Billet invité.
Remercions Alan Stern, troisième à partir de la gauche ici, qui a réussi à expédier 11 kg de plutonium hors de l’écosphère.
Sans doute n’est-ce pas très gros, le plutonium étant le plus lourd des éléments. Mais c’est aussi le plus dangereux, et ça fera toujours ça de moins à éviter pendant 500 000 ans.
Un temps directeur scientifique de la NASA, Stern a conçu et dirigé l’expédition vers Pluton de New Horizon, un engin parti en janvier 2006, à une vitesse jamais vue raconte Science. On avait rajouté des boosters et un 3ème étage pour que la fusée s’arrache mieux. Ce fut le décollage le plus rapide de Cap Canaveral.
Pluton tourne autour du soleil en 245 ans. C’est bien trop loin, noir et froid pour des capteurs solaires, alors la sonde New Horizon fonctionne au plutonium. Très très radioactif. Dégagez ça très vite s’il vous plait.Neuf ans plus tard, New Horizon vient d’arriver. Il restera huit jours dans les parages. Voici enfin Pluton vue de près et couverte de « points mystérieux« . Le plus beau dans l’espace, ce sont les images. La NASA le sait bien qui les donne aux medias gratuitement.
Il a fallu beaucoup de calculs, pour que l’engin récupère de l’énergie en passant près de Jupiter, puis un pilotage plus fin entre les lunes de Pluton, avant de prendre plus de 150 mesures et photos.
De longue date le moteur est cuit, mais l’électronique fonctionne, le plutonium se désintègre comme prévu, l’engin obéit et émet. New Horizon continuera de voyager hors du système solaire, dit-on, quand notre soleil sera éteint.
Le plutonium sert à faire des bombes. Il se fabrique dans les centrales nucléaires qui sont aussi prévues pour ça ; il s’en échappe de temps en temps. Le nucléaire civil n’a jamais existé. On ne sait pas quoi faire des déchets de plutonium dont les populations ne veulent pas.
D’étranges négociations ont lieu à Vienne avec l’Iran, sous l’égide de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique, AIEA, qui n’est pas un organe de surveillance mais de promotion. Espérons qu’elle changera de nom un jour.
En attendant cher monsieur Stern, merci pour ce bon débarras.
Ce n’est pas facile de grandir, de changer, de comprendre. D’accepter qu’on faisait fausse route. Et c’est ce qui nous…