LE TEMPS QU’IL FAIT LE 20 NOVEMBRE 2015 – (retranscription)

Retranscription de Le temps qu’il fait le 20 novembre 2015. Merci à Olivier Brouwer !

Bonjour, nous sommes le vendredi 20 novembre 2015.

Les guerres de religion, qui sont des guerres civiles qui se passent sur un territoire, sont la pire des horreurs, on le sait. On ne se reconnaît pas dans l’autre parce qu’il pense différemment, et on veut l’exterminer comme une vermine et le punir d’être différent, de ne pas être comme nous-mêmes.

Nous, en Europe, nous sommes sortis de nos guerres de religion péniblement, au 17ème siècle, par l’écœurement, comme le fait remarquer Jean-Claude Michéa. C’est l’écœurement qui finit par nous faire sortir de ce type d’horreurs. Et ce n’est pas une invention à nous, les guerres de religion. Ça existe aussi au sein de l’islam. Ça a commencé tout de suite après la mort du Prophète, des querelles de succession entre ce qu’on appellerait nous des maires de palais, et des Califes. A l’intérieur même des familles, des clans se sont constitués, et on a eu un schisme, il y a même eu, si j’ai bon souvenir, trois différents courants au moment même de la mort du Prophète. Et ça continue ! Et ça continue, et tout ça est d’une très très grande tristesse, en raison justement de la cruauté de l’entre-déchirement.

Alors, c’est déjà suffisamment grave d’avoir une guerre civile chez soi, alors pourquoi va-t-on se mêler de la guerre civile des autres ? [Je pose cette question] parce que, comme vous le savez, à certains moments, nous sommes pour les chiites, et puis nous sommes contre les chiites, et puis nous sommes pour les sunnites, et puis après, nous sommes contre les sunnites et ainsi de suite et, voilà, nos revirements sont nombreux. Et pourquoi ? Eh bien, c’est parce que – comme je le rappelais hier à Saint-Nolff où on m’avait invité très gentiment à venir discuter, un petit peu une réunion, je dirais, entre amis, une réunion villageoise, une veillée où on a envie de parler des choses qui sont en train de se passer – nous avons besoin d’oxygène toutes les cinq secondes, nous sommes dans une énorme dépendance par rapport à ça, nous n’avons pas la possibilité d’aller comme ça sur la planète Mars et de nous déplacer comme le fait un petit véhicule que nous envoyons là-bas, sans difficultés. Nous avons besoin de boire, toutes les heures, nous avons besoin de manger au moins deux fois par jour. Et nous avons un besoin insatiable, pour soutenir la culture, la « civilisation » que nous avons mise autour de nous, nous avons un besoin insatiable d’énergie, nous sommes énergivores ! Et pour ça, la meilleure source d’énergie, la plus facile à extraire, encore, jusqu’ici, et qui a le meilleur rendement, c’est le pétrole !

C’est le pétrole.Et donc, nous sommes amis avec ceux qui peuvent nous donner du pétrole, et ça change d’un jour à l’autre, et du coup, nous attisons, nous attisons les querelles, qui sont déjà assez dramatiques en tant que telles, par notre besoin de pétrole et nos revirements de soutenir les uns et puis de soutenir les autres. Et quand je dis : « soutenir », eh bien, c’est de leur apporter des armes, c’est de leur donner les moyens de pouvoir nous procurer de l’énergie.

Et donc, voilà ! Voilà où nous en sommes. Alors, si nous n’avons [en plus] rien à offrir de particulièrement intéressant à la jeunesse de nos pays, eh bien, il y en a qui vont s’identifier à ces combats qui sont là, entre « nous » et « les autres », et qui vont penser, imaginer, que la meilleure chose à faire de leur vie, c’est se faire exploser pour aller au paradis en tuant le plus de gens possible.

Alors là, on me dit : « Pas de compassion ! », on me dit : « Pas de circonstances atténuantes ! », etc. Euh, non ! Moi, je ne suis pas, comment dire, je ne suis pas une brute sauvage et j’essaye de comprendre ! J’essaye de comprendre. C’est Thomas Hobbes à qui était venue l’image de l’homme, loup pour l’homme. Et d’où lui était venue cette image ? Il le dit très bien dans la phrase où il en parle, « l’homme est un loup pour l’homme, comme nous l’a rappelé notre récente guerre civile… » Bon, je cite de mémoire, mais, voilà !

Alors, si nous n’avons à offrir aux jeunes de nos pays, comme idéal, uniquement de se faire exploser pour aller au paradis, c’est que ça manque un peu d’alternatives ! C’est Bernard Stiegler qui rappelait ça dans un entretien qu’il a accordé à Margherita Nasi, du Monde, un très très bon entretien que je vous recommande.

Si on n’a rien d’autre à offrir… Si, on peut offrir en échange Eagles of Death Metal ! Je ne suis pas là ce matin pour faire de la critique musicale, mais enfin, il faut quand même bien dire que c’est du niveau d’un groupe moyen dont on n’aurait pas entendu parler en Angleterre dans les années 60, et ce sont des braves gars, on le voit bien, ils s’étonnent eux-mêmes qu’on vienne écouter leur musique de manière aussi nombreuse ! Qu’ils continuent ! il vaut mieux faire de la musique que faire autre chose, mais ce n’est pas… il n’y a plus, il faut bien le dire, il n’y a plus d’utopies, il n’y a plus de modèles. On est dans le soliton, comme je le dis, on est dans un système où la destruction de l’environnement est dramatique. On nous fait une COP 21, c’est-à-dire que, comme je le dis, on essaye de gagner de l’argent en sauvant l’environnement, avec l’implication, comme je le souligne toujours, que si on s’aperçoit que ça ne rapportera pas du pognon, on ne le fera pas, c’est-à-dire que c’est terminé. Et évidemment, ça ne fera pas du pognon ! Si on le fait sérieusement, ça ne fera pas du pognon. Si ! Si on dit : « Vous avez le droit de polluer et moi, j’ai le droit de respirer, et donc on se met d’accord sur un prix », évidemment, on peut continuer comme ça, mais ça n’empêche pas que ça continuera de polluer.

Et puis voilà, si les guerres civiles des autres envahissent notre territoire, eh bien, on veut faire un gros événement pour le COP 21, et puis on n’a pas le droit de défiler, et par conséquent, eh bien tout ça, ce sera un immense flop. Plus les Américains : le parti républicain dit : « On n’aidera pas du tout à cette tâche ! » Et vous le savez très bien, la NSA, le service de sécurité et surveillance américain considère de toute manière que les gens qui croient au changement climatique sont des ennemis. Pourquoi ? Eh bien, parce qu’ils sont d’un autre côté, justement, que l’establishment, que la Chambre de Commerce américaine, qui, elle, a intérêt à vendre du pétrole et à vendre des armes.

Et on l’avait dit tout de suite en 2008, 2009 : ou bien on réforme ce système, ou bien on trouvera la solution classique que nous connaissons bien : comment est-ce qu’on relance l’économie ? Par une bonne guerre ! Pourquoi ? Eh bien, parce qu’une bonne guerre, ça détruit, et on ne connaît pas de meilleur moyen pour faire de la croissance que la reconstruction, et pendant tout ce temps-là, eh bien, les usines d’armement fonctionnent à plein.

Pourquoi est-ce que les Américains ont pu se permettre – bon, il y a de la générosité [aussi], il ne faut pas mettre la générosité entre parenthèses : ils ont proposé même à l’Union Soviétique le plan Marshall – mais pourquoi est-ce qu’ils avaient une telle richesse ? Eh bien c’est parce que, les hommes sont [allés] en masse, les jeunes hommes sont [allés] faire la guerre à l’extérieur, dans le Pacifique et chez nous, les femmes travaillaient dans les usines et ça tournait rondement ! Pourquoi ? Eh bien, parce qu’il fallait produire les bombardiers qui tombaient à tout moment, les avions de chasse… Il fallait en produire, non seulement pour les États-Unis, mais les États-Unis travaillaient à plein aussi pour la Grande-Bretagne qui n’avait plus la possibilité de développer un armement sur son territoire, et donc, voilà, on connaît la solution.

Quand ça va plus du tout – et je le disais l’autre jour, c’est dans un chapitre de ce bouquin à paraître, Le dernier qui s’en va éteint la lumière – la guerre, la guerre, on la connaît, et c’est la solution que nous trouvons aux problèmes un tout petit peu compliqués : eh bien, on a la guerre comme solution, plutôt que de réfléchir.

Et on le voit ces jours-ci : « va-t-en-guerre »… On me critique parce que je dis : « Il faut peut-être expliquer ! » Il y a quelqu’un, il y a un journaliste qui me tombe dessus, parlant des intellectuels qui sombrent, pourquoi ? Eh bien, parce que je dis, que je laisse entendre, par des papiers qui sont publiés sur mon blog, par des billets, que, eh bien, il faudrait peut-être comprendre comment ça marche, ce qui est en train de se passer ! Non, ça c’est déjà trop ! Il faut se mettre du côté des va-t-en-guerre et tirer dans le tas ! Tirer dans le tas, ça évite de devoir réfléchir, et puis, ça fait marcher le commerce des armes, donc c’est une bonne chose !

Non ! Il faut savoir, il faut se poser la question [de] pourquoi se faire exploser pour aller au paradis, pourquoi c’est considéré par un certain nombre de personnes qui sont nées ici – qu’elles soient nées en France ou qu’elles soient nées en Belgique, ça n’a pas d’importance puisque, on voit bien, ça circule très bien dans les deux directions, et voilà – ce sont des gens de chez nous, il faut bien le dire. Leurs arrière-grands-parents n’étaient peut-être pas nés ici, mais ça, ça s’applique à beaucoup d’entre nous, et si on remonte un petit peu, à quelques générations (je l’ai fait moi-même l’autre jour), eh bien, les Francs, c’était des migrants, c’était des, voilà, c’était des réfugiés qui sont venus en masse et qui se sont vraiment intégrés à la population, au point de prendre le pouvoir, finalement, dans nos pays. Mais ce n’est pas parce que l’histoire est plus ancienne que c’est une autre histoire.

Alors, qu’est-ce qu’il faut faire ? Eh bien, j’y pensais ! J’y pensais hier, parce que je regarde, voilà, on m’envoie la contribution principale que j’ai faite au rapport du Haut-Comité pour l’avenir du Secteur Financier en Belgique, et je suis très content qu’on reproduise un petit peu les idées que j’ai défendues là-dedans. Mais ! Mais tout ça se trouve – et ce n’est pas une critique, je ne vais pas dire : « Voilà, je n’aurais pas dû le faire ! », ou bien : « Je m’oppose avec véhémence à ce que les autres vont dire ! » Non ! – mais tout ça se situe, je vais dire, à l’intérieur, comme on dit, du même paradigme, c’est à l’intérieur du même cadre ! On ne va pas proposer la révolution ! On ne va pas proposer, en gros, de faire les choses autrement. Si, sur les détails. Et ça, je le savais ! On n’allait pas me faire venir là, et puis me dire : « Monsieur Jorion, on veut remplacer entièrement le système par quelque chose d’entièrement différent et c’est pour ça qu’on vous a fait venir. » Non ! Alors, eh bien, voilà, j’ai poussé ça dans la bonne direction, mais ce n’est pas de là qu’il faut attendre, je dirais, un changement de société. Ce n’est pas de là qu’il faut attendre que la redistribution de la richesse se fasse d’une manière considérablement différente, qu’on se repose le problème des « communs » et de la propriété des moyens de production… Non, ce n’est pas à ce niveau-là que ça pourra se faire. Ça pourra se faire quand nous aurons atteint, dans la dégradation du monde autour de nous, là aussi, quand nous aurons atteint le point d’écœurement.

Est-ce que ça va venir bientôt ? Ça n’en prend pas le chemin, et il est toujours possible qu’il y ait des diversions qui nous fassent nous concentrer sur le fait que, voilà : « écrasons les tous comme de la vermine ! » puisque c’est ça qui est immédiat et ceux qui disent le contraire, qu’il faut essayer de comprendre ce qui se passe, ce sont des traîtres qu’il faut désigner à l’opinion publique. Non, euh, ici, sur le blog de Paul Jorion, on va rester jusqu’au bout à défendre l’idée qu’il faut essayer de comprendre et proposer des solutions, même si ce sont des solutions qui sortent du cadre, même si ce sont des solutions qui remettent en question la possibilité pour le 1 % [les plus riches] aux États-Unis de gagner 110 % de la richesse qui a été créée sur une année particulière (chiffre donné en 2013 par Monsieur Joseph Stiglitz).

C’est peut-être là qu’il faut commencer à regarder. Il faut essayer de rendre le monde dans lequel nous sommes vivable. Et à ce moment-là, si on le rend vivable, ça enlèvera le projet, à certains, de se faire sauter la figure pour aller au paradis le plus vite possible. S’il y avait un peu plus de paradis sur terre, le problème ne se poserait pas dans ces termes-là. Et je le dis bien : des gens qui sont nés ici. Voilà. Même si leurs grands-parents, leurs parents, sont venus d’ailleurs, il n’y a pas de raison qu’on ne propose pas, ici, à tout le monde, à tout le monde, quelque chose qui soit mieux que la médiocrité de laquelle on se contente en ce moment, une société où la proportion de gens qui disent que nos enfants vivront mieux que nous est en train de tomber vers zéro… Et ils ont raison ! Ils ont raison parce que nous ne prenons pas à bras le corps le problème de rendre le monde dans lequel nous sommes vivable, de le rendre à nouveau vivable.

Nous sommes, effectivement… ce ne sont pas les intellectuels qui sont en train de sombrer. Les intellectuels, éventuellement, ils sont en train de dire que le monde est en train de sombrer, et ils ont raison de le faire. C’est Günther Anders qui disait : « On me dit que je suis un Cassandre, que je lance l’alerte et que je fais beaucoup de bruit ! », et il dit : « Oui, c’est mon honneur de le faire, parce que c’est ça qu’il faut faire maintenant ! » Et il avait bien raison, et nous devons le faire aussi. Nous devons dire : « La situation est intenable, et on ne peut pas reprocher à des gens qui sont nés ici de considérer que la situation est intenable. Bien sûr, il ne faut pas encourager les gens à tomber dans des solutions idiotes du fait que la situation est intenable. Il faut les encourager, il faut aider à la réflexion, pour qu’on aille dans la bonne direction.

Et ce n’est pas en verrouillant l’accès du 1 % à 110 % de la richesse créée que nous trouverons la solution. On imaginait, en 2008, à la fin de l’année, on imaginait qu’on allait changer les choses, parce que c’était tellement évident qu’il fallait les changer ! Mais nous n’avions pas changé le rapport de forces qui permettait aux milieux financiers de verrouiller la situation et d’imposer comme la seule solution de reconstruire le système à l’identique.

Et alors, maintenant, eh bien voilà, ils ont ce qu’ils voulaient : on a reconstruit le système à l’identique, il est d’une fragilité extraordinaire. Ça peut péter n’importe où à l’intérieur du système financier, et puis il y a toujours la tentation, puisqu’on n’a pas d’autre solution pour remettre un peu d’homogénéité dans la richesse de nos sociétés que de tout détruire et de tout reconstruire – parce qu’au moins, là, en détruisant tous les immeubles, eh bien, on atteint un petit peu les riches dans leur richesse, mais, en fait, tous les autres également – ce n’est pas la solution.

On doit pouvoir vivre dans un monde où on puisse vivre normalement sans que ce soit un monde de reconstruction, parce que dans la reconstruction, effectivement, d’abord, il y aura de l’argent de l’industrie militaire qui permettra de relancer un peu l’économie, et parce que nous sommes bons surtout à reconstruire après la dévastation totale. Dix millions de morts parmi les militaires pendant la guerre de 14-18, neuf millions pour les populations civiles, sans compter tous les blessés qu’on peut compter en nombre équivalent. C’est comme ça que nous résolvons nos problèmes de temps à autre. Il est quand même temps de passer à autre chose. Un autre paradigme. Même, même s’il faut remettre en question, je dirais, les intérêts boulonnés d’un certain nombre de gens qui gagnent des sommes qu’ils sont même incapables de gérer autrement qu’en utilisant cet argent pour spéculer parce qu’il y a pas d’autre endroit pour aller mettre cet argent, puisqu’il y a pas assez de pouvoir d’achat dans le reste de la population.

Alors, qu’on réfléchisse à ça et qu’on ne pense pas que la solution à nos problèmes se trouve dans plus de bombes, plus de bombardements, plus de ceci, plus de sécurité… On le voit aussi, plus de sécurité, à quoi ça sert ? Les gens qui veulent passer entre les mailles, eh bien, ils passent entre les mailles. On l’a vu hier à propos de la présence à Saint-Denis de quelqu’un qu’on imaginait en Turquie ou ailleurs, et qui était en fait là. La surveillance de masse, c’est surtout vous et moi que ça atteint, parce que nous, on ne va pas s’amuser à aller essayer de trouver des méthodes de cryptographie quand on envoie des mails, parce que nous sommes, voilà, parce que nous sommes des gogos. Les autres, les autres sont en guerre, et ils savent comment passer entre les mailles, et c’est nous, uniquement nous, qui allons nous retrouver dans les filets de l’hyper-surveillance qui est là, en principe, pour s’occuper de ces gens-là qui représentent un danger. Il faut résister à ça aussi, mais évidemment, c’est la tentation : la démocratie, c’est une petite fleur fragile, et le moindre prétexte pour la supprimer est bon. Et [ça] se combine à l’envie d’en découdre dont je parlais l’autre jour, et l’envie d’en découdre, c’est malheureusement un fond de la nature humaine. Je parle rarement de la nature humaine, mais l’agressivité, eh bien, c’est quelque chose qu’on ne peut pas mettre entre parenthèses. C’est là.

La solidarité aussi ! C’est pour ça que bon, dans une réunion comme [celle d’] hier, avec des gens que je ne connais pas mais que j’ai eu plaisir à rencontrer, eh bien ça fait plaisir ! Bon, ça, c’est le bon côté du genre humain. Nous sommes des animaux sociaux et nous avons la générosité, nous avons la compassion. Et comme je le disais à quelqu’un qui m’avait envoyé un très beau projet de billet, mais qui terminait en disant : « Pas de compassion pour les autres ! », je lui disais : « Écoutez, s’il n’y a pas de compassion, c’est terminé, on peut mettre la clef sous la porte et on peut se faire sauter la gueule aussi ! ». Voilà. Parce qu’ [alors], il n’y a plus rien.

Au revoir.

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