« REFONDER LE CAPITALISME » : LE MOMENT EST VENU !

Ce texte est un « article presslib’ » (*) En version anglaise, due à Frankly : It Is Time to Restructure Capitalism et sur mon blog en anglais.

Y a-t-il rien de plus affligeant que le spectacle des remèdes à la petite semaine mis en place ces jours-ci pour essayer de sauver le système capitaliste, sans se résoudre à mettre véritablement en place les moyens nécessaires ?

Voyez ce qui se passe en Grèce, où la Troïka (Union Européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International) s’efforce d’imposer au gouvernement grec des mesures que chacun sait inapplicables. Et pour arriver encore à quoi en cas d’accord ? À une réduction de la dette souveraine du pays à 120 % de son PIB à l’horizon… 2020 !

(illustration par Sébastien Marcy)

Arriverait-on même à définir dans les jours qui viennent une formule de défaut partiel de la dette souveraine grecque qui soit supportable par le peuple grec, que le Portugal et l’Irlande s’engouffreraient dans la brèche et réclameraient aussitôt les mêmes avantages pour eux-mêmes, effort que la zone euro est bien incapable d’absorber, elle qui répète inlassablement que la solution visée en Grèce devra en tout cas demeurer une exception. Et comme nul ne l’ignore, la Grèce à elle seule déjà est « systémique », capable d’entraîner la zone euro dans son ensemble dans sa chute (ce n’était pas le cas à la première alerte au début de l’année 2010… mais à force de tergiverser !).

Le 2 août dernier, les États-Unis, ont rehaussé le plafond de leur dette souveraine au niveau de 14,3 milliers de milliards de dollars. Il n’est pas nécessaire de préciser que des billets d’un dollar empilés pour ce montant représentent X fois la distance de la Terre à la Lune pour savoir que le trou ne se comblera jamais de lui-même, quelle que soit l’embellie dans la situation économique du pays.

La quadrature de la « rilance », la relance combinée à la rigueur, n’est qu’un problème insoluble parmi les dizaines d’autres qui se posent aujourd’hui au sein du système capitaliste.

Quand, le 25 septembre 2008, dans son discours de Toulon, M. Sarkozy attire l’attention sur la nécessité de refonder le capitalisme, il est dommage que les moyens n’aient pas été aussitôt réunis pour s’atteler à cette tâche indispensable. Parce qu’il s’agit bien sûr d’un projet très ambitieux et il est léger d’en abandonner la réalisation, comme ce fut le cas, à l’initiative individuelle. Un conseil de personnalités – et pour bien faire, internationales – aurait dû être réuni aussitôt, et des moyens adéquats mis à sa disposition pour définir les mesures qui s’imposent.

Plus de trois ans se sont écoulés depuis le discours de Toulon et, à part les protestations un peu désordonnées des « indignés » en différents endroits de la planète, les initiatives individuelles de refondation du capitalisme n’ont pas répondu aux attentes. Un temps précieux a ainsi été perdu, mais il n’est pas trop tard, d’autant que les problèmes qui se posent ont partout gagné en gravité et se sont, du fait même, clarifiés.

Réclamons de nos dirigeants qu’un débat sur la refondation du capitalisme soit immédiatement lancé, que les autorités incontestées sur les questions financières, économiques et morales y soient conviées (plutôt que des « experts » économiques et financiers dont le parcours est aujourd’hui jonché d’une accumulation d’échecs navrants), et que leur soit confiée la tâche d’en déterminer les étapes (portant sur le niveau structurel et institutionnel bien entendu, plutôt que sur celui des tactiques à court terme ne visant qu’à gagner du temps face à un écroulement devenu inéluctable). Confions à ces personnalités la tâche de proposer les moyens de refonder le capitalisme et, devraient-elles conclure que la tâche est irréalisable, celle de décrire pour nous le système qui devrait venir à la place.

============================================
P.S. Réflexion qui m’est venue à la lecture de vos premiers commentaires (8/2 12:30) :

Sujet à traiter par un « comité », une « commission », le nom importe peu :

Le système capitaliste peut-il être refondé ?
– Si oui, comment ?
– Si non, par quoi le remplacer ?

Une position majoritaire et une position minoritaire se dégageront. Chaque camp aura alors – comme à la Cour Suprême aux États-Unis – à justifier sa position. Et les noms seront communiqués de ceux qui considèrent que Oui, le système capitaliste peut être refondé – et expliqueront comment, et de ceux qui considèrent que Non, et diront ce qu’il faudrait mettre à la place.

Si cela vous semble une bonne initiative, il faut trouver des sponsors. Certains d’entre vous en connaissent sûrement : contactez-les et tenez-nous au courant.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

Partager :

569 réponses à “« REFONDER LE CAPITALISME » : LE MOMENT EST VENU !

  1. Avatar de J L
    J L

    Rejoindre le peuple

    Le problème n’est pas le système capitaliste, le problème est dans la façon de se gouverner. La démocratie représentative ne fonctionne pas et n’a jamais fonctionné. J.J. Rousseau nous avait prévenu d’ailleurs.
    La seule façon d’exercer la démocratie sera avec la participation du peuple pour le peuple. Le citoyen a abandonné ses privilèges pour devenir con-sommateur. Pour sensibiliser ledit citoyen à reconquérir le pouvoir perdu, il faut l’intéresser à la chose politique. Comment? : COMMUNICATION.
    Ici sur le blog les participants savent très bien échanger des concepts politico-économique complexes. Il y a des échanges de haute voltige… Mais il ne faut perdre de vue que le citoyen lambda a le même poids démocratique que le docteur en science politique lorsque vient le temps de voter. Un citoyen = un vote = démocratie.
    Il faut informer, éduquer, communiquer de façon à rejoindre le plus de citoyens possible. On se doit d’être imaginatif, le mouvement «Occupons Wall Street » l’a bien compris (99%). Langage universel accessible à tous; Chinois, Américains, Français, Espagnols etc. tous ont compris le message même les illettrés (40% en Amérique).
    Démocratie participative accompagnée de référendum pour toutes décisions importantes concernant l’économie, la santé, l’éducation.
    Même si on change de système (capitalisme) et que l’on continue avec une politique démocratie représentative, on tourne en rond. Les représentants tôt ou tard succomberont à la pression des lobéistes.

  2. Avatar de Asclepios
    Asclepios

    Les intellectuels ont pour la lourde charge d’éveiller le peuple et de convaincre les politiques du bien fondé de leur analyse.

    Vous avez raison, sans clarification idéologique préalable, leur voix sera inaudible…

    Mais sont-ils prêts à le faire? En ont-ils la volonté et le courage?

    1. Avatar de J L
      J L

      Pour éveiller le peuple, il faut savoir communiquer audit peuple.
      Les politiques l’ont bien compris. Lorsque Bush s’est adressé à ses concitoyens et les a convaincus qu’il fallait combattre l’axe du Mal il savait très bien à qui il s’adressait et savait que la population le suivrait dans ce combat. Par le fait même il devenait leur Sauveur.
      Mon propos n’est pas de berner la population comme l’a fait Bush. Mais bien d’employer un langage qui rejoint le plus grand nombre possible. un citoyen = un vote
      Lorsque le message est inaudible les gens se méfient et ils ont bien raison.
      Par exemple lorsque M.Bernanke dévoile son pronostic à la presse, les analystes s’emploient à décortiquer chaque virgule en se contredisant les uns et les autres sur le contenu du message. Entourloupette du monde financier pour brouiller les pistes.
      Les intellos qui sauront communiquer au citoyen de façon claire et précise, ceux-là auront du succès.
      On se doit d’informer la population, le temps presse.
      Les gens qui consultent ce blog sont déjà sensibilisés politiquement, on a pas à les convaincre…
      Nous devons discuter avec nos proches, ne pas trop élaborer, juste provoquer un certain intérêt…et trouver d’autres moyen qu’Internet pour provoquer un éveil.

    2. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      J’ai fait la même lecture du billet que vous.
      Ceux qui disent que Jorion fait fi de la démocratie se font une conception de la démocratie plus « rouge » que « expert ». Le mot à considérer ici c’est le mot « rouge », c’est important pour la deuxième partie de mon argumentation.
      Je m’explique. Je fais allusion ici au débat qui faisait rage en Chine pendant les années Mao.
      Mao incarnait le « rouge » c’est à dire la prééminence du politique sur les savoirs. Les experts c’était ceux prenaient en compte les réalités économiques, comme Liu ShaoQi ou Deng Xiaoping. Je précise que les dites réalités économiques dans le contexte chinois d’alors cela signifiait seulement la prise en considération du fait qu’il est des domaines de l’action pour lesquels la volonté politique n’a pas de prise directe. C’est tout simplement la prise en considération des contraintes physiques et anthropo-sociales.

      Qu’arriva-t-il ? A chaque fois que Mao voulut reprendre un pouvoir qu’il était en passe de perdre dans les instances du Parti, Il organisa, suscita, de vastes campagnes où il s’agissait d’exalter la volonté révolutionnaire des foules en s’appuyant sur une part plus ou moins grande de la population, ceci dans le but d’éliminer ses adversaires politiques, et de facto nombre d’intellectuels.

      Ainsi, pendant la fameuse campagne dite du Grand bond en avant, en 1957 (qui fit plus de victimes (mortes de famine) que la révolution culturelle.) il s’agit en quelques années d’atteindre des objectifs de doublement de la production, ceci en mobilisant les bonnes volontés au niveau local, sans aucun plan d’ensemble. Tout ce que le pays comptait d’ustensiles en métal furent fondus dans des fours improvisés qui produisirent des métaux inutilisables, idem pour les récoltes qu’on voulut accélérer… Bref, le Grand Bond en avant s’avéra être un fiasco. Mao lance alors dans la foulée le mouvement des Cent fleurs qui consista à libérer la parole pour officiellement critiquer la bureaucratie, mais en réalité pour très vite éliminer tous les éléments qui étaient allés trop loin dans la critique.

      La Révolution culturelle, en 1966, fut une manoeuvre du même genre toujours sous l’égide de Mao, mais cette fois avec l’appui de la jeunesse. C’est la deuxième vague d’éradication, plus radicale encore que la précédente, d’élimination des intellectuels.

      Si j’ai fait cette digression c’est pour signifier que la démocratie ce n’est ni le règne des rouges ni celui des experts, ici à la lumière de l’expérience chinoise où ces deux notions furent portées à leur paroxysme. Je précise encore tout de même qu’en Chine après la chute de la Bande des Quatre (dont la femme de Mao) en 1976 ce sont finalement les experts qui prirent le dessus. Deng Xiaoping après un exil intérieur revient sur le devant de la scène. Depuis, les experts sont toujours aux commandes, mais des juristes montent au créneau, ne se reconnaissant ni dans le rouge ni dans l’expert. Bref, ils font la tentative de sortir du cadre. Tout en se référant à certains dispositifs du cadre, en premier lieu la constitution chinoise qui garantit formellement un certain nombre de libertés.

      A cette aune, il me semble important de se prévaloir d’une conception de la démocratie où le savoir, les connaissances se constituent en domaine indépendant pour pouvoir justifier de la qualités de savoirs et connaissances authentiques et que ces savoirs et connaissances il n’appartient pas à la sphère délibérative de déterminer s’ils sont valides ou pas. Ce n’est pas au politique de décider de la validité de la formule E = MC2. Par contre c’est une action éminemment politique que celle de faire bouger les lignes du cadre.
      Ainsi il me semble tout à fait illusoire et démagogique de considérer que les assemblées d’une démocratie directe seraient à elles-même la solution à tous nos maux. Le rôle des assemblées, à quelque niveau que ce soit, le cas échéant, c’est de décider du choix des politiques, des institutions, pas de dire ce qu’il faut faire spontanément, comme si une inspiration citoyenne à l’image de l’inspiration divine pouvait produire quelque chose de significatif pour la collectivité.

      Selon cette perspective, je ne vois rien de choquant dans la proposition avancée dans ce billet, que soit réunie une sorte de commission rassemblant un certain nombre d’autorités indépendantes pour discuter ce qu’il en est du système existant, de son présent et de son avenir possible. Pour ma part, je ne donnerais pas un caractère cooptatif à la dite commission. Quiconque se considérerait comme autorité dans un domaine particulier pourrait prétendre y participer. Ainsi on évite le copinage et l’arbitraire. Le tri se fera de toutes façons. Ceux qui n’ont pas les savoirs et connaissances requis n’iront pas se confronter à leurs homologues plus au fait des rouages du système et/ou ayant réfléchi sérieusement à des questions qui touchent l’avenir commun.

      En conclusion, à partir du moment où le rôle de cette commission est seulement de clarifier un débat, et surtout les positions de chacun dans le paysage intellectuel et politique, elle me semble une excellente idée. Pour le reste, libre aux constituants, révoltés, indignés, politiques, voire révolutionnaires, d’en faire ce qu’ils veulent. Bref, ne mélangeons pas tout.
      Délibérer avec les égaux oui, mais de délibérer sans connaissance de causes, non.

      1. Avatar de RV
        RV

        Il me semblait que les cahiers de doléances en 1789, expression démocratique s’il en est, avaient eu un rôle premier dans l’élaboration de la constitution. Donc, sauf si je fais un contresens historique, point d’experts, l’expression populaire et une constitution « universaliste » c’est à dire faite par le plus grand nombre pour le plus grand nombre.

      2. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        RV

        Les intellectuels ne font pas partie du « peuple » ?
        Au nom de quel principe devrait-on les empêcher de se réunir, de discuter puis publier les résultats de leur discussion ?

        A propos des cahiers de doléance :
        Dans la France de l’Ancien Régime, les cahiers de doléances sont des registres dans lesquels les assemblées notent vœux et demandes. Dans ces recueils sont consignées les représentations et protestations adressées au roi par les états généraux ou provinciaux.

        Fonctionnement des cahiers de doléances : Les cahiers de doléances sont utilisés par le tiers état, ils lui permettent de savoir ce qu’il a fait. Ils sont aussi utilisés par certains membres de la noblesse, et parfois du clergé.
        (Wikipédia)

        Les cahiers de doléance, pourquoi pas, sauf que nous ne sommes plus au XVIII ème siècle. De plus il n’avaient rien d’une création spontanée du peuple. Le « peuple » s’en est seulement servi pour exprimer son mécontentement, son exaspération.

        A l’heure d’Internet les pouvoirs constitués peuvent consulter les blogs, les nombreux commentaires émanant du « peuple ». Nos représentants aujourd’hui savent donc parfaitement ce que les gens pensent de leur politique. Ce qui leur manque le plus, comme dans la période pré-révolutionnaire de 89, c’est la capacité de se représenter correctement le cadre actuel, et la capacité et la volonté d’en sortir, du cadre. Cette commission n’a me semble-t-il pas d’autre but que d’alimenter le débat public sur cette question du cadre justement, qui en effet est l’affaire de tous. La démocratie, et donc bien sûr tout processus constituant ne peut se passer de débats publics. Considérons donc la mise en place de cette commission comme une, étape, une façon d’introduire le thème du capitalisme dans le débat public. Le fait est qu’aujourd’hui ce débat n’a pas lieu.

      3. Avatar de jducac
        jducac

        @ Pierre-Yves D. 9 février 2012 à 00:35

        Délibérer avec les égaux oui, mais de délibérer sans connaissance de causes, non

        Voulez-vous dire qu’il y a dans la population des gens qui sont plus égaux que d’autres ?

        Attention, si vous entrez dans cet ordre de mesure, vous introduisez les notions d’inférieur et de supérieur et là vous ouvrez un conflit. Si vous différenciez par le revenu ou la richesse, très vite vous opposez capitalisme et anticapitalisme, une guerre ouverte en Europe il y a plus de deux siècles et dont nous souffrons toujours, en France, alors qu’ailleurs dans le monde, les autres ont su la dépasser.

        Ce fut même le cas en Chine communiste qui, grâce à Deng Xiaoping avec son message « ENRICHISSEZ-VOUS » a su faire renaître son pays, alors que les « rouges » de chez-nous sont en train de pousser à son élimination accélérée. Pour s’enrichir il n’y a pas d’autre solution que de « travailler beaucoup et bien tout en consommant le moins possible ». C’était bien connu de la majorité des gens dans les générations précédentes, mais ignoré des intellectuels de gauche d’hier comme d’aujourd’hui. Plus guidés par le cœur et la passion, que par le raisonnement et la raison,les intellectuels « rouges » préfèrent pousser vers le suicide plutôt que d’en appeler à l’effort et au sursaut salutaire.

        L’avenir de la France, de l’Europe et de l’humanité entière, passe dans les temps présents, par la réduction de la consommation et certainement pas par l’octroi de possibilités de consommer davantage à ceux qui en ce moment consomment le moins. Prendre aux plus riches qui, proportionnellement à ce qu’ils gagnent, ne consomment pas beaucoup, afin de le donner aux plus pauvres de chez-nous pour qu’ils consomment davantage, c’est accélérer notre extinction.

        Si c’est votre choix il faut l’annoncer haut, fort et explicitement, surtout aux jeunes.

      4. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Jducac

        Je crains que vous ne soyez du coté des « experts », manière chinoise.
        Très peu pour moi. J’étais en Chine en septembre 1989, pour un séjour d’étude, soit juste après les évènements de la Place Tian’anmen. J’ai parlé avec un certain nombre de chinois, tous condamnaient à mots plus ou moins couverts la façon dont se sont terminées les manifestations, y compris ceux qui étaient acquis à la politique dite d’ouverture et de modernisation du timonier Deng Xiaoping. Il faut préciser aussi que parmi les « experts » s’exprimaient certaines divergences. Certains pensaient nécessaire une cinquième modernisation, par l’introduction d’une dose de démocratie dans le régime communiste chinois. C’était le cas de Hu Yaobang, qui fut secrétaire général du parti communiste jusqu’en 1986, année où il fut démissionné après son soutien aux manifestations pro-démocratiques étudiantes, gardant .toutefois son poste au Comité politique permanent (instance dirigeante collégiale suprême), et appuyant les revendications étudiantes lors des évènements de Tian’an Men. Sa ligne comme l’on sait dut s’incliner face à celle de Li Peng alors premier ministre qui avait le soutien de Deng Xiaoping. Depuis il demeure un personnage historique encombrant de la vie politique chinoise, le silence donc sur sa personne et surtout son « oeuvre ».

        Le slogan officiel ce fut dès le début des années 80 les quatre modernisations. Entre parenthèses, si l’on prend un peu de hauteur, ce slogan était similaire à celui qui avait cours chez lors de la même période. Toujours cet économisme, cette fausse vision de la modernité de part et d’autre du continent euro-asiatique. Après Tian’an men une chappe de plomb idéologique s’est abattue sur cette évènement tout comme d’ailleurs cela avait été le cas pour la Révolution Cuturelle. Voilà le prix que doivent payer les chinois pour se moderniser : le prix de l’ignorance.
        Fort heureusement l’internet parvient tout de même à briser ce mur du silence même si c’est toujours prendre de grands risques que de critiquer la ligne officielle, y compris comme je l’évoquais dans le précédent commentaire, en se référant à certains articles de la constitution chinoise.

        Quant à ce qui se passe chez nous, ceux qui ont fait et font toujours le plus de dégâts ce sont les experts et non pas ceux qui, tout « rouge » qu’ils soient, essaient tout de même de faire bouger le cadre, même maladroitement. Ce ne sont pas mes adversaires, seulement je leur rappelle certain épisode historique qui montre bien les limites du tout politique.

        Pour répondre maintenant à votre question initiale, je ne distingue pas des gens qui seraient plus égaux que d’autres par principe et en droit. L’ordre des grandeurs dans mon raisonnement concerne celui des discours, il se situe donc au niveau des vérités. IL y a effectivement des discours qui au regard de la vérité — celle que l’on établit par le raisonnement — valent plus que d’autres. Or ce fait, qui est lui-même une vérité, revêt une grand importance dans tout processus démocratique, car le raisonnement est justement la procédure qui permet de trouver un terrain d’entente, certes toujours provisoire, mais parfois sur des durées beaucoup plus longues lorsqu’un nouveau cadre s’est imposé, après que se furent manifestées les opinions contradictoires.

        Par contre, oui il y a bien des gens qui sont plus inégaux que d’autres, c’est le moins que l’on puisse dire, et ce dans des proportions que l’on avait pas vues depuis les années 20.
        Si les riches comme vous dites ne consomment pas beaucoup, c’est à l’évidence comme vous le dites vous-même en proportion de ce qu’ils gagnent. D’autre part, si d’autres, ensemble, consomment globalement beaucoup c’est encore l’évidence, c’est du fait de leur nombre. La question n’est donc pas là. La question c’est de savoir si ceux qui dépensent peu en proportion de ce qu’ils gagnent ne le font pas dans un système qui pris dans sa globalité structurelle induit mécaniquement une hyper consommation et si l’inégale répartition des richesses ne joue pas un rôle dans le processus. Ma réponse à cette question, vous la connaissez.

      5. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        … ce slogan qui avait cours chez nous lors de la même période.

      6. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        @Pierre-Yves D. 9 février 2012 à 00:35

        Staline puis Khrouchtchev ont beaucoup regretté que Mao n’ait pas fait d’école du Parti, contrairement à Deng Xiaoping qui après Paris et sa formation au marxisme chez Renault avait passé un an à Moscou quand l’enseignement ne devait pas y être fossilisé. Votre opposition Rouge/Experts n’est pas tenable puisqu’il y a toujours eu et il demeure des débats entre rouges qui ne manquent pas d’experts, comme il en existe entre « libéraux » qui ne manquent pas d’experts non plus. Il n’empêche que dans ces matières humaines, contrairement aux sciences dures qui se contrefoutent des opinions politiques du chercheur, celles-ci fonctionnent comme a priori de méthode dans l’analyse des problèmes et des solutions à inventer, et celui qui a une weltanschauung où le capitalisme n’est qu’un moment d’organisation dans l’histoire de l’humanité ne saurait avoir les mêmes buts et moyens d’analyse que celui pour lequel il est le stade suprême des organisations humaines. Ces réserves ne m’empêchent pas de partager votre vision du grand bond à moduler dans ses rapports avec le premier bond, les cents fleurs, la brève NEP qui a suivie, et ce qui se passait chez le grand frère modèle et concurrent. J’entendais hier soir qu’une maitresse de JFK l’aurait entendu dire en pleine crise de Cuba qu’il préférerait ses enfants rouges que morts. Mao poussait les soviets au feu nucléaire pendant ce temps là, et Cuba n’a pas été envahi parce que la parole donnée fut respectée. Les experts rouges n’étaient pas tous du même bord.

      7. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Rosebud1871

        Certes, il faut nuancer, ce que j’ai fait dans ma réponse à jducac dans le commentaire précédent.
        Dans mon analyse je faisais référence à la terminologie utilisée par Mao et les maoistes, une terminologie qui traduisait bien une certaine conception de l’action politique avec des conséquences bien réelles.
        Concernant la période plus récente dite d’ouverture (au monde) et de la modernisation, le fait est que le courant dominant est tout de même celui de l’expertise dans le sens où il s’agit de justifier une politique, un ordre social en se référant d’abord à des considérations d’ordre technique et utilitariste le tout enrobé dans un discours sur la cohésion du peuple chinois et son progrès dans l’histoire. Le mot d’ordre « enrichissez-vous » de Deng Xiaoping en 1992 s’inscrivait dans cette perspective.

        Li Peng que je citais est un ingénieur, a fait ses études en Union soviétique, c’est un de ceux qui ont été l’origine de la construction du barrage pharaonique des Trois gorges et du programme nucléaire chinois. L’idéologie dominante n’est plus celle, du volontarisme politique en guise de seul programme politique, ce temps est révolu. Pratiquement tous les autres dirigeants depuis sont des ingénieurs ou des technocrates, c’est en cela que je maintiens qu’ils sont des experts. Parmi eux il existe bien entendu toujours ce vieux réflexe maoiste ou tout simplement communiste chinois qui consiste à exploiter et manipuler les foules pour atteindre des objectifs de politique politicienne. Mais il n’y a plus de référence directe et explicite à la possibilité de transformer spontanément le cadre institutionnel, politique, économique par la mobilisation des masses, ce qui était l’intention affichée de Mao et aussi sa pratique.

        Tout de même, mais c’est très récent, il y a l’intervention remarquée de Wang Yang, secrétaire du parti communiste de la province du Guandong qui une fois n’est pas coutume pour une autorité d’échelon supérieur, accepte de considérer les revendications de la petite ville insurgée de Wukan (13000 habitants) en proie aux abus de pouvoir des autorités locales. L’homme brigue un poste au comité permanent l’instance de direction suprême faisant valoir sa ligne conciliante à l’heure où les mouvements de révolte et sociaux se multiplient dans le pays. Wang Yang avait d’ailleurs participé aux négociations lors des grèves dans la même province de Guandong. A suivre.

      8. Avatar de octobre
        octobre

        « Prendre aux plus riches qui, proportionnellement à ce qu’ils gagnent, ne consomment pas beaucoup, afin de le donner aux plus pauvres de chez-nous pour qu’ils consomment davantage, c’est accélérer notre extinction. »

        @ La voix de son maître,
        Je vais appuyer là où ça fait mal : en plus, les pauvres, ils font beaucoup de petits (elle est pas belle la Vie ! 🙂 ). Souffrez donc accroché à votre posture idéologique brave petit homme réaliste et rêveur aussi ; si seulement ça pouvait vous faire travailler un peu. La vie maintient en permanence un équilibre fragile et précaire, mais elle maintient. Il n’y a que des gestes criminels insensés ou des actions politiques – forcément contre elle – pour vouloir briser un cercle initialement dénué de morale. Vous, bien entendu, vous ne faites pas de politique ? Demeure votre discours ultra-conservateur et réactionnaire. Le doute ne vous habite pas, et c’est tant pis pour le blog.

        …c’est accélérer notre extinction : précisez le fond de votre pensée ! Parce qu’avec vous on se demande c’est qui c’est quoi.

  3. Avatar de zenblabla

    « Y’a qu’a financer n’importe quoi. »
    Remarquez, c’est déjà le cas….!
    Cette sorte là, pourtant amène, ne paraîtra que si cette sorte se révèle subliminale, alors qu’elle s’aborde radicalement jamais neuve si s’en mêlent et s’y démêlent trop de politiciens.

    Le Grand Yaka, il aurait fait remarquer que bien que l’on finance n’importe quoi, on finance pas n’importe qui.

  4. Avatar de C Assayag
    C Assayag

    Paul,

    vous envisagez une approche essentiellement « top/down » quand vous dîtes
    « que les autorités incontestées sur les questions financières, économiques et morales y soient conviées « , or je pense justement que c’est un des problèmes du système actuel que j’évoque dans Projet 2017 voir lien ci-après – http://www.pauljorion.com/blog/wp-content/uploads/2017dec2011.pdf
    Les « élites » (ou en tout cas celles qui se définissent et continuent à être perçues comme telles) ne veulent pas de changement car le changement signifie la fin des positions acquises et elles pensent qu’elles réussiront tant bien que mal – ou en tout cas mal pour les autres – à s’en sortir. Il faut donc beaucoup de « courage » ou de lucidité pour accepter cette refondation quand vous êtes du « bon côté de la barrière ».
    Il faut donc plutôt une approche de type « bottom/up » – comme l’est ce blog d’une certaine façon – pour faire émerger des solutions
    Cdt,

    C Assayag

  5. Avatar de El JEm
    El JEm

    bonjour à tous,
    je trouve les questions et les débats sur « qu’est ce que le capitalisme ? » (selon untel ou tel autre), « à quel moment a t il commencé ? », etc. et même :

    Le système capitaliste peut-il être refondé ?
    – Si oui, comment ?
    – Si non, par quoi le remplacer ?

    sont inutiles et/ou ne vont pas suffisamment directement au but. Car nous n’avons pas à nous définir par rapport au capitalisme mais à définir ce que nous voulons. La crise nous donne justement l’opportunité de repenser (plus) librement car elle permet de remettre en cause les idées préconçues qui ont formaté les cerveaux. Les « écailles nous tombent des yeux » et il ne tient qu’à nous de regarder le monde avec un œil neuf.

    Pour moi, compte tenu de la situation du monde ACTUEL (ex. : 7 milliards de personnes ; une conscience de la limitation des ressources et une connaissance +/- fine de ces limites ; des développements technologiques existants -ex. : internet- ; etc.), qui est une situation sans précédent dans l’histoire humaine, il est nécessaire de tout repenser et donc les questions sont :
    1/ quels sont nos objectifs ? cad : sur quels grands principes devons-nous créer la nouvelle société ?
    2/ quelle organisation de la société permettra d’atteindre ces objectifs ?
    3/ comment faire pour que cette organisation prenne la place du système actuel.
    (sans alternative, le système perdurera, sous une forme ou une autre, quels que soient ses inconvénients)

    Par ailleurs, je suis étonné par la proposition de Paul Jorion de confier cette tâche à une commission. J’aurais plutôt proposé de faire appel au « cerveau collaboratif » que l’on voit à l’œuvre sur ce blog ou dans d’autre systèmes de type Wikipedia. Faire intervenir toutes les sommités citées me semble une excellente idée, mais leur confier la réflexion me semble faire appel aux pratiques du système actuel (qui a failli). Les prochaines étapes de l’évolution des sociétés devraient au contraire être collaboratives et ouvertes. Il ne s’agit pas simplement d’avoir la possibilité de s’exprimer, mais aussi de celles de participer et (surtout) de se former. Ne plus être consommateur ni aliéné.

    Cela pourrait notamment aboutir sur la fameuse constitution pour l’économie, c’est à dire un texte court, présentant les grands principes sur lesquels nous proposons de construire la société et exprimés en termes compréhensibles par tous.

    Parmi ces grands principes, seront abordés la question de la propriété et de son accumulation, de la monnaie, du marché, du droit et des limites à entreprendre, etc.

    Paul Jorion avait invité il y a quelques temps à travailler ainsi sur le site, hélas inutilisé, de ECCE :
    http://ecce-home.wikispaces.com/
    Je propose de nous y retrouver.

  6. Avatar de choobaman
    choobaman

    LIBERTE,EGALITE,FRATERNITE,FRUGALITE.

  7. Avatar de izarn
    izarn

    Refonder le capitalisme?
    Et pourquoi faire?
    A-t-on refondé la monarchie?
    Le capitalisme ça peut se refondre comme l’or?
    Doit-on renflouer le Titanic?
    Doit-on refonder le stalinisme?
    Il y avait des principes devenus mauvais dans la monarchie.
    Il y a des principes devenus obsolètes et négatifs dans le capitalisme.
    Quand des systèmes deviennent des maladies…
    Guérir d’une maladie c’est l’éliminer.

    On n’aura plus besoin du capitalisme au XXIIieme siécle.
    Plus besoin de capitaux pour travailler, entreprendre, créer, fabriquer.
    Toute idée de s’enrichir, déja terme devenu totalement archaique, en faisant produire de l’argent par de l’argent sera devenu totalement inepte, comme essayer de devenir Marquis de Caraba de nos jours…
    Je dirai meme que le réve de Marx sera devenu réalité, s’enrichir grace au Capital sera devenu impossible. Soit illégal, soit sans aucun interet, l’argent ne présentant en lui meme rien d’autre que de l’eau dans les robinets. L’argent ne pouvant plus jamais produire de l’argent. Le pret sera gratuit et meme négatif. Pour se débarraser du trop plein il faudra payer l’emprunteur…
    C’est une question d’inversion de la morale: Ou on taxe l’économe qui donc n’en a pas besoin, pour en faire profiter le dépensier qui lui semble en avoir le besoin…
    On baisse les taux de la Gréce et on augmente ceux de l’Allemagne. Logique.
    Mais le bourgeois est illogique, il fait l’inverse: Il frappe le cheval au lieu de lui donner à manger. Il est bete et méchant.
    Le néolibéralisme est ultra bete et méchant.

    Notre morale bourgeoise est obsolète a réenforcement négatif, une machine infernale…
    Elle a réussi sont coup depuis 150 ans a concentrer à l’extreme les richesses, comme un malestrom infernal, créant la misère comme jamais dans toutes l’histoire de l’humanité. Depuis 150 ans l’argent a tué 100 milliards d’etres humains, par le sang, la maladie, la faim, le crime organisé, le crime d’état, les guerres mondiales…

    Alors comment le remplacer? Mais n’importe quoi d’autre ira…
    Pas de problèmes.

  8. Avatar de Manu
    Manu

    La liquidation du capitalisme n’est pas une idée nouvelle, et pour ma part je verrais bien pour commencer la mise en place d’une d’économie participative (http://en.wikipedia.org/wiki/Participatory_economics) au niveau du lieu de travail afin de rémunérer les employés et pas les actionnaires. A plus long terme, cela déboucherait sur une société de type socialiste libertaire (http://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchisme_socialiste) …

  9. […] February 9th, 2012 by Paul Jorion | English translation which can be read here of my post “Refonder le capitalisme”: Le moment est venu by Frankly.It Is Time to Restructure CapitalismIs there anything more depressing than the spectacle […]

  10. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    @Julien Alexandre à propos de Lordon : « entre gens qui sont d’accord sur tout et ne tournent pas en rond en autarcie » : pas très malin de répondre avec ironie et sur ce terrain alors que je n’avais pas évoqué les pratiques du taulier, seulement ses idées.

    Jorion a commis à mon endroit deux fautes impardonnables : 1) Il a piétiné ma bonne foi alors que j’ai toujours été un naïf, c’est-à-dire incapable de mensonges et de combines pour obtenir un intérêt quelconque. Je ne cherchais rien d’autre qu’une occupation intelligente et n’avais aucune raison de commettre la moindre entourloupe. 2) Il m’a terriblement déçu avec cette histoire de prime : je ne comprends toujours pas comment un « penseur » tel que lui peut croire que faire participer la classe laborieuse aux profits pourrait changer la face du capitalisme. (Et d’un capitalisme à l’agonie, qui plus est, aller comprendre…) Lordon, aussi critiquable soit-il, a au moins le mérite de ne pas sortir des énormités pareilles.

    Jorion ne va pas au bout de ses idées, et ne cherche pas la cohérence de ses thèses. L’Argent mode d’emploi, en particulier, ne va pas au fond des choses. Dire des comptes bancaires qu’ils ne sont pas du vrai argent mais des dettes, ok, mais ce statut, plus juridique qu’économique, n’explique pas pourquoi la monnaie scripturale, hors cas particuliers, fonctionne comme du vrai fric. S’il avait creusé un peu, il aurait découvert que l’argent, tel qu’on le pratique depuis la nuit des temps, est incompatible avec la fin du capitalisme car ce dernier consiste, à travers son unique loi bien connue, à maintenir l’argent dans sa nature, à savoir : être un enjeu universel et continuel. La fin du capitalisme entraînerait fatalement la fin de l’argent. Comment pourrait-on « refonder le capitalisme » sans avoir compris ça ?

    Note : cette réponse avait sa place sur un autre fil, mais sa conclusion justifie de la poster ici.

    1. Avatar de Paul Jorion

      « Il m’a terriblement déçu avec cette histoire de prime : je ne comprends toujours pas comment un « penseur » tel que lui peut croire que faire participer la classe laborieuse aux profits pourrait changer la face du capitalisme »

      Je n’ai jamais été précédé dans cette voie que par Sismondi, Saint-Simon et Proudhon.

      Il est vrai que Marx et Engels dans la classification qu’ils proposent dans le Manifeste communiste (1848) appellent Sismondi : « socialiste petit-bourgeois », Saint-Simon : « socialiste ou communiste utopique » (à l’époque, c’était une injure), Proudhon : « socialiste conservateur ou bourgeois ». Quant à eux-mêmes, où se classent-ils ? Parmi les « socialistes vrais ». On n’est jamais si bien servi que par soi-même !

      1. Avatar de Crapaud Rouge
        Crapaud Rouge

        Jorion, avec cette réplique, j’ai le sentiment que tu me prends pour un idiot. L’idée générale, « faire participer la classe laborieuse aux profits », est loin d’être neuve, et est déjà mise en pratique sous diverses formes. Ce n’est pas donc pas en soi une « énormité », et ce n’était donc pas la peine de sortir l’artillerie lourde du XIXième.

        Mais la même idée devient une absurdité quand elle est balancée sans crier gare et sans justification sur un site où l’on prétend refaire le monde (« refonder le capitalisme »), et en réaction épidermique et entêtée à un fumeux coup politique de droite, cette prime sur les dividendes dont la portée théorique était aussi nulle que la portée pratique.

        Et puis, quand on pense au système de retraites par capitalisation, un système où les salariés confient leur épargne aux requins de la finance, et sur des décennies alors que les valeurs financières sont encore moins prédictibles que la météo, on se dit qu’on a là un bel exemple de participation, à grande échelle, et que le capitalisme ne s’en trouve pas pour autant amélioré.

        Enfin, ta photo… Changement catastrophique qui confirme mes pronostics. La précédente montrait ta bonhommie, maintenant tu t’affiches avec une gueule de pasteur. C’est pour plaire aux Allemands ?

        1. Avatar de Paul Jorion

          Crapaud rouge, repose-toi.

      2. Avatar de Crapaud Rouge
        Crapaud Rouge

        Merci pour le mépris…

    2. Avatar de Cyberpipas
      Cyberpipas

      Faire participer la classe laborieuse aux profits, voilà déjà un bout de temps que les cadres surmenés, sortes d’hybrides n+1/salarié aussi souvent actionnaire/prolo se font pigeonner à donf; ces petits chefs de projet ou auto-entrepreneurs ne sont pas les seuls à s’entendre dire enrichissez-vous puis indignez-vous , tout englués qu’ils sont dans un optimum de Pareto légitimant les vieilles castes.

      Depuis le temps, nous devrions le savoir: tant qu’il y aura de l’argent, il n’y en aura pas assez pour tout le monde. Ainsi sur le dos de qui s’engraisserait cette classe laborieuse? Sur une classe laborieuse+++? Comment? Ça existe déjà à l’orient?

    3. Avatar de Cyberpipas
      Cyberpipas

      Faire participer la classe laborieuse aux profits

      C’est de la redistribution, pas du partage! La redistribution est le cache-sexe de l’iniquité, de l’injustice primitive, cette pratique vise à rendre un peu plus acceptable ce qui ne l’est en rien.

    4. Avatar de fujisan

      @Cyberpipas
      Qui vous a dit que cela devait se limiter aux profits et non pas aussi aux prises de décisions, à l’organisation du travail, une démocratisation de l’entreprise ? Et pas une démocratisation pour rire, mais pour de vrai.

      1. Avatar de Cyberpipas
        Cyberpipas

        Personne, je suis entièrement d’accord avec vous!

    5. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      N’était-ce pas Marx qui affirmait que l’argent est la seule production de l’économie politique ?

    6. Avatar de François
      François

      Interessant.

  11. Avatar de fujisan

    La crise : par où la sortie ? – RTBF

    La crise financière figure parmi les grandes préoccupations des citoyens européens. Et ils n’ont pas vraiment de quoi être rassurés. A peine un problème semble-t-il résolu que les dirigeants européens doivent s’attaquer à un autre. Une crise sans fin ? Elle ressemble en tout cas à un labyrinthe. Alors, comment les citoyens vivent-ils la crise et comment entrevoient-ils la sortie?

    Une émission de 55′ présentée par Isabelle Huysen (RTBF) et Paul Germain (TV5MONDE) depuis le Parlamentarium, le nouveau centre des visiteurs du Parlement européen à Bruxelles.

    Avec des reportages tournés au sein des 27, et des invités en plateau, notamment:

    – José Bové, député européen français, membre du groupe des Verts
    – Alexandra Thein, députée européenne allemande, membre du groupe libéral
    – Riccardo Petrella, économiste non conformiste
    – Blue, une jeune « indignée » franco-espagnole

    Rédaction en chef: Christian Dupont – Une émission réalisée par Vincent Vedel

    1. Avatar de Jean Saurat
      Jean Saurat

      lien ne permettant pas de voir l’émission en France!!

      1. Avatar de Grandghana
        Grandghana

        Idem avec le lien mp4 fujisan, idem.
        A l’image de ce monde où l’ensemble des valeurs est inversé et où la captation de tout est la règle.
        Merci quand même pour les tentatives

  12. Avatar de louise
    louise

    Personne ne veut sortir du cadre M. Jorion !
    Tant que nous serons persuadés qu’il faut produire de la « richesse » pour vivre nous n’en sortirons pas.
    Il y a un jducac qui sommeille en chacun de nous !
    Même moi qui suis pourtant prête à jeter le capitalisme avec l’eau du bain j’ai parfois du mal, c’est pourquoi je ne suis pas encore capable de voir une nouvelle organisation de la société.

    1. Avatar de Leboutte
      Leboutte

      Il n’y a aucune raison de croire, plus exactement: nous avons toutes les raisons de ne pas croire, que ce qui pourrait succéder au capitalisme soit concevable par un cerveau 1) individuel, et 2) aujourd’hui…

      Vous me comprenez? (J’ai l’impression de ne pas être à mon sommet d’intelligibilité, là…)

      Les consciences individuelles d’aujourd’hui n’ont donc pas cette obligation, constatation qui est d’un grand réconfort, vous ne trouvez pas ?

      Voilà un défi, que nos adversaires nous posent, qui tombe à terre.

      Laissons à ce mystérieux processus historique ce qui lui appartient, et contentons-nous de poser les bonnes questions !

    2. Avatar de jducac
      jducac

      @ louise 9 février 2012 à 10:53

      Tant que nous serons persuadés qu’il faut produire de la « richesse » pour vivre nous n’en sortirons pas.

      Bonjour louise sans majuscule. Oui c’est bien vous que j’évoquais hier sur une autre file.

      Notre grand problème vient du fait qu’avec notre langue française, derrière le même mot on peut, selon l’imagination de chacun, mettre des significations différentes. Il en est ainsi des mots, capital, richesse, cadre et beaucoup d’autres. C’est ce qui fait la richesse et donc la puissance de notre langue dont il faut savoir se servir et pas seulement avec des SMS. Le blog, pour celui qui a le temps s’y prête bien mieux.

      Depuis 3 ans que je m’exprime sur le blog de Paul Jorion, je me suis employé, sans y parvenir autant qu’il me semblerait bon de le faire, à réhabiliter le mot capital qui déclenche chez certains un fort rejet, alors que ça n’a jamais été le cas pour moi parce que, dans ma famille pourtant pauvre, on ne m’a pas conditionné pour le haïr. Ce faisant, on m’a donné l’occasion de ne pas être malheureux face au capital des autres qui peut d’ailleurs s’exprimer sous diverses formes.

      A capital, on peut associer divers mots ce qui donne à chaque fois un sens particulier lequel se fond au sein d’ une sorte dénominateur commun qui évoque le pouvoir, la capacité d’agir etc… Capital génétique, capital social, capital culturel, capital de connaissances, capital de confiance, capital de séduction, capital investissement etc…

      Il est de même avec le mot cadre qui est suffisamment vague et indéfini pour que chacun mette derrière ce mot ce qu’il veut. Derrière ce mot qui délimite un domaine, un espace, une frontière entre 2 espaces de nature différente, on peut mettre un peu ce que l’on veut. Certains, à l’évocation de ce mot peuvent se dire que PJ évoque ce qui sépare le capitalisme de l’anticapitalisme et pour eux c’est sortir du capitalisme.

      Mais cela pourrait très bien pour d’autres, vouloir dire sortir du cadre matérialiste pour entrer dans celui de l’immatériel, du spirituel (allusion au Royaume de Dieu http://www.pauljorion.com/blog/?p=30393)
      D’autres peuvent voir le cadre se confondre avec les limites de la planète terre et des richesses qu’elle recèle, lesquelles sont forcément limitées, en oubliant que nous appartenons au système solaire et à l’univers ce qui reporte le cadre assez loin.

      Peu, importe ce qu’on met d’un côté ou de l’autre d’un cadre, l’essentiel est de s’interroger, de réfléchir si possible rationnellement, de trouver des causes possibles à ce qui nous empêche d’être heureux, d’éliminer celles qui ne sont pas validées par l’expérience, la nôtre, mais aussi celles qui nous sont délivrées par les autres, lesquels ont souvent payé cher pour apprendre.

      Nous amener à réfléchir et à échanger nos perceptions, pour mieux nous comprendre et si possible nous rapprocher et nous accepter, voila ce qui pour moi, cadre le mieux avec le blog de Paul Jorion.

  13. Avatar de Eg.O.bsolète
    Eg.O.bsolète

    Aujourd’hui je me sens plus russe et chinois que jamais.

  14. Avatar de Un naïf
    Un naïf

    Comment le capitalisme néolibéral propage ses métastases dans les temples du savoir…

    La lettre de démission d’Annick Stevens, Docteur en philosophie,
    Chargée de cours à l’Université de Liège depuis 2001.

    Pourquoi je quitte l’université après dix ans d’enseignement.

    Plus que jamais il est nécessaire de réfléchir au rôle que doivent jouer les universités dans des sociétés en profond bouleversement, sommées de choisir dans l’urgence le type de civilisation dans lequel elles veulent engager l’humanité. L’université est, jusqu’à présent, la seule institution capable de préserver et de transmettre l’ensemble des savoirs humains de tous les temps et de tous les lieux, de produire de nouveaux savoirs en les inscrivant dans les acquis du passé, et de mettre à la disposition des sociétés cette synthèse d’expériences, de méthodes, de connaissances dans tous les domaines, pour les éclairer dans les choix de ce qu’elles veulent faire de la vie humaine. Qu’à chaque époque l’université ait manqué dans une certaine mesure à son projet fondateur, nous le lisons dans les critiques qui lui ont constamment été adressées à juste titre, et il ne s’agit pas de s’accrocher par nostalgie à l’une de ses formes anciennes. Mais jamais elle n’a été aussi complaisante envers la tendance dominante, jamais elle n’a renoncé à ce point à utiliser son potentiel intellectuel pour penser les valeurs et les orientations que cette tendance impose à l’ensemble des populations, y compris aux universités elles mêmes. D’abord contraintes par les autorités politiques, comme on l’a vu de manière exemplaire avec le processus de Bologne, il semble que ce soit volontairement maintenant que les directions universitaires (à quelques rares exceptions près) imposent la même fuite en avant, aveugle et irréfléchie, vers des savoirs étroitement utilitaristes dominés par l’économisme et le technologisme.

    Si ce phénomène repose très clairement sur l’adhésion idéologique de ceux qui exercent le pouvoir institutionnel, il ne se serait pas imposé à l’ensemble des acteurs universitaires si l’on n’avait pas instauré en même temps une série de contraintes destinées à paralyser toute opposition, par la menace de disparition des entités qui ne suivraient pas la course folle de la concurrence mondiale : il faut attirer le « client », le faire réussir quelles que soient ses capacités (« l’université de la réussite » !), lui donner un diplôme qui lui assure une bonne place bien rémunérée, former en le moins de temps possible des chercheurs qui seront hyper productifs selon les standards éditoriaux et entrepreneuriaux, excellents gestionnaires et toujours prêts à siéger dans les multiples commissions et conseils où se prennent les simulacres de décisions – simulacres, puisque tant les budgets que les critères d’attribution et de sélection sont décidés ailleurs. De qualité, de distance critique, de réflexion sur la civilisation, il n’est plus jamais question. La nouvelle notion d’« excellence » ne désigne en rien la meilleure qualité de l’enseignement et de la connaissance, mais la meilleure capacité à engranger de gros budgets, de grosses équipes de fonctionnaires de laboratoire, de gros titres dans des revues de plus en plus sensationnalistes et de moins en moins fiables. La frénésie d’évaluations qui se déploie à tous les niveaux, depuis les commissions internes jusqu’au classement de Shanghaï, ne fait que renforcer l’absurdité de ces critères.

    Il en résulte tout le contraire de ce qu’on prétend promouvoir : en une dizaine d’années d’enseignement, j’ai vu la majorité des meilleurs étudiants abandonner l’université avant, pendant ou juste après la thèse, lorsqu’ils ont pris conscience de l’attitude qu’il leur faudrait adopter pour continuer cette carrière ; j’ai vu les autres renoncer à leur profondeur et à leur véritable intérêt intellectuel pour s’adapter aux domaines et aux manières d’agir qui leur offriraient des perspectives. Et bien sûr j’ai vu arriver les arrivistes, à la pensée médiocre et à l’habileté productive, qui savent d’emblée où et avec qui il faut se placer, qui n’ont aucun mal à formater leur écriture pour répondre aux exigences éditoriales, qui peuvent faire vite puisqu’ils ne font rien d’exigeant. Hormis quelques exceptions, quelques personnes qui ont eu la chance d’arriver au bon moment avec la bonne qualification, ce sont ceux-là, les habiles médiocres, qui sont en train de s’installer – et la récente réforme du FNRS vient de supprimer les dernières chances des étudiants qui n’ont que leurs qualités intellectuelles à offrir, par la prépondérance que prend l’évaluation du service d’accueil sur celle de l’individu. Ces dérives présentent des variantes et des degrés divers selon les disciplines et les pays, mais partout des collègues confirment les tendances générales : concurrence fondée sur la seule quantité ; choix des thèmes de recherche déterminé par les organismes financeurs, eux-mêmes au service d’un modèle de société selon lequel le progrès humain se trouve exclusivement dans la croissance économique et dans le développement technique ; inflation des tâches administratives et managériales aux dépens du temps consacré à l’enseignement et à l’amélioration des connaissances. Pour l’illustrer par un exemple, un Darwin, un Einstein, un Kant n’auraient aucune chance d’être sélectionnés par l’application des critères actuels. Quelles conséquences pense-t-on que donnera une telle sélection sur la recherche et les enseignements futurs ? Pense-t-on pouvoir encore longtemps contenter le « client » en lui proposant des enseignants d’envergure aussi étroite ? Même par rapport à sa propre définition de l’excellence, la politique des autorités scientifiques et académiques est tout simplement suicidaire.

    Certains diront peut-être que j’exagère, qu’il est toujours possible de concilier quantité et qualité, de produire du bon travail tout en se soumettant aux impératifs de la concurrence. L’expérience dément cet optimisme. Je ne dis pas que tout est mauvais dans l’université actuelle, mais que ce qui s’y fait de bon vient plutôt de la résistance aux nouvelles mesures imposées que de leur application, résistance qui ne pourra que s’affaiblir avec le temps. On constate, en effet, que toutes les disciplines sont en train de s’appauvrir parce que les individus les plus « efficaces » qu’elles sélectionnent sont aussi les moins profonds, les plus étroitement spécialisés c’est-à-dire les plus ignorants, les plus incapables de comprendre les enjeux de leurs propres résultats. Même les disciplines à fort potentiel critique, comme la philosophie ou les sciences sociales, s’accommodent des exigences médiatiques et conservent toujours suffisamment de conformisme pour ne pas être exclues de la bataille productiviste, – sans compter leur incapacité à affronter l’incohérence entre leurs théories critiques et les pratiques que doivent individuellement adopter leurs représentants pour obtenir le poste d’où ils pourront se faire entendre.

    Je sais que beaucoup de collègues partagent ce jugement global et tentent héroïquement de sauver quelques meubles, sur un fond de résignation et d’impuissance. On pourrait par conséquent me reprocher de quitter l’université au moment où il faudrait lutter de l’intérieur pour inverser la tendance. Pour avoir fait quelques essais dans ce sens, et malgré mon estime pour ceux qui s’efforcent encore de limiter les dégâts, je pense que la lutte est vaine dans l’état actuel des choses, tant est puissante la convergence entre les intérêts individuels de certains et l’idéologie générale à laquelle adhère l’institution universitaire. Plutôt que de s’épuiser à nager contre le courant, il est temps d’en sortir pour créer autre chose, pour fonder une tout autre institution capable de reprendre le rôle crucial de transmettre la multiplicité des aspects des civilisations humaines et de stimuler la réflexion indispensable sur les savoirs et les actes qui font grandir
    l’humanité. Tout est à construire, mais il y a de par le monde de plus en plus de gens qui ont l’intelligence, la culture et la volonté pour le faire. En tous cas, il n’est plus temps de perdre ses forces à lutter contre la décadence annoncée d’une institution qui se saborde en se trompant d’excellence.

    Annick Stevens

    1. Avatar de lou
      lou

      Merci pour cette lettre, je la fais tourner. La même chose en France, à l’université comme dans d’autres organisations…

  15. Avatar de Eg.O.bsolète
    Eg.O.bsolète

    Je ne crois plus en la démocratie. C’est fait.

    1. Avatar de Eg.O.bsolète
      Eg.O.bsolète

      Pourquoi ? Parce que les Russes et les Chinois sont les derniers au Conseil de sécurité à faire prévaloir les faits sur la com, et le droit international sur le mensonge. Voilà pourquoi !

      1. Avatar de François
        François

        Exactement. Faut dire qu’ils ont une culture marxiste d’avance.

      2. Avatar de Paco76
        Paco76

        Eh oui… C’est bien tristement vrai…

    2. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      il ne s’agit pas d’y croire, il faut surtout la faire.
      Et d’ailleurs la démocratie n’est pas en son principe une religion.
      C’est le jeu passionné — et passionnant — de la confrontation publique des raisons contradictoires pour faire émerger de nouvelles vérités en vue de l’institution de nouvelles règles.
      C’est pas maintenant que la crise s’approfondit, s’exacerbe, qu’il faut quitter son poste ___de citoyen.

      1. Avatar de Eg.O.bsolète
        Eg.O.bsolète

        @Pierre Yves.
        Ok avec l’idée que c’est un combat permanent, mais …

        Quand on voit comment nos élus s’assoient sur les valeurs de la démocratie pour faire la guerre au nom de la démocratie (soi-disant), c’est à se demander si les mots ont encore du sens pour nous, c’est à se demander si nous n’avons pas perdu quelque chose de précieux en chemin.

        Tout qui se bat pour la démocratie devrait commencer par s’opposer à toutes les formes d’impérialismes et particulièrement à celles dont les visées sont hégémoniques, car la démocratie ne peut pas survivre face à de telles forces. Or que constate-t-on ? Que le pays autoproclamé « garant de la démocratie » est paradoxalement le pays le plus impérialiste du monde et que ce pays est prêt à sacrifier la paix entre les hommes sur l’autel d’un niveau vie qu’ils en sont arrivés à considérer comme non négociable. La nausée.

    3. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Il n’y a pas de honte à cela vous savez.

      Si ça se trouve on présente toujours ce mot, comprenant bien dix lettres comme la meilleure chose qui soit pondu pour le petit Larousse, alors que dans la réalité c’est bien plus le nouveau produit Marchand ou du nombre qui importe le plus dans les têtes. Demain peut-être on y verra plus clair dans un plus grand nombre de larmes.

      Pourquoi s’enfer graduellement, si ça se trouve les gens qui recherchent le plus à se faire élire aux yeux des opinions, ne sont peut-être pas toujours non plus automatiquement des êtres de meilleure qualité surtout lorsque cela en devient leur première finalité ou raison d’existence dans la vie, pour ça qu’à force ils ne sont pas toujours bien inspirés par autre chose de moins terre-à-terre pour le genre humain.

      Mais quand est-ce qu’il va moins nous casser les couilles celui-là, moi aussi vous savez je ne crois pas plus à la première marchande de fleurs, tout ce qui les intéresse en fait c’est de vouloir continuellement vous la faire, vous embobiner, vous bourrer la tête un peu comme moi voyez-vous en ce moment avec mes conneries, ou alors comme les premiers magiciens du monde, oui ils savent bien plus y faire que vous et moi. A vrai dire c’est le principal langage du monde faut pas plus être oiseau de meilleure augure en conséquence.

      Oui c’est parce que je pense de plus en plus mal que je ne crois pas plus en tout ça. Un jour peut-être mon Dieu l’humanité passera à autre chose de moins dramatique, et oui la grèce premier berceau de la démocratie, en attendant faut supporter et se coltiner partout le politique mondial. Oh bien sur il y aura toujours du choix c’est comme au supermarché, mais tu parles en vérité d’un meilleur choix de société proposé, pauvres premiers esclaves du monde il est vrai que c’est pas encore ça dans le tout clinquant terrestre.

      Pourtant je vous assure il suffirait parfois de pas grand chose pour mieux déjà se figurer un autre monde sans eux. Voulez-vous oui ou non que les êtres apprennent peu à peu à se passer de vous ? Tant pour le boire et le manger que pour le reste, un jour peut-être nous mériterons le droit d’être traité sun peu plus comme des hommes et non comme des inférieurs, des numéros, des objets ou d’autres marchandises jetés en fait sans cesse au rebus après usage.

      Je crois surtout que le politique mondial ressemble progressivement à une plus grande troupe de théatre, de comédiens, de gens bien habillés ou déformés, chacun jouant bien son premier rôle intéressé sur terre, à la radio, sur les ondes pas étonnant alors que le monde en finisse par y perdre son Ame, ses plumes.

      Mais fort heureusement et avant que l’inévitable se produise principalement sur la terre des marchands, il y aura toujours des êtres comme France Gall. http://www.youtube.com/watch?v=WgldGHu0WXA

  16. Avatar de objectionvotrehonneur
    objectionvotrehonneur

    Je suis bien incapable de préciser ce qu’étaient exactement les préconisations de la commission Brandt.
    Je crois savoir que cette commission en était arrivée à la conclusion qu’une plus juste répartition des ressources de la planète entre les peuples était absolument nécessaire pour pondérer des écarts de niveau de vie entre les différentes régions du monde risquant de devenir explosifs.
    L’ex chancelier allemand semble avoir été une personnalité remarquable.
    Mais les recommandations de la commission qu’il présidait furent bien sûr rejetées par les nations les plus puissantes…

  17. Avatar de olihulk
    olihulk

    Je ne sais pas si c’est ici qu’il faut placer les idées et répondre concrètement sur le choix fin ou subsistance du capitalisme.

    A vrai dire, je m’en fiche pas mal de savoir si le capitalisme est incontournable, a toujours existé sous différentes formes et continuera sous d’autre… Ce dont je suis sûr c’est que celui pratiqué actuellement à travers la mondialisation est si ce n’est criminel, criminogène et mortifère. Et le fait est que j’espère effectivement qu’on mettra fin à ce néoféodalisme sans frontière avant qu’il n’emporte tout dans son délire de puissance et d’avidité.
    Rapidement, je dirai qu’il y a des erreurs majeures à ne plus commettre qui datent d’une autre époque ou l’empire occidental écrasait tout de sa domination commerciale et politique. Celles du commerce débridé et de l’industrie stakanoviste ; en clair faudra pour survivre se débarrasser de concepts tels que « libre-échange », « productivité », « compétitivité » qui comme vous pouvez le voir sont encore dans l’idéologie de bc de nos candidats, et qui m’apparaissent aujourd’hui comme de véritables absurdités archaïques.
    L’avenir pour moi est à la relocalisation : ne pas acheter ailleurs ce qu’on peut produire sur place ; à la sobriété : taxer les produits par kilomètre de transport et taux d’emballage par exemple… et il y aurait bc à dire et à faire sur l’autonomie énergétique.
    Il me semble de plus en plus clair malheureusement qu’il faudra se couper d’un monde devenu prédateur pour mieux y exercer la politique au sens noble du terme. En effet je vois pas comment on peut gérer correctement une collectivité avec des impératifs inféodés à des intérêts privés et peu scrupuleux. Si l’ensemble de l’europe par exemple quelqu’en soit les conséquences pour sa population opte pour l’option Troika, ne serait-il pas sage de s’en séparer ? Se défaire de la tutelle du Fmi, de l’Omc et même de l’Onu ne serait-ce pas le meilleur moyen d’être libre et responsable ?

    1. Avatar de jicé
      jicé

      Pour ma part j’appelle ce que vous appelez de vos voeux « en finir avec le dessaisissement » (ou la même chose, exprimé d’un autre point de vue : « en finir avec l’occultation du monde »). Mais c’est à une refondation de la modernité qu’il faut s’atteler alors, pas du capitalisme.

  18. Avatar de olihulk
    olihulk

    Je ne sais pas si c’est ici qu’il faut placer les idées et répondre concrètement sur le choix : fin ou subsistance du capitalisme.

    A vrai dire, je m’en fiche pas mal de savoir si le capitalisme est incontournable, a toujours existé sous différentes formes et continuera sous d’autre… Ce dont je suis sûr c’est que celui pratiqué actuellement à travers la mondialisation est si ce n’est criminel, criminogène et mortifère. Et le fait est que j’espère effectivement qu’on mettra fin à ce néoféodalisme sans frontière avant qu’il n’emporte tout dans son délire de puissance et d’avidité.
    Rapidement, je dirai qu’il y a des erreurs majeures à ne plus commettre qui datent d’une autre époque où l’empire occidental écrasait tout de sa domination commerciale et politique. Celles du poids du commerce débridé et colonial et de l’industrie stakanoviste ; en clair faudra pour survivre se débarrasser de concepts tels que « libre-échange », « productivité », « compétitivité » qui comme vous pouvez le voir sont encore dans l’idéologie de bc de nos candidats, et qui m’apparaissent aujourd’hui comme de véritables absurdités archaïques lourdes de conséquences.
    L’avenir pour moi est à la relocalisation : ne pas acheter ailleurs ce qu’on peut produire sur place ; à la sobriété : taxer les produits par kilomètre de transport et taux d’emballage par exemple… et il y aurait bc à dire et à faire sur l’autonomie énergétique.
    Il me semble de plus en plus clair malheureusement qu’il faudra se couper d’un monde devenu prédateur pour mieux y exercer la politique au sens noble du terme. En effet je vois pas comment on peut gérer correctement une collectivité avec des impératifs inféodés à des intérêts privés et peu scrupuleux qui domine l’international.
    Si l’ensemble de l’europe par exemple quelqu’en soit les conséquences pour sa population opte pour l’option Troika, ne serait-il pas sage de s’en séparer ? Se défaire de la tutelle du Fmi, de l’Omc et même de l’Onu ne serait-ce pas le meilleur moyen d’être libre et responsable ?

    L’avenir, si avenir il nous reste ce serait dans la mise en place de collectivités à taille « humaine » dont les besoins essentiels seraient autoproduits, c’est-à-dire l’alimentation, le logement, la santé, l’énergie, le transport… Bref, l’utile et le nécessaire sans pourtant empêcher les loisirs tant que celui-ci ne dérive pas vers la domination de l’être et de son esprit. Utopie , Science fiction ? Exact. Mais ne nageons-nous aujourd’hui pas en pleine prédiction pessimiste de certains auteurs noirs et désabusés de roman dit d’anticipation ?

    En résumé, c’est le retour à la politique, en tant que gestion philanthrope de la « cité », qui nous épargnerait du chaos carnassier de nos nouveaux seigneurs aussi influents d’irresponsables, quitte, et cela m’apparait indispensable, à couper les liens avec eux.

  19. Avatar de kercoz
    kercoz

    Pour etayer ses recherches , un site de graphes , ou Jancovici doit se cacher :
    http://www.tsp-data-portal.org/Energy-Production-Statistics.aspx
    http://www.tsp-data-portal.org/alldatasets.aspx

  20. Avatar de Paul Tréhin
    Paul Tréhin

    Même sur le Blog des Echos, la contestation gronde… Voir ci-dessous un commentaire affirmant son accord avec Monsieur Guéant à propos des civilisations qui ne sont pas toutes égales…

    En gros le commentaire approuve en disant qu’aucune civilisation n’a causé autant de dégâts et de désordre que celle dans laquelle nous vivons aujourd’hui en France et plus généralement dans le monde occidental.

    Monsieur Guéant, vous avez raison de dire que toutes les civilisations ne se valent pas. Dans toute l’histoire de l’humanité, aucune civilisation n’a jamais provoqué les dégâts et les désordres que cause celle dans laquelle nous vivons.

    Aucune n’a jamais obtenu des résultats aussi éloignés de ses objectifs déclarés.

    En effet, qui pourrait prétendre qu’une civilisation puisse s’enorgueillir de dirigeants qui promettent d’assurer le plein emploi et laissent se développer le chômage ? Jusqu’à représenter un actif sur dix, sans proposer la moindre ébauche de solution, mais seulement des mesures homéopathiques aux effets aléatoires. Qui saurait vanter les mérites de dirigeants qui, ayant promis d’accroitre le pouvoir d’achat des ménages, qui s’en sont déclarés les champions, ont promis de gagner plus en travaillant plus, n’ont même pas la décence de reconnaitre leur échec, d’en expliquer les raisons, se contentant d’accuser la conjoncture ou une crise ?

    Je croyais lire certains commentaires du blog de Paul Jorion…

    http://lecercle.lesechos.fr/presidentielle-2012/221143199/daccord-monsieur-gueant?xtor=EPR-1500-%5BNL_meilleurs_articles_hebdo%5D-20120209-%5Bpresidentielle_2012%5D

    Etonnant, non?

    Paul T

  21. Avatar de zenblabla

    Ce serait bien s’il y avait un livre avec cet article, un genre « Bouvard « & » Pécuchet » écrit en réalité mais pas encore décodé!
    On frôlerait les limites de l’immédiate expression qu’un blog n’autorise pas à figer en littérature!
    Paul Jorion, vous faites fort.
    Merci l’initiative, plus loin que la tentative.
    C’est juste anthropologie, et c’est tant mieux.

  22. Avatar de Francois
    Francois

    Très cher Paul,

    Je n’ai jamais réagi dans les discussions sur votre site (je dois dire quelque peu par respect et paresse, lors des discussions intéressantes, je n’ai jamais eu le temps ni le courage de lire les 400 commentaires et je ne sais du coup à quel endroit réagir), mais votre proposition de débat sur le capitalisme hier m’a beaucoup fait réfléchir.
    En réalité, ce n’est pas la proposition elle-même qui m’a surprise (le thème me parait très classique pour un visiteur fréquent du blog, les questions et exigences semblent tout ce qu’il y a de plus normal), mais les réactions à travers les commentaires. Comme vous avez pu le constater vous-même, cette proposition ne suscite pas l’enthousiasme, c’est le moins qu’on puisse dire.
    Cette réaction appelle plusieurs hypothèses : les gens sont sans doute désabusés, ils préfèrent sans doute une solution radicale, le fait de « refonder » le capitalisme leur semble un moyen de prolonger une souffrance directe pour certains, psychologique pour d’autres, etc. Il y a sans doute un peu de tout. En un mot : les gens ont perdu l’espoir, les réactions que vous recueillez sont soit cyniques (« mieux vaut laisser le système pourrir, il en finira plus vite »), soit révolutionnaires, soit résignées. Parallèlement à cela, plutôt que des appels à refonder le capitalisme, ce sont les partis d’extrême droite qui montent partout en Europe en ce moment (et également aux Etats-Unis : merci pour votre rappel sur les idées que l’on peut y entendre concernant par exemple les chinois).

    Cette observation me conduit à la réflexion suivante : s’agit-il réellement du capitalisme qu’il faut refonder ? En posant la question de cette manière, ne restez-vous pas vous-même dans le cadre ? J’en suis d’autant plus surpris que plusieurs événements récents sur votre blog auraient dû vous amener à élargir la question :
    _Vous êtes le premier à critiquer la « science économique » (au sens où les agents réagiraient selon un modèle, etc.) et vous appelez à réunir ce savoir avec la politique, la morale ou la philosophie.
    _Sophie Wahnich vous a (très brillamment) rappelé l’histoire de la Grèce Antique. En tant qu’expert d’Aristote, je ne puis croire que vous n’y aviez songé plus tôt (même si vous me ferez remarquer que la source de la constitution d’Athènes est peut-être douteuse, la question n’est pas là).
    Ce n’est pas une refonte du capitalisme dont on a besoin, c’est une refonte du modèle de gouvernance, et donc de la démocratie. Lorsque vous analysez que les seuls moyens de redistribuer les richesses sont la guerre, la fiscalité et la révolution, vous restez toujours dans un même cadre de gouvernance. Je suis moins ambitieux que vous dans mon analyse de la nouveauté de la situation et ne comparerais pas la transition qui vient comme celle du paléolithique vers le néolithique, mais je remonterais simplement à la naissance de la démocratie à Athènes et aux réformes de Solon d’abord et surtout de Clisthène. Lorsque vous proposez trois solutions pour redistribuer les richesses, il n’y a aucun changement de régime (vous remarquez vous-même que la révolution ne change pas le régime, elle est précédée et suivie par l’aristocratie). En ce sens, vous ne pensez qu’à des transferts « mécaniques » de richesses et restez « dans le cadre ». Les analyses des économistes « mainstream » (ce n’est pas très surprenant) autant que les vôtres (c’est beaucoup plus surprenant) sont celles d’experts, ou de médecin, prescrivant une solution technique à un malade. Peut-être ai-je extrapolé en disant qu’il s’agit de vos propositions, mais je pense qu’en recherchant du côté du droit et de la propriété privée, vous privilégiez une solution technique et mécanique. Par quelque voie que ce soit, vous allez devoir proposer un modèle, une logique, qui forcément rencontrera des frottements (vous êtes l’expert des modèles financiers, vous savez que le problème n’est pas que l’on produise de mauvais modèles, mais que le fait même de produire des modèles est dangereux). Une objection qui me vient instantanément à l’esprit : vous ne tiendrez surement pas compte de la corruption dans le modèle.
    La corruption est inhérente à notre modèle démocratique (elle a même été institutionnalisée sous le nom de « lobbying »), elle rapproche inévitablement richesse et pouvoir, par la voie du lobbying classique, mais aussi des frais de campagne, de la reproduction des élites, de l’origine commune des politiques et des chefs d’entreprises. C’est une impasse dans laquelle vous vous trouvez à vouloir trouver un moyen mécanique de répartir les richesses (que ce soit par la remise en question des stock-options, de l’héritage ou de la propriété privée ou de je ne sais quoi encore : vous vous heurterez fatalement soit à l’opposition du pouvoir, peut-être plus ironiquement de l’opinion publique, et dans le cas utopique où une telle mesure serait adoptée, elle deviendrait obsolète quelques années plus tard à cause de la corruption et des moyens de contournement de la loi).
    Pour tenter de trouver une issue à ce problème, il faut le prendre à l’envers. Puisque richesse et pouvoir sont liés, plutôt que de chercher à redistribuer la richesse, il faut redistribuer le pouvoir. C’est ici que l’histoire de Clisthène prend tout son intérêt. Avant lui, la concentration des richesses produisait déjà des ravages (à peu près les mêmes qu’aujourd’hui d’ailleurs). Solon abolit donc l’esclavage pour dette. Ce fut une première tentative, insuffisante. Il faut en arriver à repenser entièrement le pouvoir.

    Voici donc mon humble point de vue sur la solution : redéfinir complètement la manière de constituer le parlement. Pour qu’il soit représentatif, il faut absolument y inclure des personnes de tout horizon, notamment des pauvres. On peut par exemple, imaginer un modèle mi antique mi moderne, c’est-à-dire un mélange de démocratie et de stochocratie. Toute personne adulte dirait si elle souhaite « travailler » pour l’état pour quelques années, et on tirerait au sort parmi les volontaires en tenant compte des statistiques sur le statut social (profession, salaire, âge, etc.) pour obtenir une chambre représentative. Parallèlement à cela, il me semble important de conserver une « chambre haute » élue démocratiquement, en quelque sorte une chambre de sages, ainsi que le conseil constitutionnel pour éviter les dérapages et compenser le « manque d’expérience » qui apporterait beaucoup de bien.
    J’y vois beaucoup d’avantages (représentativité, baisse de la corruption du fait de l’absence de campagne et donc de support et de frais, implication plus forte du peuple, etc.) Surtout, très peu de désavantages. La plupart des désavantages probables sont déjà présent (et en plus sérieux) en démocratie (ne pas choisir le(s) meilleur(s), ne pas choisir un programme, etc.) Il ne s’agit bien sûr que d’une ébauche, et je pense que l’on peut débattre sur plusieurs points techniques (par exemple sur la durée du mandat, sur le taux de renouvellement, etc.) Je pense néanmoins que réfléchir dans cette direction est plus facile et plus prolifique que de chercher à redistribuer les richesses dans le cadre du gouvernement actuel (car on ne tient pas compte de la corruption).

    Cela parait-il réalisable ? A mon avis, pas moins que le fait de « refonder » le capitalisme. En rééquilibrant les rapports de force, le capitalisme sera refondé de facto car les ouvriers seront aptes à défendre leurs intérêts. De plus, la demande a le mérite d’être concrète. Bien-sûr, il y aura l’opposition politique des forces au pouvoir, publiques ou privées. Bien-sûr, je n’imagine pas ce basculement du jour au lendemain, dans un grand élan de solidarité. Entre Solon et Clisthène, il y a eu des tyrans, et peut-être que demain, il y aura des élus d’extrême droite. Mais la réforme des institutions me parait inéluctable et il vaut mieux avoir quelque chose à proposer pour le moment où elle arrivera.
    Dans vos œuvres, par ailleurs extrêmement riches en analyses, je vois votre volonté de définir le travail comme valeur suprême, et dans ce sens vous êtes proche du marxisme. Comme vous, je partage votre compassion pour les pauvres, les « loosers ». Mais je me rapprocherais plutôt d’Hannah Arendt (je vous en prie, ne me lancez pas pour cette référence dans une critique d’Heidegger : je suis prêt à en parler, mais ce n’est pas l’objet de ce message) dans sa vision de l’animal laborantes. Il me semble que le spécialiste d’Aristote que vous êtes aurait dû se sentir plus proche d’une conception de l’animal politique. Comme à l’époque de Clisthène, nous avons besoin d’un nouveau système non pas seulement économique, mais politique.

    Très amicalement, merci pour tout ce que vous faites.

    1. Avatar de Hervey

      C’est le ton de la sagesse, ce me semble.

    2. Avatar de J L
      J L

      Ce n’est pas une refonte du capitalisme dont on a besoin, c’est une refonte du modèle de gouvernance, et donc de la démocratie.
      Je suis entièrement d’accord avec vous. Nous sommes belle et bien confrontés à un problème de gouvernance. La démocratie représentative est belle et bien révolue.

    3. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      François,

      Vous prenez un peu le train en marche, il vous manque donc encore une vue d’ensemble de la réflexion menée par l’hôte du blog.

      Ce n’est pas une refonte du capitalisme dont on a besoin, c’est une refonte du modèle de gouvernance, et donc de la démocratie.

      Paul Jorion ne dit pas autre chose, excepté ce qui concerne la gouvernance, terme qui dans son acception actuelle renvoie à des procédures non démocratiques. La Troïka, par exemple, c’est de la gouvernance. Des hommes sont gouvernés (très mal en l’occurrence), par des instances composites non démocratiques.
      Paul Jorion a proposé, dès 2007, dans le journal Le Monde une constitution pour l’économie dont la finalité est d’inclure l’économie dans le champ de la démocratie parce que l’économie dans son avatar capitaliste n’est pas domestiquée. Aujourd’hui l’économie (incluant ici la finance) n’est ni pensée, ni instituée en tant que domaine relevant de la moralité puisque selon la conception actuelle rien ne la distingue de l’ordre spontané de la nature : l’action des hommes et leurs conséquences ne sont pas dans l’économie pensés comme telles, l’économie n’est seulement régulée qu’en tant qu’excès.

      Peut-être ai-je extrapolé en disant qu’il s’agit de vos propositions, mais je pense qu’en recherchant du côté du droit et de la propriété privée, vous privilégiez une solution technique et mécanique.

      Ce sont des moyens subordonnés au principe de nature politique énoncé précédemment.

      Dans vos œuvres, par ailleurs extrêmement riches en analyses, je vois votre volonté de définir le travail comme valeur suprême, et dans ce sens vous êtes proche du marxisme.

      Non pas du tout, au contraire, Paul Jorion récuse ou plutôt dépasse l’analyse marxiste selon laquelle est défini un coût de production calculé en fonction du nombre d’heures travaillées pour produire telle ou telle marchandise. Toute son analyse sur la formation des prix (lire Le prix) repose sur l’idée que ce sont les rapports de forces entre les acteurs sociaux qui déterminent les prix.
      Aussi est-ce un thème récurrent sur le blog, et une idée souvent évoquée par Paul, que celle de la déconnexion entre travail et revenu (ou salaire.) d’autant plus nécessaire d’ailleurs que l’informatisation et l’automation détruisent des emplois qui ne seront jamais remplacés.

      1. Avatar de Francois
        Francois

        Pierre-Yves D.,

        Effectivement, je dois avouer que je n’ai pas lu tous les billets ni tous les commentaires du blog avec la même assiduité. Cependant, cela fait quelque temps que je suis les grandes lignes et les idées qui se dégagent de ce blog, je ne pense pas prendre complètement le train en route…

        Ce n’est pas une refonte du capitalisme dont on a besoin, c’est une refonte du modèle de gouvernance, et donc de la démocratie.

        Paul Jorion ne dit pas autre chose, excepté ce qui concerne la gouvernance, terme qui dans son acception actuelle renvoie à des procédures non démocratiques. La Troïka, par exemple, c’est de la gouvernance. Des hommes sont gouvernés (très mal en l’occurrence), par des instances composites non démocratiques.

        Je n’ai pas du tout cette compréhension du terme, j’entends tout simplement manière de gouverner (si possible, bien). Si ce terme vous dérange, vous pouvez le remplacer par « régime » ou quoi que ce soit. Ne nous attardons pas sur ce type de détails.

        Paul Jorion a proposé, dès 2007, dans le journal Le Monde une constitution pour l’économie dont la finalité est d’inclure l’économie dans le champ de la démocratie parce que l’économie dans son avatar capitaliste n’est pas domestiquée. Aujourd’hui l’économie (incluant ici la finance) n’est ni pensée, ni instituée en tant que domaine relevant de la moralité puisque selon la conception actuelle rien ne la distingue de l’ordre spontané de la nature : l’action des hommes et leurs conséquences ne sont pas dans l’économie pensés comme telles, l’économie n’est seulement régulée qu’en tant qu’excès.

        Ici, nos vues divergent un peu plus: Paul relate bien dans une vidéo une idée en vogue lors de la révolution: pour avoir un meilleur régime, il suffit que les gens deviennent moraux. S’ils ne le sont pas, inscrivons ces codes moraux dans une loi, voir dans une constitution. C’est cette approche qui me dérange, par son côté coercitif. Je suis très loin d’être libertarien, cependant nous ne pouvons ignorer les dangers sous-jacents à ces idées. A mon sens, il faut refonder notre régime et en particulier la représentativité du pouvoir en place. Une constitution, pourquoi pas. Mais si le pouvoir reste inchangé, ces mesures seront contournées par la corruption. Par voie de conséquences, nous réclamerions des lois de plus en plus dures et nous nous enfermerions dans une impasse. C’est ce que j’essaie de dire dans mon commentaire.
        Au passage, je n’ai pas précisé: d’un point de vue grec, notre type de régime actuel est une aristocratie (choix des meilleurs, ou du moins ceux que l’on pense être les meilleurs, par le vote), pas une démocratie (qui est indissociable du tirage au sort). C’est ce cadre qu’il faut changer à mon sens, pas les règles de distribution au sein de ce cadre, je doute donc de l’efficacité d’une constitution pour l’économie.
        Pour éviter à la fois le danger coercitif et la domination par une minorité aristocratique, il faut rééquilibrer les rapports de forces et donc repenser la démocratie. Je pense que l’on peut discuter sur les détails techniques sur la formation des prix exprimés par Paul Jorion Le prix (en gros, peut-être, je n’en sais rien, je suis pragmatique et empirique sur la question), mais j’adhère certainement au passage où Paul Jorion cite Adam Smith sur l’interdiction faite au ouvriers de s’associer. Je tire simplement des conclusions logiques et pratiques de ces observations.

        Dans vos œuvres, par ailleurs extrêmement riches en analyses, je vois votre volonté de définir le travail comme valeur suprême, et dans ce sens vous êtes proche du marxisme.

        Non pas du tout, au contraire, Paul Jorion récuse ou plutôt dépasse l’analyse marxiste selon laquelle est défini un coût de production calculé en fonction du nombre d’heures travaillées pour produire telle ou telle marchandise. Toute son analyse sur la formation des prix (lire Le prix) repose sur l’idée que ce sont les rapports de forces entre les acteurs sociaux qui déterminent les prix.

        Vous avez compris que Marxiste pour moi est loin d’être une insulte, au contraire. Ici, je ne considère pas l’analyse technique de Marx, mais sa philosophie et la critique faite par Hannah Arendt dans Condition de l’Homme moderne: Marx identifie le travail à la vie, et le hisse ainsi en valeur suprême (Arendt analyse dans son ouvrage successivement le travail, l’oeuvre et l’action). Ce qui m’a amené à ce rapprochement avec Paul Jorion, c’est cette citation (pas la proposition principale, à laquelle j’adhère, mais la subordonnée) que l’on trouve dans le capitalisme à l’agonie:

        ne pas imposer le travail qui constitue sans conteste l’activité humaine la plus utile et la plus digne d’être encouragée

        Pour ma part, il me semble que pour un nouveau modèle de société, avec de nouvelles valeurs, il serait plus prolifique de regarder du côté de l’action, d’où le lien que je fais avec l’animal politique (c’est peut-être moins profond et « digne » (quoique) que le travail, mais ça semble quand même plus sexy (et peut-être plus responsable…) Mais encore une fois, si tout le monde est d’accord, nul besoin de polémique inutile…

  23. Avatar de pArs Destruens
    pArs Destruens

    C’est Sarkosy qui avait dit qu’il allait le faire, le refonder, à Toulon me semble-t-il, lors du discours…tout le monde veut refonder le capitalisme, c’est accablant.
    Le capitalisme n’est pas un contrat, c’est un mode de production qui s’est auto-institué, la politique fait partie de cette auto-institution, de cette autorité. Mais les idéalistes petits-bourgeois tel M. Jorion, comme à l’époque effectivement les saint-Simoniens, les Proudhoniens, ne pigent pas cela, ou ne veulent pas le comprendre, car aussi leur ambition les y porte en tant que gestionnaires, dans l’espoir de je ne sais quelle confirmation, quelle honneur, quelle position.
    D’où toutes sortes d’inutiles pirouettes, de postures pseudo-radicale, pseudo-révolutionnaire, autant de démagogie pour occulter la faiblesse du point de vue qui tient dans cette défense du mode de production et d’exploitation qu’est le capitalisme, oui mais réformé (comme l’église du même nom ?).
    Tout cela est certainement très faible, d’où il appert que réellement les défenseurs du capital réel n’ont plus de marges de manoeuvre, c’est la fin du réformisme, celle des finasseries; à présent il convient d’écouter un autre politique, un autre refondateur, notre président directeur général de la république Démocratique AA (plus, ou moins) les maîtres-mots seront : Travail, Responsabilité, Autorité (T.R.A.), circulez, messieurs les réformistes, au travail, à la responsabilité, la vôtre assistées, et surtout, à la contrainte et à l’autorité.
    Crève le Capital.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Le ressentiment vous aveugle. Frottez-vous les yeux, regardez, et commencez à réfléchir.

  24. Avatar de Sebastien Marcy

    Après tout ça, je me demande le temps qu’il fera demain… 🙂

  25. Avatar de Paul Tréhin
    Paul Tréhin

    Cher Paul Jorion,

    Je pense que vos questions sont en fait tout à fait pertinentes:

    – Le système capitaliste peut-il être refondé ?
    – Si oui, comment ?
    – Si non, par quoi le remplacer ?

    La dernière question est à relier à un de mes commentaires sarcastiques : avant de « sauter dans le vide, il vaut mieux avoir attaché l’élastique à la rambarde »

    Même si les événements arrivaient à faire disparaître le capitalisme il faudrait tout de même disposer d’un processus de production et de répartition des richesses, entre les individus de la planète. Le marché en était un très inefficace et la planification ne faisait pas mieux.
    Reste donc à inventer un autre processus sans doute plus intimement lié aux choix des membres des sociétés.
    Votre idée d’un « débat sur la refondation du capitalisme  » et sur la ou les alternatives possibles, me parait tout à fait pertinente. Il faudrait toutefois y instiller une part de consultation de la « société civile » peut-être au travers de forums comme celui ci ou de forums encore plus accessibles via des points d’accès mis à la disposition des personnes les plus démunies n’ayant pas accès à internet. Ou aussi accessibilité pour les populations handicapées qui doivent aussi avoir leur mot à dire. Ces dernières sont plus de 50 millions en Europe.

    Il me semble aussi qu’un tel débat devrait avoir lieu au moins au niveau européen mais même, et ce serait mieux au niveau des pays du G20 élargi. Car des solutions élaborées au niveau local, régional ou même national n’auraient aucune chance d(être pérennes: la compétition entre pays étant encore plus féroce que celle entre les individus.

    Pour terminer permettez moi de citer le très récent livre publié par « Les économistes atterrés »:  » Changer d’économie« , où on retrouve bon nombre des idées et des personnes que vous avez citées dans votre liste des gens à consulter.

    A cette liste de personnalités, j’ajouterais toutefois des représentants de la société civile, pas forcément connus des médias ou des élites, mais qui présentent comme intérêt d’avoir un contact direct avec des individus et des groupes d’individus ayant des problématiques ne pouvant être prises en compte ni par des moyennes ni par des majorités.

    Malheureusement peu de politiciens ou même d’analystes raisonnent en termes de « distributions statistiques » Elles et ils ont tendance à des généralisations abusives, au mieux à partir de moyennes et trop souvent à partir de réactions épidermiques fondées sur quelques cas rencontrés lors de leur vie professionnelle ou politique : par exemple : « un chômeur que j’ai rencontré triche sur ses recherches d’emploi », donc « tous les chômeurs trichent et profitent du système » . Je vous laisse rechercher dans les discussions de bistro d’autres exemples de ces généralisations abusives.

    Ce genre de généralisations et d’extrapolations se retrouvent également dans les jugements à l’emporte pièce sur les dirigeants d’entreprise ou les dirigeants politiques. « Une affaire de fraude concerne quelques uns d’entre eux implique un amalgame facile mais dangereux :Tous pourris ». Ou, sous prétexte que X est de droite rien de ce qu’il dit n’est acceptable pour certains de « gauche » et vice versa…

    Je vous laisse pour vite retourner à mon livre des « économistes atterrés »:  » Changer d’économie »

    Paul T.

    1. Avatar de arkao
      arkao

      avant de « sauter dans le vide, il vaut mieux avoir attaché l’élastique à la rambarde »

      Sauf si on a décidé d’en finir…

      1. Avatar de Paul Tréhin
        Paul Tréhin

        Cela pourrait être une réponse valable de vouloirs « en finir », sauf que pour continuer dans la métaphore du saut à l’élastique, tout au fond de l’abime se trouvent les personnes les plus vulnérables de nos sociétés: personnes handicapées ou âgées dépendantes, personnes en situation de grande pauvreté sur lesquelles vont tomber les personnes qui ont décidé d’en finir et les débris qu’elles auront entrainés avec elles.

        Pouvez vous décider pour les personnes qui sont au fond de l’abime, qu’elles aussi veulent en finir.

        Ceci me rappelle une réplique fameuse faite à Victor Hugo:
        http://www.tombes-celebrites.com/4.cfm?c=46-citations-de-victor-hugo-sur-la-mort-anecdotes
        «  »- Voila, disait Hugo, J’irai entre deux camps. J’offrirais ma ,poitrine aux balles et la guerre sera finie.
        – Pour vous ! rétorqua Scholl
        Extrait d’un dialogue entre Hugo et Scholl,rapporté par Jules Renard.

        Pour rester dans les grandes idées on pourra reprendre les paroles de la chanson de Brassens « Mourir pour des idées »

        Paul T.

      2. Avatar de arkao
        arkao

        @ Paul Tréhin

        Il s’agissait d’une boutade morbide, pas d’un souhait ou d’un projet.
        Cordialement.

  26. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    Que 28 députés grecs revendiquent les réparations allemandes pour dommage de guerre indique le chemin qu’il ne faut pas prendre soit l’affrontement entre États-Nations. Brûler un drapeau US pendant la guerre du Vietnam est autre chose que bruler un drapeau allemand à Athènes, car il n’y a pas de guerre déclarée entre ces Nations et l’Union Européenne existe encore.

    Il pourrait devenir avantageux pour la compréhensibilité des post soit d’éviter d’user du terme de démocratie soit de préciser dans quelles références il doit être compris, puisque qu’avec « table » le petit Robert suffira, avec « démocratie » le grand Robert ne suffira pas. C’est un de ces termes au cœur même de la discussion politique depuis les grecs, et des post deviennent illisibles saturés d’appels à la démocratie sans plus. Un des voisins de démocratie, est l’ « État de droit » qui articule pouvoir législatif et exécutif mais Panagiotis Grigoriou quitte à paraître outrancier n’a pas tort de terminer son billet par la Conférence de Wannsee dont il faut rappeler qu’une majorité de juristes en était. Le juge à un pouvoir colossal aux pieds d’argile (revoir Section spéciale de Gavras).

    De quel débat sur les experts, les élites, et les « autorités incontestées » s’agirait-il ?

    À ceux qui gueulent contre l’Université, qu’il constatent que le toubib qu’ils consultent à reçu un label garantissant qu’il a reçu le savoir établi disponible. Ça n’empêchera pas que la tête du toubib ne leur reviendra pas, qu’il aura eu un mot de travers, et qu’il iront voir ailleurs un autre. On appelle ça la liberté de consulter, même qu’ils peuvent aussi consulter librement leur voisin de palier.

    On peut évidemment faire la même chose avec des diplômés en économie. Mais il n’existe pas d’Ordre d’économistes, là où existe un Ordre médical habilité à sanctionner les fautes professionnelles et à porter plainte pour exercice illégal. Certaines fautes sont simples à démontrer, d’autres plus opaques.

    Comme il n’existe pas d’exercice illégal de l’économie, puisque si métier ou profession il y a, elle n’est pas réglementée, donc pas de faute et pas de sanction.
    Comme il n’existe pas d’autorité incontestable sur la matière, donc il ne saurait exister d’autorité incontestée sans test incontestable.

    J’imagine donc que sous la plume de P. Jorion « autorités incontestés » équivaut à l’estime portée entre soi, articulée à une visibilité publique avérée. Ce qui est différent de l’expert au service d’une personne morale et rétribué par elle au rang dont l’Université l’a bardé, voire bombardé, avec enjeux d’intérêts discernables.

    Ensuite le moindre pleu pleu dans mon genre qui a affaire à des matières qu’il ne maîtrise pas, ne peut à un moment ou un autre qu’être pris dans un transfert positif à tel ou tel figure liée au mieux à un discours tenu, c’est à dire, d’avoir à la bonne par supposition, que celui-là s’y connait, au risque d’en devenir même un supporter zélé. La passion politique mène le plus grand nombre à ça, pendant que Kepler raisonne.

    La différence avec Kepler reste que les planètes se foutent de ses erreurs de calculs dans leur trajectoires ce qui n’est pas le cas des objets de calcul de l’économiste, qui peuvent s’en plaindre.

    Ça me semble exclure la posture de la belle âme dissertant sur les avantages et les inconvénients, la possibilité ou l’impossibilité de refonder ou pas le capitalisme, d’une part car le chercheur est engagé subjectivement d’une autre façon qu’il l’est comme astronome, d’autres part comme P. Jorion l’a récemment écrit, je cite de mémoire, la prédictibilité est faible. On fait depuis longtemps mieux avec la course des planètes du système solaire qu’avec les cours et les courses dans le capitalisme qui serait aussi un système, donc sujet à la maladie systémique.

    La masse des variables en économie politique me semble telle que la prétention d’un calcul maîtrisable ne fait que rencontrer les effets qu’ils ont eu après-coup dans l’histoire, lisible et enseignés.
    Ne vaudrait-il pas mieux poser le problème en terme de souhait, de désir, par exemple d’estimer si celui du maintien de la devise Liberté Égalité Fraternité est tenable sans qu’un pareil ménage à trois n’en mette un à l’écart. Autrement dit, à quelle conditions d’organisation économique, pareille devise est-elle praticable, a t-elle une « valeur » ?

    Si aucun mode production ne permet son effectuation, autant abandonner cette devise.

    Si un mode de production y répond plus favorablement, alors l’acte est en souffrance, et ça coutera ce que ça coutera, celui qui sait ce qu’il veut s’y rend, coûte que coûte, il est prêt à payer pour ça.

    1. Avatar de kercoz
      kercoz

      @Rosebud 1871.
      Votre approche par la cosmologie est interessante . Kepler avait raison en se trompant et c’est Poincaré qui l’ a démontré :
      http://web.univ-pau.fr/~jcresson/histoire.pdf
      Repousser l ‘approche par les systèmes complexes ou la théorie du Chaos , pour la raison d’un trop grand nombre d’intrants ou variables, me semble un peu rapide .
      /// La masse des variables en économie politique me semble telle que la prétention d’un calcul maîtrisable ne fait que rencontrer les effets qu’ils ont eu après-coup dans l’histoire, lisible et enseignés. ////
      Si l’on persiste a étudier les systèmes complexes, on peut prendre comme hypothèse de base que sur l ‘infinité de variables d’entrée ou de boucles annexes , il en est de plus determinentes que d’autres … ou si l’on suppose fractal le système de boucle , la structure ELLE ausi est determinente en tant qu’intrant.
      Sur cette thèse , il suffit de se baser sur les intrants dominants (ou qui nous semblent tels) pour isoler les informations qui nous interessent , a savoir stabilité , attracteurs et zones fourchettes de ces attracteurs . Il est bon de se rapprocher de systèmes dont on connait les historiques (meteo , climats , ere glaciaires ou inter glaciaires) , pour faire de hypothèse d’approche .
      tout a fait intuitivement , je pourrais dire que le modèle economique de base (supposé discernable) induit des boucles collaterales opportunistes et ne sont pas constituants du système …mais ont une influence qui renforce la stabilité ou l’instabilité du système (J’ image ça par une pente plus forte des bords du « trou » de l’attracteur .
      Pour les systèmes économique (c’est là une opinion toute personnelle) , je pense que la dérive ou bifurcation vient de la monnaie qui est une réduction linearisée de l’outil complexe des échanges …lUn intrant majeur etant l’affect .. et cet affect ne pouvant optimiser la structure individu-groupe que sur le modèle ou il s’est formaté : le groupe restreint .
      Notre problème etant que cette thèse suppose des groupes de groupes, système fractal , peu linéarisé , non centralisé , et qu’il n’autorise pas ou peu , une economie basée sur le gain de productivité.

      1. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        @kercoz 10 février 2012 à 10:10
        Je ne savais pas que je faisais une approche par la cosmologie, je savais que j’utilisais Kepler parce que Jorion y a fait référence très récemment, et que je réitérais la dichotomie classique sciences dures/molles ou humaines ou conjecturales pour souligner avec force joke, sur la course, les courses, of course, les limites prédictives dans l’économie. Because ce que vous appelez l’intrant d’affect, où pourtant chez l’individu singulier la répétition existe au point qu’on a même pu fabriquer des syndromes pour épingler un ensemble de signes réguliers qui n’ont rien d’une loi naturelle (pour reprendre les termes de votre article) puisque certains évènements peuvent mettre un terme à cette répétition.
        Merci pour l’article mais je demeure inhibé face aux formules mathématiques. J’aurais appris qu’il existe une « masse cachée » faisant des pieds de nez à Newton.
        Je souscris à vos remarques sur les systèmes complexes, ou à celle de se rapprocher de systèmes dont on connait les historiques (météo , climats , ère glaciaires ou inter glaciaires) comme modèles économiques de base, etc. mais ce n’est pas tant le « comment ça marche » du coté des « mécanismes » qui est mon souci mais « pour aller où, pour qui et faire quoi ». Bref ce que je tentais de mettre en valeur comme tension entre la devise issue de 1789 et sa mise en acte effective montrant les impasses concrètes, ressenties, vécues quand bien même imaginaires donc récalcitrantes aux statistiques en vigueur du marché.
        L’obsession du gain marginal de productivité résonne avec l’idéologie de la concurrence, de la compétitivité, et pas de celle de la coopération et de la solidarité.
        Je ne doute pas que l’armée de matheux saurait utiliser leurs compétences dans d’autres buts dans un autre monde.

  27. Avatar de Contempteur
    Contempteur

    A propos du dessin…
    Boire à la paille est bien connu pour multiplier les effets de l’alcool. D’où l’expression, saoul comme un cochon.

  28. […] background-position: 50% 0px; background-color:#222222; background-repeat : no-repeat; } http://www.pauljorion.com – Today, 4:56 […]

  29. Avatar de fujisan

    Geneviève Azam : Le temps du monde fini, conférence du 12 janvier 2012 donnée à la FGTB de Liège (mp3 55 mn). Autour de son livre Le temps du monde fini, vers l’après-capitalisme.

  30. Avatar de cooloomat
    cooloomat

    20 propositions pour réformer le capitalisme : Entretien avec Cécile Renouard et Gaël Giraud

    http://www.youtube.com/playlist?list=PLD00CA9CC8742CBF5

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Spécialistes de quoi? Ils disent pas.

    2. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      La proposition du président Papoulias paraît tout aussi vague dans le Guardian
      « The leaders of the conservative New Democracy, social-democratic Pasok and pro-European Democratic Left said the President had suggested creating a government of « personalities » with broad parliamentary support, following talks on Monday that failed to produce a solution. »
      The Guardian

      Selon Le Point « formation d’un gouvernement d’experts à même d’éviter la faillite des comptes publics et un retour aux urnes précipité »

      Je suppose qu’il s’agit de mettre en place, pendant la campagne, une équipe plutôt europhiles que drachmaturges, vu les chefs de partis qui ont répercuté la proposition, je les imagine comptables.

    3. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      Un juge et 16 ministres, dont :
      « Le gouvernement est composé d’universitaires, d’un général à la retraite, d’un diplomate. Aux finances, Georges Zanias, qui a dirigé le conseil économique du pays, a été l’un des principaux négociateurs de la restructuration de dette réalisée au début de l’année par la Grèce. Petros Molyviatis, un diplomate de 83 ans, revient aux affaires étrangères où il a fait un passage en 2004-2006. L’ancien chef d’état-major des armées, Frangos Frangoulis, a été nommé ministre de la défense. »
      (source, Le Monde)

      1. Avatar de Moi
        Moi

        @schizosophie: bon, ben espérons qu’ils n’aient pas pour charge de foutre le chaos et la peur du gauchiste en vue d’empêcher les élections et amener ainsi des généraux qui eux ne seraient pas encore à la retraite.

  31. […] Paul Jorion qui s’y croit « le moment est venu« … le moment sera venu quand le capitalisme se sera écroulé ! Historiquement, […]

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. Vincent Hugeux, je me souviens qu’il m’était parfois sympatique quand je regardais Rochebin & co. On pourrait le prendre à…

  2. En fait, je n’arrive plus à écouter une radio main stream. Souvent moins de dix secondes avant que quelque chose…

  3. Oui, Mais on assisté à un petit tournant hier, Gaza plus comme sujet en passant, mais à part entière, après…

  4. Arkao Vous pouvez y aller, il fait trop chaud pour s’engueuler! 😊 Si le réchauffement climatique est un complot contre-intuitif…

  5. Quelle est la température actuelle en Europe ? Une grenouille, même sans canadienne et sans béret, nous dirait peut être…

  6. La Dati est la honte des classes populaires et des quartiers du même nom. Directement issue de la mafia du…

  7. Que Sartre et Beauvoir n’aient pas été parfaits durant cette période n’éxonère pas automatiquement ceux qui n’ont pas essayé de…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx LLM pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés Singularité spéculation Thomas Piketty Ukraine Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta