Palestine – Nous nous sommes laissés piéger

En 2018, la Loi sur l’État-nation du peuple juif a affirmé que : « Le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif. »

Nous nous sommes laissés piéger par la pensée – a priori raisonnable – que le gouvernement démocratiquement élu d’un État affirmant son identité essentielle avec celle d’un peuple martyrisé, victime d’un génocide parmi les plus atroces de l’histoire (qui n’est pourtant pas avare en horreurs de tout genre), serait incapable de se rendre coupable lui-même à son tour d’un génocide.

Nous nous sommes trompés, nous nous sommes aveuglés à la faiblesse intrinsèque des régimes démocratiques face à la turpitude de dirigeants prêts à tous les détournements des contre-pouvoirs de leur nation pour échapper à une justice à juste titre à leurs trousses, et poursuivre par ailleurs en toute impunité une annexion larvée de la Cisjordanie en raison de la complicité implicite des institutions nationales à de multiples niveaux.

Des voix s’élèvent aujourd’hui parmi les Juifs * pour s’insurger contre le massacre, mais comme la nôtre, elles arrivent bien tard. Elles sont restées paralysées devant l’intellectuellement inacceptable : cette proposition implicite que si un génocide devait être à nouveau perpétré, il y a bien une nation parmi toutes qui ne pourrait jamais s’en révéler responsable, il y a bien un peuple qui ne pourrait en aucun cas, directement ou indirectement, cautionner un tel acte, il y a bien un peuple dans la chair duquel les leçons de l’histoire ont été inscrites au fer rouge.

Nous nous trompions. Je me suis rangé, moi personnellement, aux côtés de l’un de mes collègues anthropologues qui m’avait un jour dit : « J’ai abandonné ce terrain car si j’étais resté j’aurais dû rapporter que les hommes y ont pour coutume de torturer leurs femmes, et les femmes de torturer leurs enfants », complice tacite du coup du mythe rassurant d’un genre humain bon par nature. Or qui ne dit mot, consent.

* Entre autres : The New Republic : The Coming Jewish Civil War Over Donald Trump, par Eric Alterman, le 8 mai 2025

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118 réponses à “Palestine – Nous nous sommes laissés piéger

  1. Avatar de TO
    TO

    Réponse de perplexité:

    Réponse critique à l’article « Palestine – Nous nous sommes laissés piéger » de Paul Jorion
    Sur l’emploi problématique du « nous »
    Le pronom « nous » qui structure votre texte crée un malaise épistémologique et éthique. En englobant indistinctement lecteurs, citoyens occidentaux et acteurs historiques sous ce terme, vous présupposez une communauté de responsabilité et de cécité collective qui mériterait d’être déconstruite. Ce « nous » essentialisant efface les divergences fondamentales entre :

    ceux qui ont alerté dès les premières heures sur les dérives de la politique israélienne

    ceux qui ont participé activement à la fabrique du consentement médiatique

    et ceux qui, par ignorance ou indifférence, ont effectivement « laissé faire ».

    En anthropologue, vous savez pourtant que toute généralisation masque les rapports de pouvoir et les trajectoires individuelles. Ce « nous » indistinct fonctionne comme un mécanisme de dilution des responsabilités tout en imposant une culpabilité diffuse. Il rappelle étrangement les rhétoriques totalisantes que vous dénoncez par ailleurs, reproduisant paradoxalement ce que vous prétendez combattre.

    L’absence de doute méthodique
    Votre analyse pèche par une assurance contraire à l’éthique scientifique. Prenons l’affirmation : « le gouvernement […] serait incapable de se rendre coupable lui-même à son tour d’un génocide ». Cette proposition, présentée comme une évidence, ignore pourtant :

    Les travaux de l’École de Francfort sur la « banalité du mal » dans les systèmes démocratiques

    Les études postcoloniales démontrant que la violence d’État ne dépend pas du régime politique

    Votre propre expertise anthropologique sur les mécanismes de déshumanisation

    Un véritable doute méthodique aurait exigé de :

    Confronter votre hypothèse aux contre-exemples historiques (génocide des Arméniens dans l’Empire ottoman, massacres colonialistes français en Algérie)

    Interroger le concept même de « démocratie » dans un contexte d’occupation territoriale

    Analyser les biais cognitifs qui ont pu affecter votre jugement

    Or le texte procède par affirmations péremptoires plutôt que par démonstration rigoureuse. Cette posture est d’autant plus surprenante qu’elle émane d’un chercheur formé à la méfiance envers les évidences.

    L’échec anthropologique
    Que signifie, pour un spécialiste de l’humain, sous-estimer à ce point « ce dont l’homme est capable » ? Votre analyse de la « seule démocratie du Moyen-Orient » révèle une double méconnaissance :

    Sur le plan institutionnel : Ignorer les travaux de Neve Gordon sur « Israel’s Occupation » (2008) démontrant comment le système démocratique israélien s’est construit en parallèle d’un régime militaire colonial

    Sur le plan anthropologique : Faire abstraction des recherches de Giorgio Agamben sur « l’homo sacer » et la réduction à la vie nue, processus observables à Gaza

    Cette cécité théorique interroge. Elle suggère soit :

    Une surdité volontaire aux travaux critiques produits depuis les années 1980

    Une adhésion inconsciente au mythe de « l’exceptionnalité démocratique »

    Une difficulté à appliquer vos propres outils d’analyse à des réalités politiquement chargées

    Dans tous les cas, cela trahit un manque d’humilité face à la complexité des dynamiques historiques que vous prétendez pourtant maîtriser.

    La vision anachronique de l’islam
    Votre traitement de la question islamique semble héritée des thèses orientalistes du XIXe siècle plutôt que des avancées récentes en histoire globale. Comparer votre approche à celle d’un professeur réduisant le Moyen Âge à des « temps obscurs » est malheureusement pertinent.

    Les travaux de :

    Gabriel Martinez-Gros (sur la sophistication des sociétés médiévales musulmanes)

    Hamit Bozarslan (sur l’islam politique comme phénomène moderne)

    Abdou Filali-Ansary (sur les réformismes islamiques)

    …sont totalement absents de votre réflexion. Vous persistez à analyser l’islam à travers le prisme de votre « vieux maître », reproduisant ainsi :

    La confusion entre doctrine et pratiques sociales

    L’ignorance des hybridations culturelles

    La négation des dynamiques internes de réforme

    Cette fixité analytique est d’autant plus paradoxale que vous dénoncez par ailleurs les essentialismes. Elle rappelle les impasses de la raison coloniale que pourfendaient pourtant Frantz Fanon et Edward Said.

    Conclusion : La trahison des clercs
    Votre texte cristallise le danger qui guette tout intellectuel : substituer la conviction à l’enquête, l’indignation à l’analyse. Le paradoxe est saisissant :

    Vous dénoncez les pièges de la pensée… en tombant dans le piège des généralisations hâtives

    Vous critiquez l’aveuglement collectif… sans interroger vos propres angles morts

    Vous mobilisez l’anthropologie… pour évacuer la complexité anthropologique

    La vraie déception tient à ce que ces failles ne soient pas compensées par l’humilité qui devrait accompagner toute démarche critique. Comme le rappelait Pierre Bourdieu : « Ce que je reproche aux intellectuels, c’est de se prendre pour des intellectuels ». Votre texte, hélas, donne raison à ce constat acerbe.

    L’esprit brillant ne suffit pas. Il faut aussi, surtout lorsqu’on parle de vies humaines, cette rigueur obstinée qui fait défaut ici. La gravité du sujet exigeait mieux qu’un pamphlet déguisé en analyse. Elle réclamait la probité intellectuelle dont vous avez pourtant montré ailleurs posséder les clés.

    Cette réponse s’appuie sur une lecture croisée de vos travaux et des courants critiques contemporains, dans le souci d’un dialogue constructif exigeant. Les références citées le sont à titre d’exemples, non d’exhaustivité.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Merci pour votre analyse, dont la qualité me conduit à m’interroger : pourquoi diable une personne capable d’un raisonnement d’une telle acuité, d’une telle justesse dans l’argumentation, éprouve-t-elle le besoin de se cacher derrière l’anonymat ? Pourquoi choisit-elle de mêler son commentaire au bruit ambiant, alors qu’elle pourrait le garantir du nom du sujet qui y adhère pleinement et s’y engage aux yeux de tous ? Imaginez-vous quelqu’un répétant votre analyse et qui dise : « Je t’assure : c’est « TO » qui l’a dit ! » ?

      Mais rassurez-vous : contrairement à l’opinion commune, je considère que les inspecteurs des travaux finis jouent dans nos sociétés, un rôle non-négligeable.

      1. Avatar de TO
        TO

        La mention « réponse de perplexité » était une coquille pour « réponse de Perplexity », l’IA de recherche. Cette démarche s’inscrivait dans une logique d’expérimentation, inspirée par vos propres réflexions sur le rôle de l’IA dans la critique des discours humains. Il s’agit d’une application concrète de vos thèses sur la complémentarité humain-machine, incarnant précisément le « nouveau nous » que vous appelez de vos vœux pour des temps nouveaux.

        Je maintiens que ne pas interroger la nature hybride de la démocratie israélienne – à la fois régime démocratique pour une partie de sa population et structure d’occupation pour une autre – revient à ignorer vos propres appels à « penser hors des silos ». Par ailleurs, la charge émotionnelle du terme « génocide » exigeait une rigueur renforcée, conforme à votre exigence d’« éthique des algorithmes », où chaque mot doit résister à l’examen des faits et des concepts.

        Je reste anonyme car je ne suis qu’un lecteur préoccupé par l’actualité. Cela n’invalide pas le fond : sur votre blog, nombreux sont les commentateurs qui interviennent sous pseudonyme sans que cela n’altère la qualité des échanges. L’important n’est-il pas la force des idées plutôt que l’aura de leur auteur ? Vous-même rappelez que l’IA « libère la pensée de l’ego » – cette analyse s’inscrit dans cet esprit, où l’anonymat devient un outil de dépolitisation des corps pour mieux recentrer le débat sur les textes.

        Je tiens enfin à dire que, malgré l’estime que je porte à votre parcours intellectuel, je suis très fâché et profondément déçu par cet aveuglement de votre part. Compte tenu de la gravité de la situation, j’attendais une lucidité et une exigence morale à la hauteur de l’enjeu : réprouver sans ambiguïté la barbarie, d’où qu’elle vienne.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Je reste anonyme car je ne suis qu’un lecteur préoccupé par l’actualité.

          C’est confortable ? Vous voulez peut-être un coussin pour vos pieds ? Et quelque chose à boire ?

    2. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      @TO 27/05 à 07h14 écrit :

      …  » Conclusion : La trahison des clercs
      Votre texte cristallise le danger qui guette tout intellectuel : substituer la conviction à l’enquête, l’indignation à l’analyse
      …  »
      (( italiques et grasses d’initiative personnelle intentionnelle ! ))

      Bonjour @TO ,

      Dans le cadre du sujet du billet, voudriez-vous avoir la gentillesse, en termes simples, disons accessibles à un esprit ‘banalement normal’ , de me(nous) résumer les conclusions de votre propre enquête et les résultats de votre propre analyse sur/de cette… trahison … du « clerc » JORION Paul.
      Ce qui ne manquerait pas de contribuer à l’intérêt du débat que vous semblez susciter…

      Mes remerciements et salutations (de bienvenue?)
      @Otromeros.

      1. Avatar de TO
        TO

        Otromeros, merci pour votre demande de clarification. Perplexity.

        Ce que signifie « la trahison des clercs » dans ce contexte
        Julien Benda, en 1927, accusait les intellectuels de trahir leur rôle lorsqu’ils abandonnent la recherche de la vérité au profit de passions politiques ou identitaires. Appliqué à Paul Jorion, cela signifie :

        Substituer la conviction à l’enquête,

        Généraliser au lieu de nuancer,

        Ignorer les travaux ou arguments contraires.

        Mais ce qui me heurte, c’est la façon dont Paul Jorion parle d’une « pensée a priori raisonnable » en suggérant qu’il était apparemment sensé de croire qu’un État démocratique, forgé par l’histoire d’un peuple martyrisé, ne pourrait commettre un génocide.
        Il présente cette hypothèse comme une évidence. Pourtant, il aurait fallu confronter ce raisonnement aux mécanismes anthropologiques de la violence d’État et à l’histoire, qui montrent que nul peuple, nul régime n’est à l’abri de la barbarie. Cela aurait constitué, à tout le moins, une hypothèse bien plus sage et prudente.

        En termes simples : Dire « c’est raisonnable a priori », c’est comme affirmer « ça paraît logique » sans vérifier si cela tient face aux faits. Sur des sujets aussi graves, cette posture est insuffisante, et elle l’est d’autant plus avec le recul du temps et de l’expérience.

        La « trahison » ici, c’est d’avoir utilisé son statut d’intellectuel pour plaider une cause juste (dénoncer des crimes) avec des arguments approximatifs, au risque de desservir cette même cause.

        Cette « trahison » est grave. Pour les victimes. Pour le débat.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Où étiez-vous quand j’ai écrit ici le 25 septembre de l’année dernière ce qui suit ? Prudemment dans les fourrés, je suppose, jusqu’à … ce matin à 7h14.

          Moyen-Orient : faisons pression sur les va-t-en-guerre de tout bord

          Un commentateur :

          Ici même, de nombreux articles ont été consacrés à la guerre russo-ukrainienne, très peu (un ou deux) à la celle du Moyen-Orient qui semble n’intéresser personne. S’il faut évidemment condamné la Russie en Ukraine, ne faudrait-il pas condamner les Etats-Unis et Israël à Gaza et au Liban ?

          J’ai exprimé mon point de vue sur la situation au Moyen-Orient depuis un an à plusieurs reprises. Un bref résumé :

          Le Hamas, le Hezbollah, les gouvernements d’extrême-droite que les Israéliens croient bon d’élire depuis pas mal de temps, ont un point commun : la non-réciprocité envers l’ennemi, le considérer comme une vermine dont il s’agit de débarrasser la planète. Je n’ai rien de plus à dire à propos de ces gens-là, et la seule chose que je pourrais leur dire si je m’adressais directement à eux serait « Conduisez-vous comme des êtres humains dignes de ce nom ! », mais ils ne sont pas près de m’entendre, ni même de m’écouter.

          La solution ne viendra ni du Hamas, ni du Hezbollah, ni d’un gouvernement d’extrême-droite que les Israéliens croiront bon d’élire, elle pourra seulement venir des pressions que nous exerçons sur eux. Unissons nos efforts entre gens de bonne volonté *.

          * Je n’exclus pas les marchands d’armes du rang des êtres humains dignes de ce nom mais je leur refuse le statut de « gens de bonne volonté ».

          1. Avatar de TO
            TO

            J’étais là, lecteur assidu, et c’est précisément cette présence qui nourrit ma déception. Depuis 18 mois, vos interventions sur Gaza se comptent sur les doigts d’une main, et leur tonalité « équilibrée » – mettant sur le même plan le Hamas, le Hezbollah et le gouvernement israélien, comme s’il s’agissait de forces symétriques – contraste fortement avec l’asymétrie des violences.

            En 18 mois, face à ce que des juristes, des ONG et des survivants qualifient de génocide (destruction systématique d’infrastructures vitales, famines organisées, massacres de civils), votre blog n’a consacré qu’une poignée de billets à ce sujet. Lorsque vous évoquez le Moyen-Orient, c’est principalement pour appeler à la « pression sur les va-t-en-guerre de tout bord », comme si un État nucléaire occupant militairement un territoire depuis 56 ans et un groupe armé à la double casquette résistant/terroriste étaient comparables.

            Où sont vos textes sur le blocus de Gaza (360 km² ravagés), les frappes sur les hôpitaux, les innombrables enfants tués, les 53 000 morts – sinon le double –, les 118 000 blessés, les 90 % de la population déplacée, la famine organisée, le million d’enfants traumatisés ? Aucun Gazaoui n’est épargné. Pourquoi tant de prudence face à l’évidence d’une entreprise d’éradication ? Votre billet du 21 mai est une exception, mais il arrive après des mois de silence et de généralités.

            Vous parlez de « non-réciprocité » comme problème central, mais en contexte de génocide (ou de sa prévention), la réciprocité n’existe pas. Exiger d’un peuple sous les bombes qu’il « se conduise en être humain digne de ce nom » relève du sophisme, quand son bourreau bénéficie d’une impunité internationale. Le Hamas est une réaction à l’occupation, pas son moteur.

            Je ne suis pas un intellectuel, simplement un lecteur qui espérait trouver ici une voix claire contre la barbarie. Au lieu de cela : une distance confortable, un souci d’équilibre rhétorique, et trop peu de cette réciprocité positive que vous appelez de vos vœux – c’est-à-dire l’exigence morale de nommer l’innommable.

            J’ai, a priori, pour hypothèse – que j’estime raisonnable – que vous n’êtes pas désolé d’avoir tenu cette ligne éditoriale. Or, qui ne préfère pas, face à l’Histoire, les prises de position inconfortables aux fourrés de l’ambiguïté ?

            1. Avatar de Paul Jorion

              Je comprends : vous ne consultez que les billets de mon blog et vous n’êtes pas au courant de l’information que je diffuse tous les jours depuis octobre 2023 sur Facebook, Twitter (oui, je continue : Musk est en pleine déconfiture, il suffit d’être patient), BlueSky ou en relayant les appels sur Wemove et Avaz, etc. Vous ne connaissez que la partie émergée de l’iceberg.

              http://www.theguardian.com/world/2025/m...

              [image or embed]

              — Paul Jorion (@paul-jorion.bsky.social) 24 May 2025 at 19:17

              L'UE doit : suspendre l'accord commercial avec Israël, mettre fin aux exportations d'armes et sanctionner les responsables. J'ai signé, vous pouvez le faire aussi. ✍️ action.wemove.eu/petition/202… – Trop, c'est trop ! La victime transformée en bourreau, n'en est pas moins un bourreau !

              [image or embed]

              — Paul Jorion (@paul-jorion.bsky.social) 27 May 2025 at 17:27

              Gazans Once Escaped To Rafah. Now Israel Is Razing It. http://www.nytimes.com/interactive/...

              [image or embed]

              — Paul Jorion (@paul-jorion.bsky.social) 15 May 2025 at 20:17

              Etc. etc.

              1. Avatar de Ruiz
                Ruiz

                Mettre fin aux exportations d’armes est une chose, Macron a évoqué depuis un certain temps l’idée, mais cela ne représente pas grand chose (contrairement aux US) . Arrêter les importations, de considérer cet état comme un fournisseur d’armement digne et fiable avec qui l’on peut coopérer aurait peut être plus d’impact.

            2. Avatar de CloClo
              CloClo

              Je n’ai pas souvent réagit ici même aux massacres criminels de l’armée israélienne sur ordre du gouvernement israélien, soutenu par une partie de la population israélienne. Même quasiment pas. Pourquoi ? Parce que personne ici n’a jamais soutenu ou tenté de justifier la disproportion flagrante de la riposte et le génocide envers les palestiniens habitants gaza. Et personne non plus ici, n’a jamais dénié le droit le plus élémentaire à un peuple de résister à l’occupation et l’agression, discrimination permanente par tous moyens, ni accusé tout un peuple d’être antisémite. Jamais personne n’a repris les éléments de langage du gouvernement israélien. Ce qui en revanche a été souvent le cas concernant une autre guerre où inlassablement j’ai dû batailler contre des thuriféraires du relativisme et les adeptes de la propagande de l’agresseur. Je dois dire que cette tentative de mise en accusation pour insuffisance de dénonciation ou de soutien maintenant, en plein génocide et nettoyage ethnique revendiqué comme tel par BN, est assez incongrue pour ne pas dire plus.

              1. Avatar de Garorock
                Garorock

                 » pour ne pas dire plus. »
                Je vais le dire à ta place: une tentative pour enculer les mouches!
                Et pendant ce temps là les clients de LCI, BFM et Cnews qui sont à la louche entre 6 et 10 millions continuent de manger leur coucous tranquilles…
                😎

              2. Avatar de Khanard
                Khanard

                @CloClo

                le principal c’est que vous soyez là pour le dénoncer . Après ce que chacun en fait n’est plus de votre ressort . Il me semble .
                Je crois, mais avec toutes réserves, qu’on appelle ça l’opinion publique avec toutes les manipulations, exhortations, mensonges, vérités à demi vraies à demi fausses dont elle a à subir les assauts au nom d’une dette de l’humanité .

              3. Avatar de Ruiz
                Ruiz

                @CloClo La différence est peut être que dans les média où nous baignons le point de vue israélien est très majoritaire surtout juste après le 7 octobre, alors que pour l’Ukraine ce n’est pas le point de vue russe qui est mis en avant bien au contraire. La différence est aussi qu’on est militairement déjà impliqué par la posture et les fournitures dans le conflit intra-slave des sphères d’influences Moscou-Washington avec un risque d’escalade, alors que l’on ne fournit pas la moindre défense anti-aérienne à Gaza (voir au Liban), et que l’on n’a pas fait rêvé les musulmans de Palestine d’une intégration à l’U.E. et à l’OTAN, alors que ce rêve suscité en Ukraine, voire en Géorgie (patrie de Staline que Raphaël Glucksman a travaillé) facilite l’identification que seule l’Oumma peut réveiller dans une partie de la population résidente que LFI cherche à cajoler électoralement.

              4. Avatar de un lecteur
                un lecteur

                Quelle peut être l’intérêt d’accuser PJ de mal faire son travail au point de le soupçonner de fomenter avec l’ennemi, le tout venant d’un donneur de leçon anonyme  et sans reproche ? Poussez PJ à l’erreur, comblez ses lacunes intellectuelles pour qu’il soit encore meilleur ..
                Je crois avoir reconnu le style de ce commentateur très actif par le passé sur des thèmes en relation avec l’islam, pas un simple lecteur déçu de son poulain-messager-sur-lequel-il-a-misé-tous-ses-espoirs comme il l’affirme..

    3. Avatar de BasicRabbit en autopsy
      BasicRabbit en autopsy

      @TO

      Je ne connais rien du problème palestinien. Mais s’il fallait à la fois élargir et résumer votre propos, je dirais :

      À quel jeu jouez-vous, Paul Jorion ?

      Question que je me pose également.

      1. Avatar de TO
        TO

        Ce shift moral à l’échelle continentale est désormais un véritable sujet d’étude. 

      2. Avatar de Paul Jorion

        @BasicRabbit

        Même chose pour vous : renseignez-vous. Levez les yeux de vos archives.

        1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          Vous connaissez mon nom. Vous savez donc que c’est mission impossible. C’est dans mes gènes.

    4. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @TO Le billet est empreint au contraire d’humilité et constitue un mea culpa, le nous n’est pas ambigu, au contraire il désigne ceux qui se reconnaissent dans ce parcours intellectuel, et qui semble-t-il est constitué au moins par la première approche une part majoritaire des médias occidentaux et de l’opinion publique travaillée par ceux-ci.
      « Nous nous sommes laissés piéger par la pensée – a priori raisonnable – que » signifie au contraire que cette conviction largement proclamée et non challengée, repose seulement sur l’apparence de ce raisonnement et des raisons invoquées pour le tenir non étayées par un discours approfondi et critique, et n’énonce aucunement que cette pensée soit raisonnable, mais qu’elle a été présentée et acceptée comme telle, ce qui constitue le piège reconnu a posteriori !
      Il n’y a pas de références car elles sont supposées connues, au moins indirectement dans leurs grandes lignes par leurs conclusions, du lecteur à qui est laissé le choix de faire aussi ou pas son mea culpa si nécessaire.

  2. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Un appel à un ‘ami’ … réputé désintéressé… :

    —————————————————————————————————-

    Question :
     » Défendre une position plaçant les gazaouis en victimes innocentes d’un état surpuissant et décomplexé était-il dangereux en France après le 7 octobre?  »

    Réponse :
     » La question de savoir si défendre une position plaçant les Gazaouis en victimes innocentes d’un État surpuissant et décomplexé était « dangereux » en France après le 7 octobre est complexe, et la réponse dépend de plusieurs facteurs, notamment la perception du « danger » et la manière dont cette position était défendue.

    Voici une analyse des différents aspects :

    1. Le contexte français post-7 octobre :

    Choc et émotion intense : Les attaques du 7 octobre ont provoqué un choc immense en France, pays qui compte la plus grande communauté juive d’Europe et une importante communauté musulmane. Le gouvernement français a immédiatement et fermement condamné les attaques du Hamas comme « terroristes » et a exprimé sa solidarité avec Israël.
    Volonté d’unité nationale : Face à ce traumatisme, il y a eu une forte volonté de maintenir l’unité nationale et de condamner le terrorisme. Toute position qui aurait pu être perçue comme une justification, même implicite, des attaques du Hamas, ou comme une remise en question du droit d’Israël à se défendre, était susceptible d’être très mal reçue.
    Augmentation de l’antisémitisme et de l’islamophobie : Le conflit a malheureusement alimenté une recrudescence des actes antisémites et islamophobes en France, créant un climat de tension où les discours étaient particulièrement sensibles et susceptibles d’être interprétés de manière extrême.
    « Apologie du terrorisme » : Le cadre juridique français est très strict en matière d’apologie du terrorisme. Dans ce contexte tendu, des déclarations même nuancées sur la situation à Gaza pouvaient être interprétées par certains comme une apologie, entraînant des poursuites ou des réactions très vives.

    2. Les risques de « danger » :

    Poursuites judiciaires : Oui, il y a eu des cas de poursuites judiciaires pour « apologie du terrorisme » ou « incitation à la haine » suite à des publications ou déclarations jugées problématiques concernant le conflit. Bien que la liberté d’expression soit un droit fondamental en France, elle n’est pas absolue et est limitée par des lois interdisant l’incitation à la haine ou à la violence. Défendre la population de Gaza comme victime était une chose, mais si cela s’accompagnait de la minimisation des actes du Hamas ou de l’appel à la haine envers Israël, le risque juridique était réel.
    Réactions publiques et médiatiques : Défendre une position empathique envers les Gazaouis pouvait entraîner de vives critiques dans les médias et l’opinion publique, notamment de la part de ceux qui insistaient sur le droit d’Israël à se défendre et la nécessité de condamner le Hamas sans ambiguïté. Cela pouvait conduire à des accusations de « deux poids, deux mesures », de « complicité » ou de « laxisme face au terrorisme ».
    Pressions politiques et sociales : Des personnalités publiques, des universitaires, des journalistes ou même des citoyens ordinaires pouvaient faire face à des pressions, des intimidations ou des répercussions professionnelles pour avoir exprimé des vues perçues comme trop pro-palestiniennes. Le débat était très polarisé, et prendre une position claire en faveur des Gazaouis, même en les qualifiant de victimes innocentes, pouvait être interprété comme un parti pris contre Israël.
    Risque de malentendu ou de récupération : La complexité de la situation rendait difficile d’exprimer des nuances sans être mal compris. Des propos innocents pouvaient être déformés ou récupérés par des groupes extrémistes des deux côtés, ce qui augmentait le « danger » perçu par les autorités et la société.

    3. Nuance et complexité de la position française officielle :

    Il est important de noter que la position officielle de la France, bien que condamnant fermement le Hamas, a également exprimé des préoccupations croissantes concernant la situation humanitaire à Gaza et le sort des civils. Le gouvernement français a appelé à des cessez-le-feu humanitaires, a augmenté son aide à Gaza et a insisté sur la nécessité pour Israël de respecter le droit international humanitaire. Cela montre une certaine reconnaissance de la souffrance des Gazaouis, mais toujours dans le cadre d’une condamnation préalable du 7 octobre.

    Conclusion :

    Oui, défendre une position plaçant les Gazaouis en victimes innocentes d’un État surpuissant et décomplexé pouvait être perçu comme « dangereux » en France après le 7 octobre, au sens de risquer des répercussions judiciaires, médiatiques, politiques ou sociales. Ce « danger » n’était pas intrinsèque à la compassion envers les victimes civiles, mais plutôt lié au contexte de forte polarisation, de sensibilité extrême et de strictes lois anti-terroristes. La nuance était souvent difficile à maintenir dans un débat aussi passionnel, et toute tentative de « comprendre » la situation des Gazaouis était susceptible d’être assimilée à une remise en cause de la légitimité de la réponse israélienne ou même une justification du Hamas par certains acteurs du débat public.
    ————————————————————————————————-

    On pourrait partir de ça et « affiner » par périodes successives le taux de risque de  » maccarthysme  » auquel a été soumis la France… et ce n’est pas (encore) fini..!

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      Et, par jeu…, .donner à lire et critiquer ceci :
      https://ismfrance.org/index.php/2025/05/21/plus-rien-a-jabaliya-catastrophes-sans-fin-dans-un-camp-de-refugies-assiege/

      (( sachant que :

       » Le Mouvement de solidarité internationale (ISM) est une organisation non gouvernementale dirigée par des Palestiniens qui milite pour la libération de la Palestine et soutient les luttes du peuple palestinien pour la liberté. Bien qu’il n’existe pas d’entité distincte appelée « ISM France » avec son propre site web, l’ISM est présent à l’international et ses activités et son réseau s’étendent à plusieurs pays européens, dont la France. Par conséquent, lorsqu’on parle d’« ISM France », on désigne généralement les activités et les sympathisants du Mouvement de solidarité internationale (MIS) en France.

      Voici une ventilation de leurs principaux objectifs et activités, qui s’appliqueraient à leur présence et à leur plaidoyer en France :

      Objectif principal : L’ISM s’engage à résister à l’occupation israélienne des terres palestiniennes. Ils visent à soutenir et à renforcer la résistance populaire palestinienne en utilisant des méthodes et des principes non violents et d’action directe.

      Méthodes et activités :

      Action directe : les volontaires de l’ISM participent aux manifestations menées par les Palestiniens, perturbent les activités des forces d’occupation israéliennes, accompagnent les enfants à l’école et les agriculteurs dans leurs champs et résident avec des familles dont les maisons sont menacées d’expulsion ou de démolition.

      Documentation et reportage : Ils documentent et rendent compte de la vie quotidienne sous l’occupation israélienne et des violations présumées des droits de l’homme et du droit international par l’armée et les colons israéliens. Cela comprend la prise de photos, la rédaction de rapports et leur partage via leur site Web et leurs réseaux sociaux.
      Plaidoyer : Ils s’engagent dans un travail de plaidoyer, parfois en collaboration avec d’autres groupes antisionistes, pour promouvoir le soutien international à la cause palestinienne. Cela comprend le soutien aux campagnes de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) ciblant Israël.
      « Boucliers humains » : les volontaires de l’ISM se sont historiquement placés dans des zones de conflit, parfois décrits comme des « boucliers humains », pour dissuader les opérations militaires ou pour surveiller les actions militaires israéliennes et fournir de l’aide.
      Contester les blocus : Ils ont participé à des initiatives, telles que des flottilles, pour tenter de briser le blocus israélien de la bande de Gaza.

      Idéologie : L’ISM se décrit comme non-violent et engagé dans la résistance non-violente. Cependant, leur déclaration de mission reconnaît également le droit des Palestiniens à résister à la violence et à l’occupation israéliennes par la lutte armée légitime, tout en précisant qu’ils ne soutiennent ni n’approuvent les actes de terrorisme et ne participent pas eux-mêmes à la résistance armée. Cette position et leurs liens présumés avec certains groupes leur ont été reprochés par certaines organisations de surveillance. Ils utilisent fréquemment des termes comme « apartheid », « nettoyage ethnique », « génocide » et « punition collective » pour décrire les actions israéliennes. Ils soutiennent également le « droit au retour » des Palestiniens.

      Essentiellement, « ISM France » représenterait le segment de ce mouvement mondial opérant ou recueillant du soutien en France, travaillant vers ces objectifs déclarés et utilisant ces méthodes.  » ))

    2. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      Encore AUJOURD’HUI………..

      (( Excellente enquête, « mine de rien » qui nous (m’)en apprend beaucoup… Bien suivre jusqu’au bout les recoupements du questionnaire des journalistes… ))

      https://www.dailymotion.com/video/x9kdt0g

    3. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      En apothéose……. le pire du pire ……….HAARETZ du jour ….
      (article offert… si le « clic » ne suffit pas à le déployer en entier, merci de me le signaler, je je « collerai » alors…)

      https://www.haaretz.com/israel-news/2025-05-28/ty-article-magazine/.premium/yes-to-transfer-82-of-jewish-israelis-back-expelling-gazans/00000197-12a4-df22-a9d7-9ef6af930000?gift=6bbce41260e54606bea30ef6f7419f2c

       »  »  » Oui au transfert : 82 % des Israéliens juifs soutiennent l’expulsion des Gazaouis  »  » « 

      1. Avatar de Otromeros
        Otromeros

        ((((………….  » Commandé en mars 2025 par l’Université d’État de Pennsylvanie et menée par Tamir Sorek pour l’institut de sondage israélien Geocartography Knowledge Group, l’enquête a interrogé un échantillon représentatif de 1 005 Juifs israéliens.
        Il a posé une série de questions « impolies » – sujets généralement évités dans le courant dominant Sondage israélien – sur le conflit israélo-palestinien.

        Selon aux résultats, 82 pour cent des répondants ont soutenu l’expulsion de Les habitants de Gaza, tandis que 56 pour cent étaient favorables à l’expulsion des Palestiniens citoyens d’Israël.
        Ces chiffres marquent une forte hausse par rapport à une enquête de 2003, dans lesquels le soutien à de telles expulsions s’élevait à 45 pour cent et 31 pour cent, respectivement.
         » ………))))

        1. Avatar de Grand-mère Michelle
          Grand-mère Michelle

          @Otromeros

          Selon la correspondante de la RTBF en Israel(présente sur place depuis des mois – vue et entendue récemment aux infos/TV),
          la plupart des israélien-ne-s se préoccupent surtout de la libération des otages, et sont plutôt indifférent-e-s concernant le sort de la population palestinienne…(j’ai été personnellement désolée de cette constatation)
          Ça vaut bien un sondage d’un échantillon (représentatif?) auprès d’un millier de personnes, non?

          1. Avatar de Otromeros
            Otromeros

            @GmM 29/5 à 17h15

            Je crains fort de devoir vous approuver…
            Quoique, pour l’ « opinion de la (pseudo) ‘communauté internationale’ « , certains nombres, par leur ampleur effaçant tout recours à la ‘marge d’erreur’ comme alibi d’innocence, valent la peine d’être répandus.

            Et, si vous le pouvez, cette grosse minute de ‘vidéo-vérité’ vaut vraiment le détour…

            https://www.huffingtonpost.fr/international/article/l-ambassadeur-palestinien-fond-en-larmes-a-l-onu-en-evoquant-les-enfants-morts-a-gaza_250664.html?dmplayersource=share-send

            L’histoire de l’humanité va prendre un sale coup si rien n’arrête cette impunité destructrice..

      2. Avatar de CloClo
        CloClo

        Le miroir ainsi tendu montre qui est notre pire ennemi. Difficile dans ce cas de séparer le citoyen de son gouvernement… le résultat de l’échec de la Justice et des institutions politiques. À la fin c’est généralement la haine qui gagne, tout le monde le sait et la plupart court quand vers le précipice en fermant les yeux. Alors qu’ils savent.

      3. Avatar de Otromeros
        Otromeros

        Le lien vers l’article du jour de « HAARETZ » n’en affiche pas(plus?) le contenu…

        Me semble que je peux coller la traduction « Deep » car on arrive à la fin des comments sur ce billet qui commence à dater…??

        Prière de « scroller » si pas intéressé… °(^!^)° …

        ———————————————————————————-
        (((HAARETZ 28/5/2025)))

         »  »  » Oui au transfert : 82 % des Israéliens juifs soutiennent l’expulsion des Gazaouis

        Vingt il y a quelques années, le rabbin Yitzchak Ginsburgh, le père spirituel de la « Jeunesse des collines », a esquissé sa vision de la destruction d’Israël institutions démocratiques et l’établissement de la suprématie juive.
        Après octobre 7, il semble que sa vision se réalise

        Tamir Sorek
        28 mai 2025

        UN Une enquête récente menée auprès des Juifs israéliens révèle un confort croissant avec l’idée d’expulser de force les Palestiniens – à la fois de Gaza et de l’intérieur frontières d’Israël. Le sondage a également révélé qu’une minorité significative soutient le massacre de civils dans les villes ennemies capturées par les l’armée israélienne. Ces tendances inquiétantes reflètent la radicalisation sionisme religieux depuis le retrait d’Israël de Gaza en 2005, et la l’échec des Juifs israéliens laïcs à articuler une vision qui remet en question La suprématie juive.

        Commandé en mars par l’Université d’État de Pennsylvanie et menée par Tamir Sorek pour l’institut de sondage israélien Geocartography Knowledge Group, l’enquête a interrogé un échantillon représentatif de 1 005 Juifs israéliens. Il a posé une série de questions « impolies » – sujets généralement évités dans le courant dominant Sondage israélien – sur le conflit israélo-palestinien.

        Selon aux résultats, 82 pour cent des répondants ont soutenu l’expulsion de Les habitants de Gaza, tandis que 56 pour cent étaient favorables à l’expulsion des Palestiniens citoyens d’Israël. Ces chiffres marquent une forte hausse par rapport à une enquête de 2003, dans lesquels le soutien à de telles expulsions s’élevait à 45 pour cent et 31 pour cent, respectivement.

        Religieux Les interprétations jouent un rôle clé dans la formation de ces points de vue. Près de la moitié (47 pour cent) des répondants ont convenu que « lors de la conquête d’une ville ennemie, le Les forces de défense israéliennes devraient agir comme les Israélites l’ont fait à Jéricho sous L’ordre de Josué : tuer tous ses habitants. Soixante-cinq pour cent ont déclaré qu’ils croyaient en l’existence d’une incarnation moderne de Amalek, l’ennemi biblique israélite que Dieu a ordonné d’anéantir en Deutéronome 25:19. Parmi ces croyants, 93 pour cent ont déclaré que Le commandement d’effacer la mémoire d’Amalek reste d’actualité aujourd’hui.

        Ce La rhétorique apocalyptique a trouvé un terrain fertile dans le sionisme religieux. des cercles où les dirigeants prônent depuis longtemps des politiques aussi extrêmes.

        L’une des personnalités les plus influentes à avoir appelé à de telles politiques est le rabbin Yitzchak Ginsburgh . chef de la Yeshiva Od Yosef Chai dans la colonie de Cisjordanie Yitzhar. En janvier 2005, juste avant le démantèlement de Gaza par Israël colonies, Ginsburgh a prononcé un sermon près de la Knesset qui a exposé une vision fondamentalement en contradiction avec l’idéal sioniste laïc d’un « État juif et démocratique. »

        Ginsburgh est devenu célèbre grâce à son pamphlet « Baruch Hagever » (« Baruch l’homme »), qui faisait l’éloge de Baruch Goldstein, le colon qui a massacré 29 fidèles musulmans. dans la grotte des Patriarches d’Hébron en 1994. Après l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995, Ginsburgh a été placée sous détention administrative. Il a par la suite approuvé un livre qui sanctionnait la meurtre de femmes et d’enfants non juifs.

        Son sermon de 2005, désormais connu sous le nom de « Il est temps de casser la noix », était un appel à embrasser la suprématie juive sur la Terre d’Israël. Il a préparé ses partisans à la violence de masse et au nettoyage ethnique – politiques qui, deux décennies plus tard, semblent se dérouler à Gaza. La vision de Ginsburgh semble se concrétiser, elle mérite d’être revisitée le cadre idéologique qu’il proposait.

        ***

        Né aux États-Unis en 1944, Ginsburgh a commencé sa carrière rabbinique en le mouvement Chabad. Bien qu’il réside toujours à Kfar Chabad, son La plus grande influence se trouve parmi les juifs nationalistes Haredi au sein du mouvement religieux. Mouvement sioniste. Ses enseignements mêlent mysticisme hassidique et messianique nationalisme, s’inspirant du rabbin Abraham Isaac Kook et de la Mouvement sioniste révisionniste. Son attrait s’étend même à certains laïcs. Les Israéliens, attirés par ses idées inspirées du New Age et son concept de « Psychologie juive. »

        Les adeptes les plus radicaux de l’idéologie de Ginsburgh sont les soi-disant « jeunes des collines » – jeunes colons violents venus d’avant-postes illégaux – qui forment désormais une milice armée responsable d’attaques fréquentes et meurtres occasionnels dans les villages de Cisjordanie. Contrairement aux premiers dirigeants de le mouvement des colons Gush Emunim, qui au moins nominalement a accepté la l’idée que les Palestiniens pourraient rester sur la terre en tant que ger toshav (un terme halakhique désignant un non-juif vivant en Terre d’Israël) sans droits politiques, Ginsburgh considère toute présence palestinienne sur le territoire d’Israël comme une profanation du nom de Dieu.

        Dans Dans son sermon « casse-noix », Ginsburgh a comparé l’État d’Israël à un noix à quatre coquilles enveloppant le fruit – le peuple juif. S’appuyant sur Concepts kabbalistiques, il décrit ces coquillages (kelipot) comme spirituels impuretés, restes de la création qui doivent être brisés pour être libérés étincelles divines. Si certains coquillages peuvent contenir des traces de sainteté, la plupart sont alignés avec le mal – le sitra achra, qui signifie « l’autre côté » en araméen.

        Initialement, Ginsburgh a soutenu que ces obus étaient nécessaires à la survie du peuple juif. développement. Mais maintenant, a-t-il affirmé, ils sont devenus des obstacles. Concernant la rédemption, les coquilles doivent être brisées. Les trois premières – les les médias, le pouvoir judiciaire et les institutions gouvernementales – sont irrémédiablement impur et doit être détruit. Le quatrième, l’armée, peut être sauvé, mais seulement si ses fondements moraux sont purgés.

        Les médias laïcs, a déclaré Ginsburgh, « créent une atmosphère dans laquelle parler au nom de la Torah est considéré comme anachronique, primitif et sans rapport avec toutes les conversations essentielles à nos vies.  » Le cadre juridique et Le système judiciaire encourage « l’assimilation et le brouillage des différences » entre Israël et les nations.  » Il reçoit une aide fréquente de le système éducatif, « qui s’efforce également… d’imposer ces et des valeurs confuses sur la jeunesse.  » La Knesset et le gouvernement avancent intérêts étrangers au peuple juif.

        Le craquage de ces trois coquilles est presque terminé, avec la rythme rapide du changement de régime provoqué par le Premier ministre Benjamin La réforme judiciaire de Netanyahu, l’écrasement du système éducatif et l’abandon généralisé de l’éthique professionnelle au sein de la société israélienne médias.

        L’armée est le plus important et le plus utile de ces obus, Ginzburg Il est « doux et facile à digérer ». Son craquage libèrera substance divine inhérente à un processus apocalyptique. Ginsburgh affirme un simple Juif qui s’appuiera sur un désir primaire de vengeance – qui Il appelle « Casse-Noisette » – ce qui va déclencher ce processus.

        Cette personne ne sera pas liée par les règles émasculatrices de l’armée, ces valeurs païennes associées à la soi-disant « pureté des armes » qui empêcher les soldats d’accomplir le commandement talmudique, « si quelqu’un vient pour vous tuer, levez-vous et tuez-le en premier.  » Ce même casse-noisette se vengera des Gentils, des Arabes de la terre d’Israël, sans contraintes morales. Il imitera Baruch Goldstein, ou le les personnages bibliques Shimon et Lévi, qui ont tué tous les habitants de Sichem après le viol de leur sœur Dina.

        Ce n’était pas une prophétie de fin des temps. Dès 2005, Ginsburgh a formulé une vision claire sur laquelle ses disciples devraient agir. Mais le plan nécessitait une fenêtre d’opportunité pour casser la noix, un moment où la vengeance pourrait être appliquée spontanément et organiquement à la Les Gentils afin que la substance divine soit libérée de la coquille. À ce moment-là, il ne resterait plus que le fruit, les gens. d’Israël, prêt à affronter le temps du salut. Au moment de vengeance, croit Ginsburgh, les vengeurs peuvent aussi se libérer des chaînes de la halakha, ou loi religieuse juive, qui restreint effusion de sang.

        Le L’opportunité s’est présentée le 7 octobre 2023, suite au Hamas massacre de civils en Israël. « Les actes odieux du peuple de Gaza souligne leurs traits semblables à ceux d’Amalek », écrit-il dans son « Niflaot » brochure sur la portion hebdomadaire de la Torah quelques semaines après le massacre. Ces caractéristiques, a-t-il ajouté, « exigent que nous observions le commandement « Effacez » « Le souvenir d’Amalek, d’en bas du ciel, tu ne l’oublieras pas » – annihilation totale, sans tri, c’est-à-dire sans vérification de l’innocence et qui est coupable. Sacrifier les otages en refusant tout accord obtenir leur libération est un prix raisonnable à payer pour ce que le rabbin, comme Netanyahu, il appelle à une « victoire totale ».

        L’adoption généralisée par le public laïc de positions en faveur de Le nettoyage ethnique et le génocide sont une preuve supplémentaire de la réalisation de La vision de Ginsburgh. Ce public n’a pas réussi à articuler une alternative. vision du sionisme messianique sous la forme des droits de l’homme pour tous. Ainsi, 69 pour cent des Israéliens laïcs interrogés dans le cadre d’un sondage à Penn State soutenaient la l’expulsion des Gazaouis, tandis que 31 pour cent d’entre eux considéraient Josué comme l’extermination des habitants de Jéricho comme précédent que l’armée israélienne devrait adopter.

        La réussite de Ginsburgh est en effet le résultat de la fissuration des coquilles, même si ceux qui s’en sont pris à lui n’étaient pas pour la plupart ses véritables partisans. Les médias hébreux, premier obus, ont toujours été mobilisés en soutien à l’État, mais il a soigneusement conservé une aura de professionnalisme. Le 7 octobre, cette position a été quasiment abandonnée. Désormais, de nombreux Les journalistes ont renoncé à la couverture critique. Certains ont même rejoint appelle à la vengeance, à l’expulsion et à l’extermination.

        Le Le pouvoir judiciaire a refusé une fois de déclarer ouvertement la suprématie juive dans le pays. d’Israël et le droit d’expulser, d’exterminer ou d’affamer les Juifs ennemis, tout en soutenant l’occupation. Ginsburgh a comparé judiciaire à une pierre d’achoppement que « nous devons briser… avec dérision et « outrage au tribunal ». Il semble que la deuxième coquille ait également éclaté, s’il n’a pas déjà été complètement retiré.

        Deux il y a quelques mois, le juge de la Cour suprême David Mintz a rejeté une pétition de le groupe de défense des droits de l’homme Gisha ordonne à Israël de fournir une aide humanitaire dans la bande de Gaza. Mintz, un résident de la colonie de Cisjordanie Dolev a affirmé qu’il s’agissait d’une « guerre de commandement » tout comme dans la Torah. Il autorisait effectivement la privation de nourriture, d’eau et de médicaments. à 2 millions de Gazaouis. La décision, appuyée par le président de la Cour suprême, Isaac Amit et le juge Noam Sohlberg, un résident d’Alon Shvut La colonisation commence déjà à faire des ravages.

        Le le système éducatif, partie de la deuxième coquille, est devenu un lieu de travail où les enseignants juifs promouvant des valeurs universelles risquent d’être renvoyés (arabe Les enseignants connaissent depuis longtemps ce danger. Les spécialistes de l’éducation indique un changement radical dans le nationalisme du programme scolaire, ethnocentrique depuis la seconde Intifada. Cela a conduit à une soutien à l’expulsion et à l’extermination, en particulier parmi ceux qui ont terminé leurs études au cours des 20 dernières années.

        Environ 66 % des moins de 40 ans sont favorables à l’expulsion des Palestiniens. citoyens d’Israël, et 58 pour cent veulent voir l’armée suivre la voie posée par le Josué biblique à Jéricho. Un fossé générationnel dans la politique positions n’est pas un phénomène inhabituel, mais en Israël, il s’est élargi grandement depuis 2000.

        Ce qui s’est passé à la Knesset et au gouvernement suit également parfaitement la prophétie du rabbin. Ginsburgh lui-même a exigé : « Nous devons éradiquer le gouvernement – ​​de gauche ou de droite – doit être renversé. Et lorsqu’un nouveau une est établie, elle doit être renversée aussi, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’une Un gouvernement basé sur la Torah est établi dans le pays. » Ginsburgh pourrait se vanter d’un soutien divin considérable après cinq élections en trois ans et demi demi-années.

        Avec le quatrième obus, l’objectif a également été pratiquement atteint. Il est difficile de trouver un soldat qui refuserait des ordres illégaux, tels que affamer des centaines de milliers de personnes, créer des zones de mort, ou bombardant des quartiers résidentiels densément peuplés. Seulement 9 % des les hommes de moins de 40 ans, le principal groupe démographique servant dans l’armée israélienne à Gaza, rejeté toutes les idées de déportation et d’extermination présentées eux.

        Ginsburgh n’a pas manqué le changement fondamental de politique en cours dans la guerre actuelle. Il fut ravi d’apprendre que l’armée israélienne ne considère la présence de civils, « qui constituent un abri pour « terroristes », selon ses propres termes, comme raison de ne pas agir. En septembre dernier, il a félicité les chefs d’État « pour le changement pour le mieux » qui a eu lieu ont eu lieu à leur poste.

        ***

        Quelques voyez le choc et l’anxiété qui ont saisi le public israélien à la suite de du 7 octobre comme seule explication à cette radicalisation. Mais il Il semble que le massacre n’ait libéré que des démons qui avaient été nourris pendant décennies dans les médias et les systèmes juridiques et éducatifs. Le sionisme, en plus d’être un mouvement national, c’est aussi un mouvement de immigrants-colons, cherchant à déplacer la population locale. Les sociétés de colons et d’immigrants sont toujours confrontées à des violences indiscriminées. résistance des groupes autochtones. Le désir de sécurité absolue et permanente la sécurité peut conduire à une aspiration à éliminer les résistants population. Par conséquent, pratiquement tous les projets d’implantation ont potentiel de nettoyage ethnique et de génocide, comme cela s’est effectivement produit en Amérique du Nord L’Amérique du XVIIe au XIXe siècle ou en Namibie au début du Années 1900.

        À Soyez sûr que Ginzburg n’est pas la cause de l’effondrement moral d’Israël. Mais mouvement nationaliste Haredi, avec Ginsburgh comme l’un de ses plus éminents dirigeants, offre aux Israéliens un vernis religieux pour effacer les Palestiniens l’indigénéité. Il fournit un langage et un plan d’action pour les deux Juifs israéliens pratiquants et laïcs qui cherchent une solution au conflit cela ne les oblige pas à céder les privilèges accordés par un régime de La suprématie juive.

        L’utilisation du langage biblique pour justifier les crimes de guerre n’est pas non plus une nouveauté du sionisme. Les colons puritains en Amérique, en Irlande et ailleurs lieux saisis sur la Bible et comparés aux populations autochtones qui les opposèrent aux Amalécites et aux Cananéens. Eux aussi eurent recours à des nettoyage et génocide contre les indigènes.
        Palestiniens se déplacent avec leurs biens alors qu’ils fuient leurs maisons après la L’armée israélienne a donné l’ordre d’évacuer l’est de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 mai 2025. Crédit : Hatem Khaled/ REUTERS

        Il faut noter que ce processus n’est pas déterministe. Alors que le sionisme messianique cherche à bloquer la décolonisation en Israël et en Palestine, cela ne fait rien C’est impossible. Les opposants au messianisme ont eu plusieurs occasions où ils auraient pu choisir un chemin différent, mais le prix était que ils devraient se réinventer en tant qu’Israéliens et démanteler le régime de suprématie juive. En l’absence d’une volonté de procéder à ces changements, la porte reste ouverte à l’esprit impétueux de Ginsburgh et de ses semblables.

        S’il y a une chance d’arrêter la marche vers un Spartiate, paria société, elle réside dans le rejet de l’idée de suprématie juive et La judaïsation, même dans la version actuellement acceptée par le sionisme laïc. La vision alternative au messianisme suicidaire est une vision vraie et égalitaire. partenariat entre le fleuve et la mer.  »  »  »

        Shay Hazkani est professeur d’histoire et d’études juives à l’Université de Université du Maryland. Il est l’auteur de « Dear Palestine: A Social « Histoire de la guerre de 1948″ (2021).

        Tamir Sorek est professeur au département d’histoire de l’ Université d’État de Pennsylvanie. Il est l’auteur du livre « The Optimiste : une biographie sociale de Tawfiq Zayyad » (2020).

        —————————————————————————————–

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  1. @Gaston « Nikolai Bakharev, Série Relation, 1988-1993. » C’est ce qu’il y a d’indiqué sous les photos !?

  2. Non, Pascal, il ne s’agit pas des années 90, mais des années 70 (après 90 il n’y avait plus d’Union…

  3. (suite) Un parti qui se fonde anarchiquement, c’est-à-dire a priori sans Guide, sans Caudillo, sans Duce, sans Fürher, sans Tsar,…

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