Le point de départ de mon analyse lorsque Donald Trump fut élu à la présidence des États-Unis en novembre 2016 était qu’un grand nombre de ses électeurs avaient été abusés : qu’ils croyaient de bonne foi qu’is avaient voté pour un « ami du Peuple » mais qu’aussitôt qu’ils se rendraient compte de leur erreur – que celui qu’ils avaient élu était un voyou : un démagogue soucieux seulement de ses propres intérêts, ils se détourneraient de lui. (À ma décharge, que le très populaire documentariste Michael Moore faisait la même analyse).
Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que plus Trump se conduirait en voyou, plus les 40% des électeurs qui l’avaient élu seraient satisfaits de lui.
Je croyais à la logique utilitariste dont on nous dit qu’elle préside aux élections : que les gens voteront pour un candidat dont ils ont le sentiment qu’il défendra leurs intérêts. Or avec Trump nous observons autre chose : ses électeurs aiment leur Président – qu’il défende leurs intérêts ou non – pour autant seulement qu’ils puissent s’identifier à lui, non pas comme « homme d’État » mais comme voyou ayant la capacité, du fait de son poste, de réaliser tous ses caprices.
Mon erreur a été de considérer que tous les électeurs, du fait de leur âge légal, étaient nécessairement des adultes.
Je ne veux pas dire que tenir un raisonnement utilitariste soit la garantie d’avoir accédé à l’âge adulte, mais que notre système démocratique repose sur le principe qu’un élu est le « représentant » des électeurs votant pour lui dans la machinerie du gouvernement, et pas simplement sa « représentation » idéalisée du voyou auquel il s’identifie dans son for intérieur, et qui, arrivé au pouvoir, peut impunément faire comme un enfant gâté tout ce qui lui passe par la tête.
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