Une journée banale en France et en Europe, par Roberto Boulant

Billet invité.

Hier après-midi, le Premier Ministre a utilisé l’article 49,3 de la Constitution permettant au gouvernement de faire adopter la loi Macron, quatre mois après avoir déjà permis son adoption en première lecture. Une loi qui accroitra la croissance en libérant la compétitivité (et vis-versa), bref qui fera diminuer le chômage de masse en facilitant les licenciements.

         Après avoir été voté le 5 mai dernier par une majorité de députés socialistes et UMP, ainsi que par une bonne partie du groupe UDI, le projet de loi sur la surveillance électronique généralisée est actuellement débattu au Sénat. Les sénateurs devraient fortement amender le texte, en remplaçant les expressions floues facilitant les dérives liberticides – comme « intérêts majeurs » ou « sécurité nationale » – par des formules ne prêtant pas à interprétation, comme « intérêts essentiels » et « paix publique ». Peut-être même nous donneront-ils la formule magique utilisée dans des algorithmes (tenus secrets bien sûr) et permettant  de « désanomyser » les données recueillies… alors même que Bernard Cazeneuve jure ses grands dieux qu’il n’y a pas de liens entre les données recueillies et une identité associée ? Abracadabra, ayez confianccceeee !

Pendant ce temps les députés européens ont adopté hier en commission, un projet de directive sur le « secret des affaires », qui sera discuté en séance plénière à la rentrée parlementaire. Un texte, qui dans les faits, interdit tout droit à l’information concernant les sociétés, qui pourront dès lors se retrancher systématiquement derrière la notion de secret des affaires pour empêcher la divulgation de toute malversation. Pour donner un exemple concret, si ce texte avait été en vigueur, le docteur Irène Frachon n’aurait pas pu dénoncer le scandale du Médiator sans encourir le risque de fortes amendes, voir d’une peine d’emprisonnement.

Pendant ce temps, bis repetita, Marine Le Pen a annoncé hier la création d’un groupe d’extrême-droite au Parlement européen. Ce qui devrait permettre de recevoir entre 20 et 30 millions d’euros de subventions européennes dans les cinq prochaines années. Mais bon, il n’y a certainement aucun rapport entre ce fait et ce qui précède.

Tout va bien, la démocratie coule normalement.

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