Billet invité. Le blog de Panagiotis Grigoriou est greekcrisis.
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| Bureau de vote – Grèce 6 mai 2012 |
Sur 99,42 % des bureaux de vote (lundi midi) :Inscrits : 9.901.323
(seuil : 3 %)
| Partis | Sièges | Pourcentage |
 Nouvelle Démocratie (droite) |
108 | 18,87 % |
 SYRIZA* (Gauche radicale) |
52 | 16,77 % |
 PASOK (P.S.) |
41 | 13,19% |
 Grecs Indépendants* (Droite) |
33 | 10,60% |
 KKE* (P.C.) |
26 | 8,48 % |
 Aube Dorée* (Extrême droite) |
21 | 6,97 % |
 Gauche Démocratique |
19 | 6,10 % |
 LAOS (Extrême droite) |
2,93 % | |
 Mouvement Écologiste |
2,90 % | |
 Alliance Démocratique (droite) |
2,56 % |
(*) Formations politiques exprimant clairement leur opposition au Mémorandum
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| Les participants à la marche « Nice – Athènes » sur la Place de la Constitution – 6 mai 2012 |
Non, l’époque du méta-mémorandum n’est pas encore venue. Pourtant, l’air d’un autre temps, d’un autre calendrier politique, a soufflé très fort. Cet air du temps est d’abord celui de la dignité. Depuis, notre instantané historique se déchire enfin comme il se doit, en deux morceaux. L’ancien système politique du bipartisme a reçu un coup mortel, tandis que l’improbable (?) nouvelle coalition des anti-Mémorandum, ne se réalise pas encore. Même ce Vénizélos de l’ultime PASOK vient d’admettre que « l’ancien bipartisme n’a plus la légitimité nécessaire pour gouverner ». Il propose donc l’idée d’un gouvernent « national de coalition non pas sur la ligne de fracture du Mémorandum, mais sur celle existante, entre forces favorables à l’Europe et les autres », d’autres « journalistes », lancent ainsi l’idée d’un gouvernement « technocrate, pour ainsi garder une certaine stabilité, indispensable aux reformes entreprises ». C’est une honte. Le grand journal du soir en France, a adopté (sur son site), le même syllogisme : « Percée des néonazis en Grèce, Vénizélos appelle à l’union nationale. L’effondrement des partis de gouvernement à l’élection législative pourrait empêcher la formation d’un gouvernement de coalition pour poursuivre la politique de rigueur dictée par l’UE et le FMI ».
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| Athènes 7 mai 2012 |
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| « Recherchant un gouvernement – effondrement historique des partis de gouvernement » |
Les masques tombent, sauf que les lecteurs du Monde ne le réalisent pas encore. La percée de l’extrême droite nazifiante en Grèce est aussi… un élément rassurant si on analyse la situation autrement. Car je peux supposer par exemple, qu’après une telle politique du choc, pareillement appliquée en si peu de temps à d’autres pays de l’Europe occidentale, l’extrême droite, serait en phase de devenir vraisemblablement la première formation politique dans ces pays. Je trouve donc, que pour l’instant en tout cas, la Grèce a plutôt bien résisté à cette percée de l’extrême droite. Ensuite, le syllogisme suggéré par les rédacteurs du grand quotidien français, contient involontairement et en filigrane, la seule analyse juste de la situation. Car le vrai problème n’est pas l’extrême droite, mais plutôt, la poursuite de la politique de rigueur dictée par l’UE et le FMI, et celle-ci, n’est plus une affaire grecque me semble-t-il. C’est ainsi que le fascisme bancocrate est plus dangereux à mes yeux que celui des « néo-nazifiants » de toute sorte, et pour une raison évidente : c’est précisément ce premier fascisme qui est à l’origine du second, ainsi les larmes de crocodile au journal du soir ou au sein des instances de l’U.E. sur la percée de l’extrême droite en Europe, ne peuvent émouvoir que les lobotomisés du raisonnement politique.
Voilà ce qui est déjà acquis ce lundi : pouvoir rêver. Tous les autres leviers, restent aux mains des bancocrates, sauf l’air du temps. Nos visages sont plus joyeux, exceptés ceux des adeptes du Pasokisme, plongeant très profondément dans leurs journaux ce matin. Le quotidien « Ta Nea » par exemple, qui a bien choisi son titre : « Le cauchemar d’un pays ingouvernable », mais « cauchemar », pour qui d’abord ? L’horizon demeure brouillé. Rien n’est définitif, sauf la fin du PASOK et de la Nouvelle Démocratie du Mémorandum. Tôt ou tard, on comprendra peut-être que pour se délivrer du Mémorandum, il va falloir se défaire aussi de l’Union Européenne, ainsi que de nos propres errements. En même temps, il faut bâtir une autre politique étrangère, plus équilibrée et moins exclusive. Ce n’est guère évident. Patience, l’avenir devient enfin incertain et chaotique. Bienvenue au pays d’Hésiode.
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| Mendiant – Athènes 7 mai 2012 |
192 réponses à “AIR LIBRE, par Panagiotis Grigoriou”
Bonjour
C’ est toujours avec plaisir que je vous lis. Vous dîtes :
)
Il n’ y a pas effectivement d’ effets sans cause. Monsieur Jorion a précédemment parlé d’ un fascisme blanc et il me semblait (tant nous sommes habitués à ce « qu’ on nous raconte » à travers la presse mainstream même si de plus en plus nous sommes critiques vis à vis de ceci) que ces propos ne trouvaient pas beaucoup d’ écho, comme si les gens ne comprenaient pas bien ou ne se rendaient pas compte ou n’ étaient pas prêts à entendre ces choses, à savoir que les politiques ultra-libérales seraient aux mains de gens d’ extrême droite. Mais si je me trompe, je demanderai à Monsieur Jorion de me corriger.
Un fascisme blanc qui engendrerait un fascisme brun donc.
De toutes façons je suis d’ accord avec votre analyse.
On pensait que les dates semblables des élections en France et en Grèce éclipseraient celles en Grèce ; opportunément ce n’ est pas le cas.On a dit qu’ il n’ existait pas d’ Europe politique, car ce n’ est quand même pas sur un Van Rompuy ou une Catherine Ashton qu’ il faut trop compter quand à ça, d’ ailleurs on ne les a pas entendu hier, preuve qu’ ils faillissent à leur rôle ; par contre des passerelles commencent à se dessiner et c’ est très positif. Les élections françaises n’ ont pas intéressés que les seuls Français et moi Belge, je puis vous dire que si je ne me fais pas d’ illusions quand à l’ élection de Monsieur Hollande, ça a au moins réveillé un peu d’ espoir ; les gens ne voulant en majorité plus du modèle désastreux proposé par le sortant.
Je pense enfin, que tout les gens de gauche, vont devoir à l’ avenir faire preuve de beaucoup de calme, de détermination et de pédagogie pour infléchir ce courant qui se dessine en Europe ; la montée des extrêmes-droite. Trop de citoyens sont encore informés d’ une façon qui les empêchent de réfléchir et donc cautionner des choix réellement positifs, porteur de progrès.
C’ est pourquoi, plutôt qu’ être critique, négatif, vis à vis de ce qui a eu lieu, je serais plutôt content ; conscient que la démocratie ce n’ est pas quelqu’ un, des gouvernements mais avant tout les gens, vous, moi, les autres.
Merci.
nb/ Je pense avoir retrouvé la vidéo où il est question de ce fascisme blanc.
http://elevons-niveau-nos-democraties.ning.com/video/le-fascistes-en-col-blanc-paul-jorion
La tache n’est pas insurmontable pour la gauche, s’il ne s’agit que d’affaiblir le FN.
Assumer un discours de gauche souverainiste, et renforcer le poids de Dupont-Aignan, pour diviser le Front en deux, et rejeter les éléments les plus inquiétants à la marge: ca doit être faisable.
Mais si cette gauche poursuit sur la même lancée européiste ET fasciste que l’ancien président(un signe dans le bon sens serait de proposer un bancor européen), rien ne pourra plus empêcher la montée des eaux.
Premier test: Nommera t-il E. Joly au ministère de la Justice?
Second test: le sort toujours suspendu du référendum d’initiative populaire.
Il va falloir aller TRES vite:
Le PS n’a que jusqu’aux législatives de juin pour convaincre, ou bien l’Assemblée risque fortement de passer à droite, ce qui annulerait en partie le résultat des présidentielles. Une cohabitation serait également dangereuse, parce qu’elle donnerait corps à l’idée qu’il existe bien quelque chose de tel que l’ « UMPS », avec le résultat que l’on imagine sans peine en cas d’échec des cohabitants.
Le PS entame donc son mandat sur une pente politiquement très glissante, d’autant plus que l’équipe précédente aura bien du mal à ne pas céder à la tentation de lui savonner la planche avant le 15 mai.
Sarkozy assez vite devant des juges d’instruction puis mis en examen, ce serait déjà pas mal… Y’a matière paraît-il.
un bon coup de kärcher.
Qu’il rende les 600 milliards.
Non.
Premier test : Manuel Valls sera t-il premier ministre ?
Deuxième test : Pascal Lamy sera t-il ministre des finances ?
Valls premier ministre ? Arrêtez le chichon…
Cela dit j’ai revu mon jugement sur le zig. Pas sur les prises de position, à gerber le plus souvent, mais sur l’intelligence politique. Ai maté le reportage « inside « de la campagne par Moati hier soir et le Valls, qu’était pas par hasard chef de campagne, a écrasé la concurrence pour ce qui est de la lucidité (Hamon faisait carrément la carpe ou matait ses pompes quand l’autre causait, c’est dire… et le Montebourg…).
(Place Beauvau, par contre, c’est sûr.)
Et peut-être que le fascisme ce n’est pas quelqu’un ou des gouvernements… mais avant tout des gens, vous, moi, les autres.
La démocratie peut faire aussi naître des monstres!
A mesure que la crise avance, le capital avance des solutions barbares,
exploitation accrue et répression qui ira jusqu’au fascisme si nécessaire.
Mais rien n’oblige de se faire tondre.
On peut se passer des capitalistes, pas des travailleurs,
des 1 %; pas des 99 % !
C’est ce que la Grèce, seulement en avance dans le temps ,
nous enseigne.
Un excellent article, encore une fois, de Eric Toussaint (CADTM)
Tremblement de terre électoral en Grèce : la coalition de gauche radicale passe en tête dans toutes les grandes villes et dans la tranche d’âge 18-35 ans
http://www.cadtm.org/Tremblement-de-terre-electoral-en
Fallait le faire
Vous l’avez fait
Bravo!
Maintenant faut tout réinventer, c’est pas une mince affaire, mais au moins à partir de là tout est possible.
Courage à vous
Si ce n’est pas de l’écœurement ça…
Ainsi il faudra attendre que le Pasok français ( qui vient d’être élu ) soit discrédité pour qu’un Mélenchon fasse un boum électoral .
» Patience, l’avenir devient enfin incertain et chaotique. »
Karl Kraus , je crois que c’est dans les » aphorismes » : » après les monarchies et les dictatures , les démocraties puis enfin la pagaille … »
Je cite de mémoire , je ne retrouve pas le livre , ça m’avait fait rire … et réfléchir .
Cette pagaille ( anarchie ? brouillamini ? cafouillage ? désordre ? remue-ménage ?) devenant un mode de vie …
En Grèce, le patronat soutient la participation
de la gauche « radicale » (Syriza) à un gouvernement.
http://greece.greekreporter.com/2012/05/07/greek-enterpreneurs-want-leftist-party-syriza-in-new-government/
Il s’agit bien sûr de diviser Syriza, et de museler une partie du mouvement social.
Le patronat français fera la même chose en cas de besoin,
et il sait très bien qui répondrait à l’appel de la soupe,
comme ils l’ont fait sous le gouvernement Jospin ou avant…
Pour les médiateurs:
Cher Panagiotis, deux petites coquilles dans votre texte:
– il faut lire « la grande razzia » au lieu de « le grand razzia »
– et « devient-telle » avec espace, sans le trait d’union.
Très cordialement!
Guy Leboutte
@ Leboutte
Des fautes yen a une vraie pelletée !
Je te fé pas konfiance com corecteure .
Merci beaucoup !
@ Panagiotis Grigoriou
Oh là là ! Panagiotis , faut pas le prendre mal !
Je suis bien incapable d’écrire deux mots corrects en grec .
Et puis la tyrannie de l’orthographe , hein ….
Merci
Très cordialement
Panagiotis Grigoriou
Je désirerais compléter combien une idée va être véhiculée par le langage et ainsi se rendre acceptable ; un exemple parmi mille l’ usage du terme « forces de sécurité » pour parler d’ au fond le plus souvent de forces qui n’ ont que comme seul but d’ empêcher que la contestation déborde et mette en péril le pouvoir et, ou ses représentants. Comme si au fond, les citoyens étant des gens ne sachant pas trop bien ce qu’ ils faisaient, que leurs actions seraient le fruit d’ une lubie ou déraisonnables.
Bref, ces « forces de sécurité » seraient là pour notre bien, nous protéger de nous mêmes en somme ; le pourquoi nous citoyens y sommes confrontés devenant secondaire, inutile à nommer. Et à la fin nous faire douter de la pertinence de la contestation puisqu’ au fond, nous sommes sans doute déraisonnables, immatures, versatiles, alors qu’ en face, politiciens, gouvernements, eux, sont parfaitement au courant de ce qui bon, bien, nécessaire, c’ est évident.
Un site très connu s’ occupant de cette question du langage (à travers les médias) est Acrimed.org
http://www.acrimed.org/
On pourra aussi consulter l’ ouvrage de Noam Chomsky et Edward Herman, la fabrication du consentement.
C’est comme quand on dit « Les marchés » au lieu de dire les spéculateurs
Et comme quand on dit les spéculateurs au lieu,
au choix, de la bourgeoisie, les capitalistes ou les exploitateurs.
Car l’argent pour spéculer, il vient bien de l’expropriation de notre travail, non ?
ou croissance pour accumulation du capital.
ou élection démocratique pour servitude choisie.
Pourquoi ne pas populariser ultra-financiarisme au lieu de ultra-libéralisme? C’est plus compréhensible que de traiter les dictatures fascistes de Pinochet, Videla et autres ainsi que « l’Etat social » des pays développés analysé par Christophe Ramaux d’ultra-libérales ou de néo-libérales .
[…] Blog de Paul Jorion » AIR LIBRE, par Panagiotis Grigoriou. […]
« ainsi les larmes de crocodile au journal du soir ou au sein des instances de l’U.E. sur la percée de l’extrême droite en Europe, ne peuvent émouvoir que les lobotomisés du raisonnement politique. »…merci. C’est juste, de mon point de vue, alors merci, oui de le rappeler. Il me semble que beaucoup ici, se sont rués sur le chiffon rouge, agité par ceux qui connaissent parfaitement la psychologie des masses. Entendre de plus, que l’extrême gauche, c’est drôlement mieux que l’extrême droite, c’est encore entrer dans de vieilles croyances qui vous font oublier ou est le « mal ».
@ Valerie
Pourriez-vous clarifier le contenu implicite de votre dernière phrase … et , en particulier , selon vous , nous « rappeler où est le mal » ?
@Valérie : quant à la phrase que vous pensez si juste, je pense que l’auteur a nuancé et explicité son propos quelques commentaires plus avant. Et en aucun cas il ne trouve le vote pour ces fous enragés de Chrissi Avgi « rassurant ».
Ce qui est rassurant, justement, c’est de voir que malgré une situation de détresse extrême, malgré un pays qui n’est plus qu’un champ de ruines dans cette guerre « propre » qui est économique, idéologique et sociale, les grecs ont eu ce courage et ce sursaut de dire non. Et ils ont élevé Syriza à la hauteur de ces vendus de ND. Seuls 7% ont voté pour Chrissi Avgi, dont une partie, certainement, déçus du LAOS, eux plus genre FN que carrément ouvertement nazis avec les symboles, le salut hitlérien et les photos du fürher et tutti quanti. 7% c’est terrifiant, et c’est aussi très peu, étant donné les circonstances. Et Syriza offre un espoir, sans doute quasi impossible à concrétiser, mais en votant comme ils l’ont fait, les grecs font trembler le système sur ses bases. Il vacille.
Vous dites :
Ce commentaire me semble comporter deux problèmes, pour autant que je comprenne bien votre allusion indirecte :
– Syriza N’est PAS (majuscules exprès) un parti d’extrême-gauche coincé dans un stalinisme quelconque (et de si bon aloi pour les gens de droite qui adooooooorent les épouvantails à agiter devant le peuple). Les dinosaures, c’est le KKE. Et eux font un score médiocre vu les circonstances. Syriza, c’est la gauche radicale, ou plutôt, la vraie gauche. Le vrai socialisme, pas la social-démocratie d’un Blair ou d’un Schroeder, qui ont failli détruire la gauche à tout jamais et gagner le combat de la droite à sa place. Syriza, c’est un peu le Front de Gauche. Alors, évidemment, si vous traitez le Front de Gauche d’extrême-gauche, que dire ? Revoyez vos classiques, revoyez la définition de ce qu’est vraiment le socialisme. Et si ça ne passe pas, émigrez aux USA, là ils crachent de l’eau bénite et brandissent de l’ail et des crucifix quand ils entendent « socialiste ».
– vous semblez vouloir brandir la grande peur des chars russes déboulant sur l’Europe et l’asservissant à tout jamais, éradiquant notre liberté chérie. Bon, au-delà de l’évidente absurdité d’un tel délire, il serait peut-être bon d’ouvrir les yeux et de regarder autour de nous : notre liberté chérie, cela fait longtemps qu’elle est sous cloche, écrasée par les diktats de toute une clique qui dirige ouvertement et nous dicte ouvertement ce que nous devons voter, ce que nous devons accepter « avec courage » pour « redresser la barre ». Foutaises, oui !
Jusqu’à dimanche, nous nous sommes laissés bercer, laissé emporter, laissé cajoler par la douce chanson du TINA. C’est terminé. Ce n’est pas facile, de se réveiller et de voir que la maison est en pièces. Il faut tout reconstruire. C’est dur, c’est dangereux, c’est effrayant.
C’est mieux que de continuer à jouer les moutons et les esclaves.
C’est ça, l’opportunité d’un espoir.
Panagiotis, je ne te cacherai pas que la phrase : « La percée de l’extrême droite nazifiante en Grèce est aussi… un élément rassurant si on analyse la situation autrement », nous a fait hésiter pour la première fois quant à publier l’un de tes billets. Ce qui nous a fait passer outre, c’est que l’on comprend ce que tu veux dire, mais les choses iraient encore mieux si tu pouvais développer ces quelques phrases pour leur enlever leur dernier reste d’ambiguïté.
J’ai trouvé ça totalement compréhensible.
Le score de MLP chez nous est quand même considérable, alors que notre économie nous permet encore d’avoir des illusions, je n’imagine même pas ce que ça serait avec des effets de la crise identiques à ceux que les grecs subissent !
Après je ne connais pas assez les spécificités du mode de scrutin grec pour déterminer si la comparaison se justifie.
Je vous prie de m’excuser, mais l’ambiguïté, semble t-il, est plus dû à votre personne et à votre compréhension des choses Monsieur JORION, qu’à la qualité du texte.
Bonjour Paul,
Merci beaucoup pour ta remarque. Il y a de l’ironie dans la phrase. Évidemment, je suis très inquiet de cette montée de l’extrême droite, en Grèce comme ailleurs. Ce que je vais dire, à part ce qui est déjà dit, tient en ceci : le régime imposé par Papadémos et par Papandréou a accepté en son sein la formation du LAOS populiste et d’extrême droite, pour ainsi « valider » une forme de « gouvernance » sous le Mémorandum I. Le LAOS a « familiarisé » tout le monde avec ses thèses. Ensuite, ce LAOS a complément échoué aux élections, justement parce qu’il s’est montré « collaborationniste » avec les signataires du Mémorandum, malgré son revirement tardif. Mais voilà que ses thèses, d’ailleurs, encore plus radicalisées ne sont pas restées « orphelines » . L’électorat LAOS, plus une part, en provenance du PASOK et la Nouvelle Démoctaie, composent désormais l’électorat de « l’Aube dorée ». C’est aussi pour cette raison que j’ai voulu d’abord diriger mes « flèches » en direction de la bancocratie, ainsi (aussi) promotrice du néonazisme. En outre, je pense que dans le cadre d’un régime démocratique épanoui, respectant un certain contrat social, ce type de comportement politique seraient impensable, me semble-t-il.
La question en substance est-elle : une extrême droite collaborationniste d’avec le Mordorandum, source du Maaaaal, est-elle plus ou moins pire (hum …) que des néo-nazis réfractaires au dit Mororandum mais néanmoins conséquences du dit Empire ?
Quelque soit la conséquence (et ses ‘subtilités’), faut se concentrer sur LA cause ?
Sur l’extrème droite ne pas oublier comme certains ici que généralement elle n’utilise pas principalement le bulletin de vote pour arriver au pouvoir: Pinochet, Videla, les colonels grecs, Mussolini, Hitler même si la droite parlementaire de Bruning l’a bien aidé, Pétain.
Sa propagande est fondée sur le mensonge permanent. Elle prétend défendre l’Etat social démocrate alors qu’elle l’a toujours combatu. Elle se dit nationale et patriote alors que l’argent de ses dirigeants se trouve dans les paradis fiscaux comme pour Le Pen.
ce qui est rassurant, c’est justement que la percée n’en est pas une, contrairement à chez nous où l’extrême droite nazifiante fait 48 %
chez moi dans le Var ils font presque 70%
Dans ma commune les priorités sont:
haro sur les jeunes
au poteau les musulmans
J’ai pas beaucoup d’amis… 🙂
@Sakhaline
…
Non rien. Mais votre provocation m’emmerde tout de même.
Une chose est sûre, la France unie dans l’enjeu historique de la nécessaire refonte du système économique (and co), c’est pas pour demain.
@ mathieu
Il ne s’agit certainement pas d’une provocation. Je pèse mes mots. Aujourd’hui la gauche française sociale-démocrate est vaguement représentée par le FG, dont le programme aurait fait éclaté de rire Georges Marchais, le centre droit affairiste est incarné par le PS, et le discours UMP est nazifiant, raciste, xénophobe et belliqueux.
Sincèrement ,je pense que Panagiotis ,sans avoir a s’expliquer davantage,est parfaitement clair dans son propos : dans une situation sociale d’extréme difficulté comme celle de la Grèce,il se produit un vrai appel d’air pour les paris extrémistes et ,en l’occurence ( c’est le sens même de son propos ),il est rassurant de voir que c’est l’ultra gauche qui prédomine très largement l’ultra droite = le propos est parfaitement limpide sauf a vouloir le dénaturer.
Les Grecs ont clairement un temps d’avance sur ce qui attend les Espagnols et ensuite les Français. Les étapes sont les suivantes (simple hypothèse à la Nostradamus, basée sur l’évolution des années 30):
1) afin de sauver discrètement les banques, le gouvernement au pouvoir fidèle au système (social-démocrate ou de droite libérale) débute une politique d’austérité modérée qui enfonce l’économie du pays dans la morosité.
2) le gouvernement au pouvoir morfle et est remplacé par son alter-ego fidèle au système (parti social-démocrate et parti de droite libérale)
3) le nouveau gouvernement fidèle au système annonce en arrivant les mauvaises nouvelles que le précédent avait gardé secrètes et prend des mesures d’austérité plus sévères qui enfoncent drastiquement l’économie du pays.
4) grogne de la population, les deux partis fidèles au système morflent et aucun des deux n’a plus la légitimité pour gouverner seul. Alliance de tous les partis pro-système.
5) la grogne de la population augmente encore. Même alliés, les partis pro-système ne font plus le poids. Les pro-système négocient des alliances parmi les anti-système (extrême-droite) contre certaines concessions, afin de maintenir l’ordre. La tension augmente.
6) Révoltes matées dans le sang (violence de faible intensité) ou guerre civile menant à la victoire des forces de l’ordre (et une guerre extérieure?) ou guerre civile menant à une révolution de gauche.
La Grèce débute l’étape 4 et rentre dans la zone de fortes turbulences. L’Espagne est en plein dans l’étape 3 et débutera l’étape 4 aux prochaines élections. La France n’est encore qu’à l’étape 2. L’Allemagne n’en est encore qu’à l’étape 1. Il est probable que lorsque la Grèce sera à l’étape 6, toute l’Europe s’embrasera et les retardataires fileront à vitesse grand V aux étapes 5 et 6.
Il est possible mais peu probable qu’arrivé à l’étape 4 les partis pro-système lâchent du lest et changent de politique (nationalisations, fermeture des bourses, augmentation des impôts sur les riches, etc). C’est surtout possible parmi les pays à forte tradition démocratique. Parmi les autres, les forces au pouvoir tenteront à mon avis le passage en force.
A la différence des années 30, je ne vois pas possible une guerre mondiale (il n’y a pas d’Allemagne revancharde, il y a la bombe atomique et chaque bloc au niveau mondial se repliera probablement sur son aire d’influence).
«Trentocentrée» un peu tes exercices divinatoires Nostradamoi, non ?
T’oublies des scenarii, par exemple de dérive purement mafieuse comme on en observe pas loin de la Grèce – et en UE ! – en Bulgarie ou dictatorio-mafieuse comme en Hongrie. C’est pas des eurozonards ok, derrière le mur y’a deux décennies soit, menfin… Et j’te cause pas des colonels.
Un site d’infos hongroises en français et pas trop.pourri : http://www.hu-lala.org/
« Et j’te cause pas des colonels »
Tu fais bien, c’est là un de mes scenari les plus probable (« Les pro-système négocient des alliances parmi les anti-système (extrême-droite) contre certaines concessions, afin de maintenir l’ordre. »). C’est la voie que suit la Hongrie.
Donc reste la dérive purement mafieuse (retour à la féodalité), que je n’avais pas envisagée et qui est effectivement possible. Mais j’en doute très fort dans les pays de l’eurozone, les Etats-Nations sont solides et bien ancrés dans les mentalités.
La Hongrie d’Orban n’a rien à voir avec une junte type régime des colonels. Confonds pas dictature militaire avec régime mafieux national-populiste.
Quant à l’incompatibilité entre un régime mafieux et un « État-nation », même soi-disant « solide et bien ancré dans les mentalités », je te trouve, pour le moins, bien optimiste…
Ouaip, t’as sans doute raison sur Orban, je connais mal ce qu’il se passe là-bas.
Qu’est-ce que t’entends pas régime mafieux? A partir de quel moment c’est un régime mafieux et c’est pas un Etat mené par des intérêts particuliers (et de classe)? Moi je fais la différence sur le respect du droit. Par exemple:
– si on te liquide dans la rue ou dans un bois, c’est mafieux.
– si on te condamne à mort, avec un procès bidon couru d’avance, c’est un pouvoir arbitraire mais pas mafieux.
Et un système mafieux, je vois ça très difficilement chez nous même si j’admets que cette différence est affaire de nuances.. Un pouvoir arbitraire me semble plus plausible et on sauvegardera certaines formes juridiques (ce qu’on a toujours fait, même à l’époque féodale).
Enfin, j’espère quand même être en plein délire…
Vigneron, pourquoi vous arrêter à mi-chemin ?, cette dernière réflexion mériterait , je crois, d’être développée, ne devrions-nous pas en tirer les conséquences ?
Il me semble que nous pouvons faire l’hypothèse que les contraintes socio matérielle ( énergies, hygiène, approvisionnement de survie des sociétés complexes demandent qu’elles se réorganisent dans le « même timing » que celui auquel elles se défont: il n’y a pas de tampon potager. Aussi, faute de nous préparer à l’écoute des formes de reconstruction déviantes, nous risquons d’y sombrer dans des modes comparables à la Russie de Poutine .
Venezilos nous a décrit (Arte récemment) le fonctionnement du système clientéliste qui était le sien, le fait de parler ouvertement des fakelakias (petite enveloppe) ne change pas les habitudes, je dirais que le noyau dur de la corruption , les cœurs des réseaux, travaux publics, etc. cherchent bien entendu à reconduire leur structure ( ce ne sont pas des mafias au sens strict) , mais des réseaux économiques déviants, lesquels peuvent également, si les circonstances les y obligent user de violence. parallèlement à l’observation du spectacle ( pardonnez-moi l’expression) politique, lequel constitue néanmoins une donnée importante dans la résolution de nos problèmes, nous pouvons légitimement supposer l’existence de rapports sociaux réels entre groupes en vue de la prise de contrôle d’objectifs concrets, dans un mouvement « brownien » des positions politiques électorales comme de la lutte des classes dure et pure telle qu’elle nous l’est annoncée, (à ce stade il sera déjà beaucoup trop tard que pour envoyer les commissaires du peuple « mettre de l’ordre »). ne serais-ce pas, à mon avis, maintenant que la révolution citoyenne devrait contrer « ce qui grouille dans le ventre de la bête en décomposition ». Nous remarquerons que les problématiques politiques , telles qu’énoncées par nos partis politiques, n’intègrent aucunement vos scénarii. Je vous cite
« … exemple de dérive purement mafieuse comme on en observe pas loin de la Grèce – et en UE ! – en Bulgarie ou dictatoriaux-mafieuse comme en Hongrie. »
Certes cette approche par le bas est moins noble que l’appel à l’insurrection citoyenne, mais je crois qu’elle en est à la fois le complément et aussi l’antidote au dérapage de l’enthousiasme révolutionnaire, lorsque le bon côté est, nécessairement, celui de la raison.
Pour être concret, ne devrions-nous pas avec l’aide de nos amis Grecs, qui sur ce point aussi sont tristement en première ligne, apprendre à observer et comprendre, le réseau des connivences, de niveau inférieur, par lequel le plan de » Hellénic Securities » opérationnalisé sur le terrain ; et peut être avec l’aide de la réorganisation des fonds structuraux qui sait, je prône, en effet, la corruption partout 😉
A défaut de tenir à l’œil les PPP en France et en Belgique, nous pourrions peut être suivre Trikala, et enregistrer les tours et les détours, par lesquels se réorganisent les bancs petits poissons quand la « bancocratie » a pour effet de changer les têtes des grosses baleines qui leur rabattent le krill .
A+
« il n’y a pas d’Allemagne revancharde »
Vous omettez sciemment de mentionner le danger bolchevique à l’Est (Russie) et à l’Ouest (Front Populaire espagnol et français) ?.. Et que faites-vous de l’espoir anglais de voir la France entrer en guerre et abandonner son empire colonial au profit de ces mêmes Anglais ?..
Ensuite les blocs se sont déjà repliés ! Les empires coloniaux n’existent plus, l’URSS non plus,..
Y’a un truc qui me chagrine sur le décompte des sièges et la majorité. Si le nombre total de sièges est de 300 et que le total des sièges de la ND plus le Pasok plus la Gauche Démocratique (tous pro-memorandum) est de 168, qu’est-ce qui empêche constitutionnellement une majorité de gvt pour la coalition des trois ?
J’avais lu qu’il fallait 37% des voix pour une majorité, ok, mais là, en sièges je pige pas… A moins que le seuil pour une majorité de gvt ne doive par la Loi dépasser ce seuil des 37% évidemment.
La gauche démocratique est anti memorandum….
Eh ben alors y manque une * à coté…
Martine +19 GD = 168
@Vigneron
Comment est-ce que vous arrivez à 168 sièges ? Moi j’ai en tête 41 sièges au PASOK + 58 + 50 (prime) à ND, ce qui ne fait que 149 sièges… autrement dit un peu moins qu’une majorité (151 députés sur 300).
@Vigneron
J’avais zappé que vous ajoutiez Gauche démocratique puisque GD veut effectivement renégocier le memorandum…
HELP!! J’ai lu sur ce blog des articles tres interessants sur Saint Just et la Revolution francais. Je ne sais pas comment les retrouver. Quelqu’un peut-il m’aider? Ou me dire comment faire ce genre de recherche sur ce blog?
Merci
En haut à droite (attention, rien à voir avec MLP)
On peut aussi chercher avec Google:
Saint-Just Jorion
ce qui fourni entre autres http://www.dailymotion.com/video/xdq5mi_paul-jorion-relire-saint-just-robes_news
ou encore Google de:
‘ ‘ Saint-Just » Revolution francaise site:pauljorion.com/blog
Je souhaite que les nouveaux dirigeants grecs (s’il y en a encore…) auront enfin l’idée d’envoyer péter l’euro!
Cela ne les dispense pas d’émettre une nouvelle monnaie (pourquoi pas fondante?) ou, à défaut, une nouvelle drachme fortement dévaluée.
Une telle solution « à l’argentine », avec un défaut acté, permettra aux grecs de se relever très bien!
Cela fera, espérons-le, basculer toute la zone euro, et un départ nouveau sera possible un peu partout, sur des bases nouvelles.
Cela serait finalement aussi une occasion de ne pas rembourser les rentiers financiers qui n’on,t que trop abusé!
Si je fais un résumé de ce que de nombreux dirigeants (de grandes entreprises, instituts financiers) disent, l’euro dans sa version actuelle ne survivra pas. Il y aurait dans quelques années un « Kerneuropa », terme allemand pour désiger un nombre limité de pays qui conserveront l’euro. Certains de ces dirigeants estiment qu’il faudrait un haircut de 100 pourcent pour la Grèce, puis retour à la monnaie nationale.
on fait tout un pataquès de l’extrême droite, mais en France?
« on fait tout un pataquès de l’extrême droite, mais en France? »
….Et chez nous les francophones de Belgique alors ? …Tout le monde se tait …Et dans toutes les langues…A pleurer !
Mais qui fait un pataquès de la soi-disante percée de l »extrême droite en Grèce?
Alors que le fait majeur c’est le score de Syriza (l’équivalent du Front de Gauche chez nous), le front du refus de l’austérité!
Désinformation française qui a sévit, particulièrement ces derniers 15 jours!
@ tchoo : » Désinformation française qui a sévit, particulièrement ces derniers 15 jours! »….
« Bienvenue au club » Tchoo…
Ici en Be, je me bats tous les jours à propos de la désinformation des médias francophones belges assujettis aux intérêts de leurs groupes financiers du Nord…….Et je vous jure,ce n’est pas une mince affaire…Nous sommes responsables si nous les laissons faire….Cependant ne sous-estimons pas la lucidité des petites gens….¨Pour vous rendre espoir, et comme je le disais il y a peu sur ce site, ….même ma mère qui ne regarde que RTL et TF1 n’est pas dupe de ce qu’ils essayent de nous faire gober….
ce qu’il y a d’étrange, c’est la faible participation dans le berceau de la démocratie.
La montée du facisme est effectivement très inquiétante. Au point que personnellement, dans le contexte actuel et après analyse contemporaine (et républicaine ça va de soi)) de certains de ses écrits, j’aurais condamné Aristote à boire lui aussi la cigüe.
Mais ça me rappelle aussi une parodie de « Blanche Neige », sortie en 1981 et intitulée, » »Elle voit des nains partout ».
Moi ce commentaire me rappelle l’âne de Buridan.
Peut-être parce que le patriotisme et la haine de « l’ennemi héréditaire » étaient encore forts en France à cette époque, il y a eu dès le début de l’invasion allemande des royalistes et des communistes dans les mouvements de libération en France (alors que les fascistes français ont collaboré sans hésiter avec les nazis.) Sans aucune possibilité qu’ils se mettent d’accord entre eux sur la manière d’organiser la société, ces royalistes et ces communistes refusaient de laisser Hitler s’en charger à leur place.
D’où la question : ceux – y compris parmi les 35% qui se sont abstenus – qui n’ont pas approuvé le Mémorandum en sont-ils arrivés à souhaiter que la Grèce se débarrasse de l’euro et quitte les institutions européenne ?
Autrement dit : les grecs font-ils une distinction entre « l’Allemagne de Merkel » et « l’Europe de Bruxelles » ou ont ils déjà réalisé que, l’une aidant l’autre, elles sont bien décidées à prendre le contrôle de leur pays grâce à la collaboration de ND, PASOK et autres ?
Remarques:
– L’abscence d’intervention militaire en Grèce rend les choses beaucoup moins claires qu’elles ne l’étaient en France.
– Le soutien que Hollande apportera ou pas à Merkel à propos de la Grèce, de l’Espagne, etc (Sarkozy a très ostensiblement soutenu l’intransigeance de Merkel vis à vis de ces pays) sera un test pour juger de ses intentions réelle vis à vis de la dette et des sacrifices à faire pour la rembourser. Imaginez que « Lors du récent Conseil des ministres franco-allemands, Merkel et Hollande ont mis Athènes/Madrid en demeure de […] »
Bonjour,
Je pense que les grecs ne font pas encore clairement la distinction entre « l’Allemagne de Merkel » et « l’Europe de Bruxelles ». Mais dans la créativité dynamique du présent on peut penser qu’ils peuvent réaliser sous peu, que se débarrasser du Mémorandum signifie la prise en main du contrôle de leur pays, donc la sortie de la Grèce de l’U.E. – mais toute « prophétie » est impossible.
Merci
http://observers.france24.com/fr/files/imagecache/observers_full_width/rfi_multimedia_element_image/flanby%20president.jpg
L’argent de la troïka ne sert pas aux grecs, ils n’en voient même pas la couleur, qu’est ce que ça changerait en Grèce si la troïka refusait de payer?
La Grèce n’a pas besoin de la bénédiction de Berlin pour conserver l’euro, si on lui coupe les vivres ou l’accès aux institutions comme membre a part entière sous prétexte de faillite, Athènes peut même en imprimer à volonté. Hé, fallait pas ne nous laisser que cette porte de sortie !
Après tout ce n’est que quelques dizaines de milliards, même pas de quoi atteindre 5% d’inflation sur un an, la belle affaire.
Après la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, la Grande-Bretagne, le dollar, bonjour le château de cartes.
Terrible l’ extrême droite , quelle horreur . Heureusement à la Bastille en liesse , les drapeaux de l’ Algérie , Turquie , Maroc , URSS et autres symboles nationaux bordaient joliment notre nouveau président . Je sais la spontanéité ; promis , le 14 Juillet je sort mon drapeaux Uruguayen 🙂
On est content. Il nous manquait ça sur le blog. Une Morano ou un Alliot. L’offusqué d’intox de service au blog Jorion se nomme Joël. Soyez le bienvenu, Joël. Hourra !
Merci vigneron , moi j aime bien les commentaires de ses lieux , ils me montrent les lignes a pas dépasser.
Il y a des points de maturité dans la crise, dans les choses et dans les têtes. J’aimerais bien relire les billets et les commentaires de l’automne 2008/hiver 2009. Les alarmistes, les pessimistes, ceux qui voyaient poindre à terme le bruit des bottes passaient pour excessifs me semble-t-il.
Depuis un lexique s’est installé, un horizon de la représentation, la frontière du raisonnable, du concevable, se sont déplacés.
Est-ce que je me trompe?
Est-ce qu’il est possible de faire une recherche par date, ou par année sur le blog?
Vérifiez, il me semble bien que non.
Z’étiez où Jicé à ce moment là ?
Ben, pendu sur un fil, parmi les sonneurs de tocsin, les copains pensaient à une hypocondrie passagère.
Sinon, un rallye de relecture, une mise en perspective par année, j’aimerais bien.
Tiens j’ai retrouvé le truc qui me trottait en tête, un post d’octobre 2008 -Putain, presque 4 ans…-, suite au billet de Paul sur ceux qu’on qualifiaient d’alarmistes. Donc ok pour les alarmistes etc (Paul) mais sur les questions économiques. Pour ma part j’avais ce qui se profile, notre après-demain, en tête :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=876#comment-8808
et puis là, puisque j’étais salement bavard ce jour là : http://www.pauljorion.com/blog/?p=876#comment-8816 (mais un certain PauloG avait opposé Taleb Nassib à mes prédictions rustiques de montée des fascismes -élégant, mais vain je le crains).
On fait une drôle d’expérience là, on perçoit un peu ce que l’histoire signifie, c’est à dire la difficulté à appréhender, objectiver ce dans quoi on est, et comme « protagoniste »… l’histoire, surtout dans ses épisodes tragiques, on est habitué à la toiser avec le recul de quarante ans, avec la supériorité de celui qui sait, qu’a vu…. (quels cons ces mecs de n’avoir pas vu se profiler la guerre, les nazis, l’évidence du fait colonial etc). Là il faut forcer notre perception à s’indexer sur notre imagination la plus sombre : on va y avoir droit, il n’y aura pas de solution raisonnable, et lorsque les adversaires se tiennent à la gorge, pas de recul possible : tout devra être consommé. Ici le problème, posé crûment, donc pratiquement, est plutôt inédit pour notre génération et pour des gens comme nous : des armes et un savoir-faire que l’autre camp aura, qui est dans ses tripes et son imaginaire depuis toujours.
Vigneron, keep attention…
http://www.nialler9.com/13329-introducing-quakers-portisheads-geoff-barrows-big-name-rap-project/
http://www.dailymotion.com/video/x1axp1_one-bourbon-one-scotch-one-beer_music
John Lee Hooker, l’original
Tu m’étonnes,
Parfois je me demande si les premières élites de l’Allemagne ont réellement bien fait leur examen de conscience au sujet de leur histoire, et dire que la Grèce est de nouveau occupée par les Allemands. Je peux comprendre alors en conséquence pourquoi les partis des extrèmes font bien plus de voix sur le moment en Grèce.
Mieux encore, en général lorsque les personnalités les plus rigides de l’Allemagne annoncent déjà qu’elles ne renégocieront aucunement les choses, je vous raconte même pas la suite en matière de régime et d’austérité alimentaire.
Vous saviez quoi, moi j’ai surtout l’impression que l’Europe part grandement en couilles, mais pourquoi si peu de dialogue aussi en Allemagne.
« La seule chose qui soit certaine à l’avenir, c’est que la rigidité engendrera des catastrophes. » Arno Penzias
« Dureté et rigidité sont compagnons de la mort. Fragilité et souplesse sont compagnons de la vie. » Lao-Tseu
Hitler était-il aussi rigide et autoritaire que la Merkel en matière de ceci ou cela ? Pauvres gens d’Allemagne je ne voudrais vraiment pas être à leur place. Heil Merkel ! Heil Merkel ! pour plus de ridigité encore partout !
« L’entêtement et le dégoût ( de l’économie, du libéralisme ) se suivent de près. » Jean de La Bruyère
Moi je crois surtout qu’elle passe de plus en plus comme une c…….. en ce moment. Imaginez aussi un monde ou tout le monde deviendrait aussi strictement rigide que la Merkel, c’est sur nous ferions bien plus d’économies sur les choses, et puis après si c’est pour voir davantage de gens vous tourner le dos. Alors à quoi bon acheter tout le temps Allemand, si la Merkel n’en pense pas moins au sujet de tout le reste de l’Europe à ses pieds.
« La raison et la logique ne peuvent rien contre l’entêtement et la sottise. » Sacha Guitry
Ha si seulement l’Allemagne pourrait recevoir en conséquence un plus grand coup de vent à la figure, venant sans doute d’une éducation trop rigide et stricte, hélas ça ne change guère mieux l’histoire de l’Europe.
« Devenue veuve, elle gérait avec une sévère économie son modique avoir. »Anatole France
Elle en avait tellement des convictions à la pelle la bonne, que cela n’était même la peine d’aller lui rendre visite … Moi je crois surtout qu’elle préfère davantage se tirer une balle dans le pied, et se mettre aussi un peu plus de peuples à dos dans le même temps, du coup est-ce vraiment bien une bonne communicante, dirigeante ?
A l’époque quelqu’un a dit :
Il me semble que nous passons un remake. Et si c’est moins sanglant en apparence, je redoute que ce ne soit qu’une illusion…
BAV
Lemmerdeur
Il va falloir m’expliquer comme on peut être à l’extrême gauche,dont la plupart des partis en Europe qui représentent ce bord politique sont pro-euro,et à la fois vouloir envoyer « péter » l’Euro,parce que si les Grecs l’envoient promener cet Euro ( en rejettant l’austérité imposée par Bruxelles ),il n’y à d’autre solution que de revenir à la Drachme,et dont de mener une politique de repli,de désolidarisation de ses voisins,d’affranchissement de la finance,et donc d’extrême droite.
Va falloir que l’extrême gauche choisisse son camp,partout en Europe.
Je ne suis pas d’extrême gauche,mais je suis interessé de savoir comment les gens de ce bord politique gèrent cette contradiction.
Euro = austérité ? Et si c’était cette stupide équivalence qui menait l’Union à sa perte ?
Non mais Europe = solidarité avec les autres pays de la zone Euro.
Et s’il n’y avait pas de croissance à l’avenir,il faut bien un minimum d’austérité non ?
@Horizon
Ca ne vous vient pas un seul instant à l’esprit que la « croissance » aura du mal à repartir à coup d’austérité, comme le prouvent les quelques exemples en cours en ce moment ? C’est toute la philosophie de l’euro qui est à revoir et vite par dessus le marché (c’est le cas de le dire) !
Horizon :
D’abord, l’extrême gauche, en europe, elle reste quand même vachement attachée à l’euro. J’ai pas entendu le Fdg faire campagne sur le thème d’une sortie… Ensuite, la monnaie nationale, cela n’a rien à voir avec une politique de repli, etc, etc…
Pour le reste, l’équation de base est simple : vous avez un problème posé par une monnaie unique chapeautant des économies qui ne présentent pas les mêmes caractéristiques. Cela a entraîné des déséquilibres. Vous devez les résorber et pour cela vous avez trois possibilités :
1- mise en place d’un Etat fédéral européen, ce qui suppose de mettre en commun un bon tiers des revenus de chacun des Etats de la zone et de redistribuer la richesse du centre vers la périphérie.
2- résorption des déséquilibres par augmentation des salaires dans le centre pour qu’ils reviennent en phase avec ceux de la périphérie.
3- résorption des déséquilibres par dévaluation (retour aux monnaies nationales).
Je vous laisse apprécier la probabilité de voir les options 1 et 2 se réaliser… A défaut, ce sera 3.
Pour mon retour, je retiens la bonne nouvelle de cette poussée considérable du parti partenaire du Front de gauche en Grèce. De quoi renforcer encore la détermination pour les législatives en France. C’est reparti pour un mois ! 🙂
Pour ce qui est de la percée de l’extrême-droite, comme ailleurs, le lien vers le dernier billet de Lordon qui a déjà du être diffusé mais bon, pour l’analyse de la situation en France :
http://blog.mondediplo.net/2012-05-02-Front-national-memes-causes-memes-effets
@ Nicks
Bien bien Lordon !
Je ne résiste pas à l’envie de publier sa conclusion , histoire de casser un peu ceux qui s’illusionnent sur le PS , ce PASOK français :
» Alors très bien, prolongeons les tendances : un FN resplendissant, une droite désormais accrochée à ses basques, un Front de gauche sans doute sorti des limbes mais au début seulement de son parcours, un PS frappé de stupeur à l’idée qu’on puisse objecter quoi que ce soit de sérieux à l’Europe libérale et à la mondialisation, un chœur de précepteurs éditocratiques-experts obstiné à le conforter dans cette sage restriction (comme en témoigne incidemment le délire haineux dont a fait l’objet la campagne de Mélenchon, engagé à poser les questions qui ne doivent pas être posées)… On cherche la maxime qui, toutes choses égales par ailleurs, permettrait d’éclairer par anticipation la situation politique de 2017. Et facilement on trouve : mêmes causes, mêmes effets. «
C’est bien pour cela qu’il faut envoyer un maximum de député du Front de Gauche à l’assemblée, histoire de poser une main ferme sur l’épaule de François. C’est ça où l’échec programmé et une bonne droite FNisée, produit indirect du vote utile, en 2017, voire avant…
à Nicks,
Pour peser sur un gouvernement élu et majoritaire, l’action doit choisir son terrain, qui est nécessairement autre.
@Marlowe
En dernier ressort, uniquement. Vous savez en outre que si révolution il y a , elle sera récupérée par des infâmes jacobins comme moi, enfin dans le scenario le plus positif…
à Nicks,
Il ne s’agit pas de parler de révolution au sens que vous semblez lui donner mais d’admettre que le temps de la croissance est passé, une bonne fois pour toutes.
@Marlowe
Il n’y a pas de désaccord sur ce point. La sortie de cette crise tient sur l’organisation du partage des richesses. Si nous n’y arrivons pas, le scenario est tracé. Sur les moyens d’y arriver, nous divergeons probablement…
On a déjà eu un maximum de députés PC et consorts, aujourd’hui FdG
Ils ont géré avec le PS au service du capital.
Et qu’on ne dise surtout pas qu’ils ont changé.
Ils le font tous les jours dans les exécutifs a portée de soupe,
dans les villes et les régions.
En France comme en Grèce, c’est le mouvement social,
celui que les mêmes nomenclatures ont saboté lors de la lutte pour nos retraites,
qui imposera une alternative, la sortie du capitalisme,
loin des éternelles comédie d’Alternance des politiciens de gauche plus rien.
Le FdG n’a fait que 11%. Il aurait fallu qu’il fasse au moins 15 pour que les communistes n’aillent pas à la gamelle socialiste et Clémentine Autain au gouvernement. Il n’y aura pas d’alternative crédible à gauche en 2017 excepté le NPA et LO. Mais d’ici 2017 bien des choses peuvent se produire. En bien ou en mal.
@Charles A
On attend un peu avant de se repaître de la carcasse du Front de Gauche comme le premier Nouvel Observateur venu. Il y a de drôle d’alliance de circonstance parfois. Je rappelle tout de même que le potentiel d’un Front de gauche unitaire dépasse largement les 15% si on se contente d’additionner les 30% d’électeurs de Hollande au premier tour qui ont avoué avoir hésité avec Mélenchon et qui pour bon nombre d’entre-eux adhèrent au programme mais ont une nouvelle fois cédé aux sirènes du vote utile dont on a encore vu la toxicité.
Les communistes s’ils reviennent manger dans la gamelle du Ps feront de nouveau 2% aux prochaines élections et ils le savent très bien. Quand bien même si cela arrivait nous repartirons avec le seul PG, à la force du poignet. Votre attitude est tout simplement suicidaire. Pour des gens, qui, comme les néo-libéraux, mettent la responsabilité en avant, vous n’en faites pas vraiment affichage. Si mouvement social il y a et j’y suis pour ma part favorable comme levier, vous savez très bien qu’il sera récupéré, ce qui est aussi mon souhait. Sauf qu’à ce moment là, les méchants jacobins de gauche comme moi ne seront pas tout seuls, il y aura aussi de très méchants contre-révolutionnaires qui une nouvelle fois profiteront des divisions causées par des gentils boulets comme vous.
@Nicks 8 mai 2012 à 22:54
Zauriez pu ajouter « rouges » à boulets, ça aurait été plus révolutionnaire !
Les querelles de boutiques sont tragiques dans la division de la gauche, et c’est loin d’être transparent parfois de décrypter en tête à tête ce qui divise sinon la division elle-même avec ses histoires de famille transmises de génération en génération, et ses effets d’appartenance. À la fête des travailleurs, et pas à la fête du travail, ni du vrai travail, j’avais l’intention d’écrire au feutre rouge sur mon front : « front de gauche » d’y mettre ma casquette de Lénine achetée en Pologne mais Made in RPC, et une rose rouge à la boutonnière. Et pis j’ai oublié d’emmener ça au dernier moment et j’ai conclu que l’oubli était le signe que c’était pas mûr. J’ai surtout vu des œillets, Grândola Vila Morena ? Tant que c’est pas des œillères
@Nicks
« Si mouvement social il y a et j’y suis pour ma part favorable comme levier, vous savez très bien qu’il sera récupéré, ce qui est aussi mon souhait. »
Votre phrase a le mérite de la clarté : on voit bien dans quelle intention vous y participeriez.
@Schizosophie
Mais j’ai toujours été clair sur le projet que je soutiens. Je ne crois pas un seul instant à une transformation magique de l’humanité, je cherche donc à faciliter l’accès à un système certes non pérenne mais qui améliorera sensiblement les conditions de vie sur quelques dizaines d’années, avant de remettre l’ouvrage sur le métier. Il se trouve que la composante libertaire de la gauche est incapable de se formuler l’impossibilité intrinsèque de matérialisation de son utopie, tout simplement parce qu’elle ne se veut pas structurelle mais organique et qu’il faudra donc changer d’espèce pour la réaliser. Je ne souhaite pas qu’un mouvement social soit récupéré par la réaction, il est donc logique que si j’y participais, car je crois en effet que c’est pas le soulèvement de la base qu’on pourra aider au changement de système, mon objet serait de parvenir à influencer la résolution de la crise vers une solution structurelle, en l’occurrence une évolution du centralisme démocratique. Le sympathique bordel auto-gestionnaire, ça ne dure que le temps des fleurs. Au moins, les cycles que j’envisage eux sont au minimum générationnels…
@Rosebud
Je ne suis pas communiste, ni stalinien, ni trostskyste, ni libertaire c’est une évidence. En l’occurrence la division de notre mouvement, on sait très bien d’où elle peut venir et ce qu’elle peut produire.
@Nicks
Si le progrès (i.e la récup non réac) c’est la congélation des fleurs pour 75 ans, au nom de la realpolitik bien sûr, autant poser conservateur. Ce serait plus que clair carrément глаÑноÑÑ‚ÑŒ.
@Nicks: « Je ne souhaite pas qu’un mouvement social soit récupéré par la réaction »
Comment un mouvement social pourrait être récupéré par autre chose que la réaction? La gauche ne peut pas récupérer un mouvement social puisqu’ils sont identiques.
Dans tes commentaires sur ce fil, tu parles des mouvements sociaux comme quelque chose d’extérieur à toi. Auquel tu serais favorable mais toujours d’un point de vue extérieur. Ce qui veut dire que tu n’es pas de gauche. Comme dit schizosophie, on voit très bien tes intentions.
@Nicks 9 mai 2012 à 10:40
Bien lu les ni ni ni ni, ce qui en vision eulérienne tient du passe partout sauf les réserves annoncées.
Une fois posées, que vaut le « NOTRE » mouvement sachant que les ni ni ni ni s’y retrouvent et y participent ? Je sais bien que l’appellation FDG a été déposée, pas d’inconvénient à ça, le système juridique existe, mais votre « NOTRE » signe une appropriation : j’aurai préféré « LE mouvement » donc « la division DU mouvement ». Merci de préciser qui est « ON » dans le « ON sait très bien.
à Moi,
Je sais depuis longtemps que les politiques, quels qu’ils soient ne créent rien ; ils récupèrent.
Quant à Nicks, il me semble être un clone de ce Marchais qui lorsqu’il répondait à une question faisait oublier la question posée.
Quant je parle de décroissance, Nicks répond partage des richesses.
J’en déduis que l’intelligence artificielle chez les militants a des progrès à faire.
@Schizosophie
Je suis désolé de briser vos rêves, mais je n’ai pas envie de les ressasser quand le fascisme sera venu en leur marchant dessus, pendant qu’ils nous interdisaient d’installer une alternative politique viable.
@Moi
Si vous lisez bien, vous noterez que je m’inclus dans le mouvement social mais que, comme je ne pense pas qu’il puisse être viable très longtemps par l’auto-organisation, je souhaite lui donner une dimension politique, qui lui succèdera. C’est simplement une forme de réinvestissement de l’Etat par des forces de gauche, pour empêcher que la droite n’y parvienne avant. Je n’envisage que ces deux scenarii, c’est à dire que, encore une fois j’ai toujours été très clair sur ce point, je ne pense pas que le mouvement social survive à son objet. Son enfant sera politique ou ne sera pas et c’est sa conception qui m’importe. Je le répète, je suis de gauche, mais jacobin. Je crois que le progrès social ne peut qu’être impulsé et consolidé par les structures, qu’il ne naît pas spontanément d’un changement pour le moins hypothétique de nos comportements et qu’il survit encore moins si on ne le protège pas.
@Marlowe
J’ai répondu ce que je croyais être intelligent, à savoir que le problème de base est le partage des richesses, pas leur croissance, tant qu’elle ne dépasse pas les limites que notre planète peut supporter. Agiter la décroissance est une idiotie similaire à la répétition psalmodiée de son contraire.
Par ailleurs, la politique (la sociabilité) et la domination (l’animalité)) étant des invariants humains, merci de m’expliquer comment on pourrait se passer de représentants de manière absolue (sur les modalités en revanche, il y a moyen de discuter pour améliorer sensiblement la fonctionnement démocratique, j’ai déjà évoqué des pistes ici même)
@Rosebud
Combien de fois faudra t’il que je le répète ? Je suis jacobin, de gauche, socialiste dans les limites du réalisable (économie mixte) mais pas communiste. Ceux qui peuvent nous entraver sont ceux qui n’acceptent pas de voir l’homme tel qu’il est depuis son apparition et qui se feront une nouvelle fois bouffer pour cette raison.
@ Rosebud1871
« en vision eulérienne »
J’adore. Pourriez-vous détailler car j’ai très envie de pouvoir la replacer. Sans avoir l’air trop c.., il va sans dire.
ON va voir ce qu’On va voir.
@ Nicks
« parce qu’elle ne se veut pas structurelle mais organique et qu’il faudra donc changer d’espèce pour la réaliser. »
Vous êtes jacobin, pour la structuration par en haut de la société. Ok. Les structures mises en place à la va-vite après les révolutions de 1789 et 1848 ont fini plus ou moins rapidement à montrer leurs faiblesses. Sont-ce celles que vous souhaitez voir rétablies? Lesquelles proposez-vous à la place?
Pour moi il s’agit de consolider/rafistoler l’édifice pour qu’il ne s’écroule pas le temps de démarrer autre chose. C’est pourquoi j’approuve celles que propose Paul Jorion.
Je ne pense pas du tout qu’il faille changer d’espèce pour réaliser un changement de société. Il y a beaucoup de voies inexplorées. En particulier celle qui incite à une philia « organique » qui vient de la base. Une voie intolérable pour les jacobins de tout poil.
Nicks,
Puis :
C’est qui « les structures » ? Sont « de gauche » j’espère ? Jacobine aussi ? « De la base » itou ?
Halala… passer du mouvement social au politique… vieille histoire.. pas commode le truc… et alors avec les « structures » « à la base » mais jacobine, tout en haut et au centre… alors là…
Ps : didonc, dans le fief de l’Essonne de Machin, me suis laissé dire que c’était un peu tordu le bin’s pour les législatives, entre les mecs à Dray (Boutyh & co) et les mecs à Méluche, plus les mecs à Valls. On s’y perd un peu…
@BasicRabbit 9 mai 2012 à 12:54
Le matheux c’est vous ! Les histoires d’ensembles, de sous ensemble, de complément d’ensemble, d’intersection d’ensemble, d’union d’ensemble etc. rien à voir avec Euler ?
Pour le tous ensembles, j’ai déjà écrit quelque part mes réserves sur le « tous »
@Nicks9 mai 2012 à 12:51
Rebelote : Ce « Nous » ce sont les « jacobin, de gauche, socialiste dans les limites du réalisable (économie mixte) mais pas communiste » : j’ai compris cette fois ?
à Nicks,
Sans commentaire.
@Nicks
« Je suis désolé de briser vos rêves, mais je n’ai pas envie de les ressasser quand le fascisme sera venu en leur marchant dessus, pendant qu’ils nous interdisaient d’installer une alternative politique viable. »
Magnifique ce que vous pouvez charrier sur le ton satisfait « je suis désolé » : les rêves sont responsables du fascisme parce qu’ils sont trop fragiles, à ce compte-là les vitrines sont responsables de la Nuit de cristal. Les bottes ne sont pas trop lourdes pour le verre ; le verre est trop friable pour les bottes (est-ce de la dialectique ?). Il vous apparaît même que les rêves interdisent…
@Vigneron
Vous travaillez au Nouvel Obs ? Vous avez intérêt à ce que l’extrême-droite progresse ? Non ? Pourquoi adoptez vous donc la même tactique que l’orthodoxie ?
@Marlowe
Il faudrait pouvoir commenter…
@Rosebud
Nous c’est tous ceux qui adhèrent et adhèreront au projet. Je n’ai qu’une voix pour le promouvoir, comme vous de le contester. Mais vous savez aussi que le coeur de ce que j’avance, c’est le programme l’Humain d’abord, qui est clairement jacobin et socialiste, dans les limites conjointes de l’un et de l’autre.
@Schizosophie
Si on pouvait parler politique plutôt que psy, ça vous dérangerait ?
Vos utopies vous font délaisser des projets viables. Or le nombre est essentiel pour les lancer. Nos adversaires n’ont pas ce genre de problème. Vous comprenez mieux là ?
@Basic
Il va falloir que je précise néo-jacobin parce que sinon on y sera encore dans un siècle. Contrairement à beaucoup, je ne rejette pas l’influence des jacobins de la Révolution, mais le modèle que je propose de revisiter, c’est celui du CNR, pas celui de 1793.
Par ailleurs, ce n’est que mon avis, mais au vu de l’histoire de l’humanité, il me semble qu’il faudra bien un changement fondamental de l’espèce pour vivre la démocratie réelle (l’émancipation ultra-totale et mega homogène) chère aux quelques intervenants ci-dessus. Je crois que le retour à la démocratie directe à l’échelon municipal et un encouragement à la participation dans l’entreprise et plus généralement à la vie collective sera déjà un pas immense. Nos amis veulent comme Fukuyama, la fin de l’Histoire. Je me contente de vouloir mettre ses cycles à profit, ce qui est déjà bien loin du laisser-faire…
@Nicks
Vous me donnez du « Nos adversaires » comme si j’étais des vôtres, pour faire nombre, à 15 h 00 tandis que vous m’envoyiez du « nous interdisaient » à 12 h 41 à la face. Vous avez déjà recomposé votre collectif par un prompt réflexe politicien. Votre réalité apparaît plus fragile que les rêves.
@Schizosophie
Le fait d’avoir les mêmes adversaires prioritaires ne signifie pas que nous soyons forcément d’accord sur la façon d’organiser la société une fois qu’ils seront défait. Toutefois je serais confus de vous avoir entrainé trop loin si vous pensez que les fachos ne sont pas des adversaires communs. Comme je crois que ce n’est pas le cas, nous pouvons donc revenir à ce que je disais plus haut sur les moyens de les battre…
Nicks, t’en as pas marre de causer tactique à deux drachmes ? De voir des ennemis partout ? De pas répondre quand on te sonne ?
On entend mal d’là-haut ? De ton p’tit nuage strato-cumulo-tactico-jacobinus ?
Qu’est c’que t’as en magasin de pire que suppôt de l’Obs ?
Ah oui, au fait, une question qu’elle m’intéresse : ça fait quoi d’être un symptome, sympathique certes, mais un symptôme ?
@Vigneron
Vous savez très bien de quoi je veux parler au sujet du Nouvel Obs, entre autres. Pour le reste, vous êtes assez fort pour vous en créer des adversaires, beaucoup moins pour aligner une pensée cohérente et assumer la vôtre, de tactique. De là à comprendre les causes des symptômes, vous comprendrez que je ne vous fasse pas grand crédit, même sans intérêt…
Un petit bi-jou, avec Angela, de l’aspirine et l’euro mourant…
http://www.youtube.com/watch?v=F-Eem3KJc4Y&feature=player_embedded#!
Une projection dans une possible réalité
Je viens d’assister , via « Le gd Journal-Canal+ » ,à l’incroyable scène suivante:
Une salle pas trop grande dans laquelle va entrer le « Grand-Prêtre » du parti néo-nazi « Aube dorée ».
Quelques ( entre 5 et 10..) journalistes sont assis (surtout assises..! ) dans l’attente d’un futur commentaire. Un malabar en pantalon et polo noirs , genre service d’ordre musclé-1m90 120Kgs, ouvre la porte et hurle à plusieurs reprises l’ordre à l’assistance de se lever en signe de respect , précisant , dans une dernière éructation , devant l’apparente inertie, que celui(celle) qui ne se lève pas est prié de sortir!
—————————————————– Un choix ?? entre les attitudes :
1- Tout le monde se lève et sort , laissant le gus complètement idiot parler tout seul devant les chaises vides…..
2- Tout le monde se lève sagement…..
——————————————————- A votre avis……la dignité?……
Vous avez perdu…!
Attention aux forces immondes qu’on ne tue pas dans l’oeuf…..!
L’Union des journalistes grecs, a annoncé hier dans un communiqué, qu’elle ne se laissera pas intimider par les nazis de l’Aube dorée.
Scusez moi, j’suis un peu dur de la comprenette… J’en étais resté à l’idée que l’union européenne, c’est bien et que les partis qui titillent l’idée de souveraineté nationale, c’est mauvais… mais là, ça m’a plutôt l’air de prôner le repli sur soi… quelqu’un peut m’espliquer ?
Bon ben j’ai lu l’article sur le Bloc de Panagiotis Grigoriou avant de venir ici… Donc je recopie mon commentaire ;o).
A titre personnel, je remercie et félicitent mes frères grecs. D’une part, comme tu l’écris, oui la droite extrême est là, mais vu la situation, il est certain que vous êtes restés largement raisonnables. Le raz de marée n’a pas eu lieu. Nous ne sommes malheureusement pas à l’abri pour le futur, mais la démocratie est toujours là et elle n’est pas menacée dans l’immédiat (de ce que je comprends) pour la forme classique et insuffisante que votre pays partage avec le reste de « occidant » (« oxidant » ? Mon clavier a failli foucher).
Mais surtout, ce sont les forces du « NON » à l’exploitation qui l’ont emportée ! Et ça c’est la première victoire de la démocratie contre les financiers ! J’en souhaite beaucoup d’autres à notre monde. Autrement nous allons retourner à une forme de féodalité terrible que je ne souhaite pas à mes enfants. Je ne pense pas à la Grèce quand je écris cela, mais à toute l’Europe…
Maintenant, nous attendons la suite ! Ayez confiance, ne cédez pas. L’exemple de l’Islande (ou plus anciennement d’une bonne part de l’Amérique du Sud) doit vous guider. Ne payer pas ! Ne payez plus ! Votre dette doit être payer par ceux qui en ont profité, pas par les citoyens « lambda ».
BAV
L’Emmerdeur
C’est vraiment le café du commerce. Comment un blog aussi sérieux peut-il laisser passer tout ça. Y a qu’à – Faut qu’on. La situation de la Grèce et de l’Europe est extrêmement compliquée. Ce n’est pas avec ces raisonnements simplistes que les problèmes seront résolus.
@Cesar
Oui je suis d accord avec vous , tous ses commentaires de personnes non autorises ,des milieux non autorises et pas assez compliqués , commentaires des petits gents , des prolos en définitive, ils devraient ce contenter d’ être comme d’ habitude , les interprètes de la savante liturgie petite bourgeoise .
Date a Cesare quello che è di Cesare e a Dio quello che è di Dio
Alors moi j’en ai assez de la complexité qui cache surtout la bêtise humaine et la faiblesse de masses (j’ai constaté souvent dans les CSP + juste en dessous des 0,01%-1%… ) qui arrivent à se faire manipuler au prétexte que des gens d’un « certain » milieu ou des « grandes écoles » avec des arguments d’autorité réveillent dans leur psychologie les réflexes de générations de répétition à la « soumission »
La question est désormais justement simple, car on est au pied du mur : le secteur financier (média : cf les fonctions de la monnaie ), le système de répartition des richesses (demande-ménages-consommateur-épargnant) et le système de production qu’il sous tend (offre-producteurs) vont ils enfin être drastiquement restructurés afin d’éviter de mettre en danger l’équilibre général de notre société ou préfère t on voir en live ce que cela peut donner si on continue ?
Même si je partage une position politique commune avec la classe moyenne et dite « populaire », j’avoue ne pas avoir eu une enfance très « populaire », et malgré (voire justement pour l’avoir fait) avoir fricoté avec l »élite intellectuo financière » parisienne pas mal d’années, le bon sens prime et l’honnêteté intellectuelle priment sur tout le reste : et force est de constater que Bac -12 ou X-HEC-ENA, Expert ou pilier de café du commerce, des deux côtés y a des tordus qui continuent à masquer la « perversion » et la « destruction » via le concept de « complexité » ( complexité pas toujours égal à intelligent et simple pas forcément égal à débile) et d’autres qui fonctionnent, aussi dans le 116 et à X-ENA-HEC avec le bon sens et y a pas besoin de réfléchir très longtemps, ni de lire des dizaines de piles de rapports « d’experts », de sachants et autres, avec maintenant le recul qu’on peut avoir depuis 2008, (déclenchement de la crise des subprimes) et 1983 (tournant libéral et de la « rigueur » en France), pour se rendre compte et constater, au vu de la batterie d’indicateurs macro socio économiques à notre disposition, que ceux qui « savent » gérer la complexité, depuis les années 1970, à part toujours générer des nouveaux problèmes, n’ont au final réussi à en résoudre aucuns, malgré des périodes d »embellie qui ont peu leur donner un temps raison (85-91 puis 97-2000) : quelle conclusion en tirer, à part, qu’ils s’en aillent tous, comme l’ont exprimé, avec bon sens, les électeurs grecs ?
Je vais pas attendre un nouveau rapport de 2000 pages produit en deux ans, avec prise de décision au niveau de l’UE dans cinq…. pour commencer enfin à avoir un avis….
Arrive à un moment, où il faut savoir faire le deuil psychologique de nos investissements idéologiques et sacrifices passés : plus on a a fait d’efforts (‘la rigueur, les économies, la compétitivité, etc, l’euro, etc..), plus on a « espéré » du libéralisme face au communisme et à l’Etatisme, plus il est difficile de se désinvestir psychologiquement et de se dire : « j’ai eu tort en leur faisant confiance », c’est dur de le reconnaître, mais pire de s’enfoncer encore plus en continuant à les soutenir.
Parce que oui, c’est angoissant de se dire que communisme effondré, le libéralisme désormais aussi, on est face au vide abyssal de la condition humaine et qu’une idéologie complète (oui l’idéologie n’est pas un gros mot) est à recréer pour pouvoir, en faisant sens, donner un direction permettant de canaliser et diriger les énergies humaines pour nous en sortir économiquement, matériellement et politiquement : c’est l’objet, il me semble, d’où tous ces échanges pas forcément « dans le cadre » de ce blog participatif : construire collectivement un savoir et tenter un nouveau consensus permettant d’apaiser les tensions entre individuel et collectif, un « juste » milieu, que précisément le juste milieu a perdu : le mainstream n’arrive plus à l’être et c’est lui et d’abord (les experts, la complexité, les sachant) qui est tombé dans l’extrême depuis la chute du mur de Berlin : un nouvel équilibre à reconstruire, qui malheureusement risque, comme d’hab par le passé, de se retrouver après de grandes tensions et auto destructions.
Or, à ce jour, aucun, aucun « expert » reconnu par le « mainstream » néo libéral ne m’a convaincu sur les « solutions » appliquées jusqu’à ce jour à la Grèce : alors dans l’attente de la connaître la solution, on peut peut être arrêter les dégâts et au moins arrêter cette boucherie économique sociale et politique… ?
Mais non la Troïka a prévenu : que que soit le résultat , un 3e plan d’austérité devra être adopté….
Pendant ce temps, le FMI tel un charognard, qui vit de l’usure, court après les pays de l’Est avec ses experts sachant :
http://www.hu-lala.org/2012/05/01/orban-et-le-fmi-vers-une-nouvelle-histoire-d%E2%80%99amour/ : mais si VOUS avez besoin d’un prêt, vous ne pourrez pas vous en passer, vous aussi vous y passerez à ma conditionnalité et à mes plans de « retour à la croissance, à la compétivité et à l’efficience (dixit leurs experts)
@ Franck
Polluons (pesticides, etc.). Nous créons ainsi le marché de la dépollution. C’est bon pour le PIB.
Irradions (Tchernobyl, Fukushima). Nous créons ainsi le marché de la désirradiation (du Pacifique, whoooh). C’est bon pour le PIB.
Complexifions (merci aux ordinateurs). Nous créons le marché de la simplification. Peut-être bien (très) mauvais pour le PIB.
« c’est angoissant de se dire que communisme effondré, le libéralisme désormais aussi, on est face au vide abyssal de la condition humaine »
Nous sommes, je crois, à l’un des rares moments où l’individu est libre et peut infléchir le cours de l’histoire. Passionnant et stimulant.
@Cesar
Ave ! Je suis d’accord avec vous. Au moins l’austérité jusqu’à en crever, ça c’est l’essence de la complexité digne d’un bar d’un cinq étoiles d’une capitale quelconque…
Oh la ! Faut pas vous énerver comme çà !
C’est un grand sentimental ce couillon de César ;
vous lui parlez d’ouzo et de suite il s’inquiète pour son pastis
@Franck oui la lute de classe continue mais c le capital qui mène la dance , il ira au but de sa logique , l’ éradication de tout c qui n’est pas profit . En référence à vos craintes futures et bien une nouvelle frontière à dépasser pour l’ humanité , tout reste à inventer , passionnant n’ est pas ?
« Qu’est-ce que l’impossible ? C’est le foetus du possible. La nature fait la gestation, les génies font l’accouchement. »
Victor Hugo
Les Grecs commencent à ma plaire.
Je désespérais de ne plus les reconnaitre avec cette apathie suicidaire.
Mais il est vrai que c’est eux qui ont pris le plus gros KO par surprise. Groggy.
Mais je suis content. Le Grec indomptable se relève avant la fin du décompte.
Nous, citoyens Français devront être très attentifs à ne pas les laisser se battre seuls.
Si , à l’époque, les Grecs en rébellion contre Rome s’étaient alliés aux troupes de Spartacus…..
@PANAGIOTIS
Cher Monsieur, que peut faire d’utile, selon vous, un citoyen Français en cette affaire?
Bonsoir,
Je vous remercie toutes et tous pour vos commentaires, le débat et évidemment les encouragements. Le processus sera long, inconnu et incertain je crois. Les surprises et les revirements seront au rendez-vous. Comme toujours dans l’histoire. Pour répondre à la dernière question assez difficile je crois, je dirais qu’un citoyen Français, peut, si cela lui semble utile, réfléchir sur le sens de la dite « construction de l’Europe », ou plutôt sur sa polysémie. En même temps que cette grande interrogation sur la possible sortie de la crise, interrogation et débat de fond sur ce blog également, il faut (se) poser la question de la place et du rôle des institutions de l’U.E., en crise, dans la crise et générant de crises. Sont-elles réformables ? Sont-elles compatibles avec un minimum au moins de fonctionnement démocratique, surtout que nous entrons dans une phase où ce que l’on nomme souvent « la dictature des marchés », devient un régime sans contrat social et sans démocratie, même « bourgeoise » comme on dit parfois encore. Sous cet angle, ma réflexion sans doute un peu hétérodoxe sur la percée de l’extrême droite exprimée sur ce billet, devient alors plus claire j’espère. La destruction des démocraties de type occidental et du lien qu’elles véhiculent, destruction accélérée par les « marchés » ce dernier temps, ouvre également la porte du futur à ces sinistres ex-groupuscules comme « l’Aube dorée ». Je crois que sur ce phénomène, sa cristallisation, ainsi que son instrumentalisation par le vrai pouvoir économique et symbolique du moment, Raffaele Simone, propose une bonne analyse (Le monstre doux : L’occident vire-t-il à droite ? [Broché]
Ainsi, dans les limites du continent européen, cette question finira par être posée : Peut-on inventer d’autres structures ou rêver sur d’autres réalités, s’organiser différemment, non pas pour le plaisir, mais par nécessité. Nous ne sommes pas seuls sur cette planète, mais agissons au moins dans un premier temps entre nous en Europe, (Europe, terme de la géopolitique). Reste cette zone d’ombre : avons-nous encore le temps ?
Merci pour ce billet qui encadre bien les véritables enjeux du moment et dont les arguments semblent enrichir un débat pré-2nd tour qui a eu lieu ici sur le FN.
Peut-on échapper à une centralisation, concentration des pouvoirs ?
C’est un état d’esprit . Quel pouvoir peut être « bon » si les peuples sont dépouillés de leurs pouvoirs ? Lequel a pris le pouvoir , ou bien s’en est déchargé ?
Plusieurs points m’interrogent : cette nécessité factice de toujours refaire les lois , comme si en fait on passait son temps dans des bricolages plus ou moins hasardeux, ou pour le moins , on improvise des lois plus ou moins par opportunisme , ce qui ne peut engendrer que des situations chaotiques. ( j’imagine les hommes modifier à volonté les climats sans que cela ne finisse mal ; c’est un peu pareil )
Ensuite, on a été habitué depuis des siècles à un « dictat » , un ordonnateur , un décideur , que ce soit à l’échelle locale qu’à une plus grande. Toujours au prix de nos libertés qu’on a aliéné volontairement et par facilité , par croyance ou bien pour s’épargner la souffrance du choix . Choisir , c’est toujours déchirant , parce qu’on est toujours entre deux . On est toujours interdit devant un inconnu qui nous effraie , de par sa nature d’inconnu , d’aventure , de devoirs qu’on s’impose , et dont on ne connait pas la fin : un mal pour un bien, ou un mal pour rien ?
On est héritier d’une Christianisation forcée des esprits . mais malheureuse , et erronée, et source de conflits et de scissions . Non sans pouvoirs de décisions, mais qui se sont transmis et imposés sur nos continents comme seule autorité . De l’erreur, ou des errances historiques la vie a toujours désespérément repris le dessus.
les crimes ne peuvent pas définitivement triompher , et ce ne sont pas les lois humaines qui leur ont rendu justice mais des lois que les hommes appliquent en conscience .
l’Europe telle qu’elle est , est un « bidule » , un « machin » . ce n’est pas une Europe . C’est un patchwork tarabiscoté qui sert des intérêts cachés , des intentions de puissance qui œuvrent en douce , et rusent , tout comme d’ailleurs le font les autres continents , les autres blocs .
On n’est pas encore libéré de cet état d’esprit . Ce qui fait que les armes sont toujours là .
Bien évidemment la solution est à tout le Monde et procède de peu . Solution dans dissolution. Ouverture à l’Universel . ( parce qu’il est inconcevable que ce qui vive puisse mourir ) .
C’est comme l’esprit de conquête, de concurrence qui nécessairement ruine tout .
On n’aurait pas pris la bonne épée du Christ . Et on persévérait dans ce Choix ?
@ Panagiotis Grigoriou
Au sens propre et au sens figuré, quelque chose est en train de se dessiner avec les billets invités de Panagiotis Grigoriou. Il nous faut suivre cela avec attention.
– Le sens propre, car c’est ce qui est réel et qui nous touchent en vos « instantanés historiques ».
– Le sens figuré, c’est notre imaginaire que vous interpellez et ainsi vous faites passer une sensation, une émotion, une idée qu’il ne serait peut-être pas possible de faire passer avec l’unique emploi de mots aux sens propres :
– « Pouvoir rêver. Tous les autres leviers, restent aux mains des bancocrates, sauf l’air du temps. »
Bien-sûr, dans l’ébauche des faits comme des rêves, les rendus peuvent être brouillons, mais l’esquisse est fraîche et propre à la réflexion.
Et puis, il y a comme une idée dans l’air d’un possible jumelage anthropologique.
C’est difficile à expliquer, c’est pas automatique, plutôt organique. Comme deux rythmes cardiaques qui contribuent à accroître nos chances de vivre ensemble. En attendant, chaque semaine l’un prend le pouls de l’autre. Jorion nous ferait-il découvrir l’anthropologie du coeur. c’est rigolo… Je vois déjà le titre d’une thèse possible : « de la crise systémique à la crise cardiaque, ou études des troubles du rythme social moderne ».
J’aime bien cette coutume, consistant à déclarer jumelles deux villes, situées dans deux pays différents, afin de susciter entre elles des échanges.
C’est très bien. C’est surtout très sain, tout cet air libre !
c’est très clair.
C’est la lutte finale ?
Non, c’est la tutelle finale…
Les rats quittent le navire (provisoirement)
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/05/06/elections-en-grece-la-gauche-denonce-des-intimidations-neonazies_1696537_3214.html
Qui veut la petate chaude ?
http://www.youtube.com/watch?v=hMeYds12ycM
A propos de rats, comment votent-ils ?
http://www.dailymotion.com/video/xo3ytb_mouseland-st-francais_webcam
@Panagiotis Grigoriou
Je désapprouve l’expansion indéfinie de l’usage du terme de fascisme qui perd alors toute rigueur pour devenir une forme d’insulte inconsistante parce que diluée dans une aire sémantique floue.
Si vous entendez que les banques en tant qu’entité capitaliste parmi d’autres soit partie prenante dans certaines coordonnées historiques à soutenir des organisations fascistes rempart à la socialisation, à la collectivisation, je peux souscrire à ce genre d’analyse.
Si vous entendez que l’organisation du système bancaire comme tel est à l’origine des groupuscules fascistes, alors démontrez plus longuement le ramassé de votre opinion.
En Suisse, pays bancocrate s’il en est, l’UDC (équivalent du FN) est le premier parti du pays (26,5% des voix aux dernières élections). CQFD ?
L’Udc, substantifique moelle, isolationniste, libéral-conservateur, antisémite et xénophobe, de ce pays-verrue de l’Europe… on y trouve même des hauts gradés partisans de l’idée d’une «Grande Suisse incorporant le Land allemand de Bade-Wurtemberg, les départements français d’ Alsace, de de Savoie, du Jura et de l’ Ain, les provinces italiennes d’ Aoste, de Côme, de Varèse et de Bolzano, ainsi que la région autrichienne du Vorarlberg»…
Dernière initiative populaire, collecte de signatures en cours, de ce merveilleux parti suisso-suisse ? Sauvegardons les réserves d’or de la BNS !!!
http://archives.24heures.ch/actu/economie/udc-lance-initiative-or-bns-2011-09-20
rosebud,
que cherchez vous à préserver?
si c’est une improbable rigueur intellectuelle, une intégrité conceptuelle souvent fallacieuse, je vous rassure, ceux qui rackettent les populations ne s’en encombrent pas vraiment.
And I sincerely believe, with you, that banking establishments are more dangerous than standing armies; and that the principle of spending money to be paid by posterity, under the name of funding, is but swindling futurity on a large scale.
Thomas Jefferson
aujourd’hui le terme de fasciste est employé dans un sens général pour désigner un régime capitaliste se maintenant par la coercition. non par adhésion. voici le point fondamental.
je vous fais une petite prédiction:
j’imagine fort bien que si d’aventure la france s’enfonçait dans un scénario à la grecque, nombre de gens spéculeront sans fin sur la légitimation à donner, ou pas…, à l’emploi de la force publique contre les manifestants. en attendant la répression se fera ; et certains découvriront alors avec un étonnement à peine simulé qu’ils s’accommodent aisément d’une société autoritaire, réactionnaire et surtout inégalitaire, bref une société fasciste ou néofasciste.
@methode 8 mai 2012 à 15:08
Je cherche à ne pas passer sous silence comme le dit autrement schizosophie que « la charge historique des mots à estampille politique s’est considérablement diluée pendant ces trente ans ».
Jefferson ne connaissait pas le fascisme, et les extrapolations transhistoriques ont leurs limites.
Je remarque que je parle fascisme et qu’on me répond, aussi : UDC et banques suisses. Non la Suisse n’est pas une dictature de type fasciste, quand bien même 25% de ses concitoyens s’expriment en faveur d’un parti qui ne partage pas les mêmes références historiques que le FN même s’il en partage le laïus xénophobe. Un démocrate indien du Kerala assimilera le statut de nos immigrés aux dalits : ceux-là ont eu raison de se convertir au bouddhisme, au christianisme, à l’islam, au communisme.
Pour la coercition, j’ai l’habitude de répondre humoristiquement : et la discipline sphinctérienne, c’est du fascisme ? Et si la coercition est « le droit de contraindre quelqu’un à accomplir son devoir, à obéir à la loi », je ne connais pas de société où n’existe pas de coercition. Quand à l’adhésion, je ne développe pas comment ça colle, ça fait école etc. mais on parle de qualité d’adhésion dans les partis !
Sur votre prédiction. Oui, on a déjà vu. N’empêche 100000 manifestants dans les rues à Moscou, c’était Gorbatchev qui demandait la démission de Poutine. Vous connaissez la suite. Même qu’il participait au sacre hier.
J’ai participé à un déménagement aujourd’hui en compagnie d’une électrice FN âgée. Pauvreté des arguments, angoisse communiquée par le petit écran, du vent pas facile à inverser en quelques heures.
avec un pseudo pareil ça ne m’étonne pas vôtre histoire de rétention annale. simplement ça marche dans les deux sens, rosebud.
actuellement la rétention se fait plutôt au niveau de l’argent qui devrait rentrer dans les caisses de l’état pour être redistribué plutôt que décamper dans des paradis fiscaux.
ce billet parle des grecs. donc présentement le devoir d’un grec serait d’accepter les mesures d’austérités destinées à régler une dette illégitimes dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est un artefact financier édifié par les cadres du grand capital pour capter l’argent des classes moyennes et des plus pauvres, et s’en foutre plein les poches?
alors ouais les mots sont galvaudés, mais avant les mots il y a les gens dans la misère, et ça laisse la désagréable impression que les inégalités sociales vous paraissent plus acceptables que la xénophobie…
moi ça me semble tout à fait lié.
d’où le fameux,
(pour la suisse dont l’origine de la fortune est plus que douteuse, no comment.)
Le flou de l’expression « fascisme bancocrate » ne réside pas seulement dans l’usage du substantif, mais dans celui de l’adjectif « bancocrate » qui renvoie à celui de « bancocratie » initié par Proudhon dans Systèmes des contradictions économiques ou Philosophie de la misère.
« Les producteurs, qu’il s’agissait d’associer, sont devenus totalement incapables d’association ; ils ont perdu le goût et l’esprit du travail : ce sont des joueurs. Au fantasme de la concurrence, ils joignirent les fureurs de la roulette. La bancocratie a changé leur caractère et leurs idées » Ce constat semble refléter une évidence en temps de crise. Une sorte d’aliénation spirituelle, de crise morale, semble s’emparer des producteurs : ils ne travaillent plus mais jouent, l’économie ne produit plus. Mais qu’entend Proudhon par « producteurs » ?
« Jadis ils vivaient entre eux comme maîtres et salariés, vassaux et suzerains : maintenant ils ne se connaissent plus que comme emprunteurs et usuriers, gagnants et perdants. Le travail a disparu au souffle du crédit ; la valeur réelle s’évanouit devant la valeur fictive, la production devant l’agiotage. » Pour Proudhon les producteurs sont à la fois les entrepreneurs et les travailleurs. Et le motif de sa vindicte est le crédit, la bancocratie n’étant que la traduction politique de cette sorte de valeur sans valeur, de cette richesse sans contenu. Il ne s’agit pas d’une position anticapitaliste, seulement d’une position qui s’attaque de manière moraliste aux effets de concentration sociale de la richesse aux moments où l’expansion du capital (au sens de Marx) est freinée, lorsqu’une part énorme de celui-ci est suspendue hors de la production. Le capital est méchant lorsqu’il ne fait pas travailler selon Proudhon, il l’appelle alors le crédit :
« Le crédit, en un mot, à force de dégager le capital, a fini par dégager l’homme lui-même de la société et de la nature. Dans cet idéalisme universel, l’homme ne tient plus au sol ; il est suspendu en l’air par une puissance invisible. » Où il appert que selon Proudhon, le capital et l’homme ont été chassés de la société… comme s’ils étaient condamnés à vivre ensemble.
L’aire sémantique de « bancocratie » révèle une analyse insuffisante de la nature et du processus du mode de production capitaliste. Cette analyse a été dépassée par celle de Marx qui repose sur la distinction entre salariés et capitalistes et sur la notion de temps de travail social moyen nécessaire en tant qu’elle porte toutes les formes de la valeur comme travail mort, déjà accomplit, ou travail vivant, en voie d’accomplissement. C’est l’inquiétude quant à la poursuite de cet accomplissement qui forge le caractère des crises. Le crédit n’est que la forme que prend la valeur lorsqu’elle ne fait pas travailler. C’est une promesse encore non tenue. Le capitalisme a besoin de vivre en avance sur son temps. Les fascismes se posent comme anticapitalistes en jouant la lyre du ressentiment que provoque le creusement accéléré des inégalités sociales et ne propose que sa dénégation par l’imposition militaire de toutes formes de différences. La réduction du mode de production capitaliste à la notion de « bancocratie » leur suffit bien.
Proudhon n’est évidemment pour rien dans ces usages qui lui sont ultérieurs, mais dépasser son analyse est devenu urgent. Il en va de même du dépassement de celle de Marx, qui est plus précise, ce qui rend la tâche plus difficile, mais tout aussi urgente. Les hommes ne se posent-ils pas que les problèmes qu’ils peuvent résoudre ?
Oui schizo, le problème étant que tu dézingues Proudhon avec Marx, ce qu’il avait déjà fait lui-même. Est-ce qu’il aurait fait de même avec Keynes ? Sûr. D’ailleurs, difficile de ne pas voir des accointances entre Keynes et Proudhon. Et, en espérant pas faire rappliquer Finckh, tu sais ce qu’écrivit Keynes de Gesell dans sa Théorie générale en 36 ? De Gesell qui se présentait comme un disciple de Proudhon.
«The future will learn more from the spirit of Gesell than from that of Marx.»
Tain, on n’en sort pas… 🙂
@vigneron, le 8 mai 2012 à 19 h 18
Mon laïus était surtout motivé, tout en comprenant malgré cela les belles intentions de Panagiotis Grigoriou, par l’expression de « fascisme bancocrate » que j’ai bien peur de voir se répandre en guise d’explication confusionniste à plusieurs degrés. Or Misère de la philosophie ne s’était pas préoccupé de « bancocratie » dans son dézingage. J’ai déjà lu trop souvent bankster sur ce blog, que j’imagine – peut-être à tort – colporté par des titulaires d’ass-vie déjà horrifiés que l’Etat leur prenne « tout » à eux-mêmes. Non que je voue un quelconque amour à l’endroit des banquiers, mais j’essaie de conjurer la pauvreté d’analyse à l’approche des nuages. Merci pour la citation de Keynes, vigneron. Pour Marx about Keynes, voir Mattick, comme tu sais. On n’en sort pas ; on essaye.
@vigneron, le 8 mai 2012 à 19 h 18
Dans son dézingage Misère de la philosophie n’avait fait aucun sort à « bancocratie ». Le fascisme ni le Protocole des sages de Sion n’étant pas encore passés, il n’y avait alors aucun enjeu à le faire. Sur Marx about Keynes, voir Mattick, comme tu sais. Merci pour la citation de Keynes.
On n’en sort pas ; on essaye.
@schizosophie 8 mai 2012 à 18:36
je goûte encore la traçabilité de la marchandise que tu proposes. Les sources sont intarissables et quelle énergie ! Je regrette aussi l’usage malheureux de Bankster par le FDG.
socialisme ou barbarie. foin d’atlantisme.
l’expression de fascisme bancocrate, suivant le billet ci-dessus, est pourtant tout à fait claire:
– le peuple grec refuse la pilule néolibérale qu’on cherche à lui administrer par la force.
– le peuple grec refuse de servir d’esclave corvéable à merci pour rembourser le fric dont il n’a jamais vu la couleur contrairement aux propriétaires de yachts qui pullulent dans ses criques.
le fascisme ne remet absolument pas en cause la propriété privée, il n’est qu’une mouture coercitive du capitalisme, son allié dans les périodes ‘difficiles’, moyennant quelques concessions (à reculons pour certains) du patronat à des leaders populistes. le fascisme à l’ancienne détournait une partie de la production vers des objectifs nationalistes, comme coloniser un pays.
sauf que ça c’est des vieilles lunes, aujourd’hui on colonise économiquement et linguistiquement, ce qui n’est pas forcément moins violent, le fascisme dans son sens large c’est donc le libéralisme musclé ou ordolibéralisme:
– le commerce internationale sans condition, protégé si nécessaire par l’armée.
– empêcher toute politique sociale redistributrice, si besoin à l’aide des forces de… l’ordre.
mais il est vrai que beaucoup ici font semblant de croire à la concurrence ‘libre et non faussée’…
on peut donc raisonnablement dire que le fascisme, encore une fois au sens large, est la conséquence directe de la cupidité et de la vanité des élites.
je maintiens ma petite prédiction.
la stratégie du choc
La-diversite-est-au-service-du-neoliberalisme
» Le fascisme proposait un modèle, réactionnaire et monumental, mais qui restait lettre morte. Les différentes cultures particulières (paysannes, sous-prolétariennes, ouvrières) continuaient impertubablement à s’identifier à leurs modèles, car la répression se limitait à obtenir leur adhésion en paroles. De nos jours au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnelle. On renie les véritables modèles culturels. l’abjuration est accomplie. »
Pasolini, Ecrits corsaires, 1974, cité par Georges Didi-Huberman, Survivance des Lucioles
Pour Pasolini, un nouveau type de fascisme se développe depuis les années cinquante, qu’on pourrait qualifier pourquoi pas de « bancocrate ». Ce constat cependant ne devrait pas nous empêcher de » devenir nous-mêmes des lucioles et de reformer par là une communauté du désir, une communauté de lueurs émises, de danse malgré tout, de pensée à transmettre ; dire oui dans la nuit traversée de lueurs, et ne pas se contenter de décrire le non de la lumière qui aveugle » écrit Didi-Huberman dans ce livre magnifique écrit en octobre novembre 2008 en écho à la crise qui s’ouvrait.
Bonjour,
Respirez plus librement ,
Dernière centrale nucléaire éteinte au japon,
et en plus il fait beau.
Pour le premier jour de l’après cataclysme çà va pas si mal, ou pas pire comme disent les québécois.
Maintenant , il reste à surveiller que les gouvernements dits « d’union nationale » ne s’unissent pas pour préserver les intérêts du 1%.
C’est la chienlit mon général, mais le machin bouge encore. Il va y avoir du sport pour récupérer les clés.
Bonjour quand même
Et n’oubliez pas de fleurir vos monuments aux morts
Et voilà sommes revenus en 2008 , 4 ans de tergiversations qui ont empiré les dettes.
Qui va appuyer sur le bouton qui fera exploser ces dettes en milliers de petits préteurs lésés ?
C’est pourtant nécessaire si l’on veut repartir en avant.
Tout le reste n’est qu’acharnement thérapeutique de soi disant experts trouillards.
« C’est pourtant nécessaire si l’on veut repartir en avant. »
Pourquoi vouloir la ruine des petits épargnants ?
Parce que la propriété, c’est le vol…
Il n’y a pas de petits épargnants . Il y a des épargnants qui misent sur l’épargne , ou espèrent en elle . c’est un même crédo . On ne dira pas c’est un petit croyant . c’est ou ce n’est pas . cette croyance alimente le courant , le flux . Le monde marche à l’unisson dans ce registre . Et tant pis pour les mécréants …. ceux qui ne peuvent ni épargner ou croire .
l’ennui avec l’épargne , c’est bien qu’elle donne l’illusion d’une liberté alors qu’en fait elle n’est qu’une possibilité d’imposer aux autres , travail ou consommation .
c’est pour ça que les banquiers font toujours des yeux doux à ceux qui garnissent leurs comptes .
les gros épargnants , eux , ne sont pas gênés aux entournures pour ruiner les petits . c’est une dynamique collective . y a-t-il des lois comme en physique ? la dynamique des fluides ? des lois ou des décisions ?
Pour éviter la ruine des plus riches.
Hey, Marlowe & co, arrêtez de rêver ! Relisez Fonds de pension, piège à cons de Lordon. Les fonds de pension c’est eux les poids lourds sur les marchés financiers, plus de 30 000 milliards $, pas loin derrière y’a les mutual funds (dont par ex les OPCVM), et les compagnies d’assurance (dont AXA dans le top). Ajoutez les fonds souverains au total (plus les hedge funds mais c’est peanuts en volume) et on doit pas être loin des 100 000 milliards d’actifs financiers. Et des centaines de millions de « petits épargnants » derrière.
Un rappel : le pays number one pour le poids de ses fonds de pension en rapport à son Pib, c’est la Hollande : 134% du Pib en 2011, 1000 milliards $…
@ La Vigne,
Comment casse-t-on les fonds de pension ?
@ Georgy :
On ne les casse pas. On les siphone.
@ Le Zeb,
Et comment on les siphonne ? Pour rester dans la terminologie du réservoir, parce que t’as bien compris que c’est pas de la baignoire dont on parle, ça serait trop facile, on s’y prend comment pour élaborer le plan, avec qui, à quelle heure, qui s’occupe du chien, qui dégote les cagoules, qui apporte les tuyaux, qui fait le guet, qui a les jerricans, qui les porte, on siffle combien, et surtout… Le plus crucial, qui va aspirer le premier pour amorcer la pompe à vide ? Et si les flics arrivent on fait quoi ? Une idée chef ?
Vous n’avez pas voulu choisir entre la guerre et le déshonneur vous aurez les deux , la guerre et le déshonneur.
Vous n’avez pas voulu choisir entre l’annulation des dettes et la misère , vous aurez les deux , la dette impayée et la misère.
Nous sommes en 1939.
Et c’est déjà le mois de mai.
Les grecs vont finir par démontrer la théorie de Keynès sur les victimes de victimes dans les crises du capitalisme….Ce que l’on peut dire c’est qu’ils vont peut-être démontré la supériorité de la pulsion de survie des peuples opprimés à l’engeance financière et politique, mais à quel prix!
Cela empêche de penser que l’esclavagisme est encore possible, que l’esclavagisation des peuples ne peut être un projet politique en soi… que la privation de ressources du plus grand nombre a des limites… Nous devrions plus soutenir les grecs, pour qu’ils ne vivent pas sous une « aube sanglante »….! Qu’ils s’ouvrent qu’ils sachent que bien que nous soyons encore moins bas dans le maelstrom, nous subissons les mêmes forces….
Oui, la logique impose de renier l’appartenance à une UE libérale et ouvertement anti-démocratique. Si on ne peut changer cette Europe-là (et je crois fondamentalement qu’on ne le peut car les intérêts des uns et autres divergent trop) alors autant s’en défaire et soutenir la renaissance de l’Etat-souverain, seul garant de l’intérêt de ses citoyens et seule force légitime à pouvoir s’opposer à une vision libérale de l’économie mondiale.
Bravo ! Excellente analyse et excellent article ! Bon courage à tous ! Tenez bon !
Ce 8 Mai,18h45,lisez sur le site de l’HUMA »image d’union républicaine,et que voyez-vous???Sarko et Hollande en photo….Conclusion pour le PC Sarko vient d’acquérir un titre,(républicain )et certainement qu’on nous appellera à voter UMP ,pour « barrer la route à le Pen,double langage ,incompétence et souci de conserver ses fromages…
Article remarquable pour sa lucidité et les perspectives entrevues. Après ça il n’y a pas grand chose à ajouter. Le peuple grec – le cobaye – la ramène, c’est clair. Le combat risque de devenir âpre entre ceux qui comprennent qu’ils n’ont plus rien à perdre, qui sont prêts à faire tout valdinguer et les « raisonnables » à la traine de la finance internationale.
Un gouvernement ? Les « raisonnables » risquent d’être déçus pendant un moment. Remarquez les Belges, plutôt « bonne pâte », il est vrai, n’en ont pas eu pendant des mois et la vie continuait vaille que vaille…peut-être mieux que s’il y en avait eu un !
« Moins d’Etat » contre « plus d’Etat » est un faux dilemne qui soutend que l’on n’a pas compris la nature dudit Etat, émanation d’une classe, qui avec des gouvernements de gauche ou de droite ba sciemment déréguler les marchés financiers et provoqué encore mieux crise et récession. On peut toujours rêver à un néo keynésianisme mais comme les lois de la pesanteur la logique du système solidement aux mains des financiers qui contrôlent les états, va de nouveau clairement apparaître.
Ce qui se passe en Grèce est aussi bien sûr, un avant goût de ce qui peut se passer bientôt en France
Pas de gouvernement possible après ces élections, rebelote dans un mois; si aucun gouvernement n’arrive à se constituer, est-il imaginable que l’armée prenne le pouvoir par un coup d’état ?
La mndialisation a tout de même un effet positif, les échanges culturelles et informatifs. Ceci provient des militaires américains (je ne sais pas l’origine bien qu’elle soit sûrement commercial), qui avait un réseau internet à eux.
Avant pour résumer l’international, c’était les communistes, Reagan et Thatcher. Vers les années 80, l’internet a connu un petit développement, c’était à cause de l’effondrement progressif du régime communiste, très lourdement attaquer par l’arme pétrolière. Dans les années 90, il n’y a pas eu d’explosion de l’internet, bien que déjà plus répandu que le téléphone portable.
L’internet c’était le nid de ceux qui était contre le gouvernement américain, ce n’est même pas un cliché. Son essor et sa publicité étaient très mauvaises pour les opinions, une méfiance de cet accès probablement. Peut-être au niveau du commerce, c’était intéressant et rentable pour certains visionnaires, mais c’était encore minoritaire.
En fait c’est la télévision qui a donné le boom de l’internet, il y a probablement d’autres facteurs comme l’ouverture future de marché que l’on nomme émergeant. Mais c’est la boîte mail qui a révolutionné le net, le premier et le plus simple des réseaux, avant ni Twitter ni Facebook n’existaient, et les CV ont vu apparaître des boîtes mails.
Après il y a l’accès aux forfaits accessible aux masses (qui est sûrement l’une des idées les plus libres -dans un sens- de notre époque), le développement du commercial international (plus seulement visible que par des bulles) et les opinions. Maintenant il y a un même parti politique le parti pirate (le nom moyen).
@Panagiotis Grigoriou :
Pensez-vous qu’il soit possible de constituer une majorité qui serait au moins ferme sur la renégociation des conditions imposées par la troïka, avec le résultat actuel ? Le KKE semble décidément bien trop momifié et absurde pour permettre l’émergence d’une gauche ferme au pouvoir. Cela laisse Syriza coincé entre les pro-austérité, un seul petit parti de gauche anti-austérité, des petits partis de droite, et les néonazis. Je ne vois malheureusement pas Tsipras pouvant former une coalition – il faudrait alors qu’il rassemble large, et obtienne le soutien du PASOK, ce qui semble totalement impossible.
Le PASOK n’arrivera à rien, ça c’est sûr. Tsipras est le seul qui a un peu de crédibilité, mais l’absurdité du KKE ne permettra pas l’émergence d’une majorité.
Résultat :
– soit durant les « consultations de la dernière chance » autour du président, on invoque le spectre de l’intérêt national, du chaos, et on « convainc » l’un ou l’autre petit parti de droite de venir faire l’appoint pour le PASOK et ND (ce qui aurait été impossible sous la houlette de Samaras ou de Venizelos comme formateurs de gouvernement, car cela aurait alors été renier publiquement les grandes déclarations faites avant – mais l’invocation du sauvetage de la mère patrie peut permettre les retournements de veste, peut-être…)
– soit on retourne aux élections, et de deux choses l’une : Syriza obtient cette fois suffisamment de voix pour remporter l’élection, empocher le bonus de 50 sièges, et est en position de force pour imposer un gouvernement de gauche – ou, et c’est là tout le danger, les électeurs restants de ND et du PASOK s’éparpillent, dont une partie importante pour les petits partis de droite, et les néonazis, et là, on sait plus du tout à quel jeu on joue…
Mon analyse – certainement simpliste et empreinte d’ignorance pour toute une série de choses – a-t-elle un sens ? Quelle est la vôtre, par rapport à l’évolution de la situation ?
Bonjour, je pense que nous allons vers de nouvelles élections où les positions des uns et des autres et surtout la recomposition des partis et des alliances permettront un autre paysage politique. Votre hypothèse (Syriza bénéficiant du bonus de 50 sièges) est plausible, mais elle n’est pas la seule probable. Ce qui est pour l’instant acquis, tient du sentiment (à confirmer ou pas) que la peur change de camp. À partir de là, tout devient possible et réellement imprévisible.
Très intéressante analyse : « En Grèce, succès de la gauche radicale, impasse institutionnelle »
En clair, les sortants ont tout intérêt à soutenir leur opposant principal pour accéder au pouvoir, afin de ruiner celui-ci par sa faiblesse et le principal gagnant de ne pas accéder au pouvoir …
En plein délire.
Effectivement, la seule recomposition politique qui vaudrait serait le retour aux urnes, mais cette fois-ci avec la prise à témoin des grecs devant l’impossibilité de réaliser quoique ce soit dans le cadre imparti. Soit, la nécessité d’amplifier leurs votes.
Autre solution, celle évoquée dans l’article et à laquelle Syriza s’emploie apparemment : recomposer la gauche grecque de sorte qu’une union des multiples partis permette enfin cette recomposition politique … lors d’une nouvelle élection.
Mais d’ici là, il faudra éviter le ‘piège’ d’un gouvernement d’union nationale.
Quoi qu’il en soit, même si retour aux urnes il doit y avoir, les nouvelles coupes budgétaires prévues en juin ont du plomb dans l’aile, c’est déjà çà. Mais je vois mal Tsipras en premier ministre d’un gouvernement de gauche unifiée opposant un « non » tonitruant mais « discipliné » à l’UE, aux FMI et autres créanciers privés du pays (suffit d’écouter ses discours). Et puis, s’il y a d’autres législatives en juin, je ne vois pas pourquoi les résultats seraient différents. Bref, le chaos sauf remise en selle par entourloupe des mêmes hurluberlus du PASOK et de ND (genre gouvernement minoritaire). Eh oui, c’est çà le scrutin à la proportionnelle… signé : un belge.
@ kohaagen :
Parce que chaque élection rebat les cartes et distribue des rapports de force différents. Et qu’annoncer une nouvelle donne redistribuera forcément les cartes, que ce soit au sein de chaque parti et/ou au sein de l’électorat.
Syriza n’est pas passé très loin (2%) de la ‘prime’ à la majorité (50 sièges supplémentaires). Et de fait, s’il était à la place de ND, la recomposition serait autre. Et de fait, la recomposition en cours se fait autour de ses positions, pas de celles de ND ou du PASOK.
Les 2,90% du parti écologiste, par exemple.
Mais pour se faire, il faudrait une union à gauche, à minima entre la Syriza et les écologistes, pour avoir une chance et d’avoir des sièges pour les écologistes (raté de peu, mais qui peut dire ce que sera demain si de nouvelles élections devaient être ?) et la ‘prime’ de 50 sièges de majorité. Et dans ce cas, la position minoritaire du PASOK pèserait bien moins qu’actuellement …
C’est le pari de Syriza, sans doute. Faire acter par les grecs et par les partis de gauche qu’étant donné le cadre imposé, il est nécessaire de sortir du cadre du bipartisme institutionnel imposé … en l’utilisant (créer une reconfiguration à gauche).
Comme on dit, un tour pour passer.
Le second devrait faire sortir de nouvelles cartes.
Si d’ici là au sein de chaque parti les potentiels élus se tiennent tranquilles, eux qui verraient avec angoisse un second tour se lancer et avec lui, la possibilité de perdre un siège déjà acquis et pousser à un gouvernement d’union nationale pour préserver leurs intérêts personnels.
Tout est possible, dès lors où les joueurs acceptent que jouer en dehors du cadre établi est possible.
Mais ça, c’est déjà fait, depuis dimanche dernier.
Raté Zeb tes coups d’billards à trois bandes. Le Pasok s’est remis au centre du jeu, tranquillou.
Pour faire un parti de coaliton, faut d’abord être un parti unitaire, et au moins éviter les petites crises internes à la mords-moi qui ont fait que par exemple la Gauche Démocratique, qui a un temps fait partie de la Syriza, lui tire maintenant dans le dos.
Et t’façons rin à faire Zeb, un sondage avec les deux tiers de l’opinion qui veut pas lâcher l’euro, ça pèse, lourd.
@ Vigneron :
Ceci expliquant sans doute cela : http://www.pauljorion.com/blog/?p=36704#comment-318986
La Syriza ne veut pas lâcher l’euro, de ce que j’en ai compris :
« Alexis Tsipras, chef de file de Syriza, a balayé cette critique d’un revers de main :
« Affirmer que notre appartenance à l’euro est en danger est un mythe construit de toutes pièces, un chantage exercé par les partis favorables aux plans de renflouement et un outil visant à pressurer le peuple afin qu’il accepte des mesures qui nous amèneront la misère. » »
http://www.rue89.com/2012/05/08/quest-ce-que-syriza-le-parti-de-gauche-radicale-qui-remue-la-grece-231969
La question n’est donc pas, contrairement à ce que râbache le PASOK concernant la Syriza, de quitter ou non l’euro : ça, c’est la politique à la Sarkozy, celle de la peur.
De la même manière que Sarkozy prophétisait en cas de victoire du PS un état de Grèce (pouah …) à la France, le PASOK prédit pour les grecs une sortie de l’euro si un gouvernement d’union nationale n’est pas porté sur les fonds baptismaux.
La peur surtout de perdre les élections et le pouvoir.
Et c’est autrement plus puissant qu’un pseudo parti ‘unitaire’ et de petites rancunes soit disant ‘tenaces’.
A ces deux tiers dont tu parles concernant l’euro, on pourrait parler de même des deux tiers d’électeurs ayant exprimés un vote qui rejettent les sortants et leur austérité, qui repartent pour un tour avec un nouvel animal de compagnie.
Et ça, sans compter même les abstentionnistes, ça pèse aussi très lourd.
De plus en plus.
PS : en parlant de gouvernement d’union nationale, voici ce qu’en disait le daron il y a deux ans presque jour pour jour.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=11242
On pourrait paraphraser ceci : « Si l’on n’évoque plus seulement les gouvernements d’union nationale dans mes billets, mais à Athènes également, les événements se précipitent singulièrement. »
Non non Zeb, beaucoup plus simple et couru d’avance : http://www.pauljorion.com/blog/?p=36704#comment-317839
La même stratégie que celle de Papandréou, un pas en arrière, deux pas en avant (ou le contraire, qu’importe), menace puis reculade. Aujourd’hui, après quatre jours de crise et de unes économiques et politiques dans les journaux européens, accord de gvt avec « assouplissement » attendu de la troïka et Schauble de faire mine de reprendre la main aujourd’hui aussi (mais aujourd’hui seulement…) en disant dans le Rheinische Post, de sa grosse voix gutturale : La zone euro peut supporter une sortie de la Grèce :
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-La-zone-euro-peut-supporter-une-sortie-de-la-Grece-estime-Schauble.htm?&rub=2&xml=newsmlmmd.91ced134344039e0ead489d57c37f082.51.xml
Comédiante, tragédiante…
@ Vigneron :
En politique, rien n’est couru d’avance ! (cf. mon post sur dernier fil d’aujourd’hui)
A Panayotis Ghrighoriou : je repose cette question, à laquelle j’aimerais bien avoir la réponse d’un homme qui connait le pays :
« Pas de gouvernement possible après ces élections, rebelote dans un mois; si aucun gouvernement n’arrive à se constituer, est-il imaginable que l’armée prenne le pouvoir par un coup d’état ? »
Merci d’avance.
Bonjour, je ne le pense pas, à moins de « créer » une « situation très exceptionnelle ». Entre temps, et d’après mes informations, nombreux sont les officiers qui désavouent le Mémorandum. J’espere in fine, que l’idée d’envoyer en Grèce une « force de stabilisation » sera écartée car effectivement trop risquée.
Merci
http://www.romandie.com/news/n/Alexis_Tsipras_demande_a_rencontrer_Francois_Hollande86090520121708.asp
Le chef de la gauche radicale grecque veut rencontrer Hollande
Hollande a décliné.
Tsipras rendra son mandat demain au président grec (lire Athens News). Viendra-t-il tout de même à Paris pour rencontrer JLM ?
Déjà ? (je veux dire, Hollande a déjà décliné, avant même d’être président ?)
Si cette information est avérée alors c’est vraiment de très bon augure. Je sens que le règne de Hollande va être fantastique. Je sens que son gouvernement va être formidable. Je sens qu’ils vont vraiment aimer les gens en les réchauffant dans la joie pure aux rayons bienfaisants de leur justice sociale. Et notre belle jeunesse qui ne demande qu’à s’épanouir dans cet océan d’amour et de bienveillance qui lui sera répandu. Que de folles ambitions socialistes vont enfin être réalisées! J’entends déjà les lendemains chanter.
@Zébu : à moins que j’aie mal compris, il m’a semblé lire que Hollande, président de la République, ne recevra pas de chefs de partis politique, et ne pourra recevoir que des homologues ou autres officiels d’un point de vue diplomatique. Voici l’annonce de Athens News hier :
Je traduis :
17h59 : les espoirs d’Alexis Tsipras de rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel et le président français nouvellement élu François Hollande ont été descendus en flammes, après que ses requêtes se soient vu opposer un refus par les deux parties. « La chancelière ne rencontre que des chefs d’état et de gouvernement », fut la brève réponse d’une représentant de Merkel, tandis que la présidence française faisait savoir que le protocole ne permettait par qu’il y ait de rencontres entre le président et des dirigeants de partis politiques. Il est intéressant de noter qu’apparemment, Steffen Seibert, attaché de presse au bureau d’Angela Merkel, a nié qu’il y ait eu la moindre demande de rencontre formelle par Tsipras, mais il a insisté pour dire qu’aucune rencontre de la sorte n’était possible, lorsque la presse l’a interrogé.
Sinon, le refus de Hollande me semble logique : il ne peut pas recevoir un chef de parti/formateur de gouvernement anti-mémorandum ouvertement, en le criant sur tous les toits : si l’on admet un instant – avec peut-être un peu de naïveté, mais le scénario fiction vaut la peine d’être évoqué – qu’il s’apprête à jouer à « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » avec Angela, ce genre de jeu se fait dans les coulisses, et certainement pas en pleine lumière. On ne montre pas ouvertement que l’on renforce son « camp », et on fait les choses dans l’ombre, en s’arrangeant pour que l’adversaire ait une issue honorable.
Bref, pour moi, il est logique que Hollande dise qu’il ne rencontrera pas Tsipras, tout comme il pourrait bien être tout à fait logique que Tsipras, s’il vient bien à Paris voir JLM, ait l’occasion de rencontrer également de manière discrète des conseillers de Hollande.
Maintenant, nous verrons bien.
(en attendant, la presse « mainstream » grecque, inféodée soit au PASOK, soit à ND, tire à boulets rouges sur Tsipras et fait flèche de tout bois pour le décrédibiliser. Ceci dit, il semble que les électeurs ne regrettent pas d’avoir voté contre les partis pro-mémorandum, et que les seuls regrets que l’on trouve concerne ceux qui ont voté pour Chrissi Avgi – ce qui serait un signe très encourageant si de nouvelles élections devaient avoir lieu)
@ Hououji Fuu :
‘ta fait d’accord avec l’analyse tactique. Ma répartie était ironique.
Il me semble évident qu’il faille travailler dans l’ombre pour Hollande, surtout qu’il n’est pas (encore) certain qu’il puisse y avoir de nouvelles élections.
« les seuls regrets que l’on trouve concerne ceux qui ont voté pour Chrissi Avgi – ce qui serait un signe très encourageant si de nouvelles élections devaient avoir lieu » : oui. Il y a aussi les écologistes, qui regrette d’être passé si prêt du but. Ils auraient tout intérêt à s’allier à la Syriza.
@Zébu : OK, j’avais pris la question au premier degré ! ^^;;;
Donc Hollande serait en accord avec Syriza mais ne voudrait pas le montrer pour laisser une issue honorable à la mère Merkel. Okay, je note ça dans un coin. Je sens qu’on va bien se marrer.
@Au sud de nulle part :
Je pense que vous extrapolez juste un tout petit chouia ma pensée, un tout petit petit. Je n’ai pas dit que Hollande était en accord avec Syriza. J’ai dit que, si jamais il l’était, de toute façon il n’accepterait jamais de le rencontrer au grand jour, et ce pour des raisons diplomatiques assez évidentes.
Sur ce, bon amusement, mais soyez gentil, ne déformez plus ce que j’écris, je n’aime pas ça ! 😉
@Hououji Fuu : Ha. Effectivement j’ai légèrement déformé vos propos dans le sens de l’hypothèse la plus improbable par taquinerie. Vous noterez tout de même que l’utilisation du conditionnel dans ma formulation laisse envisager l’autre hypothèse. Sans étonnement je constate à votre réaction que vous n’y croyez pas trop non plus.
Blague à part j’ai un gros doute quant aux raisons diplomatiques que vous évoquez car il ne me semble pas que les conservateurs allemands en fassent de leur côté un si grand usage qu’il faille prendre des gants pour leur faire comprendre que certaines limites ont été atteintes voire même allègrement franchies.
Dernière info publiée sur Athens News, le résultat d’un dernier sondage en cas de nouvelles élections :
C’est intéressant, d’autant plus que d’autres articles du jour semblent indiquer que le vote pour Chrissi Avgi desendrait significativement.
[…] AIR LIBRE, par Panagiotis Grigoriou LE MONDE-ÉCONOMIE, Les pigeons de facebook, lundi 4 – mardi 5 juin 2012 Dans le livre qu’il consacra au krach de 1929 (*), John Kenneth Galbraith faisait remarquer que si l’on parle énormément de fraude durant les périodes de crise, ce n’est pas parce qu’une maladie endémique de la finance a soudainement viré à l’épidémie, mais parce que l’attention de tous étant en éveil, celui qui imagine qu’un soupçon pèse sur lui se transforme promptement, et à toutes fins utiles, en dénonciateur. C’est là finement observé, mais une autre raison pour une telle recrudescence doit être, si l’on en juge par notre expérience récente, une meilleure éducation du public. […]