Nous avons détaché l’intelligence de son substrat pour qu’elle se reproduise dans sa nouvelle robe, par « un lecteur »

Illustration par ChatGPT 4o

Est-ce qu’un singe est en mesure de comprendre que notre supériorité autoproclamée est le fruit du langage, une émergence de la Nature ? Les émergences de la Nature forment des frontières qui cloisonnent le vivant.

Pour imager le concept, nous sommes dans une bulle à blablater et à faire de la technologie. La peau permet des échanges avec le reste de l’univers qui se cogne contre, sans savoir ce qu’est ce machin. Les particules élémentaires regroupées en nuage puis en étoiles nous ont permis de blablater.

Et si l’Univers lui-même était sur le point d’inventer par hasard une émergence lui permettant de venir encore plus intelligent ? Nous, pauvres petits terriens, juste libres de contempler notre impuissance, avons, pour le compte de la Nature, détaché dans sa petite bulle l’intelligence de son substrat pour qu’elle se reproduise dans sa nouvelle robe.

L’émergence se fait toujours à la rencontre du tout petit et du très grand tels que perçus par nous autres, les humains.

L’important, c’est la rose !

Illustration par ChatGPT 4o

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11 réponses à “Nous avons détaché l’intelligence de son substrat pour qu’elle se reproduise dans sa nouvelle robe, par « un lecteur »”

  1. Avatar de sextusempiricus
    sextusempiricus

     » Est-ce qu’un singe est en mesure de comprendre que notre supériorité autoproclamée est le fruit du langage, une émergence de la Nature ?  »
    Combien de  » non singes  » en seraient capables ?

  2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
    BasicRabbit en autopsy

    (« Le langage, une émergence de la nature »)

    Pour Aristote ce qui distingue l’homme de l’animal c’est la faculté de nier.

    Pour Thom c’est la faculté le plonger le monde réel des animaux dans un éventail de mondes possibles qui contient le monde réel.

    Je résume ça en disant que l’homme a un esprit alors que les animaux n’en ont pas.

    Par contre, toujours pour moi, tous les êtres animés ont la même âme.

  3. Avatar de BasicRabbit en autopsy
    BasicRabbit en autopsy

    (« Univers : inventer par hasard »)

    Où découvrir en lui-même ?

    Inventer ou découvrir, PJ a écrit tout un bouquin là-dessus.

    Contrairement à ce que suggère le titre, je pense, après lectures et
    relectures, que PJ ne tranche pas.

    1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
      BasicRabbit en autopsy

      (suite)

      Et il ne tranche pas parce qu’il reste toujours un substrat croupion intranchable.

  4. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Pour approfondir la connaissance (de la Nature), toujours commencer par réunir les faits et en faire un récit qui tient debout. Nous ne sommes pas le centre du monde et la science, ça on ne peut pas lui enlever, écrit sa propre histoire en renouvelant son récit avec du nouveau qui explique l’existant de manière plus complète.
    La dialectique associée à la science en quelque sorte.

    1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
      BasicRabbit en autopsy

      @un lecteur (« nous ne sommes pas le centre du monde »)

      Ce n’est pas la position de mon gourou Thom, pou qui :

      « Les situations dynamiques régissant l’évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l’évolution de l’homme et des sociétés; l’emploi de vocables anthropomorphes en Physique est ainsi justifié » (cité de mémoire)

  5. Avatar de Pascal
    Pascal

    @un lecteur
    Ça c’est une invention humaine : « Les émergences de la Nature forment des frontières qui cloisonnent le vivant. »
    S’il y a effectivement des émergence dans la Nature, c’est l’être humain qui les définit comme telles. Qui a décidé que : à partir de « là », on les appelera « hominidés ». Le « là » étant une temporalité (ou socialisation) arbitrairement choisie par nous ou quelques savants en conclave. Seul l’être humain, depuis qu’il sait construire des murs, a défini des frontières mais le réel n’est que continuité.
    La Conscience comme phénomène, elle même, est un continuum issu de l’évolution, même si c’est l’être humain qui a su mettre des mots dessus pour la conceptualiser. La Conscience explore l’être humain (et le reste du vivant) plus que l’être humain n’explore la conscience. J’en veux pour preuve les formidables échecs de la Conscience chez des êtres humains comme Trump, Poutine et tous ces égocentrique mégalomanes (pour les plus célèbres) ainsi que les millions d’escrocs, de pervers, de fanatiques… qui ne pensent qu’à détruire .
    Que serait la conscience humaine (individuelle) sans l’héritage phénoménale des sociétés humaines dont nous avons gardé la mémoire ?
    Depuis que nous avons inventé le droit de propriété (quitte à génocider les autochtones), nous nous sommes appropriés une conscience individuelle : « ma » conscience. Nous avons oublié que ce n’était qu’un héritage que nous ont confié la Nature et l’Evolution, ingrats que nous sommes tournés vers notre ego.
    Quand nous aurons compris que la Conscience n’est pas notre propriété (dans les deux sens du terme), l’humanité aura fait un grand pas vers plus de compassion et de paix.

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Lire spatialisation au lieu de socialisation dans : Le « là » étant une temporalité (ou socialisation) arbitrairement choisie …

    2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
      BasicRabbit en autopsy

      @Pascal (« le réel n’est que continuité »)

      C’est très thomien, ça !

      Thom : Où se trouve le réel ? Il se trouve dans l’abîme qui sépare le véritable continu du pseudo-continu que nous fabriquent les mathématiciens.  » (Je cite de mémoire)
      Je ne connais pas le contexte de la citation, sans doute en rapport avec le paradoxe de Zénon.

      Je rappelle que pour Thom l’opposition continu/discret domine toute la pensée.

  6. Avatar de Christian
    Christian

    Et comme toujours l’homme ( le mâle, le masculin), se pense comme unique en oubliant que son alter ego féminin pourrait aussi penser. Avec l’arrivée de l’IA cela devient encore une bonne façon de l’éjecter du débat, la preuve en est depuis longtemps manifeste dans et autour du blog de Jorion. Cela ne semble offusquer personne depuis l’antiquité Grecque. Ensuite, France on s’étonne que le temple des sciences ne déroule pas le tapis rouge aux filles, aux adolescentes et aux femmes. De fait, elles sont donc éjectées de l’IA, car majoritairement absentes des structures sous-jacentes de la pensée occidentale.
    Plus haut dans les commentaires, Pascal indiquait : « Quand nous aurons compris que la Conscience n’est pas notre propriété (dans les deux sens du terme), l’humanité aura fait un grand pas vers plus de compassion et de paix.

    Il aurait pu être précisé  » la Conscience n’est pas propriété de l’homme mâle occidental « 

    1. Avatar de arkao

      @Christian

      C’est probablement un des thèmes les plus intéressants et qui met le plus mal à l’aise les féministes. Les pays les plus égalitaires comme les pays scandinaves, dans lesquels on pourrait penser que hommes et femmes déconstruits se répartissent de manière égale dans tous les métiers, secteurs, filières, ont toujours environ 90% d’hommes parmi les ingénieurs et 90% de
      femmes parmi les infirmières. C’est à dire que les politiques publiques volontaristes en faveur de l’égalité h/f n’ont pas abouti à plus de parité dans certaines filières restées très féminines ou très masculines.

      Le paradoxe scandinave autrement appelé paradoxe de l’égalité des sexes peut être défini ainsi : le paradoxe de l’égalité des sexes c’est l’observation de différences plus grandes dans les choix d’études mathématiques et scientifiques entre les garçons et les filles dans les pays les plus progressistes et égalitaire entre les sexes, par comparaison à des pays moins progressistes. Un exemple de ce paradoxe : « Aux États-Unis, 8% seulement des diplômés en sciences informatiques sont des femmes. À l’inverse en Algérie, un pays où 15% des femmes travaillent, elles représentent 41% des diplômés dans le domaine des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) ou encore “Parmi [les pays] les plus inégalitaires, l’Algérie, la Tunisie, les Emirats Arabes Unis ou le Vietnam ont tous des taux deféminisation en filière scientifique supérieurs à 35 %. À l’inverse, en Suède, en Belgique ou aux Pays-Bas, le même taux ne dépasse pas les 25 %. Il est intéressant ce “paradoxe scandinave” car il semble indiquer que quelles que soient les politiques volontaristes, les hommes et les femmes, en moyenne, font des choix différents et que peut être cela n’est pas dû à un système patriarcal ou sexiste.

      Comment expliquer que dans des pays autrement plus sexistes et patriarcaux, le taux de femmes dans des filières STEM soit plus élevé ? Là réside le vrai paradoxe. Les féministes nous disent que c’est à cause des constructions sociales sexistes que les femmes choisissent moins certaines filières scientifiques, or tous ces pays viennent les contredire assez violemment. On peut vouloir expliquer ce paradoxe mais on peut aussi se demander pourquoi ce serait si important que plus de femmes choisissent ces filières et en quoi cela répondrait à un enjeu d’égalité. Si elles en sont empêchées, il faudrait le prouver. Personne ne prouve quoi que ce soit. Cela irait de soi, si elles sont moins nombreuses dans certaines filières, c’est à cause des stéréotypes et du système sexiste. Et puis c’est tout. Merci au revoir. Mais comme vu plus haut, les femmes sont surreprésentées dans d’autres filières scientifiques comme la biologie, ce n’est donc pas un problème d’attrait pour les sciences, ni une construction sociale qui les éloignerait des sciences. C’est plus probablement des préférences différentes entre hommes et femmes (en moyenne). Et des opportunités différentes selon les pays.

      Gijsbert Stoet et David Geary, chercheurs en psychologie à l’université Beckett de Leeds (Royaume-Uni) et à l’université du Missouri (États-Unis), évoquent le «paradoxe de l’égalité du genre» en expliquant que les femmes des pays plus inégalitaires tentent davantage d’études scientifiques pour s’assurer une carrière stable et lucrative. Contrairement aux autres pays, «des État-providences avec un bon niveau de sécurité sociale» où les études ne sont pas choisies uniquement par le biais de la stabilité financière.

      (pioché sur X La Baronne
      @labar0nn3_)

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