A propos de « Il faut régler le problème de la volatilité du pétrole », par Gordon Brown et Nicolas Sarkozy

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

We Must Address Oil-Market Volatility, Erratic price movements in such an important commodity are cause for alarm By GORDON BROWN and NICOLAS SARKOZY

On trouve donc une tribune libre de Mrs. Brown et Sarkozy dans le Wall Street Journal d’aujourd’hui, consacrée au pétrole et sous-titrée : « Les variations erratiques du prix d’une matière première aussi cruciale sont une raison de s’inquiéter ». Et le prix du blé, et celui du riz ? Il n’y a pas que le prix à la pompe dans la vie !

« Plus de transparence, plus de supervision », et sur la spéculation : rien ! C’est toujours la même idée : le prix juste s’obtient par davantage d’information. Mais non, Messieurs Brown et Sarkozy : les fonds de pension, les fondations universitaires, les cliniques américaines se mettent « long », acheteurs, sur le long terme, pour se protéger contre l’inflation et la baisse du dollar, parce que les États – et les États–Unis en particulier – ont décidé de faire tourner la planche à billets comme « solution » à la crise de solvabilité du secteur bancaire.

C’est bel et bon la transparence, mais quelle différence cela va-t-il faire pour un fonds de pension qui se met « long » sur des indices (des « paniers ») de matières premières, pariant que tous les prix vont augmenter ?

Réduire la volatilité sur les marchés de matières premières ? Interdisez-en l’accès aux spéculateurs, ils n’ont rien à y faire : ils n’ont rien à livrer et il n’y a rien dont ils pourraient prendre livraison. Ceux qui sont là pour se couvrir au long terme contre l’inflation ne bougeront pas d’un pouce, quels que soient les tombereaux d’information que vous leur déverserez sur la tête et ceux qui sont là pour faire de l’argent au court terme se mettront toujours du côté de la tendance, à la baisse comme à la hausse, qu’ils amplifieront. Ceux-là n’apportent que de la volatilité et leur excuse minable qu’ils procurent de la liquidité « dont les marchés ont tant besoin » (je sors mon mouchoir !) ne tient pas : ils sont toujours aux côtés de la foule qui alimente la bulle ou son dégonflement : certainement jamais du côté où on aurait besoin d’eux pour assurer la liquidité.

Mrs. Brown et Sarkozy, si vous êtes sérieux quand vous réclamez une meilleure stabilité du prix du pétrole (et, je vais être charitable : de toutes les matières premières), la solution est simple : « Ban non-commercials from commodity markets » !

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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