Une charte « Blog de Paul Jorion » pour les entreprises

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Hier après-midi, je discutais quelque part en France de l’avenir de la région avec les représentants locaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Il était question du genre d’industries qu’il serait bon de voir éclore mais aussi de l’image écornée de l’industrie locale auprès de la population en termes d’emploi – le nombre d’emplois, et leur qualité. Trop de mauvais sentiments, trop d’espérances déçues.

J’écoutais essentiellement. C’est sur le chemin du retour que les idées ont commencé à germer.

Nous avons évoqué ici le mois dernier, la nécessité de passer à la phase constructive, je concluais mon billet en écrivant : « Il nous faut reconstruire. Aucun pouvoir en place ne nous aidera : le déclin, la décadence sont inscrits comme principes dans leurs tables de la Loi. Nous devrons le faire seuls ». Il n’est pas pour autant possible de tout reconstruire tout partout : comme le disait un commentateur ce matin, trop d’argent est en jeu pour qu’on nous laisse faire sans nous tomber dessus à bras raccourcis. Mais on peut tenter d’infléchir.

Et ce qui m’est venu à l’esprit, c’est une sorte de label « Blog de Paul Jorion » – il vaudrait mieux dire « charte » (merci Julien) – pour les entreprises. Celles qui souscriraient aux principes obtiendraient le label. Quitte pour les régions, les villes, les « zones », de devenir alors les fers de lance de cette nouvelle perspective, cette nouvelle manière de travailler et de partager la richesse produite.

Parce que – il faut bien le dire – si l’image de l’industrie est écornée dans les « petits pays », ce n’est pas sans bonne raison : si la piraterie est aujourd’hui cantonnée à quelques mers du globe, elle connaît toujours de beaux jours dans le domaine de l’entreprise.

Je me contente pour le moment de lancer la discussion sur ce que devrait être un carnet des charges, j’esquisse quelques pistes. Il ne faut pas faire trop long car comme le « financial overhaul » américain vient de le rappeler une fois de plus, l’enfer est pavé de bonnes intentions et le diable est dans les détails.

Voici un squelette. Je compte sur vous pour l’étoffer et/ou le mettre en pièces.

1) Les salariés sont des partenaires a part entière dans la répartition de la richesse créée par l’entreprise, pas des « coûts de production » qu’il s’agit de réduire au maximum. L’entreprise prend au sérieux le fait que c’est le travail qui produit la marchandise ou le service, pas le génie spéculatif de ses dirigeants ou de ses investisseurs. Les gains de productivité bénéficient aux travailleurs. Un salarié remplacé par un robot reçoit une partie de la richesse créée par le robot.

2) L’entreprise est axée sur l’autofinancement. On ne distribue pas toute la richesse créée en dividendes pour les actionnaires et en bonus pour les patrons – pour devoir ensuite emprunter l’argent nécessaire pour faire tourner la boîte !

3) Interdiction des stock-options. Pas de court-termisme de spéculation boursière pour les dirigeants de l’entreprise mais une visée à long terme de son avenir. Le dirigeant est un « entrepreneur », pas la personne chargée de créer une bulle financière et de filer ensuite avec la caisse, quand la compagnie se krache. Il est là pour exercer une activité qui – pour utiliser les termes de Lord Adair Turner – présente « une utilité d’un point de vue social ».

4) Démilitarisation de la structure de décision de l’entreprise. Quel est le nombre adéquat de niveaux hiérarchiques dans l’entreprise : deux ou trois ? Les influences latérales sont les meilleures.

5) Entreprises propres : pas de déchets intraitables ou non-traités.

6) Entreprises vertueuses : pas de firmes d’armement, pas de compagnies de mercenaires. On n’est pas là pour massacrer ou se faire massacrer.

(Très court) etc.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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190 réponses à “Une charte « Blog de Paul Jorion » pour les entreprises”

  1. Avatar de VB
    VB

    Bonsoir,

    Très intéressante orientation. Peut-être faudrait-il ajouter l’interdiction pour l’entreprise d’être côtée en bourse.

    Il y aurait bien les relations entre les différentes strates (direction, force exécutante, financement) de l’entreprise à revoir.

    J’aurais surement d’autres idées à fournir dès le mois de septembre, mais il me faut réfléchir un peu avant ; j’ai déjà effectué un début de travail sérieux (très sérieux) là dessus, qu’il me faudrait revoir et poursuivre.

    Merci à monsieur Jorion d’ouvrir le débat de l’entreprise,

    Cordialement,

    1. Avatar de Alexander
      Alexander

      J’en profite pour poser une question de (faux) néophyte : A quoi sert la cotation en bourse autrement dit qu’apporte les anticipations de bénéfices futurs, que sont censés représenter la valorisation boursière d’une société ? Du vent !! Alors pourquoi interdire d’acheter du vent ?? De quelle violence faudra-t-il faire preuve pour empêcher cette autre violence (celle de vendre du vent!) ? Ce dilemme est il une caractéristique « génétique » de l’humain ? Construire ! Sur quelle base vraiment assurée le faire?

    2. Avatar de VB
      VB

      Bonjour,

      @ Alexander,

      « valorisation boursière d’une société »
      =>
      Personnellement je récuse l’idée de « valorisation boursière » qui finit, selon moi, en casino au plus grand préjudice de l’entreprise qui perd tout à fait le contrôle de l’entreprise et des intérêts en jeu. La valorisation boursière revient à remettre la finance en première place de l’entreprise or, je pense qu’il s’agit d’une grave inversion des rôles : l’entreprise devrait toujours rester maitre de son destin sans intervention parasitaires (enjeux strictement financiers).

      Cdt,

    3. Avatar de chauveau
      chauveau

      En Argentine il semble qu’un mouvement se mette en place : Lors d’une fermeture pour faillite, restructuration, délocalisation, les employés et cadres reprennent l’entreprise continuent son activité et gèrent sans propriétaire ni direction. Bien évidemment la charge des salaires devient plus acceptable et des entreprises semblent revivre. Déjà des associations de cadres expérimentés se sont constituées pour soutenir les débutants. Il semble que tout le système soir bien ennuyé par cette initiative et nous en entendons peu parler. Avez-vous des informations sur ces transformations de la société, qu’attendons-nous pour appliquer de tels principes ??? si une compagnie s’est développée c’est grâce au savoir faire de son personnel et les brevets, patentes ont aussi été obtenues grâce à ce savoir faire, grâce à l’éducation, l’instruction de ce personnel, c’est un bien commun, issu d’un pays, il est normal qu’il profites à ce pays et non au plus offrant. Développer une notion de capital intellectuel ….
      Je pense que ce genre de mesures installées feront réfléchir le capitalisme, c’est directement mettre en cause sa propriété.

    4. Avatar de VB
      VB

      @ chauveau,

      L’initiative est belle mais, sur le fond, je ne vois pas comment une entreprise pourrait fonctionner de manière pérenne et viable sans « direction ». Si personne ne peut prendre de décision stratégique, comment l’entreprise fonctionne-t-elle ?

      Cdt,

  2. Avatar de Gu Si Fang
    Gu Si Fang

    « c’est le travail qui produit la marchandise ou le service, pas le génie spéculatif de ses dirigeants ou [le capital] de ses investisseurs. »

    On ne peut pas être aussi exclusif. C’est la combinaison des trois qui permet la production, pas le travail seul. Certes, enlevez les travailleurs et il n’y a plus de production. Mais enlevez le capital, qui paiera les salaires en attendant que le produit soit vendu ? Et enlevez l’entrepreneur, qui ajustera la production aux changements économiques, sociaux, naturels, scientifiques ?

    1. Avatar de VB
      VB

      Oui, mais il y a investisseur et investisseur ; ce mot mériterait sans doute d’être redéfini. L’investisseur qui place son argent n’a pas d’autre intérêt pour l’entreprise que celui d’apporter de l’argent frais ; l’investisseur qui s’intéresse au développement de l’entreprise a un autre positionnement vis à vis de cette dernière.
      Je connais une 3ème forme d’investisseur, qui ne dit pas son nom : le banquier qui peut être amené à imposer à la direction un changement de politique ou de personnes ou les deux (pas toujours pour le plus grand bien de l’entreprise d’ailleurs !).

      Certes, l’entreprise a besoin, peut avoir besoin, de financement, mais quel financement et dans quelles conditions de présent et d’avenir. Je crois qu’il faudrait approfondir cette question stratégique du financement extérieur ; sachant que l’autofinancement devrait être la norme.

      Cdt,

    2. Avatar de Grégory

      Attention, Paul n’a pas parlé d’enlever le capital, mais la spéculation. A partir d’un certain niveau de « flux de trésorerie » les entreprises ont tendances à développer une activité financière visant a produire de l’argent sur cette trésorerie. En fait, dans des grands groupes comme Unilever, les bénéfices viennent d’avantage de l’utilisation de la trésorerie (constituée en payant les fournisseurs à 90 jours) que de la vente des produits de la maison. Et ça existe à des échelles plus modestes, par exemple chez des éditeurs qui jouent pareillement sur les avances des libraires pour faire fructifier le cash dont il faudra pourtant rendre une bonne partie sur des invendus. Les éditeurs les plus engagés là dedans ont tendance à ne plus trop regarder ce qu’ils publient… L’important étant le flux de trésorerie.

    3. Avatar de Senec
      Senec

      En effet, on pourrait considérer que toutes les façons, pour l’entreprise, de gagner de l’argent, soient soit bonnes à prendre, soit même nécessaires selon les circonstances. On appelle cela se diversifier.
      Il faut seulement voir s’il y a moyen d’empêcher que l’activité financière et capitaliste devienne prédominante ou simplement trop importante.
      Cela a fait l’objet de débats vu les intérêts contradictoires dans une entreprise où un État qui défendait l’emploi avait une participation conséquente.
      Ce genre d’économie « mixte » a eu des moments de bonheur et beaucoup de moments de malheurs.
      Curieusement, parfois l’État ou la Région sauve une entreprise qui, par après, repart de plus belle. Un exemple : la Fabrique Nationale d’armes de guerre à Herstal, en Belgique. Elle est en passe d’obtenir, comme dans le passé, des commandes astronomiques de la part de l’armée américaine. Cette société en a vu de toutes les couleurs et elle a connu tous les régimes, toutes les activités depuis la Winchester, la moto jusqu’à la moissonneuse-batteuse !

  3. Avatar de LE HENAFF BERNARD
    LE HENAFF BERNARD

    bonsoir PAUL
    La coopérative Mondragon en Espagne répond aux critères que vous venez de définir;
    bonsoir

    1. Avatar de hema
      hema

      A propos de la la coopérative MONDRAGON pour laquelle j’ai travaillé en tant que sous-traitant et après avoir discuté avec d’autres sous-traitant, ce n’est pas (ou plus ?) un modèle de déontologie, pas beaucoup plus sain qu’un donneur d’ordre automobile en France (au hasard).
      Ce problème de la sous-traitance et du respect des fournisseurs devrait faire partie de la charte.

      A part ça, piste à creuser, mais il faut aussi être lucide, faire adhérer les entreprises à une charte est déjà un challenge, faire en sorte que cette charte soit respectée nécessite un effort d’imagination important pour ne pas recréer un label qui coûte cher en contrôle et qui peut « gonfler » un peu tout le monde.
      Par ailleurs il y des normes en préparation sur la responsabilité sociale des entreprises (le pendant des normes ISO 14000 qui concerne l’environnement), faut il voir exactement ce que ça recouvre ???

    2. Avatar de Luc
      Luc

      D’autres initiatives existent qui tendent vers le bien commun

      http://www.inaise.org/FR/Triodos%20_B.htm

    3. Avatar de yvan
      yvan

      A partir du moment où l’on qualifie de problème la sous-traitance et que l’on parle de nécessité de respect des fournisseurs, la partie achats de l’entreprise a du souci à se faire…
      Mais une coopérative n’a pas forcément le monopole d’une bonne politique achats.
      Et cette partie n’a pas à apparaitre dans la charte, pourquoi :

      Pour mettre les choses au clair, tout dépend de la politique achats de l’entreprise.
      Soit c’est une entreprise qui achète comme la grande distribution ou l’automobile,
      Soit c’est une société qui doit pouvoir compter sur ses fournisseurs comme une entreprise industrielle honnête.

      Mais le fait que vous ayez remarqué qu’ils se trouvaient dans le premier cas de figure doit dicter votre politique commerciale. Soit les rouler au maximum, ne pas les dépanner sauf compensation financière correcte,…

      Et si le client est vraiment trop difficile, il faut faire comme je fais pour certains fournisseurs, s’en séparer sans regret.

      L’origine, le non-travail des enfants et la qualité de ce qui est acheté doit apparaitre dans les conditions générales d’achats, par contre.
      Ma

    4. Avatar de yvan
      yvan

      Pardon..
      Mais ceci est déjà appliqué dans toute société qui ne court pas après le gain à n’importe quel prix. Car elle sait que ça peut lui retomber dessus.

    5. Avatar de BOB l'eponge
      BOB l’eponge

      totalement d’accord avec hema sur mandragon… fournisseur automobile tout aussi vertu que ces clients

  4. Avatar de Grégory

    Je serais du genre à rajouter au point 6 la fiscalité, le droit du travail et la loi en général. Les entreprises peuvent être des pirates, soit : autant le dire clairement dans la charte. D’ailleurs en pensant à ça il me semble que la première piraterie est sur la propriété intellectuelle – et là je pense plus au vol par le brevetage de tout et n’importe quoi qu’au classique espionnage industriel (encore qu’une société prenant par à ça s’excluerait à mon sens du point 6 également).

    Autre point éthique important : la discrimination à l’embauche. Je considère comme un problème socialement majeur qu’à diplômes égaux Pierre Durand trouve (bien) plus facilement du travail que Ben Saïd. La même chose peut s’appliquer sur les femmes, etc.

    Ceci dit, en tapant je me dis que le risque est grand de très vite se diluer dans tout ce qui est important. Peut être vaut il mieux se limiter volontairement à un spectre limité proche de ce que dit Paul, c’est à dire 1, 2, 3 et 6 en alinéa.

    1. Avatar de jck
      jck

      Et surtout la discrimination est déjà interdite par la loi!

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Grégory.
      Hormis que les brevets sont devenus du racket extrème. En restant modeste sur les prétentions, le marché du contournement de brevets ou copie serait moins important.
      J’en sais quelque chose dans le nucléaire, par exemple…
      La demande créé l’offre.

      La discrimination à l’embauche. Vaste sujet. Mais comme il est impossible de ne pas avoir d’à priori lors d’un recrutement (même entre deux personnes de même race, sexe, religion, teinte de cheveux, corpulence, habillement, voix, couleur des yeux,..), on est mal partis.

    3. Avatar de Benoit Debray

      La question de la propriété intellectuelle est fondamentale. Il se pourrait que nous vivions un changement d’état d’esprit sur ce sujet et il serait opportun de l’encourager:

      http://www.openinnovators.net/list-open-innovation-crowdsourcing-examples/

      La question se pose de plus en plus en ces termes: Ai je dans mon organisation la personne qui possède la compétence, le savoir faire dont j’ai besoin pour résoudre un problème qui se pose à court terme ? N’ai je pas plus de chances de la trouver à l’extérieur de mon organisation ? Comment la trouver ? Quelles sont les conséquences de cet échange en termes de partage et de propriété intellectuelle ?

    4. Avatar de alainloreal

      Pour aller dans le sens de ce post :
      Un collègue me fait parvenir le commentaire suivant :

      « je me demande si la promotion du label et de la norme ne sont pas un travers jésuitique et marketing pour éviter le point de vue janséniste de rendre compte vis-à-vis de la loi; après tout, la République prévoit la séparation des pouvoirs qui fait contrôler par le judiciaire l’application de la loi; or, la multiplication des labels et des normes « privatise » de fait le contrôle de l’application du label et de la norme et « dilue » la conformité à la loi. C’est en celà que l’idée de PJ est outrecuidante!
      Pour ma part, pour l’avoir expérimenté, je sais que l’attribution d’une norme ISO ne dit rien sur la conformité de l’entreprise détentrice à la législation fiscale de son pays (ce qui est la première définition de la citoyenneté). Ou encore, le label développement durable donne aussi naissance au prix Pinocchio! »

      A méditer ?

  5. Avatar de jeannot14
    jeannot14

    La Jorionitissime charte entrepreneuriale d’utilité sociale, court les 3 premiers paragraphes sont suffisants, seul l’ordre (hiérarchie) des idées sont peut être à changer.

    Commençons par la fin du troisième paragraphe:

    L’entrepreneur est là pour exercer une activité qui – pour utiliser les termes de Lord Adair Tuner – présente <>

    20 ans que je débat avec mes fournisseurs pour leur faire admettre leur utilité sociale, un salarié apprécié vous le rend bien. Mais hélas c’est de moins en moins ds l’air du temps, seule la rentabilité incombe aux nouveaux manageurs (hec), mais ils déchanteront sans avoir fait fortune.

  6. Avatar de Kerjean
    Kerjean

    Il me semble que si les collectivités territoriales, les chambres consulaires, les administrations, s’astreignaient à acheter ne serait-ce que 20% de leurs approvisionnements à des entreprises intégralement indépendantes de toute holding et ayant leur siège social local, départemental, régional, tout le tissu économique national s’en trouverait incroyablement vivifié.

    Les collectivités, et l’état sont les plus ultra et néolibéraux(de gauche comme de droite, et même les syndicats de salariés) dans leurs comportements d’achats.

    Et c’est un tout petit chef d’entreprise qui parle.

    Un small bizness act simple et minimal(20% c’est pas la mère à boire) vitalisera tout le tissu de PME au détriments des monstres nationaux et trans-nationaux seuls à même de répondre aux appels d’offres systématiques.
    Et ceci vaut dans les achats de véhicules comme de fourniture de bureaux comme tout ce que peuvent consommer les administrations avec NOTRE argent.

    1. Avatar de avionnette

      je connais en bretagne un petite ville qui a fait refaire son centre ville avec du granit !
      et d’ou il vient de granit ? de chine. a pleurer !
      ces collectivités indignes, à l’image de l’état, qui jouent contre les administrés, nous poussent vers les fondamentaux du néolibéralisme avec son toujours moins d’état.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      @ avionnette :
      Je pense que c’est vous qui pleureriez si vous étiez une contribuable de ce dit village. Car si le granit vient de Chine, c’est qu’effectivement il y est (bien) moins cher.
      Ce que je signifie, ce n’est pas mon opposition quant à l’achat de produits locaux et de favoriser els producteurs locaux mais cela à un coût que les citoyens doivent ensuite assumer. En cela, il me semble qu’il pourrait être intéressant d’organiser des sessions de participations des habitants, notamment.
      Et la vrai question, c’est aussi (bien que je sache qu’en Bretagne, autre chose que du granit en centre village, c’est parfois difficile) ‘est-ce nous avons besoin de refaire TOUT en granit’ ?
      Car cela ne laisse effectivement plus de places qu’entre l’alternative ‘granit chinois peu cher’ et ‘granit local cher’, où le local est très souvent perdant.
      Il me semble qu’il y a une place pour sortir de ce type de piège. D’autres matériaux locaux peuvent être utilisés, comme le bois (j’ai vu pas mal de maison en bois ces derniers temps en Bretagne) ou d’autres types de pierres, comme les grès ou les schistes, moins onéreux.
      Afin de justement mieux faire travailler les ressources locales, ce qui nécessite parfois de remettre en cause un certain nombre de ‘principes’.

      Cordialement.

    3. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à avionnette,

      Le choix du granit est dicté par des considération touristiques de l’ordre de la « conservation du patrimoine. »
      La provenance du granit est un faux problème.
      Le problème essentiel réside dans les présupposés fallacieux qui ont conduit à ce choix.
      Il existe d’autres matériaux, locaux et tout aussi écologiques, partout où il y a à reconstruire.

    4. Avatar de Kerjean
      Kerjean

      @avionnette, marlowe, zebu

      visiblement, vous n’avez absolument pas perçu le sens de mon intervention.
      Et c’est normal. C’est le gros drame de ce pays. D’un coté, des gens issus de secteurs non marchands ou salariés et qui ne comprennent rien aux difficultés quotidiennes des petits patrons et artisans, préférant les grandes théorie, surtout pour les autres. Et de l’autre, des petits patrons englués dans l’injustice, le combat quotidien et l’indifference révoltante, l’ignorance invraisemblable des premiers.

      Je ne parle pas de granit. Je parle de voitures, de fournitures de bureau, d’imprimantes, de nettoyage, de meubles, de tout ce qu’achètent des collectivités et administration.
      Aujourd’hui, la loi encourage les appels d’offre nationaux et internationaux qui ne favorisent que les gros.

      Cette indifférence, cette incompréhension que vous marquez pour ceux qui, tous les jours, font tourner le système sans filet, eux, sans aucune protection eux, est le fondement même d’une division sociale . Vous êtes aussi fautif que les pires financiers, et leurs alliés objectifs en vous désintéressant ainsi du sort des TPE et artisans. Les gens comme vous avec votre genre de reflexion, sont causes de la droitisation extrême de cette population.
      Pensez y.

      Avant de remuer des grandes idées à l’abri d’un salaire et du code du travail, regardez à coté de chez vous.

    5. Avatar de methode
      methode

      @kerjean

      nous en revenons toujours aux mêmes questions, ce dont vous discuter c’est d’une dose de protectionnisme. un smal bizness act semble un mesure de bon sens, bon sens commun, simplement ce sont ‘les gros’ qui financent les partis politiques et possèdent les médias qui fabriquent l’opinion.

      à mon avis si nos amis fonctionnaires vous énervent, et il y a de quoi parfois, c’est avant tout parce qu’il sont à votre portée, eux. à des niveaux supérieurs la séparation publique/privé n’est plus vraiment pertinente, ou alors seulement en ce qui concerne les dessous de table et les apéritifs.

      le mal de notre société, c’est la Corruption, mais ça n’existe qu’en italie ça..

    6. Avatar de Moi
      Moi

      Il est absurde qu’une administration publique se fournisse ailleurs qu’au niveau national ou du moins européen. Il ne s’agit pas d’une entreprise qui doit faire du bénéfice, son but n’est pas d’acheter le moins cher possible mais de servir les intérêts nationaux. C’est si vrai que pour l’armement ou l’agriculture par exemple, on ne le fait pas.
      La source de cette absurdité est évidemment dans le désir de faire payer moins d’impôts à ceux qui ne sont pas liés par les intérêts nationaux. Ceux qui sont liés par les intérêts nationaux peuvent eux aussi penser y gagner dans un premier temps mais se retrouvent ensuite les dindons de la farce. Les petits entrepreneurs sont de ceux là, ils aiment payer moins d’impôts (comme tout le monde) et votent pour des gens qui leur promettent cela mais vont aussi changer la philosophie des achats dans l’administration. Au final, ils payent moins d’impôts mais leur entreprise fait faillite car les débouchés du service public n’existent plus. Ils avaient juste oublié que l’administration leur reversait une partie de leurs impôts sous forme d’achats de fournitures (c’est-à-dire de subvention déguisée).

  7. Avatar de philippe54
    philippe54

    article 1 pour tout le monde ,y compris le directeur (salarié )
    si l’on applique l’article 1 a tous les salariés , les autres n’ont aucun motif d’existence …
    reste a faire l’article 1 pour les actionnaires….

  8. Avatar de bqlou
    bqlou

    Ca serait donc un peu comme appliquer les qualités de la SCOP ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_coop%C3%A9rative_de_production ) au management actuel.

    Tâche difficilement applicable je crois compte tenu du « formatage » des cerveaux sur les bancs d’école/université.

    En résumé le 1) on pourrait dire : « Les économies effectuées sur les outils de productions seront aux bénéfices des salariés ».
    Si je peux soulever une exception : sauf quand la société se trouve en difficultés financières ?

    1. Avatar de EOLE
      EOLE

      Attention les SCOP ont leurs limites, surtout de par leur taille.
      Il existe des SCOP où les coopérateurs exploitent, comme tout entrepreneur, les salariés non coopérateurs…

  9. Avatar de blob
    blob

    Votre idée me fait penser à cela:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Chartisme

    Ce qui n’est pas forcement rien…

  10. Avatar de Philippe
    Philippe

    Ca fait des mois que je lis ce blog, et je n’avais jamais fait de commentaires parce que jusqu’ici il ne s’agissait que d’analyses de la situation. Agir est autrement plus motivant.

    Je n’aime pas trop l’idée d’une charte, qui ne peut aboutir qu’à 0 ou 1 : on respecte ou pas. C’est opératoire pour les petites entreprises, mais sans doute inapplicable pour les très grandes.

    Une autre idée : transformons ce lieu en agence de notation ! Soyons le Moodys du nouveau millénaire !
    Un site web, c’est l’endroit idéal pour héberger ce genre d’indice, et je m’engage personnellement à acheter ma voiture chez le constructeur automobile dont la note Jorion est la plus élevée.

    Il y a des centaines d’informations publiques dans les rapports annuels des entreprises cotées !

    Les critères de l’agence seraient évidemment publics.
    Je salive d’avance à l’idée d’attribuer un CCC à la Société Générale ou à Suez !

    1. Avatar de scaringella
      scaringella

      Attention alors aux proces en diffamation !!!

    2. Avatar de Senec
      Senec

      En fait et dans la réalité, c’est parfois plus facile pour les grandes entreprises de respecter un label que pour une petite. Du moins, en apparence ! Cela vient du fait que dans une grande entreprise, on va nommer des responsables du HACCP ou du ISO 9000 ou du Label Jorion. Il y aura un quelqu’un qui ne fera que ça, qui dispensera des formations, qui fera des réunions avec le bureau du patron. Ce responsable qualité du label surveille en permanence, reçoit les inspecteurs, etc !
      Tout cela est difficile dans une petite entreprise surtout quand il s’agit d’entrepreneurs anciens, rétifs au changement et à l’administratif ! Mais, en fait, ce n’est qu’une question d’option à accepter et c’est plus facile pour les nouveaux entrepreneurs plus ouverts aux nouveaux défis.

    3. Avatar de Senec
      Senec

      Par contre, une grande entreprise peut plus facilement faire semblant grâce à cette mise en scène.
      Elle a aussi un plus grand pouvoir !
      Dans le domaine des contrôles légaux (« on accepte ou on ferme »), le poids d’une grande entreprise est sans commune mesure.
      Dans le domaine du commerce international, c’est encore pire.
      Quand Pascal Lamy se trouve à l’OMC, c’est encore un autre problème.
      Les intérêts de chaque secteur font l’objet d’un lobbying démentiel.
      Il faut voir là une partie des difficultés de nos agriculteurs face à l’importation de produits agricoles provenant d’Amérique du Sud.
      Le politique entérine les décisions prises par l’économique et le sanitaire reste le secteur qui a le moins de poids. Les inspecteurs du secteur sanitaire donnent un avis technique. Point. Ils ne décident pas. L’économique décide et le politique entérine !

    4. Avatar de Philippe
      Philippe

      Il n’y a pas diffamation si les formules sont publiques et basées sur des chiffres accessibles. Il y a des informations passionnantes dans les rapports annuels.

      Dans tous les cas, c’est plus couteux pour une petite entreprise de respecter un label ou une charte qu’une grande. Le problème actuel n’est pas lié au dynamisme des petites entreprises, mais au manque de sens social des grandes. Il ne faut donc pas chercher à alourdir le travail des petites, mais à pousser les grandes à agir de manière plus responsable. C’est un peu le principe qu’ont appliqué de manière assez brutale les producteurs laitiers en collant des étiquettes « ce produit est fabriqué par une entreprise qui ne respecte pas ses fournisseurs » sur les boîtes de camembert. Si Lactalis et Bel ont un intérêt commercial à payer leurs fournisseurs mieux, ils le feront.
      Et si ça crée des emplois de responsables de l’indice Jorion, c’est encore mieux.

  11. Avatar de Achille
    Achille

    Tout simplement mettre l’Homme au centre de ses préoccupations d’Entrepreneur, au lieu du profit ou du Produit. J’adhère complètement à la proposition de Paul Jorion.

    Je pense être sur le bon chemin dans mon quotidien, mais j’ai des actionnaires qui veulent un retour élevé en dépit de la situation économique dans le B2B industriel.

    Bon, une décision s’impose très prochainement et si j’avais encore quelques hésitations, elles sont en voie d’être levées. Merci.

  12. Avatar de Papyjo
    Papyjo

    Bonsoir à tous,

    Si les hommes sont réellement le capital de l’entreprise comme on l’entend dans toutes les réunions de dirigeants, pourquoi alors ils ne figurent que dans le passif du compte d’exploitation à la rubrique salaires et charges et non pas à l’actif du bilant comme une valeur durable qui valorise l’entreprise ?
    Licencier serait alors un réel apauvrissement de l’entreprise, former et enrichir la qualité du personnel un réel enrichissement.
    Mais je rêve…

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Les dirigeants qui disent que les salariés sont « le capital » de l’entreprise mentent.
      La vérité, ce qui rend tout compréhensible, c’ est que les salariés vendent une marchandise : leur travail
      Le travail dans la société capitaliste est considéré comme une charge parce que c’est pour l’entreprise un achat, comme l’achat de matières premières ou d’énergie.
      Quant l’achat est payé au prix négocié, c’est-à-dire quand le travail est payé à la fin du mois, l’acheteur de cette marchandise revend les marchandises, ou les services, à un prix bien supérieur à celui qui a été payé au salarié.
      L’intérêt de chaque entrepreneur, aiguisé par la concurrence, est donc de payer la marchandise travail le moins cher possible.
      C’est ce phénomène qui entraîne les délocalisations massives et qui a transformé la Chine en « usine du monde ».
      C’est dans cette opération que réside le secret de la valeur ou pour le dire autrement le mystère de la plus value.
      Cette opération de transmutation de la valeur est le secret bien gardé que Marx, en son temps, avait mis en évidence et c’est le fait d’avoir révélé ce secret avec l’ensemble de ses fonctionnements et de ses conséquences qui fait que Marx est rejeté par les capitalistes, et aussi par ses faux opposants.
      Cette création de valeur est la transformation de la valeur d’usage en valeur d’échange, transformation dans laquelle l’usage de la marchandise, ou pour le dire autrement son utilité sociale, n’est plus pris en compte.
      Seule est prise en compte la transformation du capital en plus d’argent à chaque fois qu’une marchandise est produite, à chaque minute de travail d’un humain.
      Quand une marchandise est produite, encore une fois faut’il qu’elle soit vendue, si possible avec un bénéfice supplémentaire par un système de distribution de marchandise et c’est là qu’apparaît un phénomène mortel pour le capitalisme qui doit payer le travail le moins cher possible pour augmenter le profit de chaque entrepreneur et qui le faisant ne donne plus aux salariés la possibilité d’acheter les marchandises produites, d’autant plus que les marchandises ayant été produites, non pour leur usage mais pour l’argent qu’elles sont censées rapporter, connaissent une baisse tendacielle de leur valeur d’usage et intéresse de moins en moins les clients.
      Le fordisme a été pendant un temps une réponse à ce problème, mais avec le développement du marché, et donc du marché du travail, à la planête entière la concurrence qui s’en est suivie a tué le fordisme.
      Le phénomène de la baisse tendacielle du coût du travail a été accentué par les développements techniques, en particulier celui de l’informatique.
      Voici l’origine véritable de la crise permanente et sans cesse croissante du capitalisme mondialisé, le cancer qui le ronge.
      Comme tous les lecteurs de ce blog sont censés le savoir, le capitalisme a massivement remplacé le revenu du travail par le crédit pour gagner quelques années.
      L’histoire touche à sa fin.
      Il est illusoire de vouloir, en changeant un détail par ci par là, modifier l’histoire.
      Il ne faut plus que le travail humain soit une marchandise, qui s’achête et qui se vend.
      Toutes les tentatives de réforme du système échouent les unes après les autres et vont continuer d’échouer.
      Pour le dire autrement on peut dire que la croissance, tant vantée encore de nos jours et qui a dansé un tango mortel avec la dette, n’a pas apporté la richesse mais la pauvreté.

    2. Avatar de Benoit Debray

      @papyjo
      Vous noterez la tendance de valoriser à l’actif la marque de l’entreprise (branding). Qui y a t il derrière cette marque sinon des hommes et des femmes qui participent à la même entreprise ?
      Nous pourrions donc essayer de récupérer les marques en les ré-humanisant, donc prendre en compte la dimension collaborative au sens large de l’entreprise. Compte tenu de l’état de surproduction chronique de notre économie, c’est en plus très probablement une stratégie efficace pour le futur.

  13. Avatar de Vincent
    Vincent

    C’est une bonne idée, c’est un bon début, mais il faut viser, selon moi, le modèle des X commandements en terme de longueurs plutôt que celui de la constitution de la V République ou comme le font certains ici (H2 par exemple) de beaux et bons paragraphes dont le seul inconvénient est d’être…trop long !

    Ce que j’en dis moi, hein, c’est à cause du temps, du temps de lecture, + de 1 page en gros caractères c’est voué au tiroir rubrique « classement vertical ».

    Souvenons nous, la fameuse évolution dans le domaine de la gestion des ressources humaines facile à apprendre et d’ailleurs bien apprise :

    1) Le patron a toujours raison,

    2) Quand le patron a tort, ce reporter à l’article 1

    Simple comme une équipe qui gagne

  14. Avatar de lopyze
    lopyze

    Suggestion pour un article supplémentaire à la charte:
    limitation du rapport entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut.
    En tenant compte de tous les avantages, matériels et autres.
    Par exemple, pas de salaire d’un montant de 30 fois plus élevé que le plus bas salaire au sein de l’entreprise, ou du groupe auquel elle appartient, pour éviter les séparations de production et de décision.
    En attendant que cela se fasse à un niveau national ou mondial (on peut rêver, non ?).

    Il est vrai que dans mon esprit, rien ne peut justifier qu’un travail soit mieux rémunéré qu’un autre, dans l’absolu. Tout être humain a la même valeur, et des talents différents. Il n’est pas une donnée économique, il ne devrait pas être considéré dans des logiques de rareté et d’abondance.

    1. Avatar de phimouk
      phimouk

      30 fois le SMIG soit 1200 X 30 = 36000 €
      il faut un an au plus haut salaire pour acheter une petite maison et 30 ans au plus petit
      en quoi le plus haut salaire justifie 30 fois
      en quoi son travail a plus de valeur???

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      36 000 euros? Voyons…

      Ah oui! Ça fait 3 Ha de vignes en AOC Bordeaux rouge qui produisent 6 tonneaux/Ha.

      1200 euros? Voyons…

      Ah oui! Ça fait 2 tonneaux soit 1200 litres de Bordeaux rouge AOC.

  15. Avatar de fnur
    fnur

    Je bosse en DE, occasionnellement en fait, vu les à coups de réorganisation, mais mon salaire bouge pas, ou plutôt il est contractuellement augmenté régulièrement, même si j’en rame pas une parfois faute de budgets votés sur mes idées que tout le monde reconnait bonnes, voire géniales, mais les aléas sont là et on me garde pour l’avenir. Merci Zukunft.

    Cette grosse boite est familiale, cette famille ponctionne peu les profits, elle a déjà tout le confort depuis 150 ans, et réinvestit le maximum dans l’activité. C’est un peu aristocratique comme approche, mais ça fonctionne malgré les chaos quotidiens, c’est croquignol parfois, mais les allemands sont assez rigolards, je trouve.

    Du coup, ils se permettent de rémunérer des types un peu limite, comme moi entre autres, sans que que ça n’oblitère leurs performances croissantes. Mais les guignols limite sont aussi vus comme un investissement à long terme. Alors voilà, je suis un gland, possiblement productif à moyen long terme.

    Ce que j’ai vécu dans les entreprises en France m’a littéralement traumatisé, un truc de fous paranoïaques ou alors sado maso. Je ne suis pas près de revenir travailler en Frankreich qui va devoir revoir sa copie pour ne pas tuer ses salariés et donc son activité.

    1. Avatar de Senec
      Senec

      Je pense qu’effectivement le travail doit être commandé par des gens qui savent depuis toujours en quoi consiste le travail et non par des managers d’opérette issus de cursus scolaires ou de recyclages théoriques, voire même pétris d’idées philosophiques. Je veux parler des Petites et Moyennes Entreprises, des professions libérales et des indépendants.
      Alors, j’en profite pour dire qu’il faut, ici, envisager un plus sérieusement le cas des entreprises familiales et non pas, seulement manipuler de grands concepts abstraits comme les patrons, les salariés, le prolétariat, le droit au travail, « le devoir de s’insurger » [1793] et que sais-je encore !

  16. Avatar de jck
    jck

    « Un salarié remplacé par un robot reçoit une partie de la richesse créée par le robot. »

    Je dirais que la hausse de productivité doit être arbitrée entre hausse du pouvoir d’achat et baisse du temps de travaille. Les deux étant un progrès social.

    Je mettrais aussi la règle de 1 à 20 entre le plus bas et le plus haut revenu dans l’entreprise, je suis sûr que les patrons trouveront tout d’un coup des idées géniales pour augmenter les plus bas revenus…

    Je demanderais aussi plus de formation continue que les quelques ridicules heures prévues par la loi…

    Sinon plutôt que label ou charte je propose « pacte »

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      « Un salarié remplacé par un robot reçoit une partie de la richesse produite par le robot ».

      J’ai expliqué plus haut, dans une réponse à Papyjo, que dans le cadre actuel, quand un salarié est remplacé par un robot, ou par un salarié qui vend son travail beaucoup moins cher que lui, ce n’est pas le salarié qui en profite mais les propiétaires/dirigeants/actionnaires de l’entreprise qui a acheté le robot , ou qui achête le travail moins cher, et aussi le banquier qui finance l’achat du robot et/ou la délocalisation de l’entreprise.
      A ce propos savez vous qu’il existe dans la zone euro des pays (la Slovaquie par exemple) ou le salaire est à peine le quart de celui de la France et ou l’impôt sur le bénéfice est seulement de 10 % alors qu’il est de 33 % en France et de 20 % en Allemagne, si mes informations sont fiables.

      Penser vouloir cette règle fondamentale du capitalisme est un doux rêve.

    2. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Dernière ligne de ma réponse, il faut lire : « penser vouloir RENVERSER cette rêgle… »

      Il est tard, les mots nous échappent ou n’arrivent pas au clavier !

  17. Avatar de alainloreal

    Paul,

    Il existe (depuis plusieurs années) une « charte » qui regroupe une bonne partie des points évoqués :
    La RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Avec « la gouvernance des Entreprises » il sagit des points sur lesquels nous avons travaillés à Démocratie & Entreprises (http://demetentreprises.wordpress.com/) et déja organisés plusieurs réunions et débats publics.
    Un papier faisant le point de la RSE au niveau international, établit avec Sherpa (un groupe de juristes internationaux) sera publié dans les prochaines semaines sur Terra Nova (http://www.tnova.fr/). En tant que mouvement militant nous essayons de convaincre la gauche de donner un objectif « politique » à la RSE et d’intégrer ses points clés dans les programmes gouvernementaux.
    Les grandes Entreprises françaises ont, pour beaucoup, intégrées la dimension RSE dans leur stratégie et nommé un responsable dédié. Mais, soyons clairs, dans bien des cas il sagit d’un positionnement marketing au même titre que le « greenwashing ». D’où l’intérêt de « politiser » ce débat et d’agir par la loi.
    Ceci dit, l’idée du Label est inopérante. Les entreprises d’une certaine taille ont déja beaucoup de mal à se conformer aux résolutions ISO.
    Pour ne pas paraître prier pour ma seule chapelle, je signale qu’il existe de nombreux mouvements d’entrepreneurs (hors CGPME et/ou MEDEF) qui s’engagent sur des points éthiques proches de ce qu’on évoque dans ce billet, en particulier :
    – Le CJD ( Centre des Jeunes Dirigeants) aux idées iconoclastes (http://www.cjd.net/)
    – Entrepreneurs d’Avenir (rien à voir avec Ségolène Royal) (http://www.entrepreneursdavenir.com/)
    – Le Mouves (Mouvement des Entrepreneurs Sociaux) (http://www.mouves.org/)
    Il y a là du grain à moudre…

    1. Avatar de yvan
      yvan

      « Mais, soyons clairs, dans bien des cas il sagit d’un positionnement marketing au même titre que le « greenwashing ». D’où l’intérêt de « politiser » ce débat et d’agir par la loi. »

      Bien vu, Alain.

      Ca me rappelle la mise en place de l’ISO 9000..

    2. Avatar de SingeSavant85
      SingeSavant85

      Bien vu alainloreal, les chartes ou autres labels sont en vogue chez nos amis les grands patrons. Ce n’est pas trop contraignant et c’est vendeur.

      Votre charte est un bon début sur le contenu Paul, mais elle ne sera jamais appliquée sans un mouvement social de grande ampleur (je parle de la France).

    3. Avatar de methode
      methode

      paul cherche à faire de la petite chirurgie là où il y a un cancer avec de nombreuses métastases qui le font ressembler… à une pieuvre. c’est tout à son honneur car il y a de bonnes choses dans notre système, cependant la maladie s’est concentrée sur les organes vitaux, notamment la tête.

      une charte non-contraignante… mais c’est l’enfance de l’art pour des corrompus. rien ne changera sans une purge et une guerre sans concession à la mafia. dans le cas inverse toute mesure allant dans le bon sens sera vidée de sa substance comme ce fut le cas aux z’états-zunis dernièrement avec leur tentative de régulation de la finance.

      à moins qu’il existe des corrompus raisonnables, mais là je ne suis pas assez au fait.

  18. Avatar de H2
    H2

    J’aurais essayé ….

    1 ) Démilitarisation de la structure de décision de l’entreprise. Les niveaux hiérarchiques ne doivent plus contraindre martialement les différents secteurs qui fondent l’unité d’ensemble – L’entreprise n’est plus schizophrène. Si deux niveaux hiérarchiques subsistent et sont la règle dans l’entreprise nouvelle- étant donné que les influences latérales sont les meilleures – ceux-ci ne doivent pas cliver l’unité globale en la fractionnant par divisions étanches et concurrentes – Les salariés sont non seulement des partenaires a part entière dans la répartition de la richesse créée par l’entreprise ( et non pas des « coûts de production » qu’il s’agit de réduire au maximum) mais ils sont directement associés à « entrepreneuriat global » de celle-ci. Les salariés sont des acteurs majeurs et non pas des variables d’ajustement circonstanciés. La liberté d’expression doit être actée dès la création de l’ entreprise. Le contraire n’aurait pas de sens.

    2 ) L’entreprise prend au sérieux le fait que c’est le travail qui produit la marchandise ou le service, pas le génie spéculatif de ses dirigeants ou de ses investisseurs. Les gains de productivité bénéficient aux travailleurs ( second niveau hiérarchique ) comme au premier niveau hiérarchique. Une concertation a lieu de l’intérêt de remplacer un salarié par un robot . Si la solution du robot est retenue au delà de tous les scénarios envisageables, le salarié reçoit une partie de la richesse créée par le robot pour lui permettre de développer un projet personnel à l’intérieur de l’entreprise ou pour lui permettre selon une durée limitée, de développer un projet à l’extérieur de l’entreprise après licenciement pour sa reconversion. La responsabilité citoyenne de l’entreprise étant intégrée dans un au delà de sa propre forme initiale. Les indemnités salariales versées sont compatibles avec tous les droits annexes que la solidarité nationale et les droits afférents à un licenciement allouent à un travailleur licencié . Il y a association et non pas exclusion des droits sociaux, seule à même de permettre une reconversion sereine et réussie du travailleur licencié.

    3) L’entreprise est axée sur l’autofinancement. On ne distribue pas toute la richesse créée en dividendes pour les actionnaires et en bonus pour les patrons – pour devoir ensuite emprunter l’argent nécessaire aux banques pour faire tourner la boîte ! L’ interdiction des stock-options est d’emblée actée dès la création de l’entreprise « labellisée » – Pas de court-termisme de spéculation boursière pour les dirigeants de l’entreprise mais une visée à long terme de son avenir. Le dirigeant est un « entrepreneur », pas la personne chargée de créer une bulle financière qui lui permettrait de filer ensuite avec la caisse, quand la compagnie se crashe ! Il est là pour exercer une activité qui présente une utilité d’un point de vue social et citoyen. Cette conscience globale que l’entreprise est un maillon de l’économie sociale locale et non pas une occurrence anthropocentrée et autiste, est actée dès la création de la dite entreprise.

    4) Entreprise propre & vertueuse : Pas de déchets intraitables ou non-traités. Des actions de partenariats pour pallier aux problèmes potentiellement rencontrés peuvent être initiées avec les pouvoirs publics et les associations ou agences environnementales locales et régionales. Il en va de la responsabilité afférente à la création de ce type d’entreprise consciente de ses devoirs comme de ses droits. Pas de firmes d’armement, pas de compagnies de mercenaires. On n’est pas là pour massacrer ou se faire massacrer. On est là pour entreprendre dans le soucis de la permanence et de l’intérêt partagé de l’unité d’ensemble. Étant entendu que celle-ci prend en compte l’extériorité du tissu économique, social et culturel dans lequel elle s’est implantée territorialement, les agents acteurs de transformation au sein de la dite entreprise ne sont plus enfermés dans un bunker.

  19. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Je me permets de faire un pas de côté pour évoquer une question parallèle au premier point de cette charte.

    – parlons un peu de ce qui fâche, à l’autre bout de la chaine –

    L’attitude d’un « demandeur d’emploi » (ou plutôt un « fournisseur de main d’œuvre » – terme plus adéquat à mon sens pour des raisons que j’ai déjà exposé sur ce blog) acceptant n’importe quel travail à n’importe quelles conditions est tout aussi nuisible que celles de certains dirigeants d’entreprise. A la différence qu’en plus d’être nuisible, le comportement que j’évoque est idiot: Il nuit au demandeur d’emploi lui-même, ainsi qu’à l’ensemble de sa « corporation ».

    En effet, un « demandeur d’emploi » acceptant des conditions de travail dégradées, un salaire minimal, etc. en subit non seulement les conséquences directes, mais encore sert de « mètre-étalon » sur le marché du travail, avec la conséquence de tirer vers le bas les autres offres de même calibre – condamnant à leur tour d’autres « demandeurs d’emploi » à se résigner à ces conditions dégradées.

    Bien entendu, l’autre différence – et non des moindres – c’est l’absence de choix offert au « demandeur d’emploi », qui dans la plupart des cas ne dispose pas du luxe de pouvoir dire non au travail qu’on lui propose, fut-ce au prix de concessions majeures. Voilà justement le nœud d’un problème sur lequel il serait sans doute intéressant de se pencher également.

    1. Avatar de jck
      jck

      Sur un marché donné il y’a, par convention, celui qui propose des bien et des services : c’est l’offre et celui qui, en échange, donne de la monnaie: c’est la demande. Si on suit cette convention on devrait dire que sur le marché du travaille, l’entreprise demande du travaille et que le travailleur offre ses services. Or par une incongruité sémantique on dit que l’entreprise offre le travaille. Était-ce le point que vous aviez développé? Car j’aimerais bien savoir d’où vient cette incongruité. Bon j’ai ma petite idée, le patron veut sur tous les marchés avoir le rôle noble de celui qui « offre » même si c’est une faute logique puisque si c’était le cas il n’y aurait plus de circuit économique.

    2. Avatar de Souvarine
      Souvarine

      @jck

      En économie, le travail est considéré comme un facteur de production, une marchandise quoi. On considère donc bien que c’est le patron qui est demandeur de travail et le travailleur qui offre sa force de travail.

    3. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @jck

      Exactement. Cela dit cette « incongruité sémantique » n’est pas faite comme vous le suggérez pour satisfaire un quelconque ego mais plutôt dans l’optique très rationnelle de prendre l’avantage dans le rapport de force employé/employeur.

      Cette aberration en accompagne une seconde opérée cette fois-ci par les pouvoirs publics, qui ont substitués la notion historique du droit au travail (article 23 de la déclaration universelle des droits de l’homme – 1948) par la notion autrement plus archaïque et contraignante de devoir de travail (déjà pratiquée dans l’antiquité par Rome notamment pour garnir ses plantureuses légions).

      Le citoyen ainsi contraint d’accéder au travail n’a d’autre choix que celui précédemment énoncé: Accepter n’importe quel travail à n’importes quelles conditions, sous peine de vivre dans le dénuement et de se voir en prime taxé de parasitisme.

  20. Avatar de timiota
    timiota

    Les éléments de cette charte sont ceux du respect.

    Les évolutions du monde du travail qui sont considérés ont été finement analysés par mon auteur préféré du moment
    Richard Sennett dans son livre (mal traduit)
    commenté dans ce lien de Christian Ruby sur EspaceTemps » .

    Sennett ne demande pas la fin du capitalisme, mais cherche les forme du respect lorsque sont ou ne sont pas en jeu des aspects comme le mérite, la compétence, le talent, le caractère, l’énergie… et en fonction des contexte socio-économique (notamment il parle de Bismarck disciplinant la paysannerie allemande en déclin au sein d’une administration cultivant le respect … de bas en haut .. et aussi de haut en bas, ce que m’ont dit tous les gens que j’ai croisé qui ont travaillé en Allemagne…)

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Et le livre c’est
      La culture du nouveau capitalisme , 2006, Albin Michel (20 euros)

      Correction de mes fautes :
      Sennett … cherche les formeS du respect … et en fonction des contexteS socio-économiqueS … ce que m’ont dit tous les gens que j’ai croiséS qui ……)

  21. Avatar de argeles39
    argeles39

    Point 1 : Un salarié remplacé par un robot reçoit une partie de la richesse créée par le robot.

    C’est en quelque sorte une revisite (soft) du marxisme. Pour Marx, la richesse créée par les robots doit être du temps économisé pour une autre production, matérielle ou spirituelle, ce qui implique que cette richesse appartienne au peuple et soit en partie mutualisée (revenu net centralisé de l’état).
    Moi je suis ravi de vous voir poser un jalon dans cette direction, mais il devrait y avoir un flot de réactions négatives et passionnées, comme pour les 5 propositions de F. LECLERC.………..

    1. Avatar de Senec
      Senec

      Le robot n’est-il pas acheté et payé par le patron ? Ce robot n’est pas gratuit, il est cher à l’achat et à l’entretien. Il faut tenir compte de ce paramètre. De plus, les robots demandent bcp de surveillance.
      Les usines mécanisées sont loin de fonctionner toutes seules, sans personnel, et sans problèmes ! Au contraire ! Les robots remplacent des ouvriers qui ne veulent plus faire un travail répétitif ou qu’il faut constamment remplacer par des nouveaux qui mettent un certain temps à apprendre, etc !
      Le robot pallie à ces inconvénients, bien qu’il se dérègle aussi régulièrement ! Il permet de garder le travail chez nous au lieu de devoir faire exécuter le « travail manuel en série » en Chine !

    2. Avatar de ciryll
      ciryll

      si une telle règle était adopté, en tant que patron, je créerais une nouvelle entreprise en achetant directement des robots : pas d’employé remplacé, pas de reversement de la productivité. il faut que cette règle s’applique a l’ensemble de la société sinon des opportunités telles que celle ci ruinerais l’esprit de cette règle.

    3. Avatar de argeles39
      argeles39

      @ senec et Ciryll

      Effectivement ce n’est pas si simple. C’est un changement de société qui nous est proposé par P. JORION (j’ai l’impression qu’il se cale dans la pensée de K. Marx, consciemment ou inconsciemment comme Mr Jourdain), mais nous n’en sommes pas là. Mutualiser la richesse produite par un robot n’est pas viable dans un système capitaliste, avec toutes les chartes ou labels de bonne conduite possibles et imaginables, cela doit s’inscrire dans un modèle plus global, un modèle socialiste à l’échelle européenne, voir mondiale.
      Mais ce n’est pas évident et peut-être même impossible, si le modèle a échoué en URSS ce n’est pas forcément à cause du stalinisme mais peut-être aussi parce que il ne correspond pas encore à la nature humaine (alors que le capitalisme est la pente naturelle de l’homme, celle de ses plus bas instincts d’animal).

  22. Avatar de Antoine B
    Antoine B

    BRAVO… après les discours nous allons pouvoir définir du concret en commençant par l’élément de base de l’activité économique dans ce pays. C’est logique et le concret nous évitera de tomber dans la posture vertueuse théorique que l’on voit beaucoup trop depuis deux ans maintenant.

    Aux points passionnants qui se dessinent, je me permettrai d’ajouter la problématique de la transmission de l’entreprise (pour ma part je viens de reprendre une PE de 4 personnes) et de son financement qui s’assoit sur les flux futurs et revient au partage des la VA entre salariés et actionnaires (sans oublier que si certains entrepreneurs mettent leur affaire en bourse, c’est parfois pour leur permettre de se dégager), la rapport de subordination entre le salarié et l’entreprise (il n’y a pas que la problématique du partage de la valeur mais aussi le contrat de travail à gérer notamment pour la séparation)…

    Je souhaite que nous partions vraiment du plus simple niveau qui comprend la production avec tous les niveaux de qualification. Personnellement je me suis orienté vers la production car c’est une chance de pouvoir fréquenter une très grande variété de personne plutôt que seulement les « purs » esprits du marketing ou de la gestion/finance, mais c’est très difficile (j’ai les chinois en face de moi).

  23. Avatar de Salva
    Salva

    Le salaire doit subvenir aux besoins d’une personne dans un pays « riche » de type occidental.
    Salaire brut mensuel correspondant à l’accomplissement de ces besoins, en 2010: 2000 euros.
    Ce chiffre doit être l’objectif à atteindre le plus rapidement possible pour tous les salariés de l’entreprise.

  24. Avatar de dissy
    dissy

    Tiens tiens ….un début de prise de conscience ?

    Cinq activistes prennent d’assaut une grue près de la bourse de Bruxelles

    mercredi 25 août 2010, 20:56
    Cinq activistes du groupe Désobéissance Civile Belgique ont pris d’assaut une grue se situant rue Henri Maus, près de la Bourse de Bruxelles. Perchés à une dizaine de mètres de hauteur depuis 19 heures mardi soir, ils ont promis à la police de redescendre vers 22 heures, a-t-on appris auprès de la police locale. Le but des activistes était de déployer une banderole visant à dénoncer la démarche « antidémocratique » de l’Union Européenne. Les policiers sont en pourparlers avec les activistes afin de les faire descendre.

  25. Avatar de Nicks
    Nicks

    La labellisation est un outil de communication, un procédé marketing. Faut-il utiliser les méthodes de nos adversaires ? N’y a t’il pas un risque de création de niche, style commerce équitable à destination des csp+ à conscience sociale, seuls en mesure de supporter une hausse des prix du produit quasi inévitable dans un contexte de marché libre ? Cela ne va t’il pas favoriser la concurrence entre territoires et entreprises ? La concurrence (par opposition à la coopération) peut-elle être socialement bénéfique ?

    A mon sens, il n’y a qu’en modifiant les structures que les comportements changeront. C’est l’objet de la politique et des lois. Ce sera la résultante d’un nouveau rapport de force que nous devons préparer…

    A chaud, l’idée me paraît faussement bonne. Voyons ce que les commentateurs peuvent en tirer de positif…

  26. Avatar de Maître Dong
    Maître Dong

    5 nouvelles règles du jeu, chez François Leclerc le 21 août dernier,
    6 propositions pour une entreprise éthique chez Paul Jorion au jourd’hui :
    enfin du concret !

    Pour avoir connu le monde des SCOP, proche des idéaux de ce blog, je dois reconnaitre que la formule « un homme, une voix » s’applique plutôt aux petites entreprises, la démocratie prenant beaucoup de temps. Mais les fortes relations nouées avec les clients, les fournisseurs et même les banques du type Nef leur permettent de passer les crises plutôt mieux que les SARL, et d’afficher de belles longévités.

  27. Avatar de bruno frandemiche
    bruno frandemiche

    EHR
    CHANTIERS POLITIQUES de la FRANCE
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    il nous faut des principes pour savoir et aller vers le juste.
    1. la justice
    à partir de là,en fonction du contexte,on peut savoir qu’elle est la bonne direction. il ne s’agit plus d’amis ou d’ennemis,ni de batailles ou de guerres mais d’actions paradoxales pour une justice holiste et holoniste. n’oublions pas que la forme peut etre simple,mais que le fond est toujours complexe.
    2. l’interet general.
    axé sur la vie (gaia)
    3. chacun paie selon ses moyens et est remboursé selon ses besoins
    axé sur la solidarité
    4. la bonne gouvernance
    axé sur la republique [justice,équité,solidarité,liberté,laicité,sécurité]
    5. le concensus radical
    axé sur la démocratie (participative et délégative)
    6. l’individu
    axé sur l’épanouissement coopération-réciprocité-pardon altruiste
    7. le projet de société
    axé sur la créativité et l’innovation
    Propositions majeures
    1. Une constitution pour l’économie.
    gaspillage
    chomage
    usure
    accumulation d’argent(exponentiel)
    intéret
    rente(fonciere,monopole,etc)
    spéculation
    marge bénéficiaire
    profit
    crime
    illégal
    immoral
    non sens
    non éthique
    non innovant
    non utile
    non efficasse
    non robuste
    non plausible
    non coherent
    non motivation
    non courage
    non social
    non environnemental
    a la dette : la banque de france prete à taux zero par projet à quiconque ayant un « bon » projet (1er projet : l’etat rembourse toutes ses dettes aux banques)
    b salaire : plage flottante de 1 à 20 (en intégrant sous-traitance)
    c patrimoine : limité à 15ME sauf createur d’entreprise
    d succession : limité à 1.5ME par enfant
    e vision : exploiter la lune/mars
    f stabilité : salaire indexé sur inflation
    g impot revenu : grille 0.1% 5% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 95% 99.9%
    2. Interdiction des paradis fiscaux.
    3. Fin de l’indépendance de la banque centrale : les états doivent pouvoir être maître de leur orientation économique (ce qui signifie en plus la sortie du traité de Maaschtricht).
    Autoriser la banque centrale à faire de la création monétaire par simple jeu d’écriture au profit du Trésor public
    Augmenter le taux de réserves obligatoires jusqu’à 100 %. Ceci revient à interdire la création de monnaie de banques par les banques. Celles-ci deviendraient de simples intermédiaires entre la Banque Centrale et les agents économiques, ne réalisant de profits qu’en fonction des services rendus à la société.
    4.augmentation de l’imposition sur la succession des grandes fortunes, si on revenait entre 0.1% et 99.9%
    5.augmentation des salaires : 50% des profits pour les salariés, 50% pour l’ entreprise, 0% pour les actionnaires car ils sont propriétaires de l’entreprise.
    6. Limitation du droit à la propriété ( c’est Locke qui va être content). Réquisition des logement vide à but spéculatif par ex.
    *

    vigneron dit :
    *

    11 août 2010 à 16:20
    *

    Tout bien, toute entreprise dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait doit devenir la propriété de la collectivité.
    *

    Ben s’il a été refusé un jour par référendum populaire, même si les nationalisations ont été massives, suffit de remettre ça! Ça s’est fait non? Pour l’Europe on a pas fait la fine bouche…
    *

    Projet de l’Assemblée Constituante du 11.08.2010, destiné à être validé par un référendum populaire:
    *

    Article relatif aux entreprises privées dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait.
    *

    – Considérant que certains secteurs économiques constituent un enjeu supérieur pour la Nation et peuvent mettre en péril ses intérêts vitaux ou ceux d’une large part de ses citoyens;
    *

    – Considérant que l’existence en son sein d’entreprises de dimensions internationales se partageant une part prépondérante de chacun ou de plusieurs de ces secteurs dans l’économie nationale et fonctionnant comme un monopole de fait au moyen du partage officieux des parts de marché et des accords entre ces groupes capitalistiques en petit nombre (oligopoles) pour annihiler les effets supposés d’une concurrence saine;
    *

    – Considérant que l’action du gouvernement et le financement par le contribuable français ont permis de sauver un secteur financier qui a failli dans sa mission d’intérêt public de défense de l’épargne populaire et de financement de l’économie productive;
    *

    – Considérant les dépenses de santé démesurées autorisées par le système de Sécurité Sociale soutenue par la collectivité et l’État français. Et considérant parallèlement les bénéfices tout aussi démesurés dégagés par les entreprises de l’industrie pharmaceutique, sans rapport avec leurs avancées effectives dans la recherche de nouvelles molécules améliorant sensiblement la santé de la population, et consécutifs donc d’une simple rente de situation,
    *

    – Ordonnera, après ratification par un référendum populaire, la nationalisation sans contrepartie des cinq premières entreprises françaises quant elles représentent plus de 50% de chacun des secteurs suivants : (liste non exhaustive…)
    *

    #Grande distribution, secteurs alimentaires,
    #Énergie (gaz, pétrole, électricité, nucléaire),
    #Eau, propreté, recyclage,
    #Travaux publics,
    #Télécommunications,
    #Automobile,
    #Transport aérien,
    #Infrastructure autoroutière,
    #Armement.
    *

    – Ordonnera, après ratification par un référendum populaire, la nationalisation sans contrepartie des dix premières entreprises françaises des secteurs suivants :
    *

    #Banque,
    #Assurance,
    #Industrie pharmaceutique.
    *

    On peut rêver un peu…
    7. Mise en place du revenue de vie, 1500 euros garantie par l’état de façon mensuel pour chaque personne majeure. Si l’on souhaite gagner plus, on choisit de travailler etc.au debut,pour etre en cohérence budgetaire,de 0 à 5 ans : 250E,de 6 à 10 ans : 375E,de 11 à 14 ans : 500E,de 15 à 17 ans : 625E,de 18 à 23 ans : 750E,puis le seuil de pauvreté européen : 880E.il faudra compter une à deux generations pour atteindre l’objectif.
    8. Stricte séparation des médias et de toute forme de pouvoir ( financier ou politique), les médias n’existent que s’ils s’auto-financent ou sont soutenus par leur usagers.
    9.nationalisation des banques et interdiction des pratiques spéculatives (le crédit n’est possible que s’il contribue à l’économie réelle).
    10. création de l’impôt sur la solidarité, chaque citoyen est redevable à la société de gestes qui enrichissent l’humanité et rendent la vie plus belle (un an de sa vie)
    11. regardez un bulletin de paye ou des lignes sont plafonnées! pourquoi ne pas deplafonner toutes les lignes du bulletin de paye(salariale&patronale)? çà regle tous les « trous » et c’est étonnement simple,juste,republicain
    12. instauration d’une éco-socio-taxe dans le monde par pays
    13. réstauration de la préférence communautaire à 80%
    14. salaire maximun égale à 20 fois le moins disant de l’allocation adulte handicapé(aah),du minimun vieillesse,du smic et des salaires de l’entreprise en integrant les sous-traitants jusqu’au dernier rang avec non cumul des mandats et des fonctions (jusqu’à atteindre le salaire maximun pour les fonctions)
    15. salaire minimun égale à 1500E : se loger(500E),se nourir(200E),se vetir(100E),s’assurer(100E),s’équiper(100E),se cultiver(100E),se socialiser(100E),se transporter(200E),économiser(100E)
    16. passage aux 32H (28H,24H,20H,16H,…) sans perte de salaire grace au gain de productivité
    17. suppression de la spéculation
    18. suppression de l’intéret (banque public)
    19. suppression du profit (société anonyme à but non lucratif,mutuelle,coopérative,etc)
    20. suppression de la publicité par de l’informacité (faite par les associations de consommateurs)
    21. suppression du « marketing » (marché) par du « needing » (besoin)
    22. tva sociétale de 0.1% à 99.9% en fonction des biens,des produits et des services
    remplacer concurrence des prix par concurrence de la qualité (durabilité sous forme de recyclable)
    renforcement de la caisse des depots pour acquerir 35% des grandes entreprises faisant travailler le plus grand nombres de personnes en france et/ou lbo(si on doit s’endetter de 1000M de plus,çà vaut le cout)
    developpement des cooperatives,des mutuelles et des sociétés à but non lucratif dans tout domaine(alimentaire,distribution…) au niveau commune,…,europe,monde (ayons une vision mondialisme,notre village,c’est la terre)
    benefice d’entreprise:25% état,25% salariés(soumis à taxes sécurité sociale) (sur la base d’objectif personnel,de groupe,…,d’entreprise) ou investissements au meme niveau que les actionnaires,25% entreprise(investissements),25% actionnaires(soumis à taxes sécurité sociale).à la réflexion,uniquement un montant équivalent à l’inflation pour les actionnaires serait plus juste,le profit étant réparti par tiers entre l’état,les salariés et les investissements
    suppression ISF compensée par impot de 0.1% à 99.9% (courbe) sur héritage et sur tout expatrié
    limiter la succession à 1500000E par enfant
    suppression bouclier fiscal
    tranche impot de 0.1% à 99.9% (courbe)
    transformer le ministère de l’économie en ministère de bioéconomie
    développer la bioéconomie de prévention et de recyclage
    pour tout travail reglementé,possibilité de s’installer si on a les diplomes correspondants(pour les taxis,l’état prendra en charge leurs retraites à l’arret de leurs licence)
    impot à la source en gardant le quotient famillial sur l’année courante
    impot europeen
    impot onusien
    éliminer les niches fiscales (486) (73M) puis regardons ce qui n’est pas efficassement equitable (en garder 20%)
    éliminer les subventions aux entreprises (70M) (en garder 20%)(en particuler les subventions des 35H payées par la stagnation des salaires)
    1) L’interdiction des stock-options, 1) facteur majeur dans la stagnation des salaires depuis les années 1980, 2) cause du court-termisme des entreprises focalisées désormais sur la hausse du prix de leurs actions, et 3) origine de la financiarisation généralisée du monde de la production.PJ
    2) La mise en place d’un nouveau Glass-Steagall Act  (1933 – abrogé en 1999) séparant les établissements financiers en deux catégories distinctes : d’une part ceux qui se consacrent au crédit et à l’intermédiation de manière générale (banques commerciales) et d’autre part ceux qui se consacrent à des opérations sur fonds propres (banques d’investissement). Aux États-Unis, la « Volcker Rule » ou la « Section 716 » du Financial Overhaul présentée par la sénatrice Blanche Lincoln, représentent des reconstructions partielles du Glass-Steagall Act.PJ
    3) L’interdiction des paris sur les fluctuations de prix. Prohibant la spéculation pure et simple, cette interdiction cantonnerait l’action des banques d’investissement au « socialement utile », ce qui équivaudrait à réduire leur activité – à vue de nez – de 80 %, dégageant ainsi des fonds importants pour l’économie réelle dans une perspective renouvelable et durable.PJ
    4) La mise sur pied immédiate d’un authentique Bretton Woods II, pour répondre au vide que créera l’écroulement imminent de l’euro et du (dés-)ordre monétaire actuel dans son ensemble. Deux objectifs : 1) créer des zones économiques cohérentes (équilibrées quant aux importations et aux exportations) sous-tendant des monnaies régionales ; 2) réguler le commerce international (et la circulation des capitaux) à l’aide d’une Chambre de Compensation Multilatérale évaluant les opérations entre zones économiques / monétaires dans une monnaie de compte (bancor).PJ
    1- L’un des fondements de notre société – bien que fort mal partagé – est la propriété, dont l’une des caractéristiques est de garantir à celui qui en bénéficie un droit exclusif d’utilisation à son profit. Progressivement restreindre ce qui est formellement un droit consacré en vue de faire disparaître la propriété, au bénéfice d’un usage partagé, est le premier acte fondateur qui pourrait être retenu. Le web en est la plus éclatante et massive démonstration annonciatrice de ce qui est possible.FL
    2- Au vu des progrès gigantesques déjà enregistrés, et qui vont se poursuivre, qui permettent à des machines de se substituer au travail humain, le second principe serait de considérer le travail  comme une activité sociale parmi d’autres, dissociant celui-ci de la distribution à tous les citoyens d’un revenu de base afin de subvenir à leurs besoins élémentaires. C’est dans ce contexte que les problématiques de la formation, du partage du temps de travail disponible et de la retraite doivent être appréciées. Au Brésil, la Bolsa familia est une application partielle mais à très grande échelle de ce principe.FL
    3- Dans ce double contexte, il devrait être progressivement procédé à la sortie des rapports marchands et de la sphère monétaire de l’usage de biens et services vitaux, un premier pas pouvant être l’adoption de modèles économiques privilégiant la forfaitisation de leur usage dans certaines limites. Un exemple pour l’eau potable : un nombre de mètres cubes sont gratuits par famille, afin de subvenir aux besoins de base. Les mètres cubes supplémentaires sont payants et de plus en chers. Ce modèle, qui revient à faire payer par les gros consommateurs la ressource et pour lesquels cela représente un coût marginal, a été adopté localement en Afrique du Sud.FL
    4- Dans le domaine financier, entrer dans une logique s’appuyant sur des mécanismes type bancor au niveau international et SEL au niveau local. L’objectif poursuivi étant de redonner à la monnaie sa stricte valeur d’usage au service de l’échange. Dans le domaine économique, la voie tracée serait d’appuyer le calcul économique sur une mesure de la richesse prenant en compte les externalités et la satisfaction des besoins de la société.FL
    5- Enfin, pour aborder le domaine politique, l’objectif serait de privilégier les principes d’auto-organisation en faisant obstacle à la professionnalisation de toute démocratie représentative.FL
    plus de parachute « doré » pour « grand patron »
    le montant des jetons des administrateurs est décidé par l’assemblée générale,donc public
    la caisse des dépots et consignations doit etre considérée comme un entreprise public et donc l’agence des participations de l’état doit siéger à son conseil d’administration
    développement micro crédit
    la taxe d’habitation,la taxe foncière sont défalqués des impots sur le revenu car ils ne sont pas progressifs
    suppression redevance tv et rétablissement publicité
    un fichier commun des prets aux personnes pour éviter les surendettements
    suppression du crédit revolving
    suppression des LBO
    suppression du contrat d’échange du risque de défaut à nu (credit-default swap)
    suppression de l’achat à terme
    suppression de la vente à découvert
    suppression des « dark pools »

    ma participation (pas en sous ,lol)

    1. Avatar de quid34
      quid34

      En couple avec 2 ados plus de 4000 euros !! Super tous rentiers ! plus besoin de travailler !

    2. Avatar de alainloreal

      Que signifie le sigle EHR ?

    3. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      Jolies perspectives mises en perspectives…
      C’est plus convenable de martyriser un document qu’un squelette…

  28. Avatar de Moi
    Moi

    Il existe des exemples d’entreprises auto-gérées en Argentine. Cécile nous avait proposé un lien dernièrement vers un très beau reportage de Naomi Klein sur le sujet. J’ai la flemme de le rechercher.

    L’une des plus importantes de ces entreprises est FaSinPat (abrégé en espagnol de « Entreprise Sans Patron ») qui fabrique des céramiques. A noter que dans ces entreprises autogérées les ouvriers ont repris l’affaire suite à la faillite de celles-ci et à la fuite des patrons (lorsque toute l’économie argentine s’est écroulée grâce aux bons conseils du FMI). Bizarrement, elles se portent mieux (ainsi que l’économie argentine) et les patrons, de retour, essayent maintenant de les récupérer. Heureusement pour FaSinPat, un changement politique a validé l’expropriation (contre remboursement).
    Bientôt en Grèce?

    1. Avatar de Souvarine
      Souvarine

      @Moi

      Vous souviendriez vous du fil dans lequel figure ce lien? J’ai vu il y a plusieurs années un documentaire sur une entreprise autogérée en Argentine mais il ne doit pas s’agir de celui de Naomi Klein. En effet, je crois me souvenir que le film se terminait sur une décision de justice rendant l’entreprise à son ‘propriétaire’. Impossible de me souvenir du titre.

      Et pour rebondir sur l’évocation des monnaies alternatives par François Leclerc tout en restant en Argentine, un texte sur les ‘clubs de troc’ argentins par une économiste régulationniste: http://regulation.revues.org/index7799.html#bodyftn32

    2. Avatar de Moi
      Moi

      @Souvarine: le site du film.

      http://www.thetake.org/index.cfm?page_name=argentina_hostpry_timeline

      Il est sur dailymotion en 5 parties: http://www.dailymotion.com/video/x3jtk9_the-take-1sur-5_news

      La fin du film est un peu datée, par la suite ça a plutôt relativement bien tourné au niveau politique pour les ouvriers avec l’élection de kirchner. Néanmoins, je ne connais pas bien la situation actuelle en Argentine car même en cherchant pas mal sur internet je ne trouve pas grand chose comme infos. Ce qui est plutôt bon signe pour les ouvriers. Les média mainstream ont passé autant que possible sous silence le redressement économique de l’Argentine après le départ du FMI alors en plus l’auto-gestion qui réussit, vous pensez bien…

    3. Avatar de Souvarine
      Souvarine

      @Moi

      Merci. Je n’ai pas encore visionné le film de N.Klein mais j’ai fait quelques recherches sur internet. Il est effectivement assez difficile de trouver des infos, surtout récentes. On doit trouver beaucoup plus de chose sur des sites en espagnol, malheureusement je ne maîtrise pas.
      Succinctement, la survie des entreprises autogérées semblent être un combat de tous les instants. Elles ont généralement le statut juridique de coopérative qui n’est qu’un statut provisoire et les pouvoirs publics ne leur facilitent vraiment pas la tâche. De plus, elles doivent subir l’hostilité des syndicats institutionnels. La crise actuelle semble néanmoins redonner un certain souffle au mouvement.

      J’ai trouvé un court reportage d’Arte qui date d’environ un an: http://videos.arte.tv/fr/videos/argentine_les_usines_sans_patrons-3236562.html
      Vous voyez que les médias mainstream en parlent. Bon, c’est pas non plus le JT de tf1 🙂
      Remarquez, à ce qu’il me semble, les médias alternatifs ne parlent pas beaucoup plus de l’Argentine.

      Ainsi que quelques liens qui vous ont peut-être échappé:

      http://www.contretemps.eu/interventions/fasinpat-reussite-politique-plus-que-productive-autour-usine-autogeree-argentine-ex-za#_ftnref5

      http://www.calpa-paris.org/

      http://www.lafeuillecharbinoise.com/?p=2058

  29. Avatar de kay

    Ça pourrait être intéressant de noter les entreprises existantes sous l’angle de cette charte. On pourrait voir ainsi qui respecte un peu et qui ne respecte pas du tout les notions de la charte. Ainsi conseiller les gens et les consommateurs à mieux choisir, d’une manière plus éthique.
    On aura sans doute du mal a forcer les entreprises à adopter une charte, mais on peut les y inciter via leurs clients.
    Cela donnerait évidemment un énorme travail que d’analyser toutes les entreprises à l’aide de cet outil que sera cette charte, mais c’est d’un immense intérêt je crois.

  30. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    Entre la nouvelle règle number one de rendre squelléthique la propriété façon F. Leclerc, puis la charte Jorion, dont le point 6 « On n’est pas là pour massacrer ou se faire massacrer » semble en contradiction logique avec l’invitation de « mettre en pièces » le squelette, j’hésite.

  31. Avatar de Thomaldrin

    Bonjour monsieur Jorion,
    c’est la premiere fois que je m’exprime ici sauf erreur, je suis tres heureux de pouvoir vous montrer en exemple pour expliquer que tous les gens ne sont pas dupe de la situation cataclysmique du systeme financier actuel.

    Concernant la proposition que vous emettez pour moraliser le domaine de l’entreprise, je me permet, du haut de mes 20 années d’activité salariale qui m’a confirmé ce qui suit, que la vertue recherchée dans votre proposition, est conditionnée par une forme de management qui s’apparente actuellement en france a du sabotage.
    sans tenir compte de ce management, toute volonté louable n’aura pas forcement beaucoup de chance de reussite.

    je laisse la parole a quelqu’un qui a laissé un post depuis quelques annees sur un forum et qui resume ce que j’ai mis 20 ans a constater au travers des dizaines de sociétés dans lesquels j’ai travaillé.
    cordialement
    Thom

    le texte:
    source:http://forum.actufinance.fr/lois-de-management-des-entreprises-post-interdit-au-moins-de-30-ans-P11652/

    « JBH »
    Nouveau

    Jun 25, 2003, 10:13 AM

    Message N°1 sur 1 (Vu 5454 fois)

    Lois de management des entreprises (post interdit au moins de 30 ans) Ne peut pas Poster
    Au commencement, en 1969, c’était Laurence J. Peter qui énonça pour la
    première fois son fameux principe :  » Dans une hiérarchie, chaque employé
    tend à s’élever jusqu’à son niveau d’incompétence  » déclarant par la même
    occasion, et sans modestie, vouloir fonder une nouvelle science : la  »
    hiérarchologie  » ou  » science de l’incompétence au travail « .

    Les constatations sur lesquelles se fondait Peter étaient les suivantes :
    dans une organisation quelconque, si quelqu’un fait bien son travail, on lui
    confie une tâche plus complexe. S’il s’en acquitte correctement, on lui
    accordera une nouvelle promotion. Et ainsi de suite jusqu’au jour où il
    décrochera un poste au-dessus de ses capacités. Où il restera indéfiniment.

    Le principe de Peter a deux importants corollaires. D’abord, dans une
    organisation, le travail est réalisé par ceux qui n’ont pas encore atteint
    leur niveau d’incompétence. Ensuite, un salarié qualifié et efficace consent
    rarement à demeurer longtemps à son niveau de compétence. Il va tout faire
    pour se hisser jusqu’au niveau où il ne sera plus bon à rien !

    De ce principe est née ce qu’on appelle la Variante de Dilbert. Dilbert,
    vous connaissez ? C’est l’anti- héros de cette BD best-seller, où le monde
    de l’entreprise marche sur la tête. Scott Adams, son papa, n’est jamais
    resté assez longtemps dans une entreprise pour devenir franchement
    incompétent. Pourtant, en la matière, il en connaît un rayon. Il a ainsi
    remarqué que les entreprises avaient trouvé la parade au principe de Peter :
     » Les entreprises affectent les incompétents là où ils feront le moins de
    dégâts : aux postes de direction pour les empêcher de faire trop de dégâts
    sur le terrain « .

    De là est née La loi de Parkinson (rien à voir avec la maladie du même nom)
    citée dans l’  » Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu  » d’Edmond Wells:

     » Plus une entreprise grandit, plus elle engage des médiocres surpayés.
    Pourquoi ? Tout simplement parce que les cadres en place – arrivés au sommet
    selon le principe de médiocrité ascensionnelle décrit par Peter- n’aiment
    pas qu’on leur fasse de l’ombre et veulent éviter la concurrence. La
    meilleure manière de ne pas risquer d’affronter de rivaux dangereux c’est
    encore d’engager des incompétents. Du coup, les incompétents restent entre
    eux. La meilleure manière de leur ôter toute volonté de faire des vagues est
    de les surpayer. Ainsi les castes dirigeantes sont-elles assurées d’une
    tranquillité permanente.

    Selon la loi de Parkinson, une entreprise a donc intérêt à se débarrasser de
    ses éléments dynamiques peu payés pour les remplacés par des léthargiques
    surpayés au nom de la tranquillité générale mais en réalité pour que les
    castes dirigeantes soient assurées d’une tranquillité permanente.

    De ces principes sont nées des lois bien connues dans le monde de management
    telle la loi de Goldin :  » La généralisation de l’incompétence est
    directement proportionnelle à sa hauteur dans la hiérarchie.  » ou celle du
    Management de Vail :  » Dans chaque projet, le travail est sous-traité aux
    niveaux hiérarchiques inférieurs.  » ou encore celle de Conway :  » Dans
    chaque organisation, il y a toujours quelqu’un qui comprend ce qui se passe.
    Cette personne doit être licenciée.  » ou celle de la Distribution
    technico-hiérarchique  » La compétence technique de toute personne est
    inversement proportionnelle à son niveau hiérarchique « . etc. etc..

    Ces principes sont parfaitement valables en France où, pour un poste de
    responsabilité, j’ai remarqué qu’entre un compétent et un médiocre on hésite
    pas une seconde.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Effectivement.

      Mais j’ai aussi remarqué depuis 20 ans que les cadres, fonction géniale coincée entre le marteau et l’enclume, était devenus non plus l’équipe de confiance du PDG, mais de simples pions qui servaient de fusibles.
      Conséquence amusante, j’ai toujours de plus en plus passé mon temps à rechercher une personne qui osait prendre la responsabilité de négocier avec moi… (sans grosseur de tête, je suis acheteur, donc, dangereux)(ce qui est parfaitement faux quand on me connait..)
      Hé oui.. la valeur « travail » n’est plus ce qu’elle était… Mieux vaut être rentier.

    2. Avatar de L'enfoiré

      Yvan,
      Rentier ou se faire sponsorisé.
      Demandez à De Kersauson, il aura des techniques à vous divulguer.
      🙂

    3. Avatar de quid34
      quid34

      @yvan
      Et un fusible se fout de l’entreprise sur le long terme, car il aura été viré avant ! donc il maximise le court terme et serre les fesses…

  32. Avatar de romain
    romain

    autre point important (qui rejoint les points 1 et 3 sur la repartition des richesses):

    le plus haut salaire de l’entreprise ne doit pas exceder X fois le montant du salaire (a temps complet) le plus bas de l’entreprise. Un « petit » X=80 serait deja tres bien.

    1. Avatar de phimouk
      phimouk

      Je pense que vouloir conserver des salaires extravaguant et une idiotie
      Avez vous réfléchis X80 1200X80=96000 soit 6.6 ans de smic soit au bout d un an 79 ans de smic
      En quoi les plus hauts salaires doivent être l équivalent de deux vie de travail du plus petit salaire
      Avec ce genre de raisonnement on change rien a la cupidité et a l accaparement et au système
      Un haut salaire travaille comme 80 bas salaires
      Un raisonnement simple X5 pour haut salaires donc 75 bas salaires en plus donc amélioration de la productivité et qualité
      Mais c est trop révolutionnaire et beaucoup ici raisonne en se disant comment profiter du gâteau en gardant des parts suffisantes

  33. Avatar de Diogene 2 Synapses
    Diogene 2 Synapses

    Moi je verrai bien, un principe limitateur universel du salaire (+primes c’est à voir comment les gerer) qui serait un multiplicateur du salaire le plus faible de l’entreprise et la taille de celle ci (plus elle est grosse plus y a de responsabilités)

    En d autres termes le salaire max serait indexé sur le salaire min en fonction de la taille de l’entreprise qui déterminera ce multiplicateur

    si un patron veut s augmenter alors qu’il a atteint le plafond, il n’aura d autre choix d augmenter tout ses salariés (au moins les plus bas) 🙂

    1. Avatar de quid34
      quid34

      Ou de virer tout les bas salaires en sous-traitant ?

    2. Avatar de L'enfoiré

      Diogène,
      Je crois que vous ne connaissez pas les « midpoints »

  34. Avatar de Philémon
    Philémon

    D’accord pour les grandes sociétés , leurs conseils d’administration et les dirigeants qu’ils nomment . Par contre , les petites entreprises ne méritent pas tant de hargne . Elles ont besoin d’un vrai dirigeant parceque la co-gestion n’a jamais marché et ne fonctionnera jamais dans une petite structure à taille humaine . J’ai connu une époque où les dirigeants étaient responsables sur tous leurs biens ( sociétés en commandite par actions ) , ce qui leur otait toute envie de spéculer , sauf quelques fadas qui finissaient tous sur la paille .

  35. Avatar de JIEL
    JIEL

    Avec les 5 règles de F. Leclerc, les 6 propositions de P.Jorion et ci-dessous, il y a de quoi faire…

    Les entrepreneurs et les entreprises colibris
    « Entre un monde qui décline et un autre à construire, se trouve une transition qu’il ne faut pas gâcher par notre inertie. »
    Pierre Rabhi

    Plus que jamais, nous avons la conviction qu’il est fondamental de décloisonner nos actions et de permettre la coopération de citoyens, d’entrepreneurs, et d’élus.

    http://www.colibris-lemouvement.org/index.php/TH/Pages-classiques/entrepreneurs-colibris

  36. Avatar de François
    François

    J’ai signé le MBA OATH dès sa publication, courant 2009. (http://mbaoath.org/)

    Un tel serment est porteur. Je le relis souvent. J’agis en conséquence. Les résultats positifs sont certains.
    A chaque décideurs de trouver en pratique ce qu’il peut et doit faire pour respecter son serment.

    Je suis convaincu qu’une charte ou un serment de ce type, « adapté » aux idées de Pol Jorion peut avoir un impact majeur sur la conduite des entreprises.

    Prêter serment n’est pas innocent ! Essayez !

    Je crois beaucoup plus à l’efficacité de la somme d’initiatives individuelles qu’au poids d’une norme collective imposée.

  37. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    « Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles. »

    Paul Valéry

    http://www.paperblog.fr/1779065/les-civilisations-sont-mortelles-paul-valery-la-notre-est-moribonde/

    Tous les matins, FC consacre une « grande traversé » à Fernand Braudel

  38. Avatar de L'enfoiré

    Etoffer ou mettre en pièce?

    Décidément, comme je l’avais lu et résumé nous sommes vraiment dans le temps des utopies.
    1. « Un salarié remplacé par un robot reçoit une partie de la richesse créée par le robot. »
    C’est exactement cela qui ne s’est pas fait. Les robots ne sont pas un problème pour effacer tous les travaux répétitifs, mais ils allaient réduire d’office la main d’oeuvre. On n’en a tenu aucun compte.
    Réduire les couts de production? Mais jusqu’où, jusqu’à contrecarrer le plan de son concurrent?
    Le concurrent qui peut avoir des règles de productions totalement différentes, des niveaux de vie inférieurs. Concurrence déloyale des états eux-mêmes. Dévalorisation et trouver le plancher par nivellement par le bas…
    2. L’autofinancement? C’est bien beau quand on a déjà quelques années derrière soi, mais quand on débute?
    3. Les stock-options pour motiver ne sont pas mauvaises. C’est la réalisation qui l’a été.
    Faire participer en collaborateurs, les travailleurs.
    4. Les niveau de hiérarchies? 2 ou 3. Je crois que vous êtes bien en dessous de la vérité dans les multinationales que vous connaissez. En plus la hiérarchie ne connait pas ses équipes. Plus les budgets de voyages pour faire leur « joyeuse entrée ».
    5. Entreprises propres…. Les déchets n’y sont pour rien. Ils sont sous-traités. La sous-traitance en tout. Relisez mon texte sur Carrefour
    6. Vertueuses? Les travailleurs font partie des mercenaires. Tuer le concurrent ou être tuer avec un bon benchmark pour en décider si ce n’est grâce à de vertueux échanges de « bons procédés ».

    Cher Paul, reprenez la voiture et continuer à penser. J’aime…

    1. Avatar de Senec
      Senec

      Il y a plus de situations différentes que vous pensez à propos des robots.

    2. Avatar de quid34
      quid34

      Et si les robots ne remplacent personne ?

    3. Avatar de L'enfoiré

      Senec,

      « Il y a plus de situations différentes que vous pensez à propos des robots. »

      Tout à fait. Je parle de cybernétique, mais il y a tous les processus automatiques et l’informatique qui a supprimé des jobs, qui en a créé d’autres avant de les supprimer à leur tour.

    4. Avatar de L'enfoiré

      Quid34,

      « Et si les robots ne remplacent personne ? »
      Là, je crois que vous rêver.
      Je connais trop bien la situation. Dès qu’il y a une coupure informatique dans une entreprise, c’est l’arrêt complet et le chômage technique de toute l’entreprise.

  39. Avatar de CM
    CM

    Bien que peu actif je suis quotidiennement les travaux du blog.
    Cette idée est très bonne mais il me semble qu’il faudrait la reformuler plus simplement et surtout sans ambiguïté.
    Sinon, cela risque de donner les mêmes résultats que les Chartes et autres codes de bonne conduite de l’UP, CGPME, CJD etc…. qui proclament toutes de grands principes louables (l’homme au coeur de l’économie, valorisation de l ‘humain dans la performance globale de l’entreprise…). Je distingue 3 thèmes simples :

    1) l’entreprise acteur de la vie (pas seulement économique) d’une communauté (pas seulement d’un territoire) : cela signifie développement durable, participation à la satisfaction des besoins humains (dont celui de travailler ou de créer de la richesse parmi d’autres), lutte contre les discriminations, effort de formation professionnelle réel (id est au-delà des obligations légales), effort systématique en R&D…

    concrètement : une entreprise engagée dans des démarches collectives locales ou nationales, une entreprise non polluante (point 5)n une entreprise engagée sur le long terme (pt 3), refusant l’évasion fiscale ou de cotisations sociales ou l’optimisation illégitime…

    2) l’entreprise, lieu de valeurs : cela vise aussi bien la nature de l’activité (pt 6), la méthode de management (pt 1), la méthode de décision (pt 4)… reste à définir ces valeurs de la manière la plus simple et la plus claire possible (tout le monde voit ce dont il est question mais pour le mettre en phrase c’est une autre histoire).

    concrètement : exclure certaines activités (pas seulement l’armement, mais aussi les activités reposant sur les défauts et travers humains, tels que le tabac, l’alcool, la publicité, la téléréalité…pourquoi pas ?).

    3) l’entreprise structurée en fonction de ses principes : à priori la condition d’être possédée à plus de 70 % par ses dirigeants effectifs et/ou ses salariés actifs (et non des investisseurs actionnaires) est une condtion de nature à assurer le long terme (pt 3) et la valorisation du travail (pt 1), de même les structures de décision (pt 4) et l’autofinancement (pt 2) entrent dans ce cadre, comme l’instauration de représentants du personnel (même en deça des seuils légaux), d’un intéressement et d’une participation aux résultats de l’entreprise (même en deça du seuil des 50 salariés – c’est bien plus fréquent dans les PME que ce que l’on croit et pas seulement pour l’exonération fiscale et sociale, qui se réduit d’ailleurs)…

    Qu’en pensez-vous ?

    Reste à mettre en musique tout cela (détails, seuils…).

    CM

    1. Avatar de VB
      VB

      Bonjour,

      Vos propositions devraient être mise en musique dans le même temps que sont revisités les relations entretenues par les différents acteurs de l’entreprise : direction, « force exécutante » et les apporteurs de capitaux (financement). Il y a encore ici une problématique de moralité, mais il y a également une problématique de mise en œuvre de la moralité, ce qui s’entend de l’organisation institutionnelle au sein de l’entreprise.

      D’une part, le management (direction) devrait être strictement guidé par « l’intérêt de l’entreprise » et non l’intérêt personnel des individus en question ; d’autre part, les apporteurs de capitaux ne devraient jamais intervenir dans la direction de l’entreprise, accepter le contraire équivaut à s’engager sur la pente très glissante du mélange des genres préjudiciables à tous ainsi qu’à l’entreprise en tant que telle. En troisième et dernier lieu, les besoins, nécessités et difficultés des « forces exécutantes » doivent être intégrés dans les paramètre de la direction mais ne doivent pas non plus devenir des organes prétendant régir la politique de l’entreprise : chacun son rôle, à peine, encore une fois, de mélanger dangereusement les genres au préjudices de tous.

      Je suggère également de supprimer autant que faire se peut les échelons intermédiaires et plutôt néfastes de l’entreprise que sont les « ressources humaines » ; les opérationnels sont forts capables de gérer eux-mêmes les besoins qu’ils ont et d’embaucher les personnes qui semblent leur convenir en fonction de leurs besoins, et non en fonction de « données objectivées » prétendument relayées par CV conventionnels sur la forme (force du marché oblige) et plus ou moins fantaisistes sur le fond (la créativité de chacun trouve quand même à s’exprimer !), graphologies et autres pipoteries (j’en passe et des meilleures).

      Je situe toutes ces caractéristiques nouvelles dans le cadre de PME, sans prise en compte des très grosses entreprises et multinationales qui ont des objectifs et des caractéristiques différentes ; qu’il serait intéressant d’observer de plus près d’ailleurs.

      Encore une fois, je ne prétends aucunement à la science infuse mais au pragmatisme.

      Cordialement,

  40. Avatar de Betov
    Betov

    Je propose à Paul Jorion de fixer dès maintenant la principale chose: Le coût d’accès au label portant son nom.

    Je propose une taxe collaborative de 0,32% sur le chiffre d’affaire, taxe ouvrant droit aux accords dérogatoires sur la participation des salariés (à négocier avec l’état), à l’exonération de taxe professionnelle (idem), à l’accompagnement des projets de création, au développements ou restructurations, aux veilles et conseils juridiques, à la conception de formations, aux animation des révisions coopératives, et à l’utilisation des outils financiers spécifiques au mouvement coopératif.

    … parce que je ne manque pas d’humour non plus et que le vent n’est bon que lorsqu’il fait tomber les fruits mûrs.

    http://www.alternatives-economiques.fr/scop-entreprises_fr_art_223_31333.html

  41. Avatar de EOLE
    EOLE

    Merci à Paul Jorion d’avoir introduit ce sujet « propre » à de très nombreux et virulents débats idéologiques sur ce blog. Je ne pousserai pas la flagornerie à encenser un « label » qui porterait (enfin?) son nom ni la contemption à torpiller un louable effort de « moralisation », même s’il me semble un peu vain et utopique sinon démagogique, mais aurait-on eu saint Thomas Moore sans cela?
    L’animation de ce blog par les billets introduits mériterait une intéressante étude… anthropologique.
    La lecture assidue des intervenants m’a permis de me forger une opinion sur les possibilités de sortie de cette crise, plus profonde qu’économique et/ou financière. Je prends ce qui me parait utile et je laisse ce qui me parait idéologique et donc sans nécessité pratique.
    Je trouve dommage que les points de vue divergents mais étayés soient assez systématiquement écartés sinon raillés, parce qu’on ne progresse pas sans véritable contradiction. Mais c’est là toute une problématique généralisée dans la gauche spécifiquement française qui ne se veut pas de gouvernement (on préfère s’y individualiser et se démarquer en opinions divergentes et auto-paralysantes [avoir « raison » tout seul] plutôt qu’essayer de converger vers une possibilité d’action majoritairement admise et qui prenne en compte le fait de ne pouvoir détenir toute la « vérité »).
    Ce qu’ont pu vérifier un peu brutalement Robespierre comme Saint-Just, c’est qu’à voir partout un « ennemi intérieur », on finit par se retrouver l’ennemi de chacun et que tout absolutisme, celui de la monarchie comme celui de la « vertu », est fort mauvais conseiller en politique.

    1. Avatar de L'enfoiré

      Eole,
      Notre journal l’Echo avait un sujet intéressant aujourd’hui.
      Titre « Nous avons tiré de fausses leçons ».
      On touche à l’anthropologie, la psychologie, ce qui devrait plaire à Paul.

    2. Avatar de EOLE
      EOLE

      @ l’enfoiré

      Pas trouvé.

    3. Avatar de L'enfoiré

      Eole,
      Cela se trouvait au milieu du journal du jour.
      Un résumé?
      Paul Seabright relevait 3 constatations et une conclusion originale:
      1. La panique des déposants n’a pas été les seuls à paniquer, les banques aussi.
      2. La confiance s’est perdue entre banques ce qui a précipiter les crises financières.
      3. Vendre en surévaluant les prix en permanence ne pouvait continuer

      Les neurosciences viennent à la rescousse et remarquent.
      Il est impossible de se chatouiller soi-même. On anticipe la sensation de chatouillement. Pour éprouver le chatouillement, il faut un interface qui agit sans prévenir.
      De même on ne peut s’enrichir à soi, en vase clos, tout seul.
      Ce que le vendeur estime avoir fait une bonne affaire, c’est que l’acheteur l’a été à son détriment.
      L’image de la confiance mal aiguillée: on n’utilise pas un extincteur pour éloigner des voleurs.

  42. Avatar de SIP
    SIP

    Afin de favoriser les entreprise respectant cette charte, je propose d’ajouter 20%de TVA sur les produits et les services des entreprises ne respectant pas le charte.

  43. Avatar de Benoit Debray

    C’est une très bonne idée.
    Je trouve que les points 2 et 3 devraient être précisés.

    2) « L’entreprise est axée sur l’autofinancement. On ne distribue pas toute la richesse créée en dividendes pour les actionnaires et en bonus pour les patrons.  »
    Ce point concerne en fait la politique de distribution des dividendes. Le terme « autofinancement » est trop restrictif s’il empêche l’entreprise d’acquérir les ressources financières dont elle a besoin pour se développer. Beaucoup d’entreprises sont sous capitalisée et n’ont pas accès aux ressources financières dont elles pourraient faire un usage utile.

    3) « Interdiction des stock-options. Pas de court-termisme de spéculation boursière pour les dirigeants de l’entreprise mais une visée à long terme de son avenir. »
    Il n’ y a spéculation boursière que pour des sociétés cotées or il me semble que la majorité des entreprises qui seraient concernés par la charte ne le seront jamais. Il est important de développer un actionnariat stable (long terme) et dynamique pour une société non cotée. Parmi les moyens utilisés, un des plus efficace est que les personnes qui y travaillent souhaitent et aient la possibilité de devenir actionnaire. Différents dispositifs peuvent être utilisés (pas forcément des stock options).

    1. Avatar de L'enfoiré

      Benoit,
      « …y travaillent souhaitent et aient la possibilité de devenir actionnaire.  »
      Vous pouvez toujours le devenir en achetant au cours du jour.
      Il fut un temps où notre société a permis par prélèvement automatique du salaire, avec un subtil calcul favorable à l’employer légèrement en retrait.
      Jeu de dupes, tout de même.
      La société l’a supprimé quand les affaires n’allaient plus assez bien et que les cours avaient baissés le mois d’après.
      Pas tellement de différences avec les stock options.

    2. Avatar de Benoit Debray

      @l’enfoiré,
      je suis d’accord mais mon propos visait les sociétés non cotées pour lesquelles il me semble très important que tout ou partie de son capital puisse être acquis par les personnes qui y travaillent.

  44. Avatar de dissy
    dissy

    Je propose une agence de notation ‘blog p jorion’ qui accompagnera ces entreprises citoyennes…juste au cas ou elles auraient envie de quitter le droit chemin …on va
    enfin pouvoir upgrader ou downgrader certains..le pied!! La note BPJ AAA +++ sera
    le maximum possible.
    Une agence de notation citoyenne bien entendu !!Ca nous changera des autres…

  45. Avatar de Patrick J.
    Patrick J.

    Je n’ai pas encore lu les commentaires, je ne sais pas si ça a été proposé, mais il faut aussi que les entreprises qui exploitent des ressources naturelles COMPENSENT ce qu’elles prélèvent sur la nature. Un cas simple : une papèterie replantera des arbres si elle en coupe pour faire son papier.

    Après, lorsqu’une entreprise décide de s’en aller, il faut, sur le principe des pique-niqueurs, laisser l’endroit au moins aussi propre que lorsqu’elle s’est installée : au niveau des ressources naturelles, évidemment, mais aussi au niveau social : lorsqu’il y a des plans de licenciement, il faut bien évidemment proposer des formations aux gens ou des possibilités de reclassement à coté ou ailleurs.

    Alors oui, effectivement, c’est facile a dire, facile a écrire, mais moins facile à faire…

    1. Avatar de L'enfoiré

      Patrick,
      N’est-ce pas ceci? Le droit à payer pour polluer? Mais, cela devient un véritable marché en lui-même.

  46. Avatar de fixing
    fixing

    7-. Les titres de ces entreprises seront cotés au fixing hebdomadaire, voire mensuel ; les ventes à découvert ne peuvent se faire qu’après avoir emprunté les titres nécessaires, et en avoir été livré, auprès d’actionnaires consentants.

  47. Avatar de Antibes
    Antibes

    Pourquoi ne pas également donner un « label » à des représentants politiques?

  48. Avatar de Génissel Samuel
    Génissel Samuel

    pragmatisme, faut un logo visible (tant qu’a faire sur les factures, voiture de fonction entrer de l’établissement et évidement produit) mais ce serait un gros progrès par rapport au made in France, ou nos emplettes sont nos emplois

  49. Avatar de demobilier
    demobilier

    Avant de se lancer dans une charte contraignante pour les entreprises qui a toutes les chances de n’être adopté qu’en façade, il faudrait évaluer les contraintes externes que supporte une entreprise et qui bloqueront forcément la mise en pratique de la charte.
    Les entreprises sont interdépendantes. Le client de l’une est le fournisseur de l’autre.
    Soit la charte est appliquée par toutes, soit elle sera perçue comme un frein à la compétitivité et sera rejetée.

    Le modèle actuel (marchand, capitaliste) n’autorise que des adaptations à la marge.

    ps : je me fait l’avocat du diable mais c’est pour la bonne cause…

    1. Avatar de Paul Jorion

      Le diable représente donc la bonne cause ? Vous vous trahissez…

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @demobilier

      Dès lors que vous employiez le terme de « compétitivité », vous vous placez dans un référentiel d’idées qui n’est pas celui auquel se rattache se billet, me semble-t-il. C’est une notion qui appartient à l’ancien monde, précisément celui qu’on entend remplacer ici.

      Les outils créés dans un référentiel donné ne sont valables que dans celui-ci, comme quand on veut faire de la physique relativiste, on ne se limite pas aux théories de Newton.

    3. Avatar de Moi
      Moi

      @demobilier: Il faut d’abord démontrer qu’une entreprise répondant à cette charte serait moins compétitive.

    4. Avatar de Benoit Debray

      je ne sais pas si c’est pour « la bonne cause » ou non mais on peut imaginer un cas de figure où la charte peut constituer un avantage concurrentiel pour l’entreprise qui la détient. Comme toujours le diable est dans les détails …

  50. Avatar de step
    step

    les chartes non contraignantes sont les lois sans sanctions… elles ne concernent que les gogos qui y croient (mon patron en lisant ce texte – et il est pas si mal, comme patron).

  51. Avatar de demobilier
    demobilier

    Pour faire suite à mon message précédent, une solution serait que les entreprises respectueuses de la charte (donc « handicapées » par ses contraintes dans le marché actuel) forment un réseau et ne travaillent qu’ensemble. Cela nécessite aussi que les consommateurs (clients finaux) adhèrent à cette charte et achètent à ces entreprises.

    Bref, on serait dans un système parallèle qui s’il convient pourrait se développer et « prendre des parts de marché » au système actuel.

  52. Twitter Trackbacks…

  53. Avatar de izarn
    izarn

    Si la capitalisme financier est ancien, sa critique et les solutions alternatives sont aussi anciennes.
    C’est bien que ce blog reprenne sans le dire l’analayse de Karl Marx. Faut pas affoler le pékin.
    En effet les murs et les machines d’une entreprise en terme boursier ne valent rien.
    Quand une entreprise s’arrete, son cours vaut zéro. Sa valeur d’échange vaut zéro.
    Ce qui prouve de manière éclatante que la valeur d’une entreprise est considérée par la finance provenir à 100% des gens qui y travaillent, et non pas de ceux qui ne possedent que les murs: Les capitalistes, ces fameux investisseurs aprés qui courrent meme les socialistes…

    La délocalisation est une démonstration que la créativité des prolétaires leur a été volée, pour etre re-exploitée en Chine dans un systéme totalitaire…Avec en plus l’interdiction faite au prolétaires de se servir au chomage de leur savoir et de reconstruire une entreprise, cela étant de manière incroyable condiséré comme du vol!
    Le libéralisme économique n’est donc qu’une propagande spoliatrice anti-prolétaire et non un systeme valable en déroute.

    Les capitalistes n’auraient sinon droit sinon qu’a un modeste loyer, et certainement pas le droit de posseder le savoir et la connaissance des prolétaires, qui font en fait les 100% de leur richesse.
    Les réformes sont extremement simples:
    Il suffit de considerer que le travail appartient à celui qui l’execute, et non pas à celui qui possede bureau machines outils et ordinateurs, pour que tout le capitalisme s’écroule lentement.(Ainsi que les Etats totalitaires: Sakharov disait que l’URSS n’était qu’une entreprise capitaliste dirigée par le PCUS)

    Cette thése est en fait un des fondement des SCOP: Il n’y a pas de capital autre que le travail, et non pas les murs. Ainsi une SCOP ne peut etre vendue, ni bien sur etre cotée en bourse. Si une SCOP s’arrete, elle ne revends que les murs, c’est à dire pas grand chose. Philosphiquement cela veut dire que le travail fait partie integrante de l’etre humain, et ne peut en aucun etre l’objet d’échange ni etre vendu. La « valeur » travail est purement humaine, non d’orde commercial ni spéculatif. C’est à dire éthique.
    Ce que réfute par contre le capitalisme: Ainsi Le « marché » du travail= Le marché aux esclaves dans ce système.

    Seuls les objets produits devraient etre échangés et vendus.
    Kolossale difference!
    Comme le concept du capital travail n’existe plus, il n’y aucune raison de se le repartir selon des droits de propriétés, c’est à dire des actions. Ca n’a plus aucun sens.
    En d’autre terme dans la SCOP reigne une réelle démocratie du travail: Un travailleur, de l’ouvrier au patron égale une voix.
    En démocratie on considere que la voix d’un citoyen pauvre est la meme que celui d’un riche.
    L’Etat n’a pas plus d’égard envers celui qui paie beaucoup d’impots, qu’envers celui qui n’en paie pas. Le fascisme capitalisme tends à favoriser le riche et lui donner plus de pouvoir: Les boucliers fiscaux sont d’ordre anti-démocratiques. La non redistribution se base sur le vol et non sur une quelconque morale fallacieuse. Proudhon: »La propriété(du travail des autres) c’est le vol; »
    Inutilte de dire que la propriété d’Etat ou Municipale c’est aussi du vol, si elle sert de valeur d’échange, sinon c’est la justification des systémes totalitaires, fascismes rouges ou noirs.
    A l’interieur d’une SCOP le partage des bénefices se fait selon un consensus qui est d’ordre éthique et social et nom pas sur le concept de propriété. Cela ne veut pas dire que c’est le meilleur des mondes, mais en tous cas, c’est certainement moins pire…

    La capitalisme déclare que tout se vends, c’est a dire que tout peut etre échangé, meme l’etre humain. Meme les Etats sont cotés en bourse désormais, par l’intermedaire de leur dettes…
    Cela ne devrait meme pas exister, et un organisme comme le FMI devrait etre aboli.
    Il suffirait de dire que tous les Etats souverains ont la légitimité absolue de ne pas payer leurs dettes, pour l’excellente raison qu’ils ne sont pas vendables, pas plus que leur peuple, ni leur travail.
    S’il y a speculation sur les Etats, c’est parceque la finance considere qu’ils sont vendables et dirigés par des vendus.
    Cette triste réalité anti-démocratique, bafouant les valeurs républicaines, devrait réveiller la conscience humaine.
    Si le systeme économique actuel s’écroule, c’est qu’il est dirigés par des voleurs, dont Stiglitz démontre leur seule éthique: La cupidité.

    1. Avatar de EOLE
      EOLE

      Les SCOP c’est très bien à petite èchelle. A plus de 200 salariés on voit des SCOP de 50 coopérateurs exploiter les 150 autres salariés. Cherchez et vous trouverez facilement les noms et les exemples…
      Au delà de 50 salariés tout serait donc du vent?… On voit bien pourquoi les utopistes de ce blog prônent les petites entreprises et les petites unités. Mais les activités humaines ont depuis bien longtemps dépassé le stade de la gestion tribale au grand dommage de la vision étroite que certains d’entre nous ont de la « vertu ».
      Vous avez le choix entre la grande société à multiples niveaux hiérarchiques internes et la grande société à multiples niveaux hiérarchisés de « filiales » externes (associations, entreprises, communes, etc.) toute auto-gérées comme des tribus. Tous les intermédiaires restent possibles, mais à 7 milliards, il vous sera un peu difficile de ne pas accepter quelques niveaux de hiérarchie, quels qu’ils soient, et qui ne seront jamais « démocratiques » à vos yeux.
      Désolé de souffler sur les illusions…

  54. Avatar de El JEm
    El JEm

    bonjour à tous,

    je suis pour le moins très dubitatif sur cette idée de charte/label, pour différentes raisons évoquées par d’autres : contournements, inadéquation avec la diversité des situations (on s’attaque au Queen Mary II et au pécheur breton au prétexte que ce sont tous deux des bateaux, etc.) mais surtout par la difficulté à définir correctement les critères qui induiront un véritable changement de nature des entreprises (en fait de leur impact dans la vie de tous les jours, pour les salariés, les citoyens, l’environnement, etc.).
    Par ailleurs en tant que très modeste dirigeant de TPE depuis 12 ans, je trouve qu’une grande partie des idées avancées sont certes très sympathiques mais ne me semblent pas applicables : un exemple parmi d’autres, pourquoi éliminer l’armement et pas le nucléaire, les pesticides ou encore l’industrie pharmaceutique (cf. http://www.lesmotsontunsens.com/85-des-nouveaux-medicaments-sont-inefficaces-7766) ou même la finance (lire à ce sujet l’excellent blog de Paul Jorion :-)) qui font tout autant de dégâts = on aurait le droit d’intoxiquer et de laisser mourir de faim, mais pas de tuer violemment ???

    Plutôt que d’essayer de remédier aux multiples conséquences jugées néfastes du système, je pense qu’il est nécessaire de réfléchir EN AMONT, sur la nature de l’entreprise, la place qu’on lui accorde dans la société, le rôle qu’elle est censée tenir, etc.

    Je ferai le parallèle avec l’idée simple (mais efficace) de Paul Jorion concernant l’interdiction des paris (cf. ses différents textes sur le sujet et encore hier « A propos de l’appel : « L’appétit des spéculateurs aura des conséquences sociales désastreuses ») : une telle idée positionnée EN AMONT, rend inutile de définir les règles ou interdictions pour gérer les multiples problèmes créés EN AVAL.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      jeu+oie

    2. Avatar de El JEm
      El JEm

      « zébu dit :
      jeu+oie »

      heu…, là j’ai encore raté une marche.
      jeu+oie = Jeu de l’oie ? Jeu de Loi ????

      mais encore ?

    3. Avatar de zébu
      zébu

      je plussoie.
      j’agréé complètement.

    4. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      Zébu, je me permets d’ajouter ceci i à l’explication. L’ami El JEm n’est pas forcément informé des verbes nés au XXIème siècle du langage SMS !

      Les sages chenus du Quai de Conti vont devoir se lancer dans des querelles de dentiers pour savoir si « +1 » fabrique le verbe plusser, plussoir, plusseoir ou plussoyer (gare aux postillons) :
      —————

      PLUSSER :

      Je plusse
      Tu plusses
      Il plusse
      ….
      Je plussai
      Tu plussas
      Il plussa
      ….
      J’ai plussé
      Tu as plussé
      Il a plussé
      ….
      Plusse !
      —————

      PLUSSOIR :

      Je plussois
      Tu plussois
      Il plussoit
      ….
      Je plussis
      Tu plussis
      Tu plussit
      ….
      J’ai plussé
      Tu as plussé
      Il a plussé
      ….
      Plussois !
      —————

      PLUSSEOIR :

      Je plussieds
      Tu plussieds
      Il plussied
      ….
      Je plussis
      Tu plussis
      Il plussit
      ….
      J’ai plussis
      Tu as plussis
      Il a plussis
      ….
      Plussieds !
      —————

      PLUSSOYER :

      Je plussoie
      Tu plussoies
      Il plussoie
      ….
      Je plussoyai
      Tu plussoyas
      Il plussoya
      ….
      J’ai plussoyé
      Tu as plussoyé
      Il a plussoyé
      ….
      Plussoie !
      —————

      Et que faire du « -1 » qui marque l’opposition à un intervenant : moinsser …moinssoir …moinsseoir …moinssoyer ?

      Et si les normands s’y mettent : plusoumoinsser …plusoumoinssoir …pl …

    5. Avatar de vigneron
      vigneron

      @Jean Luc

      Jolie variation sur le thème « plus oie que canard » ou « cygne noir pour signe en blanc » ou « poli eder pour polyester »… le plussoiement prête à confusion. Comme l’adorable et vaguement surréaliste et en tout cas étrange iloiement du bon (ou mauvais, on s’en fout!) commerçant. « Alors, IL veut quoi le jeune homme? »

      D’ailleurs les experts de Wiki sont très partagés, voire vindicatifs, sur l’étymologie exacte du mot français. Et le virus, ou l’anti-virus, anglo-saxon semble régner également dans cette moderne académie là! Incroyable comme l’identification de l’origine de signifiants pourtant si récents semble poser problème… Les limites de la technologie pour étudier simplement la simple création poétique par le biais technologique.

      Extrait de la page discussion Wiki sur le verbe… ben on sait pas trop comment l’écrire, on va dire le verbe « +1,er, ir, re,… » :

      Amha, je pense que ce mot avant d’être écrit fût transformé par la prononciation de l’anglais: +1 => « plus one ». En phonétique, « plussoine ». Si cette hypothèse est bonne, la version initiale du mot aurait dû être « plussoine », donnant donc du coup le verbe « plussoiner ». Ceci, expliquerai la terminaison en verbe du 1er groupe de son dérivé plussoyer Par commodité le verbe « plussoiner » est devenu « plussoyer », plus sympathique à la prononciation. La terminaison -oyer, n’en déplaise, ne serait donc pas une preuve de l’érudition. Plutôt le même type de « paresse » de la langue qu’avec la version erronée « ils voyent » qu’on entend parfois. Du reste, Je crois que les internautes d’une façon général sont majoritairement d’un niveau d’éducation supérieur à la moyenne, mais cela ne permet en rien de spéculer sur leur niveau de langue écrite sur le web. Je suggère donc « néologisme de l’anglais… »

      Plussoiner… c’était pas mal pourtant cette anglo-francisation.

    6. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      Aux +1,

      Sur le +1 soit dans la configuration hétéronormée en grammaire genrée « plus un » ou « plus une » j’ai cru comprendre que l’ajout +1 modifiait la définition de l’ensemble auquel il appartient.
      Le +1 translittéré ou « plus-un » voir « plus-une » a été une des inventions de Lacan pour mettre au travail des petits groupes. Son coté soutien voire souteneur, était formalisé par le « cartel » constitué de 3 à 5 personnes, quatre pour la juste mesure, regroupées par choix mutuel autour d’un projet de travail.
      Le terme « cartel » lui était venu du terme « cardo » soit le gond. Ces 3, 4 ou 5 s’adjoignaient un « plus un », qui devenait donc le 4ème, 5ème ou 6ème, et qui a fait couler beaucoup d’encre sur sa consistance. Ce « plus-un » devait-il être incarné, présent, absent etc. lors des réunions de travail du « cartel »…Quand eût-il fallu que le +1 eût ouï ?
      Pour changer de la grammaire plussoïte, voici quelques extraits du 13/04/1975 d’interventions de Lacan sur une séance de travail sur le thème « du plus-une et de la mathématique »

      « L’infinitude latente, c’est justement ça qui est le plus-une » […] Il s’agit que chacun s’imagine être responsable du groupe, avoir comme tel, comme lui, à en répondre. […] Il ne s’imagine pas à tort, en plus, puisqu’en fait, ce qui fait nœud borroméen est soumis à cette condition que chacun soit effectivement, et pas simplement imaginairement, ce qui tient tout le groupe. […] Le mathématicien a la mathématique comme symptôme. […] C’est vraiment une question : Est-ce que le symptôme mathématicien est guérissable ? […] Est-ce que vous, vous êtes guéri de la mathématique ? […] il est incontestablement pas libre de ne pas y croire. […] il y a des tas de symptômes sans angoisse. c’est bien en quoi je distingue l’angoisse du symptôme, comme Freud.[…]

    7. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ vigneron,

      On ne tranchera donc pas ce soir. A l’origine était le Verbe …et il n’a pas fini de faire son intéressant !

      Avec tous ces « plus », voyez donc ce qui m’arrive à l’esprit au moment d’écrire : … »Ah ! Fallait-il que vous me plussiez »… un vers d’un poème d’Alphonse Allais que vous connaissez vigneron, j’en suis sûr, et qu’un professeur de latin au collège s’était amusé à nous faire apprendre (tous les chemins mènent au romain, n’est-ce pas ?) :

      COMPLAINTE AMOUREUSE

      Oui dès l’instant que je vous vis
      Beauté féroce, vous me plûtes
      De l’amour qu’en vos yeux je pris
      Sur-le-champ vous vous aperçûtes
      Ah ! Fallait-il que vous me plussiez
      Qu’ingénument je vous le dise
      Qu’avec orgueil vous vous tussiez
      Fallait-il que je vous aimasse
      Que vous me désespérassiez
      Et qu’enfin je m’opiniâtrasse
      Et que je vous idolâtrasse
      Pour que vous m’assassinassiez ?

      (Alphonse Allais)

    8. Avatar de zébu
      zébu

      Le délire …
      MDR.

      El Jem s’est barré, c’est sûr !!

      Bande de fous furieux …

    9. Avatar de El JEm
      El JEm

      hello ! (elle est froide)

      non non je suis encore là (mais un peu ailleurs).

      Je continue à réfléchir à comment concrétiser cette idée de principes positionnés en amont.
      Et en fait, je me dis que d’une part de tels principes ne concerneraient surement pas que les entreprises et s’appliqueraient à toutes sortes d’autres activités humaines et d’autre part, je pense que c’est surement une piste déjà explorée par beaucoup, voir même déjà rédigée et discutée.

      Quelqu’un aurait-il une piste pour dénicher ce spistes ?
      (moi je suis plutôt scientifique de formation, donc plutôt inculte).

    10. Avatar de vigneron
      vigneron

      @el jem

      Cette idée de « principe positionné en amont », ça a un nom dans un État de Droit, qui n’a rien de « Naturel », c’est un principe constitutionnel.
      La piste constitutionnaliste donc. Et en l’occurrence, je dirais même constituante!

  55. Avatar de Damien B.
    Damien B.

    Je reprends une idée déjà discutée dans ce blog.
    Pourquoi les salariés ne pourraient-ils pas être inscrits au capital social de la société à la valeur de leur salaire + charges ? Ainsi, ils seraient partenaires à part entière de la richesse produite et éligibles aux dividendes.
    Ceci implique bien entendu une modification des règles comptables…

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Une modification des règles comptables, mais surtout une modification des fondamentaux des sociétés capitalistes.

  56. Avatar de jducac
    jducac

    Sauf erreur de ma part, il semble que personne n’a signalé la nécessité de gagner en compétitivité.
    Or, si grosso modo ce qui est donné en moins à l’actionnaire est donné en plus aux salariés, ca ne changera pas les coûts de la production donc la compétitivité internationale qui est à la base du déclin de la production occidentale. Au passage, cela risque d’inciter les détenteurs du capital à amplifier le transfert de leurs biens vers des cieux plus favorables, comme ils ont commencé à le faire depuis des décennies.

    Tout comme les « produits agricoles bio » sont plus coûteux que les autres, il faut s’attendre à ce que les « produits industriels socio » soient plus coûteux que les autres et que cela ne résolve rien du tout. La parade pourrait consister à pratiquer le protectionnisme pour maintenir l’activité dans le pays ayant joué le socio, mais avec perte substantielle de pouvoir d’achat.
    En effet actuellement, une partie importante du maintien de pouvoir d’achat résulte de ce que, en refusant de l’admettre et de s’y opposer, les acheteurs occidentaux, comme ils sont libres de le faire, préfèrent acheter moins cher les produits fabriqués dans les pires conditions socio et écolo ailleurs.
    Le problème se corse lorsqu’on prend en compte le fait qu’il faudra, tout au moins pour la plupart des pays européen, acheter de l’énergie et des métaux, donc en échange, vendre des produits compétitifs. Il faudra alors réduire les coûts sur quels postes ? La part salaires ou la part actionnaires ?

    En fait, je pense que pour régler le problème il faudrait, comme cela est en train de s’amorcer imperceptiblement et naturellement, arriver à niveler les pouvoirs d’achat et niveaux de vie mondialement.

    Cela implique une baisse des niveaux les plus élevés et une augmentation des plus faibles. Un management mondial serait alors possible, sachant qu’il subsisterait encore le problème de la répartition des richesses dont la plus importante parce que la plus intéressante, l’énergie fossile.

    Les régions les moins pourvues, seront alors comme toujours, tentées d’avoir recours à une autre source de richesse, l’énergie humaine des être les plus faibles.

    Enfin, je constate que vous n’osez pas proposer une fusion, même partielle, du capital et du travail et n’en suis pas surpris car j’admets qu’il n’est pas facile de passer de l’exécration à la considération de ce que l’on a longtemps considéré comme néfaste pour l’humain.

    Pourtant, pour la préservation de la planète qui est notre capital commun, il me semblerait bon pour l’ensemble des hommes y compris les salariés, d’amener chacun à prendre conscience de ce que pour préserver le capital, l’épargne est une saine et bonne pratique. Le travail permet d’accéder au capital par l’épargne et de préserver ainsi les ressources de la planète qui autrement s’épuisent peu à peu dès lors qu’on consomme les fruits du travail.

    Le grand avantage de l’épargne, c’est de constituer une réserve utilisable en cas d’aléas dans l’obtention de revenus, alors qu’autrement, il n’y a bien souvent que le recours à l’endettement.

    Ce dernier est en fait un accélérateur d’épuisement des ressources de la planète et certaines fois, comme actuellement, il est difficile et malsain d’y avoir recours.
    Vous bannissez le recours à l’endettement pour l’entreprise, pourquoi ne pas faire en sorte qu’il en soit de même pour les travailleurs, ce serait le meilleur moyen de les rendre plus responsables en les entraînant à être aussi des gestionnaires au lieu d’être de simples machines à produire et consommer.

    1. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ jducac

      Sauf erreur de ma part, il semble que personne n’a signalé la nécessité de gagner en compétitivité.
      Or, si grosso modo ce qui est donné en moins à l’actionnaire est donné en plus aux salariés, ca ne changera pas les coûts de la production donc la compétitivité internationale qui est à la base du déclin de la production occidentale.

      C’est une drôle de façon de présenter les choses. Il semble qu’avec une autre marque de lunette, certains y voient plus simplement les conséquences d’un dumping social ou fiscal.

      Certainement parce qu’ils n’ont pas dans l’idée d’aligner les conditions de travail en occident avec celle du Vietnam. Ils n’y comprennent probablement rien, me direz-vous…

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @jducac

      cf ceci .

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      @jducac : « En effet actuellement, une partie importante du maintien de pouvoir d’achat résulte de ce que, en refusant de l’admettre et de s’y opposer, les acheteurs occidentaux, comme ils sont libres de le faire, préfèrent acheter moins cher les produits fabriqués dans les pires conditions socio et écolo ailleurs. » : une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec vous ! Je sors la bouteille de champ’ !

      Champ’ avalé, il faut dire que je n’avais pas le choix puisque personne ne préfère acheter plus cher. Pour le consommateur, les « conditions socio et écolo » n’ont rien à voir, car il ignore les constituants du prix, ce que nous rappellent chaque année les agriculteurs qui se font bouffer leurs marges par les intermédiaires.

      Donc, mon cher jducac, comme d’hab vous avez raison. Parce que vous n’en finissez pas d’aligner les tautologies comme ma mère fait son tricot.

    4. Avatar de jducac
      jducac

      @ Julien Alexandre dit : 26 août 2010 à 14:10

      Merci d’avoir répondu et pardonnez moi d’insister.

      Je veux bien ne pas avoir les lunettes qu’il faut, mais sans mettre en cause les vôtres, autant que je sache lire dans ce qui est proposé par Paul Jorion rien ne vient contrecarrer le dumping social ou fiscal des pays et entreprises qui n’appliqueraient pas ses propositions.

      Cela m’amène logiquement à redire que les entreprises qui, du fait de leur manque de compétitivité, ne s’en sortent pas actuellement, ne s’en sortiraient pas mieux demain, sauf à instaurer un protectionnisme qui empêcherait aux salariés d’acheter les produits non socio bio produits à l’est ou à en extrême orient ou hors label, ou tout simplement en Allemagne, comme les confitures que j’achète à mon super marché en France.

      Les interventions de ma part qui ne vont pas dans le sens de ce que propose Paul Jorion ou Julien Alexandre ne sont pas à prendre comme des condamnations de ces personnes, mais au contraire, comme des apports positifs à prendre en compte afin d’améliorer les projets proposés en éliminant les failles mises en évidence.

      Comme vous n’apportez pas de contre argument explicite en ce qui concerne ce point faible du projet, parmi d’autres, je veux bien courtoisement admettre qu’il s’agit d’une question de lunettes. Il n’en demeure pas moins que beaucoup de personnes viennent sur ce blog pour chercher à comprendre alors que, pour diverses raisons, elles n’ont manifestement pas compris grand-chose à l’économie et à la marche des entreprises, jusqu’alors. Il est donc du devoir de chacun d’être très explicite pour ne pas les leurrer.
      C’est dans ce sens que j’interviens.

    5. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ jducac
      Personne ne condamne qui que ce soit. Vous parlez de renforcer la compétitivité, je vous réponds que la solution est de lutter contre le dumping fiscal et social. Ce ne sont pas les entreprises, et par conséquent, cela n’a pas à être repris dans le projet de charte, qui lutteront contre le dumping social et fiscal, mais les Etats.

      Vous considérez que ce n’est pas un contre-argument, vous en avez le droit. Je considère pour ma part que c’en est un.

      Ps : Les propositions de Paul sont perfectibles évidemment, mais pas en rajoutant un point 7 qui préconiserait de baisser tous les salaires au niveau de la Chine pour retrouver de la compétitivité, si ? Comment le formuleriez-vous, que proposez-vous ?

    6. Avatar de jducac
      jducac

      @ Crapaud Rouge dit : 26 août 2010 à 15:36

      Merci d’avoir repris le contact, et de ne pas me donner tort, même si je ne peux esquiver le coup de pied de l’âne en final.
      En fait, pour être au top du fair play, il vous aurait fallu reconnaître le risque de perte de pouvoir d’achat susceptible d’être entraîné par un protectionnisme. Cela aurait pu être profitable à ceux qui n’en ont pas conscience.
      Pour cela il est nécessaire de vouloir être utile aux autres en explicitant dans un sens ou dans l’autre les idées émises, plutôt qu’en qualifiant positivement ou négativement les personnes ; ce qui n’est pas le but du blog. Maintenez le champagne au frais !

    7. Avatar de Moi
      Moi

      @tous: comme dit plus haut, il n’est pas évident que les entreprises répondant à la charte seraient moins compétitives. Certes les salaires des ouvriers seraient plus haut, mais il faut aussi tenir compte des coûts induits par les capitalistes (fuites vers les dividendes, gros salaires avec bonus, etc).
      D’autre part, comme le disait Lordon (je crois), je rêve d’un monde où il y aurait de la libre concurrence non-faussée. Actuellement, la concurrence entre une usine française et une usine chinoise est proprement déloyale. Où est la concurrence non-faussée entre des entreprises ayant à faire avec des variables et des contraintes aussi disparates? Est-ce un combat loyal que de mettre un boxeur poids lourd contre un poids plume?

    8. Avatar de jducac
      jducac

      @ Julien Alexandre dit : 26 août 2010 à 16:48

      Je reviens encore une fois sur notre échange afin que nous nous comprenions bien et je pense que nous soyons d’accord, du moins je l’espère.

      Paul Jorion a fait 6 propositions pour apporter une réponse notamment à :« l’image écornée de l’industrie locale auprès de la population en termes d’emploi – le nombre d’emplois, et leur qualité. Trop de mauvais sentiments, trop d’espérances déçues. »

      Ayant noté que si elles étaient appliquées ces 6 propositions n’apporteraient probablement pas de solution au manque de compétitivité de l’industrie, donc que le projet risquait de ne pas résoudre la question de l’emploi en se transformant ainsi en « espérance déçue », je l’ai signalé de manière constructive. J’ai apprécié que vous y répondiez, même si les raisons optiques, avouez-le, n’étaient pas convaincantes.

      Personnellement je n’ai pas de solution à proposer, me limitant à évoquer une éventualité « En fait, je pense que pour régler le problème il faudrait, comme cela est en train de s’amorcer imperceptiblement et naturellement, arriver à niveler les pouvoirs d’achat et niveaux de vie mondialement…. »
      Cela étant dit, je vous remercie pour tout ce que vous faites.

    9. Avatar de vigneron
      vigneron

      Vous bannissez le recours à l’endettement pour l’entreprise, pourquoi ne pas faire en sorte qu’il en soit de même pour les travailleurs, ce serait le meilleur moyen de les rendre plus responsables en les entraînant à être aussi des gestionnaires au lieu d’être de simples machines à produire et consommer.

      Jorion ne bannit pas l’endettement pour l’entreprise; il demande de faire en sorte qu’il ne soit pas nécessaire! C’est à dire de sabrer, à la Lordon, dans la rémunération du capital! Capito?

      Pas nécessaire de s’endetter pour des consommateurs-salariés, pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez ce que ça veut dire?

      J’ai peur que non, alors j’explique! : Un salaire ou revenu suffisant pour ne pas avoir à s’endetter!
      C’est à dire bénéficier de tous les gains de productivité et de ne pas être spolié par des prélèvements des actionnaires et dirigeants divers ou par l’impéritie de ceux ci lors d’investissements inconséquents, d’agissements frauduleux ou de financiarisation de la gestion.

    10. Avatar de quid34
      quid34

      @vigneron

      Comment pouvez vous décider pour chacun ce qu’est un salaire suffisant ?

    11. Avatar de Moi
      Moi

      @quid34: ah c’est sûr, pour vous il faudra sans doute taper haut dans les barèmes pour vous contenter. 🙂

  57. Avatar de H2
    H2

    @ demobilier

    J’y pensais. Je ne sais pas si M.Jorion y pensait aussi. Oui, le renversement du monde c’est ça : le remplacement d’un monde par un autre. Inventer des solutions non violentes seraient préférables. Sinon indéniablement on aura ça et il ne faudra pas s’étonner :
    http://www.dailymotion.com/video/xbfyfk_quand-le-peuple-va-se-lever-quickti_music

    Mais un changement de mentalité serait aussi de ne plus voir la charte comme un « handicap  » mais bien comme un atout – J’ai proposé en commentaire dans le billet plus haut de « Zébu » une autre vision des choses : un repérage visible sur une carte des entreprises en rapport avec les critères concernés et précisés.

    Mais l’idée que  » les entreprises respectueuses de la charte (…) forment un réseau et ne travaillent qu’ensemble et faisant en sorte  » que les consommateurs (clients finaux) adhèrent à cette charte (…) achètent à ces entreprises  » serait un objectif largement honorable – Que le  » système parallèle, qui s’il convient, pourrait se développer et
    « prendre des parts de marché » au système actuel  » serait un objectif réussi et le début d’un réel changement.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Bonsoir.
      Sur un autre type de sujet, un réseau d’entreprises fonctionne de cette manière, depuis les années 30 (suite à la crise de 29) en Suisse, basé sur une monnaie ‘privée’ : le WIR.
      http://www.wir.ch/index.cfm?DC86BF333C1811D6B9950001020761E5&o_lang_id=8
      Des entreprises, qui afin d’éviter le crédit-crunch, échangeaient entre elles en monnaie locale.
      Les clients ouvrent un compte dans cette monnaie, convertible en Franc Suisse je crois.
      Actuellement, cela représente 60 000 PME en Suisse, 3 milliards (de francs suisse) et un capital social de 17 millions. Et ça fait 75 ans que ça fonctionne …
      Cordialement.

  58. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Une question perfide sur le point 4: Peut-on continuer de prétendre à la démocratie et notamment à l’égalité en droits entre citoyens, et dans le même temps pérenniser un mode d’organisation hiérarchisé au sein de l’entreprise?

    Seconde question, découlant de la première: Si l’on admet que l’existence d’une échelle de salaires instaure une hiérarchie sociale entre les individus, peut-on néanmoins continuer de prétendre à l’égalité en droits?

  59. Avatar de tomate
    tomate

    Bonjour !

    Plusieurs réflexions, questions, qui demandent des réponses précises, Mr JORION.

    « question du genre d’industries qui serait bon de voir éclore.. » : De quelles industries parlaient ces personnes … Dans quelle région ? Dans quels buts avoués… et non avoués mais que vous avez décelez?
    « … l’image écornée de l’industrie locale , en terme d’emplois… »: donnez nous quelques exemples d’entreprises locales, et ce qu’elles produisent très précisément… Nous pourrions validez ou non, si cette perception de l’image écornée auprès de la population est justifiée ou non ? partiellement ou non ??? De part ce constat, ces personnes disposeraient d’un point de repère , certe, empirique, mais fiable !
    « Trop de mauvais sentiments . Trop d’espérances déçues  » : Lesquelles ? Pourquoi ? Quelles sont les causes, les liens de causalité ? qUELS SONT LES FREINS ACTUELS ? Pour ces derniers, ont ils effectué une analyse pour déceler ceux qui peuvent être supprimer, quasi immédiatement, par l’imagination, la volonté, la perspicacité, et contraire à certains textes législatifs et conventions ???

    Pour ce qui concerne les 6 points :
    1/ Certains se sont exprimés ( RES, SCOP) et RSE, CDJ …. Je rajouterai, que le domaine associatif, est une piste , un gisement énorme, pour modeler ( modélisation) , selon une méthodologie appropriée selon les cas de figure, une architecture de rapports entre les êtres au sein d’une société, de ses différents acteurs, et des différents rôles d’un même acteur sur 24 H.

    4 / Concrètement, ca veut dire, à l’instant T, pour mise en oeuvre immédiate :
    Plus d’indium, gallium, d’antimoine, de palladium, de tantale! –>Donc
    —> plus de production, vente … de PC, d’appareils photos numériques, d’ecran plasma, d’appareils dotés d’écran LCD, d’outils de découpe, d’outils chirurgicaux et de certains types de prothèses, de véhicules électriques actuels, de radars, de sonars, … une révision complète des moteurs d’avions…. Plus de tel. portable—>
    Plus d’internet…. Plus de blog de Paul Jorion… à terme ( lorsque les actuels pc que nous utilisons à l’intant T seront « morts »), ….
    —>….. En somme …. LA ZONE !!!! Resterait les troquets … et les mobylettes …. sans gestion électronique … En clair , la bonne vieille MV 51 ou 103 SP …. et le Beaujolais … pour les afficionados …

    6/ Contre .
    —> Dissuasion …. altérité… suasion !

  60. Avatar de Sam
    Sam

     » 4) Démilitarisation de la structure de décision de l’entreprise. Quel est le nombre adéquat de niveaux hiérarchiques dans l’entreprise : deux ou trois ? Les influences latérales sont les meilleures »

    si peu de niveaux hierarchiques ? Ok pour une explopitation agricole ou une très petite PME mais pas pour une entreprise moyenne qui doit arbitrer des décisions d’investissement. Sans aller jusqu’à l’armée mexicaine, dés que vous êtes présent à l’étranger, il faut une certaine structure pour assurer le travail (de production + le back office comme le juridqiue, le social…). Bref, il faut vite une solide organisation si on veut s’implanter et croître.
    Même les entreprises « modernes » Google, Facebook) ont vite mis en place cette structure et ne se sont pas contentées du « l’influence latérale » (jargon très techno structure :)) . Elle est parfois étouffante et sert à ouvrir le parapluie, mais la limiter à 2 ou 3 étages me semble risqué.
    Ceci écrit, il y aurait certainement bcp à faire pour que les entreprises soient mieux gérées en interne.

  61. Avatar de Crapaud Rouge

    Idée hâtive, pas assez cogitée, ça se voit au fait que les 6 points ne sont pas homogènes, certains n’ont pas leur place dans une charte destinée aux entreprises.

    Reprenons:

    Point 1: toute entreprise vous jurera la main sur le cœur qu’elle considère déjà son personnel comme sa principale richesse. N’ont-elles pas des « DRH » dévouées corps et âmes au bien-être de leurs salariés, « attentives » à leurs « besoins », etc. etc.
    « Les gains de productivité bénéficient aux travailleurs. » : voilà qui relève de la macro-économie. Ces gains devraient bénéficier aussi aux chômeurs, et à toute la population.

    Point 2 : all ok.

    Point 3 : « Interdiction des stock-options. » : cela relève du droit du travail.

    Point 4 : « Démilitarisation de la structure de décision de l’entreprise. » : autrement dit, introduire une forme de démocratie. Il n’est pas certain que les actionnaires seront d’accord.

    Point 5 : les déchets : beaucoup d’entreprises sont déjà propres, ce sont leurs produits qui ne le sont pas quand ils finissent en déchets dans la nature. Et que fait-on du nucléaire ?

    Point 6: « Entreprises vertueuses » : les entreprises d’armement ne signeront donc pas la charte, et ça n’empêchera personne de continuer à travailler pour elles. A ranger dans la catégorie vœu pieu.

  62. Avatar de Pierre
    Pierre

    Je me suis permis « pour rire »ce léger recadrage de vos propositions, contexte de « guerre économique » oblige.
    Voici un squelette. Je compte sur vous pour le décorer et/ou le mettre en pièces.

    1) Les hommes du rang sont des partenaires a part entière dans la répartition du butin créé par la conduite du conflit, pas des « pertes en opération » qu’il s’agit de réduire au maximum. L’armée prend au sérieux le fait que c’est le combat qui produit la victoire ou la conquête, pas le génie spéculatif de ses état-majors ou de ses investisseurs. Les gains de productivité bénéficient aux hommes de troupe. Un soldat remplacé ou dirigé par un robot reçoit une partie de la richesse créée par le robot.

    2) Le conflit est axé sur l’autofinancement. On ne distribue pas toute la richesse créée en dividendes pour les anciens combattants actionnaires et en prébendes pour les galonnés – pour devoir ensuite emprunter l’argent nécessaire pour faire tourner la boutique !

    3) Interdiction des stock-options. Pas de court-termisme de spéculation stratégique pour les états-majors mais une visée à long terme de son avenir. Le général en chef est un « civilisateur », pas la personne chargée de créer une « sale guerre » et de filer ensuite avec la caisse, quand la « guerre préventive » se krache. Il est là pour exercer une activité qui – pour utiliser les termes de Lord Adair Turner – présente « une utilité d’un point de vue social ».

    4) Démilitarisation de la structure de décision dans l’armée. Quel est le nombre adéquat de niveaux hiérarchiques dans l’armée : deux ou trois ? Les influences latérales du « peuple en arme » sont les meilleures.

    5) « Guerre propres » : pas de déchets intraitables ou non-traités.

    6) « Guerre vertueuses » : pas de firmes d’armement, pas de compagnies de mercenaires. On n’est pas là pour massacrer ou se faire massacrer.

    7) La « croix de guerre du mérite » attribuée d’office, ….et de fait, à tout signataires de la présente charte de bonne conduite car ce n’est qu’un combat dont nous continuons perpétuellement et désespérément le début.

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Intéressant. Cela a du sens car une organisation reste une organisation. Et aussi bien l’entreprise que l’armée en sont.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      La croix de guerre ou la croix du mérite, mis pas les deux ensemble.
      Bien qu’il soit vrai que l’on ne mérite pas la guerre mais que l’on a la guerre que l’on mérite.
      😉

  63. Avatar de L'enfoiré

    Une déclaration, on ne peut être plus réaliste:

    La grand-mère à sa petite fille :
    – « moi à ton âge je travaillais déjà ! »
    Et la gamine de répondre :
    « moi à ton âge je travaillerai encore… »

    Pour juger le monde, il faut le voir de loin et l’avoir beaucoup vu de près

  64. Avatar de L'enfoiré

    A voir avant qu’il ne disparaisse du site.
    « L’énigme Diesel »
    A-t-il eu raison ou non?

  65. Avatar de vigneron
    vigneron

    Et ne pas oublier d’exiger le célèbre SLAM, comme Shareholder Limited Authorized Margin (ou marge actionnariale limite autorisée) de notre cher Lordon…
    Sinon il reste le bon vieux Fisc, la violence légitime.

    C’est l’instrument du fisc qui se chargera de guillotiner le profit du capital actionnarial – qu’il se rassure, nous lui en laisserons un peu, et aussi la tête sur les épaules. Lui en laisser un peu n’est pas autre chose qu’en revenir à la norme économique rustique selon laquelle le capital se rémunère grosso modo à la hauteur du taux d’intérêt. Des 10, 15, puis 20 % réclamés aux 3 % qui font les taux d’intérêt actuels, il y a l’exacte mesure de la dérive financière à rembobiner.

    Comme les guillotines fiscales ne font pas rouler de vraies têtes, on peut s’en servir en s’amusant un peu. Car, en l’occurrence, l’instrument tranchant pourrait être construit selon un plan emprunté… à la finance elle-même – mais évidemment quelque peu détourné de ses finalités originelles. Parmi les innombrables trouvailles du très prolifique discours de la « valeur actionnariale », l’EVA (Economic Value Added) s’est attachée à réviser la notion usuelle de profit net comptable, qui ne lui paraissait pas assez juteuse en l’état. Le « vrai » profit, dit l’EVA, c’est-à-dire celui qui fait sens du point de vue actionnarial, n’est pas le profit « habituel », la différence simple des recettes et des dépenses. Car ce calcul-là oublie en cours de route un « coût caché », injustement passé inaperçu, et que la doctrine de l’EVA porte enfin au jour : le coût du service méritoire en quoi a consisté l’apport des capitaux propres par les actionnaires.

    Ce « coût du capital », l’EVA suggère de le calculer comme somme du taux d’intérêt de l’actif sans risque (généralement les bons du Trésor à trois mois) plus une prime de risque spécifique. L’EVA a donc le culot de rebaptiser « valeur économique ajoutée » le surprofit – celui qui reste une fois qu’on a tout enlevé, y compris ce « coût du capital » – et n’hésite pas à déclarer qu’une entreprise n’est « vraiment profitable » que lorsque ce surprofit est lui-même positif. Mais elle a aussi, quoique très inintentionnellement, le bon goût de faire revenir dans le paysage une référence quantitative intéressante, puisqu’elle est effectivement située dans l’orbite des taux d’intérêt : la somme du taux de l’actif sans risque et d’une prime, voilà qui nous met par les temps qui courent autour de 5 % ou 6 % – c’est déjà plus raisonnable que les 20 % en vigueur pour le ROE (1).

    (1)Soit Return on Equity, ratio du profit aux capitaux propres, en d’autres termes le taux de profit pertinent du point de vue des actionnaires.

    5 ou 6 % maxi de « Valeur économique ajoutée », de profit, pour l’actionnaire. On est très généreux je trouve!

    1. Avatar de quid34
      quid34

      5 ou 6% : valeur du coupon ? Garantissez vous la valeur de l’action ? si oui elle devient une obligation avec un rendement fonction du risque de l’émetteur sinon la spéculation continuera.

      De nombreuses actions très prisées ont des rendements nuls…vous leur en donnez ?

      Un béotien

    2. Avatar de Moi
      Moi

      « Garantissez vous la valeur de l’action ? »

      Bien sûr que non.

      « De nombreuses actions très prisées ont des rendements nuls…vous leur en donnez ? »

      Non plus.

      Dans ce cas, direz-vous, ce n’est pas intéressant d’acheter des actions en vue de spéculer sur le marché secondaire. Tant mieux. C’est le but recherché.

    3. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      @ Vigneron,
      On lit toujours trop vite, j’avais zappé que vous citiez Lordon et comme j’aimais beaucoup l’angle d’attaque du texte cité, j’ai recherché l’original et suis tombé sur Lordon donc et le site « l’autre campagne » dont j’ignorais l’existence mais où quelques articles et auteurs lus me sont bien sympathiques.

      @quid34
      La levée du secret bancaire, alliée à l’élimination progressive de la monnaie fiduciaire-papier au profit de la seule monnaie électronique, permettrait d’interpeler les bizarreries de transferts, puis au juge et au fisc d’en être enseignés. Des milliers d’emplois suffiraient à ausculter la santé des comptes, et à quoi bon spéculer, voler, trafiquer si tout finit par être découvert et sanctionné. Mais je me répète et ce genre de fouille peut être reçue comme une atteinte à l’intimité, la liberté etc…

    4. Avatar de quid34
      quid34

      @moi

      Désolé, je ne comprends toujours pas.

      Si vous laissez le cours de l’action fluctuer, il y a automatiquement spéculation sur d’autres points incertains.

      D’ailleurs sur quel base s’applique votre 5/6% ? sur le nominal ? sur la valeur moyenne annuelle ? sur la valeur au 31/12?

      Que devient ce % en cas de déficit ? spéculation…

      Empêchez vous le rachat d’une société par une autre ? objet de spéculation…

      etc

    5. Avatar de Moi
      Moi

      @quid34: « D’ailleurs sur quel base s’applique votre 5/6% ? sur le nominal ? sur la valeur moyenne annuelle ? sur la valeur au 31/12? »

      Le ROE est le ratio entre bénéfice net (sur une période donnée) et ce qui a été récolté par l’entreprise en capitaux propres lors de l’émission des actions. S’il y a déficit, ce ratio chute évidemment.

  66. Avatar de pl
    pl

    Peut-être un réseau plutôt qu’une charte ?

    Faire de la « certification » pose beaucoup de problèmes mentionnés dans les commentaires. Il serait peut-être plus efficace de bâtir sur les atouts déjà existants de ce blog, qui sont selon moi sa force de proposition et son public ?

    Une idée naturelle serait de créer un réseau d’entreprises autour du site, avec par exemple agenda/wiki/forum afin de faire connaître des initiatives de chacun dans le domaine et partager des expériences ou des savoirs. Ce ne serait pas un lieu pour émettre des « jugements » (certifications) mais regrouper et faire connaître des initiatives pour faire évoluer les choses.

    1. Avatar de Martine Mounier
      Martine Mounier

      J’irais dans le même sens que pl. D’autant qu’une charte me fait l’effet d’être lourde à mettre en place et d’être trop peu réactive pour poursuivre l’esprit du blog (foisonnement, interaction, relais). Peut-être serait-il plus judicieux de mettre en place un coup de projecteur, sorte de PJ du mois, qui mettrait en avant des entreprises répondant au cahier des charges, sans discriminer les autres. Les candidates au nombre de visiteurs du blog n’auraient alors plus qu’à prendre contact avec lui, ce qui présenterait l’immense avantage de faire remonter l’information.

  67. Avatar de Crapaud Rouge

    « la nécessité de passer à la phase constructive » : la nécessité d’agir est indéniable, mais l’idée d’une « phase constructive » à partir de ce blog me déconcerte. Pas seulement parce que je déteste toute forme d’action hormis pianoter sur un ordi, mais surtout parce que l’heure n’est pas à l’action mais à la réflexion. Tout vient à point à qui sait attendre, dit le proverbe, agir ici et maintenant c’est faire preuve d’impatience : un péché capital aux yeux de Kafka.

  68. Avatar de BOB l'eponge
    BOB l’eponge

    M.Jorion,

    Vous avez foutu un sacré merdier sans être vulgaire!!
    J’adore votre proposition tout comme j’adore lire ce blog!! Je crois dur comme fer que tout ce que vous dites (bien que je ne comprenne pas tout) doit et peut être appliqué…
    Pour ce qui est du label c’est une chose á laquelle j’ai penser il y a quelques 6 mois (dans mon esprit il s’appellait Tous Gagnants). J’en avait tracé quelques gros traits similaires au votre en me disant qu’a mon retour du mexique je pourrais peut-être essayer!! qui sait!!
    et puis en réfléchissant je me suis dit : avant de monter un label, ne vaudrait-il pas mieux monter un entreprise respectant des règles de conduites qui pourraient ensuite servir de base pour la création de ce label!! Là encore je me suis dit qu’en rentrant du Mexique je me lancerai bien dans la creation d’entreprise avec ces critères de respect de l’employé et de depedestalisation du patron au niveau du salaire!!
    Et puis je me suis dit, t’as 26ans, t’as pas des masses d’expériences et si tu montes ta boite et que ca coule tu te seras prouvé à toi même que c’etait finalement pas le meilleur point de vue alors qu’aujourd’hui tu en est convaincu!!
    J’en viens a ma proposition, aidons à travers cette charte les entrepreneurs a créer des entreprises dans le respect de ses regles avant meme d’essayer de changer les entreprises qui existent deja!!

    on se voit en février lorsque je reviendrai plein d’enthousiasme!! j’aurais besoin de votre aide!

    1. Avatar de quid34
      quid34

      Bravo, il faut bâtir un projet, le tester puis tenter et si échec cela n’enlèvera pas l’expérience accumulée pour une fois suivante ou une meilleure compréhension du système.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      @ Bob :
      Si tu veux créer ton entreprise en France et si créer un lien avec un ‘label’ éthique t’intéresse, et comme tu reviens du Mexique (supongo que hablas bien espanol), je t’informe qu’il existe un label de ‘commerce équitable’ mais mexicain pur sucre cette fois (à l’époque, il y a encore quelques années, c’était le seul label autonome et non occidental des grandes fédérations, national qui plus est) : comercio justo.
      http://www.comerciojusto.com.mx/
      Exclusivement des produits alimentaires mais assez varié quand même (du nopal par exemple : c’est bon à la poële, on dirait des haricots verts). Tout est sur le site.
      Même un centre de documentation sur les réglementations (et la liste des produits interdits !!) :
      http://www.comerciojusto.com.mx/index.php/documentos-sb
      Tout est mexicain : les produits, les promoteurs du ‘label’, les organisations et même l’organisme certificateur (Certimex) !!
      Mêmes caractéristiques que le commerce équitable (conditionnalités) mais géré à 100% par des locaux : ça change …
      Bon courage.

    3. Avatar de zébu
      zébu

      J’avais visité l’organisation Majomut, à Los Altos au chiapas. Excellente organisation (très vaste et diversifiée) :
      http://www.comerciojusto.com.mx/images/stories/fichas_tec_pro/Cafe/FICHA%20DE%20MAJOMUT.pdf

  69. Avatar de argi
    argi

    Mettre l’intérêt bancaire hors-la-loi.

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      Mettre d’abord la loi hors intérêts bancaires…

    2. Avatar de Moi
      Moi

      Excellente Crapaud.

    3. Avatar de Karluss

      @ Moi

      ah bon ! Crapaud est une femelle ? …

  70. Avatar de Tano
    Tano

    @ Paul Jorion

    Sur points 1 à 4: ?

    Sur le point n°5:
    – On pourrait essayer d’imposer à tous les dépôts de brevets industriels une obligation de reyclage du produit, avec des paliers de %age de recyclage dans le temps ( 40% puis 60% puis 70 etc,… 100%) pour permettre au début un temps d’adaptation des entreprises, surtout les plus petites.

    Problème: grand risque de délocalisation des entreprises car allant là où on ne leur imposera pas ce genre de rêgle. La Chine par exemple.
    Pour contrer cet effet pervers: mettre des droits de douane sur poduits des entreprises n’étant pas soumis à cette rêgle pour rétablir l’équilibre de compétitivité.

    Bref, dans le monde actuel, pas évident.

    – ou alors pourquoi ne pas utiliser le système de la consigne? Mais une consigne « étendue », c’est-à-dire que chaque entreprise serait tenue de reprendre ses produits usagés avec comme charge supplémentaire (d’où le « étendue ») de les recycler.

    Problème: très grand risque de délocalisation des déchets et produits usagés
    Exemple: les containers poubelles voyageant vers la Chine, ou bien la région de Milan devenant une décharge sauvage où la terre exhale dioxines et furanes (voir un très bon reportage d’ARTE sur la Mafia il y a quelques jours)

    Sur le point n°6:

    Cela va être très dur car selon une étude de USA Today (voir Courrier International n° 1034 de cette semaine) les villes où l’économie est la plus dynamique (malgré la crise c’est dire!) sont celles où sont installées des bases militaires ou des usines d’armements.
    Quelques chiffres:
    – les 20 premières villes où le revenu par habitant a le plus augmenté ont des bases militaires
    – les soldes ont augmenté de 84% (dont avantages incluant primes, logement et assurance maladie) en moyenne entre 2000 et 2009, au lieu de 37% pour les fonctionnaires fédéraux et 9% pour le secteur privé

    Alors c’est vrai que cela se passe aux Etats-Unis.

    Mais comme c’est actuellement le modèle dominant, ce qui est vrai pour eux actuellement peut être transposable dans d’autres pays dans le futur.
    Et comme l’une des solutions possibles, malheureusement, hélas!, pour sortir un pays de la crise c’est de faire la guerre ou établir une dictature militaire, ce scénario ne devient plus, dans le contexte actuel de crise, inenvisageable.

    Donc ce point n°6 me paraît être un voeu pieux même s’il est louable.

    Voyez! J’étoffe d’un côté, je démonte de l’autre.

  71. Avatar de André
    André

    Voici, succinctement, quelques suggestions et une question :

    1) A quel type d’entreprise s’adresse cette charte : de la petite à la grande, de la coopérative à la SA ?

    2) En surfant sur Internet on trouve des tas de labels et de chartes. Il faut donc que la charte Paul Jorion constitue « un plus », vraiment original, quant à son contenu (éviter les doublons, tout en exigeant que l’ « existant » en la matière soit respecté).

    3) L’entreprise doit fonctionner sur le mode de l’autogestion ou, du moins, d’une très grande participation de tous les travailleurs à tous les nivaux de décision (pas seulement comment répartir la richesse créée par l’entreprise, mais quoi produire, comment le produire etc ?).

    4) Les gains de productivité doivent passer en diminution du temps de travail et en embauche compensatoire.

    5) Pour fidéliser des travailleurs à l’entreprise, les contrats à durée indéterminée sont la règle.

    6) L’entreprise s’acquitte, volontairement, de cotisations sociales sur ses robots (autant de cotisations par travailleurs remplacés par un robot).

    7) L’activité présentant « une utilité d’un point de vue social », exclut la production de gadgets futiles et/ou nuisibles à tous points de vue, de produits à obsolescence intégrée etc.

    8) L’éventail des salaires ou des traitements correspond aux niveaux hiérarchiques.

    9) Les règles de management prennent le contre-pied de celles qui existent actuellement : par ex., pas de management par le stress, pas de mise en concurrence des travailleurs au sein de l’entreprise, pas d’envahissement de la vie privée par le travail etc.

  72. Avatar de omar.yagoubi
    omar.yagoubi

    Bonjour, pour être franc, cette charte est une fausse bonne idée et dévalorisante pour l’idée que l’on se fait d’un courant de pensée indépendant et constructif. L’idée de donner des bons points, définir des chartes ou decerner un label n’est pas dans mon univers. C’est un pur perte de temps.
    Amitiés.

    1. Avatar de octobre
      octobre

      Comment répondre à votre franchise Omar ?

      « Je me suis beaucoup amusé dans ma vie et j’ai horreur de posséder. Lorsque mes amis peintres et sculpteurs me donnaient des oeuvres, ils savaient que je les vendais dès le lendemain pour payer mon hôtel ou mes cigarettes. Et j’aime les femmes. Je n’ai jamais pu me passer de leur compagnie. Elles viennent, elles s’en vont, je n’ai jamais eu d’ennuis avec elles. »
      Albert Cossery

  73. Avatar de Karluss

    bon, pour faire grincer : il y aurait un « Prix Jorion » annuel, Prix Jorion du management, Prix Jorion de la Production, Prix Jorion de l’économie… vive la postérité ; et même un Prix Jorion de la postérité (et un prix crapaud aussi …) 😉
    (cette fois, je vais connaître la censure, la sainte-autorité du blog va louanger la Chine)

    1. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      Même pas censuré… Il y a des jours comme ça.

    2. Avatar de Karluss

      oui, je suis dépité… je pensais représenter une force d’opposition, mais rien à faire, ce blog est à la démocratie ce que la Chine est pour le système monétaire international …

    3. Avatar de argeles39
      argeles39

      On pourrait ausi attribuer un label Jorion aux hommes politiques et à leur programme, dans la perspective de 2012. Il faudrait voir qui aurait le label, Sarko, DSK, Villepin, ou bien besancenot et melenchon ?

    4. Avatar de karluss

      @ Julien (le veilleur)
      cette fois j’ai été censuré, hier, 03/09/2010, date fatidique…
      je suis comme qui dirait en deuil :
      c’était un espace de liberté, de créativité…
      il va falloir rentrer dans le rang, comme Ranran.
      🙁

  74. Avatar de El JEm
    El JEm

    je ne retrouve pas ma deuxième réponse, donc je la remets :

    une des pistes ne se trouvait pas très loin :
    Quelles nouvelles règles du jeu ? par François Leclerc
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=15036

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