morts.
La créativité financière et les changements de normes comptables permettent de maintenir infiniment et éternellement le système, mais en le satellisant toujours plus loin de la réalité.
Et le plongeon dans la crise se traduit par une élévation mécanique et objective du niveau de grotesque.
Si même le business vert s’effondre, ce justement au moyen de quoi l’économie devait repartir aux USA, peut-être cela décillera-t-il les yeux de certains là-bas quant à la nécessité impérieuse de revoir le rôle dévolu à la finance dans l’économie américaine.
Je ne parle pas de ceux qui ont profité du système et en profitent encore, mais de ceux qui sans en être les privilégiés y croyaient dur comme fer. L’économie américaine, va décrocher comme le prévoie Paul, espérons que ce décrochage ne sera pas facteur de violence mais qu’au contraire il produise un certain sursaut…. un retour à l’esprit de Thomas Jefferson peut-être ?!
Je rejoins certains commentaires précédents : on peut pas analyser cette crise de façon linéaire en traitant séparément chaque domaine d’étude. Pour l’instant l’économie et la finance ont les premiers rôles, mais à tout moment, un dérèglement climatique, écologique, un séisme de grande ampleur touchant une mégapole, une crise d’ordre géopolitique, peut influer sur chacune des évolutions en cours dans les divers domaines et selon la nature de l’évènement orienter ces évolutions dans des directions contrastées.
Pour l’instant tout semble stable — pour les économistes rivés aux schémas anciens et les politiques qui s’y fient — mais des lignes de faille sont en train de se creuser et nous en avons de nombreux indices. Dans le domaine économique et financier c’est bien sûr le dollar dont on commence à se défier y compris aux USA, les bons du trésor dont les taux grimpent mais dont on trouve moins de preneurs.
Nous savons que des changements majeurs vont intervenir mais il est difficile de prévoir où et quand les failles s’ouvriront pour trancher dans le vif les réalités sociales, économiques, technologiques les plus communes et les débats les plus récurrents, dégageant ainsi une nouvelle figure du monde et sa nouvelle doxa.
Ces faillent me font penser à la théorie des catastrophes de René Thom. Il prenait l’exemple d’une falaise : en apparence elle semble solide, mais tout un réseau de failles préparent déjà son effondrement. Ce n’est qu’une métaphore bien entendu car avec la crise actuelle entrent en considération des facteurs économiques, financiers, humains, énergétiques, écologiques, géo-politiques, lesquels interagissent les uns avec les autres selon un ordre imprévisible et un processus difficilement appréhendable, ce qui précisément cause toutes ces interrogation quant la probabilité que surgisse telle lettre plutôt qu’une autre, exceptions faites des lettres A et B, c’est le B.A.-BA !
Il faudra reconstruire sur les ruines d’un système économique et financier que d’aucuns pensaient immuable. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, pour peu qu’avec son effondrement soit préservé l’essentiel : la capacité des humains à se relever pour construire un monde nouveau avec ses nouvelles règles, son nouveau paradigme, ses nouvelles façons de vivre ensemble.
C’est fou ce que certains ont changé de posture depuis le mois de février, c’est le cas de J.Attali qui au vu de certains de ses derniers articles dans l’express semble être passé de la posture B à la posture C.
D’autres persistent et signent comme P.Artus dans Challenges,malgré son implication pour le moins peu crédible chez Natixis.
Il semble que pour beaucoup les affirmations de Kondratieff ont la vie dure
Nous sommes dans un système bancaire vituel:
Les chiffres sont mauvais?pas grave,changeons encore une fois de plus les
normes comptables bancaires à la demande des banques francaises
et de son président G.Pauget(du crédit agricole).La réforme sera annoncée pendant
les vacances en juillet(IAS39).Cela passe mieux à cette époque…et puis par ce jeu
d’écritures la valeur des actifs de nos banques va augmenter(VIRTUELLEMENT)…
Mais il n’y a pas eu de crise. Vous avez eu la berlue! Et même s’il y a eu une crise, toute petite, les financiers ne sont en rien responsables. Même qu’ils font tout pour améliorer les choses. Vous avez des doutes? Vous ne le croyez pas? C’est que vous n’avez pas encore eu droit à la nouvelle campagne de relations publiques de l »Industry and Financial markets Association » conçue pour lutter contre les « réactions populistes excessives ».
Un coup de Mars et ça repart!
Comme le disait un internaute, ceci est à lire avant le déjeuner. Pas après.
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=aNBWPPxGyWaU
Pierre-Yves D. dit :
25 juin 2009 à 13:43
« pour peu qu’avec son effondrement soit préservé l’essentiel : la capacité des humains à se relever pour construire un monde nouveau avec ses nouvelles règles, son nouveau paradigme, ses nouvelles façons de vivre ensemble. »
Rien n’est moins sûr !
Ne croyez-vous pas que pour rester en état psychosomatique de construire ou de reconstruire individuellement et collectivement, ne serait-ce que dans l’accouchement d’harmonies plus évoluées et plus acceptables entre intérêts privés et intérêts communs au sein d’une seule et même biosphère nourricière partagée, et dans la mesure où nous avons toujours foi en notre libre-arbitre tout autant que dans la capacité de l’humanité à se bâtir des futurs viables à fondements métaphysiques infiniment pluriels, c’est dès maintenant qu’il nous faut de plus en plus nous stimuler à préférer des « CHANGEMENTS VOULUS » à des « CHANGEMENTS SUBIS », des « EVOLUTIONS VOULUES » à des « REGRESSIONS SUBIES » ?
S’obstiner à laisser les « hasards systémiques » décider de tout à notre place ne serait-il pas en train de devenir suicidaire pour ne pas dire génocidaire ?
Si j’osais, je découperais aussi en quatre « postures » A, B, C, D la réaction des peuples à la crise historique que nous vivons car il me semble que se sont les peuples qui décideront fondamentalement de l’évolution de cette crise historique ( qui est aussi pour moi une crise profonde de la civilisation occidentale en tant que modèle imposé à l’échelle mondiale)
A) La crise on n’y croit pas, tout continue de fonctionner normalement et les cassandres crient dans le désert. C’est la posture « Cause toujours, tu m’intéresses »
B) Le ralentissement de la production du fait de la surproduction crée un chômage de masse qui entraîne une baisse des revenus, donc une baisse de la consommation qui entraîne, etc… chacun cherche la solution individuelle en se disant que ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Le chômeur se reconvertit, déménage ou accepte un travail avec un salaire plus faible. Le consommateur réduit au maximum ses dépenses. Les étudiants allongent la durée de leurs études et le citoyen regarde passer les plans de relance. C’est la posture « Système D », « Prions mes frères »
C) Rien ne va plus. Le chômage continue d’augmenter, les salaires se réduisent pour tout le monde. Malgré leurs efforts d’économies, les ménages sombrent sous le poids des frais incompressibles et les nouveaux impôts rendus nécessaires par les déficits colossaux pendant que les filets sociaux se réduisent en laissant de plus en plus de gens sur le carreau. C’est la posture « On ne va pas tarder à s’énerver », « On cherche un sauveur suprême »
D) Toutes les solutions internes au système se révèlent sans issue. Il faut s’organiser pour jeter les bases d’une société radicalement différente. C’est la posture « Groupons-nous et demain… », « Pendons les banquiers et leurs valets »
Pour moi, on en est à la posture B et on va certainement passer prochainement à la posture C. quand à la posture D, on peut toujours rêver…
@ LeClownBlanc
Bien entendu. Le taux de croissance renvoie à la mesure de la richesse et le PIB est un instrument totalement dépassé. Le symbole même de l’inadéquation des calculs économiques et des raisonnements qui s’appuyent dessus. A ce propos, la commission dite « Stiglitz » (Commission on the measurement of economic performance et social progress) a rendu public, le 2 juin dernier, un document provisoire passé tout à fait inaperçu sur lequel je souhaite revenir dès que possible.
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DRAFT SUMMARY
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(PROVISIONAL AND INCOMPLETE)
La posture D déboucherait sur un chaos.
Une demande de « dictature » lui succèdera.
Peut-être un nouvel ordre mondial.
Dans lequel le mot « ordre » est plutôt ambigü et inquiètant!
Reste la question de savoir si ce chaos est dû à la bêtise globale ou le résultat d’un plan.
Who knows?
@Wladimir
Bonne analyse, en effet on doit se situer au point B), tendant vers le C).
@Tartar
Je crains que vous ayez raison. Une grosse refonte du systeme sans entrainer de guerre ni de carcan social trop pesant est sans doute un ideal. Mais, parfois, les ideaux peuvent etre sinon atteints, au moins effleures, non? Quoique la nature humaine semble ne jamais atteindre ni meme effleurer l’ideal de sagesse qui lui fait defaut…
@Tartar,
Je viens de finir un bouquin de Denis Guedj qui raconte l’histoire du calcul de la longueur du méridien de Paris de Lille à Barcelone dans les années 1792-1799, calcul nécessaire pour la détermination exacte du mètre-étalon base de notre système métrique actuel. Ce fut une époque de chaos. Cela n’a pas empêché les scientifiques de jeter les bases de nouvelles sciences, les philosophes de jeter les bases d’une nouvelle constitution, les politiques d’élaborer les bases d’une nouvelle représentation politique des citoyens et le peuple de faire la révolution. Le chaos peut être productif…Et puis, y aura t’il autre chose à faire ?
@ Wladimir
Proposition intéressante.
Je suis patron de bistrot au fin fond du Far-West Breton, région peu touchée aujourd’hui par les effets directs de la crise principalement « grâce » à la faible industrialisation (hormis agro-alimentaire).
Depuis Octobre, je constate dans les propos des clients un glissement, lent pour certain, brutal pour d’autres, de A vers C.
Enfin d’année dernière, nous n’étions que 2 ou 3 à se projeter en C: nous passions pour des Nostradamus.
Aujourd’hui, 6 mois plus tard, je constate que plus personne ne nie que « le plus gros de la crise est probablement devant nous ».
Beaucoup sont effectivement encore en B; mais les analyses semblent de plus en plus pertinentes et argumentées, le constat de l’inefficacité des mesures prises par le pouvoir semble commun.
Le glissement vers C est donc tangible.
Les apprentis sorciers de la Fed ont-ils cassé leur jouet ? Il semblerait, d’après certains, que la créature échappe à leurs créateurs . Une Information à vérifier : les membres du Bilderberg groupe achèteraient de l’or. Peut-être aussi pour cela que malgré la demande, voire l’impossibilité de se procurer des pièces dans certains pays, les cours n’augmentent pas davantage.
Ce qui signifierait qu’ils ne maîtrisent plus rien, que la chute du dollar est inéluctable, que l’inflation sera massive.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14079
Après avoir pris connaissance du programme du Bilderberg et de sa composition, on peut être certain que nous avons déjà changé de régime, que la démocratie a disparu, que la prochaine étape sera le D+ ou D’.
Car il est étonnant qu’aucun parti politique ne se soit insurgé contre les aides massives accordées aux financiers, au lieu de les laisser couler tout simplement, comme n’importe quel chef d’entreprise qui fait de mauvaises affaires.
Avec Tartar , je me pose la question de peser de quel scenario le projet de grand emprunt ( on parle de 80 à 1OO milliards d’euros) évoqué par NS , participe le plus . Des éclairages ?
De même qu’apparemment les 9000 milliards $ égarés par la FED ne sont plus recherchés??
Du moins les média ne semblent pas publier ouvertement sur la suite de cette question.
Pourquoi?
Quel genre de black program peut absorber çà et pour en faire quoi …et surtout pour « bloquer » la curiosité des journalistes depuis le 10 juin?
et les 134 milliards … c’est toujours pas net
@Wladimir
Vecue des USA, La reaction du peuple me laisse perplexe.
Juste cette semaine, le plan Healthcare coule, CBS nous annonce que le meilleur moyen de ne pas perdre sa retraite est de ne pas en prendre, 10% des dettes (cartes de credits) font defaut, 15% des emprunts immobiliers et Wall Street repart la fleur au bout du fusil.
Le New York Times et les medias en general ne parlent que des cocus et des mechants, l’Iran et la Coree du nord, et le peuple semble se foutre de tout.
Conditionement, bravoure ou aveuglement?
Je ne sais pas encore.
Les reactions sont tres differentes d’un continent a un autre.
Les masses voient que le systeme respire toujours. Il est à terre mais pas encore mort. Il peu tout à fait repartir, certe très abimé, mais repartir. La sortie de type B est tout à fait possible étant donné que tout a été fait et continuera d’etre fait pour sauver la finance telle que nous la connaissons.
@ Beaufou,
Les gens ont pour la plupart d’entre-eux décidé de vivre (ou survivre).
On débranche les chaines d’infos « mauvaises nouvelles » : on les vivra bien assez, et suffisamment rapidement que pour encore anticiper d’autant que quoiqu’on fasse on l’aura dans le baba.
Profitons des beaux jours, et de ce qui nous reste.
Tomorrow is a other day.
Désarroi ,désintérêt tout à fait égoïste,désinformation exclusive,délocalisations…
Oui,tout le monde s’en fout…!
Les « masses » ,arnaquées,béates en redemandent : c’est le syndrome de stockholm (S.Maso)
—
Paul Jorion , Leclerc chez Calvi ,chez Taddéi,Le Monde,France Culture… = un plus évident.
Mais comment faire passer l’info au plus grand nombre…qui n’en veut apparemment pas.
Les gangsters au cigare,bedonnants,ont encore de beaux et longs jours devant eux : un boulevard.
—
Heureusement ou malheureusement pour eux et leurs pairs,le chômage de masse,la chute des pouvoirs d’achat,de notre protection sociale et tout le reste feront passer ces Gens déboussolés à un stade de révolte massive qui pourrait bien surprendre après la trêve de juillet-août.
Pour eux ,à ce stade actuel ,il faudrait :
-de l’info
-de l’info
-et de l’info.
Comment y parvenir ?
Même les analyste boursiers se lâchent :
« il convient de rappeler que la psychologie des investisseurs compte moins que l’analyse du pouvoir exorbitant dont disposent désormais les méga-banques américaines nées de la fusion des établissements de crédit classiques (encore valides) et des investment banks (les défuntes banques d’affaires). »
« les « cinq majeures » pourraient décider d’une trêve » « Oui, il est plus facile de se partager le monde lorsque l’on forme un petit club et que l’on est devenu à la fois incontournable, et d’une certaine façon invulnérable, du fait de son immense périmètre commercial et capitalistique. »
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20090625-1921.html
En fait, cette crise a du bon pour la finance , vu quelle a permis une concentration des pouvoir financiers .
Mais comme GM, cette super concentration n’est pas le chant du cygne de Wall Street ?
@eomenos
C’est probablement vrai, mais les menages Americains sont a bout de souffle et le systeme, tel que le Healthcare sont des outils a appauvrissement.
Sans etre revolutionaire, on pourrait tout de meme se battre un peu plus.
Je croyais que la crise etait liee au niveau trop bas des salaires moyens et au cout de la vie qui asphyxiait les Americains; pendant que les usuriers profitaient de leur ignorance pour se remplir les poches.
Apparement, tout va bien, il suffit juste d’un coup de baguette magique a Wall Street.
Tout repose sur le systeme scolaire en fait; suprenant non comme affirmation non ?
A partir du moment ou le système nord americain frabrique des consommateurs dociles et non pas des citoyens on peut attendre le pire.
Nous (nord americains) disposons d’un esprit critique qui est tue a la base par la societe civile, ceci par le biais de l’ecole, du sport et du monde du travail.
Cet etat de fait permet a celui qui a le pouvoir (au sens tres large) de raconter et faire n’importe quoi sans avoir a craindre pour sa credibilite. Il suffit d’envelopper le tout par un matraquage de masse et le tour et jouer.
Pour ce qui est de la finance et des menages americains, la classe moyenne est a bout de souffle mais pas les instigateurs et profiteurs du système.
Revenons aux valeurs de base et non eviterons le pire.
Merci
@Beaufou
Les frais médicaux sont parmi les plus élevés du monde.
La consultation chez un medecin généraliste peut atteindre plus de 100$.
Les frais d’hopitaux sont exorbitants, c’est pourquoi plus de 90% des interventions chirurgicales sont effectuées en ambulatoire contre moins de 50% en France.
Le traitement d’un cancer oblige certains à vendre leurs maisons.
Mais bon, il vaut mieux laisser M;Jorion ou John Barleykorn en parler.
Par contre, pour ceux qui peuvent, avec la parité dollar/euros, c’est une occasion de vacances de visiter les Etats Unis (avant le peak oil) et rencontrer les américains.
Un peu comme nous avec Bruxelles,Washington et New York peuvent paraitre loin.
Leurs politiciens corrompus devraient surveillés le fait que les ventes d’armes aux particuliers est un des rares secteurs à avoir connus une bonne croissance.
Les États Unis d’Amérique sont jeunes sur le plan historique. Quelques 400 ans. Si on les rapportent à une analogie humaine, c’est un gamin pourri gâté. Nous avons déjà vu à l’occasion du 11/09/01 combien ce moutard mal élevé réagissait violemment lorsqu’il se faisait réprimander.
Espérons simplement que ceci ne soit pas révélateur de son caractère profond, et qu’il n’aille pas piquer une nouvelle crise au prochain chahut. On pourrait aussi se demander ce que font ses parents pour son éducation…
@Samuel
(peak oil)
parlons en, le prix a la pompe qui avait cause tant de degats en 2007 remonte, bientot $3 a New York et en Californie.
Jamais je ne comprendrais pourquoi le « bail out » a sauve les produits derivatifs toxiques laissant les contribuables sur le bord de la route.
On marche sur la tete, l’economie n’existe plus que pour une croissance illusoire.
Les politiciens sont corrompus, c’est vrai, la seule issue pour le peuple Americain serait de faire une greve des consommateurs, cesser de nourrir le cancer qui nous devore en exigeant des resultats…mais on en est tres loin.
Je n’ai pas lu de commentaires sur la proposition du nouvel emprunt Sarko. Puis-je partager vos opinions?
Je viens de voir deux films « les portes du paradis »(la version amputée malheureusement et dont la distribution entraina à l’époque la mise au ban de son réalisateur Michaël Cimino) et « there will be blood »(inspiré d’un roman d’Upton Sinclair « Pétrole »). »Les portes du paradis » évoque un fait historique méconnu du grand public à savoir la terrible bataille de Johnson County en 1890 dans laquelle 125 immigrants ont été assassinés par des mercenaires engagés par de riches propriétaires terriens soutenus par le gouvernement américain.Le public américain ne supporta pas dans sa large majorité ce « retour du refoulé »,il était prêt à faire son mea-culpa sur le génocide des indiens d’amérique du nord mais il était hors de question de rappeler que les états-unis se sont construits aussi dans le massacre de ses propres descendants,noirs et blancs.
« There will be blood » de paul thomas anderson donne aussi une version moins réjouissante de « la conquête de l’ouest ».Au début du XXème siècle un homme animé par sa haine des hommes exploite le sol pétrolifère californien pour bâtir sa fortune et son empire.Ce film insiste également sur le rôle de la religion comme élément fédérateur de la population locale,on peut dire que cette dernière soulage l’ignorance et la souffrance des individus exploités et démunis face à la force sauvage du capitalisme;même si la servitude volontaire n’est jamais très loin.
Je parle de ces deux fictions car je suis d’abord passionné de cinema mais surtout par le fait que je tente désespérement au quotidien de comprendre comment nous avons pu en arriver là.
Nul doute que les dirigeants politiques des pays « développés »(je déteste ces appellations,le summum pour moi c’est « tiers-monde ») sont de simples employés du grand « capital ».Le colonel Kurtz dans « apocalypse now » parle de vulgaires épiciers chargés de récolter les impayés.Certains sont plus ou moins habiles,plus ou moins cupides,avides mais ils ne sont plus habilités à proposer une alternative politique face aux enjeux et dangers qui nous guettent.J’emploie le terme politique avec modération,il s’agit ici de décisions,de lois adoptées pour défendre la « common decency » chère à georges orwell mais aussi d’une capacité de dialogue, de débats,de reconnaissance de l’altérité afin d’éviter des bains de sang quand le soulèvement populaire surgira.On sait que les soi-disantes démocraties parlementaires ont déjà tout prévu en cas de sédition et la bataille de Johnson County à côté ne sera qu’une vulgaire kermesse.
… vous invite à prolonger, où cela vous semble le plus approprié en respectant les billets qui suivront (Paul, François, …),
en temps opportun, certains des commentaires du billet ouvert le Samedi 20 juin par Paul : Beauté & Vérité
« @ Nuage Blanc, LeClownBlanc, Auguste et tutti quanti«
billet 3415 (9 billets en amont)
Très chaleureusement, je vous remercie à l’avance pour vos exigences,
éventuelles petites folies, préconisations éthiques, suggestions Cartesio, et …
ce que qui vous amuse(rait), plait(rait), motive(rait), encourage(rait),…
Ref. TINA.
Alors qu’il n’y a encore aucune alternative émergente, après des décennies de pouvoir,
l’occupant anatiofurtif ne retrouvera plus jamais son dernier score aux Européennes :
10% des votants (40% de 26%).
Confiance !
[ En ref. aux repères A, B, C-, C+, D i-dessus]
Aucun pessimisme n’est de mise, même si la probabilité de succès est — à ce stade —
simplement passée de 0.01% à 0.03%. Chaque étape a son importance. Ne jamais l’oublier.
Cordialement.
@ John Barleykorn
Le projet est pour l’instant très imprécis. L’emprunt sera-t-il intégralement proposé aux particuliers ou bien couvert pour partie par ceux-ci et pour partie sur le marché « classique » ? Quel sera son montant ? Quelles en seront les conditions ?
Les réactions sont mitigées, en général, d’autant que ce genre d’opération est plus politique que financière.
La formule de l’emprunt aux particuliers se développe actuellement chez les grandes entreprises françaises (EDF vient d’en conclure un, d’autres sont à l’étude), car celles-ci obtiennent ainsi des capitaux à des taux moindres que ceux que le marché obligataire ne leur accorderait. Dans le cas de « l’emprunt Sarkozy », ce sera le contraire, il coûtera plus cher à l’Etat, donc au contribuable, que s’il était effectué via le marché obligataire. Par ailleurs, sans présuger du montant de l’emprunt, il sera très loin de répondre aux besoins financiers de l’Etat dans la période à venir.
C’est une opération de diversion, financièrement peu intéressante. Tout à fait en ligne avec la conception qu’a Nicolas Sarkozy de l’action politique.
Le background (pour employer un mot bien Français) de cette opération doit être évoqué. Les tensions sur le marché obligataire de la dette d’Etat ne peuvent que croître dans les mois à venir, ainsi que la compétition entre les émetteurs. L’ampleur des déficits est telle que l’on envisage désormais la dégradation de la note non seulement de la Grande-Bretagne, mais aussi d’autres pays, dont la France. L’Allemagne, la bonne élève de la classe, a du pour sa part reconnaître qu’elle n’envisageait pas pouvoir redescendre son déficit au-dessous de la barre de 3% du PIB, tel que le Pacte de stabilité de la zone euro l’exige. Le chacun pour soi domine de plus en plus, l’initiative de Nicoles Sarkozy y contribue, car elle entérine à sa manière qu’il n’y a plus de solution européenne possible.
Avec la montée du chômage, l’accroissement des déficits va peser lourd, socialement et politiquement, car il induit, en dépit des démentis aujourd’hui prodigués, d’inévitables augmentations des impôts. C’est cette situation qu’annonce en France le projet de Nicolas Sarkozy, sur le thème « retroussons tous nos manches ». Ce sera d’abord à l’occasion de cet emprunt, puis ensuite, dans son esprit, afin de justifier une augmentation de la pression fiscale.
PS:
Parlant de l’Allemagne, elle n’envisage pas de descendre en dessous des 3% avant 2014 et non pas Ad Vitam Eternam.
@ François Leclerc et John Barleykorn : Merci , j’ai ma réponse .
@ Jack Evols
Je pense au contraire que c’est faute d’analyse systémique que l’on se soumet le plus sûrement à la fatalité.
Ce sont les tenants de la posture A, béatement optimistes, qui font du système capitaliste le système des système, et donc l’unique système — d’où leur vision pro-cyclique — et qui précipitent le système vers sa chute au lieu de chercher à lui faire accomplir sa mue, en l’ouvrant sur de nouvelles dimensions.
Ceci dit votre remarque m’oblige à préciser que l’analyse systémique ne débouche pas nécessairement sur une philosophie du fait accompli, aussi, comme vous me le rappelez, c’est dès maintenant que se prépare demain. Si je vous ai donné l’impression de « hasard systémique » en évoquant l’évolution de la crise en cours, avec ses lignes de failles, c’est sans doute parce que je n’ai pas précisé que tout système n’a de valeur, de sens, que s’il intègre l’action humaine.
Tout système a une finalité, or cette finalité c’est bien l’humain qui l’identifie ou mieux l’invente de toutes pièces. Ce qui veut dire que l’humain dépend autant des systèmes qu’il n’agit sur eux. S’agissant des systèmes pour lesquels l’humain n’a pas inventé quelque finalité que ce soit, comme l’éco-système, l’humain peut néanmoins y découvrir de nouvelles et, le cas échéant faire accomplir à l’éco-système, ou du moins à certains écosystèmes, certains de leurs éléments, des tâches qui n’étaient pas prévues initialement dans leurs « programmes ». Ce que je voulais souligner c’est que nous en sommes à un stade, en l’état des connaissances actuelles, ou du moins dans la mesure où celles qui existent déjà et qui pourraient nous sortir de l’ornière sont encore trop peu diffusées et insuffisamment comprises, nous faisons subir à notre milieu naturel de telles transformations que nous mettons en danger et nous-mêmes et le milieu.
A coté de cette approche il existe une autre approche, scientiste, qui fait de l’humain un simple paramètre défini quantitativement et non susceptible d »évolution. Le système ou les systèmes décrits présentent alors un caractère immuable. Ainsi de l’idée d’homo économicus, une idée fort récente dans l’histoire de l’humanité. Cette dernière conception qui ressortit à une vision figée de l’humanité et conduit au pessimisme à courte vue, n’est en réalité que l’autre face de l’optimisme béat que j’évoquais au début.
@Ruz Revr : si je passe un jour en Bretagne, j’aimerais bien tomber sur un bistrot ayant un patron comme vous. Il doit y avoir des discussions intéressantes, du genre « Gérard, tu penches pour la posture C comme Attali ou la D comme Jaurion? Prends en compte que ça commence à craindre sur le yield des T-Bonds ricains… ». 🙂
@Leuco: « 10% des votants (40% de 26%). »
Tout à fait (sauf que j’aurai plutôt dit 26% de 40%, ce qui ne change rien au résultat). Et ça fait combien de français? 5 ou 6%? Waow, ça c’est de la légitimité.
Si les patrons de bistros sont avec Jorion , la City n’a qu’à bien se tenir !…
En effet, les américains sont scotchés sur la posture A, posture cyclique d’une crise. Bernancke annonce qu’il n’y aura pas d’inflation à la sortie du cycle de la
crise et Buffett annonce qu’il n’y aura pas de déflation .
@François Leclerc,
je vous signale le blog de Jean Gadrey
http://www.alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey
qui fait partie de la commission Stiglitz et qui a décortiqué ce texte du 2 Juin qui n’est paru qu’en anglais (voir le site de l’IDIES). Une consultation publique entre début juin et le 5 juillet pour un rapport dont on annonce la remise le 13 juillet, ce qui est très un délai très court et pas raisonnable.
Pour ma part, je propose d’amender le PIB au moyen de deux coefficients, un coefficient d’empreinte écologique et un coefficient d’équité (PIBED=PIB Equitable et Durable):
http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2008/06/27/pib-et-idde.html
Les indices de progrès trop raffinés risquent de ne pas trouver de consensus ou d’entrer en conflit avec les cultures et les histoires d’un certain nombre de pays (néocolonialisme?) et il me semble donc sage de s’en tenir à l’écologie en premier et à l’équité sociale en second.
Bonsoir M. JORION
A propos de l’histoire des 9000 milliards de dollar relayée par beaucoup de blogs, savez-vous si c’est vrai ?
Pour ma part, ça me semble IMPOSSIBLE. C’est un hoax ou une manipulation quelconque.
Si c’est vrai, alors les USA prennent le chemin de l’URSS: l’effondrement.
Je sais que vous êtes beaucoup sollicité mais si vous pouviez dire un mot à ce sujet.
Merci encore pour tous vos efforts pour faire vivre ce blog.
Cordialement.
Stéphane
et si les américains ne pouvaient tout simplement pas imaginer autre chose que ‘A’ ou, au pire ‘B’? Parce que quand ils essaient d’envisager ‘C’ ou ‘D’, tout simplement cela voudrait dire que le monde sur lequel ils ont bâti leur vie, leurs croyances, leurs espérances, leurs aveuglements…leur Foi en somme ( le ‘in God we trust’ sur leur billet vert qui ne vaut plus grand chose désormais), ce monde là est totalement faux, illusoire..et ce serait reconnaître qu’ils se sont plantés, depuis le début! Gageons qu’un paquet d’américains ne pourrait tout simplement faire face à une telle Révélation, ce serait trop dur pour leur Psyché, elle volerait en éclats.
Les temps sont durs, et ce n’est que le début…Dieu existe peut être, après tout?
@Stéphane GRZESIAK : si vous voulez parler de la grosse somme d’argent de la FED dont on ne sait pas ce qu’elle est devenue (ou plutôt dont on n’a pas voulu dire en public où elle est passée), ce n’est pas un hoax et cela a déjà été discuté il y a quelques semaines sur ce blog.
J’ai la flemme de rechercher le fil… 🙂
Pierre-Yves D. dit :
25 juin 2009 à 22:12
Mes propos qui ne s’opposaient manifestement en rien aux vôtres, visaient même à en renforcer et à en prolonger sur l’essentiel toute la portée : je regrette que cela vous ait échappé au point que vous y ayiez fait suite par une réplique plutôt polémique, inutilement polémique, avec un « Je pense au contraire que … »
Simple ajustement sans doute dans nos manières d’échanger sur ce blog !
J’observe depuis quelques semaines un découplage de plus en plus marqué (1400 points aujourd’hui) entre le DOW JONES et le NIKKEI. Quelle en est est votre analyse ?
Merci de votre réponse.
La peur, beaucoup de gens ont encore peur alors qu’ils ont déja tout perdu (ou n’ont quasiment plus rien à perdre). Particulièrement aux etats unis.
Il y a donc une espece de peur qui les retient au système A. Sans doute la peur d’en être définitivement exclu (alors qu’ils en sont de facto déja quasiment exclus).
Lorsqu’ils auront tout perdu, y compris cette peur assez impalpable d’être abandonné par le système A mais peur qui les gouverne encore, alors ils passeront directement en mode C pour Colère. La faim, la frustration… viendront à bout de leurs peurs et liberera la masse croissante de ces gens qui ont tout perdu.
Le systême essaiera d’abord de les opposer à ceux qui ont encore un petit quelque chose à perdre et cherchent à le défendre, pas aux banquiers.
Les genres de système D qui se mettent en place ne tiennentt que parceque le A leurs laisse des miettes.
De même qu’apparemment les 9000 milliards $ égarés par la FED ne sont plus recherchés??
Du moins les média ne semblent pas publier ouvertement sur la suite de cette question.
Pourquoi?
Quel genre de black program peut absorber çà et pour en faire quoi …et surtout pour “bloquer” la curiosité des journalistes depuis le 10 juin?
……………………….
Pourquoi ce black out sur le plus gros scandale financiero-économique de tous les temps?
Comment font-ils pour occulter ce supersujet?
Qui bloque et par quels moyens??
????
De Defensa dixit:
…/…
« »One YouTube clip, of Florida Democratic Representative Alan Grayson’s grilling of Inspector General Elizabeth Coleman, has garnered almost 500,000 views in about a month.
»Robertson is expected to advise the Fed on communications strategy, the people said…»
Le processus est ainsi parfaitement reconstitué, in vivo, in vitro et in tout ce que vous voudrez. L’organisation de la Cosa Nostra dans ses grandes années (sous la direction de Luciano, capo di tutti capi) pâlit considérablement en comparaison, – en efficacité, en souplesse, en coordination, en rentabilité.
Le problème actuel qui se pose au système est pourtant d’une importance nouvelle. Si vous mettez en relation le nombre de fois où cette vidéo (une parmi les centaines de documents de ce genre également visionnés en masse) a été regardée par des citoyens-électeurs et le fait que les divers Grayson de la Chambre vont devoir être réélus, vous entrevoyez cette importance nouvelle. Si vous ajoutez un grain de sel, ou un grain de sable c’est selon, comme le très possible vote de la “loi Ron Paul” qui obligera la Fed à déballer son linge sale, qui conduira les diverses Elizabeth Coleman à en dire un peu plus lors de leurs auditions de crainte d’être inculpée d’“outrage au Congrès”, l’importance du problème grandit encore. (Le soutien que reçoit Ron Paul à la Chambre pour son projet de loi est un signe supplémentaire du climat.)
Nous sommes à un point de rencontre intéressant. Tous ces parlementaires sont en général tributaires de Wall Street et du reste, mais aussi, au bout du compte, de leurs électeurs. Il y a des circonstances exceptionnelles où les seconds, lorsqu’ils sortent de leur léthargie et sont vraiment en colère, comptent plus que les premiers pour le vote final. Cela s’appelle le “populisme” made in USA et cela est déjà survenu. C’est le talon d’Achille, minuscule mais pourtant bien réel, du système de l’américanisme.
Cela dit et pour nous remettre de cet océan d’insinuations calomnieuses fort déprimantes, sachez que Ben Barnanke, le président de la Fed, est partout acclamé et recommandé par ses pairs et copains divers pour un second mandat. On ne change pas une équipe qui swingue. »
Reste à juger de la cause réelle du supermutisme qui entoure cette affaire énorme depuis 15jours…
@TARTAR
Il n’y aurait pas une confusion entre l’anglais et le français avec des mots comme billions et milliards ?
Si je fais appel à ma mémoire, j’avais compris 9 milliards de dollars disparus.
Bien sur, cela reste une belle somme.
Non un milliard c’est un billion et 1000 milliards c’est un trilion …
Ce sont bien 9000 milliards qui ont migré vers les caisses du CMI.
C’est une opinion personnelle qui n’engage pas BHO.
9 mille milliards, mais c’est du hors bilan. il pourrait ne s’agir que d’échange de flux indéxé sur 9 000 milliards un exemple très grossier (Libor vs 2%)*(9 000 milliards).
Un article sur le reunion de crise de l’ONU
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14105
Je dois avouer que je l’ai lu en diagonale, il me semble qu’il n’y a pas grand chose de neuf.
Pour ceux qui pourraient agir, on dirait qu’il est toujours « urgent d’attendre ».
Hmm. Plutot que « reunion de crise » il vaut mieux lire « sommet sur la crise ». Ca fait moins effrayant. Mais l’est-ce moins? 😉
Je pense que ce serait faire oeuvre utile de regrouper et d’analyser l’ensemble des mesures proposées par l’équipe Obama/Geithner/Summers pour réformer le système financier, ça nous permettrrait d’y voir plus clair dans ce dédale de mesures et surtout d’estimer si celles-ci sont purement cosmétiques ou cherchent à transformer le système (ce dont je doute).
@ Ton vieux copain Michel
On peut trouver ici un tableau synoptique général, comparant les mesures envisagées en Europe et aux Etats-Unis.
http://www.ft.com/cms/s/0/57971324-5f77-11de-93d1-00144feabdc0.html
Merci, François Leclerc. Evidemment, c’est très général. Il faudrait voir dans le détail. Par exemple, les chambres de compensation vont-elles arbitrer les fameux Credit Default Swaps? Est-ce qu’elles seront suffisamment capitalisées pour assumer ce niveau de risque? La mise en place de ce pare-feu ne va-t-il pas, au contraire, attiser le feu et ne va-t-on pas voir à nouveau ce marché exploser? Qu’est-ce qui aurait été préférable? Interdire une bonne fois pour toutes ces instruments ou les réguler? Pourquoi l’équipe Obama a-t-elle choisi la deuxième option alors qu’elle sait ces CDS ne servent pas seulement à se couvrir mais aussi à parier ? Ces instruments sont-ils vraiment indispensables? Doit-on nécessairement s’assurer contre un défaut de paiement? N’existe-t-il pas d’autres techniques pour s’assurer contre un défaut de paiement, notamment en diversifiant ses actifs?
@ Charles F dit :
25 juin 2009 à 13:03
La créativité financière et les changements de normes comptables permettent de maintenir infiniment et éternellement le système, mais en le satellisant toujours plus loin de la réalité.
Et le plongeon dans la crise se traduit par une élévation mécanique et objective du niveau de grotesque.
—
Bien résumé.
Et pour monter d’un cran dans le grotesque il y a les 2300 milliards de dollars que donald rumsfeld, la veille du 11 septembre, annonçait perdu par le pentagone ainsi que les 9700 milliards de dollars que la FED a « égaré ».
@ MOI
Si jamais vous passez en bretagne, attention! ne cherchez pas ou se trouve » RUZ REVR » .
Vous risquez une grosse déconvenue 🙂
Je joint un lien qui pourra vous etre utile en cas de visite vers notre beau pays.
http://www.marikavel.org/bretagne/la-roche-derrien/rire.htm
KENAVO .
@ Jacques Evols
Vous avez raison, ma formule était inutilement polémique.
D’un autre coté, si votre commentaire n’avait suscité en moi tant d’écho peut-être n’aurais-je point eu cette (sur) réactivité 😉
@enzobreizh: merci. Je vois déjà les gens du coin me répondre: « Non je vois pas où c’est, par contre y’a bien un TOULL REVR ici tout près… » 🙂
LA FINANCE : Un univers fabriqué
Création de l’univers il y a 15000 milliard d’année big bang
Construction d’un univers parallèle par l’homme (la finance) il y a 40 ans.
La structure de cet univers est fermée, il est caractérisé par une phase d’expansion suivi d’un effondrement en opposition à un univers ouvert en phase d’expansion constante.
La durée de vie de cet univers financier est conditionnée par la nécessaire et indispensable croissance de son énergie (masse monétaire). Les banques sont comparables à une centrifugeuse enrichissant la masse monétaire, permettant son expansion et sa diffusion. L’emballement des centrifugeuses (incidents techniques liés aux produits financiers dérivés) et pour finir leur arrêt, met un terme a l’enrichissement de la masse monétaire, et en dérègle la circulation dans l’économie. Le travail des centrifugeuses en panne est alors supplée par l’état (création monétaire sans contrepartie). Cette énergie noire, dilue le pouvoir énergétique de la masse monétaire et donc son efficience dans l’économie.
Conscient de la limite de sa propre existence, l’homme a voulu créer un univers à sa dimension. L’ambition affichée était ni plus ni moins la maitrise de la sphère « économie » dont il aurait le contrôle absolu.
« …au catastrophique D… », tout de suite les grands mots !
Le big bang et moi avons pris un sacré coup de vieux ….
@ MOI
Vous seriez peut être surpris de la qualité des conversations échangées dans ce bar néanmoins vous n’y rencontreriez pas de Gérard mais plutôt des Gilles des Kevin ou Pierrig.
Voici huit mois que le nom de monsieur Jorion a été prononcé pour la première fois dans cet établissement, dès lors beaucoup de billets y sont débattus. Bien sûr tout le monde ne s’est pas subitement transformé en analyste financier en revanche tout le monde connait la signification des différentes postures. Bien sûr !
Quant à la localisation du lieu, facile, c’est la ville natale d’un certain Jerome Kerviel.
Il y a une vie après le blog!
@gilles.m
« Vous seriez peut être surpris de la qualité des conversations échangées dans ce bar néanmoins vous n’y rencontreriez pas de Gérard mais plutôt des Gilles des Kevin ou Pierrig. »
Encore faut il avoir son passeport pour traverser l’Odet 😉 .
Ils sont durs par la bas.
@ Michel Martin
Merci pour ces liens et ces contenus. Difficile d’être sur tous les fronts par les temps qui courent !
@gilles.m: « Vous seriez peut être surpris de la qualité des conversations échangées dans ce bar »
C’est bien ce que je laissais entendre au vu de la qualité du tenancier et qui me fait tant rigoler. 🙂
Ceci dit, si je me souviens des bistrots de mes années d’études, y’avait aussi parfois des discussions relevées.
« c’est la ville natale d’un certain Jerome Kerviel »
Tout s’explique. C’est un micro-climat économique. 🙂
http://www.jpchevallier.com/article-33115255.html
chez JP Chevalier on a l’explication du pourquoi les USA s’en tiennent toujours a la posture A
A lire les courbes et leurs interprétations, effectivement on pourrait croire que les actions de la FED portent leur fruits et que la croissance est déjà de retour !
[…] C’est dans un billet datant de juin de l’année dernière, billet au titre prémonitoire : Vous reprendrez bien un peu de finance à l’ancienne ? et, à quelques jours près, dans une chronique pour Le Monde –Economie, au contenu cette fois […]