Faire parler ceux qu’on ne voit jamais, François Ruffin sait le faire, par Khanard

J’apprécie depuis fort longtemps François Ruffin au travers de ses productions (Fakir, productions cinématographiques, en tant qu’écrivain ) et bien sûr que son annonce de se présenter aux présidentielles serait plutôt un ouf de la soulagement pour beaucoup d’entre nous. Après les effets délétères de la participation de certains partis politiques en soutien aux syndicats de police beaucoup de candidats sont désormais hors jeu.

Je pense qu’il faudrait tout d’abord faire une longue interview de François (style Thinkerview) et connaître ses positions sur les problèmes sociétaux, le régalien, ses rapports avec JLM et la FI et comment il envisage son parti.

Pour des raisons privées, j’ai suivi l’ascension de Pablo Iglesias. Ce fut pour moi un grand moment lorsque sur la place de la Puerta del Sol, j’ai pu suivre le susnommé en train de parcourir la foule avec son micro pour le média internet La Tuerka, c’était en 2010 (ou 2011) .

Cette analogie avec Pablo Iglesias veut dire qu’il faut concomitamment redescendre dans la rue et faire parler le peuple, ceux qu’on ne voit jamais. Alain Badiou l’a très bien théorisé.

François Ruffin sait le faire .

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5 réponses à “Faire parler ceux qu’on ne voit jamais, François Ruffin sait le faire, par Khanard”

  1. Avatar de arkao

    Un « ouf de soulagement » qui exprime la satisfaction égoïste de glisser dans l’urne un bulletin pleinement conforme à ses convictions et de passer un dimanche avec la conscience apaisée. Mais une élection, ce n’est pas que ça. C’est aussi de la stratégie. Nous ne pouvons pas demander à François Ruffin de se présenter pour notre plaisir. La question est « est-ce qu’il est en capacité de remporter cette élection présidentielle » ?

    1. Avatar de timiota
      timiota

      La technique travailliste du « shadow cabinet » serait sans doute bienvenue ici.
      Gain en crédibilité d’un côté.
      Obligation faite aux personnalités choisies de montrer ce que veut dire un programme commun.
      (sachant qu’il y au shadow du shadow, chacun ayant un suppléant pour forcer l’accordage des violons).
      Et du coup, il n’y aurait pas besoin d’écouter 150 citoyens, un duo de shadow-ministres peut écouter un comité de 12 citoyens qui eux-mêmes utilisent leurs réseaux pour obtenir « quelque chose de bien ».

    2. Avatar de Chabian
      Chabian

      Vous êtes un peu trop négatif. Rien qu’un désir d’avoir la conscience tranquille ? Un ouf de soulagement qui peut aussi être stratégique : ce candidat réunirait, alors que les candidats annoncés divisent.
      Je n’aime pas cette expression. Je réagis surtout à votre deuxième phrase. Elle limite l’élection au choix « d’un candidat qui a montré qu’il est en capacité de gagner ». C’est ce que je reproche à la 5e république : elle juge un candidat sur son « impression », sa « grandeur », son piédestal. Ce qui allait tout à fait bien à Charles de Gaulle (qui n’imaginait pas bien participer au grenouillage, qui souhaitait être le plus désiré). Mais Giscard, Jospin, Sarkozy, Hollande, Jupiter n’ont pas le coffre, ils surjouaient/surjouent. Et Chirac n’a acquis le style que progressivement.
      Dans ce processus à désigner Tartempion soit un mâle, un peu macho, fort en gueule, faisant semblant d’avoir des convictions ou des leçons (« la France a des atouts » …) et pouvant jouer toujours à la dramatisation, presque militaire (références à « la guerre »), on n’a plus des citoyens se mêlant de politique, mais des spectateurs pariant sur le show ou restant dans l’indifférence et l’abstention.

      1. Avatar de arkao

        @Chabian
        Nous sommes d’accord sur ces aspects négatifs de la 5e.
        Comment donc en sortir, par quel bout prendre le problème ?
        Il me semble qu’il y a deux voies principales:
        -Des événements de grande ampleur, endogènes ou exogènes, de type révolution ou guerre (ce que nous ne maitrisons pas à brève échéance).
        -L’élection d’un Président de la République dans le cadre des règles actuelles, tenant sa promesse de changer de constitution (faire campagne en sa faveur et être vigilant en cas de victoire).

    3. Avatar de khanard
      khanard

      Ce n’est pas un ouf de soulagement tel que vous le décrivez . C’est plutôt une satisfaction de voir qu’il existe encore des hommes ou femmes engagés politiquement qui ont conscience de la nécessité impérieuse de parler de la pauvreté, des luttes sociales, des inégalités. Non je n’ai pas la conscience apaisée parce que j’aurai mis un bulletin de vote dans l’urne. Il faut faire vivre son vote ! c’est un combat quotidien.

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