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17/01/2011 – Paul Jorion – BFM Business – Intégrale Bourse
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Chacun s’accorde à reconnaître que la cupidité est néfaste et constitue un danger et qu’il vaudrait mieux interdire les comportements cupides. Depuis le début de la crise, rien n’a encore été fait pour la brider mais un consensus existe en tout cas quant à la nécessité de la mettre hors d’état de nuire. Si la crise devait à nouveau s’aggraver, nul doute que la cupidité se retrouverait rapidement au ban des accusés et que des mesures seraient à nouveau envisagées – voire même prises.
Il en va tout autrement de la protection de son patrimoine. Protéger son patrimoine est considéré non seulement comme un devoir mais quasiment comme une vertu civique. Le « bon père de famille » des textes juridiques est un homme responsable qui cherche à faire fructifier son capital, et poussé dans ses derniers retranchements, veillera en tout cas à le protéger – à « légitimement le protéger », tiendra-t-on à préciser. Or il n’existe pas de recettes sûres pour protéger son capital et dans un contexte où le patrimoine a atteint un degré extraordinaire de concentration, la moindre erreur d’appréciation dans une stratégie de couverture du risque portant sur une position considérable sur un marché (on pense à Anthony Ward, surnommé « Chocfinger », qui parvint à accaparer 10 % du marché du cacao en 1996) fera que la frontière entre cupidité pure et tentatives désordonnées de protéger son capital devient extrêmement ténue.
Un des principes les plus communément admis depuis la formulation du « modèle de choix de portefeuille » par Harry Markowitz dans les années 1950 est le caractère bénéfique de la diversification d’un portefeuille boursier : différents produits se comportent différemment et augmenter la diversification permet de maximiser le profit si l’on est prêt à assumer un risque d’un niveau déterminé.
Mais la donne se modifie dans un contexte de crise, quand les corrélations négatives entre prix de produits différents, qui permettent justement les stratégies de diversification, s’évanouissent parce que le comportements de ces produits se synchronisent : tous les prix se corrèlent à la baisse tant que la situation s’aggrave et se corrèlent immédiatement à la hausse aussitôt que le marché rebondit. Le spéculateur peut tenir compte de cette nouvelle donne en pariant globalement à la hausse ou à la baisse. La stratégie de pari global à la hausse a été facilitée par la mise en place des produits dérivés que sont les indices constitués de « paniers » de matières premières sur les marchés à terme ; les « fonds longs » parient systématiquement sur la hausse sur ces indices.
Dans le contexte actuel d’un désordre monétaire absolu dû à deux facteurs, d’une part, au sein de la zone euro, à la faiblesse de certains pays et de certaines banques et d’autre part, aux États-Unis, à la dépréciation orchestrée du dollar par la Federal Reserve dans le cadre d’un assouplissement quantitatif, les détenteurs d’avoirs en dollars chercheront à se couvrir contre sa dépréciation en adoptant une position « longue » (acheteuse) globale sur les marchés à terme de matières premières en participant à ces « fonds longs » ; ce faisant, ils contribueront à pousser l’ensemble de ces prix à la hausse. Quoi de plus raisonnable en effet pour les « bons pères de famille » dont les « petites économies » (les économies d’un « bon père de famille » sont toujours « petites ») sont libellées en dollars que d’aller parier à la hausse sur le prix des matières premières quand la Federal Reserve fait tourner la planche à billets dans le but – tout aussi « louable » et « légitime » – d’exorciser le pays contre le spectre de la déflation et de relancer son économie ?
Au premier rang des déclencheurs des événements récents en Tunisie, le renchérissement du coût de la vie lié à la hausse du prix des matières premières. Existerait-il alors un rapport entre ces événements et la spéculation sur les marchés à terme des matières premières, ou encore avec les « fonds longs » présents sur ces marchés qui misent systématiquement sur une hausse des prix dans une perspective de couverture contre la dépréciation prévisible du dollar ? Autrement dit, le « printemps tunisien » a-t-il été déclenché par l’irresponsabilité nationaliste de la Federal Reserve et le désordre monétaire international qui s’ensuit ? Si ce devait être le cas, les gouvernements devraient impérativement penser aux conséquences inattendues de leur temporisation dans la réglementation de la spéculation sur les marchés à terme des matières premières.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
142 réponses à “BFM RADIO, LUNDI 17 JANVIER 2011 À 11h39 – Tunisie et bons pères de famille”
Modeste et involontaire contribution des fonds longs au renversement d’une dictature?
A lire absolument: l’analyse de Edwy Plenel (Médiapart) sur la Tunisie:
http://www.mediapart.fr/article/offert/44f7f35edf3b7a3b1ca107dcd16cf735
Cela dit…concrètement, pour l’instant à Sousse, on s’organise par quartier pour protéger les femmes et les enfants et le but du jeu est d’essayer de trouver un peu de farine pour faire du pain…
» et le but du jeu est d’essayer de trouver un peu de farine pour faire du pain »…
Est ce un jeu ? Non sire une révolution démocratique de jeunes arabes !!!
et faire bouillir l’eau pour les biberons des bébés 😉
J’ai été tellement enthousiasmé par la maturité de la conscience politique et la justesse d’expression de tous les jeunes et moins jeunes tunisiens que j’ai entendus sur les ondes depuis 3 jours , qu’il y a quelque chose qui me gêne dans votre billet .
Euh… le billet doit encore venir !
Je sais , mais le caractère un peu réducteur de votre deuxième paragraphe , me semble vous mettre sous critique possible de surfer sur une révolution ( donc complexe à analyser ) alors que le sang coule encore .
Si je pense , comme le disait un intervenant à France inter à midi ( émission 3D ) , que la révolution en Pologne signait la faillite du communisme et que la révolution en Tunisie marque une forme de faillite du capitalisme ( une onde longue en quelque sorte ) , il me semblait qu’une sorte de délai de décence était nécessaire pour permettre au peuple tunisien de s’exprimer de façon plus analysée , avant d’en faire un sujet de support de démonstration , partisane ou pas .
Une sorte de coup de chapeau de la « réflexion » au courage et au culot d’un peuple qui s’est trouvé suffisamment à bout pour s’indigner
Et à bout pas seulement de vie chère .
@Juan Nessy
Votre expertise dans l’arbitrage des justes tons et des décences d’usage vous honore, mais vous savez que Paul n’est pas prêt de délaisser son microscope pour empoigner le porte-voix, surtout quand tout le beau monde, ou presque, s’emploie à en abuser sur un mode lyrique sonnant plus ou moins juste.
Et combien aurait-il été heureux que ces « investisseurs », longs ou courts, souffrissent, comme vous, de scrupules ou simples pudeurs de blanches communiantes… Diable ! pendant que Paul les pointe du doigt derechef, ils se frottent les mains, après y avoir craché sans mégoter sur la salive. Il y a du grain à moudre mon cher ! Plus que jamais. Des doigts accusateurs doivent se tendre aussi. Plus que jamais aussi. Tout de suite. Tant que le fer est chaud, il faut le battre. Demandez à St Just ou au grand Max…
Ce serait une erreur politique, pire une faute, de ne pas sauter comme un mort de faim sur cette « fortune » tunisienne, au sens machiavélien, et une preuve de « virtu » de s’y risquer. Quitte à heurter votre délicatesse d’âme.
Il faut bien dire que ce qui se passe en tunisie était une imprévisible aspiration à la démocratie dans le monde arabe, tant nous étions habitués à une olligarchie permanente, et cela fera tache d’huile !
Un fatalisme tombe !
Notre chére MAM, a fait à cette occasion une gaffe déplorable, qui n’honore pas la France, il vaut mieux parfois se taire que vouloir tirer trop vite.
@juan nessy,
c’est bizarre car vous parlez d’une part de la maturité de la conscience politique et la justesse d’expression des tunisiens et d’autre part d’une forme de faillite du capitalisme.
Or je n’ai pas entendu les tunisiens s’exprimer sur la fallite du capitalisme mais je les entend, tres justement, s’indigner sur les atteintes a la liberte d’expression et la corruption d’une famille oligarque qui concentrait tous les pouvoirs et la richesse.
Il y a bien la beaucoup de points communs entre la revolution tunisienne et ce qui c’est passe en Pologne.
@juan nessy
Ce qui me gène pour ma part c’est qu’avec tous les exemples que nous donne l’histoire de révolutions pilotées, il y ait encore des gens qui s’enthousiasment devant ces événements sans prendre le moindre recul.
Sinon le délai de décence est de combien : une semaine, un mois, un an, une décennie, un siècle ? 🙂
J’ai bien tout lu dans cette file . J’avais bien aussi en tête les contre arguments développés qui ont leur poids .
Pour la décence , il n’y a pas de délai règlementaire , encore que les vieux manuels de savoir vivre mériteraient une lecture et analyse plus profitables que pas mal de bouquins sur l’économie .C’est affaire de coeur , pas de raison .
Alors la raison avant le coeur ou le contraire ?
Je note simplement que la révolution tunisienne me confirme ( je me risque à imaginer que Schizosophie est dans le même sentiment ) que l’instinct reptilien qui pousse à l’action vient étayer des réflexions intellectuelles préalables , qui s’en saisissent a posteriori , beaucoup plus surement que des réflexions intellectuelles préalables ne suscitent et organisent la révolution . C’est pour ça que j’ai un arrière goût de récupération dans la comprenote , quand je vois se multiplier les billets sur l’air du » je vous l’avais bien dit « .
Je réclamais la décence à mon cerveau de gauche vis à vis de mon cerveau de droite , qu’il a un peu tendance à mépriser . Mais nul doute que mon cerveau de droite va maintenant s’adresser à mon cerveau de gauche pour lui demander avec profit : » bon , et maintenant , qu’est ce que je fais ? »
Raison de plus pour effectivement se tenir prêt et à la hauteur exigeante , du risque pris par le coeur .
@Chris 06 :
Ce que vous écrivez me semble assez conforme à ce que j’avais écrit , y compris sur les multiples motivations de l’élan tunisien .
Sue la « forme de capitalisme » , vous apportez vous même la réponse ne faisant mention de dictature et d’oligarchie , qui selon moi ( et c’est ce que j’avais en tête ) se confortent potentiellement du terreau apporté par le capitalisme .
@Chris 06 :
En complément et suite de mon post de 18h06 , il faudrait donc ajouter aux dictatures et oligarchies cités , et pour rester dans le fil du billet de Paul Jorion , les pater et mater familias .
On notera d’ailleurs que la jeunesse s’est tant bien que mal débarassé des » pater familias » en les assimilant à des dictateurs.
Mais il y a une forme de jeunisme qui peut aussi être une dictature .
On n’en sort pas !
Sauf si jeunes et vieux parviennent à trouver la pierre philosophale dont doute Marlowe , pour au moins se couper des facilités mortifères du terreau capitaliste .
@juan nessy,
a mon avis, la dictature et l’oligarchie peuvent naître dans beaucoup de terreaux, pas seulement le capitalisme. Je doute que la révolution tunisienne soit une révolution anticapitaliste.
@ juan nessy 17 janvier 17 h 59
« … qui pousse à l’action vient étayer des réflexions intellectuelles préalables, qui s’en saisissent a posteriori, beaucoup plus sûrement que des réflexions intellectuelles préalables ne suscitent et organisent la révolution… »
Ouais ! Je n’aurais pas dit « instinct reptilien » et je changerais « sûrement » par « heureusement », mais j’adore « vient étayer des [pensées ?] préalables ». Etayer après coup : cheminement de mineur ? En tout cas, l’évocation d’une pensée, étayée par l’impulsion de l’action, à la fois déjà là et qui s’en saisit a posteriori a belle tournure. Quelque chose comme du latent devenu spontanément manifeste… Evocation à goûter comme du bon vin. Houyhnhnms !
@ Schizosophie :
Deux Méphistophélès dans le même ciel , ça sera une première .
@ Chris 06 :
J’avais écrit » potentiellement » . Je pense malgré tout que les dictatures , les oligarchies et l’esprit hypocritement spéculateur des pater familias s’accomodent très bien ( et donc se nourrissent très naturellement du terreau des attendus du système capitaliste en vogue ).
Même si elle n’est certainement pas « d’inspiration anticapitaliste » , cette révolution en a « potentiellement » ( aussi ) les effets possibles .
Texte publié sur le site du parti communiste hongrois-munkàspàrt , que j’ai traduit :
(cette traduction a déjà été publiée sur la liste de diffusion de la commission internationale-Europe du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, auquel j’ai adhéré il y a 1 an)
Un bourreau (exécuteur) démocratique : le froid .
Ils sont déjà plus de 200 à être morts de froid depuis le début de cet hiver.
Des sans-abris, des personnes laissées à l’abandon, et d’autres qui n’avaient plus de quoi payer leurs factures de chauffage et d’électricité. Cela fait des dizaines d’années que le froid n’avait pas obtenu autant de sacrifiés ; est-ce vraiment le froid ? ou cette façon de gouverner qui compte pour quantité négligeable les citoyens qui , à un moment donné, lâchent la rampe ? ou le cynisme des municipalités, qui chassent les sans-abris des passages souterrains pour piéton, mais ne leur assurent pas, ensuite, des logements qui leur conviendraient.
On a retrouvé le cadavre d’une personne, à Fehérgyarmat, dans un fossé ; l’enquête a déterminé qu’il s’agit de cet homme de 54 ans, qui avait quitté, il y a 1 mois, sans laisser d’adresse, son foyer pour sans-abris.
On a retrouvé un homme mort chez lui, à Kazincbarcika ; selon les toutes premières constatations, il serait mort de froid ; selon les renseignements fournis par la gendarmerie de la région de Borsod-Abauj-Zemplén, on a retrouvé, lundi, cet homme de 52 ans allongé parterre à la porte de son logement ; l’enquête indique qu’il aurait trébuché sur le seuil, se serait évanoui, puis serait mort de froid dans son appartement sans chauffage.
Des histoires comme celles-là, on en lit des centaines en Hongrie ;
« La mort par le froid est l’holocauste des pauvres » affirme l’animateur du Forum Social Hongrois-La Table Ronde Sociale ; Endre Simo indique qu’après les 86 victimes du froid de l’année dernière, cette année, en janvier , on en est déjà à 210-220 morts ; 110 sont morts dans la rue ou chez eux ; les autres sont morts à l’hôpital ;
L’arrêt des expulsions jusqu’au 15 avril ne suffit pas ; il faut assurer , à ces personnes fragiles , des logements adaptés et des soins, mais on attend des démarches encore plus fermes de la part du gouvernement, en particulier en ce qui concerne les banques – à dit Endre Simo.
Le Forum Social s’est adressé aux conseils municipaux de Budapest ; ceux-ci ont rejeté toute responsabilité ; quant-au gouvernement, les conditions de logement ne font pas partie de son programme.
Selon M. Simo, ce qui se fait à Bruxelles serait un bon exemple à suivre ; on emmène de force les personnes vivant dans les rues en plein hiver, et on les sauve de la mort.
Jean Zlinsky, ancien membre du Conseil Constitutionnel hongrois, considère qu’un gouvernement ne peut pas avoir de tâche plus importante que de protéger la vie des gens, ce qui peut être réaliser avec des moyens budgétaires, mais dans tous les cas, il doit le faire en ce qui concerne les sans logis ; M. Zlinsky trouve que notre constitution contient une lacune juridique, en ce que personne n’est contraint de venir en aide à un sans domicile ; aucune loi ne concerne les sans-abris ; c’est pourquoi, il faut maintenant en tenir compte, le plus rapidement possible, soit par la loi soit au niveau des municipalités .
Mourir par le froid
En apparence, mourir par le froid semble une mort horrible.
C’est du moins ce que je croyais avant.
Avant quoi ?
J’ai vécu une expérience il y a de cela plusieurs années,
j’étais à la chasse au petit gibier assez loin en forêt, lorsque j’arrive sur un corps étendu par terre et inconscient. Ayant réussi à rejoindre les autorités, le monsieur fut rescapé et se retrouva à l’hôpital régional.
Le lendemain de cette découverte, je suis allé lui rendre visite.
Je lui demande comment il va, et lui me demande sèchement » combien il me doit « .
Interloqué, je lui répond « rien ».
Alors en discutant avec lui, il me dit qu’il ne sentait absolument rien avant d’être amené à l’hôpital.
Semblerait que quand ça dégèle, c’est la qu’est toute la souffrance.
Quelques mois plus tard( fin de l’hiver), le monsieur redisparait du foyer ou il demeurait et finalement son corps fut retrouvé 2 mois plus tard au pied d’un arbre en bordure de forêt.
NOTA: Anciennement chez les indiens d’amérique, les plus vieux lorsqu’il manquaient de forces, s’arrêtaient et s’assoyaient sur un banc de neige et se laissaient mourir.
ce blog es devenu drôle et plein d’humour;
je diffuse l’information selon laquelle, dans un petit pays de 10 millions d’habitants, une année il y a 86 morts de froid, l’année suivante à la moitié de l’hiver, on en est déjà à 210, et on me répond que mourir de froid, ça ne fait pas mal; et que les Hongrois sont certainement des indiens ;
so british ;
Alors ce doit être une certaine forme de sélection naturelle.
Selon le collectif Les morts de la rue , il y aurait déjà eu 320 décès de sans domicile fixe (SDF) en France depuis le début de l’année 2009.
[ PS : Et il y a cette info , selon laquelle on apprend qu’il y aura en 2010, 1 million de chômeurs en fin de droit. Quand seuls 20% sont éligibles à l’ASS (450 euros), imaginez les dégâts à venir…. Et de se rappeler que l’on devient très vite un SDF, lorsque l’on n’a plus de ressources ! ]
Bonne Année 2011 !
Pas d’accord avec ceci:
« Au premier rang des causes des événements récents en Tunisie, le renchérissement du coût de la vie lié à la hausse du prix des matières premières. »
De nombreux tunisiens ont dit ici et là que la cause de la révolte depuis le 17/12 a été l’injustice symbolisée par le suicide désespéré de ce jeune diplômé obligé de vendre des fruits car il n’avait pas assez de pistons pour trouver du travail et dont l’étal avait était confisqué par une police toute-puissante. L’explosion générée par cet acte injuste a produit une réaction en chaîne et rien ne dit que si ce garçon n’avait pas eu une famille de 7 personnes à nourrir il n’aurait pas fait le même geste. Dans un état où tout est bakshish, où le site du Monde ne marche pas (pour donner une idée des « dangers » que se fantasmaient le pouvoir), où al-Jazeera n’avait pas le droit d’avoir un bureau en fonction, les gens vivaient dans la peur permanente et le fait qu’ils soient maintenus dans la pauvreté faisait partie du cont^role exercé par le régime policier (pour ex. dans le reportage d’Arte il y a quelques jours, une femme qui travaille dans une usine, pour un salaire sans doute de quelques 30 euros, devait payer au patron un bakshish d’une partie de son salaire pour pouvoir travailler). La Tunisie n’était pas différente de l’Irak en cela que la famille du président et les familles des ministres du parti RCD s’étaient appropriés tous les emplois les plus juteux (telecoms, tourisme, banques…) Il suffit de lire les bios des différents protagonistes et ministres sur wikipédia.
La situation qui perdure dans tous les pays arabes est connue. Les régimes qui y sévisent le sont aussi. De ce qui vient de se passer, de cette révolte surprise, on a les images et quelques faits.
Mais pourquoi maintenant et pas plus tôt ?
On peut en effet se poser la question.
On dit que le supportable a ses limites mais difficile de dire où elles se situent.
Un jeu plus large avec d’invisibles ramifications est sans doute à l’oeuvre dans cette espace mondialisé.
Avouez aussi qu’un dictateur qui s’enfuit en avion c’est bon pour la télé : soap opéra comique.
Pauvre peuple.
Il y a quelques différences entre la Tunisie et le reste des pays arabes (qui sont tout sauf monolithiques/homogènes):
– éducation jusqu’à 16 ans;
– petit pays;
– société homogène et très urbanisée;
– l’état de corruption de la Tunisie est sans parallèle à ce que je sache (en matière de bakchichs pour tout), sinon peut-être l’Irak avant la chute de Saddam Hussein.
Tandis que dans certains pays où l’essentiel de la population est encore semi-nomade (ou « de tradition nomade ») ou paysanne (Syrie/Jordanie/Egypte/Iran) il est à craindre que si l’élite urbaine aspire à une certaine modernité, c’est loin d’être le cas dans les campagnes… regardez un peu la Corse il y a 50 ans ou le sud de l’Italie… le patriarcat cela peut faire des ravages !
Et surtout, il faut l’événement moteur, qui a été l’immolation par le feu de Mohammed Bouazizi et le sentiment d’injustice et de désespoir partagé par les gens de sa ville (Sidibouzid) qui sont descendus en masse dans les rues. Contrairement à ce qu’on a lu ce ne sont pas que les jeunes qui sont descendus, et on voyait beaucoup de 40-50 ans sur les images des premières manifestations en décembre. Après les premiers morts au fil des semaines, les gens interviewés ont expliqué que « le sentiment de peur a disparu d’un coup » et que l’unique objectif est devenu alors de retrouver sa dignité en mettant à bas le système corrompu qui avait fini par asphyxier toutes leurs vies.
@Jeanne
Je voulais vous suggérer un autre point de vue. La ressemblance n’est pas dans les populations mais dans les éléments déclencheurs de la révolte. Et sur ce sujet je n’ai pas une vision aussi romantique que vous.
C’est sur cette analyse que j’attends de lire les données de Paul Jorion.
Les 35 pourcent de jeunes chômeurs ne peuvent pas se plaindre de la hausse des prix: ils n’ont simplement ni salaire pour envisager d’acheter quelque chose ni de Pôle emploi où aller demander une subside. Donc il y a un problème politique à la base. Lisez Robert Fisk !
http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/the-brutal-truth-about-tunisia-2186287.html
Parler de fonds longs, de cupidité et de protection du capital incite à penser que vous attribuez cette révolution en partie à la spéculation.
Si cette idée est correcte, les Tunisiens seront très déçus de leur révolution et nous comprendrons vraiment très bien ce qu’ils ressentiront. Nous passerons aussi dans cette casserole. Pour l’instant, nous sommes à « feu doux » ou à 2 sur 4 pour la plaque en dessous.
On entre dans un monde de plus en plus Tchekovien…
Les Trois sœurs
Anton Tchékhov
Macha : « Mais quand même, le sens ? »
Touzenbach : « Le sens… Tenez, il neige. Où est le sens ? » [3]
Passé sur RFI. M’a fait pensé à Labiche, Feydeau, en négatif.
Le sens politique est en déshérence, le sens poétique doit rester
Mon defi multiple d’enfant
Est le suivant : Parvenir un jour à concentrer Le chant du cygne Au fond de ma paume
Ou à contourner l’atome Et agir contre le corbeau
Mon défi multiple d’enfant
Est le suivant : Parvenir un jour à tout faire / A tout dire : Le secret,l’âpre goût bizarre
D’un bombardement fortuit et massif.
Mon défi multiple d’enfant
Est le suivant : Parvenir un jour à gommer l’or Et l’orgueil
Mon défi multiple d’enfant
Est le suivant : Parvenir un jour à gagner mon petit village
Où je pourrai danser librement
« with my poem « .
Youssef Rzouga (Rêve ).
Et si la tunisie représentait l’étincelle…. Celle qui est tant attendu par de nombreux lecteurs de ce blog, par vous messieurs Jorion et Leclercq…. L’ordre établi s’en va… Aussi mauvais soit-il, il va laisser place à l’anarchie au mieux…
C’est sans doute vrai. On est à un tournant du mauvais capitalisme et les premiers craquements se font entendre déjà très fort.. il nous reste à présent à trouver vite un nouveau paradigme universelle pour le développement harmonieux de tout à chacun sinon demain nous ne serons plus à la fête….
C’est loin d’être simple tout ceci!! Cela va secouer dur
On ne fait pas une bonne omelette sans casser d’oeufs.
Enfin, il faut savoir ce que l’on veut.
Voulez vous qu’il existerait quelque part, ou demain, ici ou sur une autre planête, un bon capitalisme ?
La Tunisie champ d’expérimentation des révoltions populaire ou populiste au choix…Le laboratoire en sommes…Horreur des horreurs.
Bonne nuit.
@idle
Ne jouez pas à l’autruche avec votre oreiller, 2011 c’est l’année de l’effervescence à différents points de la planète. Vous allez avoir un sommeil perturbé.
@Marlowe,
Voulez vous dire qu’il existerait quelque part, ou demain, ici ou sur une autre planête, un bon systeme ?
à chris06,
Je veux dire plusieurs choses :
1. Qualifier le capitalisme de mauvais laisse entendre la possibilité qu’il pourrait en exister un bon. J’en doute.
2. Sur une autre planète, je ne sais pas.
Un auteur célèbre de « science fiction » a évoqué l’hypothèse que la Terre est l’enfer d’une autre planète.
3. Dans les rêves et les désirs de vérité, de morale et de justice existe une autre organisation sociale qui n’est jamais ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre.
Ce qui est certain, pour moi et pour quelques autres, c’est que cette organisation ne repose pas sur l’appropriation privative et qu’elle n’a rien de commun avec les mensonges historiques dits « socialistes » ou « communistes » du début du XXe siècle, en Russie et ailleurs.
4. Le point commun entre la majorité des participants du blog, à l’exception notoire de quelques ahuris, est le fait de penser que nous vivons dans un système économique et politique qui ne met pas l’humain au centre de ses préocupations.
Certains pensent que notre système est réformable, mais ne savent pas comment, et d’autres savent qu’il n’est pas réformable.
@Marlowe,
ce qui est bizarre c’est que vous doutiez qu’il puisse y avoir un « bon » capitalisme et que vous etes certain qu’un bon systeme ne peut reposer sur l’appropriation privative.
PS: en ce qui concerne les systemes politiques et economiques, je ne voit pas comment on peut avoir des certitudes
à chris06,
Pour l’appropriation privative, il n’y a pas besoin d’être membre d’une Internationale pour en connaître la nocivité, il suffit d’avoir lu J.J.Rousseau !
Par ailleurs je suis certain qu’il n’existe pas un « bon » capitalisme, même si certaines de ses époques paraissent moins inhumaines que d’autres, comme par exemple les périodes qui suivent les grandes guerres.
Quand j’écrit « j’en doute », c’est de l’ironie.
Je suis désolé que vous n’ayez rien vu de cette ironie.
@Marrlowe,,
quand j’écrit « c’est bizarre » c’est aussi de l’ironie. Je me doutais que vous aviez ces certitudes…
En fait comme tous les partisans d’une morale absolutiste vous procédez par déductions logiques et votre interprétation de l’histoire a partir de vos à priori moralistes sans même vous rendre compte qu’ils ne sont pas forcément partagés par tous. D’où votre certitude que le capitalisme est forcément mauvais et que le collectivisme est forcément bon, ou bien, comme les partisans de l’école autichienne, la certitude du contraire, le capitalisme est forcément bon et le collectivisme forcément mauvais.
Et vous citez les auteurs qui renforcent vos certitudes comme les libertariens citent Mises ou Rothbard pour se convaincre des méfaits du collectivisme.
Moi, voyez vous, l’histoire me conforte plutôt dans l’idée que ce sont les certitudes qui découlent d’une morale absolutiste qui sont les pièges à éviter.
bjour
je vous site chris06 au sujet de Mr Marlow.
« » »En fait comme tous les partisans d’une morale absolutiste vous procédez par déductions logiques et votre interprétation de l’histoire a partir de vos à priori moralistes sans même vous rendre compte qu’ils ne sont pas forcément partagés par tous. D’où votre certitude que le capitalisme est forcément mauvais et que le collectivisme est forcément bon, ou bien, comme les partisans de l’école autichienne, la certitude du contraire, le capitalisme est forcément bon et le collectivisme forcément mauvais. » » »
Le Capitalisme est le COLLECTIVISME des riches ,une connivence Maffieuse au service de quelques uns dont une majorité de Politiques,pourquoi critiquer la solidarité et l’appeler collectivisme quand c’est pour les autres?(rapport au communisme?)…
PS
J’ai une question hors sujet.
J’ai vu le reportage http://www.pluzz.fr/fric-krach-et-gueule-de-bois—.html
Lien de L’enfoiré..
les (propriétaires désespérés parlent d’une augmentation de +ou- 50% de leur mensualités) ce qui pour certain est impossible à assumer,pourquoi augmenter ces primes et se plaindre de ne pas etre payé et bla bla bla…
merci de votre attention
bonne aprem les gars
rego
@Regoris,
non, je parle du collectivisme au sens de Marx, c’est à dire d’un système économique sans appropriation privative où la gestion des ressources et des moyens de production est faite par la collectivité, « à chacun selon son travail, de chacun selon ses capacités ».
NB: je n’ai pas d’a priori pour ou contre le capitalisme ou le collectivisme
à chris06.
Merci de dire quand et où j’ai prétendu que le « collectivisme était forcément bon ».
Je pense que la collectivisation des ressources et des énergies à des fins communes est une expérience à tenter et qu’elle est la seule qui mérite de l’être.
Libre à vous d’imaginer ce que je pense ou ce que je crois, mais de grâce évitez de mentir et de falsifier les pensées qui ne vous agréent pas.
Je vais cependant vous faire plaisir à propos de l’absolutisme que vous me prétez.
Je déclare ici que je suis absolument persuadé, depuis longtemps et jusqu’à la fin, que le capitalisme, sous quelque forme que ce soit, est une négation de l’humain et du vivant dans son ensemble.
à regoris,
En ce qui concerne Marx et le collectivisme nous sommes d’accord.
Marx est indispensable, surtout pour son analyse de la logique de la marchandise.
Marx mérite d’être remis au goût du jour et corrigé là où c’est nécessaire.
Mais chut ! il y a des noms qu’il ne faut pas écrire…
votre aimable réponse.
non, je parle du collectivisme au sens de Marx, c’est à dire d’un système économique sans appropriation privative où la gestion des ressources et des moyens de production est faite par la collectivité, « à chacun selon son travail, de chacun selon ses capacités ».
NB: je n’ai pas d’a priori pour ou contre le capitalisme ou le collectivisme
Nous sommes d’accord
Merci,
donc, système économique sans appropriation privative où la gestion des ressources et des moyens de production est faite par la collectivité,LA Collectivité des Capitalistes remercie MARX qui connaissait pas encore l’appropriation virtuelle cotée en Bourse..
La propriété du social coté en Bourse ,la maladie,l’instruction,parlons pas de la justice…
La collectivité capitaliste est heureuse d’avoir Marx comme guide…
amicalement
avec un dernier pour la route ?
rego
pour marlow
Marlowe dit :
18 janvier 2011 à 15:19
à regoris,
En ce qui concerne Marx et le collectivisme nous sommes d’accord.
Marx est indispensable, surtout pour son analyse de la logique de la marchandise.
Marx mérite d’être remis au goût du jour et corrigé là où c’est nécessaire.
Mais chut ! il y a des noms qu’il ne faut pas écrire…
MARX est l’idole des CAPITALISTES,c’est leur dieux..
Regarder svp comment fonctionne le système
olalalal
Jvais pas commencer à vous expliquez l’asservissement « ludique » à l’idéologie capitaliste svp?
Le partage entre Multinationales est l’apogée sans concurrence du système Marxiste au profit de TOUS(même pour la minorité qui rigole de vous) dans un esprit égalitaire : la misère égalitaire pour les autres..
bof
comme disais Napoléon à Waterloo « que de morts’
Byron aussi l’avais dis avant lui ,que d’eaux ,ou est la différence?
a hic l’avait pas vus le dernier pour la route,chauffeur……….
@Marlowe,
pourtant vous semblez bien certain qu’un bon systeme ne peut reposer sur l’appropriation privative. Que reste t’il donc autre que le collectivisme? Et vous etes aussi certain que seul le collectivisme merite d’etre tente.
Et vous m’accusez de mensonge quand je dis que vous semblez certain des merites du collectivisme?
Pourriez vous s’il vous plait preciser votre pensee?
Et dire que si notre superwoman de l’indignité (un flot de propos bien moins élégants à son égard me traverse l’esprit…) avait réagit plus vite, le grand ami tunisien de la France serait peut-être toujours dans son fauteuil. En même temps par cette réaction elle contribue, dans la conscience collective, à aggraver son cas et surtout celui de ce(ux) qu’elle représente.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/13/tunisie-les-propos-effrayants-d-alliot-marie-suscitent-la-polemique_1465278_3212.html
L’évènement tunisien est majeur, là aussi une histoire de dominos ?
L’onde de choc tunisienne atteint les pays arabes.C’est la contagion.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/16/au-yemen-les-etudiants-appelle-a-suivre-l-exemple-de-la-tunisie_1466270_3212.html
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/16/la-famille-ben-ali-se-serait-enfuie-de-tunisie-avec-1-5-tonne-d-or_1466365_3212.html
Dissy, la rue nous appelle, amplifions la contagion.
Nationalisation des stocks d’or, changement de monnaie, conseil national de la réattribuation des avoirs (sereinement gagné), puis repartons du bon pied.
Comme le maître de ce lieu (blog) bon pied marin à tous, çà risque de tanguer fortement.
Amplifions la contagion !
@sp
Lol et merci pour l’info.
En même temps, il est vrai qu’avec la guerre d’Algérie la France a bonne réputation sur le sujet et a exporté ses « savoir-faire » un peu partout et en particulier aux Etats-Unies.
On peut voir aussi la portée que peut avoir nos manifs bien policées dans l’esprit de nos dirigeants. 🙂
@ jeannot14
Il faut que les USA et le monde entier appliquent le Gold Confiscation Act de Roosevelt, toujours valable aux USA, édicté le 5 avril 1933, pour que le pays endetté puisse confisquer immédiatement l’or détenu en privé par les citoyens , que la propriété en privé de ce métal soit illégale et punie de prison .
Cela remettrait les pendules à l’heure, en particulier pour les dictateurs qui, comme Benali, s’enfuient à l’étranger avec 1,5 tonnes d’or volé au peuple qui meurt de faim . L’or ne devrait figurer que dans le coffre de la banque centrale, réserve financière nationale d’un pays. .
Le ciment de la révolte tunisienne est le régime autoritaire et la faiblesse du niveau de vie.
La pauvreté, le chomage, sont les véritables bases de ce mouvement.
Seuls ceux qui n’ont pas grand chose à perdre se révoltent. Les autres « dorment » ou « se cachent » (dans leur intérêt propre ou celui de leur famille ce qui, ma foi, est bien excusable et compréhensible).
Regardez le PIB par habitant tunisien et comparé le avec le PIB par habitant francais :
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=2&codeStat=NY.GDP.MKTP.KD&codePays=TUN&codeTheme2=2&codeStat2=NY.GDP.PCAP.KD&langue=fr
2760 en $US constant 2000 pour 24400 en France:
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=2&codeStat=NY.GDP.MKTP.KD&codePays=FRA&codeTheme2=2&codeStat2=NY.GDP.PCAP.KD&langue=fr
Il y a des disparités entre les différentes couches sociales en plus…..ce qui signifie que beaucoup vivent sous ce seuil…
Ceci étant, cela fait un facteur 10 avec la France…alors même si les dirigeants de l »état se gavait moins que cela changerait il vraiment ?
L’inflation a exacerbé ce faible niveau de vie et l’etincelle politique à fait le reste.
Je ne connais pas la Tunisie, ni ses ressources naturelles, ni son tissu économique, ni sa culture.
Pourquoi le capitalisme serait il responsable en Tunisie de la pauvreté ? Responsable de ne pas investir dans ce pays et donner du travail ainsi qu’un salaire honorable ? Responsable de préférer d’autres pays à plus faible prix de main d’oeuvre ? Responsable de n’exploiter que les ressources naturelles ? (comme le gaz et le pétrole en algérie ? j’en parle sur un article de mon blog mais je ne sais pas si je peux le mentionner: http://bligblogalain.over-blog.com/article-inflation-et-pouvoir-d-achat-algerien-64644485.html veuillez supprimer le lien si nécessaire)
Quelles sont les ressources de la Tunisie ?
Pourquoi la main d’oeuvre n’est elle pas une ressource utilisée ou payée correctement ?
Est ce que ce régime fait peur aux investisseurs ? Aux entrepreneurs ?
Y a t-il trop de fiscalité ?
Enfin, qu’en est il de la démographie tunisienne ?
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=1&codeStat=SP.POP.GROW&codePays=TUN&codeTheme2=8&codeStat2=SL.UEM.TOTL.ZS&langue=fr
la croissance démographique des années 80-90 nous amène sur le marché de l’emploi une importante quantité de jeunes de 20 à 30 ans qui ne trouvent pas de travail…
concernant les positions longues sur les matières premières:
http://bligblogalain.over-blog.com/article-hausse-des-prix-des-matieres-premieres-agricoles-64791031.html (supprimer le lien si nécessaire)
c’est donc l’ensemble de tous les secteurs des matières premières qui a augmenté.
Tous les secteurs (hors énergie) ont dépassé le niveau atteint en 2008.
Cela ressemble fortement à une bulle, mais le pétrole semble avoir encore de la marge..
Plusieurs raisons possibles à celà :
– reprise économique globale, croissance des émergents très demandeurs => matières premières energie+industrielles
– conditions météo défavorables, maladies de cultures => matières premières agricoles
– sur-stockage des matières premières agricoles?
– effet du quantitative easing USA (injection de liquidités) => bulle sur les actifs tels que les matières premières
– valeur refuge préférée par rapport à d’autres catégories d’actifs tels que actions/obligations/immobilier/etc/…
– peur de l’inflation ( OR en particulier)
Quels impacts de la hausse des matières agricoles ?
– amélioration/profitabilité des producteurs
– diminution du pouvoir d’achat des consommateurs, effet dramatique dans les pays à faible niveau de pouvoir d’achat => risque de famine dans les cas les plus extrèmes
concernant la hausse des matières agricoles:
La météo, les incendies, d’accord… mais cette hausse est visible sur les matières premières de tous types. Pas seulement sur les matières agricoles… il y a donc une partie spéculative sans nul doute possible (soutenue par les injections de liquidités massives).
Sans compter que la population du globe n’a pas doublée en 1 an….
L’OPEP ne compte pas relever ses quotas : Vers un baril à 100 dollars
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/7814
Production de pétrole conventionnel qui comme le reconnait l’Agence Internationnale de l’Energie
ne dépassera pas le pic de 2005. Et on peut aller jusqu’à dire que la production mondiale entame son déclin irréversible et que donc l’offre aura de plus en plus le dernier mot sur la demande.
http://www.theoildrum.com/files/Global-Average-Annual-Crude-Oil-Production-2001-2010%20(1).jpg
Nous rentrons dans un monde d’insatisfaction croissante.
Et dans un monde occidentale où l’on fait croire au grand enfants que nous sommes devenus qu’il est possible et même exigible d’avoir tout tout de suite (entre autre grâce à la magie du crédit à la consommation), bonjour la frustration !
Cela n’a rien à voir avec la révolte et la misère mais je tombe sur cette ironie de l’histoire ancienne , la bourse elle-même serait née en Tunisie .
« Carthage, lieu le plus riche du monde antique, a peut-être donné son nom aux bourses. Le mot actuel de « bourse » pourrait dériver du nom de la colline de « Byrsa »[1] située en retrait de la ville de Carthage, à 10 km de Tunis, où avait été construit un temple dédié au dieu guérisseur Echmoun. Un mur y avait été édifié et ainsi la colline du sanctuaire était une citadelle. Aujourd’hui, on y trouve le monastère des Pères Blancs et la cathédrale Saint-Louis. » Wikipédia
Comptons sur l’Eglise pour savoir où se placer !
Vous oubliez injustement Saint Louis dans votre mauvaise humeur , Saint Louis juste parmi les justes , mort aussi en Tunisie : pourquoi ? pour faire le placement d’un réflexe ?
Mieux vaut ne pas trop prendre Wikipédia au sérieux.
Bourse vient du latin bursa, un emprunt au grec bursa signifiant peau (de boeuf), cuir chez Hérodote et dans le dialecte attique, puis outre (à vin) dans la Koinè. De là, également, le « sac à monnaie » et, au pluriel le terme vulgaire désignant le scrotum.
Pour ce qui est du lieu d’échange d’actions et obligations, ce sens du mot bourse apparait en français avec la Bourse de Paris en 1845, mais le glissement sémantique s’est en fait opéré bien avant, dans le domaine Néerlandophone; il semble qu’il nous faut aller à Bruges, dans les prospères Flandres du 13e siècle, à la ‘maison des 3 bourses’ où se réunissaient les commerçants, et dont la façade était ornée de 3 sacs de cuir. Le mot bourse en ce sens, est donc un emprunt au Flamand beurs.
« What the commodity markets are telling us is that we’re living in a finite world, in which the rapid growth of emerging economies is placing pressure on limited supplies of raw materials, pushing up their prices. »
« This doesn’t necessarily mean that speculation played no role in 2007-2008. Nor should we reject the notion that speculation is playing some role in current prices; for example, who is that mystery investor who has bought up much of the world’s copper supply? But the fact that world economic recovery has also brought a recovery in commodity prices strongly suggests that recent price fluctuations mainly reflect fundamental factors. »
The Finite World – PAUL KRUGMAN
http://www.nytimes.com/2010/12/27/opinion/27krugman.html
ok on pioche dans les réserves mais savez vous combien en existe t-il exactement ? et prochainement trouvées et exploitées ?
Ca fait 30 ans que j’entends ce discours…. c’est ce genre de propos qui engendre des bulles spéculatives…
les quotas n’ont jamais rien changer… quand le baril etait à 30$ les quotas n’y changeaient rien.
pareil à la hausse.
La question n’est pas tellement la quantité restante mais ce qu’il en coûte de l’extraire, et notamment du coût de l’infrastructure nécessaire pour une quantité extraite toujours + faible. Ce n’est pas tellement le pétrole qui devient rare, c’est qu’on n’arrive plus à en pomper suffisamment vite pour pas trop cher.
Mais t’inquiète, on pompera tout ce qu’il est possible d’extraire, jusqu’à la dernière goutte, réchauffement climatique ou pas.
Cela dit, la spéculation représente quand même entre 30 et 40% du prix actuel du baril.
Et oui cela fait près de 40 ans de perdu, 40 ans qu’une majorité hallucinée par l’abondance éternelle, le libre marché et la technologie nous promet le précipice et la pénurie à grande échelle (question d’arithmétique binaire). Un gosse pourrait le voir mais un papyboomer peut-être pas (il doit remettre bien des certitudes en question).
Quant à dire que c’est à cause des dépletistes qu’il y a des bulles spéculatives sur la pénurie, c’est fort de café. J’ai un peu l’impression que vous nous proposez de nous aveugler délibérément sur l’état des stocks car prendre consciende de l’état de ces stocks pourrait envoyer un signal négatif au divin marché qui transcende absolument tout.
Cela procède de la même logique que dire que c’est à cause de l’altermondialisme que la mondialisation ne tournerait plus rond, ou que c’est à cause des écolos que la Terre se dégrade, ou que c’est à cause de Dennis Meadows que nous atteignons les limites à la croissance, etc. Allez, allons-y gaiement, au stade où nous en sommes.
Quel sera le prix futur du pétrole ?
http://www.manicore.com/documentation/petrole/prix_futur.html
Longtemps les agriculteurs essaiaient de constituer des stocks de subsistance pour se premunir d’ une mauvaise recoltes. Aujourdhui on constitue une epargne sur son compte en banque…
Mais si la monnaie ne rempli plus sont role de stokage de valeur, il est normal que l’on se tourne vers d’ autre forme de stokage de valeurs. les fonds long sur matière premiere semble apporter une solution a se probléme d’épargne et l’idee de constituer des stoks me semble assez saint pour augmenter la résilence d’un systéme. Le problème est la constitution trop rapide de stocks trop important qui tore les prix vers le haut. Il faudrait un instrument non spéculatif qui garantise un pouvoir d’achat a travers le temps.
Certains se tournent vers l’or ou le silver d’autre achetent des fonds de matiere premieres. C’est aussi un signe de perte de confiance en l’ avenir
C’est surtout un signe de rapacité : accaparer les stocks pour faire monter le cours, quitte à affamer des millions de gens au seul prétexte que c’est le bizness…
La spéculation ne devrait pas avoir accès à l’alimentaire ni au pétrole.
les fonds longs achètent des contrats à terme sur les matières premières en vue de faire un bénéfice à la « hausse ». Mais ces contrats ne sont que du papier, pas de véritables stocks de matières premières. On ne constitue pas des stocks de MP, on spécule sur la hausse des matières premières (ou on se couvre contre l’inflation).
Je ne suis pas spécialiste mais les contrats à terme étaient faits à l’origine pour se couvrir :
– pour le producteur (on prend des positions à la baisse sur la MP pour se couvrir d’une chute des prix), ex : un agriculteur
– pour le consommateur (ou l’industriel qui utilise ces MPs) on prend des positions à la hausse pour se couvrir d’une hausse de prix, exemple : Une compagnie aérienne
ces instruments sont donc sujets à spéculation. Il faudrait les réglementer pour accès seulement aux professionnels du secteur les concernant…..
« Au premier rang des causes des événements récents en Tunisie, le renchérissement du coût de la vie lié à la hausse du prix des matières premières. »
Ceci a été l’ OCCASION de la révolte.
L’étendue des raisons qui justifiaient cette révolte sont avant tout POLITIQUES.
Respect à ceux qui ont OSES et NOUS ouvrent le chemin !
OSERONS_NOUS ?
Tout à fait d’accord, jamais aussi bien illustré par ce séminaire patrimonial (http://www.buzdig.com/icd/) où l’une des interventions était
Entre cynisme et désir compréhensible de protéger sa famille.
Pour échapper à l’impôt, il faut, nous dit cet expert, il faut « transformer les revenus en ressources ».
Bien évidemment, il parlait des revenus du patrimoine et een excluait ceux des salariés, les revenus du travail des gens, injustice révoltante .
Si nous le prenons au mot, il doit êtyre simple de prouver que les revenus des salariés moyens, lourdement imposés à partir d’un seuil très bas, sont les seules RESSOURCES qui permettent à la famille de subsister .
Si un pays comme le Vietnam qui a connu le PIB le plus bas du monde et une corruption à tous les étages ne tente pas le moindre soulèvement, malgré l’injustice flagrante entre riches et pauvres, l’inflation, c’est bien que les causes qui permettent un soulèvement sont avant tout politiques…
La présence d’une opposition, une répression timorée des troubles a permis l’effet boule de neige. La spéculation est sans doute une partie du problème, bien sûr.
« ainsi fonds longs font trois p’tits tours et puis enfoncent… »
La zizanie et la cacophonie continuent entre Barroso et les Allemands:
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/636543/berlin-accuse-barroso-de-compliquer-la-donne.html
Mon humble avis sur la limite prétendue tellement ténue entre l’investisseur professionnel (très représentatif de la catégorie « spéculateur ») et le bon père de famille tient en la nature des outils de gestion employés.
Le bon père de famille intervient en qualité de personne physique.
Dès lors que l’on intervient par le biais de sociétés on tombe dans le domaine du professionnel.
Le bon père de famille qui installe son patrimoine immobilier en société (sa/ses sociétés). ? Ce n’est plus de la gestion amateur , c’est du pro, la société est un instrument de pro.
Le bon père de famille qui délègue la gestion de son patrimoine à des fonds communs, reste lui un amateur.
Cela n’empêche qu’en matière d’investissement le bon père de famille doit – à mon sens – avoir une gestion patrimoniale qui ne peut pas être radicalement contraire à l’éthique, à un socle moral, très vague certes, mais qui rencontre l’assentiment de la majeure partie de la population.
Ainsi, on évitera de spéculer sur les denrées alimentaires ce qui affame des populations entières.
Quand on veut, on peut. Les choses peuvent être simples lorsqu’on veut vraiment qu’il en soit ainsi.
à la suite de la fuite du dictateur chassé par le peuple, j’ai entendu, sur france-info, une journaliste très douée demander à un « expert » du monde arabo-musulman : » s’il n’y avait pas un risque de contagion de la révolution tunisien vers d’autres pays de la zone; » et l’expert, très doué, lui aussi, de citer l’Algérie, l’Egypte ; tout le contenu d’une encyclopédie pour enfant de 15 ans;
mais je dois dire , que pour un adhérent du Parti de Gauche, membre du Front de Gauche, la contagion de la révolution citoyenne de Tunisie n’est pas un « risque », mais un espoir, et nous y contribuerons ;
et je ferais remarquer à cet « expert », que traverser la Méditerranée, c’est pas la mer à boire ;
L’hubris des dirigeants n’a pas de limites:
http://www.youtube.com/watch?v=_Gh5w2UQBNs&feature=youtu.be
(le 1er ministre actuel qui avoue à une journaliste qu’il continue à faire ses rapports à Ben Ali et dit s’être occupé juste des questions économiques sans savoir ce qu’il se passait dans le pays du temps du règne de celui-ci !)
Ironie amère ,à destination du boursicoteur, fut-il bon père de famille.
Il n’y a pas de placement innocent.L’idée même d’un placement sent le soufre.
Il se trouve sans préjuger de ce qu’il adviendra ,qu’une spéculation légale a pu contribuer au renversement d’ un régime policier.Une sorte d’inversion de l’adage « qui veut faire l’ange fait la bête ».Il y aura bien sur le blog un spécialiste de la révolution française qui fera le parallèle…
L’émission sur arte 10h45 ce jour dans « la ronde de nuit » de Rembrand, secrets d’un tableau nous offre la vérité.
idle
J’espère que l’émission sera rediffusée sur Arte+7 pour la connaître.
Sur la Tunisie, bien des craintes
Les choses n’en sont qu’à leur début, Après celui des parasites (les corrompus), le travail des vautours va pouvoir commencer. On peut souhaiter que ne se présente pas un ayatollah.
Sur la « spéculation », si j’ai bien compris
Dès qu’un qu’un « bon père de famille » économise, même « petitement », il spécule.
ll n’y aurait donc aucun moyen légitime de protéger les fruits d’une vie de travail.
De plus, travailler beaucoup et consommer peu sont des comportements très incivils.
»Dès qu’un qu’un « bon père de famille » économise, même « petitement », il spécule ».
Mettre une petite part pour la soif de côté, n’est pas spéculer, la spéculation, c’est d’obtenir un rendement ou un accroissement rapide, de votre épargne supérieur au taux du livret d’épargne garanti par l’état.
»ll n’y aurait donc aucun moyen légitime de protéger les fruits d’une vie de travail. »
Je n’en vois qu’un, la cotisation pour la mutualisation des risques (sans bénéfice final), procédé de redistribution prime=risque sur une annèe. Il suffit d’adapter le ratio prime risque annuellement, la formule est pérenne. Idem pour la retraite par répartition.
Travailler beaucoup et peu consommer dans une économie de consommation est incivil, se faire berner par des rendements indus, est hautement civil et fortement recommandé par le capital.
Ce n’est pas travailler beaucoup l’incivilité, mais de gagner beaucoup d’argent et de le garder pour soi.
@ François78 dit : 17 janvier 2011 à 13:10
Ce que vous dites est l’inverse de ce qu’on enseignait ici en France, il y a 70 ans.
C’est probablement ce qu’on enseigne encore en Chine qui fait une démonstration de la puissance d’un tel précepte. Pour parvenir à un tel résultat, et bien que ce soit un régime issu d’un mouvement communiste, les dirigeants plus pragmatiques qu’idéalistes, ont appliqué des méthodes capitalistes, pour stimuler l’activité et la responsabilité des individus.
Plus on place les gens dans un système qui leur permet de ne pas prendre en compte, individuellement, leur futur, plus ils se laissent aller à consommer, à jouir du temps présent sans se soucier de leur lendemain ni de celui de leurs descendants, jusqu’au moment où ils découvrent qu’ils sont nus.
Après avoir mangé le capital qui faisait leur force antérieurement, ils sont pris de vertige devant le gouffre des dettes à combler, des efforts à fournir alors qu’on n’y a pas préparé la jeunesse, et qu’on a de fait encouragé les investisseurs à s’intéresser à des régions plus fertiles où travailler beaucoup et consommer peu est le comportement normal.
L’occident, est particulièrement l’Europe occidentale en est là, principalement en France. Sclérosée, incapable d’adapter ses règles de conduite aux évolutions du monde, agrippée à des acquis qui ne tiennent plus, elle attend que la dure réalité l’oblige à regarder les choses en face. Cela ne devrait pas tarder.
Alors, il se trouvera des gens éclairés pour lancer des pétitions afin que les bons pères de famille soient les premiers pénalisés au lieu de les montrer en exemple.
Excellent!
Les capitalistes exploitent le travail à un tel degré, de la Chine au Chili,
au point de ne plus savoir sur quoi spéculer,
jusqu’à provoquer des crises alimentaires,
et c’est au consomateur moyen que JduCAC 40 demande de limiter ses dépenses…
Structurellement, l’économie tunisienne était dans l’impasse :
http://www.maghrebemergent.info/economie/73-tunisie/1772-limpasse-du-modele-tunisien.html
A propos de la Tunisie, peut être réfléchir en terme de contexte, configuration ou condition: c’est la situation de crise qui constitue le contexte d’émergence ou d’apparition d’un processus depuis longtemps enclenché. les pièces du puzzle se sont finalement toutes emboitées pour amener le processus à terme: le renversement du pouvoir. Ce n’est donc pas reproductible, dans les mêmes termes, mes certaines tendances sont là un peu partout, avec des pièces du puzzle assez identiques…
Il faut mettre les banques sous tutelle:
http://www.rue89.com/entretien/2011/01/17/susan-george-dattac-il-faut-mettre-les-banques-sous-tutelle-185859
LIVE LIVE LIVE CONFERENCE DE PRESSE EN DIRECT
The press conference with Julian Assange on Julius Baer whistleblower Rudolph Elmer who plans on releasing information on « over 2,000 » high net worth tax evading individuals, which we discussed this weekend, has started. It can be watched below.
Julian Assange Press Conference With Julius Baer Whistleblower Rudolf Elmer Begins
Merci Dissy !
http://www.tsr.ch/video/info/journal-12h45/2901318-ge-lundi-matin-quelques-tunisiens-de-suisse-ont-tente-de-bloquer-un-client-qui-selon-eux-serait-venu-vider-les-comptes-de-la-famille-ben-ali.html#id=2901318
Eh oui…
Une chose assez intrigante : on s’émeut de ce qu’il se passe en Tunisie, par contre on s »indigne de ce qu’il se passe dans les banlieues quand la jeunesse issue de l’immigration se révolte. Bien que les systèmes politiques diffères, l’exclusion et la précarité sont pourtant les mêmes.
A moins que…
Les Tunisiens sont en avance même pour le BANK RUN : comme la Zeitouna bank appartient au gendre de Ben Ali, ils sont bien décidés à récupérer leurs économies et tout de suite !
(source: tweet suivant: @e_n_j_y Je suis passée à La Marsa tout à l’heure, la circulation était dense, les files d’attente devant les Banques impressionnantes #tunisie).
Leur cas est aussi un test pour voir jusqu’où ira la « justice internationale » (moribonde autant que le programme du CNR), car comment espérer que l’Arabie Saoudite, Dubai, le Qatar et le Canada
livreront les membres de la famille régnante ?
http://blogs.ft.com/beyond-brics/2011/01/17/tunisia-economic-implications/
Le FT sur les implications économiques.
Encore un peu et il va falloir qu’ils inventent aussi la réponse à apporter aux agences de notation.
On a bien un problème de compatibilité entre ultra-libéralisme et démocratie (comme le montre la vidéo dont le lien est donné par Dissy ci-dessus) et par conséquent une troisième voie à inventer.
Contagion dans les pays Arabes en cours:
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110117.OBS6335/les-pays-arabes-redoutent-une-contagion-de-la-revolte-tunisienne.html
c’est une vraie contagion…le nombre d’immolations est impressionnant…la panique est générale parmi les régimes arabes…je crois que si un deuxième pays connaît le même mouvement dans les prochaines semaines, tous les régimes vont s’écrouler d’une manière ou d’une autre…
La BCE a acheté pour plus de 2,3 milliards d’euros d’obligations publiques
lundi 17 janvier 2011, 16:03 belga
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé lundi avoir acheté la semaine dernière pour 2,313 milliards d’obligations publiques de pays de la zone euro, un chiffre en forte hausse par rapport aux semaines précédentes. Lundi dernier, la BCE avait annoncé avoir acheté pour 113 millions d’obligations la semaine précédente. Cette accélération de son intervention, pour soulager les pays confrontés à la défiance des investisseurs, et plus particulièrement le Portugal, n’est pas une surprise : plusieurs opérateurs de marché avaient indiqué la semaine dernière que la BCE était intervenue plus massivement sur le marché obligataire.
Cette révolution tunisienne m’a rappelé qu’Emmanuel Todd, en collaboration avec Youssef Courbage, avait publié il y a quatre ans de cela qui s’appelait le rendez-vous des civilisations et qui à travers le prisme démographique (indice synthétique de fécondité, taux d’alphabétisation des femmes) essayait de dessiner le futur politique des pays arabo-musulmans : l’exemple de la Tunisie était frappant puisque ce pays en trente ans avait réussi sa transition démographique et était tombé à un indice de fécondité de 2. L’Iran a connu depuis la révolution islamique le même sort. La France historiquement a été le premier pays où la transition démographique a commencé avec dès le milieu du XVIIIe siècle une baisse sensible de la fécondité dans le bassin parisien qui allait devenir l’élément moteur de la révolution française. Cette baisse de la fécondité était explicable par la baisse du sentiment religieux. C’est ce qui se passe en Tunisie…bien évidemment le désarroi économique et social a été l’élément déclencheur d’une telle révolution mais elle était inéluctable. D’autres pays connaîtront le même sort dans les mois et années qui suivent d’autres pays suivront cette voie.
Il n’empêche que vous disiez l’année dernière qu’on était en 1788…dorénavant, les Tunisiens sont passé en l’an 1789…
Flambée des prix alimentaires : mêmes causes, mêmes effets
http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/140111/flamblee-des-prix-alimentaires-memes-causes-mem
La médaille du bon père de famille s’est transformée en breloque d’infamie
http://www.youtube.com/watch?v=xEA9X6j7b_U&feature=player_embedded#
Excellent!…Un visionnaire ce DSK…Visionnaire je vous l’affirme …Merci Argeles 39…Je fais passée la vidéo en boucle dans mon entourage…DSK carbonisé…(°!°)…
DSK, rigolade, il fait son (sale) job, point. Par contre ya les zélés, le clan des « Tunes », des amis de la « Tunifrance », Delanoé, Bartolone, Seguin, Fredéric Mitterrand, Lellouche… Le Point.fr 2003…
Marie Audran Le Point.fr, 2003.
C’est beau le tourisme…
Le capital est l’une des modalité de lutte contre le néant, à côté de l’écriture, de l’art, et de la progéniture. Tout remonte à la surface du capital, tout se convertit en argent, ou alors comme le dit Mallarmé, tout doit finir dans un Livre. Cette obsession de construire quelque chose de durable, c’est la racine de l’accumulation. Ce sont des questions vitales, ne pas perdre le temps, – « le temps retrouvé », transformé, solidifié, coagulé en capital, oeuvre d’art, mémoire, poésie, qui sait…. Lorsqu’on est hanté par la dimension de la perte, ça devient sérieux. Sans doute est-ce cela le symbolique, que pointe Lacan, d’où la jouissance féminine est plus ou moins exclue (et la drogue) … vivre sans but, tel serait le but, vivre comme un enfant, un âne… L’obsession de construire revient à fixer le début de « la vraie vie » dans un futur qui n’arrivera jamais. Le sort de la majorité des adultes. Toujours un coup d’avance sur le réel, incapables de vivre. La grande peur du futur qui saisit à la nuque
Lutter contre le néant est une aliénation parmi d’autres.
Pourquoi ne pas tenter de ne satisfaire que les besoins naturels et nécessaires ?
Manger quand on a faim, boire quand on a soif.
Et s’en contenter, dans tous les sens du terme.
Dans tous les sens du terme, vous venez de faire un con tenté; m’en va de ce pas en toucher deux mots à mon Philosodendron… en lui portant à boire.
Bonsoir,
En ce qui concerne les évènements tunisiens, ils étaient prévisibles et prévus d’ailleurs depuis 2008. Voir ici :
http://anneemaghreb.revues.org/923
Certains chercheurs tiraient 5 leçons des évènements intervenus dans le bassin minier de Gafsa en 2008 :
– une révolte basée sur le syndicat officiel (UGTT), dont les structures locales de base sont loin de collaborer autant avec le régime que celles de la direction générale
– une opposition « traditionnelle » (intellectuels et ONG) coupée de la population et dépassée par la révolte née par d’autres canaux
– une révolte née des couches les plus populaires, de la « base » de la société, certes inorganisée mais très déterminée et surtout impossible à bloquer pour un pouvoir habitué à lutter contre des structures militantes classiques
– une révolte largement soutenue par la diaspora tunisienne, en Europe et en France
– des structures sécuritaires engluées dans des habitudes de répression (mélange d’achats et d’incarcération des meneurs) obsolètes face à la structure d’une révolte massive de la base.
Je cite un extrait de l’article :
» à trop nous focaliser sur les révolutions de Palais, les intrigues au sein de la famille (Ben Ali, Trablesi, Chiboub…), les querelles incessantes entre les leaders de l’opposition, l’attitude des soutiens occidentaux de la Tunisie officielle (USA, France, Italie, etc.), n’a-t-on pas trop rapidement écarté l’hypothèse d’un changement politique « par le bas » dans les prochaines années en Tunisie ? »
et sa conclusion :
« In fine, ce que révèle la révolte du bassin minier, c’est l’emballement de la machine sécuritaire du régime et son incapacité à faire face à un mouvement social d’extraction populaire. En effet, depuis un certain nombre d’années, s’était installée en Tunisie une sorte de « routine sécuritaire » qui consistait à réprimer les oppositions « classiques », les défenseurs des droits de l’Homme et, ponctuellement, les manifestations de rues organisées par les syndicats étudiants et salariés. De ce point de vue, les rapports des ONG et les communiqués publiés par les associations indépendantes tendaient à refléter une certaine accoutumance à la répression, non que celle-ci soit considérée comme légitime ou normale, mais parce qu’elle devenait banale dans ses formes et ses méthodes. Or, confronté à une « révolte par le bas », animée non par des « professionnels de la contestation » mais par des citoyens ordinaires, les réflexes sécuritaires du régime ont été mis à l’épreuve, contribuant à se dévoiler au grand jour et, par effet de feed back, à accorder au mouvement social une victoire symbolique. N’est-ce pas là le signe d’un ébranlement du Pacte de sécurité23, ce contrat social implicite entre l’État et le peuple, que certains auteurs ont longtemps considéré comme le principal moteur du régime de Ben Ali ? »
Intéressant de voir que comme en économie, il suffit de chercher (brièvement) dans les travaux des spécialistes pour trouver des prévisions très proches de la réalité.
Pourquoi ne sont-ce pas ces gens-là qui sont invités à la télé au lieu de ceux qui n’ont rien vu venir ?
Cordialement,
CM
En Tunisie comme ailleurs il ne faut pas confondre révolte et révolution.
Sans préjuger du développement à venir, il suffira de voir ce que feront les pays influents pour savoir si la situation est révolutionnaire ou pas.
Tant qu’ils n’interviennent pas c’est que la direction démocratique indiquée est suivie.
Si le mouvement populaire veut se débarrasser de tous les dirigeants qui veulent le museler, et même de ceux qui prétendent le contraire, les interventions se feront au nom de la démocratie et pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos.
La seule possibilité de déboucher sur une « révolution » est que le mécontentement et la révolte gagnent d’autres pays, en Afrique ou ailleurs.
Beaucoup de révoltés pourraient se contenter de la victoire qui consiste à avoir chassé un dictateur, qui, certainement, commençait à beaucoup déplaire, et pas seulement en Tunisie.
Les forces qui agissent dans la mondialisation vont leur conseiller vigoureusement de se contenter de ce succès.
Quant je dis que les gouvernants disent n’importe quoi n’importe comment, et aussi bien le contraire le lendemain, les médias françaises, au moins Canal +, mais c’est un média qui compte, ont mis en avant la vitesse et l’indécence avec lesquelles les actuels propriétaires de l’état français ont retourné leur veste à propos de la Tunisie et de la capacité de la France d’y rétablir l’ordre.
« Tant qu’ils n’interviennent pas c’est que la direction démocratique indiquée est suivie. »
Tout à fait, Marlowe. D’ailleurs, mis à part le Ben Ali et sa rapace de femme, les plus présentables restent aux postes de commande. Ils y ont ajouté quelques membres de la fausse opposition (la vraie est en prison ou en exil) à des postes mineurs. Un ravalement de façade, quoi.
Si d’aventure, cela se transforme en vraie révolution démocratique, nul doute que les pays influents dits démocratiques interviendront pour sauver « la démocratie ». Et peut-être pas qu’en fournissant du savoir-faire policier.
On ne peut qu’être cynique devant tant de rouerie.
à Moi,
Non, pas cynique, réaliste, malheureusement.
@ Marlowe
La révolution tunisienne ne pourrait être pérennisé que s’il y a contagion du mécontentement… les trois pays qui me semblent les plus bouillonnants sont l’Algérie, l’Égypte et la Jordanie. En Égypte, la seule alternative réside dans les frères musulmans, et vu la position stratégique de l’Égypte au proche-orient, quelles seraient les réactions internationales ? Moubarak est vieillissant et malade et la lutte pour sa succession a déjà commencé. Son fils serait le parfait candidat des ultra-libéraux et un gage pour l’institution militaire. Baradeï, l’ancien chef de l’AIEA pourrait être une alternative crédible. Je ne vois pas le roi de Jordanie se faire renverser mais il pourrait lâcher un peu de lest d’un point de vue des droits politiques, ce qui pourrait suffire. L’Algérie est en situation d’extrême tension. La police est en état d’alerte, le régime fait importer plusieurs centaines de tonnes de blé en urgence, des chômeurs s’immolent par désespoir et au sommet deux clans s’opposent…mais il est impossible de dessiner une alternative crédible à Bouteflika, sauf peut-être une partie des officiers de l’armée qui n’en peuvent plus de la dérive du pouvoir et qui n’acceptent que très mal la corruption du régime qui pourraient permettre une transition démocratique pacifique…
@l’albatros: « La révolution tunisienne ne pourrait être pérennisé que s’il y a contagion du mécontentement… »
Pérennisée alors qu’elle n’a pas encore eu lieu? Il y a une possibilité que ça arrive mais on en est encore loin, ne serait-ce qu’en Tunisie. D’ailleurs, le peuple tunisien n’est pas dupe. Un des chefs de l’opposition (la vraie, pas celle à la solde des gens au pouvoir) a parlé de mascarade. On en est là pour le moment. Si le pouvoir arrive à temporiser quelques mois comme il en a l’intention, il aura gagné et ils se débrouilleront pour que les prochaines élections soient du même tonneau que les précédentes. Ils s’arrangeront pour mettre un gars qui fasse l’unanimité parmi les rapaces et assez présentable pour gruger les opinions publiques occidentales (ce qui n’est pas bien difficile, ils joueront sur la corde sensible du féminisme, la peur du Taliban ou un truc dans le genre), ils réuniront une grosse manif avec les bénéficiaires du statu quo et le tour sera joué. Il faut juste qu’ils réussissent à maîtriser les exclus du système sans trop faire couler le sang. Pour ça: beaucoup de promesses et temporisation, ça marche à tous les coups.
Par contre, si le mouvement fait tache d’huile en Algérie et/ou en Egypte, ça pourrait rendre les choses bien plus difficiles pour eux.
@ Moi
J’ai un souci…
1) Troisième phrase :
2) Huitième et neuvième phrases :
Faudra vous mettre d’accord entre Moi et Moi, avant d’espérer un accord entre Moi et moi.
@vigneron: je vois pas la contradiction. Le peuple n’est pas dupe maintenant, c’est un fait, puisqu’il n’est pas satisfait et réclame encore la dissolution du parti de Ben Ali. Ce qui ne veut pas dire qu’il restera dans cet état. Si on lui fait des promesses de manière adroite et qu’ils temporisent en lâchant un peu de lest, ben le peuple y croira. Parce qu’être dans la rue à se ramasser des balles, ça fatigue et ça donne envie de croire aux promesses. Sans oublier tous ceux qui ont quelques biens et que le désordre inquiète. La seule chance, minime, c’est que le mouvement s’étende aux pays limitrophes. Mais c’est vraiment minime vu que ce mouvement-ci a réussit uniquement parce que l’armée a lâché Ben Ali. Jusqu’à maintenant ça ressemble donc plutôt à une révolution de palais (avec bénédiction US y comprise).
Enfin bon, je peux avoir tort, c’est juste un avis (mais dans lequel il n’y a aucune contradiction).
@ Moi
J’avais bien saisi que vous n’aviez pas osé ajouter » maintenant « , sous-entendu » pour le moment » à votre première phrase, » D’ailleurs le peuple tunisien n’est pas dupe, » maintenant « , « pour le moment « .
Votre réponse ne fait que confirmer mes doutes quant à votre scepticisme « fondateur », ou plutôt devrais-je dire votre certitude, votre foi absolue dans la naïveté, l’aveuglement congénital des peuples. Difficile de prétendre défendre la démocratie et encore moins la révolution sur de telles bases. Votre masque de « réalisme sceptique » mâtiné de cynisme désenchanteur ne saurait occulter la réalité de votre prédicat pseudo-platonicien, de l’attribut essentiel que vous affectez gracieusement au peuple en tant que substance politique : le peuple est une masse informe, indéfinie et insensée, juste bon à être manipulé par quelque coterie ou caste oligarchique nationale ou impérialiste de plus ou moins bon aloi. La preuve ? Tout simple : elle ne pense jamais ou n’agit jamais comme Moi le voudrait, la Populasse, elle ne comprend rien, elle ne voit pas son intérêt, jamais, ou juste quand Moi a décidé qu’il en était ainsi ou condescend à l’admettre à demi-mot, soit « pour le moment« …
Pas seulement Cassandre semi-bienveillant ou tacticien borgne de cul-de-sac, mais briseur de rêves, briseur de grèves.
@vigneron: « votre foi absolue dans la naïveté, l’aveuglement congénital des peuples »
Du tout, il ne s’agit pas de naïveté mais de faiblesse. Relisez-moi: « Parce qu’être dans la rue à se ramasser des balles, ça fatigue et ça donne envie de croire aux promesses. »
Il y a croire par naïveté (c’est plutôt vous ça) et croire parce que c’est plus facile. Traditionnellement, le peuple ne se soulève que par désespoir, face aux abus, sous la colère, lorsqu’il est à bout. Il n’a aucune persévérance dans la résistance au pouvoir parce que le peuple ne cherche pas le pouvoir, il veut juste qu’on lui foute la paix et vivre tranquille. Et donc, il suffit de ne pas exagérer avec lui et il se calme, il refait confiance. Pas parce qu’il est naïf, juste parce qu’il est passif et qu’il n’est pas motivé par le pouvoir.
« le peuple est une masse informe, indéfinie et insensée, juste bon à être manipulé par quelque coterie ou caste oligarchique nationale ou impérialiste de plus ou moins bon aloi. »
Non, il n’est pas « juste bon à être manipulé », mais il est très souvent manipulé, de par sa nature.
« Pas seulement Cassandre semi-bienveillant ou tacticien borgne de cul-de-sac, mais briseur de rêves, briseur de grèves. »
Excellent. Extrêmiste va-t-en-guerre pour certains (la droite moraliste et naïve à la Jducac), briseur de grèves pour d’autres (la gauche bien-pensante et naïve à la vigneron). Cette association entre le libéral de droite et le libéral de gauche ne m’étonne pas du tout.
à Moi,
« libéral de droite », libéral de gauche » : seule l’étiquette change.
@ Marlowe
♪ ♪
♪ ♪
Voilà voilà… Ouais, c’est les soldes ! Valsez les étiquettes !
Et vous étonnez pas d’entendre la même rengaine venant du camp d’en face, genre :
« ♪ ♪ anti-libéral de droite », anti-libéral de gauche : seule l’étiquette change. ♪ ♪ » !
Genre t’vois !
J’me marre… ♪ ♪
Eh Jorion ! T’es anti-libéral ou t’es pas anti-libéral ?!!? Uh ? Posez la main droite sur « La Société du spectacle» et dites «je le jure» !
@ Moi
Merci, je suis bien aise de vos louables efforts de reformulation pour reconfirmation de votre évident vide d’essence, mais non d’aisance. Je n’en attendais pas moins de votre acharnement auto-Ego-thérapeutique. Mais je ne doutais pas moins non plus de vos capacités paraphraseuses ou paraphrastiques que de l’immuabilité de votre vanité. Le tout fait si bon ménage. Ménage de bon père de famille, of course.
à vigneron,
Je comprends bien votre haine de Debord et de ceux qui lui reconnaissent un grand intérêt.
S’il n’avait pas existé, ou si personne ne se souvenait de lui, vous auriez l’air beaucoup plus subtil.
Que voulez que j’y fasse ?
Permettez moi de faire remarquer qu’en ce qui concerne la perspicacité, le « détective situ » vous a doublé.
@vigneron: Ce que vous voudrez, vigneron. Je vais pas insister, vous allez nous refaire une troisième fois le coup des adieux, peut-être pour de bon, et ce serait dommage de se passer de vos bouffoneries (stylistiques, bien sûr). 🙂
@ Marlowe
Debord ? Haïr ?! Mais vous divaguez mon ami, vous situationnez de travers pour le coup. Pour le haïr encore faudrait-il auparavant qu’il me dérange le moins du monde, ce second couteau de l’intellectualisme débridée mais poussif. Ce concepteur de seconde main; Ce pouète de seconde zone. Second De Bord. Le Bord de l’imbitable fulmigène.
Si j’étais lui, ou Voyer, ou ailleurs, je serais plus crû, mais disons que même pour ce qui pourrait être de l’indifférence à noyer ou du temps à perdre, j’ai des violons de meilleure facture et aux âmes plus nettes en guise d’urinoir.
Interview d’un économiste tunisien enseignant à HEC Paris (et peut-être futur ministre de l’économie là-bas), en anglais, dans un média arabe, pour ceux que ca intéresse:
http://www.alarabiya.net/articles/2011/01/17/133890.html
Un prof d’HEC comme ministre des finances ! ça craint….
Mais alors…cet or ce 1,5T il est où?
Au hasard, notre bon père de famille suffisamment habile dans le maniement du mulot trouvera éventuellement son bonheur en lisant ceci qui est tout à fait anodin (du point de vue des carpes cela peut se discuter) :
http://www.pratique.fr/materiel-peche-carpe.html
De la même façon il trouvera ces conseils avisés pour placer ses revenus en excès fruit de son labeur (ce n’est pas un héritier, il travaille dur le bonhomme) :
http://www.pratique.fr/comment-investir-matieres-premieres.html
et sans en avoir conscience il contribuera peut-être ainsi à affamer des populations et éventuellement à leur donner la force de se libérer. De même le papillon battant vigoureusement ses petites ailes produit un imperceptible déplacement d’air qui peut-être provoquera quelque temps plus tard un ouragan à l’autre bout du monde.
C’est beau l’innocence…
« C’est beau l’innocence… »
… oui, m’enfin, surtout les mains pleines.
Tout de même ! 1,6 milliard d’euros , cette révolte ! Quel gaspillage !!
Voilà ce qui circule sur les écrans … Enfer et damnation ! …Nous attendons avec impatience le chiffrage des deux décennies benalistes …
C’est une très bonne question. Mon premier réflexe est de répondre « non » sans être très sûr de ma réponse, et avec des caveat.
Une banque centrale dispose de la contrainte du monopole sur son territoire seulement : les Americains sont obligés par la loi d’utiliser le dollar, et lorsque la Fed donne des grands coups de gouvernail, leurs décisions économiques sont ébranlées. Ce n’est pas le cas des Tunisiens. La Federal Reserve ne peut pas prélever un seigneuriage en Tunisie. Si les Tunisiens détiennent des dollars c’est par choix volontaire, parce qu’ils estiment – à tort ou à raison – que c’est une meilleure monnaie que la leur. Dans ce cas, les bénéfices que la Fed en retire constitue un profit, comme pour n’importe quelle entreprise dont le produit est vendu sur le marché. Sous cet angle, donc, la Fed ne cause aucun tort aux Tunisiens. S’il y a un problème économique en Tunisie, il faut en chercher la cause sur place. La balle est dans le camp tunisien.
D’un autre côté, les Etats-Unis sont suffisamment gros pour influencer les prix de toute la planète. C’est l’idée de votre article : la politique monétaire américaine incite les investisseurs à se réfugier dans les matières premières. Cette hausse spectaculaire des prix pénalise les consommateurs. Les actions de la Fed auraient ainsi des conséquences même à l’extérieur des Etats-Unis, dans des pays où elle n’a pas la contrainte du cours légal. La Fed est donc partiellement responsable des problèmes de la Tunisie (entre autres). La balle est dans le camp américain.
C’est vrai. Mais il y a un facteur qui aggrave les effets de la politique américaine dans le monde : c’est le fait que tous les autres territoires ont une loi de cours légal. Pour comprendre en quoi c’est un facteur aggravant, il suffit d’imaginer la situation inverse, sans cours légal, si les non américains pouvaient choisir la monnaie qu’ils utilisent, en fonction de leurs préférences, de ce que font leurs partenaires économiques. Ce n’est pas le cas aujourd’hui : c’est leur gouvernement qui choisit pour eux. Dans une telle situation, les gens pourraient se débarrasser rapidement de leurs dollars s’ils n’ont plus confiance dans les autorités américaines. Le dollar s’effondrerait aux premiers signes d’ « assouplissement quantitatif » tandis qu’aujourd’hui ce n’est pas le cas. Ce sont des banques centrales qui prennent la décision, et elles sont lentes à réagir, sans compter qu’elles ont leur propre programme d’assouplissement quantitatif…
Autrement dit, le cours légal qui existe partout dans le monde oblige les gens à détenir une quantité de dollars différente de celle qu’ils voudraient détenir. De manière générale, le cours légal consiste précisément à obliger les gens à accepter une monnaie à un prix différent de ce qu’ils voudraient. Dans ces conditions, ils cherchent naturellement à revenir vers une situation qui aurait leur préférence. Trop de dollars, alors qu’ils pensent que cette monnaie est risquée ? Je me couvre ! J’achète des matières premières ! Alors que le réflexe d’un acteur libre sur le marché serait de vendre ses dollars, dans un régime de cours légal on n’a pas d’autre recours que ce mécanisme de couverture. La demande internationale de dollars n’est pas décidée par les individus, mais par la BCE, la BOJ, BOE, la PBOC.
Autrement dit, la balle est aussi dans notre camp…
Un noeud gordien qui se dénoue comment ?…
Si c’est pas malheureux quand même, ils venaient de lancer un projet merveilleux à Tunis au mois d’Octobre dernier ! Avec des beaux emplois, 100 000 beaux résidents et des piscines et des bureaux et un hub financier offshore, leader pour toute l’Afrique, en bord de mer et pas loin du déjà existant premier hub aérien d’Afrique, avec des investisseurs aussi fiables que la valeur des stocks résiduels d’or noir. Un vrai paradis méditerranéen quoi ! Me dites pas qu’on va empêcher ça tout de même…
http://www.cfac.com.tn/actualites/lancement-du-premier-centre-financier-offshore-d-afrique
http://maghrebinfo.actu-monde.com/archives/article7016.html
Yo, de retour ?
vos vacances étaient cool ?
vous n’étiez tout de même pas en … …
… convalescence » ? Si si, mais pas de thune ici.
Soyez rassuré le 1,5T d’or n’est probablement perdu pour tout le monde et d’ailleurs, qui dit que tous ces merveilleux projets ne verront pas le jour.
[…] sur le site du Monde pour froncer les sourcils et du blog de Paul Jorion pour lire les nouvelles analyses. Deux petites lectures de messages sur Linked in et Viadeo, histoire de rire (jaune) en lisant […]
Soyez…Soie ï ons…La route de soyons soi.
Quand je vois la rapidité avec laquelle le régime Tunisien s’est effondré, je ne me peux m’empêcher de me poser les questions suivantes :
Quelle était la proportion de capitaux étrangers investis en Tunisie avant les premières émeutes ?
Ces capitaux se sont ils brusquement retirés durant l’intensification des mouvements de protestation ?
On peut aussi se poser la question : et après la révolte, quoi?
La répression du régime Ben Ali était si forte que, de facto, en Tunisie (je devrais dire en exil) les partis d’opposition sont peu structurés et peu organisés. A mon sens c’est une carence qui risque de coûter cher au peuple Tunisien. Pour faire tourner « la machine état » il faut des compétences et de la technicité, ce sera un frein pour l’épuration et les Tunisiens devront sans doute composer avec une partie de l’ancienne équipe (la moins compromise et la moins corrompue, mais néanmoins acquise à l’oligarchie). Je pense que c’est un obstacle pour aboutir à une véritable révolution.
En France on peut observer des gens qui sont sur des positions du type « élections pièges à cons », des gens qui fustigent la révolution citoyenne par les urnes et qui en appellent à une révolution par la rue. Moi je n’ai rien contre la révolution par la rue, mais j’ai la conviction qu’ensuite il faut avoir une solution de rechange pour vraiment passer de la révolte à la révolution. Cette solution de rechange, lorsqu’on a la chance d’être dans un pays relativement démocratique, autant la préparer à l’avance, avant les élections, c’est sans doute plus efficace (ce qui n’exclu pas à postériori la rue, pour pérenniser un résultat démocratique).
Très juste sur la lacheté d’un point de vue électoral en France, mais je suppose que l’intérêt croissant d’internet et de l’implcation des jeunes va changer la donne.
Les politiques (j’entends ici ceux qui sont ou pensent être prépondérants) ont raté leur rendez-vous, accrochés à une télé type « Love Story Tale ». Je suis persuadé que cela va leur coûter très cher et qu’ils seront submergés par des réseaux citoyens qui vont se développer de plus en plus et les submerger.
Au moins j’espère que ça aura la vertu de virer la langue de bois…
Joli schéma de la main-mise familiale sur la Tunisie:
http://yfrog.com/h7tkb4j
Pff, un petit dictateur à deux balles ça !
Chez nous, c’est pas pareil, il s’agit d’un réseau de relations permettant de servir au mieux les intérêts de la France : http://sarkostique.over-blog.com/article-4236818.html
Demain, un autre ami de la démocratie : http://fonzibrain.files.wordpress.com/2010/01/2401071702_7b52ed7e21.jpg
Après MAM, les agences de notations apportent elles aussi un précieux soutien au peuple de Tunisie :
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/reuters_00314913-s-amp-p-place-la-tunisie-sous-surveillance-et-abaisse-sa-note-a-bbb-.htm
les agences de notation préfèrent donc la corruption et ……