Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Les expressions ont une histoire et, tout comme chacun de nous si l’on en croit le pop-artist Andy Warhol, elles ont au moins un jour, leur cinq minutes de célébrité. Vous avez donc dû noter cette semaine, la montée en puissance de « contre toute attente ». Tous les mauvais chiffres l’ont été en effet « contre toute attente ».
« Contre toute attente » de qui, vous demanderez-vous, eh bien, contre toute attente des économistes consultés par les agences de presse. Les économistes ne s’étaient pas montrés particulièrement perspicaces à voir venir la crise. Ils ne l’ont pas été davantage à l’interpréter. Et les choses ne s’arrangent guère apparemment, qu’il s’agisse des chiffres du chômage qui se détériorent « contre toute attente » aux États-Unis, de la croissance au Royaume-Uni qui plonge elle aussi « contre toute attente », du ralentissement « contre toute attente » de l’expansion en Chine, etc. etc.
Les analystes ont été nombreux, de Joseph Stiglitz à Nouriel Roubini, en passant par John Mauldin et par votre serviteur, à annoncer dès l’année dernière le « double dip », le double plongeon ou l’évolution en « W » de la situation économique, à venir pour cette année. Qu’importe : sa concrétisation a lieu « contre toute attente ». Beau temps pour les prophètes en effet : la pratique de leur métier s’avère de moins en moins difficile.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
56 réponses à “« Contre toute attente »”