C’est un fait divers qui me tourmente depuis plusieurs jours et j’ai pleuré la mort de ce petit garçon dont on devine sur sa photo qu’il est un enfant battu (de sept mois), longtemps avant que l’on n’arrête pour meurtre ses parents aujourd’hui.
Bien entendu, les tragédies vous affectent davantage quand le décor vous est connu. Cabazon (California) est l’un de ces endroits dont Dieu a entièrement négligé l’existence : si on ne l’appelle pas « désert » c’est qu’il s’agit d’un relay-post entre deux oasis. Ceux qui connaissent Cabazon, c’est essentiellement pour ses dinosaures en plastique bordant la route, et pour son entièrement improbable boutique « duty-free » au milieu du désert (j’imagine parce qu’on se trouve sur le territoire d’une réserve amérindienne).
Si vous êtes en route pour l’Arizona au départ de Los Angeles, faites une halte-déjeuner à Banning : quelques kilomètres (ou miles) seulement avant Cabazon : rendez-vous à Grammas Country Kitchen (« La cuisine paysanne de bonne-maman »), vous aurez l’occasion d’y manger en un seul repas tout ce qui est mauvais pour la santé : si vous entendez épargner la stupéfaction complète à la serveuse, évitez les mots « vegetables » (légumes) et « fruit » (intraduisible). La preuve est faite là que la malbouffe précède de loin l’apparition dans notre monde de Mr. McDonald et du Colonel Parker (Kentucky Fried Chicken).
Faites une pause à Grammas Country Kitchen et léchez-vous les babines, mais sachez bien que si vous mentionnez jamais que c’est moi qui vous ai conseillé de vous arrêter là, je vous poursuivrai impitoyablement en justice.
Dors bien, petit Emmanuel Haro, tu ne méritais pas d’être la victime de toute cette merde qu’est notre monde trop souvent.
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