Billet invité.
En s’affichant ensemble vendredi à Paris, à la veille du congrès extraordinaire du SPD qui se tient en ce moment et pourrait être décisif, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont voulu signifier à ses délégués que l’avenir de l’Europe dépendait de leur vote positif d’aujourd’hui. Délicate attention.
Une préparation d’artillerie avait été auparavant confiée à Bruno Le Maire et Peter Altmaier, les deux ministres des finances, afin de mettre en scène leur volonté commune de renforcement de l’intégration au sein de la zone euro. Les deux compères ont inscrit leurs discussions dans le calendrier fixé au dernier sommet européen, en décembre, avec pour objectif de présenter « une position commune définitive » lors du prochain sommet de mars, ou à défaut entre mars et juin.
Il aura été observé, lors de leur conférence de presse commune du 18 janvier, que si le premier ne répugnait pas au volontarisme, le second n’est pas entré dans les détails. Hier, la chancelière et le président s’en sont tenus aux bonnes intentions et principes généraux. Angela Merkel se hasardant à un bien curieux argument : « ce document sur les pourparlers exploratoires est conçu de telle sorte que nous avons laissé de la marge pour des discussions avec la France pour trouver une solution adéquate », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse, au côté d’Emmanuel Macron. « Si tout était fixé dans le moindre détail dans le document exploratoire en Allemagne, il ne servirait plus à rien de négocier, il y a des ambiguïtés voulues dans ce document », a-t-elle revendiqué, comme si l’accord entre la CDU et le SPD était parfait et somme toute acquis.
Hier samedi, Sigmar Gabriel, le ministre des affaires étrangères du SPD, lançait à son tour sa réplique : « nous devons utiliser la chance historique que nous avons à présent avec cet Européen convaincu qu’est Emmanuel Macron ».
Sans même attendre la tribune du Forum de Davos qui s’ouvre, et où elle sera présente le même jour qu’Emmanuel Macron pour prononcer un discours, une déclaration franco-allemande confortera lundi la coopération entre les deux pays et posera les jalons du nouveau traité » que ce dernier a déjà proposé, 55 ans après la signature du premier par Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, en 1963. Les anciens sont appelés à la rescousse. Le parlement français et le Bundestag adopteront également une déclaration commune.
N’en font-ils pas un peu de trop ?
La Chine interdit les exportations vers les États-Unis de gallium, de germanium, d’antimoine et d’autres matériaux de haute technologie.