Je rends compte en direct. Ça a commencé à 15h pour nous.
Trump s’est fendu d’une lettre de 6 pages, démentant son affirmation que tout cela le laisse profondément indifférent. Il répond à de nombreux points. Certains commentateurs affirment que c’est incohérent. Ce n’est pas exactement cela, il parle de tout ce qui l’irrite dans cette affaire. Du fait que ça rend triste les membres de sa famille, au fait qu’il doute que Nancy Pelosi soit sincère quand elle dit qu’elle prie pour lui.
Les Républicains, adeptes de la méthode Coué, répètent à l’envi qu’à l’arrivée, le Président ne risque rien. Nous verrons bien.
On s’attend à ce que les Républicains fassent essentiellement de l’obstruction. Un baroud d’honneur puisque le vote, du moins à la chambre, ne fait pas de doute. Ils commencent en proposant l’ajournement de la séance. La motion est rejetée.
La stratégie des Républicains, depuis le début de la procédure d’impeachment a été « en miroir » :
– les Démocrates affirment que la conduite de Trump vis-à-vis de l’Ukraine est inqualifiable / les Républicains affirment que la conduite de Biden (quand il était Vice-président) vis-à-vis de l’Ukraine était inqualifiable
– les Démocrates affirment que la conduite de Trump est anticonstitutionnelle / les Républicains affirment que la conduite des Démocrates est anticonstitutionnelle. Etc.
Vous connaissez ma thèse que l’effondrement ce n’est pas quelque chose qui se passera un jour dans la stratosphère mais qui s’est enclenché parmi nous et que le Brexit et la présidence de Trump en particulier en sont des composantes majeures. Je crains que les événements aujourd’hui à Washington n’en soient une lamentable et sinistre illustration.
Les Républicains lisent une longue liste de supposés vices de forme dans la procédure jusqu’ici. Une instance de plus de reproches « en miroir », puisque les Démocrates reprochent à Trump un abus de pouvoir, les Républicains reprochent à Adam Schiff, président de la commission du renseignement et Jerrold Nadler, président de la commission judiciaire, de multiples abus de pouvoir.
On pourrait imaginer qu’un argument aussi faible que « Non, c’est toi qui as commencé ! » ne mènerait jamais très loin, mais ce qui apparaît ici c’est à quel point la force ou la faiblesse d’un argument dépend en dernière instance non pas de sa cohérence propre mais du rapport de forces entre les parties en présence.
Une députée (je vais trouver son nom) dit que la procédure d’impeachment avait débuté avant même (le 17 juillet) qu’ait lieu (le 25 juillet) la fameuse conversation entre Trump et le président de l’Ukraine, Volodymir Zelensky, où il exerça son chantage à l’aide militaire.
Peu d’obstruction heureusement jusqu’ici : les Républicains déclarent essentiellement que Trump est un brave homme victime d’une cabale sans la moindre justification. Le plus terrifiant est que certains d’entre eux en sont peut-être convaincus.
Au risque de me répéter (aux yeux en particulier de celles et ceux d’entre vous ayant acheté le premier tome de « La chute de la météorite Trump »), un non-citoyen américain ayant cependant vécu douze ans dans cette nation, ne peut manquer de noter une fois de plus l’accent du Sud qui caractérise la plupart des partisans de Trump (cf. La dernière bataille de la Guerre de Sécession (1861 – 1865), le 18 août 2017).
Entracte. Je ne suis pas sûr que je vais continuer de regarder entre maintenant (17h30) et le moment du vote (± 21h00), les Démocrates affirmant de manière très prévisible que Trump est un gredin et les Républicains, un saint.
Je viens de terminer de regarder le film qui a été tourné du roman de Philip Roth, « American Pastoral » (2016). Il y a malheureusement un demi-siècle que cette nation ne va vraiment pas bien (non pas que les autres hélas aillent beaucoup mieux).


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