LE TEMPS QU’IL FAIT LE 17 OCTOBRE 2014 (retranscription)

Retranscription de la vidéo Le temps qu’il fait le 17 octobre 2014. Merci à Olivier Brouwer.

Bonjour, nous sommes le vendredi 17 octobre 2014. Et dans deux jours, on sera dimanche, et dimanche, à 19h, si vous habitez Paris, ou si vous avez la possibilité de vous rendre jusque-là, à 19h, au Théâtre de la Ville, il y a un grand événement sur la corruption. J’en fais partie.

La corruption, la lutte anti-corruption ne fait pas partie, je dirais, de mon image de marque, mais il y a des choses que j’avais dites dans un papier qui s’appelait « Comment on devient l’anthropologue de la crise », qui ont plu à ces messieurs dames qui sont les croisés de la lutte anti-corruption, et ils ont eu l’amabilité de me demander de me joindre à leurs travaux, à leur activité, et vous verrez en particulier que j’ai accepté de signer l’appel, la déclaration qui aura lieu au même moment que ce spectacle. Les participants vont faire une déclaration commune, et c’est de gaieté de cœur, bien entendu, que je signe ça. Le papier que j’ai mis, le billet que j’ai mis en ligne sur le blog avant d’aller dormir, hier soir, est un papier qui s’appelle « Corps rompus » et qui parle de cela aussi.

Alors, quelle est mon opinion sur la corruption ? Eh bien, je crois que c’est un mal : c’est un mal qui ronge. Je ne crois pas que nous arriverons à nous en débarrasser une fois pour toutes, mais tout effort dans ce sens est salutaire. D’où vient la corruption ? Eh bien, je vais vous dire mon sentiment : je crois que devant le fait que nous allons mourir, les gens ont plus ou moins peur. Il y en a qui ont très très peur, et parmi les divertissements qui sont possibles, parmi les distractions que l’on peut inventer, il y a la recherche du pouvoir. Et que serait la recherche du pouvoir sans le pouvoir sur l’argent ? Ça fait partie, je dirais, des… voilà : c’est le butin, c’est le butin qui vient avec le pouvoir.

Comment faire pour que ce ne soit plus comme ça ? Eh bien, il y a deux solutions possibles. Ou bien on fait une rotation très rapide. Alors, un des résultats, c’est que les gens, si la rotation baisse de quatre ans à trois ans, eh bien ils essayeront de rafler le plus possible sur trois ans au lieu de quatre ans – je veux dire, si ils ont ce tempérament – voilà. Ou alors il y a la solution de mon ami Bertrand Renouvin, c’est-à-dire, on nomme un roi une fois pour toutes, et puis, euh, on fait avec le fait que ses descendants seront brillants ou non : on fait du détenteur du pouvoir quelqu’un, de manière arbitraire – enfin c’est comme ça que moi je le vois. Et cela continue à fonctionner comme ça.

Alors il y a une autre solution : c’est que les gens n’aient plus peur devant la mort. Là aussi, il y a une solution qui consiste à la supprimer, donc on ne meurt plus, je fais référence au transhumanisme. C’est pas une solution qui a ma préférence. Ou alors, on cesse d’avoir peur de la mort et, voilà, la psychanalyse fait partie des choses qui permettent de faire ça. C’est pas à ça que ça sert, mais c’est une des conséquences de réussir son analyse, comme de découvrir la philosophie, c’est que, ben on comprend comment tout ça marche, et on comprend en particulier que l’affolement, dont la recherche du pouvoir et de l’argent sont une des manifestations, que c’est pas comme ça qu’on résout l’affaire. L’affaire n’est pas soluble, il n’y a pas de solutions, mais, voilà, si on a une représentation correcte de comment ça marche, on n’a plus besoin de ça.

Donc, signer cet appel, c’est pour moi une manière d’attaquer le problème. L’autre, comme je l’ai déjà signalé, c’est que, eh bien, dans quelques années, quand j’aurai envie de courir un tout petit peu moins – comme je l’ai fait par exemple le week-end dernier, en faisant cinq exposés sur quatre jours – quand j’aurai envie de faire un peu moins ça, quand je constaterai pour la première fois que, effectivement, c’est fatiguant, et peut-être un peu trop fatiguant, j’essayerai de me caler quelque part, et… voilà… je verrai les gens qui viendront me voir, et on parlera de ça. Et on se réconciliera avec le destin humain : le destin du genre humain. Voilà.

Je vais aller vite, parce que je suis à Vannes, et du coup, ça va prendre des heures et des heures pour charger ça. Une dernière remarque, c’est que, donc je serai à Paris le dimanche 19, et je serai à Bruxelles le 23. Parce qu’on m’a demandé – c’est dans un rayon tout à fait différent – on m’a demandé d’être le commentateur en direct du sommet européen sur Euronews. Euronews, c’est une chaîne de télévision qui s’occupe en particulier des affaires européennes, et donc il y a une grande réunion qui se passe jeudi. Les gens arrivent là-bas entre 16h et 18h. Et entre 16h et 18h, je serai l’invité qui commentera en direct cet événement. Je vous signalerai ça aussi, par un post particulier sur le blog.

Voilà. Je fais vite, mais j’ai dit ce que j’avais envie de dire aujourd’hui. À très bientôt.

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