J’AI RENCONTRÉ CE SOIR L’ÉTERNITÉ

Il arrivait que quand mon père rentre du bureau, ma mère affirme tout de go : « Je n’ai rien préparé pour ce soir (j’en ai eu ras-le-bol du rôle de femme au foyer) ! » Mon père déclarait alors, bon prince, « Ce n’est rien (qu’à cela ne tienne), allons au Vieux Bruxelles ! »

Le Vieux Bruxelles (rue Saint-Boniface), était une « friture » : un terme moins prétentieux que restaurant avec un « r » majuscule, de la même manière que l’on dit aussi « brasserie » à Paris.

Je suis assis ce soir, vous l’aurez deviné, devant un rognon à la moutarde, au Vieux Bruxelles.

Les mêmes fresques maladroites de la vie bruxelloise des années 1910, aux couleurs déjà passées comme aujourd’hui en 1950, ornent imperturbablement les murs.

Je ne serai bientôt plus que poussière, mais la chance m’a été offerte ce soir de rencontrer l’éternité !

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