Capital.fr : Depuis le début de la crise, les gouvernements semblent impuissants face aux marchés. Est-il encore possible de réguler le système financier ?
Paul Jorion : Par simplicité et pour entretenir le flou, les politiques emploient le terme générique de « marché ». La plupart des acteurs sont pourtant bien connus et encadrés. Mais il existe aussi le « shadow banking », ces intervenants de l’ombre dont beaucoup d’opérations sont spéculatives et transitent via les paradis fiscaux dans le plus grand secret. Ce sont eux que nos dirigeants s’étaient engagés à contrôler. Mais les belles paroles de 2008 sont restées lettre morte. Tout d’abord, ils n’ont pas forcément intérêt à les réglementer : ils se mettraient, en effet, à dos les grandes fortunes et les entreprises qui se servent des paradis fiscaux pour optimiser leur fiscalité. Et même s’ils le souhaitaient, les gouvernements auraient le plus grand mal à réformer le système financier, car c’est lui qui a désormais pris le pouvoir.
381 réponses à “CAPITAL.fr, « Les politiques doivent reprendre le pouvoir aux marchés financiers »”
Y’a d’la houle dans les commentaires !
Les braises de la dévastation du système capitalisme sont en train de se consumer mais le feu couve toujours.
Y’a encore du combustible, de la ressource.
Ceux à qui profite le modèle de ce système ne veulent tout simplement pas qu’il meurt.
Les ressorts de l’énergie du désespoir sont tendus, plus que tendus.
Comment serait-il possible de penser – pendant que ces braises ravivées annoncent des désastres encore pires que ce que nous avons connu jusqu’alors – que les mêmes acteurs puissent mettre en place sainement, ne serait-ce que seulement l’idée de fédéralisme dans l’UE, basé sur l’une de leurs inquiétudes, la mutualisation de la dette ?
C´est mignon, mais allez donc expliquer à un type qui crève de faim (ou toute autre injustice) que c´est pas réel.. S´il lui reste un brin d´énergie, je donne pas cher de votre peau.
@Vincent Wallon
Vous vous trompez de cible !
Ce qui est réel, c’est les 10 % des produits dérivés (soit 60.000 milliards de $) soustrait à l’économie réelle. Les 90 autres % ne sont pas réels, de la gonflette spéculative, créant la misère et l’injustice, affamant les peuples, détruisant les lois et la justice et étouffant la démocratie à petit feu.
Les conditions de la réalité présente ne sont pas déniées.
Ces conditions découlent d’une création artificielle parce que contre-nature, produit d’un système imposé à notre modèle sociétal et d’une civilisation en fin de vie, vaincue par le plus haut degré technologique qu’elle ait pu atteindre avant d’avoir su en maitriser les mécanismes pour en écarter touts effets autodestructeurs.
Sans cette maitrise et une volonté politique planétaire commune inébranlable, de garantir l’intégrité du bien commun, l’abondance minimum et légitime pour tous, point de salut possible.
Le déni de cette réalité là conduit au rejet de l’humanité toute entière.
Cela conduit au confinement à ce que toutes formes et expressions de la vie ne puissent évoluer librement.
Cela n’est durablement pas possible.
Cela ne peut que créer des désordres en tous genres et c’est bien ce en quoi nous sommes en train d’assister, à tous les niveaux.
À une lente agonie.
C’est bien la raison pour laquelle le système actuel ne peut plus perdurer ainsi, il craquèle de partout.
C’est une illusion dans le sens où ce système a été construit sur du vent, un mensonge : l’argent-dette a failli nous faire croire à une croissance perpétuelle et le bien être – par le matériel – accessible au plus grand nombre en moins de 3/10ème de vie, un rêve, une illusion.
Cette illusion et ses conséquences, aussi néfastes et cruelles qu’elles soient, ne peut donc pas représenter la Réalité.
La Réalité, c’est embrasser la vie et aller dans le sens de son courant.
L’élite mondiale et nos responsables politiques n’en prennent pas le chemin.
Par leurs actions, ils ne font que retarder l’inéluctable.
Au moment où cela se produira, je ne crains pas que « les crève-la-faim » se jettent sur moi.
C’est plutôt la peau des vrais coupables qui ne vaudra pas cher, les responsables politiques et les représentants des institutions, institutions qui seront assiégées.
Ce que nous en avons vu en Grèce l’an dernier et qui a fait trois morts parmi les employés d’une banque, en n’est qu’un aperçu, un avant goût de ce qui pourrait bien se produire, à plus grande échelle, c’est inéluctable.
L’illusion sur lequel ce système est basé ne peut que disparaitre.
Et c’est bien ce qui est en train de se produire, douloureusement.
Chacun par ses actions et dans sa sphère d’influence doit dès à présent, apporter sa pierre à l’édifice pour construire non pas seulement un nouveau modèle de société, mais que puisse émerger une civilisation nouvelle qui ne demande qu’à naitre.
Bien et bon toujours
@Sam´s
Non,c´est juste que les crises irréelles et les fortunes irréelles ont leur pendant dans la misère. Il faudrait pas qu´on théorise trop, au risque de perdre pied avec les objectifs et le réel.
Mon but reste bien la fin des injustices, le chemin qui nous y mène, je ne le connais pas, mais nous allons l´emprunter.
Quant à l´utilisation de l´expression « argent-dette », je ne l´aime pas. L´argent « généré » dans l´économie casino est bel et bien volé dans l´économie réelle, il ne vient pas de nulle part.
@Vincent Wallon a dit :
Nous sommes d’accord, même si nous l’exprimons différemment.
Et pourquoi pas sur le mode de l’indicatif présent ?
Ne cherchons pas le chemin, soyons le chemin.
Il me semble que vous vous trompez.
90 % est créé sur 10 % détournés à l’économie réelle … et 10 %, c’est déjà énorme.
Avec 60.000 milliards de $, vous aurez de quoi renverser toutes les injustices que vous combattez.
Mais vous le savez bien, ce n’est pas qu’une question de moyens financiers …
Une volonté politique planétaire inébranlable, dans son impeccabilité à soumettre l’oligarchie financière mondiale à défendre, préserver et transmettre le bien commun des peuples.
En analogie à cela, P. Jorion nous rappelait une phrase de Marx dans l’émission de ‘Ce soir (ou jamais)’ : » Ce n’est pas le fils ainé qui hérite de la ferme, mais la ferme qui hérite du fils ainé. »
Au regard de ce qui se passe, la ferme n’a pas hérité d’un fils ainé mais des créanciers sans vergogne et sans morale, comme des gouvernements corrompus.
La cupidité et la fraude qui ont fait loi, laquelle est en train de changer de bord.
Le mouvement de balancier revient à son point d’équilibre originel.
La question est de savoir : serons-nous victimes à sans cesse nous lamenter, suiveurs ou acteurs ?
@ Sam’s
Faux, seule la BCE crée de l’argent (lisez « L’argent, mode d’emploi »). La seule richesse, c’est celle de l’économie réelle. C’est elle qui est détournée par la finance néolibérale.
@ Julien Alexandre
C’est marrant, j’aurais plutôt dit la FED.
Il faut vraiment que je lise ce livre.
Toutefois, si en trois lignes vous pouviez m’expliquer comment la BCE crée de l’argent … car à part prendre en pension des titres risqués des banques, la BCE en contrepartie ne fait que les garantir en empruntant sur les marchés.
Elle n’émet pas encore que je sache, des euro-bonds.
Comme avec @Vincent Wallon, nous somme bien d’accord.
Cependant, je précise que ce dont je parlais plus haut concernait les produits dérivés.
90 % de ceux-ci sont du vent, au même titre que la somme des ETF non garantis par une richesse disponible ou produite.
Que resterait-il de ces actifs papiers si leurs détenteurs venaient à en réclamer livraison physique ?
Et c’est cette illusion là que je pointais, d’où la confusion.
Cdlt
J’ai eu ma réponse concernant la création de l’argent par la BCE.
Merci @Julien Alexandre.
Mais quand vous dites que » seule la BCE crée de l’argent « , que faites-vous de la FED ?
De l’euro évidemment !
Détente!…
http://www.youtube.com/watch?v=l6aReeRBgf0&feature=player_embedded
merci renou . Les états en faillite à Money Drop (attendre la chute)
http://www.youtube.com/watch?v=KRvmrWj-IUc
Merci pour ce coup de gueule!
A lire sur l’observatoire des idées quelques articles accrocheurs sur les relations états-marchés
http://observatoiredesidees.blogspot.com/2011/09/quelques-reflexions-sur-la-crise.html
« Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit. […] L’argent n’a pas de patrie; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence; leur unique objectif est le gain. » Napoléon Bonaparte (1769-1821), Empereur Français
voici un petit PPS qui explique clairement le probleme de la dette:
http://2ccr.unblog.fr/2011/09/18/pps-comprendre-la-dette/