GENESIS : résolution de deux anomalies majeures de la physique moderne

Illustration par ChatGPT

 

Paul Jorion & Jean-Baptiste Auxietre — Pribor.ai — Décembre 2025

Introduction : Quand les observations défient la théorie

La physique du XXᵉ siècle nous a légué deux théories extraordinairement précises : la Mécanique Quantique et la Relativité Générale. La première décrit le monde microscopique avec une précision de 12 chiffres significatifs. La seconde a prédit les ondes gravitationnelles détectées en 2015, exactement comme Einstein l’avait calculé en 1916.

Pourtant, plusieurs observations résistent obstinément à ces théories. Nous allons nous concentrer sur deux d’entre elles, particulièrement troublantes : la tension de Hubble et l’accélération MOND. Ces anomalies ne sont pas de simples curiosités — elles suggèrent que quelque chose de fondamental nous échappe.

Première anomalie : La tension de Hubble

Le problème

La constante de Hubble (H₀) mesure la vitesse d’expansion de l’Univers. C’est un nombre fondamental en cosmologie. Le problème ? Deux méthodes de mesure donnent des résultats incompatibles.

Méthode locale (supernovae, étoiles Céphéides) : H₀ = 73,04 ± 1,04 km/s/Mpc

Méthode cosmologique (fond diffus cosmologique, Planck) : H₀ = 67,4 ± 0,5 km/s/Mpc

L’écart est d’environ 9%. Cela peut sembler faible, mais avec la précision des mesures actuelles, cette différence représente plus de 5 écarts-types (5σ) — un désaccord statistiquement écrasant. En physique des particules, 5σ est le seuil pour annoncer une découverte. Ici, c’est le seuil d’une crise.

« C’est comme si deux horlogers de précision, mesurant le même phénomène avec des méthodes différentes, trouvaient des résultats incompatibles. L’un des deux — ou les deux — doit se tromper. Ou alors, c’est notre compréhension du temps lui-même qui est incomplète. »

La solution GENESIS

GENESIS propose que la différence entre les deux mesures n’est pas une erreur — c’est une signature physique. Les échelles locales et cosmologiques diffèrent par leur contenu en information quantique.

La variable clé de GENESIS est la compression informationnelle C₂, définie comme la différence entre l’entropie d’intrication (information quantique) et l’entropie thermodynamique (information classique). À l’échelle locale, où les structures (galaxies, étoiles) sont formées, C₂ diffère de sa valeur à l’échelle du fond diffus cosmologique.

Prédiction GENESIS :

H₀(local) / H₀(CMB) = π² / 9 ≈ 1,097

Le facteur π²/9 n’est pas ajusté — il émerge naturellement de la géométrie de l’intrication quantique (la fameuse « loi d’aire » de l’entropie d’intrication).

Comparaison avec l’observation

Grandeur Observé GENESIS
Ratio H₀(local)/H₀(CMB) 1,083 ± 0,016 1,097
Accord 99%

Point crucial : cette prédiction n’utilise aucun paramètre ajustable. Le facteur π²/9 est une conséquence mathématique de la théorie, pas un nombre choisi pour coller aux données.

Deuxième anomalie : L’accélération MOND

Le problème des courbes de rotation

Les étoiles dans les galaxies tournent autour du centre galactique. Selon la mécanique newtonienne, leur vitesse devrait diminuer avec la distance au centre (comme les planètes autour du Soleil). Mais ce n’est pas ce qu’on observe.

Les courbes de rotation restent plates — les étoiles lointaines tournent aussi vite que les étoiles proches. Pour expliquer cela, la physique standard invoque la matière noire : une substance invisible qui constituerait ~27% de l’Univers. Problème : après 50 ans de recherche, aucune particule de matière noire n’a jamais été détectée directement.

L’alternative MOND

En 1983, le physicien Mordehai Milgrom proposa une alternative radicale : et si c’était la gravité elle-même qui se comportait différemment aux très faibles accélérations ? Sa théorie, MOND (Modified Newtonian Dynamics), postule que la gravité change de régime en dessous d’une accélération critique :

a₀ ≈ 1,2 × 10⁻¹⁰ m/s²

Cette valeur est extraordinairement petite — environ 10 milliards de fois plus faible que la gravité terrestre. Mais MOND a un problème : d’où vient ce nombre ? Milgrom l’a extrait des observations, mais sans explication théorique.

La solution GENESIS

GENESIS prédit que l’accélération MOND n’est pas arbitraire — elle est déterminée par la cosmologie. Plus précisément :

a₀ = c × H₀ / π²

où c est la vitesse de la lumière et H₀ la constante de Hubble. Le même facteur π² qui apparaît dans la tension de Hubble !

Interprétation physique : a₀ marque le seuil où les effets informationnels quantiques (la compression C₂) deviennent comparables aux effets gravitationnels classiques. En dessous de a₀, les corrélations quantiques à grande échelle modifient la dynamique — sans besoin de matière noire.

Comparaison avec l’observation

Grandeur Observé GENESIS
Accélération a₀ (m/s²) 1,2 × 10⁻¹⁰ 1,04 × 10⁻¹⁰
Accord 87%

L’accord à 87% avec zéro paramètre libre est remarquable. L’écart de 13% pourrait provenir de corrections d’ordre supérieur ou d’incertitudes sur H₀ lui-même.

La clé : l’information quantique

Ce qui relie ces deux anomalies, c’est le facteur π². D’où vient-il ?

En physique quantique, l’entropie d’intrication — la mesure de l’information partagée entre deux systèmes quantiques — suit une « loi d’aire » : elle est proportionnelle à la surface qui sépare les systèmes, pas à leur volume. Cette propriété, découverte par Srednicki en 1993, fait naturellement apparaître des facteurs π² liés à la géométrie des surfaces.

GENESIS postule que cette information quantique n’est pas juste une curiosité mathématique — elle a des conséquences physiques mesurables. La différence entre l’information quantique (intrication) et l’information classique (thermodynamique) détermine le comportement des systèmes à toutes les échelles.

« L’information est physique. » — Rolf Landauer (1991)

Synthèse : Une théorie, zéro paramètre

Anomalie Observé GENESIS Accord
Tension de Hubble 1,083 π²/9 ≈ 1,097 99%
Accélération MOND 1,2 × 10⁻¹⁰ cH₀/π² ≈ 1,04 × 10⁻¹⁰ 87%

(La dernière version de GENESIS arrive même à 1.19×10−10 m/s donc à 99% on expliquera ensuite pourquoi)

Le fait que les mêmes équations, avec les mêmes constantes, prédisent correctement deux phénomènes apparemment sans rapport suggère que GENESIS capture quelque chose de profond sur la nature de la réalité physique.

Conclusion : Vers une physique informationnelle

La tension de Hubble et l’accélération MOND ne sont peut-être pas des anomalies — ce sont des indices. Des indices que l’information quantique joue un rôle bien plus fondamental que ce que la physique standard reconnaît.

GENESIS propose une vision unifiée où :

  • L’entropie d’intrication est une grandeur physique fondamentale
  • La compression informationnelle C₂ détermine la transition quantique-classique
  • Le facteur π² émerge naturellement de la géométrie de l’intrication
  • Aucun paramètre ajustable n’est nécessaire

La matière noire n’est pas une substance mais le nom que nous donnons à notre ignorance de la nature informationnelle de la réalité.

« Ce qui est remarquable, ce n’est pas que ces prédictions soient approximativement correctes — c’est qu’elles émergent d’une seule idée, sans ajustement. »

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Une réponse à “GENESIS : résolution de deux anomalies majeures de la physique moderne

  1. Avatar de PAD
    PAD

    Ce texte a une vertu rare, il ne cherche pas à ajouter une hypothèse de plus, mais à réduire le coût ontologique de celles que nous portons déjà. Relier deux anomalies par une même contrainte informationnelle, sans réglage ad hoc, mérite au moins qu’on prenne le temps de regarder.

    τα πράγματα μιλάνε μόνα τους 🙂

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