Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Ce qui est consternant dans les recommandations du G20, dans les plans Geithner, etc. c’est leur incapacité totale à penser les moyens de résoudre la crise en-dehors des sentiers battus. Il semble que pour les décideurs, on se trouve toujours dans le cadre de ce que Jean-Maxence Granier, appelle la « posture B » : « le système survit, bien que difficilement, pour retrouver au bout du compte sa forme originelle ».
Quand on dit : « Ceux qui sont responsables de la crise font partie du problème, pas de sa solution », on pense d’abord aux représentants du monde de la finance, et l’on néglige les régulateurs et les politiques qui leur avaient signé un chèque en blanc. Eux aussi semblent incapables du « thinking out of the box », comme dit l’anglais, incapables de recourir à la pensée latérale : eux aussi n’envisagent des mesures que si elles se coulent dans le cadre de cette même « posture B » où, à la simple différence de la « posture A » pour qui le système oscille de manière rassurante entre vaches grasses et vaches maigres, il convient encore de lui donner un « coup de pouce » pour lui faire retrouver sa bonne santé.
Et comme il ne s’agit pas d’innover, on ne s’interroge pas sur la façon de se débarrasser des produits dérivés qui transformèrent le risque en risque systémique : on vise plutôt à la transparence de leur marché, on n’interdit pas les hedge funds qui orchestrèrent la spéculation débridée : on leur vient en aide pour qu’ils puissent acheter des instruments de dette dépréciés, on ne réfléchit pas à la faute logique qui vicie le principe de la titrisation : on se demande comment la relancer, on ne se demande pas comment améliorer la comptabilité des entreprises, on leur dit : proposez des chiffres, on vous couvre jusqu’à ce que les choses s’arrangent. Et las ! les choses ne s’arrangent pas, elles vont au contraire de mal en pis, mais la philosophie en haut-lieu demeure imperturbable : « Ce n’est qu’un mauvais moment à passer ! », même si l’anxiété n’arrête pas de monter et si la fréquence des moments de panique augmente inexorablement.
S’accrocher à une représentation de la crise en « posture B » présente plusieurs aspects positifs : les avantages acquis sont préservés et le personnel est maintenu en place. Cela présente aussi un inconvénient majeur : ça ne marche pas. On est passé insensiblement des petits coups de pouce de 2007 d’un montant chiffré en milliards d’euros ou de dollars aux gros coups de pouce du début 2008, puis aux coups de pouce énormes de la fin de l’année se chiffrant désormais en centaines de milliards. Quant à 2009, c’est l’année des « kolossal » coups de pouce, aux montants exprimés cette fois en « trillions » d’euros ou de dollars. Et malgré l’ambition de plus en plus pharaonique, toujours pas la moindre lueur au bout du tunnel !
Ce qui a cependant changé, c’est que le sentiment général a cessé d’être la perplexité que suscitaient les budgets exprimés en milliards pour devenir celui du sens de l’absurde que produisent ceux qui se formulent en « trillions ». En 2008, les mesures prises impressionnaient encore mais en 2009, leur ridicule provoque le fou-rire. En 2008, les blogueurs écrivaient « Le Plan Paulson sera-t-il suivi d’effet ? » ou « Lehman Brothers peut-il être sauvé ? », en 2009 ils écrivent : « Quatorze manières de rouler le Plan Geithner dans la farine » ou « Mark-To-Market remplacé par ‘Croix de bois, Croix de fer…’ ».
Les dirigeants affirment que tout peut encore s’arranger alors que les peuples ont compris que plus rien ne sera comme avant. C’est une très mauvaise chose quand le courant ne passe plus entre les peuples et leurs représentants. Qui pourra leur faire comprendre que le moment n’est plus aux « kolossal » coups de pouce : qu’il faut trouver autre chose, que le moment est venu pour la réflexion de sortir des sentiers battus ?
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
61 réponses à “L’ère des kolossal coups de pouce”
>Jorion
Et si une prise d’otage ou une manifestation tournait mal, est ce que cela pourrait être un moyen de leur faire oublier les kolossaux coups de pouce?
Ce qui ne laisse pas de m’étonner c’est que des sommités, par ordre alphabétique, comme Galbraith, Jorion, Krueger, Roubini, Stiglitz, sont unanimes pour pointer les graves insuffisances des mesures qui ont été prises, et, pire, dans certains cas, leur évident pouvoir de nuisance. Tous se retrouvent maintenant, peu ou prou la posture C. Mais rien à faire, comme au casino, à chaque défaite de leurs plans mirobolants, nos gouvernants doublent la mise, pensant se refaire, comme par enchantement.
« A ce stade », comme dirait le Clown Blanc, je ne vois plus que la méthode belge, un entartrage (technique mise au point par Noël Godin — digne héritier des surréalistes — consistant à procéder à des attentats pâtissiers sur des personnalités puissantes et/ou suffisantes) en bonne et due forme visant ces messieurs dames du G20 qui ne veulent rien voir et ne rien savoir. Peut-être une forme de coup de pouce pour les inciter à regarder au bas de l’estrade 🙂
PS. c’est pour rire !! inutile de prévoir des cordons policiers supplémentaires lors des prochains sommets.
Bonjour Paul,
Votre texte d’aujourd’hui en commentaire à l’issue du G20 est assez pessimiste sur le fond mais j’apprécie la clarté pédagogique des postures A et B.
Peut-on dire que l’axe temporel n’a pas été pris en compte dans l’origine de la crise et donc dans son traitement sur le fond ?
Le phénomène physique vertigineux dans lequel baigne la société moderne est l’accélération du traitement de l’information. Vertigineux est peu-être insuffisant, on devrait aussi dire enivrant. Le monde réel nous autorise à évaluer la variation de la valeur d’une société cotée suivant ses cycles de ventes, souvent annuels, parfois trimestriels (les 4 saisons …), parfois sur des périodes plus longues liées à l’évolution des segments de marchés et de la concurrence.
Même l’Iphone mets des trimestres à émerger.
Alors pourquoi autoriser tout ce qui est possible, même quand cela n’a pas de sens ?
Que des équipements informatiques toujours plus sophistiqués permettent d’acheter et vendre des parts de sociétés à quelques secondes d’intervalle ne veut pas dire que c’est un acte sain.
Là ou un verre de vin par repas suffit on peut effectivement passer à trente, certains le font, la société essaye de contrôler ce genre de comportement néfaste.
Pourquoi les dirigeants ne veulent pas voir cette racine fondamentale du mal qui nous touche?
Sans doute parce qu’elle remet trop fortement en cause les quelques dizaines de milliers d’acteurs qui concentrent la puissance des sphères financières (banques, sociétés d’investissement, assurances, fonds de pension, organismes régulateurs, sociétés de bourse, ministères des finances, banques centrales, organismes internationaux, …).
Vous demandez pourquoi l’aveuglement à ne pas proposer de solution ailleurs?
Vous êtes bien trop pudique.
Le problèmes est simple, facile à formuler, mais il touche quelques dizaines de milliers d’emplois de ces gens qui ont le pouvoir où qui en sont très proches.
Alors le peuple?
La conscience collective du peuple est très forte, elle marche depuis que la notion de peuple existe, avec la puissance théorique de ce que certains rêveraient dans le « cloud computing » (je trouvais le « data mining » moins vaporeux …).
Le peuple aime bien s’accorder sur des idées simples. Ici, c’est quelques dizaines de milliers d’emplois à haut revenu contre un retour aux fourmis qui préparent leur retraite et aux cigales qui comptent sur les enfants des autres pour payer la leur.
Cela n’empêchera pas bien sûr la forte consolidation des emplois créés par la surchauffe artificielle du système.
Le retour à la normale où les fourmis auront leur maison et où les cigales se satisferont de leur liberté sans trop d’attaches matérielles sera forcément douloureux mais relativement juste.
On peut juste craindre la révolte des cigales à qui on à fait croire qu’elles pourraient vivre leur vie de cigale tout en ayant le confort des fourmis. Mais elles ont plus attachées à leur liberté qu’à se battre pour des biens qui les rendent serviles.
On doit être optimiste, c’est souvent comme cela que les bonnes décisions sont acceptées.
Pourquoi ne pas promouvoir l’arrêt de la spéculation par le gel des achats revente de titres à moins d’un mois (ne faisons pas dans la demi-mesure), pourquoi ne pas en profiter pour instaurer quelque chose qui ressemble à la taxe Tobin (je ne suis pas spécialiste), un blocage des hauts revenus et la liberté de remonter les plus bas salaires, même si cela doit entrainer un peu d’inflation, qui permettra de soulager en douceur le poids de beaucoup de dettes?
On nous rabâche que l’inflation ne peut revenir à cause de la non concurrence sur le marché de l’emploi.
Ici, il faudrait un peu d’imagination pour trouver une autre solution, par la voie réglementaire de l’augmentation des bas salaires par exemple. Si on doit attendre une génération de population en crise profonde (25 ans) pour avoir un déficit de main d’œuvre qualifiée du fait d’un fort recul de l’éducation et de la formation, effectivement ça va finir par très mal se passer. Les fourmis peuvent avoir des comportements grégaires dangereux, surtout quand elles choisissent un cafard pour les diriger…
Si les penseurs avancés que sont MM E. Todd, P. Krugman, P. Jorion et quelques autres pouvaient impulser une note positive et réaliste dans le sens des idées ci-dessus, cela ne ferait pas de mal.
Bien cordialement,
Ramcircle
Un nouvel élan pour le mouvement souverainiste ? :
http://agoraquebec.canalblog.com/tag/larose
j’ai lu ceci,
http://www.yhad.fr/yhad_eco/comprendre/precurseurs/6-credit_social.htm
bonjour,
penser que des « sommités » ou des « penseurs » peuvent modifier le cours des évènements,c’est croire que ‘l’on peut arrêter les chutes du niagara avec un parapluie ».
« Nous, au contraire,savions qu’il fallait s’attendre au pire comme allant de soi »….. » nous savions qu’aucun prétexte n’était trop absurde, trop mensonger, quand il s’agissait de rapine et de puissance »(Stefan Zweig dans le monde d’hier)
@Jean François Leclerc,
Cher Monsieur, je lis attentivement vos billets régulièrement.
Que vous dire?
Connaissez-vous Silvio Gesell et l’ordre économique naturel:
Si vous le souhaitez, je vous enverrai un exemplaire gratis et à mes frais, à charge pour de le lire et de faire des commentaires!
Mon mail: johannes.finckh@wanadoo.fr
en m’indiquant une adresse où vousl’envoyer, vous l’aurez vite!, jf
Bonjour,
Je ne pense pas qu’il s’agisse de « philosophie en haut-lieu [qui] demeure imperturbable », sinon la « faute logique » serait au centre de la réflexion, ce qui ne peut échapper au fin connaisseur d’Aristote que vous êtes.
Par contre, il me semble qu’il s’agit plutôt de dogme imperturbable. Autrement dit, d’une attitude religieuse au sens bureaucratique du terme, c’est à dire mélange de croyances et de pouvoir politique. Nous ne sommes pas devant un pseudo clash des civilisations mais devant l’identité de fonctionnement des régimes théocratiques qui en tant que tel se combattent. Dans ce cas la non-résolution de la « faute logique » (sa résolution mettrait en cause le dogme) se fait par la négation du principe de non contradiction (dans le christianisme c’est en jeu dans la deuxième moitié du XIe siècle « Querelle sur la présence réelle »), et/ou par la production de textes à visée eschatologique de type apocalyptique (le mouvement religieux autour de Bush en est une bonne illustration). Tout ceci n’est pas sans résonances (voire « raisonnances ») psychanalytiques.
Sortir de ce piège, c’est ce que vous faites, ne jamais lâcher l’exigence de la pensée rationnelle, logique.
@Paul Jorion:
« Qui pourra leur faire comprendre que le moment n’est plus aux « kolossal » coups de pouce : qu’il faut trouver autre chose, que le moment est venu pour la réflexion de sortir des sentiers battus ? »
C’est la question centrale en effet ! 🙂
Une idée très modeste: les convaincre qu’ils ont plus d’intérêt au changement qu’à vouloir rétablir le système ?
Mais comment concrétiser cette idée, ça je ne sais pas. Quant au changement en question, il reste à définir.
Une variante consisterait à supprimer l’enjeu ? Et là je vois mieux peut-être, bien que ce ne soit pas très réjouissant: les amener à la ruine totale, ils y vont tout droit d’ailleurs. Le menu souci êtant qu’ils emmènent tout le monde avec eux.
Et/ou la force brutale ? La révolte populaire ?
Faudra-t-il donc encore et toujours descendre tout au fond avant d’espérer remonter ?
La pédagogie (hypothétique) du chaos…
Cette fois, « nous » avons un allié puissant mais qui ne pardonne pas: la contrainte environnementale qu’il ne faut pas oublier.
Le « ils » êtant les dominants et les dirigeants, en clair la finance et les politiques. Deux forces dont les intérêts semblent à ce point mêlés, pour une raison qui m’échappe encore (n’êtant pas adepte de la théorie du complot), qu’aucune alternative n’est possible. Comment arriver à briser cette alliance morbide ?
@ johannes finckh
Je vous remercie de votre proposition. J’ai découvert sur ce blog Silvio Gesell et m’efforce depuis de lire ce qui s’y rapporte. Ne dédaignant pas la fréquentation des livres, je lui préfère aujourd’hui l’observation des faits. Chaque chose en son temps. Cela explique que je ne participe pas aux intéressants débats dans lequel vous intervenez. Je crois, sans opposer l’une à l’autre de ces deux attitudes, qu’il y a en ce moment beaucoup plus à apprendre dans l’actualité que dans l’histoire.
Le souci, avec cette histoire c’est que ce n’est pas une question de compréhension.
A mon avis, c’est une certaine sensibilité au monde, aux autres, aux signaux qui permet de sortir des sentiers battus.
Notre hote, Paul Jorion a tiré sur des filets de pêche dans sa jeunesse, embarqué sur un petit bateau balloté par la mer, et sans doute ceux qui se sentent proches de lui ont aussi, dans leur vie, des repères proches du terrain.
Tous les traders et décideurs n’ont pas eu cette chance.
Le livre que nous sommes en train de parcourir ne peut pas être refermé et posé sur la table. Nous n’en connaissons pas la fin de l’histoire. Ceux qui sont en train de l’écrire non plus, mais ce n’est pas pour autant un réconfort. C’est plutôt le contraire. Ils voudraient bien la connaître, nous aussi, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons. Nous ne pouvons pas nous empêcher d’essayer de l’imaginer, mais cela nous amène rarement à décrire celle que nous préférerions. Le livre tourne plus, au fur et à mesure que nous le lisons, à la description de ces mondes terribles que nous prédit la science fiction qu’à un aimable et bucolique roman champêtre.
Nous ne sommes que les lecteurs de ce grand livre, il faudrait que nous puissions en devenir les rédacteurs. Ou au moins que ceux qui parlent en notre nom traduisent notre pensée.
Cette irruption des lecteurs ne serait pas un mélange des genres. Mais elle imposerait d’écrire à beaucoup de mains. D’être très créatifs dans la rédaction du scénario, déterminés dans la remise en cause de dogmes présentés comme des fins en soi, respectueux de l’écriture des autres. Produisant des ratures, faisant des pâtés, mais n’arrêtant plus une fois ayant débuté. Comprenant qu’il n’est pas nécessaire de commencer en voulant écrire le mot fin, au risque de ne jamais y parvenir (car qu’y aurait-il après ?), mais que l’essentiel c’est d’écrire, et donc de ne pas arrêter de le faire de peur de se faire prendre sa place.
Le lecteur rectifiera les fautes de lui-même.
hors sujet
même sujet
http://www.dailymotion.com/video/x8rxrj_du-processus-de-bologne-a-la-lru-un_news
@Cecile
Merci pour ce texte, j’aimerais avoir l’avis d’economistes « du prochain monde » sur cette facon d’organiser la societé.
Un debat sur ce sujet pourrais être organisé.
Je pense qu’à partir d’un certain montant insolvable, le joueur de casino devrait être interdit de fréquenter un tel gendre d’endroit pas seulement lui, mais également tous ceux qui encouragent et applaudissent plus longtemps ce genre de conduite à se généraliser dans les casinos, c’est vraiment irresponsable.
Dans un de ces ajustements, qui sont sans fin, comme la crise, le Trésor américain vient de lever une importante restriction d’accès aux prêts consentis afin d’acheter des actifs toxiques, dans le cadre du plan Geithner de sauvetage des banques. Il généralise cet accès et permet à des hedge funds de moindre importance d’y participer et d’avoir droit à une part du gateau. C’est décidément la meilleure affaire de l’année.
Les « autorités » ont suffisamment promis de « ne pas renouveler les mêmes erreurs que dans les années 30 ». Durant lesquelles même les grandes fortunes avaient sombré. Puisque le pékin est de toute façon condamné à trinquer, autant essayer de sauver les autres, non ? Ils sont moins nombreux, et il n’y a pas beaucoup de place sur l’Arche. Sauf que Noé avait le soutien de la divine providence, et Geithner fricote avec les diablotins de Wall Street. Ils ne jouent pas dans la même cour…
le FMI annonce 4000 milliards de $ d’actifs toxiques. fin 2008 on n’en acceptait 2200…
http://uk.reuters.com/article/businessNews/idUKTRE53607820090407
cela nous fait combien de plans Geithner???
Je partage le point de vue de l’ensemble des intervenants:
Ce n’est pas simplement une crise économique, c’est la crise de l’idée de « progrès » telle qu’elle est conçue depuis le XVIIIe siècle (supposée illimitée, anti-classique et anti-biblique, dont on doit à Spinoza la première esquisse). Autrement dit c’est une crise de civilisation radicale. La crise de l’Occident atteint dans ses fondements, dans ses valeurs. (et c’est pour ça que les idéologies politiques qui ont cette idée du progrès illimité comme prémisse sont déjà « hors-sujet », vouées à l’échec).
Inutile d’ajouter qu’il va falloir « en rabattre » également dans notre prétention à imposer certains cadres de pensée à des cultures/civilisations étrangères… et que ces dernières ont bien retenu la leçon. La montée en puissance de l’Inde, de la Chine n’est pas seulement une question de puissance, mais également une question d’identité. Demain ce sera le tour de l’Afrique de résister pied à pied à notre prisme culturel.
Les élections européennes arrivent début juin, il me semble que le PS et L’UMP vont se prendre une veste mémorable et que les votes protestataires vont se tourner vers le NPA, le MODEM, les Verts et peut-être le mouvement de De Villiers. C’est dispersé mais si un de ces partis réussit à symboliser la contestation, son score pourrait-être impressionnant.
Soros (sur Reuteurs encore)
« What we have created now is a situation where the banks who will be able to earn their way out of a hole, but by doing that, they are going to weigh on the economy.
« Instead of stimulating the economy, they will draw the lifeblood, so to speak, of profits away from the real economy in order to keep themselves alive. »
puisque les commentateurs les plus autorisés, et en nombre, de surcroît, sont ignorés,
il ne restera que la misère. comment s’exprimera-t-elle?
@antoine: « La montée en puissance de l’Inde, de la Chine n’est pas seulement une question de puissance, mais également une question d’identité. »
J’ai un doute là-dessus. Cette montée en puissance est liée à l’occidentalisation de ces pays (valeurs, système économique, etc).
Paradoxalement, je vois une montée en puissance des valeurs asiatiques en Occident (remise en cause du progrès infini, importance donnée à l’équilibre sur l’efficacité, etc) au moment où l’Asie semble les oublier.
je ne resiste à paraphraser harry Truman : « il y a récession lorsque votre voisin perd son travail ; il y a dépression lorsque vous perdez le vôtre »
bravo pour ce site qui même à son echelle le necessaire débat d’idée
chris
Comment voulez-vous que l’admin Obama prenne des décisions de pensée « parallèle » (à la KORZYBSKY pour sortir du territoite) , si les lobbies de WallStreet sont infiltrés à ce point ??
La finance qui a fauté veut conserver son gâteau et elle est là, sur les épaules de BHO…comme un corbeau.
In
De Defensa:
http://www.dedefensa.org/article-bho_et_wall_street_07_04_2009.html
« » » » »Cette thèse est effectivement celle de l’influence verrouillée, “stabilisée”, de Wall Street. Après avoir détaillé les plantureuses nouvelles sur les diverses rétributions en 2008 de Summers de la part de firmes de Wall Street, dont Summers coordonne actuellement le “sauvetage”, puis détaillé le cas également significatif de nombre d’“agents d’influence” venus directement de Wall Street dans l’administration Obama, WSWS.org remarque:
«It is not new for leading figures from finance to be named to high posts in a US administration. However, there has traditionally been an effort to demonstrate a degree of independence from Wall Street in the selection of cabinet officials and high-ranking presidential aides, often through the appointment of figures from academia or the public sector. In previous decades, moreover, representatives of the corporate elite were more likely to come from industry than from finance. In the Obama administration such considerations have largely been abandoned.
»his will not come as a surprise to those who critically followed Obama’s election campaign. While he postured before the electorate as a critic of the war in Iraq and a quasi-populist force for “change,” he was from the first heavily dependent on the financial and political backing of powerful financiers in Chicago. Banks, hedge funds and other financial firms lavishly backed his presidential bid, giving him considerably more than they gave to his Republican opponent, Senator John McCain.»
« » » » » » » » »
Thats why.
Nous avons une chance extraordinaire dans quelques semaines de montrer que nous voulons « autre chose », ce sont les élections européennes.
Mais je n’ai encore pas vu de parti ayant un accès au média (et donc pouvant récolter un nombre suffisant de voix pour compter au final) pouvant porter cette volonté de « changer tout », car je considère les partis extrémistes comme des partis voulant un « retour en arrière », et les partis écologiques comme des partis n’ayant qu’une vision partielle de la solution.
Et vous, voyez vous un parti qui pourrait faire réellement bouger les choses s’il avait un nombre suffisant de députés ?
J’aimerais savoir si quelques uns… et Paul seraient intéressés par un billet sur le lobbying et l’influence (le lobbying n’en constitue qu’un aspect), et les limites à y fixer. Je n’ai pas du tout de point de vue arrêté sur la question. J’aimerais savoir ce que les uns et les autres en pensent, glaner des idées à droite à gauche, une fois le problème posé et à peu près cadré. Qu’en pensez vous?
@ arconus.
même diagnostic
@arconus: « Et vous, voyez vous un parti qui pourrait faire réellement bouger les choses s’il avait un nombre suffisant de députés ? »
Si vous voulez bouger les choses, il y a plusieurs partis faisant l’affaire et vous les reconnaissez aisément à ce qu’ils sont discrédités dans les média (« car je considère les partis extrémistes comme des partis voulant un “retour en arrière”, et les partis écologiques comme des partis n’ayant qu’une vision partielle de la solution ») pour justement éviter de trop faire bouger les choses s’ils avaient un nombre suffisant de députés: ecologistes, extrême-gauche, extrême-droite.
D’ailleurs, l’appellation « extrême-gauche » ou « extrême droite » est déjà en soi du lavage de cerveau. Nul doute que sous l’ancien régime, une personne ayant des idées de changement devait passer pour un dangereux extrêmiste (ex: http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertin).
Les tenants de la « décroissance » verte n’ont aucune chance tant ques lobbies financiers contrôlent le politique.
Voir la citation de De Defensa plus haut.
Je vais tenter l’approche socio-psycho du « modèle » de gouvernance mondiale.
Si les lobbies existent vraiment il faut bien appeler « conspiration » les fausses solutions du G20.
Or
Le monde est sous la coupe d’avocats d’affaires habitués aux tractations entre stés qui cherchent la croissance horizontale.
Les échanges de parts se font à travers les comptes offshore.
Il se trouve que les libéraux qui nous gouvernent veulent conserver leurs actifs acquis par des moyens illicites ou en s’exonérant du paiement des taxes propres à leur nationalité…
Leur instinct libéral ( acquis ou inné) leur dicte d’écouter le grand principe de la « main invisible » qui stabilise et régule de façon darwinienne toute la finéconomie.
ILS DOIVENT DONC CROIRE ET FAIRE CROIRE que toute crise est l’aspect d’un CYCLE.
Que comme tout cycle celui-ci s’achèvera QUI QU ON FASSE …y compris ….RIEN!!!
C’est ainsi qu’ils s’évertuent à proposer des solutions QUI MAINTIENNENT le statu-quo ante des « pouvoirs » économiques.
ET
Ne proposent que des solutions préparant l’après crise.
Il seront bien forcés de constater trop tard que cette crise ci n’a PAS DE MODELE; que sa sortie ne se fera qu’après un changement de schema international, voire une revolution internationale mettant en jeu une metapolitique pas encore en vue.
France:
Sarkozy…avocat d’affaires
Borloo avocat d’affaires
Devedjian IDEM
Strauss-Kahn avocat d’affaires et lapin
et surtout
LAGARDE
« Carrière d’avocate en France et aux États-Unis [modifier]
En 1981, après ses études, elle est avocate au barreau de Paris, et rejoint le bureau parisien du cabinet d’avocats Baker & McKenzie, un des premiers cabinets d’avocats mondiaux (4 400 collaborateurs dans 35 pays) dont elle gravira tous les échelons en 25 ans de carrière : associée du bureau parisien en 1987, associée gérante en 1991 membre du comité exécutif mondial à Chicago en 1995 et présidente de ce comité en 1999, la première femme à le devenir. Elle occupera ce poste jusqu’en 2004[5]. Sous sa présidence, Baker & Mckenzie a augmenté son chiffre d’affaires de 50 % pour clôturer l’exercice 2004 à 1 228 millions de dollars. En 2002, elle est classée 5e femme d’affaires européenne par le Wall Street Journal Europe[6].
Entre 1995 et 2005 [modifier]
De 1995 à 2002, elle est membre du think tank Center for Strategic and International Studies (CSIS), au sein duquel elle coprésidait avec Zbigniew Brzezinski la commission Action USA-UE-Pologne et suivait plus particulièrement le groupe de travail Industries de défense USA-Pologne (1995-2002) et les questions liées à la libéralisation des échanges polonais[7]. En 2003, elle est également devenue membre de la Commission pour l’élargissement de la communauté euro-atlantique[8].
En 2004, le président Jacques Chirac l’élève au grade de chevalier de la Légion d’honneur.
En avril 2005, elle entre au conseil de surveillance de la multinationale néerlandaise ING Group, une des principales sociétés financières au monde[9], place qu’elle a quittée avant de devenir ministre déléguée[10]. » » » »
No comment !!!
Pour moi,aucun illogisme dans l’attitude des classes dirigeantes occidentales. Le mot d’ordre essentiel pendant cette crise c’est « Garder le pouvoir à tout prix, préserver le privilège de pouvoir agir encore et qu’importe le prix que les classes dominées payent ! ». Je n’ai pas d’exemple historique où une classe dominante se suicide par grandeur d’âme, pour préserver l’avenir. Où a t’on entendu un discours du style « Les copains, on s’est complètement trompé, on aucune idée pour se sortir de ce bourbier, alors on passe la main et bonne chance pour ceux qui vont venir ». Et d’ailleurs passer la main à qui ? A un quarteron d’économistes honnêtes ou de brillants penseurs, certes, mais sans aucun relais dans la société civile ?
Reste le Peuple. Mais qui sait ce que pense le peuple réellement de cette crise, mis à part le peuple français viscéralement opposé au capitalisme de toute façon et qui profite de chaque occasion pour taper sur ces salauds de patrons et ces pourris de politiciens, ce qui explique les continuelles postures contradictoires de Sarkozy ? Peut-être, on aura une indication à l’occasion des élections européennes qui sont toujours une sorte de sondage grandeur nature.
Les débats contradictoires sur les blogs francophones critiquant les positions gouvernementales occidentales existent-ils ailleurs ? cela serait intéressant de se renseigner. Dedéfensa puise souvent ses informations américaines sur le blog WSWS.org mais on sait que c’est un blog trotskyste absolument pas représentatif, ou alors cela serait vraiment une révolution pour le coup.
A mon avis, tant que les besoins fondamentaux des peuples (occidentaux, je précise) seront satisfaits,ils se tiendront en dehors de tout cela, sans être dupes pour autant. Et pour les quelques individus qui auront la prétention de ruer dans les brancards, la police c’est pas fait pour les chiens.Tout le problème des classes dirigeantes est d’essayer de continuer à satisfaire ces besoins. Cela sera-t’il encore longtemps possible, surtout avec la dramatique montée du chômage ? Ca, je n’en sais rien…
Oui Wladimir
Je suis OK et je n’avais pas noté la couleur de WSWS….
« continuer à satisfaire les besoins », c’est à dire gérer le mental des citoyens afin que l’optimisme soit aurtoréalisateur.
Cà semble être la seule arme (qui parle d’armes psy-op ?)que les dirigeants entrevoient pour gravir l’autre versant du cycle.
Mais çà mène à une nouvelle croissance « non verte » et à terme à de nouvelles bulles.
En tout cas, pour les modificaions a apporter aux système ne me semble pas si nombreuses que cela. étant donné que l’origine de la crise provient essentiellement du calcul de la valeur des actifs, il suffirait de redefinir correctement la valeurs des actifs. Hors pour se faire, il faudra modifier en profondeur le processus de calcul du prix des actifs. Example :
J’ais 100 000 titres valorisé a X, si j’achete sur le marché 1 seul titre a (x+n). La valeur total de mes actif sont alors égale a 100 001(x+n) se qui fait un gain de ((100 001*n)-(x+n)). Hors si ont considere que la valeur qui a été ajouté a l’ennsemble n’est que de (n). La valeur total devrait être (100 000x) + (1x+n).
comparaison avec des chriffres ou x = 10 et n =1
Valorisation des pratique actuel => 100 000(x+n) = 110 000 , les gains => ((100 001*n)-(x+n)) = 99990
valorisation nouvelle => ((100 000x)+(1x+n)) = 100 011
Comme vous le remarqué, le premieré methode consiste a créer une forte valeur ajouter, alors qu’un seul titres a été echangé. Dans le second cas ont se rends compte que la valorisation correspond exactement aux sommes réelle mise dans le protefeuille. Ensuite je vous laisse faire les calculs lorsque (n) augmente tous les jours et que (n) ne represente que 1% du total des tritres émis. Ont peut encore améliorer le calcul, mais cela prendrait un peut plus de place. Expliquer le mécanisme actuel, vous permettra de faire vos propres calcul.
Se qui a été decidé au G20, consiste a maintenir l’équilibre entre les crédit accordé (aux entreprises banque exct ..) en fonction de la valorisation de leur actif (façon ancienne méthode). En faisant monté une petite quantité de titres (voir les échange actuels sur les marché) cela revient a faire monter les titres est a équilibrer les valeur en portefeuille et les emprunt mis aux passif des institution (banque entreprise ext ..).
Tant que le modela de calculation de la valeur des actif ne sera pas corrigé, la capacité d’emprunt ne sera pas réduite. Du coup a chaque fois que le marché se retournera, le decallage entre la valorisation des actif et l’endettement sera catastrophique.
M’enfin, Le G20 as donc cherché a trouver des solutions rapide et qui l’on dispensé de faire appel a leur cerveau pour se contenter de detourner le problème de remise en cause des outils de calcul de valorisation. Auourd’hui il faut a tout pris revaloriser les actifs si ont veut que les bilan soit moins désequilibré. Est ainsi evité une spirale de faillite en chaine (et en chine :)) ).
Par contre ce qu’il faut ne pas oublier, je parle bien sur aux decideurs. C’est qu’il me semble que les incident violent recontré au cours des manifestation ne fait quaugmenté. Ces a dire que la frequence de telle incidant devient de plus en élévé.
Donc je me pose cette question. Est ce que les état qui veulent vraiment sauver le système ou est ce que les états n’attendent pas que se soit e peuple qui ecroule leur système. Le moral est que dans le second cas se seront les evenement de masse qui casseront la machine et non les état qui eux essaie de tout faire pour la maintenir. Quand je dis de tout faire, je devrais dire de tout faire pour le faire croire. C’est d’ailleur ca la vrai interrogation pourquoi essaie t’il de faire croire que le sytème actuel est viable a long terme. Ont a bien vue qu’il ne leur a fallu que 20 années de déregularisation et de méthode decalcul un peut surréaliste pour detruire 30 années d’équilibre.
J’espére que leur decision fonctionnera, mais je doute que cela puisse durer encore 20 si les méthode de valorisation des actif ne sont pas completement revu. Surtout que dans 20 ans, si les chinois continuent a cette vitesse, la masse monnaitaire en circulation va faire un bon en avant qu’il sera difficile de suivre.
car chaque fois qu’un bien et vandu, il y a augmentation de la masse monaitaire, augmentation égale a la lus value entre le prix d’achat des matière premières et prix de vent au consommateur finale.
D’ailleur il y a encore une remarque a faire dans les équations disponible pour gerer la masse monaitaire. A aucun momemt la notion de détuction monnaitaire n’apparait, j’en conclus donc que plus il y aura de consommateurs plus les prix monteront et plus la masse monnaitaire gonflera. Si ont rajoute a cela la raréfaction des ressource naturelle en peut être sur qu’a un momment ou un autre cela risque de mal finir.
on va imprimer des maillots à l’effigie de Paul, de la même manière que ceux représentant le Che dans les années 70, en bitmap ; par contre je me demande si on laisse les lunettes, enfin on verra. En monnaie fondante il faut compter 30 euros pour la réservation, la vente interviendra dans six mois au juste prix de 10 euros. 😉
Du thé, même dilué, à défaut de boissons plus toniques.
http://20propositions.com/
Pianissimo, lento.
Je voulais quand même ajouter, une dernière interrogation, plutot continué une de celle du post précedent.
Et si nos gournenement, ne cherchaient qu’as nous excité afin que l’on fasse la boulot a leur place, si qui reste trés logique puisque cela en a toujours été ainsi. Il poussent le bouchon de plus en plus pour que la pression augmente ?
Tout cela me fait penser à un film américain, celui d’une matrice qui impose de plus en plus sa tutelle au monde, d’un coté les agents du système et de l’autre une poignée d’individus courageux qui tente désespérément de réveiller la masse avant ce moment fatidique, serons nous suffisamment assez forts, courageux, solidaires, prévoyants et prévenants pour traverser d’autres moments plus difficiles ? Malheureusement le lavage de cerveau médiatique marche encore très bien, par des communiqués toujours plus en décalage avec la réalité vécu des gens, le plus grave comme le souligne Paul » C’est une très mauvaise chose quand le courant ne passe plus entre les peuples et leurs représentants. » Serions nous déjà en train de basculer dans un régime de plus en plus totalitaire sans même que nous nous en apercevions médiatiquement, possible ils détiennent tellement de pouvoir et de richesses accumulés sur les autres …
@ Antoine
j’ai l’occasion de participer à une formation sur les institutions européennes dispensées par 2 hauts fonctionnaires. En fin de formation, on nous a dit: bon vous savez, les directives arrivent toutes faites dans les bureaux de la commission. Ce sont les lobbies qui les écrivent et ensuite les institutions procèdent aux arbitrages. 25 000 fonctionnaires pour l’exécutif européen en comptant je ne sais combien de juristes et interprètes, ça ne fait pas beaucoup comparé aux millions de fonctionnaires français par exemple…
European Round Table, vous connaissez ce lobby ?
J’ai vu il y a quelques mois sur le site de la commission européenne qu’il essaie de formaliser le cadre du lobbying en listant les différents acteurs, leurs intérêts…
En France, le débat commence à peine à émerger.
@ arconus
Ce parti n’existe pas, ou alors de façon virtuelle : il y a des politiques soucieux d’autres choses que de leur carrière. Il existe des individus qui ne font pas de tapage mais qui ont des idées, des compétences et sont ouverts au dialogue et à la réflexion et partagent tous le même constat qu’il faut réviser ou changer de système sans retour en arrière. Il faudrait pouvoir les repérer systématiquement et qu’ils puissent constituer une sorte de réseau trans-partis qui, le moment venu, si la transition vers un nouveau système s’avérait impossible, pourraient conjuguer leurs énergies et leurs propositions pour enfin prendre des initiatives non conventionnelles ou, a minima, pour sauver ce qui pourrait l’être de la société quand d’autres voudront à tous prix préserver leurs privilèges, y compris au prix du chaos social et politique.
Dans ce réseau pourraient être réunis tout ce que compte d’intellectuels de premier plan notre monde francophone soucieux de changer l’existant dans un sens humaniste. Beaucoup ont des idées souvent complémentaires ou parfois très proches, mais à cause de problèmes d’égo, de plans de carrière, souvent ils s’ignorent ce qui aboutit à ce que la plupart du temps leurs idées restent dans les limbes et ne sont pas reprises sérieusement par les partis politiques. IL y a bien des initiatives trans-courants au sein ou entre les partis, mais elle n’arrivent pas vraiment à débloquer les logiques d’appareil. Les intellectuels ne doivent plus être seulement des réservoirs à idées mais d’authentiques forces de proposition.
Je note à ce propos que Paul Jorion fait un remarquable effort non seulement de clarté mais aussi de dialogue, ici à travers son blog, dans ses billets. Car Paul a un réel sens politique, non pas au sens politicien, étroitement partisan, mais au sens d’une diffusion et d’un partage maximaux avec les moyens dont ils dispose pour oeuvrer à la construction d’un nouveau monde. Paul Jorion ne manque pas de citer les réflexions et travaux de ses pairs, quand bien même ils ne partage pas tous leurs points de vue.
Nous nous en étonnons presque, pourtant cela ne devrait-il pas être la règle ? Peut-on, aujourd’hui, prétendre être un intellectuel si l’on est pas capable de dialoguer avec ses pairs, et ce au vu et au su de tous, c’est à dire avec les citoyens, dont on fait des partenaires et non pas seulement des réceptacles d’une connaissance inffuse ?
Il serait heureux que beaucoup plus d’intellectuels se joignent au débat. Il est vrai, la réflexion intellectuelle s’accommode mal de la dispersion et nécessite pour son développement, sa maturation, un certain isolement. Mais nous n’en sommes plus là, il y a urgence. Beaucoup des éléments du monde futur existent déjà en germes, mais il manque encore la structure, le cadre social, à partir duquel ceux-ci pourront se composer, recomposer de façon inédite, voire être inventés de toutes pièces.
Les intellectuels doivent sortir du bois et participer activement au débat public, et ce autrement qu’en répondant aux questions des journalistes dans les magazines. Leurs idées doivent devenir démarche, au sens propre du terme. La pensée doit de mettre à marcher sur la terre ferme. Les intellectuels (au sens habituel, mais aussi dans le sens donné par François Leclerc : tous ceux qui réfléchissent et contribuent à l’émergence d’un monde nouveau) doivent peser de tous leurs poids dans les décisions politiques. Et si il s’avère comme c’est le cas en ce moment qu’ils n’ont que peu de poids, ils doivent s’organiser, eux-aussi, en réseau.
Ces réseaux auraient plusieurs fonctions.
Premièrement, à titre conservatoire, ils auraient pour but de préserver toutes les connaissances et savoir-faire accumulés par l’humanité et qui ne doivent être perdues si la « civilisation » devait s’écrouler ou menacerait de l’être. Ce type de réseau conservatoire existe déjà dans certains domaines. Des écologistes sont en train, par exemple, de collecter toutes les semences dites ancestrales qui tendent à disparaître parce qu’aujourd’hui ce sont les semences hybrides, qui sont cultivées de façon hégémonique. Bien évidemment il devrait en être de même pour les techniques plus « pointues » toutes celles relatives aux processus de fabrication industriels.
Deuxièmement, les réseaux pourraient, en liaison avec les citoyens, animer les foyers de renaissance d’une économie qui aurait été dévastée. Idéalement, ils pourraient, dès maintenant, ou le plus tôt possible, commencer à mettre en place des solutions alternatives, d’abord dans des domaines où ils ne se trouveraient pas en concurrence avec les solutions proposées par le système existant. Puis ensuite, ce dernier se délitant, ils passeraient à la vitesse supérieure.
Troisièmement, les réseaux devraient sérieusement s’atteler à la question cruciale du lien entre économie et technique dans une monde plus viable, c’est à dire recomposé à partir du local. J’insiste sur ce point. Les technologies actuelles, hormis celle d’Internet qui constitue une notable exception — où lecteurs et rédacteurs sont dans un rapport symétrique (je prolonge ici le très juste et fort propos de François Leclerc 8:14 ) sont des technologies qui opèrent une fragmentation sociale : elles scindent producteurs et consommateurs en deux instances distinctes avec pour résultat que les savoir-faire ne sont plus appropriés par les utilisateurs mais sont automatisés dans des technologies qui nous rendent captifs de marchés hautement intégrés dont la seule finalité est de coloniser les espaces et les esprits. Je note au passage que la distinction qui partage investisseurs-entrepreneurs d’une part et salariés d’autre part recoupe celle qui partage producteurs et consommateurs. Cette question du lien entre technique et économie a été insuffisamment explorée. C’est pourtant là le lieu d’où pourront venir les meilleurs solutions pour assurer la transition. Certaines techniques sont plus propices à certain type d’économie, et inversement certain type d’économie pourrait favoriser l’émergence de techniques plus appropriées à ses réquisits sociaux d’égalité et d’émancipation individuelle.
Bref, les technologies actuelles sont conçues pour servir un marché unifié au temps mondial de la consommation, avec pour conséquence une impossibilité pour les utilisateurs de se les approprier. Quelques exemples : une centrale nucléaire, une usine pétro-chimique, une usine de construction automobile, un cimentier,un complexe agro-alimentaire, sont des activités industrielles concentrées qui sont pensées pour réaliser des économies d’échelle. Or ces économies deviennent aujourd’hui, des points de vue social et écologique, des déséconomies. Il est tant d’imaginer les technologies, un système technique à même d’être produit à une échelle locale.
Relocalisation, je précise, que je ne confonds pas avec l’autarcie pure et simple. Les éco-systèmes économiques, techniques, humains, continueront d’entretenir des relations avec le plus ou moins lointain, mais cette fois non plus sur la base des impératifs d’un marché mondial intégré et normalisé, mais sur la base de complémentarités d’éco-systèmes à éco-systèmes. Cette relocalisation, pour être réussie supposera aussi que la démocratie aura été repensée sur une base locale, la seule où elle peut réellement s’appliquer. Une sorte de retour à la grèce antique mais sans les esclaves et les citoyens de deuxième zone, avec tout l’acquis des connaissances accumulées,et les savoir-faire techniques indispensables pour libérer le temps.
Il n’y a pas de révolution à la fois intellectuelle et politique si les esprits ne communiquent pas entre eux. L’histoire est riche d’enseignements à ce sujet. L’histoire ne se répète pas, mais il y a tout de même des invariants. Les grandes périodes de transformation ont été des temps d’échanges intellectuels intenses. Que l’on songe au mouvent humaniste, premier mouvement intellectuel européen. De même, l’histoire des techniques nous rappelle, que l’invention de certaines et surtout leur diffusion ont permis des changements profonds des sociétés. L’invention de l’imprimerie fut un exemple remarquable. Quelques millénaires avant cela, l’histoire de l’écriture permit l’avènement des grandes civilisations. Aujourd’hui notre civilisation est confrontée à des défis encore plus vitaux que ceux des siècles et millénaires passés, nous ne manquons pas d’atouts, les connaissances sont là, il manquent seulement les quelques idées nouvelles, initiatives d’un nouveau genre qui feront basculer l’ancien monde dans le nouveau. L’inattendu dans le cours des évènements sera aussi un puissant allié pourvu que nous soyons déjà prêts.
@ logique
Je ne comprend pas ton explication à propos du lien entre la plus value réalisée par une vente, et l’accroissement de la masse monétaire. Pour moi il n’y en a pas.
Le création monétaire est uniquement permise et contrôlée par les banques centrales.
Elle est de 2 natures différentes :
* de nature fiduciaire : c’est la banque centrale elle même qui en émet plus, en ajoutant à son actif des bons du trésors nouvellement émis sur le marché primaire, de l’or ou d’autres actifs de moins bonne qualité (plus ou moins liquides en ce moment).
* de nature scripturale : la banque centrale autorisent les banques commerciales de créer de l’argent en échange : de la signature d’une reconnaissance de dettes de souscripteur, d’une garantie du souscripteur (hypothèque ou biens personnels ou emploi sûr), d’un montant minimum de fonds propres à déposer à la banque centrale appelé réserve fractionnaire. Le taux de réserve fractionnaire était de 2% dans la BCE l’année dernière…
Il n’y a pas d’autres possibilié
Il y a, aussi, des acteurs dont on parle fort peu, dans cette crise: les syndicats.
On les savait largement domestiqués, résignés, depuis longtemps, à se contenter du rôle ingrat de service après-vente du libéralisme, beaucoup trop proches du pouvoir, dont leurs maigres moyens restants dépendent.
Mais, de là à constater ce que l’on voit actuellement. A savoir que les syndicats, à quelques exceptions près, sont restés, depuis le début de la crise, presque aphones. Qu’ils ne font aucune analyse globale de la situation. Qu’ils ne tentent même pas d’élever un peu la voix. Alors que leurs affiliés se font lessiver en masse par les conséquences de la crise financière. Qu’ils auraient pu, du, faire entendre la voix collective, au moins des « producteurs », notamment lors du G20. Mais qu’ils n’ont absolument rien fait. Rien organisé.
Les syndicats semblent aux abonnés absents? Ça aurait du être une occasion unique, pour eux, de peser sur les rapports de forces qu’ils subissent depuis si longtemps. Mais ils semblent encore plus tétanisés que les politiques.
Alors, les syndicats, dans quel camps faut-il les ranger? Celui du « peuple »? Ou celui du binôme complice financiers-politiques?
Décidément
Bill Moyers
en apprend de belles…
Interview de William K. Black:
http://www.pbs.org/moyers/journal/04032009/watch.html
@Tartar
Il y en a une qui n’est pas tu tout du monde du droit, c’est Angela Merkel, physicienne et chimiste: Voir sur wikipedia
C’est peut-être pour cela qu’elle a un discours différent:Voir ici
Et, hop! Magie! Miracle!
Plus aucun pays ne figure, aujourd’hui, sur la « liste noire » des paradis fiscaux maintenue par l’OCDE…
http://www.lecho.be/actualite/economie-finances/Paradis_fiscaux-_fin_de_la_liste_noire-_la_Belgique_toujours_dans_le_gris.8167322-602.art
Ils sont tous devenus « gris ». C.a.d, soit ayant déjà signé des accords « d’échange d’information » complètement bidons, soit ayant seulement… promis de le faire.
Paradoxalement, l’OCDE ne semble pas réaliser que la facilité incroyable, et la vitesse, à laquelle elle a fait sortir la totalité des pays visés de sa « liste noire » est en train de ruiner complètement le peu de crédibilité qu’il pouvait lui rester.
Parce que, là, même des gens peu, ou mal informés, vont comprendre qu’il y a un gros magouillage en cours. Personne d’un peu sensé ne va gober l’affirmation selon laquelle la totalité des paradis fiscaux se seraient miraculeusement métamorphosés et « moralisés » en à peine un mois. 🙂
Le coté vraiment grossier, voire foutage de gueule, de cette « régulation spectacle », va très rapidement contaminer les autres prétentions de « moralisation du capitalisme ».
Et, du coup, le « retour de la confiance » (dans le sens où la crise aurait, au moins, permis de ne pas repartir avec les mêmes, pour faire la même chose), eh bien, hum… no comment.
L’irruption de l’énergie nette.
Jusqu’en septembre 2008, le concept d’énergie nette ne pouvait pas passer pour prépondérant dans l’explication de la crise économique. Ce n’est plus le cas. Il n’y aura pas de reprise économique valide tant que nous n’aurons pas inversé la courbe fatale de dégradation de ce taux.
Le taux d’énergie nette s’obtient en retranchant le nombre de kilowattheures qu’il faut dépenser pour obtenir un kilowattheure d’énergie utilisable. Ce taux ne peut pas s’exprimer en monnaie mais il a des conséquences monétaires évidentes. On en voit l’expression directe dans les déclarations des pétroliers selon lesquels la chute des prix du baril va entraîner la
Baisse programmée de la production globale par abandon des recherches de nouveaux gisements « trop chers » à exploiter. Ceci vaut pour les forages en mer, pour les forages au pole et surtout pour les sables bitumeux.
Toutes les autres sources industrielles d’énergie sont « collées » au pétrole par de nombreux liens : exploitation mécanique des mines et transport des minerais pour l’uranium ou le charbon par exemple.
Meme les sources d’énergies renouvelables actuelles sont piégées : comment mettre en place les gigantesques éoliennes sans les mêmes gigantesques grues fonctionnant au pétrole ?
Comment faire pour stocker l’énergie solaire photovoltaïque pour l’utiliser en réseau et la faire cadrer aux besoins des heures de pointe ? L’électricité ne se stocke massivement que dans les doubles barrages hydroélectriques. Combien en avons nous ?
La reprise de la croissance de la circulation des marchandises ne fera que provoquer un appel de débit d’énergie et nous avons passé ce pic mondial de débit en 2008 selon l’ASPO.
La reprise de la croissance sera donc la cause de sa propre destruction si nous ne disposons pas d’une source d’énergie capable de remplacer entièrement le pétrole.
Cette énergie n’est pas dans le catalogue autorisé actuellement.
@Pierre-Yves D. :
Les technologies qui pourraient rendre une autonomie à la population et une re-localisation de l’économie existent probablement déjà pour la plupart mais les brevets sont dans les frigos des groupes militaro-industriels, agro-alimentaires ou chimico-pharmaceutiques. Ou pire des lois liberticides sont prévues pour empêcher cette autonomie.
– Moteur à Eau, à hydrogène, électricité gratuite (Tesla début 1900)
– Codex alimentarius, Monsanto, OGM, projet de loi HR875(US)
– Discréditation de la médecine naturelle-obligation de vaccins-interdiction de cultiver certaines plantes.
@ jpbeil
C’est vrai Merkel est atypique.
On dirait qu’elle est apolitique pour le coup.
Alors c’est une victime du principe de Peter..
Elle est en tous cas un parfait alibi du fait de son originalité intellectuelle (cf ses publications scientifiques) dans le couple Franco-Allemand.
C’est une réalpoliticienne de génie et Sarko qui est aussi un superpraticant du retournage de veste avait besoin de sa caution.
Je suis favorable à l’axe Berlin-Paris quand il est « constructif ».
C’est à dire quand il détruit…..le dogme en vigueur.
C’est à dire quand il remorphe en profondeur le modèle obsolète actuel.
3 X HELAS
Ils se sont foutus de nous.
Merkel et Sarko ne se sont pas levés de la table du G20 en renversant les assiettes…
Ils ont festoyé avec les autres et avalé le café, le pousse-café et les cigares.
Fini le discours incendiaire sur les paradis fiscaux et le reste.
Plus de zone noire….que du gris.
Rien de nouveau.
@ Pierre Yves D &
technologie et économie…. doxa scientifico-techno-économique plutôt dont l’impasse est la dimension morale.
J’avais laissé sur le post de Paul, « Rideau » en date du 9 Février, un commentaire la-dessus (le 94 ème et dernier à ce jour) le 14/02 10:58. mon commentaire visait à faire prendre conscience de ce facheux oubli de la dimension morale à priori présente en chacun. Rien ne s’oppose à l’intégrer. Rien ne s’oppose non plus à faire de l’instance éthique formelle le coeur structurant des projets industriels eux-mêmes. Ils auraient ainsi l’avantage d’incorporer leur propre mécanisme d’autorationnement mettant ainsi à l’épreuve ceux qui prétendent s’en affranchir.
Que je sache, pas un industriel, pas un banquier, pas un assureur ne nous refabriquera-refinancera une planète de rechange, ce qui veut bien dire qu’une partie importante de la problèmatique échappe justement à leur logiciel scientifico-techno-économistique. CQFD
@jimmy,
La masse monnaitaire croie en fonction de la croissance du commerce, plus tu échange de biens plus il te fut de monnaies pour permettre cette échange. C’est vrai qu’avec 1 Euro (par example) plusieurs personne peuvent acheter un bien a 1 euro si ce même euro pas par plusieurs mains. Mais cela n’empeche pas a une usine qui produit 10 000 biens par jour d’empocher 10 000 unité de plus value. Si le montant de bien produit augmente parcequ’il a plus de consommateurs il y aura plus d’unité de plus value. D’ailleurs si tu regarde le prix des bien sur une période assez longue tu te rends bien compte que la baguette a 1 francs s’échange aujoud’hui a 1 euro. Est bien que le nombre de baguette vendu soit resté a peut prés stable sa valeur a été multiplié par 6. cela veux bien dire qu’il y a eu une production par 6 de la monaie échangé. Donc une augmentation de la masse monnaitaire. C’est d’ailleurs la source de toute la problématique monnaitaire. Comment voudrait doubler le nombres de consommateur sans doubler la masse monaitaire ou masse de crédit. Et pour ceux qui voie le crédit comme une somme a zero. c’est obsolement faux. Puisque l’emission d’un crédit se tranforme instantanement en liquidité créediter sur le compte du vendeur.
Le vrai problème est que tout le monde essaie de gerer l’augmentation de la masse monaitaire en augmentant le nombres de consommateur, c’est a dire en pretant a de nouveau consommateur l’argent des plus-value. L’interet ayant pour objectif de se premunir de la dévalorisation du pourvoir d’achat d’une monaie qui serait resté sur un compte a ne rien faire.
Le Fonds monétaire international (FMI) s’apprêterait à relever son estimation du total des actifs « toxiques » des banques et assureurs à 4.000 milliards de dollars, croit savoir le Times de Londres.
http://www.lesechos.fr/info/finance/300341407.htm
d’ailleur le seul mouvement perpetuel (auto alimenté) que je connaisse et bien celui de la création de richesse. La création de richesse alimente la création de richesse. La perte de création de richesse alimente la dette des uns et de la création d’interet pour les autres. Le mouvement ralenti donc lorsque les quantité ragent créer son detruite ou dévalué.
et c’est surement pour cela que nos politique ont répondu a cette inquiètude en essayant de maintenir les flux financiers.
@ logique
Marrant !
Cé pô clère pour moa mè je sui nulle en ecomoni.
moi c’est en orthographe que je suis null :)) marrant
@Champignac: « le “retour de la confiance”
Marrant cette expression me fait toujours penser à une autre: « soumission volontaire » !
En marge du couple financiers-politiques, les médias. Dont le discours unanime étonemment optimiste à la sortie du G20 ressemble de plus en plus à de l’intoxication.et propagande. Comment l’expliquer ? Un rapport avec leurs actionnaires, explication insuffisante amha. Par lassitude alors ? Comme le suggérait Paul après l’épisode BFM ? Etrange tout de même.
Apportons de l’eau au moulin de Blackhole:
speach de Salbuchi; vu d’Argentine:
http://www.youtube.com/watch?v=UlDNMB6wYmI
puis:
http://www.youtube.com/watch?v=78ddURofMWs&feature=related
les événements avancent très vite, et malheureusement on en est encore à se poser la question de l’existence d’un « complot »
William Black est pourtant lui aussi assez clair, n’est-il pas?
Gaffe au plan « C » dont parle Salbuchi!
@Ken Avo: « Dont le discours unanime étonemment optimiste à la sortie du G20 ressemble de plus en plus à de l’intoxication.et propagande. »
Cela vous étonne? On vient aussi d’apprendre que le manifestant mort lors du G20 aurait peut-être-si ça se trouve-par hasard-malencontreusement été tabassé par la police avant de mourir. Ce pauvre type ne participait même pas aux manifestations, il voulait rentrer chez lui. Qui s’en soucie dans nos pravda occidentales?
http://www.guardian.co.uk/world/2009/apr/05/g20-protest-ian-tomlinson
@ Pierre-Yves D.
Votre commentaire m’a fait penser au livre que je suis en train de lire et que j’ai indiqué sur ce blog une fois ou l’autre: Marie-Claire Calos-Tschopp, Résister en politique, résister en philosophie: avec Arendt, Castoriadis et Ivekovic, Paris, La Dispute, 2008, ISBN 978-2-84303-150-2.
pp 50-51, 53-55, 57, 58, 59
@ Eugène
Vous me semblez avoir pris mon point de vue pour du scientisme. Or c’est tout l’inverse.
Pour moi la dimension englobante est celle du politique, et donc de l’éthique, car il ne peut y avoir de politique sans éthique.
En cela je suis aristotélicien. Aristote pensait pensait tout ensemble : politique, éthique, métaphysique, sciences et techniques.
Arendt a raison d’ancrer la philosophie dans le politique ce qui ne signifie pas d’ailleurs que les deux ordres se confondent ou que l’un devrait dicter sa loi à l’autre. Le citoyen qui pense, a effectivement vocation à penser philosophiquement. j’adhère complètement à cette façon de voir les choses. (Merci Igor Mihit pour le texte précedent sur Arendt.) Et l’ordre des raisons qu’il énonce dans le débat citoyen n’a de sens que si précisément il est en vue des choix qui engagent la vie de la Cité, laquelle est toujours confrontée non pas à des problèmes généraux, mais bien concrets, relatifs à la vie, la mort, la justice, la guerre la paix, la répartition des richesses.
Ce que j’évoquais dans mon commentaire c’est loin d’être la doxa actuelle. Les deux dimensions économique et technique sont rarement pensées ensemble dans leur double aspect politique et éthico-moral. La doxa actuelle c’est une foi aveugle, non interrogée, dans un progrès techno-scientifique prétendu autonome qui interdit de penser les articulations, les relations transductives (ie ce sont les relations qui déterminent les élements des différents domaines), entre économie technique et société. Il faut admettre, reconnaître quil existe des techniques peu propices, du moins dans leurs développement actuel à certains types de sociétés. Par exemple, comme je l’ai indiqué plus haut le nucléraire suppose une socété centratlisée et donc une idéologie du secret, et par extension sécuritaire. Ce n’est pas sous-estimer l’éthique et le moral que de penser la technique, au contraire, c’est en introduisant ce thème que l’on aura réellement des chances de transformer nos sociétés. Car éluder ce questionnement c’est de facto laisser aux techniques tout pouvoir de guider nos choix sociétaux, ce qui pour le coup est du scientisme, lequel represente une alinénation et donc un déni de l’éthique et du politique.
Kolossal casino
Un ami accro au casino m’avait emmené avec lui. Il me vantait sa martingale, toute simple au demeurant, et me disait-il, infaillible car basée sur la statistique.
Il misait 10€ sur pair et, en cas de perte, doublait la somme 5 fois de suite. Suffisant statistiquement pour que pair sorte. Le gain était faible mais constant, 10€ dans tous les cas. Mais la perte pouvait atteindre 320€.
Devant le tapis, mon ami a mis sa martingale à exécution. Elle a brillamment fonctionné quelques coups. Puis est venue une série d’impair particulièrement stressante. Et j’ai vu alors mon ami perdre son sang froid au 4ème coup de la martingale… et jouer n’importe quoi. Dommage, car au 5ème coup pair sortait.
Le principe de la martingale était de jouer gros pour gagner petit. Stressant effectivement.
Les coups de pouce successifs à la finance me font penser à cette martingale. A la différence cependant qu’au casino on peut toujours compter sur un coup de pouce du hasard
@ Pierre Yves D,
Les bases de nos raisonnements sont légèrement différentes mais se rejoignent.
Mon point de départ est celui de l’anthropologie clinique médiationniste dite théorie de la médiation. Elle permet d’isoler quatre champs pathologiques autonomes dans leurs principes théoriques (langage; art, de s’y prendre pour faire; socialité; droit, que nous nous donnons de) mais où un trouble DE l’un des domaines se manifeste bien évidemment pour l’individu DANS les autres. (l’isolation théorique de chaque champ n’est nécessaire que pour éviter de tout mélanger, et c’est en celà que se fondent ces nouvelles sciences humaines, comme elles vont supposer qu’il y ait quatre points de vue possibles, à condition de bien reconnaitre le plan de rationnalité prioritaire pour avoir une démarche qui se tienne; c’est la petite subtilité soulignée par DE et DANS qui peut passer inaperçue. Exemple 1: trouble DE langage (aphasie) qui va se manifester DANS la langue français, arabe, chinoise donc au point qu’une même aphasie au plan structural se manifestera avec quelques différences suivant que la langue est à ‘ton’ ou non. Exemple 2: trouble DE l’autocontrôle pulsionnel par défaillance de l’instance éthique formelle – psychopathie. Elle ne se manifeste pas de la même façon DANS un régime politique sous charia (monde musulman) ou DANS le monde occidental séparant radicalement politique et religion, je veux dire que le trouble n’est pas perçu ni interprété de la même façon par les concitoyens de l’individu concerné alors qu’il s’agit bien du même syndrôme quel que soient les symptômes sous lequel il apparait en temps que phénomène humain analysable.
Quand je parle de doxa ‘scientifico-techno-économistique’, il faut donc voir dans ce « concept » la totalité du mode de fonctionnement de l’Occident:
scientifico: de promouvoir la science, MAIS une certaine science sous dépendance économistique de façon très perceptible dans ce que les Etats occidentaux et/ou les firmes acceptent de financer au plan de la recherche.
techno: idem mais remplacer science par empirie;
économistique: de subvertir le politique dans sa relation à la morale, donc en ne conservant que la base naturelle de la dialectique axiologique – la fonction de valorisation – alors que la dialectique complète, et normalement, conduit chacun à ce comportement moral.
Bilan: les questions morales sont éjectées et renvoyées dans la sphère privée avec les options religieuses; mais le tout devient parfaitement insupportable comme le montre cette crise économico-financière.
D’où ma conclusion apparaissant dans un certain nombre de commentaires: la difficulté devant laquelle nous sommes est celle de reréussir le couplage politico-moral, donc construire des codes dont l’idéal consiste à légaliser des processus minimaux de légitimation; ceci au point de permettre de mettre en opposition deux à deux les quatre formes de psychopathies c’est à dire le processus de vérification du modèle théorique axiologique quelles que soient les cultures dans lesquelles la démarche doit pouvoir s’insérer. Autrement dit, je fais rentrer les conditions de sortie de crise dans une démarche scientifique … que personne n’a vraiment envie de financer dans la mesure même ou un grand nombre de décideurs se trouveraient pris au piège de leurs défaillances personnelles, montrant ainsi leur inaptitude à occuper des postes consistant pour l’essentiel à décider pour autrui.
Pour les politiques, fabriquer de tels codes revient à se tirer une balle dans le pied voire dans la tête, alors que c’est l’idéal atteignable de leur job s’ils sont Sages.
Je suis parvenu à intégrer l’éthique formelle au coeur du cahier des charges d’un projet industriel, ce qui montre que c’est possible d’une part mais suppose aussi ces fameux codes. Ma question du coup devient: dois-je, les deux étant possibles, en passer par les politiques en poste qui ne comprennent pas grand chose, ne sont pas formés, et ne souhaitent pas franchement qu’on leur rappelle ce pourquoi ils ont été élus (quelle légitimité j’ai pour çà, moi, citoyen lambda?); ou dois je en passer par une institutionnalisation par la base comme la langue est institutionnalisation de notre faculté de langage sans que le politique ne s’en mêle?
Les dualismes corps-esprit, religion-politique, prévention-précaution par exemples sont totalement pulvérisés par cette mise en perspective vérifiée sur mon application.