UN ÉTRANGE DEUX POIDS DEUX MESURES

Vous avez dû noter que les autorités financières américaines n’incriminent jamais véritablement qui que ce soit : tout cela se termine toujours de la même manière : le criminel – que rien n’empêche de poursuivre ses activités criminelles – s’acquitte d’une amende sans reconnaître pour autant avoir rien fait de mal.

L‘époque où il aurait été interdit aux États-Unis à une entreprise financière de poursuivre ses activités dans un secteur où elle s’est conduite en criminel endurci, se perd hélas dans la nuit des temps.

Dans le scandale du LIBOR (voir mes billets d’avril 2008), Barclays a été mise en cause, et sa direction décapitée (essentiellement parce que le comportement répugnant de l’empire Murdoch avait mis les nerfs à vif de l’opinion publique britannique), puis UBS. Le temps est venu pour Royal Bank of Scotland d’expier, et cette fois-ci, il est (enfin) question de poursuites sur le plan criminel.

La différence entre Barclays et UBS d’un côté, et Royal Bank of Scotland de l’autre, est que RBS est, depuis ses déboires du temps des subprimes, nationalisée à 82%.

J’ai déjà eu l’occasion d’en faire la remarque : les instances américaines traitent de manière générale avec beaucoup plus de rigueur tout ce qui relève directement de la nation britannique, que ce qui touche aux entreprises privées de ce beau pays.

Quel sens cela a-t-il ? Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que ceux qui, sur le continent, sont prompts à blâmer « les Anglo-Saxons » dans leur ensemble pour tous les malheurs qui nous affligent, vont devoir revoir leurs interprétations devant la fracture qui se dessine de plus en plus nettement entre les États-Unis et le Royaume-Uni.

 

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