C’est quoi notre espèce ? (III) La « prématuration » de l’espèce complique singulièrement les choses

Le dernier qui s’en va éteint la lumière (à paraître chez Fayard… quand ce sera terminé). Le feuilleton.

La prématuration de l’être humain, c’est le fait qu’il naît encore très incomplet, dans un degré de dépendance des adultes bien plus important que la plupart des autres mammifères qui, si ce n’est leur dépendance vis-à-vis du lait maternel, peuvent se tenir sur leurs pattes et deviennent semi-autonomes au bout de quelques jours. Dans notre espèce, il faut près de deux ans pour que ce stade soit atteint. C’est le biologiste Lodewijk Bolk (1866 – 1930) qui nous avait expliqué cela : nos bébés ont une très grosse tête et il faut qu’ils sortent du ventre de leur mère avant que cette tête ne tourne au problème insurmontable, ce qu’il n’est pas loin d’être déjà. En conséquence, un nouveau-né humain est bien davantage un fœtus prématurément expulsé qu’un véritable jeune d’être humain. Il exige un soin considérable pendant de nombreuses années et ce n’est donc pas un luxe qu’il y ait deux adultes humains veillant sur lui durant cette période de dépendance extrême, même si l’un des deux – celui qui n’a pas de lait à offrir – va de temps à autre chasser le mammouth. Ce n’est donc pas plus mal si le père est un compagnon fidèle de la mère aussi longtemps que le petit n’arrive pas à se débrouiller tout seul.

Mais on imagine facilement le genre de conflit qui peut éclater du coup entre l’inclination à copuler quand l’envie vous prend avec quiconque partage cette envie et la nécessité de protéger le petit en raison de sa prématuration.

Vous avez peut-être vu un film sorti en 2014 qui narre les sports d’hiver d’une famille suédoise dans les Alpes. Son metteur en scène, Ruben Östlund, a lui-même appelé son film « Turist » mais, très curieusement, les pays anglo-saxons ont voulu lui donner un titre français : « Force majeure », tandis que les pays francophones lui ont attribué un titre en anglais : « Snow therapy ». Je n’irai pas jusqu’à voir là le signe que chaque culture tente de mettre une certaine distance entre elle et le propos du film, mais sait-on jamais ?

Sur la terrasse en plein air d’un café dans une station de ski, la famille : la mère, le père et leurs deux jeunes enfants, prend une collation en compagnie d’un grand nombre d’autres vacanciers. Les regards se tournent soudain vers une avalanche contrôlée qui vient d’être déclenchée au flanc de la montagne qui domine la scène. Mais l’avalanche se rapproche dangereusement de la terrasse. Des enfants se mettent à crier. La mère s’accroupit pour protéger de son corps ses deux enfants. Le père, qui filme la scène sur son smartphone, prend lui la poudre d’escampette. Un brouillard envahit tout, avant de se dissiper peu à peu. Heureusement tous sont indemnes.

Dans les jours qui suivent, la mère racontera avec amertume à deux reprises et en présence de son mari, à des gens de rencontre puis à des amis, ce qui s’est passé. Le mari niera farouchement s’être enfui. Après avoir d’abord feint le remords, il finira par craquer quelques jours plus tard. Il se rachètera ensuite en sauvant sa famille d’une situation dramatique, cette fois sur les pentes. Une remarque de la mère laissera cependant supposer qu’il s’agit dans ce sauvetage d’une mise en scène visant à convaincre les enfants, fort ébranlés par l’incident et par les querelles subséquentes de leurs parents, que le spectre du divorce qui les taraude est conjuré et que tout est rentré dans l’ordre.

Qu’a donc fait ce père de famille ? Il a préservé sa capacité à faire d’autres enfants ailleurs, plus tard. Aussi pénible que cela puisse être d’exprimer les choses aussi crûment, c’est bien de cela qu’il s’agit.

Au cas où nous pourrions imaginer, nous, êtres humains du genre masculin, que les avanies de cet homme nous sont étrangères, le metteur en scène a tenu à mettre par anticipation les points sur les « i » en dupliquant au sein du couple ami le drame de la fuite. L’homme de ce couple tente ainsi de justifier le comportement de son ami en affirmant qu’il a voulu se réserver l’opportunité de désensevelir sa famille le cas échéant. Sa compagne n’a que faire de telles fariboles et lui rétorque qu’il se serait conduit de la même manière parce que c’est ainsi que les hommes sont faits. Elle ajoute : « D’ailleurs que fais-tu ici avec moi qui ai vingt ans, alors que ta [première] famille est en ce moment à Oslo ? ». Plus tard, pour lui permettre de s’endormir, elle lui dira affectueusement d’oublier tout cela.

De tels tiraillements, dus au fait que les exigences de la survie de l’espèce peuvent à l’occasion entrer en conflit, débouchent sur une dissonance extrêmement inconfortable pour ceux en qui la contradiction vient à s’incarner. Si l’on se retrouve malencontreusement être soi-même l’auteur de la petite vidéo prouvant que l’on a pris les jambes à son cou devant une avalanche menaçante, laissant en plan sa femme et ses enfants, on est contraint de s’éveiller à son propre comportement, quelles que soient les contradictions alors entre celui-ci et l’image que l’on entretient de soi-même. Les seules paroles que l’on puisse alors énoncer sont celles que prononce Ivan Locke, héros du film éponyme de Steven Knight (2014) : « Je me suis conduit d’une manière qui n’était pas moi mais maintenant je vais faire ce qu’il y a à faire… ». À l’instar d’une possession, un autre avait, prétend-on, temporairement usurpé la place du vrai moi.

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160 réponses à “C’est quoi notre espèce ? (III) La « prématuration » de l’espèce complique singulièrement les choses”

  1. Avatar de Le marin
    Le marin

    Face à l’avalanche, certains prendront la fuite , d’autres essayeront de protéger leurs enfants, mais il ne faut pas  se faire des illusions , il est trop tard pour éviter ou dévier de sa trajectoire l’avalanche…..

  2. Avatar de CloClo
    CloClo

    En cas de famine absolue et de mort imminente pour un homme, faut 1) Manger ses enfants, ainsi le couple se donne du temps pour survivre et en refaire, puis si cela ne suffit pas 2) Manger sa femme, ça donne du temps à l’homme afin de trouver une autre femme. Le reste c’est de la littérature.

    Etant donné les conditions historique, je suis bien entendu obligatoirement le fruit d’une telle stratégie à un moment ou un autre et donc logiquement je dis merci à ce « vieux papy  » qui a fait ce choix, car tu sais. Alors à toi inconnu, l’Humanité présente reconnaissante ! Bisous !

    (PS : N’écoute pas et pardonne ces pleureuses gavées de moraline et de bons sentiments, ils pensent qu’ils sont descendus du Ciel…)

  3. Avatar de Learch

    Lorsque j’ai vu le film Snow Therapy, je me souviens que ma réflexion portait sur le rôle de l’homme, de sa place au XXIe siècle dans une société qui se féminise. De l’uniformisation des sexes que l’on voudrait nous imposer et de la difficulté pour l’homme et la femme de trouver leur réelle place.

    Je pense que la mode actuelle des barbes de trois jours ou plus (je ne parle pas de religion mais de mode !) est un acte, un besoin (inconscient ?) d’affirmer cette place (et la chanteur autrichienne Wurz est l’exemple qui confirme la règle ;o) ).

    Je pensais que le héros du film avait simplement eu peur. Devant l’avalanche. Mais que cette peur il ne pouvait l’assumer, lui le self-made man dirigeant d’entreprise, le père de famille exemplaire et que sa femme ne pouvait accepter cette faille dans le piédestal qu’elle avait mis sous son mari. Une faille dans le moi, une faille dans l’image. Mais qu’au final, ils avaient surmonté ça, par amour pour leurs enfants. A la fin l’homme a le droit d’avoir peur et peut s’aimer quand même (scène finale de la marche où il se remet à fumer, il est au centre de l’écran, au devant du groupe), la femme a le droit d’avoir du sang froid (scène dans l’autocar) et peut aimer l’homme malgré sa faille (juste après ils marche tous les quatre ensemble, le couple et leurs enfants). En somme ce film ne faisait qu’enfoncer une porte ouverte pour ceux qui ont vécu un peu : nous savons bien, nous les hommes, que nous sommes le sexe faible… mais je n’avais jamais pensé que cette faiblesse pouvait être une volonté prématuriale (ça se dit ?) de sauvegarder l’espèce.

    Je pense que les femmes ne se priveront pas de dire que l’on est quand même gonflés de faire passer la couardise pour une volonté de sauvegarde ;o)

     

  4. Avatar de BAIN
    BAIN

    René Char :  » Nous vivons avec quelques arpents de passé, les gais mensonges du présent et la cascade furieuse de l’avenir… »

  5. Avatar de PASCAL
    PASCAL

    Le texte de Paul me rappelle le lointain souvenir, adolescent regardant un reportage à la télévision sur la démographie en Allemagne, un jeune couple expliquait très rationnellement pourquoi ils avaient choisi de ne pas avoir d’enfants pour « profiter pleinement de la vie ». Ados belliqueux intellectuellement, je m’étais fait cette réflexion : « c’est pas grave, de toute façon, ils ne sont que les représentants d’une espèce en voie de disparition ». C’est seulement après avoir formulé cette réflexion spontanée que j’ai pris conscience de la distance qui me travaille encore entre un progrès matérialiste mortifère et une humanité qui survivra très certainement à un effondrement du monde technologique mais à quel coût humain ?

  6. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    Pourquoi faut-il tout le temps se croire obligé de changer les choses, en particulier les consciences ?

    Comment peut-on croire que l’on est capable de changer quoique ce soit ? A commencer par soi-même.

    Que peut-on espérer de l’effet colibri dans un monde de sept milliards d’individus ?

    Pas très zen tout ça

    Je vois dans cette prétention à changer les choses la même erreur, la même obsession, le même orgueil à changer la nature plutôt que de vivre en harmonie avec elle.

    Gloire à qui n’ayant pas d’idéal sacro-saint,

    Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins !  

    –  G. Brassens

    1. Avatar de PASCAL
      PASCAL

      Croyez-vous qu’on peut vivre en harmonie sans y travailler chaque jour ?

      Vous oubliez, il me semble, que dans le Bouddhisme zen le monde est impermanent et qu’il appartient à chacun d’entre nous d’ouvrir sa conscience afin de s’adapter en permanence, dans une quête constante de l’harmonie.

      Votre conscience n’est pas figée, j’en suis sûr. N’ayez pas peur de changer, c’est là une aventure fantastique. Croyez le, c’est en se changeant soi-même qu’on peut changer les autres. Et si vous croyez ne pas devoir changer, les autres autour de vous changeront tout de même.

      Vous n’êtes pas une feuille posé sur l’eau dont la destiné dépende uniquement de la volonté et des caprices des courants du grand fleuve.

       

  7. Avatar de Gudule
    Gudule

    la rage ? quelle rage ? Vous êtes dans le dialogue ou sur un ring ?

    Je côtoie toutes sortes d’individus de conditions différentes et je me fiche comme d’une guigne qu’ils soient diplomés ou pas. Ceux et celles qui le sont ont l’intelligence et la modestie de ne pas prétendre en savoir plus que les autres car ils en connaissent les limites.

    Je ne suis pas de votre avis et je l’exprime, avec conviction, sans rage et sans reproche, à vous de clarifier votre pensée et votre propos dans le même état d’esprit pour la viabilité de l’échange .

    « Et heureusement, je vous rejoins, on peut arriver aux mêmes conclusions sans diplômes. »

    Il aurait été utile de le mentionner dès le départ au lieu de citer des gros poncifs qui l’infirment….

    Car vous avez dit
    « A part les psychologues -et même davantage les psychanalystes classiques-, les sociologues, certains philosophes et certains biologistes, bien peu d’individus sont capable de regarder en face cette réalité éminemment blessante pour notre Ego et notre vision du monde et de l’Humanité.
    Pourtant, les faits sont là et les explications scientifiques sont on ne peut plus rationnelles. »

    Soit, OUI, du grand n’importe quoi . Merci d’avoir rectifié….

  8. Avatar de Gudule
    Gudule

    @Lucas

    « Faux ! Le gorille est plus gentleman que le plus gentleman des hommes, du moins avec ses congénères. Oui, un amour ce gorille. »

    Je préfère l’éthologie à l’anthropomorphisme.

    Le gorille est polygame et comme tous les chefs de clan et de meute défend violemment (ça peut aller jusqu’à la mort) son territoire et ses « troupes » (meute ou harem).

    Le monde animal a ses règles et ses codes. L’animal est soumis à ses instincts et il a un psychisme et une conscience qui lui sont propre.

    Celle ci diverge selon les espèces d’une part et selon le fait de se considérer comme une proie ou un prédateur. Cela va totalement déterminer son rapport à son environnement. Dans le règne animal, comme dans le règne humain , il y a des dominants  puissants et bienveillants qui préservent et protégent leur troupe. Cela dit ça n’exclut pas l’usage de plus ou moins de brutalité pour rappeler à l’ordre ceux qui cherchent à remettre en cause l’autorité du chef. Donc le chef n’est pas un être essentiellement ou systématiquement brutal , sa force provient certes de sa force physique mais également de l’intelligence avec laquelle il l’emploie pour asseoir son autorité, ce qui inclus une forme de sagesse propre à son espèce .Le combat et la fuite ne sont pas systématiques et les récentes découvertes démontrent m^me que la coopération est fréquente dans le règne animal.

    L’animalité à sa noblesse, je suis entièrement d’accord.

    L’étude du psychisme animal et de l’affectivite dans le règne animal, sont en évolution constante, c’est trés interessant.

    Si cela vous interesse, le livre L’age de l’empathie de Franz de Waal.

    Chez les grands singes, le sexe a une importance différente selon l’espèce. On note aussi des similitudes avec les humains. Les explications avec Farah Kesri, vétérinaire éthologue.

    Le gorille et son harem

    « Chez les gorilles, la structure du groupe est de type harem, avec un mâle dominant à dos argenté et plusieurs femelles qui sont les mères des petits. Il est le seul à avoir le droit de copuler avec elles. Les autres mâles, arrivés à maturité doivent quitter le groupe pour en former un autre à condition qu’ils parviennent à convaincre des femelles de les suivre. Il y a souvent des intimidations et des combats entre mâles pour garder les femelles. »

    « Ce ne sont pas les performances sexuelles qui assurent la fidélité des femelles, son pénis ne mesure que 3 cm, mais plutôt sa force. Un mâle dominant peut peser jusqu’à 200 kg et en position bipède, il peut atteindre 1m80, très intimidant. Chez les gorilles, la sexualité se limite à la reproduction mais ce droit est très défendu, il est la cause de combat entre mâles. Le mâle argenté va protéger non pas un territoire mais les femelles et les petits. Il est d’ailleurs un père très attentif comparé aux autres grands singes. »

    Dans tous les domaines , que ce soit dans le règne animal ou l’espèce humaine, la diversité règne, la bienveillance autant que l’agressivité sont parti intégrantes de la préservation de l’espèce.

    http://www.allodocteurs.fr/bien-etre-psycho/environnement-et-sante/animaux/sexualite-des-animaux-gare-au-gorille_15763.html

    1. Avatar de Lucas
      Lucas

      « La sexualité se limite à la reproduction mais ce droit est très défendu, il est la cause de combat entre mâles. »

      Vous avez raison Gudule, c’est ma définition du gentleman qui n’est pas bonne.

      Romantique ? 🙂

       

  9. Avatar de Lucas
    Lucas

    https://www.youtube.com/watch?v=vzMhB1fgWew

    Les faits sont les faits.

    Les optimistes sont des fous.

    1. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      + 1

    2. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      « Nous avons vu un bateau-usine de plus de cent mètres de long, avec plusieurs ponts, arrêté, mais ses machines tournant à plein régime. Nous nous sommes approché pour reconnaître le pavillon japonais qui pendait à la poupe. A un quart de mille, nous avons reçu un tir d’avertissement et l’ordre de nous éloigner. Et nous avons vu ce que faisait ce bateau. « Ils aspiraient la mer avec des tuyaux d’environ deux mètres de diamètre. Ils sortaient tout, en provoquant un courant qu’on a senti sous notre quille, et après le passage de la suceuse la mer n’était plus qu’une espèce de soupe noirâtre et morte. Ils sortaient tout, sans s’arrêter à penser aux espèces interdites ou sous protection. La respiration presque paralysée par l’horreur, nous avons vu plusieurs bébés dauphins se faire aspirer et disparaître. « Et le plus horrible, ç’a été de constater que par un trop-plein fixé à l’arrière ils rejetaient à l’eau les déchets de la boucherie. « Ils travaillaient vite. Ces bateaux-usines sont l’une des plus grandes saloperies inventées par l’homme. Ils ne vont pas sur les bancs. La pêche, ça n’est pas leur affaire. Ils cherchent la graisse ou l’huile animales pour l’industrie des pays riches et, pour arriver à leurs fins, ils n’hésitent pas à assassiner les océans. »

      Luis Sepulveda – Le monde du bout du monde

      1. Avatar de Lucas
        Lucas

        http://www.dailymotion.com/video/x2mmckz_le-chant-des-baleines_animals

        Ecoutez les nous alerter, c’est bientôt tout ce qui nous en restera.

  10. Avatar de James Bernard
    James Bernard

    Notre société actuelle est trop yang, trop rationnelle, masculine et agressive
    Dans la spiritualité, la connaissance ne peut être séparée d’un certain style de vie qui devient sa manifestation vivante.
    Acquérir une connaissance spirituelle signifie subir une transformation; la connaissance est transformation.

    La connaissance scientifique en revanche peut rester souvent abstraite et théorique
    Notre vision du monde (notre monde moderne) ne reflète aucunement l’interdépendance harmonieuse que nous observons dans la nature
    La survie de notre civilisation entière dépend de notre possibilité de réaliser cette transformation (révolution culturelle)
    Cela dépendra de notre capacité à adopter quelques unes des attitudes Yin (féminines) de la spiritualité orientale
    Fritjof Capra

  11. Avatar de MEMNON
    MEMNON

    Des fois, pour être assez franc, j’ai vraiment du mal à comprendre certains commentaires.
    Et ces derniers temps, je crois que cela va en augmentant. Enfin, voilà que M. Jorion nous annonce un éventuel rapprochement avec M. Hulot pour essayer davantage de partager leurs réflexions et des possibilités d’actions communes… « Voilà, Nicolas Hulot a bien répondu suite à la lettre ouverte (de Philippe Soubeyrand). La porte est ouverte et nous y réfléchissons. Car rien n’est simple. Nous vous tiendrons au courant. », Ce que j’aurais espéré, en entendant cela, c’est que parmi les commentateurs, certains commencent à jeter des ponts entre ces deux démarches actuelles qui ont clairement pour but de sauver, sans plus attendre, la vie des espèces en danger, y compris la nôtre, sur cette planète. À moins, à moins qu’ils gardent leurs meilleures critiques et propositions, ficelées dans de beaux dossiers pour les communiquer à un cercle plus refermé ou pour les envoyer directement à l’Hôte de ces lieux, évidemment. Mais alors, pendant ce temps, à quoi peuvent servir tous nos autres petits commentaires ?…
     
    Ce que je veux dire, c’est qu’il serait peut-être temps, pour les intervenants réguliers et assez nombreux sur le blog de Paul Jorion, moi y compris, de s’interroger sur ce que nous pourrions mieux faire… à l’exemple de cette intrication possible, et je le présume, que beaucoup souhaitent entre Jorion et Hulot. Personnellement, je trouve qu’il serait bon de poursuivre leur effort pour faire un bon inventaire de toutes nos erreurs, et pour faire émerger peu à peu ce qui doit devenir un jour les lois structurelles de la noosphère en harmonie avec la biosphère.
    Malgré la complexité du sujet et du défi que cela représente, j’ai vraiment envie d’en savoir plus.

    1. Avatar de jducac
      jducac

       
       @ MEMNON dit le 2 août 2015 à 15:11
       
      « Personnellement, je trouve qu’il serait bon de poursuivre leur effort pour faire un bon inventaire de toutes nos erreurs, et pour faire émerger peu à peu ce qui doit devenir un jour les lois structurelles de la noosphère en harmonie avec la biosphère. »
       
      Il me semble que la plus grande erreur commise par l’espèce humaine vient de ce qu’elle à maintenu une trop grande proportion de sa population dans l’ignorance  et l’inconscience des conditions de sa survie matérielle.
       
      Ces conditions sont liées aux limites physiques de l’environnement accessible. Ce sont des barrières « dures » régies par les lois mises en évidence par les seules « sciences dures » lesquelles s’imposeront in fine.
       
      Les pseudos sciences qu’on qualifie de « molles » largement exploitées par les politiques, les religieux et autres démagogues de tous poils, à leurs seuls profits immédiats, ne résisteront pas et s’effondreront.
       
      Les gens pragmatiques et de bon sens sont de plus en plus nombreux à en être convaincus.
       

      1. Avatar de BasicRabbit

        « Barrière dure ».

        Comme la barrière de Weissman, dogme central du néo-darwinisme?

        « Les gens pragmatiques »

        Nicolas Sarkozy, incontestable animal politique au sens actuel du terme, se revendique pragmatique (et fier de l’être!). Le pragmatisme n’étant que la forme conceptualisée d’un certain retour à l’animalité, je trouve que ça lui va comme un gant. Et pas qu’à lui parmi nos « élites »!

        Quant à vos propos sur les sciences molles, alias les sciences humaines, je les trouve … inhumains.

  12. Avatar de Gudule
    Gudule

    a pavé, pavé et demi Basic….je préfère dialogue 🙂

    Pour Everett et kripke,  ça m’interesse, idem, je suis d’accord avec vous, ils se complètent.

    « Dans votre commentaire II vous semblez faire peu de cas des théories. Pour moi une théorie est un lampadaire. Plus il est haut et puissant plus il éclaire une large zone dans laquelle on peut alors chercher. »

    Les théories m’intéressent beaucoup, surtout les théories audacieuses comme celle de Thom. Cela dit le lampadaire n’éclaire pas la totalité du territoire et avoir « d’autres outils » comme par exemple une boussole, « intérieure ou extérieure », et un véhicule pour explorer le territoire, ça peut servir.

    « Les prégnances agissent sur les saillances en provoquant ce que Thom appelle des effets figuratifs. Les saillances rétro-agissent (et non seulement réagissent) sur les prégnances : il y a pour lui cette idée fondamentale d’anticipation dans la réaction, dans la prévention de la catastrophe (qui peut être bénéfique ou maléfique) d’où le terme de rétro-action. »

    Tout cela je le vis concrètement dans le mouvement en aïkido!

    Vous m’incitez à lire, Thom, et votre ferveur est indéniable.

    Basic, seriez vous prêt à faire de l’Aïkido pour expérimenter concrètement et physiquement, ce que signifie pour moi à travers l’étude et l’action du Dan tien ou de votre Hara, donc de la mise en mouvement du ki, le ou les principes des systèmes intelligents ?

    On peut en faire de 7 à 77 ans !

    Si par nos raisonnements intellectuels, nous engageons un dialogue riche, les chemins que nous empruntons pour y arriver sont différents, car nous sommes différents.

    Promis, je vais lire Thom, m^me si à priori je suis beaucoup plus sensible à Grothendieck !

    Le secret de l’aïki : cherchez au fond du puit !

    « Nous sommes tous programmés,(c’est ce qui nous distingue des légumes),à gérer ce qui nous arrive de front. On va,sur une attaque frontale,soit se protéger avec les bras,rester tétanisé,nous mettre à courir, ou, pour les plus audacieux,tenter d’attraper la main armée. »

    « Mais la nouvelle solution que nous tentons de décrire ici,c’est la gestion du vide. »

    « Embrasser et gérer le volume non exploité autours de l’arme,dans la sphère de l’attaquant. Tout ce volume inexploité avant que l’attaque n’aboutisse sur mon front,et aussi l’espace situé à l’intérieur ou à l’extérieur de la frappe. Enfin le vide se trouvant derrière le bras armé et carrément derrière le partenaire lui-même. Ici,il ne s’agit plus seulement d’espace mais aussi de visualiser le temps. »

    « Ne plus s’intéresser à ce qu’on voit mais s’attacher à l’invisible. Cette nouvelle perspective déstabilise physiquement,désorganise stratégiquement et perturbe mentalement Uke. »

    « Le rapport de force devient de ce fait inexistant. Uke va avoir la sensation de frapper un nuage,de trancher dans le beurre,de s’enfoncer dans un shamalow,de pousser une porte ouverte. »

    « Cette nouvelle vue,projette Tori dans l’anticipation. Dès lors, plus aucune opposition. Plus de rapport de poids ni de force. Une relation plus intime, plus impliquante avec l’autre. »

    « Pourquoi,alors qu’on sait que lutter contre la force ou la raideur va nous entrainer dans une bataille de chiffonniers persistons-nous vers l’impossible ? »

    « L’intelligence stratégique nous offre l’idée d’exploiter d’autres espaces. Alors allons-y !!!

    « C’est d’ailleurs un des grands secrets de l’Aïkido. Ne pas lutter,mais aller avec… Prendre le risque d’aller dans une direction inhabituelle,imprévue… »

    Ce qui excitait le fondateur de l’Aïkido,était de défricher des chemins inconnus,« j’aime créer quelque chose là où il n’y avait rien auparavant » O senseï (Aïkido-l’oeuvre d’une vie par Kishomaru Ueshiba chez Budo Editions). Les bras d’ A. Schartzeneger,d’ Hulck ou de Sumotori ne peuvent se verrouiller que dans un sens. Pourquoi alors désirer se mesurer alors que la partie est toute tracée,vouée à l’évident échec ? »

    « Par contre aller là où on ne nous attend pas,chercher la diversion,remplir les vides,conduire vers les espaces libres… de nombreuses perspectives s’ouvrent alors… »

    « Cela demande juste une vue d’ensemble élargie,un besoin de d’ouvrir sa conscience d’un cran,de prendre un peu de hauteur,de dé-focaliser notre attention. L’effet « focus » est un grand danger dans les arts de combat,les missions militaires ainsi que dans les métiers de sécurité en intervention. Il faudrait toujours rechercher les opportunités et ne pas plonger bille en tête sur le problème. »

    http://www.akdn.fr/blog-akdn/le-coach-pour-laiki/le-secret-de-laiki-cherchez-au-fond-du-puit/

    Basic, les phares éblouissent les lapins, les lampadaires éclairent certaines zones limitées. Vous et moi savons très bien que le monde et l’univers sont riches de diversité et que la carte n’est pas le territoire et que tout ce qui brille n’est pas forcement de l’or. Oui, l’échange et le partage d’idée et d’expérience peuvent aider à faire le tri.

    1. Avatar de BasicRabbit

      Je crois que notre tâche est fondamentalement herméneutique.  La nature nous envoie des signes, à nous de les interpréter; du fond de la caverne de Platon nous ne voyons que des ombres et il nous incombe de reconstituer la figure globale qui produit ces ombres.

      Thom et Grothendieck, chacun à sa façon, ont, je crois, cet objectif. La luxuriante diversité de la nature est   obvie. Plus cachée est peut-être sa profonde unité. Et c’est ça qui les intéresse. Grothendieck parle de phares qui éclairent partiellement et sporadiquement quelques parties du « monde » qu’il s’agit de reconstituer à partir de ces fragments: théories des catégories puis des topos puis des motifs.

      Une remarque de Grothendieck:

      Dans les théories de Newton et de la relativité restreinte d’Einstein l’espace temps est fixé. Ce n’est pas le cas de l’espace-temps de la relativité générale (je cite de mémoire).

      À rapprocher d’une remarque de Thom: Dieu n’existera peut-être pleinement que lorsque sa création sera achevée. « Premier selon la Nature, dernier selon la génération » disait Aristote. (Je cite également de mémoire).

  13. Avatar de edualc trof
    edualc trof

    Des mots, des mots, …!!!….des maux….?

    Gudule vous avez écrit :

    « J’espère que  la Nature nous consentira des délais, façon étalement d’une dette. »

    …….. » la Nature »…c’est quoi pour vous ?…Vous « personnifiez » la nature lui donnant des capacités d’actions sur les êtres & les choses….Cela colle avec notre tradition Judéo-Christiano-Musulmane , avatars & hérésies ou déviances variées …OK…De vous à moi dans cette façon de « voir »… si La « Nature » est, elle s’en fout…!!!…Dans sa plénitude d’être, des petits… homos sapiens…La grosse  difficulté pour ces petits sapiens, C’est qu’ils sont capables du meilleur & du pire…pour eux…& pour les autres locataires de cette planète…On est dans le constat que l’on est dans « le pire »!!!……Sans désespoir….M’sieur Paul est bien précis il vous parle de cette espèce d’animaux se disant supérieurs…les homos sapiens. qui  en mammifères avisés sont constitués en mâles & femelle. Le mâle sème à tout vent; la femelle pond œufs que le mâle ensemence, que la femelle allaite, of course. De plus, il signale que l’animal dit humain est un prématuré (prématuration ou néoténie)…ce qui implique un grand temps de la mise sur pattes de ce bipède à grosse tête….Ce qui entraine à des liens de toutes sortes & de sociabilité entre ces bipèdes…intelligent…Mais, en gros, la Nature pourrait s’en passer…Imaginez qu’une main invisible (sic) élimine en qqs siècles ( 2 ou 3 pas +) la présence humaine sur cet astre….Si le climat est favorable, des espèces végétales & végétales prospérerons…en tenant compte des ces bombes à retardement que nous avons semé de ci de là…Il se pourrait qu’il subsiste qqs spécimen humain…Par « hasard »..Par une fantaisie dont Nature se diverti…!!!

    Ce sera une surprise pour les visiteurs….éventuels…Bien à vous tous…

    1. Avatar de Gudule
      Gudule

      @Claude Fort.

      Si vous aviez lu la conclusion du message de Daniel et ma réponse juste en dessous vous auriez peut être compris que ma réponse est exactement l’inverse de ce que vous insinuez.

      Petit rappel : ma réponse à daniel

      « Contrairement aux apparences, la troïka est plus clémente. »
      « Dans la nature quand ça s’emballe, ça part et ça dépote, point barre,on se rend vite compte de comment dire…notre petitesse, faites de la voile ou de la planche, par un force 6 ou 7 , vous verrez, on comprend vite dans ces moments là….. »
      PPRECISION : En France, à partir de force 7, les conditions météo sont jugées sérieuses, en particulier pour les embarcations côtières. C’est pourquoi le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) émet un Bulletin météorologique spécial (BMS sur les sites de prévisions) sur la VHF pour alerter les marins.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Échelle_de_Beaufort

      La nature obéit a ses propres lois et elle n’a que faire de nos états d’âme et de l’anthropomorphisme. Si les espèces vivantes , dont nous sommes, venaient éventuellement à disparaître, la nature et la vie continueraient, avec ou sans nous. Si par notre inconscience et notre hybris démesuré nous prétendons la dominer et piller à outrance ou bien penser que nous pouvons continuer d’agir avec ce type de mentalité, plutôt que de se mettre en synergie avec l’intelligence de ces lois, il est clair qu’on va se faire éjecter, ni plus, ni moins.
      Il faut tout de même être sacrément abruti pour continuer de ruiner l’environnement sur lequel nous vivons et de gérer sans discernement des ressources dont nous dépendons, car, tout bien réfléchi, nous ne sommes que des LOCATAIRES.
      Cela dit la nature apprécie les poètes et toutes les âmes sensibles, mais surtout, n’en dites rien, c’est un secret que m’a révélé un bel arbre que j’ai longuement étreint.    🙂

      1. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        @ Gudule

        « La nature n’a que faire de l’anthropomorphisme »

        Ce n’est pas ce que pense Thom et c’est à mon avis heureux car cela laisse un espoir de la comprendre.

        « Les situations dynamiques qui régissent l’évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l’évolution de l’homme et des sociétés. L’emploi de vocables anthropomorphes en Physique s’en trouve ainsi justifié. »

        NB: Merci pour l’Aïkido. Mais moi c’est plutôt Aie mon dos! Et je me fais opérer de la deuxième hanche à la rentrée!

        Salut au marin. Ici c’est 6 établi, rafales à 8. Ça mousse! On est peu de choses…

  14. Avatar de mariange
    mariange

    J’aime bien Françoise Héritier : dans son entretien du 2 février 2007 elle disait  » le fait que les hommes soient obligés de passer par le corps des femmes pour avoir des fils – un véritable scandale pour l’esprit – a assis pour des millénaires le destin des femmes et leur rapport avec les hommes. Compte tenu du temps qu’il faut pour fabriquer un être humain -……-, les hommes se sont approprié les femmes car elles constituaient un bien absolument essentiel à la survie du groupe ». « Le monde aurait sans doute été tout à fait différent – un certain nombre de mythes, d’ailleurs, le postulent – si les hommes avaient eu le pouvoir de faire leurs fils et les femmes celui de faire leurs filles. »

    En Chine et en Inde et ailleurs, que d’infanticides de petites filles !  Si je raisonne en termes de gamètes, on est indéniablement devant une écrasante population  de spermatozoïdes par rapport aux ovules. Dans une ferme à mille vaches les taureaux ont disparu et il n’y a que des inséminations artificielles ! Les couples d’homosexuel(les) se situent devant ce problèmes de gamètes. La marchandisation des ventres et des donneurs de sperme a commencé pour la grande satisfaction personnelle de la génération actuelle mais les futures générations auront bien du mal à se situer socialement et personnellement quand par exemple on aura implanté dans un ventre X  X1 X2   … de papa1 et/ou  de papa 2 et idem pour les maman 1 et 2 avec des Y 1, 2, 3…(bonjour les névroses).

    Quel genre humain voulons-nous mettre en place pour un vivre ensemble harmonieux ?

  15. Avatar de Pierre Juillot
    Pierre Juillot

    @ arciatus

     
    Quelles comparaisons morales et éthiques sont à faire entre les conséquences des choix issues, conséquents de la guerre mondiale, du désastre qui se préparait, qui ont fait réagir différemment et à l’opposé, père et fils, a valu à l’un d »être assassiné pour son choix pacifique éthique autant que moral, et de s’engager militairement pour l’autre, pour « plaire » au père, à son éducation et à « l’idéal républicain » (intérêt carriériste, ou « mettre ses pas dans les pas de son père ») qu’il s’est façonné, comparaison entre ce qui vient d’être énuméré, et autant cette « histoire de trop romancée » et loin d’être une généralité… que les temps de guerres économiques financières, contre les démocraties, les pauvres, des pays et leurs oligarques riches contres les pays pauvres, ces temps qui sont les nôtres quoi… ?
     

     

    1. Avatar de arciatus
      arciatus

      C’est désolant, ou vous me provoquez? Votre réponse est typique du discours  qui ramène tout à des préjugés normatifs négatifs et  irrationnels. Le fils Louis ne s’engage pas parce qu’une fois la guerre déclarée c’est la  décision républicaine qui fait loi, mais dites vous, pour plaire à son  père? par intérêt carriériste? Oh! stoppons-là le débat!

      1. Avatar de Pierre Juillot
        Pierre Juillot

        @ arciatus

         
        Ce qui est désolant en effet c’est que vous semblez vouloir ramener le débat sur la moralité et éthique de personnes du passé, dans un contexte qui est loin d’être à la fois celui du présent et celui d’une histoire romancé à excès, loin d’être généralité, « normative »… Quand à répondre aux critères objectifs des comparaisons à faire en terme d’éthique et de moral… c’est désolant que ce débat soit ainsi et aussi évincé, « par vos soins ».
         

  16. Avatar de Hervey

    Images flash sur la représentation du féminin par du masculin. EVOLUTION.
    F1
    F2
    F3
    F4
    F5

    1. Avatar de James Bernard
      James Bernard

      Images flash sur la représentation du féminin par du masculin. EVOLUTION.

      Bon, d’accord. Mais dans ce cas, on peut suivre la même évolution dans la représentation de notre alimentation.
      F1

      F5

      1. Avatar de Hervey

        Ma chaine dans son agencement se voulait un peu plus sérieuse et se plaçait dans l’ordre de la représentation.
        Ces peintures sont des marqueurs et reconnues comme des oeuvres picturales elles doivent être jugées avec finesse.
        Cela dit je ne suis pas contre la déconnade par un si beau jour d’été.

  17. Avatar de James Bernard
    James Bernard

    Ces peintures sont des marqueurs et reconnues comme des oeuvres picturales elles doivent être jugées avec finesse.
    Cela dit je ne suis pas contre la déconnade par un si beau jour d’été.

    Lors d’une exposition sur Salvador Dali, j’avais acheté un petit livre intitulé « Attention livre absurde »
    La dernière photo représente Dali avec cette légende « Je suis certainement plus sensé que la personne qui a payé 95 francs pour acheter ce livre »
    Cela m’avait fait encore plus aimer cet artiste certes cynique mais qui pratiquait l’autodérision comme une sorte de potache malgré la sophistication du personnage ultra lucide.

    1. Avatar de Hervey

      Oui, Dali a fait de l’absurde un spectacle lucratif lui conférant un revenu complémentaire conséquent. Breton l’avait assez justement épinglé : Avida Dollars. Une grosse machine avec certes des « recettes » mais qui tourne à vide (pour moi). Personnellement je l’ai déclassé. Il n’est pas présent dans mon « Panthéon ».
      Mais ce n’est que mon avis.

  18. Avatar de James Bernard
    James Bernard

    Sa méthode « paranoïaque-critique » n’a pas dit son dernier mot (méthode spontanée de connaissance irrationnelle basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations des phénomènes délirants):=)
    Ceci dit, effectivement, Avida Dollars, ou comment faire de l’or avec de la peinture, il a réussi. Mais au moins, il n’a pas ruiné la planète en s’enrichissant comme le font les cyniques de la finance sans talent, et on ne peut nier le génie dans son outrance, contrairement à ceux qui se croient subversifs avec du réchauffé.

    Une réflexion de lui :
    « Tout l’effort moderne de l’après-guerre était faux. Tout s’uniformisait. L’informe et le laid étaient déifiés par la paresse. Les ateliers n’écoutaient plus que les conversations de café.
    Les muses de l’inspiration descendaient dans la rue pour se faire tripoter la figure et le derrière par le populaire

    Les artistes fraternisaient avec les bureaucrates, parlaient le langage des démagogues opportunistes et rejoignaient les masses ivres de scepticisme, roulées dans la fange d’un bonheur sans tragique et sans âme.
    Tels étaient mes ennemis à moi qui n’arrêtait pas de travailler comme un chien (Dali travaillait au moins 12 heures par jour). »

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