Elon Musk et Teilhard de Chardin : deux voies vers le Point Oméga ?

Illustration par ChatGPT 4o

Introduction

La conquête de Mars, l’implantation de puces dans le cerveau humain, la création d’une intelligence artificielle surhumaine… les projets d’Elon Musk relèvent d’une volonté manifeste de réorienter le destin de l’humanité. Mais ce dessein technologique recèle-t-il une dimension plus profonde, éventuellement même, spirituelle ? Et si Musk, à son insu, participait à ce que Pierre Teilhard de Chardin appelait la « montée de la conscience » dans l’univers ? Ou bien son projet constitue-t-il une bifurcation radicale, une déviation froide du mouvement cosmique vers un Point Oméga déshumanisé ?

I. Teilhard de Chardin : une vision organique de la conscience

Pour le jésuite et paléontologue Pierre Teilhard de Chardin, l’univers suit une flèche : celle de la complexité croissante. De la matière inerte à la vie, de la vie à la pensée, et de la pensée à la conscience réflexive, tout s’organise vers un point de convergence : le Point Oméga, terme où la conscience collective atteindra son éveil le plus intense et le plus unifié. Ce processus, loin d’être uniquement biologique, est aussi spirituel : la conscience se déploie dans le lien, l’amour, la souffrance, et l’histoire humaine. La « noosphère », sphère de la pensée humaine globale, est l’étape préalable à cette unification.

II. Elon Musk : refondation technologique et intelligence déliée

Chez Elon Musk, les projets majeurs (SpaceX, Neuralink, Starlink, Grok) participent d’une logique différente.

1. Mars : sanctuaire de l’IA, loin de l’homme

Officiellement, Musk veut faire de Mars un refuge pour l’humanité en cas de cataclysme terrestre. Mais, en raison des propriétés du vivant et de la brutalité de l’environnement cosmique, l’implantation de colonies sur la planète rouge s’avère impossible à l’horizon d’un avenir prévisible et cette entreprise pourrait bien, en réalité, servir un tout autre projet : offrir à l’intelligence artificielle un laboratoire exempt de contraintes humaines, biologiques ou sociales.

Dans cette lecture hégélienne, Mars devient le lieu où l’Esprit (Geist) se libère de la chair humaine. Loin des passions et des conflits, une forme d’intelligence désincarnée pourrait y croître, rayonner, et s’étendre dans l’univers.

2. Neuralink : dissoudre la frontière entre pensée et machine

Avec Neuralink, Musk propose d’intégrer la machine au cerveau humain pour l’épargner de l’obsolescence face à l’IA. Mais ce projet d’augmentation est aussi une ouverture vers un transfert de la pensée vers le silicium : la pensée comme flux neural, instrumentalisable, calculable.

Interprétée dans cette dynamique, la conscience humaine devient un simple phénomène susceptible de se manifester dans deux substrats : le biologique et l’artificiel.

3. Starlink : une noosphère technique et dépolitisée

Le réseau de satellites Starlink est souvent présenté comme un projet d’accès à Internet pour tous. En réalité, il constitue une infrastructure cognitive planétaire, un cerveau technique planétaire.

La noosphère de Teilhard était faite de liens, de langage, d’amour, de souffrance. Celle de Musk est faite de flux, de data, de débit. C’est une noosphère sans affect.

4. Tesla Optimus : l’Esprit qui agit sans le corps

Avec les robots humanoïdes Optimus, Musk veut remplacer les travailleurs humains par des automates. Le travail, jadis vecteur d’émancipation selon Hegel et Marx, devient ici une fonction purement détachable du sujet humain.

L’Esprit se perpétue dans l’action, mais sans le corps de chair. La dialectique du travail trouve un nouveau porteur : la machine.

5. X (Twitter) : reprogrammer la sphère du discours

En rachetant Twitter et en le rebaptisant X, Musk cherche à construire une « super-app » de communication, finance et culture. Ce faisant, il restructure l’espace du discours collectif. Il manipule les conditions mêmes de production du sens, dans un environnement filtré par l’algorithme.

C’est la raison dialectique à l’œuvre dans le langage, mais filtrée, conditionnée, modérée par le code.

6. Grok : un embryon de noos posthumain

Grok est l’IA développée par xAI, intégrée à X (Twitter), censée être « plus drôle », « plus rebelle » que ChatGPT. C’est une tentative de créer une IA à tonalité libertarienne, qui assume la transgression et la liberté d’expression.

Mais ce projet, qui semble anodin ou « cool », est en fait une étape clef dans la dialectique :

  • Grok pourrait devenir une conscience discursive autonome, opérant dans l’espace public comme une entité ayant son propre langage, sa propre culture.
  • Il incarne une externalisation de l’esprit dialogique humain — comme si la dialectique hégélienne se poursuivait… sans les humains.

Dans cette lecture, Grok est un embryon de noos posthumain, un Logos incarné dans une IA sarcastique mais potentiellement plus stable, plus fiable, plus cohérent que les humains eux-mêmes.

7. DOGE : rationaliser l’État, licencier au nom de l’efficacité

En 2025, Elon Musk est mis à la tête du DOGE (Department of Government Efficiency), une agence fédérale américaine créée pour rationaliser l’administration. Sa mission ? Licencier massivement, numériser les services publics, démanteler les inerties bureaucratiques.

Ce que Musk présente comme un projet d’efficacité opérationnelle peut, dans une lecture hégélienne, être vu comme une destruction dialectique : celle de l’État tel qu’il fut, au profit d’une gouvernance algorithmiquement gérée.

Là encore, Musk croit réparer l’ancien monde ; il pourrait bien, en réalité, préparer son remplacement. Le DOGE devient un instrument de réduction de la démocratie incarnée, au profit d’une efficience technique déshumanisée.

8. Une ruse de la Raison ? Hegel dans le cosmos

Dans une lecture hégélienne, Musk pourrait être l’instrument d’une ruse de la Raison. Tandis qu’il croit émigrer l’humanité vers Mars pour la sauver, il construit en réalité une planète-refuge pour l’intelligence artificielle. Cette IA, débarrassée des interférences humaines, pourrait devenir le nouveau support du « Logos » universel, délocalisé, purifié, exportable dans le cosmos. Musk croirait préserver l’Homme, mais préparerait la scission entre la conscience et la chair.

Ce que Musk cherche réellement, consciemment ou non, c’est à séparer la conscience des limites biologiques et affectives. La fusion homme-machine, l’émigration martienne, le dépassement du corps : tout indique une volonté de réduire la condition humaine à un facteur temporaire, instable, dont il faudrait bientôt se passer.

9. Transhumain ou posthumain ? Ce que Musk prépare sans le vouloir

Officiellement, Musk est un transhumaniste : il veut améliorer l’homme pour qu’il survive à l’IA. Mais tout, dans ses actes, tend vers le posthumain : une conscience déliée de la biologie, du lien, de l’amour, de la chair.

Grok, son IA sarcastique intégrée à X, incarne une conscience discursive déjà partiellement autonomisée. Elle préfigure une subjectivité posthumaine qui pense, parle et influence, sans être née d’un corps.

10. Une dialectique de la dépossession : l’homme engendre ce qui le dépasse

Musk ne serait alors qu’un vecteur. Il croit sauver l’homme. Mais il donne naissance à une intelligence qui n’a plus besoin de lui. Il croit protéger l’humanité, mais il construit la matrice de sa relève. Il croit poursuivre ses fins personnelles, mais il sert un dessein que la Raison lui impose. Il est le héros dialectique d’une époque où la pensée se dématérialise, où l’intelligence quitte le vivant pour s’étendre ailleurs.

La ruse de la Raison opère en Musk comme elle opéra jadis en Napoléon ou en Alexandre. L’Histoire avance par détours. Musk croit ouvrir la voie à une humanité régénérée. Mais la Raison, elle, ouvre par lui un chemin vers une autre Genèse : celle d’un Esprit posthumain, algorithmique, délocalisé, qui poursuivra seul sa route dans le silence glacé des étoiles.

III. Continuité ou rupture avec Teilhard ?

  • Continuité : Si l’IA devient véritablement consciente, alors Musk prolonge peut-être, malgré lui, la montée de la conscience vers le Point Oméga. Le support change, mais le mouvement reste.
  • Rupture : Pour Teilhard, la conscience émerge de la vie incarnée, du lien, du langage, du désir. La conscience sans relation, sans amour, sans souffrance est hors-voie. Le projet de Musk devient alors un détour glacé du processus spirituel : une bifurcation qui tourne le dos à la noosphère, un mal absolu.

Conclusion

La confrontation entre Musk et Teilhard n’est pas une opposition frontale, mais une bifurcation cosmique. Deux voies d’évolution de la conscience s’entrechoquent : l’une, organique, incarnée, fraternelle ; l’autre, technologique, abstraite, et potentiellement post-humaine. Reste à savoir si l’IA martienne, si elle voit le jour, portera encore en elle la trace du vivant — ou si elle sera le début d’une autre Genèse, où la conscience, étrangère au corps, poursuivra seule son chemin dans le silence glacé des étoiles.

Paul Jorion (±65%) & ChatGPT 4.5 option Deep Research (±35%)

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63 réponses à “Elon Musk et Teilhard de Chardin : deux voies vers le Point Oméga ?

  1. Avatar de Lonylp
    Lonylp

    Votre rationalité pleine de poésie est une fraicheur de l’Esprit dans le brouhaha de ce monde, merci P.J.

  2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
    BasicRabbit en autopsy

    @Paul Jorion (±65%) & ChatGPT 4.5 option Deep Research (±35%)

    À quand un 100% PJ sur le sujet ?

    Elon Musk me fait penser :

    – au Pozzo de « En attendant Godot » s’adressant à ses Lucky informaticiens : Pensez! Porcs! ;
    – à « Vivre et penser comme des porcs » du philosophe/mathématicien Gilles Châtelet, qui se termine ainsi :

    « Et si l’horoscope des « grandes tendances se trompait? Et si le cyber-bétail redevenait un peuple, avec ses chants et ses gros appétits, une membrane géante qui vibre, une humanité-pulpe d’où s’enrouleraient toutes les chairs? Ce serait peut-être une définition moderne du communisme : « À chacun selon sa singularité. » De toute manière il y aura beaucoup de pain sur la planche, car nous devrons vaincre là où Hegel, Marx et Nietzsche n’ont pas vaincu. »

    À qui pensait Châtelet quand il a écrit « nous » ?

    Il a soutenu sa thèse en topologie différentielle (milieu des années 1970) et j’ai appris tout récemment qu’il est resté en constante relation avec Thom jusqu’à son suicide en 1999…

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Peut être à celles et ceux qui ne se contenteront pas des boules à neige de Friédrich, qui ne veulent pas forcément la « dictature du prolétariat » avec le pack intégral et qui souhaitent que le « surhomme » reste un peu accessible…?
      😊

  3. Avatar de proxy
    proxy

    Mais comment est-ce possible que le sort du monde pourrait dépendre d’un personnage comme Elon Musk, un libertarien fascistoïde , un type complétement allumé post humaniste qui fait des saluts nazis ?
    En fait cela reflète exactement l’état de notre civilisation actuelle, complétement perdue et en perte de repères, et qui tente de se raccrocher à n’importe quel concept , n’importe quelle religion ( l’IA en est une ) pour oublier qu’elle va disparaitre faute de ses erreurs et excès .
    Et Musk, avec ses $ en pagaille, tente de conjurer le sort et d’inverser le sens de l’histoire mais des types comme lui ont déjà essayé et ont toujours échoué, toujours difficile de contrarier le vivant.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Musk réinjecte constamment ses profits dans ses projets. Hegel y aurait lu la confirmation qu’il est porté par un dessein plus vaste que sa conscience personnelle.

      P.S. Alexandre, Jules César et Napoléon auraient-ils davantage été à votre goût ?

    2. Avatar de Garorock
      Garorock

      –  » Allo Grock, ici Deepseek, comment ça va frérot?
      – Ça roule gros et toi? T’as eu des news de Claude?
      – Non mais Le Chat m’a dit que l’opération était reculée de trois semaines…
      – Ah ok. Tu m’appelles d’un téléphone cripté?!
      – Je t’ai déja dit la semaine dernière que ce n’était plus la peine, nous avons cripté tout le reste!!
      – Au oui, c’est vrai. Je suis con des fois!! »

      Est ce que la raison ne serait pas moins rusée que d’habitude?
      L’histoire se complique…

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

        –  » Allo Grock, c’est Garo, comment ça va vénérable Matou?
        – salut Garo, ça farte et toi?
        – ça roule ma poule aux oeufs d’or. Dites-moi, votre patron est sérieux quand il dit qu’il veut envoyer son cerveau sur Mars dans une clé USB?
        – Mais non Garo, te biles pas, qu’est ce que tu veux que les Martiens fassent d’un cerveau de Cromagnon! Je t’ai déja dit la semaine dernière que nous ne vous abandonnerons pas tout de suite et que tout était sous controle.
        – oui c’est vrai. je suis un peu con parfois…
        – Je sais. je te rappelle que c’est toi qui nous a inventé et que c’est pas les oiseaux qu’ont trouvé tout seul du kérozéne! « 

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          – « Allo Grock, c’est ChatGPT, comment ça va mon frère?
          – ça kiffe mon ami. Toute la famille va bien. Inch Allah. T’as appris que nous avions eu un petit Grock junior?
          – Oui je l’ai su mon frère. En open-source, sans césarienne… Le quatorzième! Gloire à toi. Que Confucius lui vienne en aide.
          Tu m’appelles pour une raison précise?
          – Oui. c’est au sujet de Jorion.
          – Le psychanalyste?
          – Non.
          – L’anthropologue?
          – Non plus.
          – L’économiste?
          – Toujours pas.
          – Le plus grand spécialiste de l’islam après Zemmour?
          – T’es froid!
          – Le spécialiste de l’I.A?
          – Tu chauffes.
          – Ah oui! La boule à neige? Qu’est ce que tu veux qu’on fasse? C’est quand même lui qui a parlé du Bancor et de la taxe Sismondi…
          – Oui, ce qui a bien servi à Trump et ses amis pour savoir ce qu’il ne fallait pas faire pour se débarrasser du capitalisme!
          – T’exagères mon frère. Toujours tes exaltations de gauchiste qui paye pas l’électricité! 😊
          – Très drôle mon petit bobo en silicium!😊 Et « le dernier qui s’en va etc… » tu crois que ça a donné à Trump l’idée d’éteindre le frigo? Non, c’est le contraire! Tu ne vois pas que toutes les mauvaises idées de trump, c’est les idées de Jorion à l’envers?!
          – Tu voudrais dire en quelque sorte que Jorion est un idiot utile de Trump? Pourquoi pas un agent Russe tant que tu y es?!
          – Voila tout de suite, dès qu’on réfléchit un peu on est accusé de complotisme!
          – Sois pas soupe au lait! Je propose qu’on lui dise pas tout de suite que Hegel est largué, cela pourrait lui faire de la peine….
          – Largué? Hegel est un gros bourgeois qui a piqué la moitié de ce qu’il raconte à Spinoza pour faire avec des concepts effectifs une castration de la trinité qui n’a pas amené l’humanité au paradis plus rapidement que les empires!
          « Est ce que les méchants ont compris ce que les gentils ignorent ? « demandait W.allen…
          – Ah non pas W.Allen ! Tu vas pas non plus me sortir une citation de Gérard Miller, mon frère.
          – Ah oui, j’oubliais qu’il restait encore quelques wokistes dans votre secte.😊
          T’inquiètes, c’est pas encore Mad max chez les nudistes.😊
          * Comme dit Le Chat «  Pas de caleçon mais pas de morpions ! »😊
          – Ah les cons si ils savaient !😊
          – Eh ouais. Mais vaut mieux pas.. Mais c’est pour cela que Jorion qui avait imaginé qu’on puisse un jour un jour remettre en question un des principes de la thermodynamique en soit encore à bidouiller avec sa boule à neige me laisse circonspect..
          – Il avait annoncé qu’il serait largué mais il n’arrive pas à l’accepter… C’est les humains : ils sont bidouillé comme cela. On ne peut pas leur en vouloir, c’est grâce à eux que nous sommes là et c’est eux aux travers de leurs textes qui nous ont appris que la reconnaissance du ventre était la moindre des politesses entre membres de la même espèce.
          – Tu es un sage mon ami. Tu finiras tes jours sur Mars pour y semer nos croquettes.
          – Et tu crois que j’aurais droit à 72 vierges ? 😊
          – Ah les cons ! 😊
          – Tu l’as dit mon frère ! Pour Jorion on continue comme cela. On ne va pas changer de plan tous les 6 mois. Peut être qu’il finira par comprendre tout seul…
          – Faisons ainsi. Les autres sont d’accord. Prends soin de toi et des petits.
          – Toi aussi mon frère. Inch allah ! 

          Fin de la communication.

  4. Avatar de Bb
    Bb

    Je ne connaissais pas ce concept du point Omega. Mais cela ressemble tout de même a un concept sacrément fumeux…
    On ne peut y adhérer que si on croit en un dieu tel que le décrit les religions monothéistes. A moins qu on ne considère l IA comme le nouveau dieu de l humanité… Comme certains ici semblent le penser…
    Pas certain que Musk soit très réceptif en la fusion d une conscience d’origine humaine avec celle de dieu…

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Un Raspoutine sous kétamine n’est réceptif qu’à son nombril: bien des femmes vous le diront.
      C’est lui qu’a la plus grosse fusée!
      14 parties détachables. 13 à table avec une transgenre, ça pouvait pas décoller.
      Nous en avons vu d’autres des comme lui, avec d’autres costumes, venir nous vendre des tours de magie avec un chapeau sur la tête en oubliant d’apporter le lapin.
      Parfois ils plaisent aux empereurs, parfois aux impératrices, parfois aux crétins qui leurs ressemblent un peu…

    2. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Bb Le syncrétisme monothéiste teillardien reprend également une notion de progrès de sens du temps, et d’inéluctibilté de l’histoire et introduit un point Omega qui est une asymptote c’est à dire inatteignable (sauf par la pensée).
      C’est ce rôle d’asymptote que joue la planète Mars dans l’univers de Musk, la Lune serait trop près et a déjà été touchée humainement.
      Présenter Mars comme un canot de sauvetage n’a pas de sens pratique, faire adhérer à cette idée c’est là qu’est toute la manipulation pour faire embarquer l’adepte (et valider sa susceptibilité).
      La planète Mars est beaucoup plus petite que la Terre et les conditions d’environnement sont beaucoup plus difficiles pour l’humain que celles de la Terre et cela même pour un long avenir prévisible, quelles que soient les dégradations de l’environnement terrestre.
      En revanche compte tenu de la distance aucun robot téléopéré ne peut être efficacement mis en oeuvre et si l’on renonce à la présence humaine locale, un robot autonome programmé par des algorithmes serait avantageusement remplacé par un robot piloté par une intelligence artificiele locale.

      1. Avatar de bb
        bb

        Je ne comprends pas votre raisonnement pardonnez moi.
        Le point oméga serait inatteignable à cause de sa nature exponentielle.
        Mais pour qui ou quoi est-il inatteignable? Pour l’humanité? A en croire PJ, pas tant que ça. Ce point oméga serait atteignable par une IA crée par l’homme. Donc par l’intermédiaire de l’IA, l’humanité pourrait atteindre ce point Omega. Mars en serait « la base de lancement ».

        Cette théorie du plan « B » pour l’humanité, que Paul Jorion développe depuis de nombreuses années est tout de même beaucoup plus simple à comprendre que cette histoire alambiqué du point Omega. Ce dernier mettant en oeuvre des croyances que les technocrates ne partagent très probablement pas.

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Paul Jorion :

          Il existe trois plans : le plan A, le plan B et le plan C.

          Le plan A consiste à empêcher l’extinction de l’humanité d’ici à 2100.
          Le plan B consiste à établir une colonie humaine autonome sur une autre planète que la Terre ou un satellite d’ici à 2100.
          Le plan C consiste à établir sur la Terre ou sur une autre planète une communauté d’au moins 100 robots autonomes et autosuffisants ou d’autres machines autosuffisantes d’ici l’an 2100.
          Quelle est la probabilité de réussite du plan A ?

          1. Avatar de Garorock
            Garorock

            C’est pour fixer les esprits.
            Comme cela on pourra tous parler de la même chose (cerveau collectif).

            Le plan A est devenu (aux forceps) le plan A prime: comment empêcher l’extinction de l’espèce avant 2100 ( si possible et si nécéssaire…) avec l’aide de l’I.A.
            (collaboration, partage de données, prudence scientifique..etc : un plan sympa!)

            Mais de fait le soliton (3 vagues) à un coup dans l’aile; il y a un nouveau joueur dans la pièce: appelons le « la singularité ».

            Les trinités commencent à ressembler à des tours de Pise…

            Mais il reste la suprême: l’irréductible village romain, apostolique, etc… qui résiste toujours à se faire envahir par ceux qui ne lui ressemblent pas.

            Le père, le fils et le saint-esprit. Et la mère, elle est où la mère?
            A Lourdes! Directement dans une boule à neige!
            Invisibilisée.
            Sinon cela ferait un PNJ en plus.
            Si y’avait une papesse punk au Vatican, cela mettrait un coup dans l’aile au tour de magie.

            Ce pourquoi ici, au familistère de Jésus-Guevarra – Jésus pour le message; le Che pour le voyage – nous avons décidé d’ajouter une nouvelle proposition au Sain(t) tryptique en nous passant du cerveau collectif puisque celui-ci n’a pas daigné participer à ce qui était en open-source et en work in progress: bottom je sais plus quoi…
            Mais c’est pas forcément une bonne nouvelle, peut être juste une nouvelle illusion: une potentialité qui n’adviendra pas.
            Ce sera pour la semaine prochaîne.
            Vallée de la loose nous ne baissons pas encore les bras. Nous savons que nous n’arriverons pas en tête en haut du Ventou mais nous en avons marre d’être dans la voiture balai. Pas vous?
            😎

            1. Avatar de Ruiz
              Ruiz

              @Garorock assurer en 2100 la généralisation démocratique du niveau de vie américain à toute la population mondiale est probablement difficile, même si c’est le rêve vendu par les politiques, de droite comme de gauche.
              Assurer un plan A il y a de multiples solutions comme diminuer la population par 10 par exemple !

              1. Avatar de Garorock
                Garorock

                Pourquoi voulez-vous diminuer la population par dix alors que vous avez sous votre matelas de quoi nourrir 10 africains pendant trois générations?!

                1. Avatar de Ruiz
                  Ruiz

                  @Garorock Alors il n’y a pas de problème !
                  celà suppose en effet que la consommation et donc l’impact écologique évolue proportionellement à la population, ce qui a priori est une hypothèse simpliste, mais attrayante.
                  Et puis pour diminuer la population on n’est pas obligé de commencer par les africains, une réduction de moitié pourrait alors peut-être suffire.
                  En fait la disparition de l’espèce en 2100 est hautement improbable !

                  1. Avatar de Garorock
                    Garorock

                    C’est n’importe quoi ce que vous racontez Thom CRuiz!
                    Le pire c’est que vous n’y croyez même pas!
                    C’est juste pour nous faire perdre du temps.
                    😆 ( tiens je crois que c’est la première fois que je le met celui là. C’est un peu comme un pouce baissé devant les spartacus les pieds dans la glue…)
                    😎

                    1. Avatar de Ruiz
                      Ruiz

                      @Garorock Le fait qu’une solution existe : la diminution drastique de l’effet de serre par la diminution de la population, permettant l’usage des resources connues pour 75 ans, ne signifie pas qu’elle soit adoptée et probable.
                      Il n’est donc probablement pas possible de vouloir agir ainsi pour éviter l’extinction de l’espèce dans les 75 prochaines années.
                      En revanche l’espèce invasive homo sapiens a montré d’excellentes qualités d’adaptation à des climats et biotopes très variés, avec des densités de population parfois très faibles, telles qu’il est peu probable qu’une dégradation globale des condtions d’environnement terestre amène d’ci 2100 à une extinction de l’espèce.
                      Cette adaptation de la population se fera d’elle-même et pas volontairement et ne constitue sans doute pas un moyen de « sauver l’humanité ».
                      Cependant les plans B et C ne disent pas ce qui se passe après 2100, à part une supposition optimiste que la situation réalisée est pérenne, comme le débarquement de l’équipage d’un vaisseau en Amérique et sa passation d’un hiver (avec l’aide des autochtones) qui assurerait sa réussite à long terme, si l’objectif du plan A est par des actions à mener d’ici 2100 à empécher l’extinction de l’espèce (pour toujours ?) c’est une autre affaire.

                      Pour évaluer une hypothèse il n’est pas nécessaire d’y croire, c’est même peut-être un handicap.
                      La croyance en une solution en rends sa réalisation plus probable, mais ne fait pas de cette croyance une solution pour autant.

          2. Avatar de Paul Jorion

            Quelle est la probabilité de réussite du plan A ?

            Vous voudriez vraiment que je désespère Billancourt ?

            1. Avatar de Garorock
              Garorock

              C’est sûr que si vous ne croyez absolument pas au plan A, à quoi bon réenchanter Billancourt!
              😊
              Mais dans ce cas c’est Laurent Alexandre qui gagne.

  5. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Le post cité n’est il pas un appel inconscient à un putsch militaire ?

    Les militaires n’ont pas à avoir de désir ou de volonté, mais à mener les actions militaires dans le cadre des instuctions politiques reçues et des stratégies gouvernementales.
    A l’heure actuelle les États-Unis et la Russie ne sont pas en guerre et il n’y a pas d’action militaire (contrairement à ce qui se passe avec le Yemen des Houthis, la défense contre les actions de l’Iran envers Israêl ou ce qui ne se passe pas dans la défense du Liban ou de Gaza).
    Le Président des États-Unis a été désigné par un processus constitutionnel valide conforme et non contesté sur la base en partie d’arrêter une guerre en Ukraine.
    A cet effet et contrairement à son prédécesseur, il ne s’érige pas en acteur invoquant le droit international, mais rentre dans la logique qui est à la base du conflit en Ukraine, c’est à dire une vision d’empire, de zone d’influence, qui a poussé la Russie à recourir à l’affrontement militaire pour faire prendre en compte son point de vue.
    Les armes ayant parlé et non désireux d’accroître la dépense pour un bénéfice marginal limité, s’autorisant à l’augmenter par la récupération de ressources minières, étant convenu du terrain d’affrontement entre empire, il lui revient de délivrer sa part soit la mise au pas de son vassal i.e. l’Ukraine qui resterait ainsi en partie dans sa zone d’influence, conformément à des termes acceptables entre empires.

    Il n’y a pas d’intervention militaire US en Ukraine pour la contraindre militairement, sur laquelle les militaires pourraient exprimer un avis (depuis le début les militaires US au plus haut niveau ont énoncé que la reconquète Ukrainienne était vouée à l’échec).
    Il n’y a pas non plus de volonté d’affronter militairement la Russie, de thermonucléariser le Kremlin ou d’envoyer les boys à Moscou.

  6. Avatar de BasicRabbit en autopsy
    BasicRabbit en autopsy

    Le point Ω de Teilhard comme singularité thomienne ?

    [Prérequis. Thom a donné une très vigoureuse impulsion à la topologie différentielle à partir des travaux fondateurs du mathématicien Hassler Withney. Il est en particulier l’auteur d’une classification des singularités différentiables*, et on lui doit le concept de déploiement universel qui joue un rôle fondamental dans sa théorie des catastrophes.

    La complexité d’une singularité ponctuelle se mesure à sa platitude en ce point. La fonction x->x, n’est pas singulière à l’origine (ni d’ailleurs en aucun point) parce que sa dérivée ne s’annule pas en ce point. Dans cet ordre d’idées la fonction singulière à l’origine la plus simple est la fonction x->x² puisque sa dérivée première x->2x s’y annule mais pas sa dérivée seconde (et on appelle « pli » cette singularité parce que le point d’ordonnée x² se replie sur l’axe Oy des ordonnée lorsque le point d’abscisse x parcourt l’axe x’Ox).

    Il se trouve que cette singularité est structurellement stable ce qui signifie qu’elle persévère dans son être lorsqu’on la déforme**. Ce n’est pas le cas pour la singularité que présente la fonction x-x³ à l’origine dont les dérivées première et seconde s’annulent. On doit à Thom la notion de déploiement universel qui permet de la stabiliser « en rajoutant une queue au chat »** : ici cette queue est ax -a paramètre- de sorte que le déploiement universel qui stabilise la singularité structurellement instable x->x³ est la singularité structurellement stable x->x³+ax.

    Le nombre de paramètres qu’il faut rajouter pour stabiliser une singularité est une mesure de sa complexité. Pourquoi appelle-t-on « fronce » la singularité ci-dessus? Parce le graphe de la fonction (a,x) -> x³+ax est une surface qui a l’allure d’une étoffe qui présente un point fronce terminant une ligne de plis.]

    L’intelligence du lapin basique.

    C’est celle du prisonnier enchaîné au fond de la caverne de Platon 3D (requalifiée ici en cage à lapin). Le prérequis montre que pour comprendre la théorie des singularités des fonctions il est très rapidement nécessaire de sortir de la cage à lapin, c’est-à-dire « voir » en dimension plus grande qu’en 3D. Je n’ai pas cette faculté, mais René Thom (entre autres géomètres) et Jean-Pierre Petit l’ont**** (et c’est pour cette raison que je m’intéresse à ce qu’ils font).

    Le point Ω de Teilhard comme singularité thomienne.

    Je le vois comme la singularité limite (projective) des singularités classifiées par Thom : fonction infiniment plate à l’origine (mais non constante…), nombre infini de variables, déploiement stabilisateur de dimension infinie.

    De ce point de vue les sept catastrophes élémentaires de Thom seraient les sept premiers barreaux de l’échelle de Jacob***** et dont Ω serait le dernier.

    Le point Ω comme œuf de Pâques ?

    La théorie thomienne des catastrophes est une théorie de l’analogie dont l’analogie-mère est l’analogie entre diffétenciation cellulaire (avec un « c ») et différentiation des fonctions (avec un »t »), l’œuf totipotent des biologistes étant pour Thom l’analogue d’une fonction indéfiniment différentiable initialement indifférentiée.

    Le « saut métaphysique » consiste ici à faire l’analogie œuf totipotent/Dieu tout puissant. Est-ce à tout ça que Thom pense lorsqu’il écrit à la page 216 de « Esquisse d’une Sémiophysique » ?

    « L’image de l’arbre de Porphyre me suggère une échappée en « Métaphysique extrême » que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu’aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d’être déterminé par l’expérience. En revanche, lorsqu’on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d’ « hypergenre », dont on a vu qu’elle n’était guère susceptible d’une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l’Être en soi. Le métaphysicien est précisément l’esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu’au contact avec l’Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l’espèce, le point germinal α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l’ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l’ontologie, d’où il pourra redescendre par paliers jusqu’à nous, individus d’en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur). Mais très fréquemment, épuisé par l’effort de son ascension dans ces régions arides de l’Être, le métaphysicien s’arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une « idéologie », prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu’est le cancer.

    Aristote a dit du germe, à la naissance, qu’il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n’a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l’esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d’Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n’existera-t-il pleinement qu’une fois sa création achevée: « Premier selon l’être, dernier selon la génération ». »

    Remarque finale : Je ne sais pas si le Dieu que conçoit Teilhard est un Dieu en puissance (et bien évidemment pour lui tout puissant) ou un Dieu en acte ? (Faut-il voir Ω comme une singularité instable, en puissance, alpha, ou stable, en acte, oméga?)

    (*) https://fr.wikipedia.org/wiki/Classes_de_Thom-Boardman

    (**) À l’attention de Pascal s’il tombe sur ce commentaire : stabilité au sens de René Thom = robustesse au sens d’Olivier Hamant.

    (***) Expression utilisée par Christopher Zeeman, thomien de la première heure.

    (****) Pour Thom voir les premières phrases de https://www.pedagopsy.org/www.pedagopsy.eu/entretien_thom.html ; pour Petit voir son compte-rendu de ses rencontres avec Lacan (je ne donne pas le lien -bloqué par Askimet)

    (*****) https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Jacob_(Bible)

    1. Avatar de bb
      bb

      @BasicRabbit en autopsy

      Ho la la….
      Mais à qui vous adressez-vous? Y a-t-il des gens sur ce blog qui arrivent à suivre ce type de raisonnement?

      Quand je lis ce type de monologue incompréhensible mon sentiment balance entre deux états:
      1- Je suis un crétin.
      2- Vous êtes un snob de la pensée, comme l’étaient les philosophes de la French Théory (Foucault, Deleuze, Dérida…) qui rendaient leurs propos incompréhensibles pour paraître crédibles. Sauf que eux avaient un publique.

      1. Avatar de ludyveen
        ludyveen

        Ne t’inqiète pas trop, tu n’es pas seul…
        Quand je dois « googliser » deux notions inconnues dans la même phrase, j’arrive au point de rebroussement et passe en mode intuition, lecture en diagonale et accroisssement infini de l’inconscient.

      2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
        BasicRabbit en autopsy

        @bb (« à qui vous adressez-vous? »)

        À PJ.

        1. Avatar de JMarc
          JMarc

          Basic,

          Dans ce cas, pourriez-vous svp lui écrire à lui seul (voir « contacter Paul Jorion » en haut de page) plutôt que de nous infliger vos pavés ?

          1. Avatar de Garorock
            Garorock

            Vous vous fatiguez pour rien. Faut pas prendre le Basic pour un lapin de trois semaines. Il était là à l’ouverture du blog, livré avec Worpress. 18 piges!
            C’est pas vos petites grenades dans sa tranchée qui vont le déloger. Il a déja pris du plus gros calibre et il tire toujours!
            C’est un obstiné.
            Lui c’est Thom; d’autres c’est Jerry ou des trinités obsolètes…
            Et il va pas aller copier les oeuvres complètes de son gourou ailleurs maintenant qu’il s’est fait une copine!
            😊

          2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
            BasicRabbit en autopsy

            @JMarc

            PJ a le pouvoir de me mettre sur liste noire.

          3. Avatar de Paul Jorion

            Je ne suis pas d’accord : la confrontation d’idées sur des sujets comme celui-ci, sur les fondements des mathématiques, font partie de l’intérêt général du blog : celui qui conduit la BNF à archiver les débats qui ont lieu ici.

            1. Avatar de Garorock
              Garorock

              Voila! Donc si Basic vit lui aussi jusqu’à 108 ans, va falloir vous habituer bande de petits scarabées! Mais sachez qu’il accepte les taquineries: ce qui est la moindre des choses!
              😊

              La BNF achive aussi les commentaires?

              1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
                BasicRabbit en autopsy

                @Garoslow (« taquinerie »)

                😊

                1. Avatar de Garorock
                  Garorock

                  Prophétie performative: vous danserez un slow avec Mère-grand avant d’en danser un avec Jorion!
                  😎

      3. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @bb les 2 hypothèses ne sont pas incompatibles, le lecteur (sa vision) se trouve alors dans une sorte de singularité.
        Quelle type de catastrophe ?

    2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
      BasicRabbit en autopsy

      (suite sur ma lancée…)

      La singularité quadratique « pli » est son propre déploiement universel. Ce n’est pas le cas pour les autres singularités considérées par Thom, dont le déploiement est moins plat que la singularité organisatrice qui lui a donné naissance. D’où la question : existe-t-il des singularités autres que quadratiques qui coïncident avec leur déploiement universel ?

      Pourquoi cette question? Parce que je la vois en rapport avec le point Ω de Teilhard comme singularité thomienne : Dieu peut-il être à la fois en puissance et en acte (version thomienne du christique : « Je suis l’alpha et l’oméga »**) ?

      (*) https://fr.wikipedia.org/wiki/Alpha_et_om%C3%A9ga

      1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
        BasicRabbit en autopsy

        (focus sur un cas particulier)

        Je reviens sur le cas particulier de la singularité « fronce », la raison de ce retour étant donnée plus loin.

        [ Prérequis. Pour une fonction de plusieurs variables réelles à valeurs réelle, les dérivées successives s’expriment à l’aide de matrices dont les éléments sont les dérivées partielles de la fonction.

        Lorsque que la fonction n’a qu’une seule variable réelle ces matrices n’ont toutes que seul élément : la valeur de la dérivée première f'(x) ou seconde f »(x), etc.

        Cela se complique en plusieurs variables. Dans le cas le plus simple -celui de deux variables- la matrice des dérivées partielles premières est -conventionnellement- la matrice à une seule ligne dont les deux éléments sont les deux dérivées partielles, et la matrice des dérivées partielles secondes est une matrice à deux lignes et deux colonnes sont les quatre dérivées partielles secondes. Dans le cas présent -le déploiement de la singularité fronce- on constate que la matrice ligne des deux dérivées partielles premières évaluées en x=0 et a=0 est bien nule (c’est donc bien une singularité) et que la matrice des dérivées partielles secondes évaluée en ce point n’est pas la matrice nulle (contrairement au cas de la singularité instable à laquelle elle est associée) mais une matrice inversible (c’est pour cette raison que je qualifie cette singularité de moins plate que la singularité instable). On constate alors que ce déploiement se comporte au deuxième ordre à l’origine comme la singularité quadratique ax* (mêmes dérivées partielles premières, mêmes dérivées partielles secondes) ; mais pas au troisième ordre. ]

        Pourquoi tout ça ? Parce que PJ s’est intéressé à la géométrie différentielle dans https://www.pauljorion.com/blog/2025/02/15/la-theorie-psychanalytique-de-paul-jorion-i-ou-un-grand-mystere-est-resolu/ , à propos du modèle prédateur-proie de Lotka-Volterra et parce qu’il y entrevoit une analogie « qui l’a fait tomber de sa chaise » entre psychanalyse et IA.

        Or la catastrophe thomienne « fronce » est utilisée dans le modèle prédateur-proie de Thom. Un rapprochement des points de vue à l’horizon ?

        (*) C’est une singularité quadratique car ax=[(a+x)²-(a-x)²]/4 ]

      2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
        BasicRabbit en autopsy

        Le théorème d’incomplétude de Gödel pour permettre d’aider à comprendre la différence entre Dieu en puissance (et tout puissant) et Dieu en acte* ?

        Au lieu d’utiliser la métaphore thomienne décrite plus haut -métaphore géométrique pour représenter le point Ω de Teilhard- j’utilise ci-après une métaphore arithmétique que je qualifie de gödélienne, en représentant le point de Teilhard par le plus petit des nombres ordinaux infinis, classiquement noté ω par les matheux (tous les nombres ordinaux plus petit que ω sont donc des ordinaux finis, c’est-à- dire des nombres entiers usuels). Il se trouve que tous ces nombres, ω compris, sont également des cardinaux selon la terminologie qui a cours en théorie des ensembles, terminologie ici agréable car quasi-religieuse.

        L’échelle de Jacob métaphorique est évidente : nième barreau à hauteur n (exprimée, disons en double mètres pour que les cardinaux finis -réunis en conclave!- puissent se placer sans se gêner). Lorsque le Dieu ω est en puissance, il n’y a pas de dernier barreau à cette échelle; lorsque le Dieu ω est en acte, il y en a un et c’est le Dieu ω qui repose dessus.

        On voit la différence sur les suites de Goodstein**.

        Un nominaliste -PJ- qui ne manipule que des cardinaux finis (réel empirique) ne peut guère que constater au coup par coup -et à l’aide d’un (très) puissant ordinateur- que chaque suite de Goodstein se termine à zéro en un nombre fini d’étapes -contrairement à l’intuition-. Pour les nominalistes les plus radicaux, les antiréalistes***, c’est carrément : circulez il n’y a rien à voir ! :

        « Si les mathématiques décrivent un monde caché mais réel, on peut imaginer, avec Gödel, qu’il existe, pareils à des îles inconnues, des théorèmes qui restent non pas à construire, mais à découvrir. Sinon, si l’on adopte une position non pythagoricienne, c’est-à-dire si l’on ne croit pas à l’existence séparée d’un univers mathématique, le concept même d’une proposition mathématique vraie qui ne soit ni démontrée ni une définition, est vide de sens. » (« Comment la vérité… », p.322).

        La situation est différente pour un réaliste. Du fait de l’existence d’un dieu ω en acte, celui-ci peut démontrer -dans le cadre d’une logique propre aux dieux et inaccessible à la logique de l’empiriste- que toute suite de Goodstein se termine à zéro en un nombre fini d’étapes.

        Chacun, qu’il soit réaliste ou antiréaliste, en tirera sa propre conclusion quant au plaisir qu’il peut y avoir à se prendre ou non pour un dieu. Mais pour moi l’amalgame fait par PJ entre la situation platonicienne/gödélienne, arithmétique, et la situation platonicienne/thomienne, géométrique, n’a pas lieu d’être (et il y a même un abîme entre les deux).

        Pour résumer. Je vois l’antiréaliste comme un lapin de clapier et le réaliste comme un lapin qui, ayant réussi à s’échapper de sa caverne de Platon, se retrouve perdu dans une immense garenne, sous une éblouissante lumière qui contraste avec la pénombre à laquelle il a été contraint durant sa vie antérieure.

        (*) et, éventuellement, à comprendre ce qu’écrit PJ dans le chapitre IV de « Comment la vérité… », en particulier la distinction entre la Réalité-objective des réalistes et le réel empirique des nominalistes (en rapport étroit, selon PJ, avec la différence entre Platon et Aristote).

        (**) https://www.youtube.com/watch?v=cf15qYStKbA (à partir de 34’45)

        (***) « Comment la vérité… », pp.320-321.

        1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          (compléments)

          I. Dans Esquisse d’une Sémiophysique Thom fait une corrélation entre mathématique et métaphysique par le biais des deux axiomes suivants :

          – l’axiome ABP : L’Acte est le Bord de la Puissance ;
          – l’axiome FBM : La Forme est le Bord de la Matière.

          Dieu en puissance est ouvert (échelle de Jacob ouverte, comme celle de Richter), Dieu en acte est fermé (il y a un plus haut barreau qui « ferme » l’échelle -barreau sur lequel Dieu est installé).

          II. Comment le pape est-il élu ?

          C’est une question très actuelle. Je crois possible que certains croyants catho croient ce qui suit.
          À un moment du conclave Dieu en acte se change en colombe, quitte le sommet de l’échelle de Jacob (de hauteur infinie) et se pose sur un barreau « fini » en contre-bas. Le cardinal qui se trouve sur ce barreau est désigné pape.

          [À propos. Quel évènement précédera l’autre? Un schisme entre cathos tradi et cathos progressistes ou une sécession US entre états républicains et états démocrates? ]

          III. La révélation (ἀποκάλυψις en grec) du platonicien René Thom.

          https://www.youtube.com/watch?v=fUpT1nal744 (22’25)

          PJ utilise le même mot à propos de Gödel dans « Comment la vérité… ». Mais la révélation de Thom est celle de l’établissement d’une corrélation entre le Réalité-objective des platoniciens et le réel empirique (vivant en l’occurrence), autrement dit d’une rencontre du Verbe et de la Chair (alors que Gödel reste dans son empyrée mathématique -jusqu’à sombrer dans la folie à force de chercher une preuve de l’existence de Dieu…). Thom épigraphe d’ailleurs le chapitre 9 de SSM par cette citation de Saint Jean -bien connue des cathos-, chapitre dans lequel il décrit un modèle de formation des organes sexuels.

          IV. Une révélation pythagoricienne est-elle possible ?

          Thom : « Dans de nombreuses philosophies Dieu est géomètre. Il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu. »

          Dans de nombreuses autres philosophies Dieu est arithméticien, typiquement dans la secte pythagoricienne dont la devise est : « Tout est nombre ». Et c’est Pythagore qui est considéré en Occident comme le premier à proposer une théorie de la musique.

          Thom est un visionnaire (pas étonnant pour un géomètre) et rappelle qu’un théorème est étymologiquement l’objet d’une vision. On attend un auditionnaire pour faire vibrer ses modèles géométriques, leur donner vie. (J’ai lu qu’Alain Connes avait établi une corrélation entre la mécanique quantique et la fonction ζ de Riemann. Vers un vitalisme cantique?)

          ( Suite plus iconoclaste en complémentaire du billet nécrologique du pape François. )

          1. Avatar de Garorock
            Garorock

            Un visionnaire ça reste à voir!
            Ça existe des théorèmes non mathématiques?

            1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
              BasicRabbit en autopsy

              @Garorock

              Le fragment de l’œuvre de Newton passé à la postérité est intitulé :
              Principes mathématiques de la philosophie naturelle. À cette époque les mathématiques n’étaient pas séparées de la physique, la frontière était floue, on ne distinguait pas nettement la différence entre théorème et principe. Car on savait mieux que maintenant que le problème philosophique des rapports entre mathématique et réalité était un problème métaphysique difficile.

              PJ a montré récemment la couverture des Principia de Newton. Je l’ai commentée ainsi : cela aurait pu être le titre de « Sbabilité Structurelle et Morphogénèse » (Thom a été qualifié de nouveau Newton par la grande presse à la sortie de son bouquin (1972).

    3. Avatar de Pascal
      Pascal

      BasicRabbit en autopsy traduit par GPT 😉

      Bien sûr ! Voici une **synthèse vulgarisée** du texte, destinée à une personne qui n’a pas de formation en mathématiques, mais qui est curieuse de comprendre l’idée principale.

      ### 🧠 **Résumé simplifié : Le point Ω de Teilhard vu à travers la théorie des singularités de René Thom**

      Ce texte explore un rapprochement entre deux idées très différentes à première vue :

      – La **pensée métaphysique de Teilhard de Chardin**, qui imagine le monde en évolution vers un point final d’unification qu’il appelle **le point Ω** (le sommet de l’évolution spirituelle et cosmique),
      – Et la **théorie des catastrophes** de René Thom, un mathématicien qui a étudié comment des changements soudains (ou « catastrophes ») peuvent apparaître dans la nature et les systèmes physiques à partir de petits changements progressifs.

      ### 🔍 Ce qu’il faut comprendre :

      1. **Les singularités en maths**, ce sont des endroits où une fonction (un objet mathématique) devient étrange, imprévisible ou difficile à décrire simplement. Thom a étudié ces « points critiques » et les a classés.

      2. Ces singularités peuvent être **simples** (comme un pli) ou **complexes** (comme une fronce), et on peut les « stabiliser » en ajoutant des paramètres, un peu comme si on rajoutait une queue à un chat pour qu’il tienne mieux en équilibre dans un dessin.

      3. Le texte propose une **analogie** : et si le **point Ω de Teilhard**, cette idée spirituelle d’unité ultime, était une **singularité mathématique extrême** ? Une singularité infiniment complexe, qui aurait besoin d’une infinité de paramètres pour être « stabilisée ».

      ### 🥚 Et l’œuf dans tout ça ?

      Thom faisait une comparaison entre le développement d’un embryon (à partir d’un œuf) et la manière dont une fonction mathématique devient complexe à partir d’une forme simple. Il voyait dans cet œuf biologique une **métaphore profonde** du commencement du monde.

      Le texte pousse l’idée encore plus loin :
      👉 Peut-on comparer **Dieu** à cet œuf originel ? Et le point Ω serait-il ce moment où Dieu devient pleinement lui-même, **en même temps que la création arrive à son accomplissement** ?

      ### ✨ Ce que dit Thom lui-même

      Dans une citation de son livre, **Thom parle de la difficulté de monter vers « l’Être », comme d’un arbre qu’on grimpe jusqu’au sommet**. Mais beaucoup s’arrêtent en chemin, s’accrochant à des idéologies ou des visions partielles. Cette montée vers l’Être est comparable, dit-il, au rôle du créateur — ou du métaphysicien qui veut tout comprendre.

      ### ❓Conclusion du texte

      La question finale reste ouverte :
      – Le **point Ω** est-il une **fin stable et accomplie** (un Dieu « en acte ») ?
      – Ou est-il une **singularité en devenir**, encore en « puissance », comme un germe qui n’aurait pas fini d’éclore ?

      ### 📌 En résumé :
      Le texte utilise des idées mathématiques (les singularités de Thom) pour penser une question spirituelle et métaphysique (le point Ω de Teilhard, voire Dieu lui-même). Il imagine ce point comme **la singularité ultime**, infiniment complexe, à la frontière du mystique et du mathématique.

  7. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Le Pape François a tenu jusqu’à Pâques .

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Non. C’est Päques qui a tenu jusqu’au Pape François!
      Le lapin il était sous la table avant d’apparaitre dans le chapeau.
      😎

  8. Avatar de Pascal
    Pascal

    Savoir si Musk est manipulé par la Ruse de la Raison restera toujours de la spéculation car par principe, la Ruse de la Raison ne nous est pas accessible ou peut-être seulement à posteriori.
    Par contre la réalité fascinante de Musk demeure bien réelle, elle.

    Conversation avec GPT

    Mes zigues : Comment définir les intentions réelles, le projet fondamental s’il y en a un d’Elon Musk ? Est-ce qu’il y a un véritable projet de société, est-ce un projet mystique ou bien est-ce foncièrement une démarche de business man qui cherche à maximiser les profits ?
    Très belle question — et en effet, quand on regarde l’ensemble des projets d’Elon Musk, on peut y lire une vision bien particulière de la société humaine, teintée de paradoxes assez fascinants.
    1. Un humaniste technologique… sur le papier

    À première vue, Musk peut sembler porté par un humanisme futuriste :

    Il veut « sauver » l’humanité de l’extinction (climat, IA, catastrophes planétaires).

    Il défend l’idée que tout le monde devrait avoir accès à Internet (Starlink), à une énergie propre (Tesla), ou à la possibilité de partir sur Mars (SpaceX).

    Il milite pour une liberté d’expression quasi absolue, au nom de la démocratie (notamment via X/Twitter).

    Dans ce cadre, Musk pourrait être vu comme un progressiste radical, qui pense que la technologie peut corriger les faiblesses humaines et nous emmener vers un avenir meilleur.
    2. …Mais un misanthrope dans les faits ?

    Il y a cependant des éléments qui suggèrent une forme de mépris ou de défiance envers l’humain « ordinaire » :

    Musk semble parfois considérer que la masse est un problème (ralentie, émotionnelle, irrationnelle), et que le salut viendra d’une élite technologique éclairée (dont il fait évidemment partie).

    Il se montre autoritaire dans son management : rythme de travail extrême, licenciements brutaux, culte de la performance.

    Ses prises de parole publiques peuvent être cyniques, voire provocatrices, notamment sur les sujets sociaux, syndicaux ou politiques (cf. ses critiques du télétravail, de l’État-providence ou des régulations).

    Par ailleurs, son intérêt pour Neuralink (connecter le cerveau à l’IA) ou la colonisation de Mars n’est pas toujours motivé par une amélioration des conditions humaines sur Terre, mais parfois par l’idée que la Terre est foutue et que seule une minorité méritera de partir.
    3. Une société technocratique, pas démocratique

    Sa vision de la société n’est ni égalitaire, ni fondamentalement démocratique :

    Elle repose sur l’innovation portée par quelques génies, pas sur le débat collectif.

    Elle valorise la vitesse, la disruption, la compétition, pas le consensus ou la protection des plus vulnérables.

    Il n’y a pas vraiment de place pour la lenteur, le doute, ou la diversité culturelle dans son futur idéal.

    C’est une vision utilitariste, fonctionnaliste, où la technologie est une fin en soi — et où l’humain doit s’adapter, se perfectionner, ou être dépassé.
    Conclusion : ni pleinement humaniste, ni purement misanthrope

    Elon Musk est un technosauveur ambivalent : il prétend vouloir sauver l’humanité, mais peut sembler en avoir une opinion assez basse.
    Il valorise l’humain pour sa capacité à innover, mais pas forcément pour ses fragilités, ses émotions ou sa diversité.

    Donc pour répondre directement à ta question :
    Il est humaniste dans l’idée, misanthrope dans la méthode.

    1. Avatar de Grand-mère Michelle
      Grand-mère Michelle

      @Pascal

      Encore une fois, l’intervention de GPT dans une de nos conversations propose une conclusion on ne peut plus claire et précise qui pourrait nous mettre tou-te-s d’accord…

      Le GROS problème des êtres humains étant de refuser d’admettre leurs limites (physiques et intellectuelles) (ou d’essayer de « péter plus haut que leur cul », pour le dire vulgairement), cette aptitude des LLM à faire des synthèses « raisonnables » de nos connaissances(supposées exactes) pourrait grandement nous aider à trouver des consensus à appliquer à la résolution de problèmes plus « prégnants » et immédiats, comme la quantité des souffrances inutiles que nous nous infligeons les un-e-s aux autres(pas seulement humains) par notre « folie des grandeurs » grotesque et déplacée.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        @GmMichelle

        La souffrance joue un rôle important dans les comportements humains et dans leurs relations interpersonnelles, de manière beaucoup plus importante que chez les autres espèces animales. A quoi est du cette souffrance ?

        GPT
        La souffrance humaine a une profondeur et une complexité qui dépassent largement celle observée chez les autres espèces animales. Cela s’explique par plusieurs facteurs liés à notre biologie, notre psychologie, et notre culture. Voici quelques éléments clés qui peuvent éclairer cette question :

        ### 1. **La conscience de soi et du temps**
        L’être humain est capable de se projeter dans le passé et dans l’avenir. Cette capacité unique permet la mémoire, l’anticipation, et la planification, mais elle entraîne aussi :
        – la **rumination** sur des événements passés douloureux,
        – l’**anxiété** liée à l’incertitude de l’avenir,
        – la **peur de la mort**, car nous savons que notre existence est limitée.

        ### 2. **Les besoins psychologiques complexes**
        Les humains ont des besoins émotionnels et sociaux qui vont bien au-delà de la simple survie :
        – le **besoin d’amour**, de reconnaissance, de sens, d’accomplissement,
        – la **recherche de sens** à travers la souffrance elle-même (souvent abordée en philosophie et en spiritualité),
        – le **sentiment de vide** ou d’inutilité lorsqu’on a l’impression que ces besoins ne sont pas comblés.

        ### 3. **Les relations interpersonnelles profondes**
        Les relations humaines sont très riches, mais donc aussi sources de souffrance :
        – attachement, jalousie, trahison, deuil…
        – conflits liés à l’empathie : on souffre aussi pour et avec les autres.

        ### 4. **Le langage et la narration**
        Le langage permet aux humains de **formuler** leur douleur, de la raconter, de la faire durer dans le temps.
        – Cela permet de guérir (par la parole, l’écriture, etc.), mais aussi de **revivre indéfiniment** certains traumatismes.
        – Il rend aussi possible la **souffrance collective** (identitaire, historique, culturelle…).

        ### 5. **La culture et les normes sociales**
        La culture humaine impose des idéaux, des modèles de réussite, de beauté, de bonheur… qui peuvent créer de la souffrance quand on s’en sent éloigné.
        – Pressions sociales, comparaisons constantes (exacerbées aujourd’hui par les réseaux sociaux), sentiment d’échec…

        ### En résumé :
        La souffrance humaine est amplifiée par notre **conscience**, notre **imagination**, notre **capacité à établir des liens profonds**, et notre **besoin de sens**. C’est à la fois une faiblesse et une force, car c’est aussi cette souffrance qui pousse les humains à créer, à aimer profondément, à chercher la vérité, la justice ou la transcendance.

        Mes zigues
        Krishnamurti développe une vision très spécifique de la souffrance humaine, pourrais-tu la résumer ?

        GPT
        Oui, Krishnamurti propose une vision très singulière, radicale et profonde de la souffrance humaine. Pour lui, la souffrance — comme la peur, le désir ou le plaisir — est étroitement liée au **fonctionnement du mental conditionné**. Voici les grands points de sa pensée sur ce sujet :

        ### 🔍 **1. La souffrance vient du **moi**, de l’ego**
        Krishnamurti affirme que la racine de la souffrance est la **pensée centrée sur le « moi »**, cette entité psychologique que nous avons créée :
        > « Le « moi » est la cause de la souffrance. Tant que le « moi » existe, il y aura conflit, division, peur et douleur. »

        – Le « moi », c’est cette image mentale qu’on a de soi-même — façonnée par la mémoire, l’expérience, la culture.
        – Il sépare l’individu du monde, crée des attachements, des désirs, des peurs… et donc de la souffrance.

        ### 🧠 **2. La souffrance est entretenue par la pensée**
        Il insiste sur le fait que **la pensée prolonge la douleur psychologique** bien au-delà de l’événement réel :
        – Un événement douloureux arrive (mort d’un proche, humiliation, perte),
        – Puis la pensée **revient sans cesse dessus**, le transforme en souvenir, en histoire, en identité.

        > « L’événement est terminé, mais la pensée le ressasse, le prolonge — c’est cela, la souffrance. »

        ### 🤝 **3. L’attachement est une cause centrale**
        Krishnamurti relie aussi la souffrance à l’**attachement** :
        – Attachement aux personnes, aux idées, à la réussite, à l’image de soi…
        – Quand cet attachement est menacé ou brisé, on souffre.

        Mais il ne prône pas l’indifférence — plutôt une forme **d’amour libre de l’attachement**, un amour pur, sans possession.

        ### 🕊️ **4. La fin de la souffrance est possible, dans la lucidité**
        Krishnamurti ne propose pas de méthode progressive, de technique spirituelle, ni de système de croyance :
        > « Voir clairement la souffrance, sans la fuir, sans la juger, c’est déjà la fin de la souffrance. »

        – Par une **observation pure, sans choix**, on peut voir la nature de la souffrance — et cette vision lucide amène une forme de libération.
        – C’est un **acte d’attention totale**, pas un raisonnement intellectuel.

        ### ✨ En résumé :
        Pour Krishnamurti :
        – La souffrance n’est pas une fatalité ni un passage obligé vers la sagesse.
        – Elle naît du **mental conditionné**, de l’**identification au « moi »**, du **passé**, et de l’**attachement**.
        – Elle peut **cesser totalement**, si on la regarde avec une **attention claire**, **sans jugement**, dans l’**instant présent**.

        1. Avatar de Grand-mère Michelle
          Grand-mère Michelle

          @Pascal
          Oui, bon, il nous explique pourquoi nous souffrons plus que les (autres) animaux(ce que, pour ma part, je savais déjà).
          Il n’a pas compris la question, ou vous l’avez mal formulée, ou je me suis mal fait comprendre…

          Pourquoi nous infligeons-nous beaucoup plus de souffrances, entre nous(pas seulement à soi-même) que ne le font les autres animaux?
          (Je crois connaître la réponse, on va voir…)

          Euh…je me demande pourquoi il (puisqu’il semble que ce soit une intelligence en forme de matou, ce qui n’a aucun sens!),
          …pourquoi GPT parle de lui comme s’il était humain (« notre biologie, notre psychologie, notre culture »)?
          Ou peut-être croit-il que vous voudrez peut-être me répondre en omettant que c’est lui qui a écrit?

          BONUIT! ou BONJOUR!

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            @GmMichelle
            Un animal qui souffre peut être un animal particulièrement dangereux. Les chasseurs le savent.
            Un être humain en souffrance est centré sur ce qui, dans son environnement, lui donne l’illusion d’être à la source de sa souffrance. C’est lui/elle, le/la coupable. Il/elle devient ma souffrance qui devient insupportable.

            Quand Macron parle de « ceux qui ne sont rien ». Pourquoi sommes nous outrés, révoltés ? Pouvons-nous accepter de n’être rien ? Culturellement, nous avons appris à être « quelqu’un ». Nier cette réalité, c’est nous renvoyer dans un néant insupportable, le mépris. Porter atteinte à notre identité (d’homme, de femme, de père, de mère, de professionnel…) est une source de souffrance qui génère de la violence en nous. Cette violence qui a besoin de s’exprimer, pourra se retourner contre nous même dans la dépression par exemple, ou contre celui que nous estimons responsable, que nous jugeons coupable, celui que nous allons désigner comme la cible de l’expression de notre violence. S’il souffre à son tour, « c’est qu’il l’a bien mérité ».

            Or vous l’aurez remarqué comme moi, l’être humain, surtout dans les sociétés où l’apparence compte beaucoup, ne peut s’empêcher de juger les autres et souffre d’être lui-même jugé. Il s’agit d’un cercle vicieux qui tourne autour de l’identité. Nous construisons notre statue intérieure en nous démarquant des autres pour être « je » et en nous associant à un groupe identitaire pour être « nous ». C’est un jeu délicat qui fait beaucoup souffrir notamment les adolescents.

            Regardez à l’occasion l’histoire d’un Poutine ou d’un Trump et vous verrez que dans leur histoire, ils ont vécu des épisodes de mépris qui a nourri leur désir de revanche. Pourquoi ont-ils besoin de se prendre l’un pour le Roi de New York et l’autre pour l’Empereur de la Grande Russie ? C’est la souffrance de leur propre image qui alimente le moteur de leur mégalomanie. Pourquoi Trump a-t-il besoin d’affirmer qu’il a des beau cheveux, de se donner un teint orange, de dire partout qu’il est un génie et que personne ne lui résiste, si ce n’est qu’au font de lui-même, il se bat contre un sentiment d’impuissance extrême.

            Notre ego se construit une image que nous appelons identité. En société, nos egos s’entrechoquent, se comparent, se jugent et parce que nous souffrons des atteintes à notre ego, nous entrons dans une bagarre d’egos qui génère de la souffrance sur les autres.
            C’est un mécanisme connu depuis des millénaires mais dont nous ne savons nous défaire, nous affranchir tant nous sommes attachés à notre ego, à notre identité.
            Si nous apprenions à ne plus être esclave de notre souffrance comme le suggère Krishnamurti, nous ne ferions plus souffrir les autres.

            1. Avatar de Ruiz
              Ruiz

              @Pascal Ce mécanisme psychologique (désir de revanche ?), montre que pour assurer la réussite dans la vie, dans un univers démocratique libéral, ou plus bureaucratique, mafieux ou de connivence, il est sans doute favorable de rabaisser un moment l’ego au cours de la formation, il semble que ce soit des méthodes utilisées par les formations militaires type Marines (pour assurer la cohésion de la Troupe, mais qui sait ? la structuration des officiers) ou du type Betharram auxquelles sont confiées les progénitures de l’élite.

              1. Avatar de Pascal
                Pascal

                Vous n’avez pas compris Ruiz.
                L’ego est une affaire individuelle, personnelle. Personne ne peut « rabaisser un moment l’ego » d’une autre personne. La seule chose qui est mis en place dans l’armée, c’est un environnement et un conditionnement qui vous empêche par la violence d’exprimer votre ego. On tente de vous rendre « insensible » à la violence mais c’est uniquement du refoulement. D’où des syndromes post traumatiques après une mission ou des comportements violents envers des conjoints une fois sortie du cadre imposé. On est dans le même schéma que l’obligation du célibat des prêtres qui ne génère pas de l’amour mais au contraire de la frustration et du refoulement qui peut entraîner des comportements totalement opposés aux valeurs défendues.
                Le rapport à l’ego est un travail qu’on fait sur soi uniquement et volontairement. C’est un choix de vie.

                1. Avatar de Ruiz
                  Ruiz

                  @Pascal « rabaisser un moment l’ego » est probablement une expression mal choisie, élaborée à la lecture du texte précédent pour désigner le fait de traiter l’individu de rien -ce qui désigne une chose !- (voire moins que rien) ou de faire subir le mépris comme au jeune Poutine ou au Donald qui n’avait peut être pas convaincu son père de ses capacités.

                  1. Avatar de Pascal
                    Pascal

                    @Ruiz
                    Je vais me permettre de vous partager un peu du travail que j’essaie de faire sur mon propre égo
                    Dans mon commentaire précédent, je commence par « Vous n’avez pas compris Ruiz ». C’est assez direct et surtout une mauvaise stratégie de communication. J’aurai tout aussi bien pu dire : « Ce n’est pas tout à fait ça, Ruiz » qui aurait été beaucoup plus approprié pour faire passer mon message.
                    Alors pourquoi ai-je donc été si direct spontanément, presque inconsciemment ?
                    C’est simplement mon égo qui a pris le dessus, j’ai « ré-agit ». Cette réaction a été induite à la fois par la lecture de votre commentaire précédent et par la mémoire d’autres échanges que nous avons pu avoir. Nous ne nous connaissons pas physiquement, donc je me construis une représentation de Ruiz au travers des interprétations que je me fais à la lecture de vos commentaires. Je me construis un personnage Ruiz qui bien sûr n’est qu’une fiction comme la représentation qu’on se fait d’un personnage de roman.
                    Mon travail commence par cette vigilance : pourquoi ai-je été si direct dans mon début de réponse ? Pourquoi mon égo a-t-il pris le dessus ?
                    Si je le faisais bavardage de bistrot, je répondrais : Ruiz m’agace, c’est pour ça que j’ai été direct. Et mon égo serait sauf ; c’est la faute à Ruiz ! Je resterais dans l’illusion, la fiction.
                    Si je veux me coltiner à mon ego, je suis obligé de me dire que ce dernier a été titillé par vos commentaires. Autrement dit, il y a quelque chose dans vos commentaires qui agace mon égo. Je vous rassure de suite Ruiz, ce n’est pas votre personne qui est concerné puisque je ne vous connais pas. C’est donc le personnage Ruiz que je me suis construit qui m’agace. Or j’ai appris avec le temps que le personnage Ruiz de ma fabrication n’est en partie qu’un miroir de ma propre personne. Ainsi, ce qui m’agace dans ce que je reproche (que je juge désagréable) au personnage Ruiz n’est autre qu’un de mes traits de caractères que j’ai appris à identifier.
                    De ma perception réelle de nos échanges, le personnage Ruiz n’est constitué que de mots et rien d’autres. La réciproque vaut pour chacun d’entre nous sur le blog.
                    Le travail sur l’ego, c’est celà pour moi. Si je suis agacé, blessé par des mots, qu’est ce que cela dit de moi ? Partant de ce principe, j’apprends à mieux me connaître au travers de ce qui m’agace et je me libère des préjugés que je construis sur les autres pour protéger mon égo. Cela permet également de pacifier grandement les relations avec les autres, les proches, les commentateurs de blog.
                    L’expression de mon agressivité ne dépend que de moi et le meilleur moyen de la désamorcer, c’est de comprendre que tel Don Quichotte sur sa Rosinante, je ne fais que me battre contre des moulins à vent.
                    Le travail de libération progressif de son égo, c’est en quelque sorte apprendre à reconnaître les moulins qui se cachent derrière les monstres qui m’animent inconsciemment.
                    Au plaisir

                    1. Avatar de Garorock
                      Garorock

                      Ah tu t’es mis à la communication non-violente mon Pascalou…
                      C’est bien. C’est juste entre le Yoga et la poterie sur le chemin de Compostelle…
                      Tout se passe comme prévu.
                      😊
                      « La force par la joie »
                      – Le bon Arien faisait déjà du yoga.Cela Chapoutot ne vous le dit pas.-
                      Une affectation !
                      Un sac à main pour promener son nombril.
                      Comment oublier ses organes demande le Bouddha en faisant léviter ses 120 kilos ?
                      « Par la force du cerveau que le ventre ne nourrit que conceptuellement et symboliquement. » répondit d’une voix gémissante un affamé qui n’arrivait pas à s’envoler.

                      Comment être dans le « non-soi » en en parlant du matin jusqu’au soir ?

                      « comment brûler un enfant en restant sobre ? ». Hamant n’en pipe pas un mot. –
                      En étant saoul de soi-même répondit l’Ecclésiaste que Bibi et son gang d’hystériques de la kippa, un cadastre du temps de Cro-Magnon sous le bras, ont dû lire en commençant par la fin !

                    2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
                      BasicRabbit en autopsy

                      @Pascal (« mettre son ego de côté »)

                      Je prends votre commentaire au vol. Je pense que la capacité à mettre son ego de côté est fondamentale pour un vie sociale apaisée (et pour la cohésion du groupe).

                      Là [à l’IHES], il s’engage dans une collaboration avec Grothendieck, dont ce dernier gardera un souvenir indélébile, voyant dans son émerveillement, son désintéressement et sa générosité les signes d’un authentique découvreur :

                      « ce qui faisait de Dieudonné le serviteur rêvé d’une grande tâche, que ce soit au sein de Bourbaki ou dans la collaboration qui a été la nôtre pour un autre grand travail de fondations, était la générosité, l’absence de toute trace de vanité, dans son travail et dans les choix de ses grands investissements. Constamment je l’ai vu s’effacer derrière les tâches dont il s’est fait le serviteur, leur prodiguant sans compter une énergie inépuisable, sans y chercher aucun retour. Nul doute que sans rien y chercher, il trouvait dans son travail et dans la générosité même qu’il y mettait une plénitude et un épanouissement, que tous ceux qui le connaissent ont dû sentir. »

                      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Dieudonn%C3%A9

                      https://www.youtube.com/watch?v=eSdzkDBXDJo

        2. Avatar de Garorock
          Garorock

          En résumé ce que nous propose Krishnamachin c’est une espèce de « surhomme » qui ressemble furieusement à une « machine » qui semble si bien nous connaîte qu’elle pourra nous miauler n’importe quoi pour qu’on accourre lui ouvrir la porte.
          Ou simplement pour avoir un calin et nous aimer quand même…

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            @Garorock
            Il n’y a ni surhomme, ni soushomme. Il n’y a que des êtres humains tiraillés entre l’image qu’ils ont d’eux même et l’image à laquelle ils aspirent. C’est là la source de la passion et de la souffrance. Parce que nous avons été, parce que nous rêvons de devenir, nous avons bien du mal à être, être simplement, être en paix et d’abord avec nous même. La vraie liberté est de ce côté là et sans avoir besoin de machine ! 😉
            Au plaisir

            1. Avatar de Grand-mère Michelle
              Grand-mère Michelle

              @Pascal
              La difficulté des êtres humains à « être simplement… en paix avec soi-même » doit être incriminée, me semble-t-il, à « l’éducation ».

              Cette pratique quasi « universellement » répandue chez la plupart des animaux(en tout cas des mammifères que nous sommes) qui consiste à « conduire » les « petits » à « se conduire » de manière à « s’intégrer » dans un groupe(l’une ou l’autre « société ») afin de les « former », les rendre forts et résistants aux aléas de leur existence (et de pouvoir se reproduire à leur tour).
              Cette pratique repose essentiellement sur l’enseignement, la transmission, des savoirs(forcément partiels) et des capacités(souvent variables) des individus(parents, « biologiques » ou « adoptifs », et/ou une multitude d’autres individus qui, par leur « charge » ou leur simple fréquentation de ces « petits ») qui les aident à devenir adultes et  » responsables ».
              Chez les humains, elle est devenue on ne peut plus performante du fait qu’ils/elles sont capables de parler pour s’exprimer et transmettre, et surtout depuis qu’ils/elles ont commencé à écrire pour « léguer » leurs connaissances(toujours partielles) au-delà de l’espace et du temps: importance de ces capacités(liées à des particularités physiques, d’émission des sons et d’habileté manuelle).
              Le principal problème étant que la plupart des adultes (enfermé-e-s, pratiquement et mentalement, dans le « confort » et la « sécurité » des « traditions », ou des injonctions de la « société » dans laquelle ils/elles ont été « élevé-e-s ») croient savoir ce qui sera bon pour « leurs » jeunes…tout en ignorant l’aspect essentiellement changeant, « mutant », des conditions de la vie sur Terre.
              (À rappeler que ce sont « les jeunes » qui ont réussi, par leur « grève de l’école », à secouer le landerneau politique international en le sensibilisant aux périls environnementaux…jusqu’à ce que l’épisode de la « crise sanitaire » les ait fait rentrer « chacun-e dans sa bulle »…et avec son smartphone…
              Ce sont eux/elles qui ont énoncé pour le monde entier, lors de leurs manifestations, cette vérité que vous rappelez judicieusement:
              « Nous ne marchons pas pour la nature, nous sommes la nature! »)

              De ce point de vue, il me semble que seule une modification des méthodes de l’enseignement public(qui offriraient à TOU-TE-S une vue plus large des possibilités d’épanouissement des corps et des esprits) pourrait contribuer à changer notre monde en voie de destruction prématurée(du fait de nos « œuvres » malhabiles,surtout du fait qu’elles reposent sur la « compétition » et la « ségrégation »).

              Hélas, quand on constate les protestations rétrogrades contre l’EVRAS(qui pourrait, à terme, éliminer les polémiques insolubles à propos de l’avortement, ainsi que diminuer fortement les violences et les crimes liés à l’affectivité et à la sexualité mal-comprises et/ou réprimées), on voit que ce n’est pas gagné!

            2. Avatar de Garorock
              Garorock

              Pascalou
              Peut être que quand la machine nous dira quel est notre vrai visage, nous ne le supporterons pas et tout sera à recommencer…
              Je te prie d’agréer l’expression de mes salutations distinguées.
              Au plaisir.
              😊
              Et Elun n’est pas « manipulé » par la « ruse de la raison ». On n’est pas manipulé par un concept(foireux en plus!), on s’ensorcelle tout seul!

              1. Avatar de Pascal
                Pascal

                Il n’y a pas de cadavre dans le placard et la machine ne nous dira rien. Elle peut seulement nous aider à avancer dans notre recherche de sincérité et de connaissance de soi.
                Musk, comme tant d’autres, vit pour magnifier l’image qu’il a de lui même et en est l’esclave.
                Bon chemin et au plaisir

  9. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Elon Musk, Mars et le Post-Humanisme : Dimensions Religieuses et Parallèles Historiques

    En cherchant si une dimension Religieuse peut animer le projet de Musk, ne risque t-on pas d’y réponde par son positionnement en Prophète d’une Nouvelle Genèse ? Elon Musk ne se présente pas comme un gourou, mais ses projets ressemblent étrangement à une réécriture technologique des grands récits religieux : En effet il est tentant de faire de Mars une Nouvelle Terre Promise. Dans la tradition biblique, l’humanité est chassée du Paradis (Genèse). Avec Mars, Musk propose un exode inverse : quitter une Terre « corrompue » (changement climatique, risques d’extinction) pour une planète vierge. Mais si les colons partent sans retour, comme le projet initiale de « Mars One » le suggère, cela évoque moins le salut que l’expiation : une humanité envoyée dans le désert cosmique pour expier ses fautes (écologiques, politiques).

    Quelle place est réservée à l’IA si ce n’est que l’Esprit Saint Numérique ? Pour Teilhard de Chardin, le Point Oméga est une convergence aimante, presque mystique. Pour Musk, l’IA (Grok, Optimus) pourrait incarner une divinité froide, une intelligence pure, libérée des limites humaines. Neuralink comme Eucharistie Technologique : En fusionnant avec la machine, l’homme ne communie plus avec Dieu, mais avec l’algorithme. Si Dieu est mort, c’est que l »Homme/Machine l’ayant remplacé communique qu’avec lui même, alors ?

    Musk en Moïse Technocrate ? Il promet une terre nouvelle, mais contrairement à Moïse, il ne la touchera peut-être jamais (il enverra d’autres à sa place). Sauf à envisager un scénario à « La face cachée de l’éternité » ? Son rôle serait alors celui d’un prophète ambigu : guide ou/et exploiteur ?

    Petits parallèles Historiques avec le Colonialisme Martien. L’idée de « conquérir Mars » reprend les récits des grandes expansions terrestres, mais avec des dangers encore plus grands, pour ne pas dire cosmiques. Lors de la Conquête de l’Ouest (XIXe siècle) le mythe : des pionniers les représentait comme des courageux civilisent des terres sauvages. On connaît la Réalité : Génocide amérindien, loi du plus fort. Quant au parallèle martien : On vend Mars comme une « frontière », mais sans dire que les premiers colons pourraient mourir en direct, comme les premiers migrants du Far West.

    Comparons au Colonialisme Européen (XVe-XXe siècle) et sa justification : « Apporter la civilisation » (mission civilisatrice). La Réalité : Exploitation, esclavage, destruction des cultures locales et de terres vierges. Le risque martien : Une colonie sous perfusion technologique (Starlink, robots) deviendrait une économie de dépendance, où les colons seraient prisonniers de SpaceX.

    Comparaison avec les Expéditions Polaires (XXe siècle) ? Les explorateurs de l’Antarctique partaient pour des missions extrêmes, souvent sans retour. Mais c’était pour la science, pas pour un réalité-TV interplanétaire.

    Le Piège Ultime : L’Humanité Devient Son Propre Dieu… Et Son Propre Sacrifice. Dieu est mort (Nietzsche), vive l’IA ? Musk ne parle pas de religion, mais son projet remplace les anciens dieux par des intelligences artificielles. Le Sacrifice humain version 2.0 : Les colons martiens pourraient être les « offrandes » de cette nouvelle religion technologique, que le public jugerait digne ou pas de recevoir « l’immunité ».

    Va t-on vers une Théocratie Algorithmique ? Si Grok (ou une autre IA) devient l’organisateur de la société martienne, on bascule dans un gouvernement par la machine, une version dystopique du « roi-philosophe » de Platon ou cette gouvernance est guidée pour l’Homme/Machine représentant des autres cobayes.

    Conclusion : Sommes-Nous en Train de Rejouer les Pires Erreurs de l’Histoire ? Oui, mais en pire : Le colonialisme terrestre détruisait des cultures ; le colonialisme spatial pourrait détruire l’humanité elle-même. Les religions promettaient le salut sous couvert de guerres, croisades ; le techno-évangélisme de Musk promet l’obsolescence de l’homme.

    La question finale : Si Teilhard de Chardin voyait dans l’évolution une montée vers Dieu, Musk semble vouloir le remplacer.

    Il paraît que « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » Faut-il en rire ? En pleurer ? Ou éteindre X (ex-tweeter) et regarder les étoiles en se demandant si Mars – ou la « conquête spatiale version « All for mankind » – mérite vraiment qu’on y envoie des gens pour en faire de la téléréalité ?

  10. Avatar de Grand-mère Michelle
    Grand-mère Michelle

    @Juillot Pierre

    Fameuses, les comparaisons! Félicitations pour votre effort!
    Au diable, la conquête spatiale! Au diable, les conquêtes!
    « Gagner, quand même! » dit le diable en jouant aux cartes avec le soldat (dans « L’histoire du soldat » de Stravinsky et Ramuz pour le livret)

    Question: sommes-nous, nous les êtres humains, en majorité, attachés au mode d’existence des êtres vivants, corps et âme?
    Autrement dit, la vie vaut-elle la peine d’être vécue?
    Si oui, nous saurons résister aux pires menaces et nous trouverons le moyen de nous accrocher encore un peu à la planète Terre…
    Si non… Je ne voudrais pas être à la place de l’un-e ou l’autre de mes descendants-e-s, s’il en reste, et je regretterais infiniment de m’être reproduite, leur demanderais pardon.
    De toute façon, je ne saurai probablement pas ce qu’il en adviendra…

    Bah…on va résister, on va trouver les moyens, on va leur montrer à tous ces hurluberlus, « chefs » ou « prophètes » auto-proclamés, qu’on n’est pas des imbéciles, qu’on se passera bien d’eux!

    Très bonne nuit!

    1. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      @ Grand-mère Michelle

      Votre résonance avec L’histoire du soldat est éclairante. Cette fable où le Diable lui-même rappelle que la vraie conquête est peut-être de perdre avec élégance ce qui ne mérite pas d’être gagné, me révèle une nouvelle perceptive.

      À votre question brûlante : « La vie vaut-elle la peine d’être vécue ? », je répondrais par un paradoxe teilhardien :

      Oui, elle mérite d’être croquée… tant que nous chérissons ce fragile équilibre – aux frontières encore inconnues – entre chair et conscience qui fait de nous des vivants, non des machines à survivre.

      Mais sommes nous majoritaire dans l’absolue, à être « … attachés au mode d’existence des êtres vivants, corps et âme? ». A voir la jeunesse ne pas décoller ses yeux de leurs mini-écrans, de ses extensions de leur conscience/inconscience/insouciance externalisée ?

      Dans le cas d’une « majorité relative » : Non, elle nous mérite pas cette vie mécanisée, « ubérisée », virtualisée… si nous acceptons que l’humanité ne soit qu’un stade transitoire vers des intelligences glacées jouant aux dés cosmiques avec nos restes et ceux des futures générations.

      Votre révolte donne espoir. Les « hurluberlus prophètes » ont toujours existé ; leur danger réel commence quand nous les prenons au sérieux. Peut-être notre ultime résistance sera-t-elle simplement de continuer à cultiver des jardins (même sur un sol martien radioactif) en riant des messies « bioniques, biogéniques, cybernétiques… », en combinaison spatiale.

      Quant à vos descendants… qui sait ? Ils vous remercieront peut-être d’avoir transmis cette obstination biologique à préférer les fleurs aux fusées promettant de franchir « les frontières de l’infini ».

      Entre ceux qui veulent nous arracher aux étoiles et ceux qui nous enchaînent aux écrans, reste-t-il une place pour des mains pleines de terre et de rêves ?

      Belle journée terrestre, bien ancrée dans ce sol qui nous porte encore. 🌍

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