LA SITUATION A FUKUSHIMA, par François Leclerc

Billet invité.

Mise à jour n°30 (mercredi 13h26)

En dernier ressort, l’opérateur envisage d’utiliser un canon à eau pour arroser le réacteur n°4, dont le combustible continue de chauffer.

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Mise à jour n°29 (mercredi 11h25)

Deux événements peuvent accélérer les événements, dont les conséquences sont des rejets permanents dans l’atmosphère de radio-éléments. Pouvant impliquer une évacuation définitive du site (ou le sacrifice des personnels qui y resteraient), aboutissant à un total saut dans l’inconnu.

1. De nouvelles ruptures des enceintes de confinement des réacteurs combinées avec des rejets radioactifs plus massifs.

2. Une rupture d’une ou de plusieurs cuves de réacteurs dont les conséquences seraient encore plus redoutables.

Fonction des vents, l’élévation de la radioactivité autour de la centrale n’est pas homogène. Celle-ci décroît avec la distance, mais les avis sont partagés entre experts à ce propos. Des zones à très fortes densité de population pourraient être soumises à des taux considérés comme dangereux, si ce n’est déjà le cas.

Il est par ailleurs démenti par l’agence Kyodo – qui l’avait précédemment annoncé – que des traces de césium auraient été trouvées dans le réseau d’eau de la ville de Fukushima.

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Mise à jour n°28 (mercredi 11h10)

La course contre la montre continue.

La nuit tombée, tout nouvel essai de largage d’eau par hélicoptère sur le réacteur n°4, où l’évolution de la situation est la plus préoccupante, est très peu probable. De nouveaux moyens terrestres d’apports d’eau sont étudiés.

Le temps presse. Selon l’IRSN, l’eau de la piscine du réacteur n°4 est en ébullition. Si son évaporation devait se poursuivre, des rejets de radio-éléments encore plus forts qu’actuellement interviendraient, selon un délai estimé à « quelques jours ».

C’est sous ce même délai qu’une entrée en ébullition de l’eau des réacteurs n°5 et 6 pourrait également intervenir.

Les rejets radioactifs sont alimentés par les dépressurisations régulières de l’enceinte de confinement du réacteur n°1, ainsi que par celles qui interviennent en continu depuis le réacteur n°2, dont l’enceinte est endommagée. Ce pourrait être aussi le cas pour le réacteur n°3.

Il est confirmé que les personnels évacués sont revenus en salle de contrôle des réacteurs, où le niveau de radioactivité n’est pas connu.
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Mise à jour n°27 (mercredi 10h00)

Les essais de largage d’eau par hélicoptère ne sont pas concluants, en raison du niveau trop élevé des radiations au dessus du réacteur n°4. Rectificatif: au dessus de la centrale

La radioactivité au-delà de la zone de 20 kms autour de la centrale, dont l’évacuation a été ordonnée, n’est pas un « risque immédiat pour la santé », selon le secrétaire général du gouvernement japonais.

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Mise à jour n°26 (mercredi 09h35)

L’ASN fait un point global de la situation des réacteurs (par ordre décroissant de préocccupation).

N°4 : combustible partiellement hors d’eau dans la piscine.
N°2 et 3 : enceintes de confinement endommagées (pas clair pour le n°3).
N°1 et 3 : fusions plus ou moins partielles du combustible.
N°5 et 6 : un seul générateur alimente en eau les deux réacteurs, la température monte.

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Mise à jour n°26 (mercredi 09h05)

Selon l’agence Kyodo, des traces de césium et d’iode ont été découvertes dans le réseau d’approvisionnement en eau de la ville de Fukushima (environ 300.000 habitants).

Réacteur par réacteur, la situation évolue rapidement, avec comme paramètre essentiel la température interne. C’est au tour des réacteurs n°4, 5 et 6 d’enregistrer sa montée.

Un ballet d’hélicoptères s’active au dessus du site. Rectification : un seul hélicoptère intervient pour l’instant, afin d’étudier une intervention.

L’ordre d’évacuation de la centrale aurait été levé.

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Mise à jour n°25 (mercredi 08h59)

S’adressant au pays, l’Empereur du Japon Akihito s’est déclaré « profondément préoccupé » par la situation à Fukushima.

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Mise au point n°24 (mercredi 08h43)

Un hélicoptère de l’armée japonaise est utilisé pour déverser de l’eau sur les réacteurs n°3 et 4. Tepco a entre temps annoncé une stabilisation de la température et de la pression internes au réacteur n°2.

A mi-chemin entre le site de la centrale et Tokyo, à Ibaraki, la radioactivité est 300 fois la normale, sans que cela présente un danger pour la santé, selon les autorités. Pas d’information disponible sur Tokyo.

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Mise à jour n°23 (mercredi 08h20)

Lentement mais inexorablement, la situation échappe des mains des autorités japonaises, qui envisagent de faire appel à l’armée américaine. En France, EDF a annoncé se préparer à envoyer du matériel et une équipe d’intervention.

Un nuage de fumée – peut-être de vapeur d’eau – est apparu au-dessus de la centrale, dont l’origine n’a pas été identifiée et la teneur non précisée. Après celle du réacteur n°2, l’enceinte de confinement du réacteur n°3 pourrait être endommagée, et permettrait cette formation.

Le diagnostic devient de moins en moins certain.

La radioactivité s’est fortement accrue sur le site, connaissant des pics et des brutales variations, variant suivant la proximité de telle ou telle installation, amenant à une évacuation « temporaire » des personnels travaillant sur le site.

Le scénario se précise d’un abandon du site et des réacteurs à eux-mêmes.

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Mise à jour n°22 (mercredi 00h10)

Les accidents continuent de s’enchaîner sans fin à Fukushima.

Peut-être depuis arrêté de lui-même, selon l’autorité de sûreté japonaise, un nouvel incendie s’est déclaré au réacteur n°4 où une partie du combustible stocké dans une piscine en raison d’opérations de maintenance serait désormais hors d’eau, selon l’autorité de sûreté nucléaire française (ASN). L’état de ce combustible n’est pas déterminé, toujours selon l’ASN, laissant ouvertes toutes les hypothèses.

Une intervention par hélicoptère afin de déverser de l’eau, dont l’étude avait été annoncée par Tepco, n’est toujours pas intervenue. De nouveaux dégagements radioactifs sont à redouter.

Les doses de radiation reçues par les personnes intervenant sur le site deviennent préoccupantes, le gouvernement japonais ayant déjà relevé le seuil de la dose maximale autorisée. De leur présence sur le site dépend la poursuite des opérations en cours d’injection d’eau de mer dans les enceintes de confinement afin de tenter de refroidir les cœurs des réacteurs. 50 des 800 employés de la centrale ont été maintenus sur le site.

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Mise à jour n°21 (mardi 18h04)

Günther Oettinger, commissaire européen à l’énergie, a estimé que les autorités japonaises avaient pratiquement perdu le contrôle de la situation à Fukushima.

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Mise à jour n°20 (mardi 16h35)

Le gouvernement japonais a reconnu que le taux de radioactivité a légèrement dépassé la normale au cours de la journée qui s’est achevée à Tokyo, avant de redescendre. Les 35 millions d’habitants de la zone urbaine n’ont pas, selon lui, de précautions particulières à prendre.

Selon l’ONM, les vents ont été jusqu’à maintenant plutôt favorables, poussant les rejets radioactifs de la centrale vers le Pacifique, et devraient se maintenir ainsi. Mais les prévisions ne sont valables que pour les prochaines 24 à 48 heures.

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Mise à jour n°19 (mardi 16h07)

Tepco étudie la possibilité de déverser par hélicoptère de l’eau dans une piscine de combustibles usés du réacteur n°4, afin de refroidir le combustible qui y est entreposé.

Ce qui semble signifier que celui-ci, qui est à l’origine du dégagement d’hydrogène et de l’incendie précédent, libérant alors dans l’atmosphère des radio-éléments toxiques, continue de chauffer. Ce qui pourrait conduire à une réédition de la séquence précédente d’événements.

La piscine est située à l’intérieur de l’enceinte de confinement.

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Mise à jour n°18 (mardi 13h07)

Plus d’incertitude, ni d’inconnue.

Les fissures constatées dans l’enceinte du confinement du réacteur n°2 permettent un rejet permanent dans l’atmosphère de radio-éléments hautement toxiques, alors que l’opérateur n’a pas le choix et doit continuer de soulager la pression à l’intérieur de la cuve du réacteur, en ouvrant quand cela devient indispensable les vannes, mettant désormais en communication directe le combustible en fusion et l’atmosphère.

Un danger supplémentaire pourrait provenir d’une nouvelle explosion d’hydrogène, qui élargirait les fissures. Aucune information n’est donnée sur la possibilité d’un éventuel colmatage de celles-ci.

La direction des vents va devenir une information primordiale. Le gouvernement japonais est placé devant un sérieux dilemme, en terme de communication vis à vis de la population. Doit-il étendre la zone évacuée et jusqu’où ?

Des discordances entre les autorités japonaise et française de sûreté nucléaire se font jour. Les japonaises ne relèvent pas le niveau de l’accident nucléaire et n’ont pas communiqué sur les fissures.

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Mise à jour n°17 (mardi 12h40)

Selon l’ASN, l’enceinte de confinement du réacteur n°2 n’est plus étanche. Un degré important a été franchi, une fuite radioactive permanente est très probablement intervenue.

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mise à jour n°16 (mardi 12h25)

Selon le directeur de l’AEN, l’agence pour l’énergie de l’OCDE, « la situation est franchement mauvaise ». « Les dernières nouvelles du réacteur 2 indiquent qu’il y a eu des problèmes qu’on ne connaît pas bien et qui ont pu provoquer des fissures d’où de la radioactivité pourrait être en train de s’échapper (…) Ce qui est préoccupant, c’est la tendance. Cela veut dire qu’il y a une source de radioactivité qui ne reste pas dans l’enceinte de confinement et qui va dehors ».

L’autorité de sûreté nucléaire française (ASN) a classé en niveau 6 l’accident nucléaire, qui en comporte 7.
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Mise à jour n°15 (mardi 10h34)

Les informations publiques disponibles rendent impossible une appréciation fondée de la situation.

Ce qui ne signifie pas que celle-ci soit possible, étant dominée par des incertitudes majeures. Tant à propos de l’état exact du combustible au sein des cuves que de l’intégrité future des enceintes de confinement, si de nouvelles fortes explosions devaient intervenir.

L’opérateur tente vaille que vaille d’inonder d’eau de mer borée les cœurs des réacteurs, afin d’éviter que le combustible soit hors d’eau; il combat également la montée d’une trop forte pression qui pourrait faire éclater les cuves.

Il ne peut empêcher des explosions successives de concentrations d’hydrogène susceptibles de mettre en péril les enceintes de confinement – cela semble ne pas être le cas – permettant alors une fuite permanente de radio-éléments. Les rejets dans l’atmosphère auxquels il est contraint aboutissent à chaque fois au même effet.

En résumé, il a pris des mesures palliatives qui peuvent être considérées comme ultimes. Sa maîtrise de la situation est néanmoins très relative et peut brutalement lui échapper totalement.

La réponse à des questions essentielles reste confuse dans la communication du gouvernement et de l’opérateur.

1. Quels sont les radio-éléments qui ont été et vont devoir encore être rejetés dans l’atmosphère ? Qu’en est-il en particulier de l’iode-131 et du césium-137, qui sont tout particulièrement toxiques  ?

2. Quelle est l’origine de l’incendie qui a affecté le réacteur n°4 et quelles installations ont été précisément touchées  ?

3. Qu’en est-il du noyage du combustible dans les cuves des différentes réacteurs, celui-ci est-il ou non toujours hors d’eau  ?

4. Connaît-on l’ampleur des processus de fusion engagés dans les différents réacteurs, se poursuivent-ils ?

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Mise à jour n°14 (mardi 09h35)

Le niveau des radiations a également baissé à Tokyo, selon le gouvernement, laissant à penser que l’effet de l’incendie intervenu à la piscine des combustibles usagés du réacteur n°4 est en train de se dissiper. Ou tout du moins qu’il n’y a pas de fuite en continu.

Dans l’attente du prochain épisode.

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Mise à jour n°13 (mardi 09h20)

Source gouvernementale: baisse enregistrée de la radioactivité sur le site de la centrale (sans plus de précision).

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Mise à jour n°12 (mardi 09h08)

Les deux derniers réacteurs n°5 et 6 de la centrale de Fukushima n°1 connaissent une légère augmentation de température.

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Mise à jour n°11 (mardi 08h34)

Nous sommes entrés dans l’inconnu.

Suite à une augmentation « considérable » de la radioactivité sur le site de la centrale, le Premier ministre japonais a appelé les personnes « qui se trouvent dans la zone distante de 20 à 30 km de la centrale de Fukushima à rester à l’intérieur des maisons ou des bureaux » (la zone d’un rayon de 20 kms ayant été précédemment évacuée).

Une élévation de la radioactivité a été enregistrée à Tokyo, distante de 250 kms, déclarée par les autorités « trop faible pour affecter le corps humain » La ville compte 12 millions d’habitants, 35 millions si l’on comprend sa zone urbaine. Les habitants n’ont pas étés appelés à prendre des mesures particulières, si ce n’est à stopper de faire des stocks de produits alimentaires, afin de ne pas rompre les chaînes d’approvisionnement.

Le vent, qui soufflait en direction de Tokyo, aurait tourné.

Un incendie était intervenu entre-temps au réacteur n°4, qui était à l’arrêt en maintenance au départ des événements, « apparemment éteint » par une intervention de l’armée américaine. C’est le bassin (la piscine) où sont stockés les combustibles usés du réacteur qui avait pris feu.

Il a été précisé que l’explosion qui était auparavant intervenue au réacteur n°2 avait bien endommagé l’enceinte de confinement, mais que celui-ci n’avait pas été troué.

Les Chinois et les Russes prennent des mesures préventives d’évacuation, du Japon et des îles russes proches de celui-ci. Se référant au précédent de Tchernobyl, qui avait donné lieu à une pollution radioactive d’une toute autre ampleur par rapport à celle qui est actuellement constatée, les américains – dont les cotes les plus proches de l’Alaska sont distantes de 8.000 kms – écartent la possibilité qu’un nuage radioactif dangereux puisse les atteindre.

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Mise à jour n°10 (mardi 01h17)

L’agence de presse Jiji a annoncé que l’opérateur Tepco avait évacué ses employés du réacteur n°2, à l’exception de ceux chargés de pomper l’eau.

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Mise à jour n°9 (mardi 00h45)

L’agence de presse Kyodo a annoncé qu’un taux de radioactivité « supérieur à la normale » a été enregistré à Ibaraki, à mi-chemin entre Fukushima et Tokyo et à 100 kms de cette dernière.

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Mise à jour n°8 (mardi 00h20)

La situation reste incontrôlée.

Le gouvernement japonais a annoncé qu’une partie de l’enceinte de confinement du réacteur n°2 était endommagée, ce qui rend possible – et sans doute inévitable – une importante fuite radioactive.

Ce réacteur est en effet celui où l’opérateur déclare avoir les plus grandes difficultés à maintenir le niveau de l’eau, permettant d’immerger le combustible, en raison selon le porte-parole du gouvernement d’un « dommage possible dans la piscine de condensation » (la partie inférieure du caisson de confinement servant à refroidir le réacteur et à contrôler la pression à l’intérieur de cette enceinte). « Mais nous n’avons pas constaté une augmentation soudaine de la radioactivité », a-t-il précisé, ce qui n’indique pas pour autant son niveau.

Il a également annoncé qu’une explosion avait eu lieu, effet probable d’un dégazage que l’ASN, l’organe Français de surveillance nucléaire avait précédemment annoncé, en parlant d’un « rejet contrôlé » dans l’atmosphère en raison d’une montée de la pression « dans l’enceinte du réacteur » n°2. Cette formulation ambiguë ne permettant pas de savoir si, par enceinte, il désigne la cuve ou l’enceinte de confinement.

L’ASN, vient également de confirmer la fusion partielle des cœurs des réacteurs n°1, 2 et 3, sans plus de précision. Une fusion du combustible dégage des radio-éléments très toxiques.

Mise à jour n°7 (lundi 20h04)

Dans un contexte où des dizaines de répliques continuent d’intervenir, en vue de rassurer, les autorités japonaises affirment qu’une réédition de la catastrophe de Tchernobyl n’est pas à craindre. Ce qui ne donne pas pour autant des informations sur l’évolution de la situation.

Elles sont par contre peu disertes sur les niveaux de radiation enregistrées depuis le premier dégazage intervenu à la centrale n°1 de Fukushima, sur son site et au-delà. Aux dernières nouvelles, il faut se contenter d’une déclaration du porte-parole du gouvernement affirmant que le niveau autour de la centrale était « acceptable pour l’homme ». Le manque d’information et de mesures précises à ce propos est le plus préoccupant.

Par ailleurs, Tepco vient de communiquer que le niveau d’eau du réacteur n°2 a fortement baissé, empêchant à nouveau le refroidissement du combustible. La température aidant, l’eau s’évapore plus vite qu’elle ne peut être injectée peut-on en conclure. Accroissant le risque d’une fusion du combustible, un sujet essentiel sur lequel l’information fait également défaut.

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Mise à jour n°6 (Lundi 19h13)

Des demandes d’aide internationale formulées par le gouvernement japonais, on peut avoir l’impression que l’opérateur est à bout de ressources ne pouvant que poursuivre l’utilisation des moyens palliatifs qu’il a mis en œuvre, évitant probablement le pire dans l’immédiat mais ne sachant pas comment sortir de la situation qu’il combat et ne parvient pas à stabiliser. Ce n’est qu’une hypothèse, les informations étant parcimonieuses.

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Mise à jour n°5 (lundi 18h07)

L’aide de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a été officiellement demandée par le gouvernement japonais.

Une aide a été également demandée à l’autorité de régulation nucléaire américaine sur les questions liées au refroidissement de réacteurs nucléaires.

En France, l’Autorité de Sûreté Nucléaire vient d’estimer que l’accident de Fukushima a atteint un niveau de gravité entre celui de Three Mile Island et Tchernobyl, nous renseignant sur l’importance qu’elle lui accorde mais en rien sur ce qui se passe.
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Mise à jour n°4 (lundi 16h25)

Selon l’opérateur, le niveau d’eau dans le réacteur n°2 a encore baissé, empêchant le refroidissement du combustible. Aucune indication n’a été donnée sur un processus de fusion en cours et sur son éventuelle poursuite, qui est dans ce contexte vraisemblable.
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Mise à jour n°3 (lundi 13h10)

Le réacteur n°2 est entré dans la même séquence d’événements que les deux précédents, l’opérateur – Tepco – « n’excluant pas » qu’un processus de fusion y soit à son tour engagé, comme dans les centrales n°1 et 3.

L’intégrité de l’enceinte de confinement des centrales est devenu vitale, de nouvelles explosions d’hydrogène pouvant la mettre à mal. Il s’échapperait alors dans l’atmosphère des gaz hautement contaminés résultant des dégazages de la cuve du réacteur, effectués afin de diminuer la pression en son sein.

Avant d’éviter de nouvelles explosions, l’opérateur étudie la possibilité d’évacuer l’hydrogène qui s’accumule.

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Mise à jour n°2 (Lundi 9h18)

Après les réacteurs n°1 et 3, le réacteur n°2 connaît à son tour une panne de son système de refroidissement. Annoncées comme pouvant avoir lieu, deux explosions sont finalement intervenues lundi matin au réacteur n°3, soufflant le toit de l’édifice qui l’abrite, l’enceinte de confinement ayant résisté, selon Tepco, l’opérateur. Elles ont pour origine une accumulation d’hydrogène.

Selon les autorités, la possibilité de nouvelles fuites radioactives est considérée comme « faible », suite à ce nouvel épisode. Le niveau général de radiation avait entre temps dépassé dans la nuit le seuil légal autorisé.

Les réacteurs n°1 et 3 continuent de recevoir de l’eau de mer, l’opérateur envisageant que leurs coeurs aient partiellement fondu.

Avec un décalage dans le temps, ces trois réacteurs connaissent la même séquence de dysfonctionnements et d’accidents. Dans les trois cas, des inconnues majeures subsistent et la lutte se poursuit pour stabiliser la situation.

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Mise à jour n°1 (dimanche soir)

La situation n’est pas sous contrôle.

Des rejets radioactifs qualifiés de « très importants » dans l’atmosphère ont eu lieu lors de l’explosion du réacteur n°1 de Fukushima, selon l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire français.

Tepco, l’opérateur japonais de la centrale, a reconnu que les pompages d’eau de mer n’étaient « pas encore suffisants » pour faire baisser le niveau de pression dans les réacteurs n°1 et 3. Ce qui signifie que la température ne baisse pas et que les risques de fusion demeurent.

Un rejet contrôlé de la vapeur sous pression au sein du réacteur semble toujours impossible, en raison probablement de la radioactivité importante relevée près des valves, comme cela avait été signalé auparavant et n’est pas précisé.

Une explosion dans le réacteur n°3 est toujours considérée comme possible, selon le porte-parole du gouvernement, qui ajoute qu’elle ne créerait pas de problème pour le réacteur. Il n’a toutefois pas précisé s’il fallait s’attendre à d’importants nouveaux rejets radioactifs dans l’atmosphère, comme lors de l’explosion déjà intervenue.

Selon des informations complémentaires de l’IRSN, des rejets de produits radioactifs en provenance du réacteur n°3 de la centrale n°1 ont eu lieu, après le début de la fusion du cœur.

Cela peut se comprendre comme ils n’ont plus le choix, car une des analyses possibles de la situation est que l’opérateur de Fukushima se trouve placé devant une décision impossible: relâcher dans l’atmosphère une vapeur devenue très radioactive pour faire baisser la pression interne au réacteur, ou laisser celle-ci monter, ainsi que la température, accroissant le risque de la poursuite d’une fusion qui a été probablement déjà entamée, les pompages d’eau de mer ne parvenant pas faire baisser à eux seuls la température.

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Le gouvernement japonais a reconnu dans la nuit européenne qu’il est « hautement probable » que des processus de fusion sont survenus au sein des réacteurs n°1 et 3 de la centrale nucléaire Fukushima n°1. Il a été par ailleurs relevé une nouvelle hausse du taux de la radioactivité, après qu’il eut décliné, et une seconde explosion d’hydrogène est désormais redoutée dans le bâtiment d’un réacteur de la centrale Fukushima n°2.

Les propos des autorités se veulent rassurants, mais la maîtrise de la situation est incertaine, tout dépendant des tentatives en cours de refroidir les coeurs des réacteurs afin d’éviter qu’un éventuel processus de fusion – dont seules des manifestations indirectes peuvent être détectées, telles des fuites de césium – se poursuive, aux conséquences imprévisibles.

La panne des systèmes de refroidissement des centrales est considérée par les experts nucléaires comme un événement hautement improbable mais très critique, faisant entrer dans un territoire inconnu, avec comme références Three Mile Island et Tchernobyl. La suite des événements, si la fusion devait se poursuivre, dépendant de la solidité de la structure de confinement.

Le contrôle de la situation dépendra de la capacité des opérateurs à refroidir par tous moyens – y compris des expédients comme de l’eau de mer salée – le coeur des réacteurs, qui sont arrêtés, avant que le processus de fusion soit suffisamment avancé pour devenir irrémédiable.

Les autorités donnent des informations partielles, tandis que les évacuations contribuent à la situation déjà très chaotique que connaît le Japon, alors que l’on découvre de nombreuses nouvelles victimes du tsunami. Dans un rayon de 20 kilomètres, quelques 215.000 habitants autour des centrales Fukushima n°1 et 2, distantes de 12 kilomètres entre elles, ont été évacuées. Dans la ville même, à 80 kms des centrales, les reportages décrivent une atmosphère de peur et de stockage de vivres, une situation proche de la pénurie d’essence. De nombreux habitants portant des combinaisons et des masques chirurgicaux.

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322 réponses à “LA SITUATION A FUKUSHIMA, par François Leclerc”

  1. Avatar de Étienne Chouard

    Bonsoir,

    Excusez-moi si je pose une question idiote : quelle est l’importance RELATIVE de la catastrophe en cours (en imaginant que le pire survienne) par rapport à l’explosion d’une bombe atomique dans l’atmosphère ?

    Parce que, je sais bien qu’un excès n’en justifie pas un autre, mais depuis 1945, les fous furieux qui prétendent nous gouverner de façon « compétente » et « responsable » (pas comme les populistes qui voudraient que le contrôle quotidien des pouvoirs revienne au peuple lui-même, je veux dire) ont apparemment fait exploser plus de 2 000 bombes atomiques sur terre, apparemment.

    Voir http://www.wat.tv/video/053-explosions-atomiques-dans-3dpax_2eyrd_.html.

    Voir aussi (pardon pour la musique de sauvage, mais finalement, c’est de circonstance) : http://www.dailymotion.com/video/xgl4i_compilation-explosions-atomiques_shortfilms.

    Hors sujet ?

    Cohérence de l’espèce humaine (avec des représentants élus) ?

    Étienne.

    1. Avatar de k abouli
      k abouli

      Très bonne question !!!….en effet…..Peut-être va-t-on découvrir que l’on est déjà irradié comme on vient de découvrir que les français avaient le sang infecté par les pesticides…. normal pour une nation agricole

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Les pesticides et les OGM, d’autres bombes à retardement.

        J’ai toujours voulu connaître les conséquences des expositions aux radiations cumulées avec les pesticides.

        Il semble qu’il y ait peu d’études disponibles.

        Quelqu’un a-t-il des pistes ?

      2. Avatar de arkao
        arkao

        @ Marlowe

        Je ne suis pas sûr qu’il y ait seulement des études fiables sur l’interaction des produits phytosanitaires entre eux.

    2. Avatar de hervé
      hervé

      et bien en fait une explosion atomique fait plus de morts (c’est le but) dans un délai bref mais rejette peu de radionucléides au regard de l’autre catastrophe (quelques kg).
      ici c’est 100, 1000 fois avec un effet de dilution au fur et à mesure que l’on s’éloigne
      l’effet pernicieux de ce type d’accident c’est que toute la planète s’en prend une bouffée mais que personne ne prend ses responsabilité car cela se traduit par des cancers qui surviennent 10, 20 30 ans après.
      aucune indemnisation ne sera jamais demandée (sauf pour les liquidateurs) , c’est une industrie qui joue sur du velours à ce niveau là.

  2. Avatar de geo
    geo

    La piscine est située en haut de l’immeuble à côté des réacteurs. ( schéma vu sur nhk-world)
    Apparemment, Il y a une piscine de combustible usagé par réacteur plus une, commune sur le site (7 en tout).
    Si les autres piscines ont aussi des barres de combustibles usagées (ce qui est probable vu qu’elles sont stockées sur des années), c’est le pire foutage de gueule concernant les explosions des réacteurs 1 et 3; donc les réacteurs sont intacts, mais les piscines à l’air libre, et leurs éventuels « spent fuels » aussi.

    Le gouvernement a renoncé aux hélicos vu que les deux trous du bâtiment 4 sont situés sur un côté et l’autre sur le toit mais pas au dessus de la piscine.
    Ils vont essayer depuis l’extérieur sur le trou du côté, mais ils qualifient cette opération de « demanding ».

  3. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    L’optimisme

    A l’occasion de accords de Munich, Bernanos a traité les optimistes d’imbéciles.

    Que ne dirait-il pas de nos jours en considérant que tous les Etats font confiance à des techniciens et des scientifiques (!) qui mettent en route des processus sans prévoir comment les arréter, en croyant et en faisant croire que très bientôt les solutions seront trouvées, ceci étant vérifié dans les domaines écologiques, démographiques et économiques ?

    L’optimisme est bien la prière des temps modernes.

    1. Avatar de liervol
      liervol

      C’est dans des moments comme ceci qu’on peut mesurer que les prétendus experts sont des ânes.
      Vanité des vanités

  4. Avatar de quelqu'un a
    quelqu’un a

    TOKYO, March 16, Kyodo
    Fukushima No. 3 reactor’s container feared damaged: Edano

    1. Avatar de quelqu'un a
      quelqu’un a

      Avec leurs hélicoptères Ils feraient peut-être mieux de jeter une pyramide du béton et des tas de mattes en acier sur le 3, et vite…(à cause du mox)

      1. Avatar de quelqu'un a
        quelqu’un a

        Kyodo:
        BREAKING NEWS: SDF choppers unable to drop water on reactor due to high radiation

    2. Avatar de quelqu'un a
      quelqu’un a

      16 Mar, 2011, 01.44PM IST,REUTERS
      Radiation highest at No.3 reactor at Japan plan

      TOKYO: The operator of Japan’s quake-stricken nuclear power complex recorded the site’s highest levels of radiation at the No.3 reactor on Wednesday, Tokyo Electric Power Co Ltd said.

      Earlier, the company said that this reactor was now its highest priority, but did not explain why radiation levels had climbed in that part of the Fukushima Daiichi complex.

    3. Avatar de quelqu'un a
      quelqu’un a

      N-TV.de
      Reaktormantel in Block 3 beschädigt

      Am japanischen Atomkraftwerk Fukushima gibt die Betreiberfirma Tepco das Kontrollzentrum auf. Der innere Reaktormantel von Block 3 ist offenbar beschädigt. Dort steigt weißer Rauch auf. Die Strahlung ist so hoch, dass Mitarbeiter das AKW-Gelände zwischenzeitlich verlassen mussten. Später kehrten sie zurück, um « mit allen Mitteln eine Kernschmelze zu verhindern ». Durch den Abbau der Außenhüllen an den Reaktoren 5 und 6 soll deren Explosion verhindert werden. Derweil verschlimmert sich die Versorgunglage in Teilen des Landes. Supermärkte sind wie leer gefegt, rund 1,6 Millionen Haushalte ohne Trinkwasser und 850.000 Haushalte ohne Strom.

      1. Avatar de Alain.Goethe
        Alain.Goethe

        Sur sites alemands  » focus.de » et  » Spiegel on line  » il y a régulièrement des infos

        Les pbs sérieux ont l’air d’être dans les R.I.N 3 et 4 c’est cela ??

      2. Avatar de quelqu'un a
        quelqu’un a

        @goethe : les problèmes sont partout, mais il faut vraiment veiller le reacteur n°3…
        D’ailleurs l’agence Kyodo vient de dire « qu’il n’y aurait pas de problème majeur sur le 3  » .
        majeur…tout est relatif, mais je préfère ça.

  5. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Selon Fr Inter, TEPCO aurait pu noyer le réacteur pour le stopper, le rendant ainsi irrécupérable. Cette info semble venir de Mediapart ou de Michel Pracontale… !

    Pourquoi un réacteur stoppé est irrécupérable ?

    En tout cas TEPCO semble une société douteuse.

    1. Avatar de alain péré
      alain péré

      On rêve tous d’un bouton ON/OFF de ce type en ce moment. C’est pour ça qu’ils ne l’ont pas utilisé au moment où ils le pouvaient encore? pour le profit? Personne n’a encore fait le rapprochement, ni michel chevalet ni les « experts » TV, mais les barres de combustible usagées composées de plutonium et d’oxyde d’uranium (le MOX) sont stockées bien tranquillement dans une piscine au dessus de l’enceinte de confinement et se consument depuis trois jours. http://static.prisonplanet.com/p/images/march2011/150311top2.jpg Que fait on des barres de combustibles usagées? on les conserve dans la centrale, d’abord dans une piscine au dessus du réacteur, il y en aurait 3450 par réacteur (au moins deux ont été pulvérisées par une explosion d’hydrogène) puis dans une piscine commune pendant des années. Il y aurait 20 ans de barres usagées sur le site de fukushima soit 600 000 barres prêtes à relâcher leur pollution radioactive. Mais je retourne regarder NHK world ils ont des super maquettistes

  6. Avatar de notedy
    notedy

    Bon…
    Comme je le disais hier, à 13h54, il faut arrêter de jouer avec les mots et les nuances :
    on est à un accident de niveau 7 !
    Et tous les ouvriers et pilotes qui continuent à travailler autour de la centrale sont condamnés !
    Il est inadmissible que les autorités n’aient pas commencé à faire évacuer les populations, et pas seulement à 30km autour : il y a du MOX, crédiou d’crédiou !!!!
    Que quelqu’un leur explique ce que cela implique !!!!!

    Sinon, qui peut m’expliquer pourquoi tout le monde considère que, quand (et pas si) le nuage chargé de matières radio-actives va s’élever, il va être emporté vers l’Est, au-dessus de l’océan pacifique ? La théorie dit que sur toute la planète, les vents vont d’Ouest en Est, ça j’ai bien compris. Mais quid des Vosges et de la Corse, très très à l’Est de Tchernobyl en 1986 ???
    Pour moi, c’est les Corées et la Chine qui vont déguster….

  7. Avatar de liervol
    liervol

    C’est tout de même fou qu’au pays du robot, on soit obligé d’envoyer des hommes pour faire le travail, c’est comme les conducteurs hélicoptères pourquoi n’y a t il pas de pilotage entièrement automatique sans aucun homme à l’intérieur ?

    1. Avatar de Sébastien

      parce que le robot est fait de composant électronique qui sont très sensible aux radiations et ne fonctionneront plus si la dose de radiation est trop forte.

      (voir la bataille de tchernobyl et les robots sur la toiture de la centrale qui tombais en panne très rapidement a cause des radiations)

  8. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    LE SENS DU VENT. Notes sur la nucléarisation de la France au temps des illusions renouvelables. Extraits :

    « (…)Le legs le plus accablant, à cet égard, provient bien sûr de l’industrie nucléaire. Même si un vaste mouvement d’émancipation parvenait à établir une société plus aimable et débarrassée de l’électricité nucléaire, l’écho radioactif de l’industrie atomique, avec ses centrales à neutraliser et ses déchets à « surveiller », s’y ferait encore entendre de façon lancinante. L’Etat français a donc efficacement mené sa politique de la terre brûlée. Quand bien même nous le contraindrions à vider les lieux, il nous laisserait la trace douloureusement indélébile de son passage : non seulement des immondices éternelles mais au suplus – on l’oublie souvent – l’obligation de sauvegarder les compétences indispensables pour les contenir.
    La seule existence de ce fardeau nucléaire pourrait suffire à éteindre bon nombre de désirs d’autonomie et de lutte. Et l’on sait que les fardeaux ne manquent pas par ailleurs, s’agissant de l’environnement naturel. Nous sommes à vrai dire devant ce simple choix : demeurer dans l’empoisonnement industriel et la servitude, ou chercher la voie de la liberté, avec ses promesses et ses risques, malgré l’héritage empoisonné de l’industrialisation. Les « réalistes » en la matière ne sont pas ceux que l’on croit : contrairement à ce que bégaient tant de fumeux réformistes, seule l’énergie libérée par une révolution permettrait de se colleter sérieusement avec cet « héritage ». Les objecteurs de croissance qui prétendent « décoloniser les imaginaires » en colonisant le cadre institutionnel existant, et qui attribuaient à quelque « détestation du genre humain » le simple constat de leur arrivisme politicien, ceux-là se trompaient assurément en nous comptant parmi leurs « partenaires potentiels »,. De même que la société industrielle accentue chaque jour son emprise sur nos vies, l’élémentaire nécessité de se délivrer des illusions à son sujet devient chaque jour plus pressante. Contribuer quelque peu à cette première délivrance, telle était ici notre ambition. »

    Livre édité par les Editions de l’Encyclopédie des Nuisances en avril 2010.

  9. Avatar de marx prénom groucho
    marx prénom groucho
    1. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      Inquiétant en effet, notamment s’il on retient ce paragraphe : « La piscine du réacteur N°4 est en ébullition. A défaut d’appoint d’eau, un début de dénoyage des assemblages combustibles interviendra sous quelques jours. L’assèchement de la piscine conduirait à terme à la fusion du combustible présent. Dans un tel cas, les rejets radioactifs correspondants seraient bien supérieurs aux rejets survenus jusqu’à présent. Vers 6h00 (heure locale) le 16 mars 2011 (22h00 heure de Paris le 15 mars 2011), les intervenants n’ont pas pu s’approcher de la piscine compte tenu d’un débit de dose ambiant trop important (de l’ordre 400 mSv/h). »

      Parce que ce paragraphe corrobore la triste hypothèse émise à la dernière phrase de cette citation d’hier

  10. Avatar de Herrmiss
    Herrmiss

    On n’a pas encore tout vu :

    http://blog.slate.fr/globule-et-telescope/2011/03/16/mega-tsunami-atlantique-possible/

    C’est juste un exemple, gratiné, certes, mais il y en a plein d’autres.

    La protection totale contre tous les accidents imaginables, sans parler des risques lents et diffus (polluants en tous genres), est clairement aujourd’hui hors de portée, ne serait-ce qu’économiquement. La suppression de toutes les installations industrielles dangereuses (classées SEVESO en UE) impliquerait un retour au niveau de vie du 18ème siècle, et probablement aussi un retour à une population guère supérieure à celle de cette époque.

    Alors, on fait ça, ou on accepte de subir un certain taux de pertes par catastrophe ?

    1. Avatar de arkao
      arkao

      impliquerait un retour au niveau de vie du 18ème siècle

      Et alors ? C’était si terrible que ça ?

    2. Avatar de AMUTIO Denis
      AMUTIO Denis

      Trop c’est trop.
      Retour au XVVIIIème, ou alors « ON accepte de subir un CERTAIN TAUX DE PERTE »…
      Vous écrivez cela à propos d’un troupeau humain, dont vous seriez l’un des bergers, ou quoi.
      Monsieur ou Madame, vous irradiez votre irresponsabilité totale avec vos propos de gestionnaire du Parc Humain.
      Tout ce qui est dépassé est pourri, tout ce qui est pourri incite au dépassement.

    3. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      J’ai déjà tenté d’aborder ce sujet, en 103 et en 109 et aussi depuis plusieurs mois en parlant de tous ceux qui sont en trop sur la planête car non-rentables.
      Peu d’écho jusqu’à présent.
      Et pourtant !

    4. Avatar de stroumpf crapaud

      Une légende locale parle d’une bête qui secoue l’océan et emporte ceux qui marchent sur son rivage.

      Au regard de la connaissance scientifique, et/ou rationnelle, cette légende n’est qu’une légende qui ne vaut pas tripette : aucune « bête » ne vit dans l’océan qui pourrait « emporter » les riverains. Histoire de bonne femme, donc. Mais au regard de la mémoire, y’a pas photo : la légende mémorise, la connaissance oublie.

      (La citation est tout au début de la vidéo, juste après le générique.)

    5. Avatar de Crapaud Rouge

      La leçon que j’en tire, c’est surtout que la légende mémorise les faits, alors que la connaissance « objective » les oublie puis les nie. (Cf. phrase d’introduction de la vidéo à la fin : « Une légende locale parle d’une bête qui secoue l’océan et emporte ceux qui marchent sur son rivage. »)

    6. Avatar de Crapaud Rouge

      @Herrmiss : quoiqu’il en soit, le progrès pensé et imposé par le duo état-capitalistes (et, de manière générale, par tout pouvoir centralisé un peu trop « efficace »), nie l’existence d’un progrès qui advient quand même au sein des populations. Beaucoup plus lent, certes, mais beaucoup plus fiable. Et de facto plus respectueux de l’environnement car il dispose de peu de moyens. C’est bien de la concentration des moyens que provient tout le mal.

  11. Avatar de AncestraL
    AncestraL

    Je préfère revenir au 18ème siècle…

  12. Avatar de PAD
    PAD

    « On parle beaucoup-et on continue de parler- de crise financière, économique et sociale qui se sont développées en cascade. On s’inquiète aussi, à juste titre, de la crise écologique qui dégrade de plus en plus notre environnement. Mais, fait paradoxal, il est beaucoup moins question d’une autre crise qui est probablement la plus grave et qui est, à bien des égards, responsable des précédentes : la crise de la relation à l’autre, de toutes les relations à l’autre »

    Pierre Karli « le besoin de l’autre »

    1. Avatar de Peak.Oil.2008
      Peak.Oil.2008

      Ces pour cela qu’il faut luter contre les bulles antisociales

      au premier rang desquelles la voiture et le télé.

      Réhabilitons la place du village et que vive l’Agora !

  13. Avatar de Herrmiss
    Herrmiss

    J’ai de plus en plus l’intuition que TEPCO, juste après le tsunami, n’a pas anticipé la dérive possible de la situation, en a dissimulé la gravité au gouvernement (au moins au début) et n’a pas fait venir (par hélicoptère au besoin) les équipements supplémentaires, même excédentaires, qui auraient parmis de maintenir le refroidissement malgré les pannes en cascade : groupes électrogènes, pompes, tuyauteries….

    Il aurait probablement aussi été judicieux de démonter une partie du bardage des bâtiments réacteurs pour évacuer l’hydrogène et éviter les explosions que l’on a vues, avec leurs conséquences sur les enceintes de confinement et sur la piscine du n°4.

    Comme d’habitude dès que les choses sortent des sentiers bien balisés, cette crise a été probablement mal gérée. Je suppose qu’on le saura un jour.

    Où en est le sepuku des dirigeants ?

    Pour la communication, le Japon semble en être resté au stade pré-tchernobylien. Pas de carte des débits de dose publiée : du coup, tout le monde se croit menacé et le merdier général s’aggrave. Les journalistes occidentaux se tirent (comme si c’était plus dangereux que de couvrir une guerre !), montrant, après l’abandon à leur sort des révoltés libyens, que la lâcheté progresse à pas de géants par chez nous et devient une caractéristique de nos sociétés (ça se marie bien avec l’individualisme).

    1. Avatar de Roland
      Roland

      « Pas de carte des débits de dose publiée »

      Il y a un site, les zones radioactives sont indiquées « under survey » (sic) :
      http://www.bousai.ne.jp/eng/index.html

      A noter : depuis ce matin, une centrale sur la côte occidentale du Japon est passée en rose, ce qui signifie qu’il y a un problème par là aussi… Depuis hier, ils ont 1 mSv/h du côté de la préfecture d’Ibaraki, ce qui permet à la population d’absorber en une journée la dose maxi légale pour un ouvrier du nucléaire. Mais tout-va-bien !

      1. Avatar de Herrmiss
        Herrmiss

        Vu : c’est très imprécis. « Under survey » : on en fait quoi ? Il faut une plus petite échelle et des courbes d’isodoses.

  14. Avatar de stef
    stef

    Trop de commentaires tue le commentaire.
    Mr Leclerc au prochain up date, ca serait bien d’ouvrir un nouvel article, moi je suis perdu.

  15. Avatar de roma

    Dépêche le monde;
    Selon le Daily Telegraph, citant des cables WikiLeaks, l’AIEA avait prévenu le Japon, il y a deux ans, que les règles de sécurité concernant ses centrales nucléaires n’étaient plus à jour et qu’un important séisme poserait un sérieux problème.
    http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/wikileaks/8384059/Japan-earthquake-Japan-warned-over-nuclear-plants-WikiLeaks-cables-show.html

  16. Avatar de octobre
    octobre

    Sans doute comme beaucoup d’autres, je suis abasourdi lorsque je lis les mises à jour de F. Leclerc : les événements implacables qui s’enchaînent et une situation qui nous échappe, et pour tout dire, notre impuissance.
    TCHERNOBYL RBMK1000

  17. Avatar de Roland
    Roland

    Un portrait en gros plan de la centrale :
    http://www.digitalglobe.com/downloads/featured_images/japan_earthquaketsu_fukushima_daiichi1_march16_2011_dg.jpg

    Bon courage pour nettoyer tout ça.

    1. Avatar de alain péré
      alain péré

      merci, je cherchais la photo de l’année 2011, je l’ai trouvée!

  18. Avatar de fnur
    fnur

    La France à l’abri d’un accident japonais ?
    http://www.global-chance.org/spip.php?article228

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