Palestine – Nous nous sommes laissés piéger

En 2018, la Loi sur l’État-nation du peuple juif a affirmé que : « Le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif. »

Nous nous sommes laissés piéger par la pensée – a priori raisonnable – que le gouvernement démocratiquement élu d’un État affirmant son identité essentielle avec celle d’un peuple martyrisé, victime d’un génocide parmi les plus atroces de l’histoire (qui n’est pourtant pas avare en horreurs de tout genre), serait incapable de se rendre coupable lui-même à son tour d’un génocide.

Nous nous sommes trompés, nous nous sommes aveuglés à la faiblesse intrinsèque des régimes démocratiques face à la turpitude de dirigeants prêts à tous les détournements des contre-pouvoirs de leur nation pour échapper à une justice à juste titre à leurs trousses, et poursuivre par ailleurs en toute impunité une annexion larvée de la Cisjordanie en raison de la complicité implicite des institutions nationales à de multiples niveaux.

Des voix s’élèvent aujourd’hui parmi les Juifs * pour s’insurger contre le massacre, mais comme la nôtre, elles arrivent bien tard. Elles sont restées paralysées devant l’intellectuellement inacceptable : cette proposition implicite que si un génocide devait être à nouveau perpétré, il y a bien une nation parmi toutes qui ne pourrait jamais s’en révéler responsable, il y a bien un peuple qui ne pourrait en aucun cas, directement ou indirectement, cautionner un tel acte, il y a bien un peuple dans la chair duquel les leçons de l’histoire ont été inscrites au fer rouge.

Nous nous trompions. Je me suis rangé, moi personnellement, aux côtés de l’un de mes collègues anthropologues qui m’avait un jour dit : « J’ai abandonné ce terrain car si j’étais resté j’aurais dû rapporter que les hommes y ont pour coutume de torturer leurs femmes, et les femmes de torturer leurs enfants », complice tacite du coup du mythe rassurant d’un genre humain bon par nature. Or qui ne dit mot, consent.

* Entre autres : The New Republic : The Coming Jewish Civil War Over Donald Trump, par Eric Alterman, le 8 mai 2025

Le podcast
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109 réponses à “Palestine – Nous nous sommes laissés piéger

  1. Avatar de TO
    TO

    Réponse de perplexité:

    Réponse critique à l’article « Palestine – Nous nous sommes laissés piéger » de Paul Jorion
    Sur l’emploi problématique du « nous »
    Le pronom « nous » qui structure votre texte crée un malaise épistémologique et éthique. En englobant indistinctement lecteurs, citoyens occidentaux et acteurs historiques sous ce terme, vous présupposez une communauté de responsabilité et de cécité collective qui mériterait d’être déconstruite. Ce « nous » essentialisant efface les divergences fondamentales entre :

    ceux qui ont alerté dès les premières heures sur les dérives de la politique israélienne

    ceux qui ont participé activement à la fabrique du consentement médiatique

    et ceux qui, par ignorance ou indifférence, ont effectivement « laissé faire ».

    En anthropologue, vous savez pourtant que toute généralisation masque les rapports de pouvoir et les trajectoires individuelles. Ce « nous » indistinct fonctionne comme un mécanisme de dilution des responsabilités tout en imposant une culpabilité diffuse. Il rappelle étrangement les rhétoriques totalisantes que vous dénoncez par ailleurs, reproduisant paradoxalement ce que vous prétendez combattre.

    L’absence de doute méthodique
    Votre analyse pèche par une assurance contraire à l’éthique scientifique. Prenons l’affirmation : « le gouvernement […] serait incapable de se rendre coupable lui-même à son tour d’un génocide ». Cette proposition, présentée comme une évidence, ignore pourtant :

    Les travaux de l’École de Francfort sur la « banalité du mal » dans les systèmes démocratiques

    Les études postcoloniales démontrant que la violence d’État ne dépend pas du régime politique

    Votre propre expertise anthropologique sur les mécanismes de déshumanisation

    Un véritable doute méthodique aurait exigé de :

    Confronter votre hypothèse aux contre-exemples historiques (génocide des Arméniens dans l’Empire ottoman, massacres colonialistes français en Algérie)

    Interroger le concept même de « démocratie » dans un contexte d’occupation territoriale

    Analyser les biais cognitifs qui ont pu affecter votre jugement

    Or le texte procède par affirmations péremptoires plutôt que par démonstration rigoureuse. Cette posture est d’autant plus surprenante qu’elle émane d’un chercheur formé à la méfiance envers les évidences.

    L’échec anthropologique
    Que signifie, pour un spécialiste de l’humain, sous-estimer à ce point « ce dont l’homme est capable » ? Votre analyse de la « seule démocratie du Moyen-Orient » révèle une double méconnaissance :

    Sur le plan institutionnel : Ignorer les travaux de Neve Gordon sur « Israel’s Occupation » (2008) démontrant comment le système démocratique israélien s’est construit en parallèle d’un régime militaire colonial

    Sur le plan anthropologique : Faire abstraction des recherches de Giorgio Agamben sur « l’homo sacer » et la réduction à la vie nue, processus observables à Gaza

    Cette cécité théorique interroge. Elle suggère soit :

    Une surdité volontaire aux travaux critiques produits depuis les années 1980

    Une adhésion inconsciente au mythe de « l’exceptionnalité démocratique »

    Une difficulté à appliquer vos propres outils d’analyse à des réalités politiquement chargées

    Dans tous les cas, cela trahit un manque d’humilité face à la complexité des dynamiques historiques que vous prétendez pourtant maîtriser.

    La vision anachronique de l’islam
    Votre traitement de la question islamique semble héritée des thèses orientalistes du XIXe siècle plutôt que des avancées récentes en histoire globale. Comparer votre approche à celle d’un professeur réduisant le Moyen Âge à des « temps obscurs » est malheureusement pertinent.

    Les travaux de :

    Gabriel Martinez-Gros (sur la sophistication des sociétés médiévales musulmanes)

    Hamit Bozarslan (sur l’islam politique comme phénomène moderne)

    Abdou Filali-Ansary (sur les réformismes islamiques)

    …sont totalement absents de votre réflexion. Vous persistez à analyser l’islam à travers le prisme de votre « vieux maître », reproduisant ainsi :

    La confusion entre doctrine et pratiques sociales

    L’ignorance des hybridations culturelles

    La négation des dynamiques internes de réforme

    Cette fixité analytique est d’autant plus paradoxale que vous dénoncez par ailleurs les essentialismes. Elle rappelle les impasses de la raison coloniale que pourfendaient pourtant Frantz Fanon et Edward Said.

    Conclusion : La trahison des clercs
    Votre texte cristallise le danger qui guette tout intellectuel : substituer la conviction à l’enquête, l’indignation à l’analyse. Le paradoxe est saisissant :

    Vous dénoncez les pièges de la pensée… en tombant dans le piège des généralisations hâtives

    Vous critiquez l’aveuglement collectif… sans interroger vos propres angles morts

    Vous mobilisez l’anthropologie… pour évacuer la complexité anthropologique

    La vraie déception tient à ce que ces failles ne soient pas compensées par l’humilité qui devrait accompagner toute démarche critique. Comme le rappelait Pierre Bourdieu : « Ce que je reproche aux intellectuels, c’est de se prendre pour des intellectuels ». Votre texte, hélas, donne raison à ce constat acerbe.

    L’esprit brillant ne suffit pas. Il faut aussi, surtout lorsqu’on parle de vies humaines, cette rigueur obstinée qui fait défaut ici. La gravité du sujet exigeait mieux qu’un pamphlet déguisé en analyse. Elle réclamait la probité intellectuelle dont vous avez pourtant montré ailleurs posséder les clés.

    Cette réponse s’appuie sur une lecture croisée de vos travaux et des courants critiques contemporains, dans le souci d’un dialogue constructif exigeant. Les références citées le sont à titre d’exemples, non d’exhaustivité.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Merci pour votre analyse, dont la qualité me conduit à m’interroger : pourquoi diable une personne capable d’un raisonnement d’une telle acuité, d’une telle justesse dans l’argumentation, éprouve-t-elle le besoin de se cacher derrière l’anonymat ? Pourquoi choisit-elle de mêler son commentaire au bruit ambiant, alors qu’elle pourrait le garantir du nom du sujet qui y adhère pleinement et s’y engage aux yeux de tous ? Imaginez-vous quelqu’un répétant votre analyse et qui dise : « Je t’assure : c’est « TO » qui l’a dit ! » ?

      Mais rassurez-vous : contrairement à l’opinion commune, je considère que les inspecteurs des travaux finis jouent dans nos sociétés, un rôle non-négligeable.

      1. Avatar de TO
        TO

        La mention « réponse de perplexité » était une coquille pour « réponse de Perplexity », l’IA de recherche. Cette démarche s’inscrivait dans une logique d’expérimentation, inspirée par vos propres réflexions sur le rôle de l’IA dans la critique des discours humains. Il s’agit d’une application concrète de vos thèses sur la complémentarité humain-machine, incarnant précisément le « nouveau nous » que vous appelez de vos vœux pour des temps nouveaux.

        Je maintiens que ne pas interroger la nature hybride de la démocratie israélienne – à la fois régime démocratique pour une partie de sa population et structure d’occupation pour une autre – revient à ignorer vos propres appels à « penser hors des silos ». Par ailleurs, la charge émotionnelle du terme « génocide » exigeait une rigueur renforcée, conforme à votre exigence d’« éthique des algorithmes », où chaque mot doit résister à l’examen des faits et des concepts.

        Je reste anonyme car je ne suis qu’un lecteur préoccupé par l’actualité. Cela n’invalide pas le fond : sur votre blog, nombreux sont les commentateurs qui interviennent sous pseudonyme sans que cela n’altère la qualité des échanges. L’important n’est-il pas la force des idées plutôt que l’aura de leur auteur ? Vous-même rappelez que l’IA « libère la pensée de l’ego » – cette analyse s’inscrit dans cet esprit, où l’anonymat devient un outil de dépolitisation des corps pour mieux recentrer le débat sur les textes.

        Je tiens enfin à dire que, malgré l’estime que je porte à votre parcours intellectuel, je suis très fâché et profondément déçu par cet aveuglement de votre part. Compte tenu de la gravité de la situation, j’attendais une lucidité et une exigence morale à la hauteur de l’enjeu : réprouver sans ambiguïté la barbarie, d’où qu’elle vienne.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Je reste anonyme car je ne suis qu’un lecteur préoccupé par l’actualité.

          C’est confortable ? Vous voulez peut-être un coussin pour vos pieds ? Et quelque chose à boire ?

    2. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      @TO 27/05 à 07h14 écrit :

      …  » Conclusion : La trahison des clercs
      Votre texte cristallise le danger qui guette tout intellectuel : substituer la conviction à l’enquête, l’indignation à l’analyse
      …  »
      (( italiques et grasses d’initiative personnelle intentionnelle ! ))

      Bonjour @TO ,

      Dans le cadre du sujet du billet, voudriez-vous avoir la gentillesse, en termes simples, disons accessibles à un esprit ‘banalement normal’ , de me(nous) résumer les conclusions de votre propre enquête et les résultats de votre propre analyse sur/de cette… trahison … du « clerc » JORION Paul.
      Ce qui ne manquerait pas de contribuer à l’intérêt du débat que vous semblez susciter…

      Mes remerciements et salutations (de bienvenue?)
      @Otromeros.

      1. Avatar de TO
        TO

        Otromeros, merci pour votre demande de clarification. Perplexity.

        Ce que signifie « la trahison des clercs » dans ce contexte
        Julien Benda, en 1927, accusait les intellectuels de trahir leur rôle lorsqu’ils abandonnent la recherche de la vérité au profit de passions politiques ou identitaires. Appliqué à Paul Jorion, cela signifie :

        Substituer la conviction à l’enquête,

        Généraliser au lieu de nuancer,

        Ignorer les travaux ou arguments contraires.

        Mais ce qui me heurte, c’est la façon dont Paul Jorion parle d’une « pensée a priori raisonnable » en suggérant qu’il était apparemment sensé de croire qu’un État démocratique, forgé par l’histoire d’un peuple martyrisé, ne pourrait commettre un génocide.
        Il présente cette hypothèse comme une évidence. Pourtant, il aurait fallu confronter ce raisonnement aux mécanismes anthropologiques de la violence d’État et à l’histoire, qui montrent que nul peuple, nul régime n’est à l’abri de la barbarie. Cela aurait constitué, à tout le moins, une hypothèse bien plus sage et prudente.

        En termes simples : Dire « c’est raisonnable a priori », c’est comme affirmer « ça paraît logique » sans vérifier si cela tient face aux faits. Sur des sujets aussi graves, cette posture est insuffisante, et elle l’est d’autant plus avec le recul du temps et de l’expérience.

        La « trahison » ici, c’est d’avoir utilisé son statut d’intellectuel pour plaider une cause juste (dénoncer des crimes) avec des arguments approximatifs, au risque de desservir cette même cause.

        Cette « trahison » est grave. Pour les victimes. Pour le débat.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Où étiez-vous quand j’ai écrit ici le 25 septembre de l’année dernière ce qui suit ? Prudemment dans les fourrés, je suppose, jusqu’à … ce matin à 7h14.

          Moyen-Orient : faisons pression sur les va-t-en-guerre de tout bord

          Un commentateur :

          Ici même, de nombreux articles ont été consacrés à la guerre russo-ukrainienne, très peu (un ou deux) à la celle du Moyen-Orient qui semble n’intéresser personne. S’il faut évidemment condamné la Russie en Ukraine, ne faudrait-il pas condamner les Etats-Unis et Israël à Gaza et au Liban ?

          J’ai exprimé mon point de vue sur la situation au Moyen-Orient depuis un an à plusieurs reprises. Un bref résumé :

          Le Hamas, le Hezbollah, les gouvernements d’extrême-droite que les Israéliens croient bon d’élire depuis pas mal de temps, ont un point commun : la non-réciprocité envers l’ennemi, le considérer comme une vermine dont il s’agit de débarrasser la planète. Je n’ai rien de plus à dire à propos de ces gens-là, et la seule chose que je pourrais leur dire si je m’adressais directement à eux serait « Conduisez-vous comme des êtres humains dignes de ce nom ! », mais ils ne sont pas près de m’entendre, ni même de m’écouter.

          La solution ne viendra ni du Hamas, ni du Hezbollah, ni d’un gouvernement d’extrême-droite que les Israéliens croiront bon d’élire, elle pourra seulement venir des pressions que nous exerçons sur eux. Unissons nos efforts entre gens de bonne volonté *.

          * Je n’exclus pas les marchands d’armes du rang des êtres humains dignes de ce nom mais je leur refuse le statut de « gens de bonne volonté ».

          1. Avatar de TO
            TO

            J’étais là, lecteur assidu, et c’est précisément cette présence qui nourrit ma déception. Depuis 18 mois, vos interventions sur Gaza se comptent sur les doigts d’une main, et leur tonalité « équilibrée » – mettant sur le même plan le Hamas, le Hezbollah et le gouvernement israélien, comme s’il s’agissait de forces symétriques – contraste fortement avec l’asymétrie des violences.

            En 18 mois, face à ce que des juristes, des ONG et des survivants qualifient de génocide (destruction systématique d’infrastructures vitales, famines organisées, massacres de civils), votre blog n’a consacré qu’une poignée de billets à ce sujet. Lorsque vous évoquez le Moyen-Orient, c’est principalement pour appeler à la « pression sur les va-t-en-guerre de tout bord », comme si un État nucléaire occupant militairement un territoire depuis 56 ans et un groupe armé à la double casquette résistant/terroriste étaient comparables.

            Où sont vos textes sur le blocus de Gaza (360 km² ravagés), les frappes sur les hôpitaux, les innombrables enfants tués, les 53 000 morts – sinon le double –, les 118 000 blessés, les 90 % de la population déplacée, la famine organisée, le million d’enfants traumatisés ? Aucun Gazaoui n’est épargné. Pourquoi tant de prudence face à l’évidence d’une entreprise d’éradication ? Votre billet du 21 mai est une exception, mais il arrive après des mois de silence et de généralités.

            Vous parlez de « non-réciprocité » comme problème central, mais en contexte de génocide (ou de sa prévention), la réciprocité n’existe pas. Exiger d’un peuple sous les bombes qu’il « se conduise en être humain digne de ce nom » relève du sophisme, quand son bourreau bénéficie d’une impunité internationale. Le Hamas est une réaction à l’occupation, pas son moteur.

            Je ne suis pas un intellectuel, simplement un lecteur qui espérait trouver ici une voix claire contre la barbarie. Au lieu de cela : une distance confortable, un souci d’équilibre rhétorique, et trop peu de cette réciprocité positive que vous appelez de vos vœux – c’est-à-dire l’exigence morale de nommer l’innommable.

            J’ai, a priori, pour hypothèse – que j’estime raisonnable – que vous n’êtes pas désolé d’avoir tenu cette ligne éditoriale. Or, qui ne préfère pas, face à l’Histoire, les prises de position inconfortables aux fourrés de l’ambiguïté ?

            1. Avatar de Paul Jorion

              Je comprends : vous ne consultez que les billets de mon blog et vous n’êtes pas au courant de l’information que je diffuse tous les jours depuis octobre 2023 sur Facebook, Twitter (oui, je continue : Musk est en pleine déconfiture, il suffit d’être patient), BlueSky ou en relayant les appels sur Wemove et Avaz, etc. Vous ne connaissez que la partie émergée de l’iceberg.

              http://www.theguardian.com/world/2025/m...

              [image or embed]

              — Paul Jorion (@paul-jorion.bsky.social) 24 May 2025 at 19:17

              L'UE doit : suspendre l'accord commercial avec Israël, mettre fin aux exportations d'armes et sanctionner les responsables. J'ai signé, vous pouvez le faire aussi. ✍️ action.wemove.eu/petition/202… – Trop, c'est trop ! La victime transformée en bourreau, n'en est pas moins un bourreau !

              [image or embed]

              — Paul Jorion (@paul-jorion.bsky.social) 27 May 2025 at 17:27

              Gazans Once Escaped To Rafah. Now Israel Is Razing It. http://www.nytimes.com/interactive/...

              [image or embed]

              — Paul Jorion (@paul-jorion.bsky.social) 15 May 2025 at 20:17

              Etc. etc.

              1. Avatar de Ruiz
                Ruiz

                Mettre fin aux exportations d’armes est une chose, Macron a évoqué depuis un certain temps l’idée, mais cela ne représente pas grand chose (contrairement aux US) . Arrêter les importations, de considérer cet état comme un fournisseur d’armement digne et fiable avec qui l’on peut coopérer aurait peut être plus d’impact.

            2. Avatar de CloClo
              CloClo

              Je n’ai pas souvent réagit ici même aux massacres criminels de l’armée israélienne sur ordre du gouvernement israélien, soutenu par une partie de la population israélienne. Même quasiment pas. Pourquoi ? Parce que personne ici n’a jamais soutenu ou tenté de justifier la disproportion flagrante de la riposte et le génocide envers les palestiniens habitants gaza. Et personne non plus ici, n’a jamais dénié le droit le plus élémentaire à un peuple de résister à l’occupation et l’agression, discrimination permanente par tous moyens, ni accusé tout un peuple d’être antisémite. Jamais personne n’a repris les éléments de langage du gouvernement israélien. Ce qui en revanche a été souvent le cas concernant une autre guerre où inlassablement j’ai dû batailler contre des thuriféraires du relativisme et les adeptes de la propagande de l’agresseur. Je dois dire que cette tentative de mise en accusation pour insuffisance de dénonciation ou de soutien maintenant, en plein génocide et nettoyage ethnique revendiqué comme tel par BN, est assez incongrue pour ne pas dire plus.

              1. Avatar de Garorock
                Garorock

                 » pour ne pas dire plus. »
                Je vais le dire à ta place: une tentative pour enculer les mouches!
                Et pendant ce temps là les clients de LCI, BFM et Cnews qui sont à la louche entre 6 et 10 millions continuent de manger leur coucous tranquilles…
                😎

              2. Avatar de Khanard
                Khanard

                @CloClo

                le principal c’est que vous soyez là pour le dénoncer . Après ce que chacun en fait n’est plus de votre ressort . Il me semble .
                Je crois, mais avec toutes réserves, qu’on appelle ça l’opinion publique avec toutes les manipulations, exhortations, mensonges, vérités à demi vraies à demi fausses dont elle a à subir les assauts au nom d’une dette de l’humanité .

    3. Avatar de BasicRabbit en autopsy
      BasicRabbit en autopsy

      @TO

      Je ne connais rien du problème palestinien. Mais s’il fallait à la fois élargir et résumer votre propos, je dirais :

      À quel jeu jouez-vous, Paul Jorion ?

      Question que je me pose également.

      1. Avatar de TO
        TO

        Ce shift moral à l’échelle continentale est désormais un véritable sujet d’étude. 

      2. Avatar de Paul Jorion

        @BasicRabbit

        Même chose pour vous : renseignez-vous. Levez les yeux de vos archives.

        1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          Vous connaissez mon nom. Vous savez donc que c’est mission impossible. C’est dans mes gènes.

    4. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @TO Le billet est empreint au contraire d’humilité et constitue un mea culpa, le nous n’est pas ambigu, au contraire il désigne ceux qui se reconnaissent dans ce parcours intellectuel, et qui semble-t-il est constitué au moins par la première approche une part majoritaire des médias occidentaux et de l’opinion publique travaillée par ceux-ci.
      « Nous nous sommes laissés piéger par la pensée – a priori raisonnable – que » signifie au contraire que cette conviction largement proclamée et non challengée, repose seulement sur l’apparence de ce raisonnement et des raisons invoquées pour le tenir non étayées par un discours approfondi et critique, et n’énonce aucunement que cette pensée soit raisonnable, mais qu’elle a été présentée et acceptée comme telle, ce qui constitue le piège reconnu a posteriori !
      Il n’y a pas de références car elles sont supposées connues, au moins indirectement dans leurs grandes lignes par leurs conclusions, du lecteur à qui est laissé le choix de faire aussi ou pas son mea culpa si nécessaire.

  2. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Un appel à un ‘ami’ … réputé désintéressé… :

    —————————————————————————————————-

    Question :
     » Défendre une position plaçant les gazaouis en victimes innocentes d’un état surpuissant et décomplexé était-il dangereux en France après le 7 octobre?  »

    Réponse :
     » La question de savoir si défendre une position plaçant les Gazaouis en victimes innocentes d’un État surpuissant et décomplexé était « dangereux » en France après le 7 octobre est complexe, et la réponse dépend de plusieurs facteurs, notamment la perception du « danger » et la manière dont cette position était défendue.

    Voici une analyse des différents aspects :

    1. Le contexte français post-7 octobre :

    Choc et émotion intense : Les attaques du 7 octobre ont provoqué un choc immense en France, pays qui compte la plus grande communauté juive d’Europe et une importante communauté musulmane. Le gouvernement français a immédiatement et fermement condamné les attaques du Hamas comme « terroristes » et a exprimé sa solidarité avec Israël.
    Volonté d’unité nationale : Face à ce traumatisme, il y a eu une forte volonté de maintenir l’unité nationale et de condamner le terrorisme. Toute position qui aurait pu être perçue comme une justification, même implicite, des attaques du Hamas, ou comme une remise en question du droit d’Israël à se défendre, était susceptible d’être très mal reçue.
    Augmentation de l’antisémitisme et de l’islamophobie : Le conflit a malheureusement alimenté une recrudescence des actes antisémites et islamophobes en France, créant un climat de tension où les discours étaient particulièrement sensibles et susceptibles d’être interprétés de manière extrême.
    « Apologie du terrorisme » : Le cadre juridique français est très strict en matière d’apologie du terrorisme. Dans ce contexte tendu, des déclarations même nuancées sur la situation à Gaza pouvaient être interprétées par certains comme une apologie, entraînant des poursuites ou des réactions très vives.

    2. Les risques de « danger » :

    Poursuites judiciaires : Oui, il y a eu des cas de poursuites judiciaires pour « apologie du terrorisme » ou « incitation à la haine » suite à des publications ou déclarations jugées problématiques concernant le conflit. Bien que la liberté d’expression soit un droit fondamental en France, elle n’est pas absolue et est limitée par des lois interdisant l’incitation à la haine ou à la violence. Défendre la population de Gaza comme victime était une chose, mais si cela s’accompagnait de la minimisation des actes du Hamas ou de l’appel à la haine envers Israël, le risque juridique était réel.
    Réactions publiques et médiatiques : Défendre une position empathique envers les Gazaouis pouvait entraîner de vives critiques dans les médias et l’opinion publique, notamment de la part de ceux qui insistaient sur le droit d’Israël à se défendre et la nécessité de condamner le Hamas sans ambiguïté. Cela pouvait conduire à des accusations de « deux poids, deux mesures », de « complicité » ou de « laxisme face au terrorisme ».
    Pressions politiques et sociales : Des personnalités publiques, des universitaires, des journalistes ou même des citoyens ordinaires pouvaient faire face à des pressions, des intimidations ou des répercussions professionnelles pour avoir exprimé des vues perçues comme trop pro-palestiniennes. Le débat était très polarisé, et prendre une position claire en faveur des Gazaouis, même en les qualifiant de victimes innocentes, pouvait être interprété comme un parti pris contre Israël.
    Risque de malentendu ou de récupération : La complexité de la situation rendait difficile d’exprimer des nuances sans être mal compris. Des propos innocents pouvaient être déformés ou récupérés par des groupes extrémistes des deux côtés, ce qui augmentait le « danger » perçu par les autorités et la société.

    3. Nuance et complexité de la position française officielle :

    Il est important de noter que la position officielle de la France, bien que condamnant fermement le Hamas, a également exprimé des préoccupations croissantes concernant la situation humanitaire à Gaza et le sort des civils. Le gouvernement français a appelé à des cessez-le-feu humanitaires, a augmenté son aide à Gaza et a insisté sur la nécessité pour Israël de respecter le droit international humanitaire. Cela montre une certaine reconnaissance de la souffrance des Gazaouis, mais toujours dans le cadre d’une condamnation préalable du 7 octobre.

    Conclusion :

    Oui, défendre une position plaçant les Gazaouis en victimes innocentes d’un État surpuissant et décomplexé pouvait être perçu comme « dangereux » en France après le 7 octobre, au sens de risquer des répercussions judiciaires, médiatiques, politiques ou sociales. Ce « danger » n’était pas intrinsèque à la compassion envers les victimes civiles, mais plutôt lié au contexte de forte polarisation, de sensibilité extrême et de strictes lois anti-terroristes. La nuance était souvent difficile à maintenir dans un débat aussi passionnel, et toute tentative de « comprendre » la situation des Gazaouis était susceptible d’être assimilée à une remise en cause de la légitimité de la réponse israélienne ou même une justification du Hamas par certains acteurs du débat public.
    ————————————————————————————————-

    On pourrait partir de ça et « affiner » par périodes successives le taux de risque de  » maccarthysme  » auquel a été soumis la France… et ce n’est pas (encore) fini..!

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      Et, par jeu…, .donner à lire et critiquer ceci :
      https://ismfrance.org/index.php/2025/05/21/plus-rien-a-jabaliya-catastrophes-sans-fin-dans-un-camp-de-refugies-assiege/

      (( sachant que :

       » Le Mouvement de solidarité internationale (ISM) est une organisation non gouvernementale dirigée par des Palestiniens qui milite pour la libération de la Palestine et soutient les luttes du peuple palestinien pour la liberté. Bien qu’il n’existe pas d’entité distincte appelée « ISM France » avec son propre site web, l’ISM est présent à l’international et ses activités et son réseau s’étendent à plusieurs pays européens, dont la France. Par conséquent, lorsqu’on parle d’« ISM France », on désigne généralement les activités et les sympathisants du Mouvement de solidarité internationale (MIS) en France.

      Voici une ventilation de leurs principaux objectifs et activités, qui s’appliqueraient à leur présence et à leur plaidoyer en France :

      Objectif principal : L’ISM s’engage à résister à l’occupation israélienne des terres palestiniennes. Ils visent à soutenir et à renforcer la résistance populaire palestinienne en utilisant des méthodes et des principes non violents et d’action directe.

      Méthodes et activités :

      Action directe : les volontaires de l’ISM participent aux manifestations menées par les Palestiniens, perturbent les activités des forces d’occupation israéliennes, accompagnent les enfants à l’école et les agriculteurs dans leurs champs et résident avec des familles dont les maisons sont menacées d’expulsion ou de démolition.

      Documentation et reportage : Ils documentent et rendent compte de la vie quotidienne sous l’occupation israélienne et des violations présumées des droits de l’homme et du droit international par l’armée et les colons israéliens. Cela comprend la prise de photos, la rédaction de rapports et leur partage via leur site Web et leurs réseaux sociaux.
      Plaidoyer : Ils s’engagent dans un travail de plaidoyer, parfois en collaboration avec d’autres groupes antisionistes, pour promouvoir le soutien international à la cause palestinienne. Cela comprend le soutien aux campagnes de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) ciblant Israël.
      « Boucliers humains » : les volontaires de l’ISM se sont historiquement placés dans des zones de conflit, parfois décrits comme des « boucliers humains », pour dissuader les opérations militaires ou pour surveiller les actions militaires israéliennes et fournir de l’aide.
      Contester les blocus : Ils ont participé à des initiatives, telles que des flottilles, pour tenter de briser le blocus israélien de la bande de Gaza.

      Idéologie : L’ISM se décrit comme non-violent et engagé dans la résistance non-violente. Cependant, leur déclaration de mission reconnaît également le droit des Palestiniens à résister à la violence et à l’occupation israéliennes par la lutte armée légitime, tout en précisant qu’ils ne soutiennent ni n’approuvent les actes de terrorisme et ne participent pas eux-mêmes à la résistance armée. Cette position et leurs liens présumés avec certains groupes leur ont été reprochés par certaines organisations de surveillance. Ils utilisent fréquemment des termes comme « apartheid », « nettoyage ethnique », « génocide » et « punition collective » pour décrire les actions israéliennes. Ils soutiennent également le « droit au retour » des Palestiniens.

      Essentiellement, « ISM France » représenterait le segment de ce mouvement mondial opérant ou recueillant du soutien en France, travaillant vers ces objectifs déclarés et utilisant ces méthodes.  » ))

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  1. On ne voit pas très bien pour quelle raison l’Arthur irait jouer de la trompette à Guernica! 😎

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