Administration Obama : passons à la suite

Je voulais écrire un billet sur le plan Geithner mais il a déjà été écrit par quelqu’un d’autre. Je ne m’en plains pas : évitons les doubles emplois.

La seule phrase de Paul Krugman que j’aurais écrite différemment :

Tout ceci est pire que décevant. En fait, cela me remplit d’un sentiment de désespoir.

Le désespoir n’est pas de mise sur le blog de Paul Jorion bien entendu, alors voici ma version personnelle de cette phrase :

C’est bien pire encore que ce qu’on aurait pu craindre mais nous sommes blindés. Une chose est sûre désormais : la solution ne viendra pas de l’administration Obama, passons à la suite. Le monde a besoin d’idées et n’attend pas : retroussons nos méninges !

[Merci à Didier et à Julien Alexandre pour la traduction !]

The New York Times, March 23, 2009
OP-ED COLUMNIST
Financial Policy Despair

By PAUL KRUGMAN

Durant le week-end, le Times et d’autres journaux ont fait état de fuites sur les détails du plan de soutien au banques de l’administration Obama qui sera officiellement présenté cette semaine. Si les éléments rapportés sont corrects, le secrétaire au trésor Tim Geithner a réussi à persuader le président Obama de recycler la politique de l’administration Bush, plus particulièrement le plan « cash for trash » (NDLR : littéralement « argent contre ordure ») proposé il y a 6 mois par le secrétaire au trésor de l’époque Henry Paulson, avant d’être abandonné.

Tout ceci est plus que décevant. En fait, cela me remplit d’un sentiment de désespoir.

Après tout, nous venons tout juste de traverser la tempête des bonus d’AIG, pendant laquelle l’administration a soutenu qu’elle n’était au courant de rien, ne pouvait rien et de toute façon c’était la faute des autres. Pendant ce temps, la même administration a échoué à lever les doutes de la population quant à l’utilisation par les banques de l’argent des contribuables.

Et maintenant, Mr Obama a apparemment donné son accord à un plan financier qui par essence repose sur l’acception que les banques sont fondamentalement saines et que les banquiers savent ce qu’ils font.

C’est comme si le président était déterminé à confirmer la perception grandissante que lui et son équipe sont largués, que leur vision économique est floue du fait des liens trop étroits avec Wall Street. Et d’ici à ce que Mr Obama prenne conscience de la nécessité de changer de cap, son capital politique aura peut-être disparu.

Parlons un instant des circonstances économiques.

En ce moment même, notre économie est tirée vers le bas par les dysfonctionnements de notre système financier, qui a du subir des pertes énormes notamment sur les mortgage-backed securities.

Les historiens de l’économie vous diront qu’il s’agît d’une vieille histoire, qui ne diffère pas de dizaines d’autres crises similaires à travers les siècles. Il y a une procédure surannée pour s’occuper des conséquences d’une défaillance financière généralisée. Ca donne à peu près ceci : le gouvernement restaure la confiance dans le système en garantissant beaucoup (mais pas nécessairement tous) les dettes des banques. En même temps, il prend le contrôle temporaire des banques fondamentalement insolvables, afin de nettoyer les comptes.

C’est ce que la Suède a fait au début des années 1990. C’est également ce que nous avons fait après la débâcle des Savings and Loans des années Reagan. Et il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas faire la même chose aujourd’hui.

Mais l’administration Obama, comme l’administration Bush, semble chercher une sortie plus aisée. Le point commun des plans Geithner et Paulson réside dans l’insistance avec laquelle les mauvais actifs sont présentés comme sous-évalués par rapport au prix auxquels ils pourraient trouver acheteurs à l’heure actuelle. En fait, leur valeur réelle serait si élevée que si leurs prix étaient fixés convenablement, les banques n’auraient plus de problèmes.

Donc le plan consiste à utiliser l’argent du contribuable pour amener les prix de ces mauvais actifs à un niveau jugé « juste ». Mr Paulson a proposé que le gouvernement achète ces actifs directement. Mr Geithner propose lui un schéma complexe dans lequel le gouvernement prête l’argent aux investisseurs privés pour que ces derniers l’utilisent pour acheter les actifs. Selon le plus proche conseiller économique de Mr Obama, l’idée est d’utiliser « l’expertise du marché » pour déterminer la valeur des actifs toxiques.

Mais le schéma Geithner offrirait un pari à sens unique : si la valeur des actifs grimpe, les investisseurs dégagent des profits, mais si la valeur des actifs baisse, les investisseurs n’ont pas à se soucier de leur dette. En réalité, il ne s’agît donc pas de laisser faire le marché. C’est simplement une manière déguisée et indirecte de subventionner l’achat des mauvais actifs.

Hormis le coût probable pour les contribuables, il y a quelque chose d’étrange dans tout ceci. D’après mes calculs, c’est la troisième fois que l’administration Obama a mis à flot une resucée du plan Paulson, avec moultes effets de manches, clamant que c’était quelque chose de complètement différent. Ca commence à ressembler à une obsession.

Le vrai problème, c’est que ce plan ne marchera pas. Certes, certains actifs en difficulté sont peut-être dévalués. Mais le fait est que l’exécutif financier a « joué » ses banques sur la croyance qu’il n’y avait pas de bulle immobilière, et la croyance connexe que les sommets jamais vus au niveau de la dette des ménages n’étaient pas un problème. Ce pari a été perdu. Et quelque soit la dose de magie financière que le plan Geithner préconisera, rien ne changera cela.

Vous allez me dire : « pourquoi ne pas appliquer le plan et voir ce qu’il advient? ». Ce à quoi je répondrais que c’est une perte de temps : chaque mois de crise économique se solde par une perte de 600.000 emplois.

Cependant, au rang des choses importantes on retiendra la façon dont Mr Obama gaspille sa crédibilité. Si le plan échoue, comme ce sera probablement le cas, il est peu probable qu’il parviendra à convaincre le Congrès pour obtenir la rallonge pour faire ce qu’il aurait du se décider à faire plus tôt.

Tout n’est pas perdu : les gens souhaitent que Mr Obama réussisse, ce qui signifie qu’il peut encore secourir son plan à la rescousse des banques. Mais le temps est compté.
Copyright 2009 The New York Times Company

Partager :

55 réponses à “Administration Obama : passons à la suite”

  1. Avatar de Les Fougerêts
    Les Fougerêts
  2. […] Administration Obama : passons à la suiteJe voulais écrire un billet sur le plan Geithner mais il a déjà été écrit par quelqu’un d’autre. Je ne m’en plains pas : évitons les doubles emplois … . The New York Times , March 23, 2009 OP-ED COLUMNIST Financial Policy Despair By PAUL … . La seule phrase de Paul Krugman que j’aurais écrite différemment : Tout ceci est pirehttp://www.pauljorion.comNOBEL LAUREATE KRUGMAN SLAMS GEITHNER BAILOUT PLANWASHINGTON (Reuters) – Nobel-prize winning economist Paul Krugman said in remarks published on Monday that the latest U.S … recovery. “This is more than disappointing,” Krugman wrote in The New York Times. “”In fact … ,” he added. Krugman called it a recycled idea of former Treasury Secretary Henry Paulsonhttp://investment-blog.netTreasury Announces $1 Trillion Public-Private Plan to Buy Banks’ Bad DebtBLOOMBERG – Rebecca Christie and Robert Schmidt March 23 (Bloomberg) … p.m. in New York, and the S&P 500 Financials Index jumped 9.3 percent. Yields on benchmark … are staking much of the new administration’s economic credibility on the theory that removinghttp://pimpinturtle.com […]

  3. Avatar de Scaringella
    Scaringella

    Bon comme prévu BHO a bien bossé pour ses potes, vidé les poches des contribuables etc … etc ….
    Que ceux qui sont surpris levent la main …. Il y en a, et oui …. Désolé les gars. Bon donc le problème
    central étant la propriété (à mon avis) on va la supprimer. Bon d’accord chacun aura le droit de posseder sa maison, voiture et le nécessaire pour blogger. Pour tout le reste, niet. Comment on fait une économie avec ça? Et ben on utilise un modèle connu, qui limite la mafia, les esclavagistes et autres joueusetés. Le modèle à généraliser ne serait il pas la mutualité?? Toute entreprise, société etc … ne pourra etre gérée que sur ce modèle. Aucun autre. Niet !
    Qu’en pense la foule béâte devant tant d’ingéniosité?? Et devant tant de simplicité. J’aime quand c’est simple, comme ça même Mickey peut comprendre.

  4. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @ les fougerêts
    il me semble que la traduction de contreinfo est celle d’une autre tribune de Krugman, récente
    … ce dernier se dépensant beaucoup dernièrement -)

  5. Avatar de Paul Jorion

    La chronique sur ContreInfo date de samedi.

  6. Avatar de walter bunker

    c’est vraiment grave…

    Ce plan est financé via la FDIC et la FED, pourquoi ?

    pour éviter d’avoir à demander quelque chose au congrès !

    le dow cloture en hausse de + de 6%…

    les banquiers sont ravis, pensez-vous !

    On resigne avec les mêmes, on repart sur le même système où l’on donne la possibilité à des investisseurs privés, de miser sur quelque chose sans prendre de risques de pertes…

    C’est tout simplement hallucinant ! Cette crise, à chaque fois on pense avoir tout vu…(FED la semaine dernière) et puis non, ça remet le couvert pour un tour.

    ça va très mal finir, je ne dis pas ça pour être alarmiste…mais ça va dans le mur à toute vitesse !

  7. Avatar de Mr_untel
    Mr_untel

    Sur contreinfo il s’agit de la traduction d’un billet sur son blog et non de la traduction de l’article du New York Times.

  8. Avatar de Blob
    Blob

    >LF

    Il y a des différences entre la chronique d’aujourd’hui et celle de Contreinfo, notamment le dernier paragraphe.

  9. Avatar de Jean françois
    Jean françois

    Bonsoir à vous tous,
    Nous commençons à connaître des publications de statistiques de croissance positive du PIB en 2010 dans certains pays ou certaines zones. Elles sont relayées par une certaine presse économique dans le but, je suppose, de redonner la confiance aux agents économiques qui en manque cruellement. Mais après une décroissance (et non pas une croissance négative….) de 3% en 2009, une croissance de 1,5% en 2010, ne nous ramène toujours pas au niveau de 2008 !!! Il faudrait à nouveau 1,5% en 2011 pour seulement revenir au niveau de 2008 si l’on raisonne en base 100.
    Le calcul de l’évolution des PIB est-il bien celui là?
    Si oui, une présentation intellectuellement honnête des chiffres voudrait que l’on souligne que l’évolution cumulée de la période 2009-2011, dans le cas de l’exemple ci dessus, demeure nulle alors qu’il sera soutenu qu’il y aura 2 années de croissance après 2009!!!

  10. Avatar de walter bunker

    @jean fr

    c’est quoi la différence entre croissance négative et décroissance ?

  11. Avatar de bob
    bob

    Si je comprend bien, les USA essaient de relancer l’économie sans mettre trop de capital mais en garantissant les éventuelles pertes des banques.

    Personellement je trouve ça assez normal vu la somme considérable qu’ils ont déja injecté dans le rachat des banques et des assurances en faillites.

    Si ça marche, c’est bingo pour tous le monde.

    Si ça marche pas d’ici quelques mois ça peut effectivement devenir difficile à rattraper… mais bon au point où on en est!

    Mais à mon avis il était temps que le gouvernement fédéral arrête d’injecter autant de capital sans savoir où tout cela se retrouvait (suivez mon regard vers les bonus d’AIG)

    On se retrouve certe dans une période d’interrogation mais au moins les banques vont reprendre leur vrai travail de banquiers: financer l’économie et restaurer les échanges inter-banquaires.

    Certains pensaient certainement que les USA allaient basculer dans l’économie nationnaliser, c’est raté pour cette fois.

    Ce plan est à mon avis un bon compromis.

  12. Avatar de walter bunker

    cette phrase est un non sens…

    « Si je comprend bien, les USA essaient de relancer l’économie sans mettre trop de capital mais en garantissant les éventuelles pertes des banques. »

  13. Avatar de walter bunker

    je m’explique,

    garantir = balancer du capital…

  14. Avatar de Blob
    Blob

    >bob

    Etes vous sur d’avoir lu la même chose que nous? Notamment ce passage là:

    >But the real problem with this plan is that it won’t work. Yes, troubled assets may be somewhat undervalued. But the fact is that financial >executives literally bet their banks on the belief that there was no housing bubble, and the related belief that unprecedented levels of >household debt were no problem. They lost that bet. And no amount of financial hocus-pocus – for that is what the Geithner plan amounts >to – will change that fact.

  15. Avatar de bob
    bob

    @Walter:

    Qui es tu pour savoir quelle est le montant des pertes. Geithner, il les connait mieux que toi.

    Personne ne le sait même les banquiers ils ne savent plus qui est quoi et où est qui. Ils sont dans le jaja.

    Alors laissons les souffler un peu et faire correctement les comptes, ça les occupera un peu.

    Et surtout ça permetra de faire repartir un peu la mécanique.

  16. […] Random Feed wrote an interesting post today onHere’s a quick excerptJe voulais écrire un billet sur le plan Geithner mais il a déjà été écrit par quelqu’un d’autre. Je ne m’en plains pas : évitons les doubles emplois. La seule phrase de Paul Krugman que j’aurais écrite différemment : Tout ceci est pire que décevant. En fait, cela me remplit d’un sentiment de désespoir. Le désespoir n’est pas de mise sur le blog de Paul Jorion bien entendu, alors voici ma version personnelle de cette phrase : C’est bien pire encore que ce qu’on aurait pu craindre ma […]

  17. Avatar de walter bunker

    @bob,

    bah, inutile de s’exciter, on verra bien…
    enfin des pertes il y en a plutôt plus que moins !
    (si on ne sait pas combien c’est parce qu’il y en a caché dans tout les placards, on ne sait pas encore où sont tout les placards ! mais plutôt plus que moins parce que on ne cache pas des choses qui n’existent pas. )

  18. […] Blog de Paul Jorion added an interesting post on Administration Obama : passons à la suiteHere’s a small excerptJe voulais écrire un billet sur le plan Geithner mais il a déjà été écrit par quelqu’un d’autre. Je ne m’en plains pas : évitons les doubles emplois. La seule phrase de Paul Krugman que j’aurais écrite différemment : Tout ceci est pire que décevant. En fait, cela me remplit d’un sentiment de désespoir. Le désespoir n’est pas de mise sur le blog de Paul Jorion bien entendu, alors voici ma version personnelle de cette phrase : C’est bien pire encore que ce qu’on aurait pu craindre ma […]

  19. Avatar de Didier
    Didier

    Durant ce weekend, des détails du plan de sauvetage des banques par l’administration Obama ont filtré à travers la presse jusqu’à nous. Rien n’étant officiel, ces informations ne sont que probablement correctes. Tim Geithner, le secrétaire au Trésor, a convaincu le Président Obama de recycler la politique de l’administration Bush, i.e. le plan « cash for trash » proposé puis abandonné par Henry Paulson, le secrétaire au Trésor du moment.

    Cela fait plus que me décevoir. Il me plonge dans le désespoir.

    Nous venions juste de traverser la tempête des bonus d’AIG, pendant laquelle les responsables de l’administration ont clamé haut et fort qu’ils ne savaient rien, ne pouvaient rien et que la faute était celle d’un autre. En plus, ces gens n’ont pas réussi à calmer les doutes du public sur ce que les banquiers font avec l’argent des contribuables.

    Maintenant, Mr Obama s’est apparemment décidé pour un plan, qui suppose que les banques sont fondamentalement saines et aux mains de gens compétents.

    C’est comme si le président voulait confirmer l’impression que lui et son équipe sont plus proches de Wall Street que des Américains. En termes de capital politique, cela lui coûtera d’autant plus cher qu’il lui faudra de temps pour remarquer qu’il doit changer de cap.

    Parlons un peu de la situation économique du moment.

    Notre économie chute à cause d’un système financier bloqué par d’énormes pertes sur des produits comme les MBS. Du point de vue historique, ce n’est qu’une crise parmi toute une liste d’événements similaires. La méthode reconnue pour en traiter les conséquences consiste à faire garantir par le gouvernement (pas forcément) toutes les dettes des banques. En même temps, il prend le contrôle des banques en faillite pour en apurer les comptes.
    C’est ce que la Suède a fait au début des années 90. C’est ce que nous avons fait après le désastres des « savings and loan » des années Reagan. C’est ce que nous devrions faire maintenant.

    Mais l’administration Obama, comme celle de Bush, veut une solution plus légère. Le point commun des plans Paulson et Geithner est leur insistance sur l’idée que les produits toxiques des banques valent beaucoup plus que ce qui en est offert maintenant. En fait, leur valeur serait telle que si ces produits avaient un prix correct, les banques n’auraient aucun problème.

    C’est pourquoi le plan consiste à utiliser l’argent des contribuables pour faire monter le prix de ces produits toxiques à des niveaux « décents ». Mr Paulson voulait faire acheter ces produits par le gouvernement. Mr Geithner propose un montage compliqué dans lequel le gouvernement prête de l’argent aux investisseurs privés, qui l’utilisent pour acheter ces trucs. L’idée, selon le principal conseiller économique d’Obama, est d’utiliser « l’expertise du marché » pour fixer la valeur des produits toxiques.

    C’est un pari à sens unique. Si la valeur des produits monte, les investisseurs en profitent. Si elle descend, ils laissent la dette au gouvernement. L’opération est un subside indirect à l’achat de produits toxiques et pas une action du marché.

    En mettant de côté le coût prévisible pour les contribuables, une chose étrange apparaît. Selon moi, c’est la troisième fois, que les responsables de l’administration Obama sortent un plan qui est une reprise de celui de Paulson, à un ravalement de façade près permettant de prétendre avoir du neuf. Cela commence à ressembler à de l’obsession.

    Le gros problème est que ce plan ne marchera pas. Les produits financiers peuvent être quelque peu sous-évalués. Mais les financiers ont littéralement parié et perdu leurs banques sur la croyance que bulle immobilière n’existe pas et sur l’idée que le niveau très élevé des dettes des ménages serait toujours contrôlable. Ce pari a été perdu. Aucun tour de passe-passe, ce à quoi revient le plan de Geithner, ne changera ce fait.

    Vous pourriez dire: « Pourquoi ne pas essayer ce plan et voir ce qui arrive ? » Une des réponses possibles est que chaque mois passé sans s’occuper de l’économie coûte 600 000 postes de travail.

    Il y a pire encore. C’est la façon dont Mr Obama est en train de détruire sa crédibilité. Si ce plan échoue, ce qui va certainement arriver, il est peu probable qu’il pourra persuader le Congrès de voter un crédit supplémentaire pour faire ce qu’il néglige maintenant.

    Tout n’est pas perdu. Le public veut que Mr Obama réussisse. Cela signifie qu’il peut encore sauver le plan de secours des banques. Mais le temps passe.

  20. Avatar de bob
    bob

    @blob:
    Il peut penser ce qu’il veut Krugmann il ne connait pas mieux les pertes que les autres, et la garantie de l’Etat va permettre de faire une vrai comptabilité des actifs toxiques;

    Et heureusement qu’il n’ont pas décidé de nationnaliser à 100%, ça aurait été pire que tous pour le budget déja bien mal en point.

    On voit très bien d’ailleurs que l’administration Obama n’a pas besoin de nationaliser à 100% pour donner ses ordres et virer ceux qui tapent dans la caisse.

  21. Avatar de Blob
    Blob

    >Bob

    Parce que pour vous un plan qui est financé à 93% par l’état Américain, ça fait une grosse différence?

    Vous jouez souvent au loto?

  22. Avatar de Mr_Untel
    Mr_Untel

    Didier dit :
    23 mars 2009 à 21:51

    Merci pour la traduction.

  23. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    Et que pensez-vous de la solution Lordon ?

    « il fallait renflouer les ménages et non les banques !

    il aurait mieux valu commencer par aider les ménages à rembourser les subprimes, emprunts toxiques à l’origine de la crise boursière. En remettant à flot les ménages, les finances publiques auraient renforcé les banques par ricochet.
     »

    La vidéo est ici:
    http://www.marianne2.fr/Crise-il-fallait-renflouer-les-menages-et-non-les-banques-!_a176937.html

    Pas bête, non ?

  24. Avatar de bob
    bob

    Ben non justement il est garanti à 92%.

    Ca permet justement à l’Etat de ne pas tout racheter à la va vite, de faire les comptes et surtout …de rétablir les échanges de crédit entre les banques et les particuliers.

  25. Avatar de JeanLuc
    JeanLuc

    @bob

    Donc l’idée géniale serait de lancer un plan, non pas pour qu’il fonctionne mais pour que les banquiers déclarent leurs véritables pertes, ce qui permettrait ensuite d’avoir enfin une bonne connaissance de la situation. C’est bien ce que vous dites non ?

  26. Avatar de bob
    bob

    @blob:
    A mon avis vous avez joué au Loto et vous attendez le tirage.

  27. Avatar de Jimmy
    Jimmy

    De toutes manières il faut se dire qu’il y a une armada d’économistes à la maison blanche qui ont déjà étudié tous les scénarios possibles….Il vont finir par relancer la machine ces américains, pour combien de temps ça c’est la question, mais ils vont y arriver.

    Ils sont gagants quoi qu’il arrive (grâce à leur droit de cuissage instauré par Reagan, la monnaie flottante) :

    si le plan marche, le Dollar va se dévaluer fortement mais aucun problème : 70% des dollards se trouvent hors des états unis dans les coffres des autres banques centrales. La dévaluation se fera donc à 70% à la charge des autres pays car toutes les monnaies se dévalueraient avec le dollard. Au pire le dollard serait dévalué de 30% par rapport aux autres devises, un peu inconfortable mais surmontable avec le boost des exportations.
    On peut noter que c’est cette option qui semble se profiler avec l’acceptation de la Chine d’acheter les T-Bonds et la reprise brutale des marchés.

    Si le montant des pertes dépasse la capacité d’absorption des U.S, le dollard perdra son statut de monnaie d’échange, les pays se résigneront à jeter cette monnaie de singe et une nouvelle monnaie devra endosser ce rôle. Il est fort à parier que le cartel financier s’assurera de la propriété de cette future monnaie : s’il sa base était l’or, il faut savoir que la plupart des réserves se trouvent actuellement en posséssion de nos chers Américians, qui les ont rapatrié depuis des années en l’achetant avec leur dollards pourris.
    Si sa base était déterminée par un organisme internationnal telque le F.M.I ou le B.R.I, il sont déjà tous gangrénés.

    Depuis la seconde guerre mondiale, nous ne sommes que les prostituées des Etats-Unis…Je n’ai que bien peu d’espoirs que justice soit fait dans un futur proche.

  28. Avatar de Scaringella
    Scaringella

    Renflouer les banques, les menages et les autres, même les martiens si vous voulez, ça reste de la dette à payer avec nos impots. EUX vous savez les ceux-ce qui ont décidé de notre bonheur EUX ne paient pas d’impots. Alors passons à un autre modèle de société. Rien que des entreprises mutualistes et rien d’autre. ça met un terme à pas mal de mafieuseries non? Imaginez Veolia, ou GDF en mutuelles, c’est mignon non? On pourrait bien avoir de l’eau potable pas cher, du gaz pas cher etc … etc … Finis les actions les bourses le edgesfunds les paradis fiscaux etc … Il n’y aurait plus d’argent (ou presque, les mafieux trouvent toujours des combines. Celle de Geitner est grossiere, mais il a l’air bien jeune ….) a cacher, et les risques de prison deviennent enormes. Pas comme maintenant.

  29. Avatar de bob
    bob

    @Jean Luc:
    Non, je dit que ce plan peut marcher et surtout qu’il va permettre de dévérouiller les échanges et les flux monétaires pour tenter de réorienter et relancer l’économie.

    Et en Europe, on fait quoi.

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2602

  30. Avatar de Alain A
    Alain A

    Les actifs toxiques, que valent-ils ? Mais ils vaudront ce que le rapport de force entre ceux qui les possèdent et ceux qui pourraient les souhaiter vaudra. Si l’on suit la théorie du prix de Paul Jorion, il m’apparaît que les détenteurs actuels (les banques) viennent de recevoir un fameux renfort (l’administration Obama). Sans que le nombre d’emprunteurs défaillants ne change d’un iota, le rapport de force a changé, la confiance a changé de camp et les sommes colossales de cash garées pendant les intempéries commence à sortir (en bourse d’abord). Obama a choisi son camps, les contribuables US paieront pendant 25 ans la crise de 2008.
    Je ne suis que modérément déçu ; les discours d’Obama sont avant tout nationalistes. Or les Etats-Unis sont depuis un siècle la patrie et la pointe avancée du capitalisme financier. Sauver celui-ci, c’est tenter de maintenir la suprématie états-unienne. Bob peut se réjouir : le socialisme c’est bon pour les dominés, pas pour les dominants qui vont tenter de reprendre le dessus dans la mêlée générale. Barack est du côté du manche, cela ne veut pas dire qu’il a raison ni surtout qu’il va gagner. Est-ce imaginable qu’un jour la direction des Etats-Unis se dise « Faisons fructifier tout ce que nous avons acquis en vampirisant le monde pendant un siècle et cessons de vouloir être le centre de l’Empire galactique ? » Pas encore pour ce coup-ci, d’évidence…

  31. Avatar de Jef
    Jef

    De fait, les décisions prises récemment, dont cette dernière, partent sur du principe que le système devrait redémarrer dans les mois qui viennent.

    D’où l’importance de savoir à quel type de crise l’on a affaire.

    Dans une crise en V (2001) ou en U (1974), la création monétaire (quelque soit la manière), le report de la valorisation à « juste prix » d’actifs dépréciés (réel objectif du plan Geithner qui évitera peut être le market to… je magouille les comptes) et toutes les mesures récentes peuvent aider à faire redémarrer le moteur qui a calé, soit très rapidement, image du V, soit après plusieurs coups de démarreur, image du U.

    Mais dans le scénario de la crise en L ou de la dépression (cher à Roubini ou à Wolfgang Münchan ) ce n’est plus du tout pareil.
    Dans ce film d’horreur, la voiture ne pourra pas redémarrer une nouvelle fois, même avec une batterie rechargé à bloc, car le conducteur, manquant de lucidité, a oublié un élément essentiel : elle est panne sèche !

    Dans une économie, l’essence ne peut être que l’acteur final, le consommateur, celui qui va accepter ou surtout pouvoir s’endetter et, ainsi, mettre ses revenus dans le circuit de consommation.
    Et en particulier le consommateur Américain, qui représentait en 2007, 30% du PIB mondial.
    Le veut-il ? Il n’y a qu’à regarder les indicateurs de confiance.
    Et de toute façon, le pourrait-il ? Regardons son endettement

    La mentalité du consommateur US a changé, aujourd’hui son seul objectif est d’épargner et de se débarrasser, s’il le peut, de ses dettes, certainement pas d’en créer de nouvelles.
    Si la prise de conscience de cette réalité ne s’opère pas rapidement, les déficits publiques vont atteindre des sommets dramatiques et inversement proportionnels à la confiance portée dans les monnaies fiduciaires.

  32. Avatar de Blob
    Blob

    Un autre billet de Krugman, qui met les points sur les i: Non, ce n’est pas avec un tour de passe-passe que l’on pourra revenir à la douce année 2006. Tout simplement parce que les banques se sont plombées par des dettes pourries et qu’on le sait!!!

    http://krugman.blogs.nytimes.com/2009/03/21/more-on-the-bank-plan/#more-1689

  33. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    L’analyse de Krugman est très juste, mais comme souvent on reste un peu sur sa faim. Ok, il a revêtu son armure de chevalier de l’ordre de la nationalisation, et il a probablement raison. Mais à trop se focaliser sur cette question, il perd de vue « the big picture ». C’est le syndrome du nez dans le guidon : à trop regarder comment tourne le moteur, il ne fait plus attention à la route. Un peu de mise en perspective serait intéressante dans ses analyses.

    Krugman nous vend une belle machine à laver – la nationalisation – mais on ne sait pas ce qu’il met dedans, pour combien de temps, et surtout quelle lessive il utilise de sorte qu’on puisse savoir si le linge va ressortir tâché, blanc, ou plus blanc que blanc.

  34. Avatar de bob
    bob

    @jef:

    Les USA ont joué leur carte, on verra bien ce que ça donne d’ici quelques mois.

    On verra bien également ce qu’on arrive à faire de mieux que les américains, j’attend avec impatience parce que c’est quand même important ce qui se passe en Europe.

  35. Avatar de Blob
    Blob

    Krugman a l’air surtout de dire que nationaliser c’est empêcher le pire de ce produire: le chômage de masse et son corollaire, la déstabilisation politique.

  36. Avatar de François78
    François78

    Je me demande si les actifs toxiques ne sont pas gagés par exemple sur des maisons expropriées « en attente de revente ». Je suis intéressé par une maison à détroit, j’aimerais bien en visiter quelques unes …

  37. Avatar de Champignac
    Champignac

    L’enjeu est toujours aussi simple:

    C’est une course de vitesse entre ceux qui veulent utiliser la faiblesse actuelle du secteur financier pour tenter d’en reprendre, au moins en partie, le contrôle (politique). C’est ce qui se cache derrière la « re-régulation ». Ceux-là sont prêt à encaisser encore davantage de récession. Jugeant que l’objectif à long terme est plus important.

    De l’autre coté, nous avons ceux (dont les Etats-Unis) qui veulent, au contraire, le relancer à n’importe quel prix et le plus vite possible. Quitte, pour cela, à balancer du napalm dans le réservoir. Peu leur importe qu’aucun des problèmes de fond ne soit résolu. Ni que cette « relance » à la force des baïonnettes ne promette rien d’autre qu’une nouvelle crise, encore plus grave, dans quelques années. Ce qui compte, pour eux, c’est de ne pas perdre la commande de la manœuvre. De prolonger leur pouvoir.

    Sans vouloir donner au G20 plus d’importance qu’il n’en a, l’accumulation de décisions précipitées en forme de faits accomplis, l’accumulation récente de professions de foi « optimistes », le redémarrage hâtif des marchés boursiers, tout cela ressemble à une contre-attaque. Les cibles de la « re-régulation » font savoir qu’elles ne sont pas aussi faibles qu’imaginé. Qu’elles ne veulent pas être mises sous contrôle. Et qu’elle ne céderont que le strict minimum.

  38. Avatar de Candide
    Candide

    @ Champignac,

    On lira aussi à ce sujet le bref mais intéressant article de dedefensa…

    http://www.dedefensa.org/article-le_docteur_zoellick_et_le_crash_par_sugar_high__23_03_2009.html

  39. Avatar de Noviant

    Quelle bonne nouvelle ce plan Geithner ! Paul Krugman devrait être heureux et rassuré. A ce qui se passe, on doit comprendre que la crise est finie – pour le moment – et que les rentiers vont pouvoir finir leur travail déjà bien entamé. Comme le disait Thomas Jefferson en 1802,  » les institutions bancaires priverons les gens de toutes leurs possessions… ». Ceci n’ayant été fait que partiellement les rentiers soutenus et encouragés par les banquiers font ce qu’il faut pour en finir. Forcément ils disparaîtront avec leurs système, tous riches à milliards de rien du tout, après quoi peut être seront nous prêt à inventer et mettre en œuvre la suite.

  40. Avatar de antoine
    antoine

    @ Bob… ils vous paient combien? Bien j’espère.
    😉

  41. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Bob

    Eh bien non, justement : la garantie de l’Etat ne permet pas d’évaluer les toxines à leur « juste prix », puisque les investisseurs ne sont exposés qu’au risque… de gain. Pour une large part, les créances en cause ne valent rien; mais ça ne mange pas de pain de leur donner un prix, si la perte latente est supportée par d’autres.

  42. Avatar de aime
    aime

    Savez vous comment attraper un vautour . Déposez une carcasse et laissez les charognards se gaver , lorsqu’ils auront fini le plus vorace d’entre eux ayant trop manger ne sera plus capable de voler , il suffira alors de la cueillir . Mais ici dans notre cas , c’est le chasseur qui a à pâtir de la voracité des vautours . Les charognards eux se lissant leur colerette feront ceux qui y sont pour rien . Le systéme est à revoir , la valeur doit être reporté sur le travail et non sur la spéculation , si on y rajoute le changements climatique et le problème énergétique c’est tout une économie qui est à inventer . Le problème c’ets que le svautours ont des becs coupant et qu’il va falloir faire gaffe .

  43. Avatar de A.
    A.

    Est-ce étonnant ?

    Contrairement à la G-B, les E-U n’ont jamais assumé la responsabilité qui leur avait été échu par le rôle clé du dollar. Avant la guerre de 1914, la G-B, en raison du rôle de la livre, réagissait comme une banque centrale mondiale. A cette époque, la devise britannique était convertible en or. Sous le système de Bretton Woods, le dollar se substitue à la livre et les Américains réagissent en fonction de leur seul intérêt national.

    Les Britanniques veillaient à ce que les réserves d’or de la banque centrale d’Angleterre couvrât les billets. Les Américains n’ont jamais accepté de jouer le même rôle car ils favorisaient leur activité économique.

    Qu’aurait impliqué une autre solution que le plan Obama-Geithner ?
    1- Un rééquilibrage des échanges entre E-U et le reste du monde effectué par un ajustement de l’épargne.
    2- Une politique budgétaire plus restrective afin de ne pas innonder de bons du trésor les marchés financiers.

    C’est la division internationale du travail qui serait remise en cause.

  44. Avatar de bob
    bob

    @ Antoine:
    Remarque tout à fait hors de propos car mon avis je l’ai forgé essentiellement en pesant les avantages et les inconvénients.
    Je ne pense pas noir ou blanc, je suis critique mais à certains moments importants dans l’histoire des démocraties, on doit choisir une position consensuelle.

    C’est pour cette raison, que jusqu’à preuve du contraire, je fait confiance à Obama et son équipe.

    Où est l’autre alternative politique et économique crédible: en Europe, en Chine, au Moyen Orient ?

  45. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    La critique de Krugman me fait quand même penser à l’histoire du chaudron chère à Freud. Je dois avouer que je n’ai pas compris son argumentation. Est-il contre le plan Geithner…

    1. Pour des raisons fondamentales, à savoir que ce plan ne s’attaque pas vraiment aux causes de la crise : la spéculation, l’endettement massif etc ?

    2. Pour des raisons techniques, à savoir que ce plan ne marchera pas, notamment parce que Geithner fait l’hypothèse erronée que ces actifs sont sous-évalués ou mal évalués et qu’il croit à tort que l’opération sera bénéficiaire pour tous ?

    3. Pour des raisons idéologico-techniques : parce qu’il existe une alternative plus radicale et efficace, la nationalisation provisoire des banques, qui aurait le mérite de purger définitivement le système de ses actifs toxiques ?

    4. Pour des raisons éthiques : parce que ce plan introduit un énorme aléa moral, dans la mesure où le bénéfice potentiel des investisseurs sera considérable tandis que les pertes seront limitées ou même nulles grâce aux garanties du Trésor ?

    5. Pour des raisons psychologiques : parce que ce plan ne restaurera pas la confiance vis-à-vis du système bancaire et de ses dirigeants, qui ont largement prouvé leur incompétence ?

  46. Avatar de antoine
    antoine

    @ Ton vieux copain Michel:
    Le truc c’est que la comparaison avec l’histoire du chaudronnier ne tient pas, les points 1 à 5 pouvant être vrais en même temps!

    @Bob
    On peut très bien faire confiance à Obama et à son équipe (il n’y a de toute façon pas d’autre alternative pour un américain!)
    On peut être critique de la passivité des instances européennes.

    Mais cela n’empêche pas qu’en tant qu’européen, suise, anglais, chinois, japonais, pays prod, on peut être totalement écoeuré par la déclaration de guerre financière et commerciale qu’Obama et son équipe ont décidé de déclarer.
    Il n’y a aucune raison d’imiter les mesures US, ce qui ne pourrait se faire qu’au détriment de décisions plus radicales. Car c’est bien ça l’enjeu: Obama réussira t-il à empêcher:
    1/ la régulation des instances financières
    2/ que le dollar ne soit plus monnaie de réserve

    Ce qui me met le doute, ce n’est pas tant le soutien à la politique d’Obama (pourquoi pas) ou la critique des décideurs européens (pourquoi pas), mais d’encourager une imitation de la politique US qui va clairement à l’encontre des intérêts géoéconomiques et géopolitiques de l’Europe.
    Mais j’ai peut-être mal compris…
    Que pensez vous du changement de monnaie de réserve?
    Que pensez vous de la régulation des marchés financiers?

  47. Avatar de karluss
    karluss

    un peu trop tôt pour cracher dans la soupe, l’élan d’optimisme déclenché par l’élection d’Obama ne doit pas se fracasser si rapidement ; sinon tout le monde s’est trompé…

  48. Avatar de Jason
    Jason

    Comme je le dis souvent, quand ce que l’on nous sert est incohérent, c’est soit que la vérité est travestie, soit qu’il nous en manque de larges parts….

    Evidemment, le plan Geithner est incohérent, et pour une raison simple : les actifs sont toxiques non seulement à cause de leur base insolvable, mais surtout à cause de leurs promesses initiales de gain qui en avaient fait le prix.
    Si vous prêtez 100 € pour l’achat d’un bien en escomptant 150 € de remboursement et que l’emprunteur est défaillant, vous avez non seulement perdu (100 € – Valeur de marché du bien), mais aussi les 50 € escomptés.

    Normalement, ces 50 € ne manquent à personne, puisqu’il ne s’agissait que d’une promesse…sauf si vous avez revendu la dette à une autre partie. Là, ils sont bel et bien perdus…pour elle !

    Si la revalorisation de ces actifs devait se résumer à la valeur de marché des biens, l’opération serait honnête…mais elle ne résoudrait malheureusement rien. Les pertes abyssales dues à ces promesses qui ne seront jamais tenues ne seraient pas couvertes, et les banques ne pourraient pas redémarrer.

    Donc, l’idée est d’accorder à ces actifs non seulement leur valeur initiale (ce qui est déjà gonflé), mais aussi une partie de ces promesses, sachant qu’il n’y aura personne d’assez fou pour les tenir. Et c’est là que l’idée devient incohérente. Cela revient à refroidir le thermomètre du malade dans l’eau glacée pour pouvoir prétendre qu’il va bien.

    Il est évident que ces grosses têtes voient plus loin que le bout de leur nez, mais que voient-ils au juste ? Comment espèrent-ils se sortir de ce tour de passe passe ? C’est ça que j’aimerai savoir…

  49. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    @ Antoine
    Vous avez raison, la comparaison avec l’histoire du chaudron était un peu foireuse. Tout le monde connait la vieille blague… Je l’ai piquée sur Internet mais il en existe de nombreuses variantes.

    Deux plaideurs sont devant le rabbi. Chacun défend son point de vue.
    Après que le premier ait parlé, le rabbi lui dit «Tu as raison».
    Après que le deuxième se soit exprimé, le rabbi lui dit aussi :« »Tu as raison».
    Un des élèves du Rabbi s’exclame alors :«Rabbi, il n’est pas possible que les deux aient raison ! ».
    Alors le rabbi, après un moment de réflexion, lui dit :« C’est vrai, toi aussi tu as raison ».

  50. Avatar de Jason
    Jason

    @antoine

    Que pensez vous du changement de monnaie de réserve?

    >> Je n’y crois pas du tout !

    Que pensez vous de la régulation des marchés financiers?

    >> Je n’y crois pas du tout !

    Pour que les USA acceptent l’un et l’autre, il faudra d’abord qu’ils soient à terre… Et personne n’a intéret à ce qu’ils le soient. Donc, si ces hypothèses devaient se réaliser, ce ne serait qu’après une longue phase de chaos…que je ne souhaite pas, mais que je redoute.

  51. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Krugman discute le plan Geithner.
    Vidéo en deux parties.

  52. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel
  53. Avatar de antoine
    antoine

    Une belle citation (désolé Paul je ne savais pas ou la mettre…)

    « Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession,d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis » (Thomas Jefferson 1802)

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx LLM pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés Singularité spéculation Thomas Piketty Ukraine Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta