L’actualité de la crise : Athènes, Washington, l’axe du mal, par François Leclerc

Billet invité.

ATHENES, WASHINGTON : L’AXE DU MAL

Un G7 Finances informel, donc sans communiqué final, s’est conclu et quelques commentaires lapidaires ont pu être happés au sortir de la réunion. Il y a eu une « discussion franche », a reconnu Jim Flaherty, le ministre canadien. Cela a été « une réunion très active » a indiqué Naoto Kan, le ministre japonais. Des commentaires qui ne sont pas le signe de grandes avancées.

Le G20 Finances s’est depuis engagé dans ce qui semble être une grande confusion, les ministres ne sachant plus très bien où donner de la tête tant les questions à aborder sont nombreuses et les points de vue divergents.

« Il y a de nombreux domaines, concernant les agences de notation, les transactions de gré à gré, les fonds spéculatifs, d’autres problèmes, où ce qui est déjà annoncé, sinon mis en oeuvre, par les États-Unis, les Européens, les Japonais ou d’autres, est tout simplement incohérent ». Qui a bien pu faire ce terrible constat, dans une bouche autorisée et officielle? C’est Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI.

Il faut dire que la proposition du FMI de taxation des banques – il s’agit uniquement d’un « point d’étape » a prudemment avancé son directeur général – a été très mal reçue, non seulement, et c’était sans surprise, par les organisations bancaires, mais également par les gouvernements canadien et japonais, ce qui trouble la fête. Les premiers estimant, leurs banques ayant mieux traversé la crise, ne pas avoir à les taxer et les faire payer pour les autres, les seconds conscients de l’extrême fragilité des leurs.

A Washington, il va être difficile de masquer la réalité : sur tous les sujets de la régulation, les divergences sont de plus en plus nombreuses entre les Américains et les Européens. Comment avancer  ?

Pendant ce temps en Europe, les Allemands, après avoir tenté de gagner du temps, vont devoir se résoudre à emprunter le chemin d’un sauvetage dont on ne sait pas où il va mener. La crise de la dette publique n’attend pas, les marchés font preuve de la plus grande impatience, le Portugal est en train de monter les dernières marches…

Les Etats Européens les plus solides vont devoir financer ceux qui le sont moins, la Grèce n’étant que le premier épisode de la série. C’est l’aveugle qui soutien le paralytique. Cela risque de mener loin, car ni les Etats ni même le FMI ne semblent être en capacité de le faire. La menace de défauts et de restructurations des dettes, faisant passer à la caisse les banques Européennes, alors qu’elles tentent toujours de masquer leur grande fragilité, va planer.

Les marchés montrent qui sont les maîtres, avec toutes les chances de remporter une victoire à la Pyrrhus.

Partager :

95 réponses à “L’actualité de la crise : Athènes, Washington, l’axe du mal, par François Leclerc”

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx LLM pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés Singularité spéculation Thomas Piketty Ukraine Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta