LES MAÎTRES DU MONDE : À propos de « The network of global corporate control », par S. Vitali, J. B. Glattfelder, S. Battiston

Hier, à 17h00, Christian nous a signalé un article publié au mois de juillet, en faisant la remarque : « ça peut intéresser quelqu’un peut être. »

L’article, c’est The network of global corporate control, par S. Vitali, J. B. Glattfelder, S. Battiston.

Bénédicte était à la modération et je n’ai pas vu l’article immédiatement. Une fois lu, j’ai écrit ceci : « Oui, ça m’intéresse moi en particulier. L’article montre que le monde appartient à 147 compagnies aux intérêts entremêlés. Oubliez vos discussions sur la démocratie. Ça se passe sous nos yeux, sans le moindre complot. L’article le prouve mathématiquement : la science sert donc à quelque chose. »

La discussion a démarré sur les chapeaux de roue au cours de la nuit et Timiota a entrepris de traduire l’article, il ne manque apparemment qu’un bout.

Vu l’importance de la chose, j’ai pris une décision inédite : faire de toute la discussion jusqu’ici un seul billet à partir duquel la suite de la discussion pourra reprendre.

[For those of you readers more comfortable with English, a parallel discussion is taking place here: MASTERS OF THE UNIVERSE: About « The network of global corporate control », by S. Vitali, J. B. Glattfelder, S. Battiston]

Lisez ce qui suit : ça change tout !

Christian

Bonjour,
ça peut intéresser quelqu’un peut être.
http://arxiv.org/PS_cache/arxiv/pdf/1107/1107.5728v1.pdf

  • Oui, ça m’intéresse moi en particulier. L’article montre que le monde appartient à 147 compagnies aux intérêts entremêlés. Oubliez vos discussions sur la démocratie. Ça se passe sous nos yeux, sans le moindre complot. L’article le prouve mathématiquement : la science sert donc à quelque chose.

    À faire circuler.

    • renou

      Paul, vous m’épatez. Décrypter ce document en 59 minutes… Chapeau!…

    • anita

      Un dollar une voix
      (comme a la Banque Mondiale)

    • Marlowe

      Les 147 compagnies sont en fait des familles réunies par la notion d’intérêt commun.

    • renou

      Paul, « Ça se passe sous nos yeux… »
      Il faut quand même de bons yeux…

    • Tim K

      Le capitalisme est à l’agonie! Mais… des jeunes diplômés du monde entier lui préparent déjà sa transplantation cardiaque!
      On pourrait croire qu’il aura un visage plus humain après l’opération… Voici un site belge francophone illustrant mon propos: http://www.rmes.be/?cat=55

      J’espère juste qu’il n’y aura pas trop d’imprévus sur la table d’opération…

    • Charles A.

      Oui, à faire circuler.
      Paul avait bien repéré l’essentiel: 147 transnationales,
      aux intérêts effectivement entremêlés,
      contrôlent la production de plus de 43000.
      Comme souligné par Paul,
      assez de balivernes sur la démocratie en régime capitaliste.
      Elle reste totalement à conquérir,
      sous les formes qui tiennent compte de toutes les expériences,
      avec leurs points forts et faibles
      (coopérativisme, socialisme, communalisme, fédéralisme, etc)
      La démocratie réelle, c’est cela le dépassement de l’agonie du capitalisme,
      en passant de l’indigation à la révolte, vers les révolutions.

      Autre point: ai lu vite fait et pas trouvé
      à quel appareil d’Etat elles sont le plus lié.
      Suis intéressé par les avis éventuels de mes petits camarades ici…
      C’est important pour informer le débat sur domination de l’Empire (Négri)
      ou conflits inter-impérialistes.

      Enfin, vite fait, je relève que sur les 50 du top,
      la majorité sont des transnationales du secteur financier, avec quelques françaises.
      Vous laisse la surprise, en page 33…

    • simplesanstete

      De la conspiration organique, respirer ensemble, au complot il n’y a qu’une volonté organisationnelle qui manque, pour franchir le pas.

    • karluss

      @ Renou : surtout avec la grippe… ;-)

    • Sakhaline

      Surtout ne pas oublier qu’outre les entreprises qu’elles possèdent, ces transnationales contrôlent également la plupart des états, par amis interposés. Des amis qui ne sauraient rien leur refuser.

  • stef

    Bonsoir,
    Si une âme sensible pouvait traduire (j’ai essaye, mais j’ai pas tout compris!), ou faire un résume….
    Milles merci!

    • timiota

      Le réseau du controle global des grandes sociétés (« corporate »)
      Stefania Vitali, James B. Glattfelder, and Stefano Battiston
      arXiv:1107.5728v1 [q-fin.GN] 28 Jul 2011

      Chair of Systems Design, ETH Zurich, Kreuzplatz 5, 8032 Zurich, Switzerland,

      Résumé : la structure du réseau de contrôle des multinationales affecte la concurrence sur le marché global et la stabilité financière. Jusqu’ici, seuls des échantillons nationaux modiques ont été étudiés, et aucune méthodologie appropriée n’avait été développée pour valider globalement le niveau de contrôle. Nous présentons la première investigation de ‘architecture du réseau international de propriété, accompagné du calcul du niveau de contrôle détenu par chacun des acteurs globaux. Nous trouvons que les multinationales (« transnational corporations ») forment une structure de nœud-papillon géante, et qu’une grande part du contrôle est drainée vers un cœur tissé serré d’institutions financières. Ce cœur peut être vue comme une « super-entité économique » dont l’existence soulève de nouvelles et importantes questions tant pour les chercheurs que pour les organes d’élaboration des politiques (« policy makers »).

      Introduction

      Une intuition courante parmi les universitaires et dans les médias fait se représenter l’économie globale comme dominée par une poignée de multinationales (TNC = Trans National Corp.) puissantes. Toutefois, des chiffres explicites ne sont pas venus confirmer ni infirmer une telle intuition. Une enquête quantitative n’est en rien triviale car les firmes exercent un contrôle sur d’autres firmes via une toile de relation de détentions directe ou indirectes qui s’étend sur de multiples pays. De ce fait émerge le besoin d’une complexe analyse de réseau si l’on veut mettre à découvert la structure de controle et ses implications. Récemment, la littérature universiaire s’est penchée avec une attention croissante sur les réseaux économiques [2] que ce soit les réseaux de commerce [3], de produits [4], de crédit [5,6] de prix sur bourses [7] et de conseil d’administration/ de direction [8,9]. Cette littérature a aussi analysé les réseaux de détention d’actifs[ ] mais a négligé la structure de controle à l’échelle globale. Même la littérature sur la gouvernance d’entreprise globale n’a étudié que des petits groupes d’entrepreneuriat nationaux[12].
      Certes, il est intuitif que chaque grande entité multinationale a une pyramide de filiales sous elle et une palanquée d’actionnaire au dessus d’elle. Toutefois, la théorie économique n’offre pas de modèle qui prédise comment les TNCs se connectent globalement les unes aux autres. Trois hypotheses alternatives peuvent être formulées. Les TNCs peuvent rester isolées, agrégées en coalitions séparées, ou former une composante connectée géante, plausiblement avec une structure coeur-périphérie. Pour l’instant, cette question est demeurée vierge d’enquête, nonobstant ses importantes implications pour la chose politique. Notamment, des relations de détentions mutuelles entre firmes du même secteur peuvent, dans certains cas, mettre en danger la concurrence {{libre et non faussée Note du bloggeur}} sur les marchés [13,14]. Qui plus est, le tissage de liens parmi les institutions financières a été reconnu comme ayant des effets ambigus vis à vis de luer fragilité financière[15,16].
      La vérification du degré auquel ces implications se vérifient dans l’économie globalisée est per se un domaine de recherche inexploré, et est au-delà du but de cet article. Toutefois, un prérequis nécessaire à de telles enquêtes est de mettre à jour la structure du controle des multinationales ou des grandes sociétés à l’échelle mondiale. Ceci n’a jamais été accompli auparavant et est le but du présent travail.

    • timiota

      suite
      Méthodes:

      La détention {d’actif?} se réfère à une personne ou à une firme possédant une autre firme en tout ou partie. Notons W la matrice de détention, où la composante W_ij dans l’intervalle [0,1] est le pourcentage de détention du détenteur (ou actionnaire) i dans la firme j. Ceci correspond à un graphe directement pondéré {les matheux purs corrigeront merci} avec les firmes représentées comme nœuds/sommets et les liens de détention comme arcs/arêtes. Si, à son tour, la firme j détient W_jl parts de la firme l, alors la firme i possède une détention indirecte de la firme l (Fig 1A). Dans le cas le plus simple, cela revient trivialement au produit des parts de détention directe W_ij W_jl. Si nous considérons maintenant la valeur économique v des firmes (p ex les recettes d’exploitation en dollar USD), un montant W_ij v_j est associé à i dans le cas direct et un montant W_ij W_jl v_l dans le cas indirect. Ce calcul peut être étendu à un graphe générique avec des réserves {caveat} importantes à respecter toutefois [17, SI Appendix Secs3.1 3.2].
      Chaque actionnaire a droit a une fraction du surplus d’exploitation de la firme (dividende), et à une voix dans le processus de décision (p ex des droits de votes aux AG des actionnaires). Ainsi, plus grand est la part détenue W_ij dans une firme, plus grand est le degré de contrôle associé sur cette firme, qu’on note C_ij. Intuitivement, le contrôle correspond à des chances de voir son propre intérêt prévaloir dans la stratégie de business de la firme. Le contrôle C_ij est habituellement calculé à partir de la détention avec une simple règle de seuil. L’actionnaire majoritaire a le plein contrôle. Dans l’exemple de la figure 1 C D , ceci donne C_ij =1 v_j dans le cas direct et C_ij C_jl v_l= 0 dans le cas indirect. A titre de test de robustesse, nous avons testé des modules plus précautionneux où les minorités gardent un certain contrôle (voir SI Appendix Sec. 3.1). Par analogie avec la détention, l’extension à un graphe générique est la notion de « controle de réseau » :
      C_i \net = Somme sur j des C_ij v_j + somme sur j des C_ij c_j \net.
      Ceci additionne la valeur contrôlée par i à travers ses parts dans j avec la valeur contrôlée indirectement par le réseau de contrôle j. Ainsi, le contrôle de réseau représente la quantité totale de valeur économique sur laquelle i a une influence (p ex c_i\net =v_j + v_k dans la figure 1D).

      Du fait des liens indiercts, le drainage vers l’amont de plusieurs firme peut avoir pour résultat que certains actionnaires deviennent très puissants. Toutefois, et particulièrement dans les graphes avec multiples cycles, la formulation détaillée ci-dessus de c_i\net sur-estime sévèrement le contrôle assigné aux acteurs dans deux cas : les firmes qui font parties de cycles (ou les structures de participation croisée, échanges d’action), et les actionnaires qui sont en amont de ces structures là. Une illustration du problème sur un réseau simple à titre d’exemple, ainsi que les détails de la méthode, son indiqués enSI Appendix, Secs 3.2 3.4. Une solution partielle pour les petits réseaux est rapportée dans [18]. Des travaux précédents sur les grands réseaux de contrôle ont utilisée une méthode différente de construction du réseau et ont totalement négligé cet aspect [11, SI appendix Secs 2 and 3.5]. Dans cet article, sur la base de [11], nous développons une nouvelle méthodologie pour surmonter ce problème de surestimation du contrôle, qui peut être employée pour calculer la valeur du degré de contrôle au sein de large réseaux.

    • timiota

      Résultats
      Nous commençons par la listes des 43060 TNCs (trans nat corp) identifiées selon la définition de l’OCDE, prélevée à partir d’un échantillon d’environ 30 millions d’acteurs économiques contenus dans la base de donnée Orbis 2007 (voir SI Appendix Sec.2). Nous appliquons alors une recherche récursive (Fig. S1 et Appendix 1), qui, pour la première fois à notre humble connaissance; individualise le réseau de tous les chemins de détentions partant de et allant vers les TNCs (Fig. S2). Le réseau résultant contient 600508 nœuds et 1006987 arcs (liens) de détention (participation).
      Notez que ce jeu de données diffère fondamentalement de ceux analysés dans [11] (qui n’a considéré que les compagnies listées dans des pays séparés et leur actionnaires directs). ICi, nous sommes intéressés par le réseau de participation/détention vraiment global, et plusieurs TNCs ne son pas des compagnies répertoriées (voir aussi SI Appendix Sec.2)

      Topologie du réseau
      Le calcul du degré de contrôle nécessite une analyse préalable de la topologie. En terme de connectivité, le réseau consiste en beaucoup de petites composantes connectées, mais la plus grande (3/4 des nœuds {!}) contient tous les grandes TNCs en termes de valeur économique, totalisant 94,2% des recettes d’exploitations totales (Tbl1). En sus de es statistiques usuelles de réseau, deux propriétés topologiques sont les plus pertinentes pour le point central de ce travail. La première est l’abondance de cycle de longueur 2 (participation croisées) ou plus (Fig. S7 et SI Appendix Sec.7), qui sont des motisf bien étudiés dans la gouvernance d’entreprise (corporate governance)[19]. Une généralisation consiste à considérer une « composante fortement connectée (SCC), c’est à dire un jeu de firmes au sein duquel chaque membre détient directement et/ou indirectement des actions chez tous les autres membres. Ce type de structure, observé jusqu’ici seulement dans de petits échantillons, a pour explication notamment les stratégies anti-OPA-inamicale, la réduction des coûts de transactions, le partage du risque, l’accroissement de la confiance et les groupements d’intérêts {style GIE}. Quelle que soit son origine, toutefois, ce type de structure affaiblit la concurrence sur le marché[13 14]. La second caractéristique est que la plus grande composante connectée ne contient qu’une seule composante fortement connectée (= SCC) (1347 nœuds). Ainsi, comme le web WWW, le réseau TNC a une structure en nœud-papillon[21] (Fig.2a). Ces particularités sont que la composante fortement connectée ou core, est très petite comparée aux autres sections du nœud papillon, et que la partie hors-section est significativement plus grande que la partie en-section avec tubes et excroissances (Fig.2B and Tbl 1). Le core est aussi très densément connecté, avec des membres ayant en moyenne, des liens vers 20 autres membres (Fig 2 CD). LE résultat de tout cela, c’est qu’environ 3/4 de la propriété des firmes du core reste dans les mains des firmes de ce même core. En d’autre termes, ceci est un groupe tissé serré de sociétés qui, ensemble, détiennent une majorité d’action de chacune d’entre elles.
      Notez que l’analyse inter-pays de [11] a pour sa part trouvé que seuls quelques uns des résaux de détentions nationaux sont topologiquement des noeuds papillons, et que, notamment, pour les pays anglo-saxons, les principales composants fortement connectées (SCC) sont grosses en comparées à la taille du réseaux;

      Concentration du Controle
      au suivant

  • Yann Q

    Merci pour ce document très intéressant.

    Ces données illustrent la donnée « non raffinée » selon laquelle les entreprises transnationales (ETN) concentrent 60% du commerce mondial (donnée ocde).

    Elle révèle aussi le potentiel de propagation de règles dédiées aux ovnis juridiques que constituent les ETN. Notamment celles qui consistent à lutter contre l’abus d’autonomie juridique des entitées constituant un groupe qui permet d’éviter la remonté des responsabilités à la tête de groupe.

    Si je peux me permettre de rappeler un récent billet publié sur ce blog présentant le cahier « Réguler les entreprises transnationales, 46 propositions » : http://www.pauljorion.com/blog/?p=27982

  • Tim K

    Dans ce contexte, on peut imaginer que ces transnationales héritent du droit régalien non pas de frapper monnaie, mais au contraire de détruire monnaie.
    Au bout de 5 ans de pressions incommensurables, les Etats pourraient tomber à genoux face à ses transnationales. Entre le désir d’être réélus aux prochaines élections et le réel pouvoir qu’ont les institutions financières à faire la pluie et le beau temps sur l’humeur des gens de par le monde devenus entièrement matérialistes, les élites politiques -quelles qu’elles soient- pourraient laisser tomber l’éponge. C’est-à-dire ne plus être les protecteurs du peuple, si elles ne l’ont jamais été…
    Le but des transnationales ne serait plus alors de faire du bénéfice puisque l’argent serait sous contrôle. L’argent devenant la propriété du réseau transnational. Le but serait seulement de contrôler les gens selon des normes.
    Dans ce contexte, on pourrait imaginer que l’argent se dote d’une nouvelle valeur. Non pas celle du travail accompli ou de la richesse créée, mais celle du contrôle total des transnationales sur la vie des gens.
    Ces derniers qu’on appellera par la même occasion dans quelques années les « transnationaliens nouveaux ». En référence aux « hommes nouveaux » des années soviet’.
    Vous riez? Rira bien qui rira le dernier! Le monde se reconfigure. D’ici 10 ans, voilà ce qui pourrait advenir…
    L’Europe bureaucratique deviendrait l’exemple même d’appareil étatique globalisé. Appareil de gestion sociale et nationale traitant juste de l’économie selon les directives du réseau des transnationales.
    Après la tempête économique dévastatatrice de l’automne 2011, en janvier 2013 précisément, il se murmure que les transnationales auraient proposé aux Etats de remettre les compteurs de la dette à zéro. Les Etats -épuisés par les crises à répétition- acceptent secrètement l’offre.
    A l’époque, on disait que les Transnationales avaient toujours rêvé de s’affranchir de la politique étatique. En janvier 2015, dans certains magazines libertaires, on écrira qu’ils avaient réussi à la phagocyter!
    Mais vite le vent de la tyrannie commence à souffler, les magazines libertaires commencent à se faire plus discret.
    On se souvient qu’en 2011-2012, les armées du monde entier étaient toute sur le pied de guerre, mais qu’elles se rendaient bien compte qu’elles avaient trop à perdre à jouer leur rôle devant l’infinie force de feu disséminée sur le globe tout entier. La guerre mondiale ne devait plus se faire l’ancienne comme celle de 40-45. Le jeu d’alliances qui en découlerait était jugé trop dangereux. Alors, on préférait continuer à piller les plus faibles comme en Lybie.
    L’autre pan militaire existant, pas celui de l’OTAN, lui, devait servir à autre chose:protéger les Etats de leurs propres citoyens devenus insurgés car appauvris de mille façons différentes depuis 2007. Il y avait un accord tacite à ce propos qui se résumait ainsi dès le printemps 2012: « Oui, mon Général, oui mon Président ». Les deux hommes ne s’aimaient pas, mais ils se respectaient pour leur bravoure.
    On se souvient aussi que la Bourse et le Forex étaient devenus eux pendant ce temps-là les vrais champs de bataille. Les actionnaires mourraient les uns après les autres (surtout durant la tempête financière d’automne 2011), les spéculateurs aussi. S’ils ne mourraient, ils avaient la chance de guérir d’avoir voulu toujours gagner plus durant toute leur vie. Les cupides devenaient les grands sages d’un seul coup! Ceux qui le pouvaient encore s’achetaient des lingots d’or en guise de souvenir d’une époque bénie pour le capitalisme
    Entre temps, les altermondialistes trépignaient déjà comme des fous, ils n’attendaient plus qu’une chose: que cet ancien système s’écroule. Selon eux, le capitalisme ne respectait rien, ni les humains ni la nature. Il fallait que qu’il dégage une bonne fois pour toute! En même temps, les PDG des entreprises déjà mises au « vert » (les bons élèves du marketing écologique) eux et leurs managers n’en croyaient pas leurs yeux quant à l’incompétence des politiques à relancer l’économie, ça les agaçait profondément de devoir dégraisser et restructurer sans cesse leurs entreprises et d’un point de vue philanthropique, ils auraient préféré mieux, c’est peu de le dire. Ce sera donc après 5 ans de cris et de douleur atroce, de révolte populaire, de récession, d’inflation, de renvoi d’immigrés et de répression populaire que le beau bébé naitra. Naissance inespérée pour tous les naufragés et presque morts de l’ancien système, ce bébé sera l’Espoir incarné.
    Il sera accueilli dans des larmes de joie. Les peuples chanteront sa naissance. Mais vite, ce nouveau bébé s’avèrera assez capricieux. Il ressemblera comme deux gouttes d’eau à ses parents. Le portrait craché de papa: entrepreneur décidé et charismatique et la sensibilité de maman: « écophile » maternante. C’est drôle à dire, mais déjà embryon, il voulait un « autre monde », un monde plus doux. En grandissant, on se rendra vite compte que cet enfant si prometteur était en fait un nouvelle tyrannie, un hybride « bolchévico-capitaliste bio ». Pour le dire franchement, une dictature des altermondialistes.
    Car les multinationales et les entreprises les plus résistantes avaient résisté à la tempête et là où elles demandaient encore poliment aux consommateurs d’acheter leurs produits par toutes sortes de manipulations marketing, elles avaient vite compris qu’elles pourraient désormais obliger à manger, boire, dormir, penser, baiser, faire du sport, lire, penser à l’environnement en un mot: vivre, selon leur façon de voir les choses. Nous y voilà! L’ordre! Il sera mis en application concrète dès 2017 par la population elle-même car les altermondialistes et les multinationales auront pactisé pour leur meilleur et pour le pire (du courant libertaire). Les firmes, entreprises, multi- et transnationales auront su s’adapter définitivement à la demande forte de nouvelles normes « éthique et responsable pour une symbiose parfaite entre l’homme et la nature ». provenant des altermondialistes depuis des années en premier et acceptée passivement par toutes les personnes sensibilisées à la question environnementale dès leur plus jeune âge. D’ailleurs, à ce propos, l’énorme buzz qu’avait crée le film « Home » de Yann-Arthus Bertrand sera considéré comme l’acte fondateur qui aura « mis sur la bonne voie » des centaines de milliers d’enfants dans le monde. Les bénéfices n’auront plus lieu d’être, c’est la symbiose homme-nature désormais qui obsède! L’écologisme comme seul prisme pour découvrir le monde sera la clé et surtout la clé de la réussite pour les apparatchiks du nouveauSystème Transnational Globalisé et Démocratique. Ces derniers auront enfin pris le droit de traiter les citoyens du monde comme on les a toujours traités. Mal, grossièrement, de façon humiliante et de toutes façons de manière complètement partiale. Ils deviendront les pires éducateurs de normes d’après-demain, ils s’autoproclameront les « garants du bien-être et de la symbiose parfaite avec la nature » et protègeront les gros, les vieux, les laids, les bordéliques, les négligents, les paresseux et les timides d’eux-mêmes. Faut-il encore qu’on sache ce qu’est exactement tout cela… Le droit et la justice auront été sabordé depuis longtemps. Complètement manipulés et travestis par le grand réseau transnational. Les « apparatchi-coatchs » auront toute l’autorité de ce réseau derrière eux pour faire appliquer leur vision du monde.
    Jogging et fitness seront la norme. Cigarettes interdites évidemment. Tout cela sera très bénéfique pour toute personne et pour l’Etat qui aura ,de cette façon, moins de frais de santé à prévoir puisque les gens seront sains. L’argent circulera de façon rapide et efficace grâce à de nouvelles politiques ambitieuses!
    Vêtements, objets, portables, tout sera scrupuleusement distribués selon l’empreinte carbone. L’Objectif parmi les objectifs. Officiellement, personne ne méritera une empreinte carbone plus grande qu’un autre, chacun sera sur un pied d’égalité. Officieusement, seuls les plus dévoués à la cause pourront polluer comme des porcs.
    Manger librement sera un vague souvenir, la composition de notre assiette s’élaborera au plus haut niveau dans les bureaux de l’Europe Incorporation rebaptisée « My Sustainable and Responsible Berlaymont ». Allusion aux deux termes très en vogue avant la naissance du beau bébé: : durabilité et responsabilité Celui qui ne voudra pas manger de cette nourriture ne mangera pas, le « coach-pion » transnationalien pourra se prémunir d’une éventuelle culpabilité en se disant qu’il nourrit ses « enfants ».
    Pour finir, j’aimerais aller au bout des choses car ça ira jusque-là avant que le Système ne s’autodétruise (la Planète aura pris un sacré coup de vieux malgré tout parce que l’hypocrisie du système atteindra des sommets, rien à voir avec aujourd’hui!)
    Surveiller les objets, les meubles, les vêtements, le portable de ton voisin pour voir s’il les a bien entretenus comme ce sera partout prescrit (La propagande affichée partout dira « Prenez soin de vos objets, la planète vous remercie ») relèvera de la survie personnelle.
    Naturellement, Internet, le savoir accessible à tous, vous l’aurez presque oublié, c’était dix fois trop dangereux… La Boétie et les archives de Jorion un vague souvenir, secret Transnationalien oblige!

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300 réponses à “LES MAÎTRES DU MONDE : À propos de « The network of global corporate control », par S. Vitali, J. B. Glattfelder, S. Battiston

  1. Avatar de katorz
    katorz

    Quelques blogs pour la plupart anglais citent et commentent l’article  » The network of global corporate control »
    Certains commentaires sont très justes «  »don´t let the peasants see your castle » :)))
    http://peakoil.com/forums/viewtopic.php?f=3&t=62620&p=1075298
    take Barclays PLC, for instance, the first on in the top 50. According to the information of the main shareholders, they are:
    Major ShareholdersShareholder Amount % Holding
    Qatar Investment Authority – 813,964,552 – 7.13
    Blackrock Inc – 805,969,166 – 6.69
    Nexus Capital Investing Ltd – 758,437,618 – 6.23
    His Highness Sheikh Mansour – 758,437,618 – 6.22
    Bin Zayed Al Nahyan
    Legal & General Group PLC – 480,805,132 – 3.99

    http://www.sciencenews.org/view/generic/id/333389/title/Financial_world_dominated_by_a_few_deep_pockets
    http://nextbigfuture.com/2011/08/147-superentities-dominate-network-of.html

    Mais malheureusement, toujours pas de réel travail d’investigation journalistique sur le sujet….
    Comme le fait remarquer Adam Curtis dans son clip The rise and the Fall of TV journalist, les journalistes ne remplissent plus leur rôle : explain the world to us…
    http://www.youtube.com/watch?v=O9FaIyc4vpU&feature=player_embedded

    1. Avatar de VV!
      VV!

      Mais que fait notre bon vieux Rupert ?

  2. Avatar de Merl Mokeur
    Merl Mokeur

    Article important.
    Le réseau des 147 méga-groupes, compte tenu qu’il est aux trois quarts composé de groupes financiers et que les autres groupes sont fortement liés à la Finance (pétrole, informatique…) peut être appelé le réseau des réseaux de la MEGA-FINANCE.
    Il contrôle , sauf prise de conscience des 99% qui vivent de leur travail et ou d’une petite entreprise la majorité des medias et des politiques.

  3. Avatar de vigneron
    vigneron

    Voilà qui me remet en mémoire la proposition, à peine iconoclaste et si incorrecte pour certains, de Boutros Ghali qui estimait nécessaire de faire représenter à l’assemblée de l’ONU les grandes multinationales, puissances considérables et censément irresponsables politiquement devant la communauté internationale… Précisons que pour faire bonne mesure il proposait d’y adjoindre la représentation des grandes ONG.

    1. Avatar de leo poulain

      La comparaison est intéressante. Mais il n’est pas certain que donner la personnalité aux multinationales soit une mauvaise idée: si le droit fonctionne mieux quand on donne l’indépendance aux tribunaux, et puisque cela fonctionne sous certaines conditions à l’intérieur de nos frontières, pourquoi ne pas utiliser ces armes pour lutter contre les multinationales coupables de certains méfaits?

      Dans le cas présent, si j’ai bien compris, il s’agit de faire rentrer les multinationales sous la juridiction des cours existantes – ICJ-ICC pour les droits personnels et environnementaux, les tribunaux arbitraux et autres procédures de Dispute Settlement pour les affaires « civiles » et commerciales – en modifiant les normes et leur hiérarchie, leur attribuant ainsi une personnalité juridique internationale. Ainsi, à condition que les cours internationales aient suffisamment reçu de capacité politique pour pouvoir agir en toute indépendance, les entreprises se retrouveraient alors juridiquement responsables de leurs actes devant un tribunal, à laquelle elles ont coutume d’échapper aujourd’hui pour des affaires pourtant graves (fraude, pillage de ressources, ingérence dans les affaires intérieures des états, etc.) Alors oui, ça, des multinationales responsables devant un tribunal, c’est la moindre des choses. Encore faudrait-il s’assurer que ces tribunaux est un vrai pouvoir, et cela, pas sûr que ça plaise, ni aux Etats, ni aux ETN…

      Donner un siège dans des structures politiques aux entreprises est une idée d’un tout autre ordre. Transformer les multinationales en sortes de « personnes morales internationales », détentrices de droits et d’obligations politiques dans le domaine des affaires publiques internationales comme « entreprises-citoyennes du monde », en plus du droit privé international, est effectivement une proposition assez stupide, dans les conditions actuelles du capitalisme, où la rapacité domine. Car cela reviendrait à leur donner un pouvoir « diplomatique » égal à celui des états, et elles pourraient dicter des normes internationales plus à leur avantage et donc tirer parti de cela pour accumuler de l’argent, donc, encore plus de pouvoir. Un peu comme les bourgeois à la maison, en fait.

      Naturellement, ce serait plus facile si les états coopéraient pour reprendre le contrôle sur ces machins.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        @léo poulain

        Car cela reviendrait à leur donner un pouvoir « diplomatique » égal à celui des états, et elles pourraient dicter des normes internationales plus à leur avantage et donc tirer parti de cela pour accumuler de l’argent, donc, encore plus de pouvoir.

        Parce que c’est pas ce qu’elles font déjà, en toute opacité ou à peu près, juste « consultées » pour de simples recommandations et chartes volontaires non contraignantes ? Avec pour elles des bienfaits politiques dignes de ceux dont profitent des puissances étatiques de niveau mondial, plus influentes et plus riches que des dizaines d’États représentés à l’ONU, sans aucune des contraintes, au minimum formelles, qui devraient être attachées à ce pouvoir ?
        Un peu d’Histoire :
        http://www.unige.ch/ieug/recherche/colloques/ILO/Maurel.pdf

  4. Avatar de kanaconda
    kanaconda

    Une forme de gouvernance mondiale est donc déjà en place. Maintenant comment la démocratiser ?

  5. Avatar de liervol
    liervol

    FP le 07/09/2011 à 11:48

    France : l’Assemblée supprime le bénéfice mondial consolidé

    L’Assemblée nationale a voté mercredi à l’unanimité la suppression dès cette année du système controversé du bénéfice mondial consolidé, qui permet à des groupes d’intégrer dans leur bénéfice les éventuels déficits de leurs filiales étrangères, pour payer moins d’impôts.

    Pour le budget de l’Etat, la suppression de ce mécanisme doit contribuer à compenser les assouplissements concédés par le gouvernement sur les plus-values immobilières, dans le cadre de son plan de rigueur soumis depuis mardi aux députés. (AFP)

    Une bonne nouvelle mais dommage qu’elle ne soit pas rétroactive parce que nos très chères banques s’en sont données à cœur joie, tiens la GLE par exemple , et elle a osé ensuite distribué de fric volé à notre plan de rigueur à venir à ses actionnaires, comme elle a un beau fond de pension US : des pertes faites sur le territoire US sont devenues des profits en retour.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Oulala, on se calme Liervol, le régime du bénéfice mondial consolidé, c’est peanuts pour les ETF françaises. Je crois qu’il n’y avait que cinq sociétés qui étaient agréées et qui l’utilisaient pour à priori 300 millions d’€ perdus pour Bercy…
      Tiens, d’alleurs Wki : http://fr.m.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gime_fiscal_du_b%C3%A9n%C3%A9fice_mondial_consolid%C3%A9 :
      « Le 209 quinquies du code général des impôts (CGI) permet aux sociétés mères de groupes français agrées par le ministre de l’économie et des finances de retenir l’ensemble des résultats de leurs exploitations directes ou indirectes qu’elles soient situées en France ou à l’étranger, pour l’assiette des impôts établis sur la réalisation et la distribution de leurs bénéfices. Les conditions d’application sont fixées par un décret en conseil d’État. Le 26 août 2004, Le Ministère de l’économie et des finances annonce avoir[ 1] accepté la demande du groupe Vivendi d’accéder à ce régime[ 1]. accepté la demande du groupe Vivendi d’accéder à ce régime. En 2010, cinq sociétés peuvent bénéficier de ce régime, qui coûtait 302 millions d’euros à l’État parmi lesquelles Total, Vivendi, NRJ et Euro Media Group. Total ne l’utilisant pas depuis 2001 a décidé de ne pas demander la prolongation de son agrément. »

      En grande partie parce que le fisc US est extrêmement réticent avec le procédé et vindicatif avec les contrevenants…
      http://www.altexis.fr/xws178_entreprise-regime-de-groupe-benefice-mondial-consolide.asp :

      MPORTANT : La législation fiscale US interdit d’imputer sur les revenus d’un groupe de sociétés US les pertes de sociétés de ce groupe qui seraient à la fois résidentes aux USA et dans un autre pays, lorsque ces pertes peuvent également résidentes aux USA et dans un autre pays, lorsque ces pertes peuvent également être déduites du revenu d’une société étrangère en application d’un droit étranger(§ 1503(d) IRC). Si les mesures appropriées n’ont pas été prises, les sociétés françaises qui calculent eur impôt en application des règles du Bénéfice Mondial Consolidé peuvent être leur impôt en application des règles du Bénéfice Mondial Consolidé peuvent être exposées à un risque fiscal substantiel aux USA lorsqu’elle utilisent les pertes de exposées à un risque fiscal substantiel aux USA lorsqu’elle utilisent les pertes de eurs filiales US qui sont à la fois dans le périmètre d’une intégration fiscale aux USA et de la consolidation fiscale française L’Administration fiscale américaine a récemment publié un projet d’instruction définissant notamment les règles qu’elle se propose d’appliquer aux doubles utilisations des pertes dans les cas où cette utilisation est indûment restreinte ou illégitimement autorisée. Ces nouvelles règles s’appliqueront aux pertes provenant d’exercices ouverts après la date de publication de l’instruction définitive d’exercices ouverts après la date de publication de l’instruction définitive. Les sociétés françaises qui utilisent le Bénéfice Mondial Consolidé auraient avantage à utiliser cette opportunité pour mettre en place les mesures nécessaires eur permettant de continuer à utiliser les pertes de leurs filiales US sans générer leur permettant de continuer à utiliser les pertes de leurs filiales US sans générer un risque fiscal aux USA.

      Bref une mesure fiscale à peu prés jamais utilisée en réalité, sauf aujourd’hui où elle permet à Sarko de profiter, en partie grâce à des lapins de six semaines comme toi, d’un bel effet d’annonce électoralo-popu…

      1. Avatar de VV!
        VV!

        Si ce dispositif était réellement efficient, il serait toujours en place….voyez la « niche Copé ».

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        « Important » ?… Si tu veux Zébu, si ça te plait de le lire comme ça…
        Mais alors concède que Total avait bien defriché le maquis fiscal des ETN pour le gvt de campagne sarkozien en abandonnant son option « privilégiée » du bénéfice mondial consolidé…
        Je te rappelle les chiffres :
        – 302 millions € pour le bénéfice mondial consolidé
        – 20 milliards rien que pour l’amendement Coppé (dés la première année d’aplication).

      3. Avatar de VV!
        VV!

        @vigneron

        Selon les sources et sur trois ans : entre 10 et 20 Mds d’euros. Sacré Coppé, Avocat chez Gide (c’est le cabinet qui est tout là haut, vous voyez ? au dessus du soleil..) mais exemplaire car a démissionné (après avoir fait le boulot car vu la paye…) plus au moins suite au bouquin de Hirsch.

        Après, on va pas chipoter….taxons Mickey, le coca et les Kinder Bueno…

        Sans déconné, ils veulent restaurer les cours de morale à l’école….

      4. Avatar de zébu
        zébu

        @ Vigneron :
        Je me suis mal exprimé. Pour ça, les guillemets.
        Pas ‘important’ quantitativement, au sens de la somme : peanuts.
        ‘Important’, au sens où la crise commence à générer ses propres effets qui viennent produire d’autres effets non ‘souhaités’, parce que les gouvernants sont aussi placés face à des contradictions/injonctions : réduire le déficit public (aggravé par la crise) – dégager des recettes supplémentaires / se faire réélire.
        C’est parce que le gouvernement a laché du lest sur l’immobilier qu’il a été obligé de récupérer sur autre chose. Et pourquoi a-t-il laché du lest sur l’immobilier ? Parce que sinon les zentils citoyens-propriétaires les auraient tondu aux prochaines élections !
        Si on oublie cela, à savoir l’existence d’une possibilité de modification du rapport de force politique, alors effectivement on pense à TINA.

        A ma connaissance (je me trompe forcément), c’est la première fois que cela se fait en ce sens, au ‘bénéfice’ du local / ‘global’ (finance).
        A mon sens, c’est toute l’opportunité du moment, à savoir les élections approchantes, pour mettre la pression sur le politique.
        Après, ce sera trop tard.

      5. Avatar de vigneron
        vigneron

        Certes Zébu, Sarko a arbitré en faveur des propriétaires électeurs contre les intérêts de Vivendi, and so what ? Il me semble au contraire que cela marque les limites indépassables de l’action « réformatrice » sarkozienne. S’il était revenu sur la défiscalisation des plus-values qu’il instaura quant il était à Bercy, ou sur la défiscalisation et l’exonération sociales des heures sup pour les salariés, ou même sur la tva à 5,5 pour la restauration en mettant Mac Do au même régime, oui, ok, là on pourrait parler de début de prémisse d’embryon de basculement, voire de « rupture inversée ». On est très loin d’en prendre le chemin, bien au contraire. Et forcément, pas d’marche arrière dans la titine à Sarko, trop tard pour les reniements.
        Et sur quoi le PS va-t’il faire sonner les clairons aujourdhui ? Sur le milliard de nouvelles taxes sur les complémentaires santé… A raison, sans doute, mais ça situe parfaitement la hauteur du débat. C’est le Président et personne d’autre qui choisit les thèmes, le calendrier médiatique et les termes du débat ? Ok, ok, la faute au régime banano-gaulliste, mais quand même…

    2. Avatar de zébu
      zébu

      Exact, Liervol, c’est ‘important’.

      Un des mécanismes sur lesquels ces ETN ‘croisées’ s’assoient.

      La raison qui pousse le gouvernement à se mettre à dos ces entités ?
      « Pour le budget de l’Etat, la suppression de ce mécanisme doit contribuer à compenser les assouplissements concédés par le gouvernement sur les plus-values immobilières, dans le cadre de son plan de rigueur soumis depuis mardi aux députés. »
      En clair, l’option a été clairement choisi de préserver la clientèle électorale aux financeurs électoraux … 🙂
      Mais aussi que les politiques de rigueur produites par la crise financière dont sont responsables ces entités pousse les gouvernements à s’attaquer à ces mêmes entités.

      Comme on dit, on ne calcule pas les effets indirects de ses propres actes …

      1. Avatar de VV!
        VV!

        Zébu, franchement, c’est un fumigène cette réforme. Les ETN ne sont pas à ça près et TOTAL par exemple y avait déjà renoncé d’elle même.

      2. Avatar de zébu
        zébu

        @ Vigneron, @ VV :
        ‘fectivement, après relecture, les 302 millions dont on parle ne représentent pas ‘grand chose’ et de toute façon, ce n’est pas avec ça qu’ils iront interdire les prix de transfert …
        N’empêche. C’est un effet collatéral de la suppression de la suppression de l’abattement sur l’immobilier, tout ça parce que les députés UMP ont fait remonter dare-dare à l’Elysée que ce genre de mesures, ça craint pour les réélections.

        De sorte qu’il faudrait qu’on trouve un truc un peu énorme, quand même, pour faire bouger tout ça.

  6. Avatar de Merl Mokeur
    Merl Mokeur

    A remarquer que l’économiste François Morin avait fait ce travail de recherche sur le capitalisme français puis européen il y a quelques années.
    http://web.mac.com/fmorintlse/La_finance_globale/Bienvenue.html
    La finance globale et sa crise (site actualisé)

    http://www.erudit.org/revue/ae/2007/v83/n4/019395ar.pdf
    François Morin, Le nouveau mur de l’argent, essai sur la finance globalisée, Paris, Seuil,
    2006, 284 p.

    http://www.alternatives-economiques.fr/le-coeur-financier-europeen-francois-morin-et-claude-dupuy_fr_art_66_6688.html

  7. Avatar de Cadavre exquis
    Cadavre exquis

    « L’article le prouve mathématiquement : la science sert donc à quelque chose. »

    Vous en doutiez ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Non, c’est une réponse à certains qui me reprochent un certain « scientisme », malgré « La transmission des savoirs », malgré « Comment la vérité et la réalité furent inventées ».

      1. Avatar de Jenesauraisvoir
        Jenesauraisvoir

        Justement l’emballement du blog au sujet de cet article me laisse un peu perplexe, non pas que je veuille faire mon Chris06 mais pour les quelques raisons suivantes (des broutilles me direz-vous) :

        * j’ai lu à plusieurs reprises, sur ce blog notamment, vos observations sur les économistes et leur excès de confiance dans les modèles mathématiques (du moins c’est ce que j’ai compris de ce que j’ai pu lire d’approchant) ;

        * dans « Comment la vérité et la réalité furent inventées » que je dois finir de lire et digérer, relire et ruminer, vous expliquez le’ coup de force’ qui a consisté à substituer les modèles mathématiques à la réalité. Vous expliquez me semble-t-il que cette substitution a participé à l’appauvrissement de l’analyse, en prenant l’exemple d’un mathématicien…

        Il me semble donc que la modélisation produite par l’article devrait être soumise à d’autres questionnements afin d’en éprouver la portée. D’ordinaire ce questionnement est initié par vous…

        Pour quelles raisons est-on allé si vite cette fois-ci ? Votre message est-il qu’il n’y a rien à redire sur les hypothèses et les conclusions de cet article. Assouplir sa raideur mathématique ne serait-il pas plus utile pour en tirer de meilleures réponses aux questions que nous pose la réalité ?

        Respectueusement,

      2. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        Jenesauraisvoir a une bonne acuité visuelle .

      3. Avatar de Bernard Laget
        Bernard Laget

        C’est le moins que l’on puisse dire, on a parfois reproché à PJ et à son blog des excursions dans d’autres domaines que l’économie, excursions qui n’ont jamais été superficielles; je crois que le concept du blog portait à ce titre l’épithéte de « Blog Polymathe » (sauf érreur).

        Il est vrai que l’actualité, la prédiction d’une exacerbation systémique, monopolisent les thémes à caractére économique; il n’est cependant que de regarder les archives pour se souvenir que Lacan, Einstein, Brassens ou l’ile de Houat ont nourri le Blog, ce dont nous pouvons remercier Paul Jorion.

        Paul Jorion, un scientiste ? Vous voulez rire ?

      4. Avatar de Paul Jorion

        Un modèle est un modèle, rien de plus. C’est le message de « Comment la vérité et la réalité furent inventées ». Certains – dont vous apparemment – veulent en tirer qu’il n’y a selon moi que de mauvais modèles. Ce n’est absolument pas cela que je dis. J’ai gagné ma vie en proposant de bons modèles et en pourfendant les mauvais. Et j’ai utilisé les mathématiques de manière militante pour le faire. Voyez très récemment mon petit calcul du risque sur les centrales nucléaires. Je dis de cet article, que le modèle est bon. On peut me critiquer en me prouvant que le modèle est mauvais, pas en disant que je n’aime pas les modèles.

      5. Avatar de Alain
        Alain

        Postant pour la première fois sur votre forum, permettez-moi de vous saluer et de vous remercier pour ce magnifique travail: « Comment la vérité et la réalité furent inventées ».

      6. Avatar de Jenesauraisvoir
        Jenesauraisvoir

        Bonjour,

        Je suis un peu en retard sur le rythme du blog mais ce n’est pas le plus important, je crois. Je dois préciser que mes observations se veulent constructives et que, si je réponds à nouveau, ce n’ai pour camper dans la critique à tout prix.

        Je ne prétends pas non plus que vous n’aimez pas les modèles. J’ai moi-même eu une activité de modélisation mais dans un domaine où tout se termine par un prototype et des essais physiques…

        Ce que je voulais dire (et pour mieux le dire je vais emprunter votre expression) c’est qu’un modèle est un modèle et que garder toujours un peu de distance (comme il me semble que vous le faisiez) n’est pas un luxe de précautions.

        Pour ce qui concerne l’article lui-même, je n’ai absolument pas la capacité de prétendre à quelque recherche dont le but serait de déterminer si le modèle est bon ou mauvais.

        En revanche, et tout en étant plus que réceptif aux résultats de ce modèle, on peut objecter que le comportement et la palette des motivations des personnes impliquées de près ou de loin dans ces 147 transnationales peut constituer un frein à leur agissement concerté, comme s’il s’agissait d’une superstructure cohérente. Je veux dire que tout ce beau monde peut se détester cordialement, que ses représentants ont des appartenances et des croyances différentes, que par transitivités ils peuvent s’opposer à ceux que leurs ‘amis’ politiciens n’apprécient pas et inversement… Mais je peux me tromper, tant l’appât du gain semble une motivation si forte. Ce n’est d’ailleurs pas le plus important.

        Je comprends également, comme l’a souligné un commentateur, que le propos de l’article puisse faire office de la découverte du boson de Higgs, pour illustrer la concentration du capital, concentration qui participe à son agonie…

        Cependant, qu’adviendra-t-il si l’on prend appui sur les conclusions de cet article pour rechercher une solution ? Ne serait-il pas opportun de s’orienter vers la mise en place d’une méthode scientifique de recherche de superstructure associée à des lois qui permettent d’éviter la concentration, une sorte de règlementation anti-trust à l’échelle de la planète ?

        Arrivera-t-on de cette manière à résoudre la question du manque de ressources là où elles sont nécessaires ? Comment répondre alors à l’argumentation suivante : puisque nous disposons d’une méthode scientifique pour empêcher l’excès de concentration l’interdiction des paris sur les fluctuations des prix n’est pas pertinente. Nous sommes capables, de contenir toutes les formes de spéculation en deçà des limites du risque systémique ?

        Vous-même avez fait récemment une observation comparable (pardons, je fais une observation qui ressemble un peu à la vôtre) à propos d’une explication ‘culpabilisante’ de la crise des subprimes. Pour les mêmes raisons, ne convient-il pas de modérer notre enthousiasme au sujet des implications possibles d’une ‘modélisation scientifique’ de la concentration du capital ?

        Cordialement,

  8. Avatar de Madmax
    Madmax

    Bonjour,

    Je n’arrive pas a telecharger l’article. Pourtant, ca m’interesse beaucoup !
    J’utilise Firefox sous Ubuntu. D’autres que moi on le meme probleme ou c’est mon ordi qui bug ?

    1. Avatar de Betov

      Firefox / Ubuntu, moi aussi. Pas de problème de mon côté… Si. Problème: Lire l’anglais a une nette tendance à me pourrir la journée et, en plus, j’aurais honte de n’avoir aucune difficulté à lire la langue des barbares de Rome. 🙂

    2. Avatar de Béotienne
      Béotienne

      Essayez: http://arxiv.org/PS_cache/arxiv/pdf/1107/1107.5728v1.pdf

      Si c’est la page de Google qui s’affiche, pointez en bas:

      147 corporations control 40 percent of monetary value
      – [ Traduire cette page ]

      http://www.houseoffusion.com/groups/cf…cfm/threadid:33655 – En cache

      2 messages – Dernier message : 24 août
      Really! Get the published paper with the top 50 control holders, as the authors term it: http://arxiv.org/PS_cache/arxiv/pdf/1107/1107.5728v1.pdf

  9. Avatar de fujisan

    Voir aussi cet article sur l’étude avec interviews des auteurs.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Un extrait de l’article (à l’intention toute particulière de chris06) :

      So while it’s true that ownership of publicly held corporations is broadly distributed, says complex systems scientist James Glattfelder, a coauthor of the new work, “take a step back and it’s all flowing into the same few hands.”

      1. Avatar de Moi
        Moi

        200 familles dans le monde à vue de nez, majoritairement anglo-saxonnes. Les Rockefeller, Kennedy, Bush, Buffet, etc + quelques familles royales ou de la très haute noblesse européennes, arabes et asiatiques + quelques familles d’oligarques-apparatchiks russes et chinois + les Bouygues, Bettancourt, Rotschild, Frère, Porsche, Krupp, Murdoch, etc. Pour la plupart d’entre eux, ils sont au-dessus des lois, ils se connaissent depuis leur enfance, ils se fréquentent depuis leur enfance, ils complotent depuis des décennies. Avec la mondialisation, il n’y a plus de désaccords nationaux entre eux. Parfois, il y a des moutons noirs (Ben Laden, qui a dû voir de très près comment cela fonctionnait).

        C’est très bien de l’avoir prouvé, mais c’était vachement visible. En fait, ils n’ont même pas besoin de trop se cacher. Les médias sont là pour ridiculiser tous ceux qui s’en offusqueraient.

        PS: doit-on s’attarder sur le fait que ces quelques familles détenant un quasi-monopole de l’actionnariat mondial pratiquent forcément le délit d’initié et que la bourse ne sert donc, tel un casino, qu’à capter l’argent frais des pigeons?

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Il en fallait bien un pour péter son cable en tête de liste, pousser sa chansonnette histérico-parano en tête de gondole, pointer sa kalashnikov à eau sur les 200 familles de service en héroïque tête de pont. Ç’aurait pu être un autre ? Certes. Mais ç’aura été Lui, et aucun autre. Monsieur Moi, dans toute sa Splendeur, Moi Monsieur !

      3. Avatar de chris06
        chris06

        @Moi,

        C’est très bien de l’avoir prouvé, mais c’était vachement visible.

        d’avoir « prouvé » quoi?

        Que 200 familles dans le monde détiennent un quasi-monopole de l’actionnariat de ces entreprises transnationales?

        Ou avez vous vu cette « preuve »?

        Alors une étude montre que 40% des ETN sont contrôlées par 147 compagnies et vous en concluez qu’il s’agit d’une preuve que 200 familles détiennent le quasi-monopole de l’actionnariat de ces entreprises?

        En fait les gens voient une étude, la lisent même pas ou en travers ou ne comprennent pas ce dont il s’agit et concluent ce qu’ils veulent conclure par rapport à leur biais personnel.

        Et bien moi je pense que cette étude prouve que les poulets volent déjà rôtis dans les bouches des gens.

        1. Avatar de Paul Jorion

          chris06, vous l’avez déjà dit. François Leclerc vous avait déjà fait remarquer que vous rabâchiez, et c’était dans la matinée. On a compris ce que vous voulez dire, vous pouvez arrêter. C’est très beau de se battre seul contre tous, et je vous admire. Si vous êtes payé pour le faire, dites à vos employeurs que c’est moi qui vous ai dit d’arrêter et que ce n’est pas de votre faute.

      4. Avatar de Moi
        Moi

        http://en.wikipedia.org/wiki/Boston_Brahmin

        Amusez-vous à retrouver des liens avec les entreprises du top 50 de l’étude. J’ai pour ma part déjà trouvé Edward C. Johnson III, famille Perkins, actionnaire principal de Fidelity (FMR Corp), n°3 du classement.

        State Street Corporation (n°5 du classement) a son siège à Boston, mais j’arrive pas à dénicher des noms.

        Faut faire ensuite la même chose en France, dans les pays arabes, etc, et montrer les liens entre tout ce beau monde. C’est du boulot d’anthropologue ça… 🙂

      5. Avatar de Moi
        Moi

        Encore une petite recherche amusante sur la famille Rockefeller. On sait que le patriarche a fait fortune avec la Standard Oil, dont le démantelement a donné naissance entre autres à Exxon, Chevron et BP. La famille est encore aujourd’hui un actionnaire direct de ces entreprises (1,9% dans Exxon par ex.), mais il l’est probablement aussi indirectement. En tous cas, parmi les gros actionnaires d’Exxon, on retrouve State Street Corporation (n°5 du classement), Vanguard (n°8), FMR (n°3), Wellington (n°11), Morgan Chase (n°6), etc.
        Imaginez ce que peuvent se dire Mr Johnson de FMR lorsqu’il rencontre un Rockefeller (dont la famille a probablement aussi des sous dans FMR), disons David Rockefeller qui dirige l’empire familial, co-fondateur du groupe Bilderberg et ancien président de la Chase Manhattan Bank qui a fusionné pour devenir la JP Morgan Chase (n°6 et gros actionnaire d’Exxon). Pensez-vous qu’ils ne peuvent pas s’arranger sur la direction d’Exxon?
        Imaginons aussi que Agnelli, le défunt patriarche et vieux pote de David Rockefeller soit là aussi (ben ouais la réunion se passe il y a quelques années). Et pourquoi pas, Mr Bogle, fondateur de Vanguard et ancien de Wellington (dont le siège est à Boston, comment ne connaitrait-il pas Mr Johnson?)

        Etc, etc. Fascinant quand on met des noms sur un système toujours présenté comme anonyme, n’est-il pas?

        PS: Tout ceci est vérifiable par simple recherche sur wikipédia.

  10. Avatar de Papillon
    Papillon

    Salut Paul, salut à toutes et à tous ! Je sais que sur ce blog plusieurs personnes ont l’œil rivé sur le BANCOR. Ce n’est point mon cas. Mais ayant trainé aussi un peu du côté des débats au sein du Front de gauche cet été (famille oblige…), la question en ce moment en suspend est donc la suivante :

    Quel serait le chemin détaillé le moins périlleux pour arriver jusqu’à la mise en place de ce système économique ? (cela vaut-il un billet ?)

    Merci,
    Papillon

    1. Avatar de Paul Jorion

      Vous trouverez cela dans Le capitalisme à l’agonie (Fayard 2011) aux pages 164-187, ainsi que dans de nombreux billets ici de PSDJ. Utilisez la fonction « Recherche » avec « bancor ».

      1. Avatar de Papillon
        Papillon

        Merci Paul.

        Bon courage !

  11. Avatar de Clive
    Clive

    Leur pouvoir en action et un petit regard indiscret à l’interieur du cercle…

    http://www.bradblog.com/?p=8728

  12. Avatar de Joan
    Joan

    La « Démocratie » ???
    Il paraît que c’est un mot utilisé par des utopistes qui prétendent que c’est le « 

    Gouvernement du Peuple par le Peuple et pour le Peuple.

     »
    C’est vraiment insensé! A-t-on jamais vu ou entendu que ce type de gouvernement ait authentiquement existé quelque part et en quelque temps que ce soit.
    Il faut vraiment être fada pour penser que cela puisse exister un jour…
    Dans la pratique c’est toujours la bonne vieille loi du plus fort qui continue à prévaloir, avec
    quelques aménagements pour la rendre un peu plus présentable.

    1. Avatar de Jacques

      Il y en a aussi qui disent que c’est la dictature du plus grand nombre

    2. Avatar de leo poulain

      Pas d’accord! 🙂

      Le système démocratique a existé par endroit, il existe toujours à certains autres endroits, on a eu des exemples dans l’histoire antique, à Athènes, à Rome, on a connu les révolutions modernes américaines et françaises, les révolutions des conseils en Russie et en Allemagne (qui ont respectivement dégénéré et été écrasée)…

      On peut dire péremptoirement que la démocratie « authentique » n’a pas existé. Encore faudrait-il m’expliquer ce qu’est une démocratie non-authentique, comme s’il existait un seul type de démocratie « pure » comme « modèle » applicable à toutes les sociétés: l’esclavage à Athènes par exemple, qui se heurte (de manière anachronique, peut-être) à la perception que nous avons de l’unité du genre humain, empêche-t-il que nous considérions comme nulle la proposition selon laquelle Athènes était une démocratie? (Spartacus, parlant de Rome, était-il ce qu’on appelle un démocrate?)

      Ce qui est insensé, très certainement, c’est de croire que nous vivons aujourd’hui dans des démocraties, et de ne pas voir que la société est dominée dans les faits par une oligarchie, que les institutions sont régulièrement dépossédées de leur pouvoir et de leur contrôle.

      Mais il est aussi péremptoire d’affirmer que la démocratie est seulement une lubie d’utopistes inconséquents (même si les illuminés inconséquents existent). En effet, quand nous parlons d’oligarchie, nous parlons d’une forme particulière de distribution du pouvoir dans une société, qui est systématiquement opposée à la démocratie, dès le début avec l’émergence de la théorie politique en même temps que la démocratie, à Athènes notamment (et force est de constater que les philosophes Grecs n’étaient pas tous de farouches partisans de la république démocratique).

      Si la démocratie (ou la république) n’est qu’un concept creux, sans expérience historique pour appuyer sa tangibilité, comme tu le prétends, ou sans fond de réalité, alors à quoi se réfère la critique de l’oligarchie? A un nuage flottant, dans l’air bleu du ciel?
      Si l’expérience concrète de tyrannie ne renvoie à rien d’autre qu’au constat de l’homme ordinaire qui la refuse, avec passion quand il a eu le malheur de subir la torture ou le court-circuitage de ses droits personnels, de ceux de sa famille ou de ses amis (comme cela arrive quotidiennement partout dans le monde, y compris chez nous), pourquoi l’homme révolté Tunisien oppose-t-il la pratique politique de la démocratie à celle de l’oligarchie? Est-ce à dire que l’homme ordinaire est un théoricien qui souhaiterait réaliser la démocratie « authentique », agissant lui-aussi dans l’air bleu du ciel, et comme par enchantement, adhérant soudainement à une théorie politique vaporeuse en particulier, en l’opposant à une autre théorie politique toute aussi vaporeuse qui était là pour légitimer la domination d’une classe qui lui était étrangère?

      Il faut être bien étranger à l’action pour voir dans la démocratie la lubie passagère d’un peuple opprimé, et non une revendication fondée sur une expérience concrète du pouvoir vécu, où l’alternative entre démocratie et oligarchie se traduit en réalité dans celle qui oppose l’expérience de la torture, de l’invisibilité et de la misère dans le cas de la tyrannie, à l’expérience (théorique?) du droit de participer aux affaires publiques et de voir certains droits accordés à tous.

      La théorie selon laquelle la loi du plus fort s’impose, celle du rapport des forces sociales, qui fait systématiquement pencher le pouvoir du côté du plus fort, est vraisemblable. La « bonne vieille loi du plus fort » ne peut être abolie, et toute tentative de l’abolir (le rêve des anarchistes) est probablement vaine. Toutefois, les faits nous ont montré que si le peuple s’oppose aux oligarques (comme en Tunisie, même si ce qui arrivera à échéance n’est pas du tout certain), le rapport de force penche en faveur du peuple (la classe des employés et salariés, des cadres et des gens qui travaillent et n’ont que très peu de pouvoir sur la structure) en raison simple de sa supériorité numérique et de son unité (même passagère), liée à des alliances et à une conscience de classe.

      Alors, railler les « démocrates », peut-être. Railler la démocratie… Bof.

      1. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Tout à fait.
        La démocratie (le communisme disait Marx) c’est le mouvement qui abolit l’ordre des choses.
        Actuellement, la combat contre la barbarie qu’étend le captilisme à l’agonie.

  13. Avatar de wartor
    wartor

    Bonjour,

    C’est marrant le chiffre 147 c’est encore moins que le nombre de pays dans le monde : 191 en 2010 !!
    ça me laisse songeur !!

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      40 multinationales produiraient plus de valeur marchande
      que les 40 derniers pays en PIB.
      D’après une source que j’ai oubliée…et m’en excuse.
      Help, please

  14. Avatar de auguste
    auguste

    Dieu gouverne les hommes ,les animaux , les plantes ;et même les éléments et les tempêtes… ,jusqu’aux pierres .
    Avant ce jour on ne pouvait prouver son existence…c’est fait :
    Il est Un et cent quarante sept en même temps , il s’appelle ETN , que Son Nom soit loué.

  15. Avatar de Man
    Man

    quelques aménagement pour la rendre un peu plus « présentable » ou « vivable »

  16. Avatar de Yann Q.
    Yann Q.

    @ Vigneron,

    La reconnaissance de la qualité de sujet de droit international aux ETN est une clé en effet. Pour info, l’étude suivante postfacée par Mireille Delmas Marty.

    L’accueil glacial que j’ai reçu en la présentant à Bruxelles en 2007 de la part des autres juristes panélistes en disait long. La période est propice…

    http://asso-sherpa.org/sherpa-content/docs/programmes/GDH/publications/SHERPA_principes_directeurs_OCDE.pdf

    http://asso-sherpa.org/sherpa-content/docs/programmes/GDH/publications/SHERPA_OECD_guidelines.pdf 

    1. Avatar de Yann Q
      Yann Q

      La reconnaissance aux ETN du statut de sujet de droit international, c’est la proposition n°29 du cahier objet du billet http://www.pauljorion.com/blog/?p=27982

      Elle introduit le chapitre dudit cahier intitulé « Niveau Global – l’ETN et la communauté internationale »

      A toutes fins utiles, en voici la retranscription :

      Proposition n° 29 – Reconnaître aux ETN le statut de sujet de droit international

      Contexte – Sur les cent plus grandes entités écono- miques mondiales, plus des deux tiers sont désormais des entreprises et non des États. Pourtant, seuls les États et les individus sont aujourd’hui considérés comme des sujets de droit international, assujettis aux conventions et juridictions internationales. Si les ETN sont en mesure de faire valoir leurs droits fondamentaux, comme la liberté d’aller et de venir, devant des juridictions telles que la Cour européenne des droits de l’Homme, s’agissant de leurs obligations en la matière, elles ont en quelque sorte un statut de second rang, alors que certaines supplantent plusieurs États réunis en termes de ressources. Elles évoluent ainsi dans un environnement juridique qui leur per- met de jongler avec les droits nationaux et régionaux, d’élaborer un droit coutumier qui leur est propre, la lex mercatoria, tout en échappant au corpus de règles qui s’applique aux sujets de droit internationaux, au premier rang desquels la Charte des droits fondamen- taux et le jus cogens (norme impérative du droit inter- national général à laquelle aucune dérogation n’est permise). Il convient de rappeler ici les conclusions du représentant spécial de l’ONU pour la question des droits de l’Homme, des sociétés transnationales et autres entreprises, qui distinguent l’obligation des États de protéger les droits de l’Homme et celle des en- treprises de les respecter. Cette distinction impose de rappeler les effets de la sphère d’influence des ETN, qui conduit parfois certains États à restreindre leur potentiel régulateur par crainte de ne pas attirer les investisseurs. Le pouvoir régulateur est pourtant l’outil dont disposent les États pour mettre en œuvre leur obligation de protection des droits de l’Homme. Ne pas s’emparer de cette question fondamentale, c’est laisser perdurer des situations de déséquilibre et d’irresponsabilité.

      Proposition – Attribuer aux ETN la qualité de sujet de droit international. Au-delà de la reconnaissance de l’existence juridique des groupes et des sociétés mères (propositions n° 2 et n° 3), il s’agit de définir clairement leur responsabilité juridique globale, sans considération des frontières étatiques propres à leur pays d’origine, de les contraindre, dans leur sphère d’influence, à protéger et respecter les droits humains et l’environnement, conformément aux pactes inter- nationaux engageant les États en la matière (lesquels devraient être adaptés en conséquence). Cette re- connaissance explicite serait un incontestable levier pour l’entrée effective du respect des droits humains et de l’environnement dans le quotidien des affaires internationales. Elle n’implique pas la création d’une instance judiciaire internationale dédiée, les ETN étant déjà susceptibles d’être poursuivies pour des crimes internationaux. Elle s’imposerait à toutes les instances judiciaires et arbitrales saisies de litiges transnationaux, instances qui devraient apprendre à se prononcer en intégrant les paramètres d’intérêt général en jeu et les particularités extraterritoriales (voir proposition n° 43 sur la création d’un mécanis- me de coopération judiciaire internationale). Cette reconnaissance contribuerait à intégrer la lex merca- toria dans le jus cogens et à combler ainsi les carences actuelles de l’ordre public international.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      @Yann Q.

      La reconnaissance de la qualité de sujet de droit international aux ETN est une clé en effet. Pour info, l’étude suivante postfacée par Mireille Delmas Marty. L’accueil glacial que j’ai reçu en la présentant à Bruxelles en 2007 de la part des autres juristes panélistes en disait long. La période est propice…

      Quelle idée aussi d’avoir choisi la magnifique Delmas-Marty pour post-faciére… Fallait prendre de vrais auteurs à best-sellers du même editeur, le Seuil, genre Sapir et Lordon… Là c’etait le succés (d’estime au moins…) garanti, l’accueuil chaleureux en tout cas…
      Bon ok, le problème aurait été d’avoir leur tutellaire adoubement, très improbable, sans compter que le légalisme – international qui plus est ! – n’est ni leur spécialité, ni, encore moins, leur tasse de tilleul-menthe…
      Mais en tout cas, et trèfle de plaisanterie, bravo pour le boulot…

      1. Avatar de Alain Loréal

        Le travail de Yann et William au sein de Sherpa que j’ai eu l’occasion d’accueillir dans le cadre des « débats de Démocratie & Entreprises » est tout bonnement nécessaire et indispensable.

  17. Avatar de dany
    dany

    L’ histoire des 147 ne fait que renforcer la vieille question: que faire? Simplet vous répond qu’il a une banque mutualiste et qu’il achète le moins possible de choses inutiles…prend le temps et du plaisir à faire beaucoup lui-même…
    Et Simplet connaît votre réponse: bravo le retour à la bougie…et l’accroissement du chômage…Un prof de finances à lEM Lyon: « On risque aussi d’atteindre des taux de chômage de 40 à 50% en France dans 5 ou 10 ans. » Risque d’y avoir du monde à suivre Simplet par obligation…

    1. Avatar de Marc Peltier
      Marc Peltier

      Que faire? Faire savoir, déjà!

      Bien sûr, c’étaient des choses dont on avait l’intuition, mais cette intuition pouvait être vue comme partisane, dogmatique, voire paranoïaque. Avec ce travail scientifique, on tient une preuve, très difficile à contredire : même Chris06 ne peut qu’ergoter sur le pourcentage de contrôle des 147, il ne peut pas nier la réalité de ce contrôle.

      Faîtes savoir. On peut et on doit forcer le débat là-dessus.

      1. Avatar de Fab
        Fab

        Marc Peltier,

        « On peut et on doit forcer le débat là-dessus » : oui, mais pas que :

        http://www.pauljorion.com/blog/?p=28250#comment-222885
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=28250#comment-223560

    2. Avatar de Pol
      Pol

      @dany

      L’ histoire des 147 ne fait que renforcer la vieille question: que faire?

      Cette révélation signe la fin de l’histoire (fable ?) des 147 car la lumière tue.

  18. Avatar de katorz
    katorz

    Pour info,
    La présentation du même sujet en 2009 CCSS International workshop (Slides)
    http://j-node.homeip.net/wfb/jbg%20archive/PhD/public/myStuff/ccss-2×2.pdf

    and the dissertation presented by JAMES B. GLATTFELDER 2010
    http://e-collection.library.ethz.ch/eserv/eth:2007/eth-2007-02.pdf

    S. Battiston l’un des auteurs de The network of global corporate control a aussi collaboré avec F. Scheitzer sur le sujet : The risk to fail, présentation 2011 CCSS int. workshop
    http://www.multimedia.ethz.ch/conferences/2011/ccss/2011-06-20/?doi=10.3930/ETHZ/AV-7ec959b0-302a-4d74-825c-ce51941d087d&autostart=false

  19. Avatar de jean louis senior
    jean louis senior

    Du souci avec cette « révélation » fort opportune et « salvifique » ?
    Allons donc,relisez donc l’excellent « roman » de Pascal Roussel. (Divina insidia)
    Et,pour ma part,je n’hésite plus une seconde à rejoindre le parti des « complotistes »,dénonceurs avant l’heure.
    Quant à notre destin,et en tout cas le mien :
    observer raisonnablement,intensément,en venant ici donc,entre autre et,comme disait mon chapelain préféré,trop tôt décédé,même à 98 ans, :
    « A la Grâce de Dieu » ….
    Cet homme,aux ressources insignifiantes,aux multiples cancers récidivants et guérissants,a pleinement été heureux…en consacrant toute sa Vie aux autres…Et il demeurait toujours confiant en « La Providence ».

  20. Avatar de yvan
    yvan

    Y’a à becqueter pour les 147 :
    http://www.latribune.fr/depeches/reuters/le-medef-convoite-un-marche-de-200-milliards-de-dollars-en-libye.html
    « Le marché de la reconstruction de la Libye est évalué à 200 milliards de dollars, estime le patronat français, qui espère une place de choix pour les entreprises françaises dans ce vaste chantier. »

    Manque de bol, les US en ont besoin…
    Vous allez voir, qu’en plus, le pétrole va leur revenir.

    Le phénomène est le même pour la Tunisie et l’Egypte, mais là, c’est la BERD qui va se servir.

  21. Avatar de Man
    Man

    pour moi, c’est logique…..

    quand un prince, un roi , une personne d’une famille fortunée meure, des reportages leur sont consacrés.

    Ne viennent pas me dire que ces reportages sont faits par charité dans ce monde ci

  22. Avatar de Mianne
    Mianne

    Cela répond en fait à la question que je posais souvent sans avoir de réponse, évidemment .
    Des noms, on veut des noms . Qui sont les individus responsables des malheurs du monde, qui sont les individus qui se cachent derrière l’appellation anonyme  » le marché », qui décident des conflits mondiaux ?

    @Dany

    Le premier combat, quand notre niveau d’écoeurement est encore supportable, est évidemment celui de Simplet . Il ne résoud pas le problème d’ensemble mais il a au moins le mérite de préserver Simplet et de ne pas le faire accompagner ni alimenter le système .

    Quand l’écoeurement laisse la place au désespoir et à la colère, il suffit de prendre les noms, sur n’importe quel site boursier, des dirigeants à la tête des entreprises mentionnées , d’y joindre la photo, d’ajouter au-dessous la mention « wanted », et de coller cela sur les lieux de passage de leurs victimes économiques et des familles de leurs victimes décédées dans les conflits qu’ils ont commandités ces dix dernières années . On peut commencer par les dix premières entreprises …

    Les gentilles prières n’ont obtenu de leur part qu’une offre méprisante d’une petite aumône exceptionnelle .
    La trouille, la vraie, dont ils se croyaient à l’abri, des réactions concrètes de leurs innombrables victimes remettra sans doute un peu mieux les pendules à l’heure .

    La gentillesse ne sert à rien contre les prédateurs qui ont du sang sur les mains .

    1. Avatar de anne
      anne

      c’est bien raconté dans « Cendrillon » d’Eric Rheinart , par la voix d’un patron du CAC 40 (L.Gallois ?, me rappelle plus bien) , où il admet que oui, s’ils avaient vraiment peur, physiquement, des choses changeraient radicalement

      1. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Bien entendu, il n’y a que la peur qui les fait céder,
        celle du rapport de force, la raison de la force,
        comme lors de la menace de la grève générale tout leur prendre,
        par exemmle en France en Juin 36 ou Mai 68,
        ou lors de la menace de la France entrée en Résistance, en 45.
        La seule réforme possible, désormais, c’est la menace de Révolution.
        La seule réforme durable, désormais, c’est la Révolution.

        Pour nous convaincre du contraire, ils ont le leurre électoral,
        et tous ceux qui en font leur beurre…et caviar si possible.

  23. Avatar de svenmarq
    svenmarq

    … Le Littré donne du mot « capital » cette toute première définition:
    « Où il s’agit de la tête ou de la vie » Immédiatement, & par rapport à nos médiocres querelles, on a pris du champ, on respire mieux. Ce livre est une redéfinition, une défense, une illustration
    du mot « Capitalisme »…
    Extrait de la 4ème de couv. de
    LE CAPITALISME: MAIS C’EST LA VIE !!! de R.-L. Bruckberger commis chez Plon en 1983
    (ISBN: 2-259-001000-8)

    A n’en pas douter, au régime où nous allons dans le mur, le titre de la prochaine parution des « Plus belles Aventures de l’Oncle Paul » s’impose de lui même: « LA DEMOCRATIE A L’AGONIE »… (2012)

  24. Avatar de Man
    Man

    je pense que cela colle bien au sujet . au niveau de la pertinenece, je ne vois pas bien si cet article a une quelconque véracité.

    http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article2195

  25. Avatar de Bertrand_M
    Bertrand_M

    Que serait ces 147 compagnies transnationales sans leurs Etats capitalistes respectifs ? Auraient-elles pu devenir ce qu’elles sont sans l’aide du législateur ?

    1. Avatar de Mianne
      Mianne

      Ces entreprises ont exercé des pressions sur le législateur . Elles mettent en place le législateur et font les lois

      1. Avatar de dussardier
        dussardier

        Et qui est législateur?
        On nous bassine à longueur de journée avec la présidentielle, et pas un seul mot jamais sur les législatives qui ont lieu juste après. Pourquoi?

      2. Avatar de Bertrand_M
        Bertrand_M

        @Mianne :
        « Ces entreprises ont exercé des pressions sur le législateur . Elles mettent en place le législateur et font les lois. »
        Non ! Exemple : il n’y a aucune pression exercée sur le politicien en fin de carrière : Le Big Business se contente de proposer à Mr Blair, Schröder, Thierry Breton des salaires hors normes. Parce que la Corporation ne recrute que les diplômés de l’Etat.

  26. Avatar de pseudo cyclique
    pseudo cyclique

    faut pas se braquer sur un chiffre en particulier ..147 transnationales ou les 200 familles du comité des forges …c’est pas important …

    qualitativement dans cette liste , quelles mulitnationales ont l’effet de levier le plus important ??

    quelles multinationales sont des noeuds critiques d’informations et de flux financiers ??

    ce sont ces multinationales qui vont exploser en premier …

  27. Avatar de Luka
    Luka

    Tout est une question de mot.
    George carlin l’expliquait très bien, il n’ont pas besoin de se réunir pour comploter dans un pièce sombre…Ils fréquentent les mêmes universités, les mêmes soirées, les mêmes clubs, et ils savent ce qui est bon pour eux.
    Mais nous jouons sur les mots.
    Un complot c’est se réunir pour établir des plans contre d’autres personnes…
    Le simple fait de sonner à une porte pour vendre un aspirateur à monsieur jeanjean brave retraité est le résultat d’un complot, ourdi auparavant par l’entreprise d’éléctro ménager.
    Le marketing est un complot destiner à tromper le client.
    Le complot est même un comportement humain tellement classique qu’on à du mal à le voir…
    D’ailleurs au niveau de ces entreprises, on appelle ça faire des affaires.
    Mais dans les affaires quelqu’un paye toujours…
    Tout est complot, notre inconscient complote tous les jours…
    Alors, svp, arrêtez de vous voiler la face.
    Nous sommes corrompu au plus profond de notre inconscient, pourquoi en serait il autrement de l’inconscient collectif ?

  28. Avatar de Poussiere
    Poussiere

    « existence of such a core in the global market was never documented before and thus, so far, no
    scientific study demonstrates or excludes that this international “super-entity” has ever acted as a bloc. However, some examples suggest that this is not an unlikely scenario. »
    désolé Mr Jaurion mais je suis svt assez d’accord avec Chris06!
    Il me semble que cette excellente étude sur le plan de la méthodologie en particulier suit les arcanes habituels des études scientifiques; Introduction pour expliquer l’historique et ce qu’on va essayer de faire; matériel et méthode (très important; à lire à fond car c’est là que sont cachés biais,erreurs, oublis…, mais je ne suis économiste); résultats trouvés en essayant de ne pas divaguer et tricher;
    discussion où l’on s’appuye sur la littérature pour expliquer les résultats obtenus et enfin, hypothèses.
    Les auteurs (voir plus haut) émettent bien l’hypothèse que ces sociétés pourraient agir en bloc, être d’accord entre elles…
    ne leur faites donc pas dire ce qu’ils n’ont pas prouvé!
    Souvent les articles se terminent par des pistes d’autres études à effectuer pour confirmer ou infirmer. Au boulot les économistes (ce que je ne suis pas, étant dans une toute autre branche scientifique)!.
    Par ailleurs je dois certainement être un privilégié mais je continue à ne pas voir le monde aussi noir que sur ce blog. Mais l’avenir nous le dira et peut-être aurai-je un jour le temps d’argumenter celà; ce n’est malheureusement pas le cas en ce moment.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Merci pour votre sollicitude mais j’ai une certaine habitude de la lecture de ce genre de textes. Croyez-moi sur parole : celui-ci est de bonne qualité.

      « Par ailleurs je dois certainement être un privilégié mais je continue à ne pas voir le monde aussi noir que sur ce blog. »

      Je ne pense pas que ce soit le fait d’être privilégié, ce serait plutôt dû au manque d’information.

      1. Avatar de Grégory

        Il y a peu Paul Jorion me disait qu’il avait décrété sa grippe éteinte, avant de publier quelques heures plus tard un billet indiquant qu’au final elle était malheureusement bien vivace. Un frisson d’effroi ma parcouru : en fait Paul Jorion est d’une nature optimiste. L’économie est vraiment mal barrée !

  29. Avatar de Man
    Man

    il y a quatre type de personne : les dominants, les vendus, les resistants et les perdus

    je pense que cela resume bien le monde dans lequel on vit non ?

    1. Avatar de justin
      justin

      Mais non… en réalité il n’y a que 2 catégories : les voleurs et les volés (et quand les 2 sont satisfaits, cela s’appelle le commerce !) Les dominants sont les voleurs tandis les résistants, les vendus et les perdus font partie des volés… ainsi fonctionne le capitalisme ! Question à 1000 Euros, comment ne pas faire partie des volés sans faire partie des voleurs ? A ce jour aucune réponse ne me satisfait donc j’essaie d’être un volé heureux !

    2. Avatar de Fangio
      Fangio

      Il y a aussi les « ravis » dans l’article auquel vous faites référence au point 54.
      C’est la majorité silencieuse des pays riches.

  30. Avatar de MM
    MM

    Cela me rappelle un livre :

    Le Choix de la Défaite

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