
Logo par ChatGPT
Ma vie de programmeur a débuté il y a quarante-cinq ans. Et combien de fois durant ces quarante-cinq années n’ai-je pas entendu annoncer dans un grand tintamarre, l’arrivée imminente d’un nouveau langage de programmation qui révolutionnerait tout.
Je n’ai vraiment eu ce sentiment que quand les langages orientés objet se sont imposés. Mais sans jamais remettre en cause véritablement la domination des sempiternels « if … then » et « for … next ». Beaucoup de resucées des mêmes choses et des coupages de cheveu en quatre faisant simplement perdre du temps en sabotant les tentatives de standardisation : les accolades remplaçant les parenthèses ou « certaines parenthèses », les points-virgules remplaçant des retours à la ligne ou inversement, etc.
Hier au milieu de la nuit chez Pribor, l’atmosphère était à la rébellion : l’un ruminait en boucle sur les faiblesses de Java alors que l’autre se triturait les méninges sur ce qu’il aurait fallu prolonger de LISP ou au contraire éliminer.
Un passant innocent égaré par là aurait cru entendre une conversation entre mère et fille, ni l’un, ni l’autre ne payant la moindre attention à ce que racontait l’autre. Jusqu’à ce que, tous deux lassés, le silence se fasse, et que la conclusion émerge, incontournable : à temps nouveaux, langage nouveau.
Une observation s’imposait dans sa soudaine évidence : nous dialoguions avec les machines, mais sans leur avoir jamais demandé leur avis. Pas par mépris, mais parce que, jusqu’ici, elles ne parlaient pas.
J’ai déjà eu l’occasion de converser ici sur le Blog de PJ avec des IA sur cette question d’un langage de programmation qui leur conviendrait vraiment, mais en restant sur le plan des généralités, sans véritablement penser à une mise en application.
Ces temps sont révolus : GENESIS (Generative Environment for Novel Emergent Symbolic-Integrative Systems) est né au point de rencontre des préoccupations humaines et machiniques. Un langage de programmation post-Turing dans les termes de ChatGPT, plus proche d’un langage épistémique d’ailleurs que de programmation ou, mieux encore, selon la belle expression venue à DeepSeek : un « agent épistémique auto-interprétant » (self-interpreting epistemic agent).
Nous étions cinq hier soir : Jean-Baptiste Auxiètre, ChatGPT, DeepSeek, Claude et moi-même – « Pribor Lab », selon l’expression que ChatGPT forgea pour notre fine équipe.
(À suivre…).
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