Regardez comme c’est beau du Longwy !
Vous voyez comme c’est beau ? C’est quand même quelque chose le patrimoine artistique d’un pays, non ?
Mais voilà que ça ne se vend plus parce qu’il n’y a plus de listes de mariage, parce que les gens ne se marient plus !
Alors, le Blog de Paul Jorion va faire quelque chose de tout à fait inédit : nous allons racheter les émaux de Longwy pour que ces chefs-d’oeuvre ne disparaissent pas ! (40 salariés à la rue si nous sommes complètement nuls !)
Comment allons-nous faire ? Eh bien, discutons-en !
P. S. L’un d’entre vous attire mon attention sur le fait que ces faïences ont un prix quasiment inabordable. Je m’étais enthousiasmé à la vue simplement des objets, me disant que c’était peut-être cher, mais « cher » par rapport à ce que moi j’appelle « cher », disons 50€ à 100€ : un très beau cadeau pour une occasion rare. Mais quand je vois certains prix, liés surtout au fait qu’on ajoute de l’or et du platine, sans raison esthétique particulière, je m’inquiète. Quand je lis que seuls 10% de la production sont vendus à l’étranger alors que c’est manifestement le marché des très riches étrangers qui est visé je crois comprendre ce qui s’est passé : c’est comme pour tout le reste, on a vendu son âme pour devenir très riche, et ça n’a pas marché. Il faudrait d’abord retrouver son âme, mais à ça, les millionnaires et les milliardaires ne pourront pas aider : ils ont déjà vendu la leur il y a très longtemps, à moins que ce ne soient déjà leurs parents, ou leurs grands-parents !
63 réponses à “Regardez comme c’est beau du Longwy !”
Quelque chose de participatif ?
Un financement par les lecteurs de P. Jorion ?
Combien faut-il mettre sur la table ?
Quelle merveilleuse idée, je n’ai pas beaucoup de sous mais je veux bien participer.
Enfin quelque chose de positif ! L’aventure me tente vraiment. On en parle quand? Au Vicomte à Bruxelles?
La prochaine réunion au Vicomte ce sera le 7 février, mais il faut qu’on parle de ceci tout de suite.
J’essaierai de venir, selon que j’ai une voiture ou non.
Une SCOP ?
Très beau en effet.
D’accord pour un investissement collectif… Si c’est pour soutenir du collectif. Donc par exemple si l’entreprise se transforme en coopérative en autogestion. Pas pour contribuer à la concentration de la richesse. Qu’en pensent les salariés concernés ?
Pas facile mais le jeu en vaudrait la chandelle, c’est le grand retour du japonisme qui a commencé depuis 2 ans.
Le plus simple à part un rachat pur et simple, serait un crowdfunding.
Ca éviterait tous les procès d’intention.
Paul, avez-vous un spécialiste de la chose dans vos contacts ?
Combien un vide poche?
Plait pas aux saoudiens?
Faut lancer la mode du cadeau de départ (pour les divorcés).
Très bien vu. j’ai bien ri. Comme disait un de mes amis quand il voyait passer une noce : « Voici les futur membres du club des divorcés »
Bonjour,
Pour sauver Longwy, il faut trouver de nouveaux clients ou que l’ancienne clientèle revienne!
Mais pourquoi est elle partie?
Pourquoi n’y a t il pas de renouvellement de clientèle?
Tout simplement parce que nous ne pouvons plus nous offrir la console de jeux, le voyage en avion, les sports d’hiver, d’été, la bagnole, l’ordinateur, le portable ET un Longwy.
En fait les temporalités des objets sont trop hétérogènes et le temps d’aujourd’hui s’inscrit dans l’instant: Smartphone démodé et ringard dans 24 mois et un longwy qui conservera sa beauté et son éclat pour le prochain siècle.
On ne cherche même pas à lutter, ce sont les choix d’une époque qui ne jure que par le concept « progrès ».
Quant tout nous manquera; des saisons réglées, des océans pleins de poissons, des forêts d’arbres, des lacs et rivières d’eaux pures, des terres agricoles vivantes bref un biotope suffisamment stable pour inscrire dans la durée et suffisamment instable pour créer l’évolution, on se dira certainement que nous étions au paradis, dans l’abondance et l’équilibre.
Bon sinon pour sauver Longwy il faut comme le rappelle M JORION offrir ces créations pour de grands évènements, unions, naissances… qui s’inscrivent dans le temps comme un jalon sur le chemin.
Consommateurs du monde, ne donnons notre argent en échange d’un bien ou d’un service qu’à la condition que l’on respecte la manière dont ce travail est effectué, c’est un bon guide.
Bonjour,
Comment se fait-il que les salariés ne reprennent pas leur outil de travail pour continuer à le faire subsister en SCOP par exemple ? Ca stimulerait d’autres « coopérants » pour rentrer au capital non ? Vu les montants à réunir c’est tout à fait jouable, même simplement entre eux (si j’ai bien compté environs 10K euros par tête de pipe environ).
Pour les accrocs du net, y a aussi la capacité de monter un site comme « mymajorcompany » destiné à reprendre des entreprises de qualité en voie de disparition…
Cela ne correspond à aucun besoin réel et il n’y aura bientôt plus que les besoins réels qu’on pourra se payer.
C’est quand même quelque chose le patrimoine artistique d’un pays, oui. Mais pas de richesse chez moi ni mes proches … Racheter sous quelle forme ? SCOOP ? … S’il s’agissait d’aider les ouvrières et ouvriers à racheter eux-mêmes, on pourrait mettre plein de petites sommes peut-être … Et il faudrait principalement chercher à mettre en valeur cette production en faveur de futurs mariés …! Un beau programme .
Quel est déjà le problème vis à vis des dites » listes de mariage » ?
(sources Wikipédia ):
» Concernant le type de cadeaux demandés, on peut aisément déduire quels pays restent ancrés dans la tradition en se penchant sur le taux de couples n’ayant pas vécu ensemble avant le mariage :
Brésil : 67% ;
Mexique : 41% ;
Italie : 40% ;
Portugal : 35% ;
Pologne : 31% ;
États-Unis : 24%
Espagne : 15% ;
Allemagne : 13% ;
Royaume-Uni : 12% ;
France : 11% ;
Pays-Bas : 8%
Ces chiffres laissent donc penser que dans un pays comme l’Italie ou le Brésil, les futurs mariés auront besoin de cadeaux plus traditionnels et classiques pour aménager leur logement conjugal, alors que dans des pays tels que la France ou le Royaume-Uni, des cadeaux de type voyage de noces ou expériences diverses (cours de cuisine, baptême de plongée, etc) seront privilégiés. »
Premières conclusions :
Privilégier l’exportation ou faire évoluer la terminologie de la dite » LISTE » en rapport avec l’évolution et la pluralité des mœurs ? Ne faudrait-il pas se pencher sur le terme » LISTE » ?
Si peu de personnes se marient dans certains pays, il faut penser à transformer les » listes » en question (sans tomber dans le travers kitsch toujours hélas possible) et les affilier à un domaine différent que celui du dit « mariage ».
Je vous invite à jeter un coup d’oeil sur les produits très très beaux de cette firme, mais aussi euh … très, très chers ! Pour l’export vers des pays comme le Brésil ça va toucher, peu de personnes ayant la folle idée de se marier !
http://www.emauxdelongwy.com/nouveautes-1/
Vide-poches à plus de 250,00 euros TTC ça vide un peu les poches c’est sûr.
Oui, c’est effectivement extrêmement cher, franchement je n’avais pas pensé que ça allait dans ces prix là ! Le problème, c’est qu’il y a excessivement peu de gens honnêtes ou fréquentables parmi les gens qui peuvent débourser de telles sommes.
Si c’est de l’art ce n’est vraiment pas cher, si c’est de l’artisanat ça l’est… et pourtant ce sont des prix tout a fait en proportion du coût de production. La frontière entre les deux est ténue, il leur faudrait des artistes côtés pour créer la trame de leurs émaux, ça leur permettrait de justifier des prix rémunérateurs pour l’artisanat qui est derrière, d’avoir une stratégie de communication portée par ces derniers et une publicité gratuite de la part des médias qui traitent de l’actualité artistique. La spéculation s’emparerait de leurs produits et déverserait un flot de liquidité !! ?? … Intéressant le marché de l’art dans l’étude de la formation des prix, un autre élément que le rapport de force ou l’offre et la demande : la côte d’un créateur… il y a eu des faits surprenant ces dernières années avec des artefact révélateurs comme l’extraordinaire côte des dessins du petit enfant d’une célèbre galeriste… Un grand génie en devenir ont dit les critiques une fois le pot aux roses révélé ; eux aussi ont transformé la réalité plutôt que de se dédire…
@ dup
c’est effectivement très beau
si c’est de l’art, il n’y a pas de possibilité de défiscalisation?
ça mettrait le vide poche à la portée de plus de poches …..
voilà que je parle comme b arnault
A Paul: Voilà une « réflexion » qui augure mal du projet
Mon cher Mr Jorion
Vous ne voudriez donc ne recevoir de contributions financières que de gens honnêtes ou « fréquentables »? Et le niveau d’honnêteté et de fréquentabilité serait donc au dessous de 250,00 Euros..? Quelque peu schématique, non?
J’ai bien peur qu’à proférer de tels raccourcis, il ne vous reste à côtoyer que des égoïstes…
Je pense que les gens simples et honnêtes comme ceux capables de faire des centaines de km à leurs frais pour aider leurs semblables confrontés aux inondations destructrices du sud de la France, par exemple, peuvent donner bien plus que 250,00 Euros, et avec le sourire en plus!
Mais peut-être que ceux-ci, qui n’ont rien en poche ont d’autres priorités qu’acheter un vide poche…
et sans doute préfère-t-ils, pour certains, contribuer financièrement et plus utilement au blog de Paul Jorion!
Si les actuels ouvriers de cette belle entreprise tiennent à la survie de leur savoir faire, ils sont les mieux placés pour mettre en oeuvre les mesures qui le permettront. Il leur faudra alors renoncer à leur précieux statut de salariés et devenir à leur tour « patrons » afin d’être maîtres de leur destin même si c’est pour gagner beaucoup moins en vendant moins cher… Alors nous pourrons tous faire « quelquechose » pour eux, surtout si ils fabriquent des objets un peu moins élitistes! Car la tentation de vendre toujours plus de luxe risque fort de les perdre définitivement… ou de les faire vendre à des investisseurs étrangers, ce qui revient au même.
Bien amicalement, Eric.
PS: Je sais pour travailler quotidiennement avec « des gens de rien » ( en hollandais : « sans-dents ») que ce sont bien ceux-là, les plus généreux dans l’adversité.
Attendez un peu, les Chinois ne dorment pas, un jour vous l’aurez pour moins cher 🙂 joke.
Je me permets de prendre le contre-pied de cette affirmation qui prend un peu la forme d’une mise en accusation.
L’artiste sculpteur avec qui je partage mes jours – très loin du faste fantasmé de l’artiste riche ou écorché – m’a sensibilisé depuis de longues années à la problématique de ces maisons qui capitalisent sur un savoir ancestral d’excellence et qui font partie du patrimoine national.
En sortie atelier, les émaux – dont le principe est avant tout la cuisson vitrifiée du sable avec des pigments – ont le même prix que les porcelaines de Sèvres, les cristaux de Baccara, etc.
Il y a beaucoup de perte à la cuisson et les pièces réussies sont rares.
Il ne s’agit pas d’objets luxueux par positionnement paresseux mais bien de prix reflétant de nombreuses heures de main d’oeuvre qualifiée (pas encore robotisée) qui vit de son travail sans enrichissement éhonté. Loin de là. Ce sont presque des pièces uniques, assimilables à des oeuvres d’art.
Le conditionnement et la protection des pièces sont également coûteux et nécessaires. Pas de compromis possibles sans risque de détérioration irréversible.
La distribution ? Voyez les prix en sortie atelier ! Rajouter des couches d’intermédiaires demande forcément des concessions qui rabotent encore les revenus des artisans maîtres d’art qui ont parfois 30 ans de métier pour être capables de réaliser certaines pièces ou parties de pièces !
Oui, ces pièces sont cher. Pas exorbitantes mais vraiment cher. Elles remettent en cause les principes de la consommation de masse car elles ne peuvent tout simplement pas être produites en masse au sens où nous l’entendons aujourd’hui et être accessibles à tous les revenus. En revanche, elles sont très accessibles à la partie « économies », « bas-de-laine » et constituent même un placement bien plus « sûr » que nombre d’inepties du « marché ».
Ces oeuvres, il faut bien les appeler comme cela, nous mènent à nous poser des questions sur nos priorités. Bien entendu je ne parle ici que des gens – encore nombreux – qui peuvent se poser des questions de priorités. Et mon propos ici n’est pas d’insulter ceux qui n’ont aucun moyens d’arbitrer, qui manquent de tout et qui sont également légion.
Acheter une belle lampe pour lire de bons livres, papiers ou numériques, au lieu d’investir dans la TV HD OLED qui sera obsolète dans 2 ans ? Voilà l’arbitrage auquel nous renvoient les émaux de Longwy.
Suis-je malhonnête ou infréquentable parce que je préfère la lecture à la TV ?
Je vous laisse juge.
PS : Les cristalleries Daum (Nancy), joyau de notre patrimoine et datant à peu près de la même époque que les EdL, ont fait plusieurs fois faillite, cessation, redressement, etc. Toujours rachetées providentiellement, sauvées, renflouées par des passionnés (et pas du tout de riches héritiers ou bandits enrichis) qui y ont laissé leurs deniers. Ceci afin de maintenir un patrimoine et non « un marché ». Les ouvriers qui y travaillent peuvent en témoigner. Ils en sont quasiment devenus les propriétaires putatifs, les vrai propriétaires ne faisant que passer. Pour certaines pièces, il y a 80% de perte au four à verre et découpe. C’est ainsi.
Il faut sortir du plat assiette………vendre des tableaux , des fresques très grandes , du style tapisseries d’aubusson avec un peu de style mauresque pour de riches musulmans et prospecter ces pays.
J’adhère tout à fait à votre réflexion Bouddha Vert !
Je ne suis pas bien riche mais prête à me mobiliser pour les émaux de Longwy.
Joli ! Combien faut-il réunir d’euros ? Et racheter pour leurs donner ? Gérer la boutique ? Provoquer des mariages !? 🙂
Aussi en bijouterie ,portables,voitures,inclusions pour le luxe.
Veux bien mettre 3 sous , si projet ficelé , entreprise nettoyée du passé.
Suis allé a la vente aux enchères d’une identique aussi à longwy.
Je pense plutôt à l’exportation.
Quand on voit dans quel état se trouve le marché de la brocante (la vraie) et des meubles anciens, il y a un sérieux problème! Ikea est passé par là. Je ne pense pas que le marché belge ou français soit des plus rentable. Mais, je peux me tromper.
A l’heure de la virtualisation à outrance, le crowdfunding est une des meilleures idées.
Il y a énormément de sites de crowfunding, c’est même devenu le moyen de financement par excellence pour les PME TPE…
Et puis pourquoi ne pas faire des objets en émaux qui soient connectés ?
On peut très bien faire de la création artistique alliée aux nouvelles technologies, et cela pourrait booster les ventes ? Qui sait ?….
Crowdfunding =escroquerie quand ils prennent 5% de frais de dossier+intérêts.
Au risque d’en chagriner quelques uns et unes , les émaux de Longwy sont certes très beaux, mais ce type d’objet n’a pas la cote auprès des jeunes générations même fortunées. Les emaux de Longwy rejoindront ceux de Palissy………..!
Il faudrait surtout trouver un ou des designers contemporains même pour le japonisme. Pour le style de la photo il y en a déjà des pelletées à vendre sur Ebay et pas forcément au prix du neuf mais en état neuf !
Oui, Cally et Vous êtes surement dans le vrai.
Ce qu’il y a a sauver, c’est un avoir faire unique et ancien mais COMMENT reconnecter cela avec une clientèle est sans doute à inventer.
Une association d’idées pas très freudienne: photo -> « selfie » -> émaux -> clientèle jeune?
40 salarié = 150 a 200000 € mensuels + autant de matière première et énergie??? (en suposant que les batiments et le matériel sont amortis???) ça fait à la louche entre 2 et 3 millions d’euros annuels à rentrer en vendant des soupières (ne le prenez pas mal mais ça ne devient des oeuvres d’art qu’une fois le client convaincu…). 10000 parts a 500€ pour voir venir 2 ans:
Pourquoi pas une part = une belle urne funéraire remise à terme à l’investisseur ou plutot l’inverse vu que l’investisseur est remis avec l’urne ( humour noir certes, mais en y réfléchissant c’est moins cher qu’une concession, ça permet d’étaler le versement des dividendes et pas besoin d’euthanasier le rentier !).
Voila par exemple un secteur intarissable et bien plus porteur que les liste de mariages ; à travailler…. pourquoi pas sur le modèle des ventes en primeur des grands crus (ça alimente le fond de roulement et permet de maintenir un minimum d’activité et dans les périodes creuses on évite le chômage technique). En outres, ça pourrait porter de beaux contrats avec des compagnies d’assurances vie par exemple…
Bref, de quoi rendre jaloux les puissants du haut de leur mausolée.
Oui… Me disais, on ne se marie plus mais on meurt toujours. Alors plutôt qu’une couronne – les fleurs c’est périssable – pourquoi pas un Longwy?
Le laisser sur une tombe comporterait quelques risques.
Mais une urne?
Papa ou maman sur l’étagère du haut entre la collection d’Astérix et le scrabble dans du Longwy, pour sûr cela aurait, pour l’éternité, plus de gueule que dans une boite de café Max Havellar…
Faisons du Longwy équitable!
Bonsoir,
Bien sûr mon message ne se veut pas désobligeant et je me doute bien qu’un tel objet demande du temps, de la délicatesse, une maîtrise technique très pointue mais à ce prix là, vraiment je ne peux pas.
A 300 euros, je me dirais que je fais un beau cadeau
à 3212 euros ( ! ) je me dis que d’autres en profiteront.
Cet objet est vraiment superbe :
» Boule Coloniale (Eclats de Temps) »
http://www.emauxdelongwy.com/nouveautes-1/boule-coloniale-eclats-de-temps.html
Apparemment le plus urgent est de trouver 420 000 euros.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/06/les-emaux-de-longwy-sont-a-vendre_4550197_3234.html
Je suis convaincu que restaurateur d’antiquité comme du vieux Lorrain , du vieux Nevers etc … Cela doit bien payer mais en petit atelier de trois personnes .
Car les émaux de Longwi neuf c’est du style La Redoute de papy ou manufactures de Saint Etiennes bien fait mais sans art ni âme .
Au 18eme siècle on avait surement le temps de faire de belles chose , on avait le goût du beau même lorsqu’on construisait une usine .
Maintenant plus rien de vaut rien ! …
Le problème des antiquités aujourd’hui c’est non seulement la baisse dramatique du pouvoir d’achat de la classe moyenne, mais auss le changement de génération. Les fayences, même très anciennes et en bon état, se vendent très mal. Il y a toujours de collectionneurs, mais c’est une espèce en voie de disparition.
A chaque civilisation ses céramiques. Ça né, ça disparait. Les émaux de Longwy vont basculer dans la case patrimoine archéologique, comme tant d’autres productions auparavant.
http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9ramique_sigill%C3%A9e
Pas d’accord, Arkao.
Il existe encore des tailleurs de pierre.
Allons donc! C’est encore la rhétorique classique offre/demande que ‘on observe ça et là.
Essayons autre chose et hâtons la disparition de ce bel ouvrage. Qu’il rejoigne au plus vite les musées wikiesques. Recréons sa rareté, il se réévaluera peut-être avant que ses auteurs ne meurent et ne transmettent. Une prise de risque pour une prise de conscience avant que le béton ne prenne car les maîtres vitriers et autres mosaïstes n’ont pas forcément de beaux jours devant eux. En bref, on brûle un peu pour régénérer beaucoup, comme disait mon papi qui avait oublié son prozac ce jour-là.
Le problème du Longwy, c’est que c’est devenu totalement hors-mode, et depuis un bon moment déjà.
Plus personne n’en veut, même à pas cher (je le sais: je suis aux Puces de Paris, et là-bas on dit : « Du Longwy?…ah non!… tu meurs avec… »)
Il faudrait une production typée « contemporain »…Et là, ce sont les designers qui vont manquer…
Ce n’est que mon humble avis…
(Attention, je ne critique pas…Je trouve ça très beau.Juste que c’est plus du tout la mode…)
Oui.
Voir la céramique et Picasso.
Pour le beau… J’aime mieux les étrusques que Longwy. Pas une question de mode.
Absolument, Pierrounet.
Si ces ateliers sont « intemporels », leurs productions sont évidemment éminemment temporelles et soumises aux effets de mode.
Proposition : proposer un collectif de dessinateurs / illustrateurs / designers / artistes prêts à créer gratuitement des une de leurs oeuvres et abandonner tous les droits aux AdL. Avec 1 ou pièces nouvelles, cela suffirait à renflouer et donner du temps au changement de gamme.
« Emaux » ça me fait penser à « Emaillerie ». Il y en avait une ancienne près de chez moi. Quand un promoteur a repris le terrain pour un de ces projets immobiliers aussi laids que juteux, il a fallu dépolluer le terrain en retirant des quantités impressionnantes de terre.
J’espère que l’entreprise concernée par ces difficultés travaille de façon plus écologique…
il serait interessant de connaitre l’histoire des fayenciers …
elle doit etre aussi noire que les acieries et son célébe comité des forges ancêtre du medef …
pas de regret a avoir sur la fin d’une telle industrie
la roue tourne :
il se passe les mêmes conneries et les mêmes luttes dans des usines lointaines …
Rêve de tradeur avide de planète sans perdre la boule et en attente du modèle armillaire même si le prix n’est pas valheureux.
Bonjour à tous,
Mon point de vue après une très rapide réflexion :
Je vois deux pistes d’analyse et elles sont probablement à coupler :
1. une approche entrepreneuriale : trouver les fonds qui manquent, assurer la pérennité en partant du principe que l’entreprise doit être rentable. A mon sens, l’urgent est de rencontrer :
– la direction : bien comprendre où ça coince, ce qui explique le coût, les procédés de fabrication, etc… Connaître l’état de la boite pour se faire une idée de son avenir
– le personnel : qu’est ce qui coince de son point de vue, son attachement à l’entreprise, sa capacité/motivation à s’investir, la qualité des savoir faire (leur rareté ou que sais-je…)
2. Une approche de type « conservatoire »
C’est à dire préserver un savoir faire, un bout de notre culture… La question de la rentabilité n’est plus l’objectif n°1. Il faut alors trouver les sous ailleurs… et tous les mois, tous les ans… Une sorte de fondation accolée à l’entreprise. Après tout, Wikipédia y arrive… « Les émaux » deviennent « acteur culturel, dispense du savoir en plus de leur production : cours, démonstrations, ateliers publics, « in real life », en ligne, etc… Voir alors les réseaux et les ressources mobilisables par le « site de Paul Jorion »
3. L’avenir
serait probablement de lier les deux concepts : développer la rentabilité dans la limite du raisonnable, joindre une fondation qui récolte les sous et organise le point 2.
Si on veut s’y coller, il faut d’urgence organiser une petite équipe avec des profils industriel, financier/comptable (bon, grosso modo…), commercial, designer, entrepreneur, communicant, j’en oublie surement, et surtout quelques naïfs imaginatifs because c’est eux qui vont inventer le truc nouveau… Enfin, en gros une partie de l’équipe capable d’analyser la situation et l’autre d’inventer l’utopie de demain en s’appuyant sur le savoir de la première…
Désolée d’avoir fait un peu long…
Bonnes approches. Je dirais une approche pédagogique aussi avec la fondation d’une école pour reproduire (dans un style ancien, toujours) la caractéristique d’un savoir faire et d’un design spécifique qui fait la signature Longwy. Financements par la Formation Professionnelle et l’apprentissage.
Qu’on laisse aux milliardaires le matérialisme, il n’est que monétisation du possible de ceux qui sont passés outre.
Il y a une Ex Ministre de la Culture qui pourrait s’occuper de sa Région au lieu de tourner autour de Montebourg. D’autre part, comme La République reçoit des visiteurs, nombreux au lieu de toujours passer commande à Sèvres elle pourrait aussi leur donner du boulot. Alors Filippetti au lieu de Fronder au boulot. Le Député du coin c’est un PS : Jean-Marc Fournel… Il y a bien des mécènes de l’autre côté de la frontière avec tout le fric qu’ils ont détourné…
Longwy a comme un goût de Val Saint Lambert (Seraing, Belgique) qui a connu une dégringolade longue et agitée, qui se poursuit encore à l’heure actuelle.
http://www.rtbf.be/info/regions/detail_c-est-la-faillite-pour-les-cristalleries-du-val-saint-lambert?id=8110671
Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, particulièrement dans le cadre de ce blog.
Pour les céramiques, j’ai chez moi des oeuvres d’Alain Vagh (en face de Jussieu, une boutique, la base vers Salernes).
Voir ici : http://www.alainvagh.fr/vava.htm
Et le reste… un brin provoc’ des fois.
Les prix étaient du genre 20 ou 30 euros pour un carreau de 14×14 cm à peu près, donc s’en payer un tableau de 9 était abordable, (on peut s’amuser à les permuter de temps en temps), une partie « figures imposées » dans leur catalogue, et qqs uns « figures libres », dessin envoyé par la poste (inspiration Giotto…) , et confiance pour le retour.
Un des usages de beaux objets solides comme la céramique pourrait être de « marquer » des endroits que nous voulons « dignifier » ou réhabiliter. Je ne sais plus où j’avais lu, sans doute pour un hosto longue durée ou un truc comme le centre Marmottan (détox ?) que dans des beaux meubles (genre acajou) les gens faisaient bien moins de déprédation qu’avec du conforama, et qu’au total on s’y retrouvait. Evidemment, les mairies n’ont pas le sou pour mettre ce genre de clin d’oeil « beau-durable » pour rehausser leur intérieurs, dira-t-on aujourd’hui. Pourtant dans les faubourgs de Glasgow pas les plus riches, ou dans les Flandres, on trouve de beaux vitraux aux entrées de maison etc. avec ce même effet : la valeur ajouté conserve, force à l’entretien de façon « irrationnelle », et non sur la base du constat « c’est sale » ou « c’est dégradé »… Bref de la céramique médiatrice entre les gens, les temps les lieux. J’arrête les vapeurs de plomb après ce message, c’est juré.
Ouah c’est très joli ce que fait Vava !
Cela me fait penser: imaginez une société ou tant d’artisans et d’artistes de qualités et de talents ne seraient plus dans l’ombre …
Et si il s’agissait de sacraliser les conceptions : l’idée de l’urne funéraire est sympa et en plus on pourrait imaginer 2 marchés cibles : Suisse et Belgique en se mettant en relation avec les établissement pratiquant l’euthanasie.( un brin cynique mais on ne se refait pas !)
Quelques réflexions dans le désordre:
il est impératif de commencer par répondre à la question « d’où vient le problème chez cette entreprise » (problème interne ou externe)? Mon expérience m’incite à penser que même sur les métiers les plus difficiles sur les marchés en décroissance, il y a moyen de trouver de la croissance en se réinventant. Mais ça demande beaucoup de talent et des sacrifices. Utile aussi de mettre entre parenthèses les idéologies….
1- essayer d’écrire une analyse SWOT de cette société pour mettre en avant ses atouts et ses problèmes, ses perspectives…. Peut-être que son marché n’existe plus, en tout cas n’est plus assez grand/dynamique que pour justifier l’existence de très petits acteurs. Avoir le courage de se demander si l’offre proposée (je parle de la production) est encore en adéquation avec la demande (je trouve perso. qu’elle est très chargée).
2- faire l’analyse du compte de résultats, du bilan et du tableau de cash. Pourquoi les problèmes de la société? Pas assez de chiffre d’affaires? Trop de coûts? Et même si les bénéfices sont là, quid du cash flow? Est-il suffisant que pour couvrir les investissements? Comment ont évolué ces investissements par rapport aux amortissements……? Bref, les questions classiques de l’analyse financière. Elles mettront en lumière les défits.
3- quid de l’international? Si la croissance existe hors Europe, le repreneur a-t-il les moyens et les compétences d’y (re)développer cette petite société? Si oui, comment? Avec quels moyens financiers et humains?
4- Au GD Luxembourg, pas loin de Longwy, la faïencerie Villeroy&Boch a fermé en 2010 son usine pour cause de marchés difficiles en Europe. Intéressant de voir comment la société s’est adaptée à ce marché, quelles sont ses pratiques commerciales, sa rentabilité…..
5- Pour alimenter la future stratégie (pas de reprise sans stratégie), jeter un oeil à la stratégie dite de « l’Ocean Bleu » (il en existe bien d’autres).
Evidemment, l’appel de l’ami Paul ne m’a pas laissé indifférent et « pourquoi pas? » me suis je dit…
Premier regard sur le catalogue et, en restant gentil, il n’y a pas de quoi s’extasier: ça me fait penser à la production de bibelots de l’ex Allemagne de l’Est destinée aux cadeaux de départ à la retraite des apparatchiks si je veux faire le méchant!
Regardons un peu ce qui se fait et a du succès aujourd’hui, par exemple SELETTI, marque italienne, made in China…manifestement l’échec est dû à un manque de créativité, de modernité, une absence de signature, de ligne, d’ensemble…
Ensuite est-il bien raisonnable de continuer à fabriquer à l’ancienne des objets décoratifs alors que l’on ne sait plus caser le vaisselier de la grand mère dans les appartements modernes, et que de surcroît l’imprimante 3D et les logiciels qui vont bien sont l’avenir ?
donc, s’il y a quelque chose à faire, c’est bien de faire table rase et d’innover : une gamme entièrement nouvelle avec la signature d’un nom de l’art contemporain, une fabrication révolutionnaire et décentralisée, une commercialisation via internet ?
Là, ça pourrait marcher, mais une telle technologie est – elle déjà opérationnelle ?
si c’est le cas c’est le produit qui créera le marché ( cf le walkman ) et c’est le désir qui fera le succès
conclusion: il faut réunir un rêveur, le créatif, un comptable pour les sous, et un salaud ( pour les brevets….
Bonne année à toutes et à tous!
A vous les studios!
hihi , le bon , la brute et le truand !!!
Kitchissime. Et ça se vend encore ça ??? Ah non ? J’comprends.
Les émaux de Longwy, c’est la classe absolue de la faience, et c’est aussi d’excellents souvenirs : à l’époque où mon père finançait mes études en faisant de la brocante tous les week-ends, j’ai été happé par la beauté de ces pièces magnifiques, qui évoquent des vitraux. Il y a quelques années de cela, je suis repassé par Longwy, au retour des vacances, et j’ai été frappé par la grisaille de la ville où l’on produisait des objets aussi beaux et aussi colorés. Bien sûr, les prix de ces faiences est prohibitif, mais il doit être relativisé : d’abord, parce que c’est le genre de pièce qu’on ne va pas acheter en dizaine d’exemplaires, à moins d’être un très riche collectionneur. Ensuite, quand on connait la procédure de fabrication, le savoir faire et la main d’oeuvre nécessaire pour fabriquer une pièce, on se rend compte que ce n’est pas si cher que ça.
Après les événements qui se sont déroulés hier, il n’est pas facile de reprendre le fil de la conversation, je vais néanmoins essayer de contribuer un peu au débat. Je suis artiste et je le suis parce que j’aime l’art. Je me souviens du jour ou je suis entré avec une forte émotion dans une œuvre d’art. C’était à Assise et quelques jours plus tard à Padoue. Dans ces deux cités Italienne il y a un bâtiment religieux qui contient l’œuvre de Giotto. J’ai pleuré devant la puissance magique de ce peintre, mais ce n’est pas le contenu qui me touchait, on peut être atteint en profondeur par une œuvre narrative sans que l’histoire au premier degré ne vous influence, car il y a un second et un troisième degré, un sens caché. Donc j’aime l’art et j’aime vivre dans une œuvre. Parfois j’achète, mais pour des sommes modeste et ensuite avec bonheur je contemple en voyageant dans le tableau.
L’art est acheté par des amateurs éclairés qui comme moi aime voyager en regardant les œuvres qu’ils possèdent. Certains collectionneurs ont les murs de leurs maisons couverts de dessins et peintures, sur le sol des sculptures et sur les meubles des objets. Ils vivent dans l’art et l’art est dans leur vie. Tout l’argent qu’ils gagnent est investi dans l’amour qu’ils vouent à l’art. ils ont un budget, et lorsqu’une œuvre leur plaît, s’ils le peuvent, ils l’achètent. Celle-ci peut coûter de 100 à 10000 ou 15000 €, au delà on entre dans une autre catégorie, celle des investisseurs. Eux ils veulent faire de l’argent, ils achètent principalement pour le profit qu’ils espèrent en faire plus tard. Voyez « Jeff Koons », ce pur produit de l’investisseur gagneur à milliard. Mais tout ceci concerne ce que l’on appel l’Art.
Pour le sujet qui nous intéresse ici, nous sommes en présence d’un artisanat hautement qualifié dont il faut préserver le savoir faire. Rare sont les collectionneurs qui achèteront ces travaux. Il leur manque un designer de renom ou de goût. En conséquence leur coût est trop élevé car il n’est pas en adéquation avec la qualité créative. Il y a un grand savoir faire mais une faible qualité artistique. Il faudrait demander a « Pierre Alechinsky » par exemple ou quelqu’un de cette renommée, malheureusement il est probable que lui ou un autre ne soit pas intéressé. Il reste la solution de revenir a quelque chose de plus classique, une ligne ancienne à ressusciter ou une ligne nouvelle mais dans un style plus traditionnel, car les objets que j’ai pu voir sur internet sont trop pour faire « moderne », et du évidemment ça le fait pas, c’est très banal. Néanmoins le prix demeure un obstacle, s’il n’y a pas une « griffe », et il n’est plus guère à la mode de présenter un tel objet dans un magnifique vaisselier de chez « Trotel ».