Dubaï et la City : considérations inopportunes sur la richesse et le mérite, par Emmanuel Quilgars

Billet invité.

Personne n’a été étonné d’apprendre que, parmi les créditeurs étrangers, les banques britanniques étaient les plus exposées à Dubaï World, le conglomérat d’Etat qui s’est avéré incapable de payer ses dettes, tant la folie des grandeurs de l’émirat du Golfe et la mégalomanie des banquiers anglais et écossais semblaient parfaitement correspondre, outre évidemment leurs intérêts communs bien compris. En revanche, on a pu apprendre avec intérêt qu’environ 100 000 britanniques vivaient à Dubaï – la communauté occidentale la plus importante –, et que toute une armada de professionnels utiles (banquiers, traders, avocats, comptables, consultants, négociants, etc.) exerceraient là-bas ses talents, en conformité donc avec le profil économique de ce minuscule territoire. D’ailleurs, le voyage à Dubaï était presque devenu une étape obligée du cursus honorum des financiers, une expérience fructueuse dans l’apprentissage des Wilhelm Meister de la banque.

Cette relation spéciale entre Dubaï et le Royaume-Uni n’a rien d’étonnant, elle est emblématique d’une homologie de fond entre les deux pays : car, finalement, la société féodale de Dubaï – avec sa minorité de millionnaires (les nationaux), sa majorité de quasi-esclaves (les immigrés indiens, pakistanais, bangladais, etc.), et les expatriés occidentaux en adjuvants des premiers – représente l’idéal type de la société britannique, structurée entre l’élite des « méritants » (fortunés), la masse des « non-méritants » (responsables de leur pauvreté) et le groupe social éduqué dédié à l’encadrement. D’ailleurs, comment ne pas voir dans Dubaï le fantasme de la City, son rêve secret – le rêve d’un centre d’affaires à l’état pur, débarrassé des contraintes de la démocratie et de l’Etat social ?

On ne sait trop comment Dubaï – un pays qui par son histoire et sa culture diffère tant du Royaume-Uni – justifie idéologiquement son régime hiérarchique et inégalitaire, mais cela ne semble pas émouvoir outre mesure les nombreux Occidentaux qui se rendent chaque année dans l’émirat (expatriés, voyageurs d’affaires, touristes, etc.), tant eux-mêmes sont déjà parfaitement accoutumés dans leur propre pays à un ordre hiérarchique et font preuve d’une tolérance remarquable (et stupéfiante à bien des égards) envers les inégalités sociales. Mais il faut dire que nous disposons chez nous d’un fétiche tout-puissant pour expliquer les différences de revenus, un concept magique capable de justifier à la fois la richesse et la pauvreté : le « mérite ». Grâce à lui en effet, s’opère cette transsubstantiation étonnante par laquelle le riche est recyclé en « méritant » et le pauvre en « non-méritant ».

Le grand problème des riches a toujours été de légitimer leur fortune – et de se légitimer eux-mêmes par la même occasion. Il y a bien eu une époque où la richesse était signe de l’élection divine, mais malheureusement entre-temps Dieu est mort. L’idéal serait que les riches et le reste de l’humanité n’appartiennent pas à la même espèce, car ainsi la différence sociale serait inscrite dans l’ordre de la nature. Dans son roman publié en 1895, The Time Machine, H. G. Wells imaginait que dans un futur très lointain l’humanité se séparait en deux types humains distincts, avec d’un côté la classe dominante engendrant les Elois, un peuple paisible et harmonieux, et, de l’autre, les classes prolétaires donnant naissance aux Morlocks, des êtres dégénérés vivant sous terre. Nous n’en sommes pas encore là, il est vrai, mais notons tout de même que, du point de vue physique, les riches et les pauvres se ressemblent de moins en moins : l’accès privilégié à une alimentation de qualité, à l’information diététique et médicale, à la chirurgie esthétique, réparatrice (greffes d’organe, prothèses de toute sorte, etc.) et bientôt bionique, à un environnement écologiquement sain, aux infrastructures sportives et de loisirs, etc., permet aux personnes fortunées d’entretenir au mieux leur organisme, de repousser leurs limites physiologiques et biologiques, et en définitive d’exhiber un corps différent de celui des hordes de Morlocks obèses et souffreteux qui hantent les bas-fonds urbains.

Du point de vue moral, l’idéologie du mérite apporte quant à elle une justification aux inégalités de revenu avec une économie de moyens (si l’on peut dire) exceptionnelle : le riche est riche parce qu’il le mérite (par son talent, ses qualités remarquables), le pauvre est pauvre parce qu’il ne mérite pas d’être riche (symétriquement : à cause de son manque de talent, de qualité remarquable). D’ailleurs, le mot « riche » lui-même tombe peu à peu en désuétude : celui qui l’emploie est immédiatement soupçonné d’être un odieux marxiste qui n’a rien compris à l’évolution de la société. On lui préfère le doux vocable de « talent », plaisante synecdoque par laquelle l’upper class a pris l’habitude de se désigner : à chaque fois par exemple qu’on évoque une hausse des impôts pour les haut revenus, quelle est la réaction outragée et unanime de tout ce que le pays compte de gros portefeuilles ? « Les talents vont fuir le pays. »

C’est ainsi que la porte-parole des l’Association des banquiers britanniques (British Bankers’ Association) commentait récemment l’une des mesures fiscales envisagées dans le pré-budget 2010 du gouvernement Brown (en l’occurrence, la création d’une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu – 60 % au-delà de 500 000 £ par an) : « Our concern has been and will remain around the competitiveness and attractiveness of the City, and whether tax moves or other action on remuneration or employment would be something that would chase talent out of the City, and whether it would discourage businesses and talent from locating here. » On remarquera en passant que la conjonction business-talent est particulièrement présente dans le discours d’autolégitimation des financiers, banquiers, traders, etc., à croire que le génie humain a déserté toutes les autres professions. D’ailleurs, tant qu’on y est, pourquoi ne pas créer – sur le modèle des « sans-emploi », des « sans-abri », des « sans-papiers », etc. – une catégorie spéciale pour désigner ces inadaptés sociaux d’un genre nouveau : les « sans-talent » ?

Cette insistance à mettre en avant son prétendu mérite par la classe dominante est bien sûr indispensable pour donner une apparence de raison aux inégalités sociales dans un système démocratique. Accumulation primitive, structure du capital, classe de loisir, reproduction sociale, etc., toutes ces choses-là sont bien ardues et bien désagréables pour des oreilles sensibles, surtout quand on a en réserve de beaux spécimens de self-made-man à présenter à l’opinion. De plus, le mérite, c’est une qualité personnelle beaucoup plus gratifiante à faire valoir que, par exemple, la cupidité, le cynisme ou l’absence de scrupules. En ce qui nous concerne, cependant, on préférerait quand même qu’on nous explicite les présupposés philosophiques, sociologiques, anthropologiques, etc., de cette filiation talent-richesse – et autrement qu’en pontifiant imperturbablement sur la « nature humaine ». Après tout, pourquoi le talent ne se suffit-il pas à lui-même ? Pourquoi faut-il le récompenser ? Et s’il faut le récompenser, pourquoi par de l’argent ? Et s’il faut le récompenser par de l’argent, pourquoi par des sommes dix fois, cent fois, mille fois supérieures au revenu commun ?

Le mérite est aujourd’hui ce qui fonde – au Royaume-Uni, en France et ailleurs – la légitimité des régimes d’apartheid social dans lesquelles nous vivons. L’idéal de justice en a été transformé : une société juste n’est plus une société où les besoins de tous sont satisfaits, mais une société où les mérites de chacun sont reconnus. Il en découle que la lutte collective pour la justice n’est plus une lutte pour que tous aient accès aux mêmes biens et services, mais une lutte pour que les mérites de chacun soient universellement reconnus et rémunérés comme tels, et peu importe alors que l’un n’ait (quasiment) rien et l’autre (presque) tout – ce qui rend problématique, on en conviendra, l’aspect « collectif » de ladite lutte. A tous les étages de la société, chacun en vient donc à défendre son petit bout de mérite contre ceux incapables de le reconnaître ou de le reconnaître à sa juste valeur (financière), c’est-à-dire finalement contre tout le monde – combat âpre, acharné, frustrant, surtout quand on a autour de soi tant d’exemples de réussites imméritées ! Il faut jour après jour prouver son talent, impitoyablement, prouver qu’il est supérieur à celui de son voisin, de son collègue, de son confrère, etc. –, la concurrence étant bien sûr le corrélat fonctionnel de l’idéologie du mérite.

Parfois, ainsi, on arrive à un revenu conséquent – ou même pas conséquent, d’ailleurs, juste à quelques encablures du Smic. Que faire, alors, avec cet argent péniblement gagné ? Partir en vacances, en voyage – à Dubaï par exemple, pour vivre quelques jours comme un millionnaire. You’re worth it ! Vous le valez bien ! Surtout maintenant que les prix sont cassés, avec la crise : 1000 £ la semaine, ce n’est pas si cher pour un hôtel quatre étoiles avec restaurants, piscines, spa, fitness center, etc. Pourquoi aurait-on mauvaise conscience de se faire servir par des domestiques philippins dont on a confisqué le passeport ? N’ont-ils pas la chance de travailler ? Ne font-ils pas vivre dix personnes à Manille avec leur salaire ? Ne sont-ils pas des privilégiés, eux aussi, n’ont-ils pas ce qu’ils méritent ?

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120 réponses à “Dubaï et la City : considérations inopportunes sur la richesse et le mérite, par Emmanuel Quilgars”

  1. Avatar de Moi
    Moi

    Le travail fait-il partie du mérite? Parce qu’il est bien connu que les riches travaillent aussi beaucoup plus que les pauvres. 🙂

  2. Avatar de Candide
    Candide

    D’ailleurs, tant qu’on y est, pourquoi ne pas créer – sur le modèle des « sans-emploi », des « sans-abri », des « sans-papiers », etc. – une catégorie spéciale pour désigner ces inadaptés sociaux d’un genre nouveau : les « sans-talent » ?

    Oh mais on a fait bien pire ! Vous oubliez de citer cette dénomination (*) qui me fait bondir et hurler intérieurement chaque fois que l’un de ces imbéciles de journaleux le prononce : les « anonymes » ! Pour désigner, bien sûr, la masse informe, abjecte et fangeuse des citoyens qui n’ont pas accès à la merveilleuse lumière des projecteurs médiatiques et ne sont donc pas dignes d’avoir un nom !

    * Je ne me suis aperçu que plusieurs secondes après avoir écrit ce mot combien il était horriblement approprié.

    1. Avatar de Dreux
      Dreux

      Candide, vous oubliez la notion de  » haut de gamme  » et  » bas de gamme « .
      Quand nous cherchions à ouvrir notre compte entreprise, à la fin de l’année 1990, mon mari avait rencontré, entre autres banques, la bque Paribas (à l’époque, elle n’était pas encore mariée à la Bnp), son interlocuteur lui avait dit qu’à Paribas, il n’avait qu’une clientèle  » haut de gamme « . Traduisez que pour elle, nous n’étions que des pas grands choses …

    2. Avatar de Alexis
      Alexis

      Raffarin avait trouvé aussi une jolie formule à la hauteur du mépris de la classe dominante envers les « anonymes », les « sans talents » ou les « sans grade »… La France d’en bas !
      Bientôt le retour des « sans culottes » ?

  3. Avatar de Jean-Baptiste

    Le mérite a un avantage ainsi que le talent ce qu’il n’y a pas d’échelle de mesure et que la graduation du thermomètre n’est supposée connue que par ceux qui en aurait. Evidemment ce mérite et ce talent est le plus souvent apparent et pistonné à coup d’armée de travailleurs fabricant le produit final. Le chanteur ne conçoit plus la musique encore moins l’arrangement musical, même pas les paroles ou bien si peu mais est présenté comme tel, le propriétaire d’une entreprise n’a le plus souvent eu que les moyens d’exploiter une bonne idée pêchée ici ou là chez d’autres qui n’ont pas les moyens d’investir. Evidemment quand papa est le plus gros avocat de Boston faisant partie de la grosse bourgeoisie américaine et que les copains de papa sont prêt à investir 200.000 dollars dans le dada du fiston dont l’idée est de copier le travail d’une équipe de huit ingénieurs disposant des gros moyens de recherche d’une multinationale et que par un passe droit on a en plus eu le privilège de visiter et d’être mis au parfum des dernières découvertes, ou bien de créer des entreprises que l’on vend des milliard (ceux qui achètent entretiennent le mythe mais ont payés une fortune des boites qui ne valaient rien si on les estimaient réellement) alors qu’elles ne rapportent toujours pas un rond au bout de cinq ans (allez présenter ce modèle économique à votre banquier il vous rira au nez) et là on crie au génie et au mérite… Le mérite aujourd’hui c’est de gagner au loto ! chacun justifie l’injustifiable juste pour se garder un droit de jouer même si la chance de gagner est infinitésimale et on créera de toute pièce des contre exemples que l’on fera passer pour des exemples : L’exemple est reproductible, le contre exemple ne l’est pas mais peut être fabriqué.

  4. Avatar de Joseph C.
    Joseph C.

    Bonjour, je lis fréquemment vos articles, et me permet d’ajouter mon grain de sable à celui-ci, qui m’intéresse tout particulièrement.

    Sur les rapports entre la classe sociale, l’argent et le mérite, un mot me revient à l’esprit, un mot français : gueux. Le mot gueux est l’expression même de cette hypocrisie – ou de ce mensonge, comme on voudra dire – qui consiste à associer la dégradation sociale, la dégradation financière et la dégradation morale, et ce dernier point importe entre tous. En effet, un gueux est tout autant un indigent incapable d’assumer ses besoins essentiels, un homme du peuple, peu élevé socialement, et un homme malhonnête. On dira aussi de la putain qu’elle est une gueuse, une femme de mauvaise vie, on évoquera pareillement une gueuserie, c’est-à-dire un acte vil et sournois.

    Je voudrais évoquer ici un fait qu’il est important de prendre en compte en ce temps troublés : l’utilité du mot n’est pas seulement de justifier l’indigence par la médiocrité du mérite et de permettre aux talentueux d’avoir bonne conscience, mais aussi de justifier la répression. En effet, on peut user de violence sur le gueux, car il est dégradé moralement, car il est homme de mauvaise vie et même mauvais au fond, et c’est à ce moment que le glissement sémantique prend toute son importance. La répression nécessaire pour juguler les troubles sociaux, les « jacqueries » entre autres si l’on veut prendre cet exemple, trouve sa justification dans ce mot et permet d’envoyer les troupes sur les mendiants, les affamés, les pauvres.

    Ce mot, gueux, est un peu le miroir du « talent » dont vous parlez, sauf qu’avec le talent on discrimine positivement les talentueux, alors qu’avec le gueux on discriminait « négativement » (si l’expression fait sens) le pauvre, mais le fond reste identique : il s’agit de justifier moralement le sort qu’on attribue à chacun, et s’il y a aujourd’hui dans notre société des talentueux fortunés, alors il existe aussi des gueux en filigrane. Et s’il y a des gueux, on pourra

  5. Avatar de Alexandria
    Alexandria

    Un texte admirable… C’est beau comme du Swift. Chaque mot compte. Je vais le faire circuler, je vais le méditer, je vais le citer.

  6. Avatar de Monsieur fatigué
    Monsieur fatigué

    Monsieur Jorion, comment à votre age n’avez vous pas encore eu le temps, l’ouverture d’esprit ou l’intelligence de comprendre que c’est l’égalité sociale qui est une arnaque finie et fumeuse. où dans la nature ou dans l’histoire de l’humanité y a t il eu égalité ? JAMAIS. pourquoi ne regardez vous pas le monde tel qu’il est, plutot que de le rever tel qu’il devrait l’etre ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Ça doit être une question de temps parce qu’on m’accorde en général l’ouverture d’esprit.

      Mais vous êtes fatigué, vous le dites vous-même : reposez-vous et revenez-nous quand vous vous sentirez frais et dispos.

    2. Avatar de pierrot123
      pierrot123

      Il y a du vrai dans ce que dit ce « Mr.fatigué »…
      Mais il oublie que chaque fois qu’un progrès social a été accompli, il l’a été par des gens qui se battaient pour faire reculer cette « inégalité-naturelle-qui-vient-du-fond-des-âges »…
      Et ils vont devoir se remettre au travail, ces gens-là; si c’est encore possible…

    3. Avatar de Vincent WALLON
      Vincent WALLON

      Dans une société policée, il ne saurait y avoir d’excuse pour le seul crime vraiment inexpiable de l’homme qui consiste à se croire durablement ou temporairement supérieur et à traiter des hommes comme des objets : que ce soit au nom de la race, de la culture, de la conquête, de la mission ou simplement de l’expédient.
      Lettre de Rousseau au président Malesherbes

    4. Avatar de Eomenos
      Eomenos

      Monsieur Jorion, votre réponse à ce Monsieur fatigué est…un peu courte.

      Il n’a pas tort lorsqu’il affirme que « Jamais » dans l’histoire de l’humanité il y a eu égalité. (Sauf peu être quelques structures humaines
      très primitives, en effet jamais une civilisation (au sens de Flaubert) n’a été égalitaire).

      Le merveilleux royaume de France moins que tout autre en particulier juste quand il se transmuta en République et afficha sur ses frotons la célébre formule.
      L’Egalité, trop souvent n’est que l’appartement témoin de la cage à lapins que l’on veut vous faire intégrer. L’égalité juridique oui mais l’égalité sociale: non (parce que c’est une horreur de dictature).

      Il n’est pas intellectuellement honnête de présenter dans un texte le juste comme l’égal, d’écrire qu’une société juste est celle où les besoins de tous sont satisfaits sans tenir compte du mérite de chacun.

      Une société juste – au contraire- est celle qui garanti à chacun ses besoins de base (c’est à dire la survie dans la dignité) et pour le surplus confie au talent et au mérite le soin de faire la différence.

      Nous savons tous qu’un grand penseur sera rarement autant récompensé (en termes numéraires) qu’un chanteur à la mode, on peut s’en trouver désolé mais c’est le choix des gueux. Cela s’appelle démocratie.

    5. Avatar de Paul Jorion

      « Jamais dans l’histoire on n’avait inventé le téléphone portable ». Cette phrase a-t-elle un sens ?

    6. Avatar de Family business
      Family business

      « Jamais dans l’histoire on n’avait inventé le téléphone portable ». Cette phrase a-t-elle un sens ?

      Je pense qu’il ya une faute de syntaxe mais je n’en suis pas sur.
      En revanche : « Jamais dans l’histoire on n’avait inventé un téléphone portable » est valide il me semble.

      La sentence de maitre Jorion ?

    7. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @ family Business:

      Je crois en fait que Paul Jorion pense ( comme moi ) que Monsieur fatigué n’a pas inventé , n’invente pas et n’inventera jamais ( quoique , après un petit stage ici ?) le téléphone portable .

    8. Avatar de Nicks
      Nicks

      Certes, l’égalité stricte en termes sociaux n’a probablement jamais été atteinte et sans doute n’est elle même pas souhaitable ni réalisable, si l’on considère la dimension naturelle de l’espèce humaine. Pour autant, faut-il justement s’abriter derrière la naturalité de l’homme pour justifier toutes les atteintes aux droits sociaux (n’oublions pas que l’homme est un animal social (et politique)) ? N’y a t’il pas une certaine forme de noblesse à rechercher la justice sociale en tendant vers l’égalité ? Des études ont montré que les sociétés les moins inégalitaires étaient aussi les moins violentes et les moins anxiogènes (Cf le Danemark, bien que lui aussi aux prises avec les affres du néolibéralisme) ?

      Il faut je crois, simplement poser une nuance : l’égalitarisme non, tendre vers l’égalité, oui. On pourrait ensuite corréler cet objectif avec les notions de solidarité et d’Etat…

    9. Avatar de Crapaud Rouge

      « « Jamais dans l’histoire on n’avait inventé le téléphone portable ». Cette phrase a-t-elle un sens ? » Il me semble que oui, mais tautologique, car le téléphone portable ne pouvait pas être inventé avant d’avoir été inventé… Mais peut-être bien qu’avec la physique quantique cette évidence n’en soit pas une.. Avec le darwinisme aussi, du reste, parce qu’il serait facile de montrer que le « téléphone portable » avait un ancêtre, le téléphone cellulaire, donc qu’il avait été inventé avant qu’il ne le soit en tant que tel…

    10. Avatar de auspitz georges
      auspitz georges

      monsieur fatigué n’a pas, non plus, inventé l’eau tiède;

    11. Avatar de Alexander
      Alexander

      Le téléhone portable à travers l’histoire : un simple anachronisme, mais l’humanité qui semble un concept solide peu être vu sous un angle nouveau suite à la découverte de notre ancêtre Ardi, l’homme actuel sapiens-sapiens n’est pas le seul à prétendre à l’humanité. Peut on imaginer l’égalité sous un angle nouveau à partir de là ? Y donner un sens plus spirituel ?

    12. Avatar de Jean-Baptiste

      Le drame chez beaucoup de français est de confondre l’égalité (de droit et de devoir telle que définie dans notre devise avec un E) avec l’égalitarisme et comme je dis le seul moyen de rendre égal des choses différentes ce qui est la réalité est de tout multiplier par 0 et donc de tout rendre nul ! Beau résultat ! L’égalité oui devant la loi , faire croire ou rendre artificiellement tout égal c’est nier la valeur des choses et tout rendre médiocre. Nier les différences est aussi une forme de dictature que beaucoup de médiocres ont toujours été prêt à imposer sous prétexte d’égalité dont tout sens philosophique a été expurgé !

  7. Avatar de Joseph C.
    Joseph C.

    (Suite au message précédent)

    … également justifier l’emploi de la force. Renforcer l’équivalence entre la classe sociale, la possession et le mérite, que la révolution avait temporairement ébranlée, nous renvoie au féodalisme. Je pense et crains qu’au fond ce soit cela, le mouvement de fond auquel nous assistons, un retour revanchard et féroce de la féodalité et de ses concepts sociaux, économiques… et sémantiques.

  8. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Un article qui commence par le mot « personne » ne peut qu’être excellent. Une intuition…

    Je voudrais faire une toute petite remarque, désabusée toute fois car les mots ne servent à rien, on en fait l’expérience en écrivant des lettres d’amour. A quoi bon ?

    A quoi sert l’économie ? Cette question est-elle analogue à « à quoi sert la médecine » ? La médecine sert à guérir le plus grand nombre de personnes possible, ses buts paraissent clairs : Faire reculer la maladie. L’économie en tant que science s’est elle posée comme but primordial de réduire la pauvreté ? Il semble qu’à cette question si simple, les réponses ne soient que contournées, hasardeuses, ambiguës, inopportunes…

    La médecine = apporter la santé à tous

    L’économie, apporter la prospérité à tous ? Ce n’est même pas le but de l’économie, qu’il devrait être cependant.

    Derrière courent des pensées du genre malthusiennes : la concurrence est nécessaire comme stimulation de l’économie. Tient donc, voilà que l’économie devient une fin, et non l’homme.

    Si le but était clairement défini, les moyens le seraient également. Faute de quoi l’on raisonne sur des systèmes qui n’ont aucune chance de survie à 5 ans. On accroît la confusion comme dirait Kirkegaard qui déplorait le grand nombre de publications, inversément proportionnel à ce qu’il appelle la « probité » de son époque, la naiveté.

    La bifurcation est entre le complexe et le naif. Il ne faillait pas faire d’économie, surtout pas l’économie libérale. Il fallait se boucher les oreilles dès le premier sophisme, et se garder une liberté de pensée et d’action. De l’économie, tout le monde en sait assez, la sent la subie; Le monde est celui que je vois, et ce qui est au delà ne m’importe. C’est par crainte de se tromper que personne n’agit, ni ne pense par lui même. Il faut se tromper pourvu qu’on agissent. L’amour pour y revenir, est compliqué mais également simple, raffiné mais non empêtré. Un libéral qui peaufine un article sur le micro-crédit ne peut qu’avoir des micro-aventures… Certains actes dans la vie sont simples, sans quoi ils ne seraient pas faits. Certains actes sont à contrario inhibés, et le discours économique académique n’a qu’un seul rôle qui est d’ordre dictatorial, à savoir empêcher quiconque d’agir en monopolisant le champs du savoir dans ce domaine. Voilà le rôle *politique* d’un discours économique, de la plupart de ce qu’on entend ici et là.

    L’économie est entre toutes les sciences celle qui manque radicalement de probité, n’ayant même pas le courage de se définir un but ! et là, tout est dit ! le but est, à la rigueur défini comme étant le système lui même ! A quoi bon, c’est comme si le but étaient les murs d’une prison, dont on s’interdit de penser l’extérieur.

    1. Avatar de Eomenos
      Eomenos

      La médecine comporte plusieurs différences avec l’économie d’abord c’est un art non une science. (Rien que ce distinguo permet d’extraordinaires développements)

      Ecrire que médecine = apporter la santé à tous est ambigu, c’est une expression qui porte en son sein le germe de Knock.

      Réduire la pauvreté n’a à ma connaissance jamais été l’objet de la moindre science, moins encore d’un art. Il serait pourtant un Grand Maître celui (celle) qui ferai reculer significativement le phénomène. Au mieux le monde est parsemé de gens (parfois braves) qui prétendent à endiguer le processus. Mais trop souvent les organisations caritatives n’ont pour effet que de soigner l’égo de leurs animateurs.

      Au fond (sans jeu de mots svp) qu’est ce que la pauvreté ? Quelle différence avec la misère ?

    2. Avatar de Family business
      Family business

      @ Liszt

      A quoi sert l’économie ?

      A maximiser le PIB.
      C’est vrai aussi au niveau des ménages, grosso modo l’agent économique est rationnel (postulat de base) veut dire qu’il cherche à maximiser son PIB, même si il doit y perdre sa chemise, femme(s?), enfants, veaux, vaches …
      Le PIb, c’est ce qui va permettre à Mr Jorion de parler de reprise sans emplois (je mets un billet la dessus ..o)

    3. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @ Eomenos :

      He non ! Comme déjà dit , l’économie est un art !  » l’art d’aménager sa maison  » .

      Et c’est bien pour l’avoir oublié qu’on est scientifiquement dans la panade .

    4. Avatar de Crapaud Rouge

      Je dirais que l’économie est « l’art et la manière » qu’ont les humains d’organiser entre eux les échanges de leurs productions. Avant qu’elle ne se présente peu ou prou comme une « science », on en fit beaucoup comme monsieur Jourdain avec sa prose.

    5. Avatar de Eomenos
      Eomenos

      @ Juan Messy,

      Je crains que vous confondiez avec les arts ménagers qui tinrent longtemps salon assidûment fréquenté par des régentes (es arts ménagers, il s’entend).

      Le cinéma, c’est le septième art, l’écnomie…. ? Le septième ciel ?

    6. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @Eomenos :

      Votre perception de l’art et votre à-peu-près me désolent .

      L’art est le domaine du sensible et du « hors temps » , un créateur et traducteur d »‘états d’âme » . Comme Oscar Wilde , je crois que l’art , c’est le beau , et que la vie imite l’art bien plus que l’art n’imite la vie . ( ça c’est pour Paul Jorion afin de rajouter un paragraphe à « Comment la vérité et la réalité furent inventées » !).

      Si vous me suivez dans mon cheminement selon lequel l’art c’est le beau , le beau c’est la vie , la vie passe par la collectivité , la collectivité passe par le politique , le politique c’est au sens éthymologique l’économie , alors oui , forcément pour servir à quelqiue chose qui soit de l’ordre de la vie et du beau , l’économie est un art , doit être un art .

      On cherche simplement des artistes ( ou des artisans , ce sera déjà pas mal ) .

      Une constitution est une oeuvre d’art .

  9. Avatar de Vincent
    Vincent

    Bonsoir,

    C’est vache comme billet invité, je dis cela en pensant à JDUCAC le méritant, commentateur comme d’autres de ce blog. Vache mais bigrement bien envoyé. Il est temps de tirer la chasse devant ces idées putrides, je vous remercie paul d’avoir publié ce salutaire billet !

  10. Avatar de Betov

    +1000, Emmanuel. Enfin un article qui traite du problème réel. Non que les convolutions de plus en plus complexes de la finance soient sans intérêt, à fur et à mesure qu’on scrute les détails, soient dénuées d’intérêt. Mais à parler, comme on le fait ici, habituellement, des conséquences et non des causes, je désespérait de jamais voir un tel article.

    « … ainsi la différence sociale serait inscrite dans l’ordre de la nature…  »

    Elle l’est réellement, au départ. C’est la dominance naturelle. Elle ne l’est plus du tout à l’arrivée. C’est la dominance sociale.

    « … l’idéologie du mérite…  »

    Ou mythologie américaine. Bravo, et j’espère que ce texte parviendra, mieux que je n’ai su le faire, à ouvrir les esprits sur le danger mortel qui nous guette derrière la revendication d’un revenu universel inconditionnel, qui serait mis en oeuvre *AVANT* le musellement de la dominance sociale.

    Je suppose qu’au néolithique, le musellement de la violence physique devait également passer loin au dessus de tête des gens…

  11. Avatar de DesHaines
    DesHaines

    On a le sentiment que nous évoluons mondialement d’une société de classes à une société de castes, la rupture du continuum social relatif que nous connaissions.
    Ca fait peur…

  12. Avatar de JBA
    JBA

    Superbe texte de base qui va engendrer de nombreux développements.La remise en cause de notre système de valeurs et de production si il va à son terme débouchera sur une période révolutionnaire.

    1. Avatar de Betov

      Aucun besoin d’une période révolutionnaire JBA. Je ne partage absolument pas l’idée de Paul Jorion, selon laquelle jouer sur des points de détails de la finance, pourrait changer les choses, mais, effectivement, une simple loi pourrait tout changer. Edicter une loi n’a jamais été révolutionnaire. Tout le monde a en tête de multiples exemples de lois consensuelles qui ne seront jamais édictées, allant du référendum d’initiative populaire à l’interdiction des corridas. Rien de tout cela ne pourra bouger tant qu’une loi de limitation de la dominance sociale ne sera pas édictée.

      Le démantèlement du système de propagande lui-même serait de peu d’effet, si personne ne songeait à supprimer « les riches ». La guillotine étant passée de mode, reste la raison, … qui hurle qu’il ne peut pas y avoir de pauvres, s’il n’y a pas de riches.

    2. Avatar de Paul Jorion

      Dites à un banquier qu’une interdiction des paris sur les fluctuations des prix, c’est « jouer sur des points de détails de la finance ». Juste pour voir sa tête.

    3. Avatar de Betov

      Nous en avons déjà parlé. A de multiples reprises, je vous ai demandé (et je n’étais pas le seul…), ce que vous entendiez par « interdiction des paris sur les fluctuations des prix », sans aucune réponse de votre part, à part le sempiternel exemple sur la fluctuation des prix du pétrole, qui, selon vous, devrait être réservé à ceux qui sont réellement concernés par cette matière première. La proposition complète devient alors une simple validation du fascisme et j’ose espérer que ce n’est pas ce que vous voulez dire.

      Désolé, mais, pour moi – tête de bois -, « interdiction des paris sur les fluctuations des prix », cela signifie « fermeture de bourse », ce qui serait parfaitement absurde. D’autre part, le fait que les banquiers ne soient disposés à céder sur aucune de leurs positions prédatrices, n’a jamais constitué un argument à prendre en compte.

      Peut-être JBA et moi (et vous), entendons l’expression « période révolutionnaire », dans des acceptions très différentes. Je ne sais pas ce que JBA entend par là, mais pour moi qui rêve de sang qui coule dans les caniveaux, cela est associé à des foules sachant parfaitement contre quoi elles luttent, mais pas du tout *pour* quoi elles luttent. Peut-être, pour vous, comme, bien sûr, pour les banquiers, « interdire des paris sur les fluctuations des prix, est une proposition violemment révolutionnaire…

      Il est sans doute naturel, que vous (intello) et moi (ouvrier maçon), ayons des notions très différentes de la vigueur…

    4. Avatar de JBA
      JBA

      Une révolution est, au sens politique ou social, un mouvement politique amenant, ou tentant d’amener, un changement brusque et en profondeur dans la structure politique et sociale d’un État, et qui se produit quand un groupe se révolte contre les autorités en place et prend ou tente de prendre le pouvoir. Le terme de révolution peut être utilisé par un gouvernement se présentant comme révolutionnaire pour qualifier l’ensemble de ses politiques, alors même que sa prise du pouvoir est effective et achevée.

      Par extension, on appelle révolution (renversement, étymologiquement) tout changement ou innovation qui bouleverse l’ordre établi de façon radicale dans un domaine quelconque (la théorie héliocentrique est ainsi considérée comme étant une révolution scientifique).

      http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution

    5. Avatar de jacques
      jacques

      @ Betov
      L’interdiction des paris sur les fluctuations de prix n’est pas une mesure en l’air.
      Ex. n1:Goldman Sachs vend à ses clients des SIV ( vehicules d’investissement spéciaux) bourrés de subprimes entre autres, puis prend des paris sur la baisse de ces SIV qu’il sait pourris.Le client lésé deux fois en pense quoi à votre avis de l’interdiction?
      Ex. n2:Vous etes macon et vous faites un devis pour la construction d’une maison (matériaux + salaire ).Entre-temps, les spéculateurs font des paris sur l’augmentation du prix des matériaux et font monter les cours de ces matériaux.Le devis n’augmente pas mais votre salaire a disparu.Vous en pensez quoi de l’interdiction ?

    6. Avatar de claude roche
      claude roche

      Une grande majorité des placements d’épargne de M Tout le monde inclut désormais des paris sur les prix, même dans les assurances-vie ( ainsi les produits dits garantis incluent une clause sur une éventuelle dégradation du cours d’une action : ( si BT perd 30 % alors la clause de garantie ne marche pas. C’est déjà un pari sur les prix ). Et si vous mettez la chose en perspective vous verrez qu’on met très souvent les épargnants en position de spéculer ou d’y perdre. Le risque étant – si on n’augmente pas l’âge de la retraite – qu’on entraîne le futur retraité dans ce mécanisme mortifère . Cf ce qui se passe en Angleterre et aux USA.

      Ceci dit, je ne crois pas que ce soit la panacée universelle. En effet le Banquier que PJ interrogera ne répondra pas « au fou » !, mais « tout à fait d’accord …. à condition que les autres fassent de même » .

      Ce qui est une manière de renvoyer PJ ( et nous par la même occasion ) à la globalité des systèmes politiques et économiques . Autrement dit : ce qui nous oblige à étendre nos réflexions aux autres dimensions de la vie économique.

      amicalement

    7. Avatar de Betov

      Claude Roche a raison, à mon avis. Le paris sur les prix est général et je suppose qu’il l’a toujours été, depuis l’invention de l’agriculture.

      Jacques fausse son propre exemple en ajoutant « …font monter les cours de ces matériaux », ce qui est un autre problème… de détail.

  13. Avatar de André
    André

    Très beau texte! A lire aussi : « Le stade Dubaï du capitalisme » de Mike Davis.

    Voici la quatrième de couverture : « Village de pêcheurs devenu métropole mondiale en moins de vingt ans, lieu de tous les superlatifs (plus haut gratte-ciel, plus vaste centre commercial, plus grandes îles artificielles, hôtel le plus étoilé…), Dubaï pourrait bien signaler l’émergence d’un stade nouveau du capitalisme, encore inconnu sous nos cieux : un système à la fois plus ludique, par la généralisation du loisir touristique et de la jouissance
    commerciale, et plus violent, entre chantiers esclavagistes et politique de la peur, grâce aux guerres qui font rage de l’autre côté du Golfe persique – soit une société sans vie sociale ni classe moyenne, pur mirage de gadgets sans nombre et de projets pharaoniques. L’analyse de Mike Davis pointe les rapports de force à l’œuvre derrière le phénomène Dubaï ; elle est complétée par une réflexion de François Cusset sur les défis posés aux  » démocraties  » occidentales par l’insolente réussite de Dubaï, Inc. « 

  14. Avatar de Crapaud Rouge

    « la concurrence étant bien sûr le corrélat fonctionnel de l’idéologie du mérite. » : c’est un point à discuter car je suis persuadé que c’est plutôt l’idéologie du mérite qui est la conséquence de cette concurrence qu’on n’a de cesse d’organiser dans tous les domaines.

    Il faut dire aussi que cette idéologie avilit la valeur morale qui en est à l’origine. Le vrai mérite existe mais se trouve récompensé principalement par d’autres valeurs symboliques, (la reconnaissance sociale, des titres ou médailles honorifiques dépourvus de valeur marchande), ou par la nomination à un poste rémunéré, mais modérément.

  15. Avatar de vladimir
    vladimir

    REPRISE SANS EMPLOI !!!!

    Chomeurs fin de droit en Europe en 2010 :

    Espagne 80%

    France 1 million

    RFA ?

    Italie ?

    Grece ?

    Portugal ?

    Ex pays de l’Est ???

    Aucune perspective ni des partis ni des syndicats ?

    REVENU GARANTI INCONDITIONNEL POUR LES “GUEUX”….

  16. Avatar de Hervey

    Voila une colère raisonnée qui m’enchante comme un joli rayon de soleil.
    Une proposition de lecture aux lecteurs du blog, de Mike Davis « Le stade Dubaï du capitalisme »

  17. Avatar de Hervey

    Pardon André, je n’avais pas lu votre commentaire.

  18. Avatar de auspitz georges
    auspitz georges

    Paul,
    j’interviens ici sur votre remarque concernant la baisse de fréquentation pendant les congés; je prends votre remarque sur le lieu de travail comme un clin d’oeil;(même si ce n’est pas totalement faux);
    n’oublions pays l’origine rurale des Français; bien souvent, les enfants, et leurs parents, passent des moments de repos auprès de leurs proches qui sont restés à la campagne; dans ces coins, parfois un peu à l’écart, c’est l’occasion de se purger les méninges, dont le blog fait partie; c’est aussi une façon de « recharger ses batteries » ; ces coins reculés sont parfois faiblement équipés en internet;
    et n’oublions pas les  » sports d’hiver »; quand on a fait 3 descentes de piste noire, est-ce une distraction que de se connecter pour voir ce que dit Paul ? à la limite, pour faire des jeux; par contre , après une dure journée de labeur, le blog est une vraie détente, un vrai plaisir;
    je préfère mon explication à la vôtre;

  19. Avatar de Alexmex
    Alexmex

    Beaucoup de choses sont dites sur la classe sociale la plus efficace en france dans la lutte pour le maintient de ses prérogatives dans
    « Les ghettos du gotha » de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.

    Où l’on apprend comment la haute bourgeoisie figurant au Bottin-Mondain sait tirer sur pas mal de ficelles publiques assez facilement

    Comment l’héritage social, culturel et symbolique est aussi important sinon plus, que l’héritage du capital, dans la reproduction des élites. Même en taxant a 100% les droits de succession, les réseaux et l’entraide dans ces milieux la vous mèneraient a des fonctions élevées, talent exceptionel ou non.

    Et cela sans avoir besoin de parler de complot

    Que fait le Ministre de l’égalité des chances à part de la communication.

  20. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    L’idéologie du mérite n’est en fait qu’une idéologie consistant continuellement à glorifier l’orgueil et la vanité de l’homme en société, par exemple si je suis devenu immensément riche et tout puissant c’est uniquement grâce à moi, incitant même peu à peu les dirigeants de la terre à se croire l’égal des Dieux de l’Égypte comme autrefois.

    Toi mon Frère tu ne mérites vraiment plus que l’on t’adresse la parole autrement de nos jours, d’être mieux vu et considéré encore comme un homme dans notre société, comme dans un parti sais-tu pourquoi ? Et bien parce que tu n’en est plus digne à travers ta modeste condition de vie.

    Pourquoi travaillez plus ? Si c’est pour gagner aussi de moins en moins comme l’autre ? Courez, courez, plus vous serez riches plus gagnerez le monde et plus St Pierre vous ouvrira systématiquement les portes du paradis, faite bien attention quand même à la dernière marche on ne sait jamais.

    Il faudrait toujours rappeler que nos élus gens bien habillés, de très haute vertu ne fréquentent jamais aussi les gens les moins méritants, les plus éprouvés par les vaines mesures mises en place tradition politique oblige, quelle grande hypocrisie sociale tout de même …

  21. Avatar de auspitz georges
    auspitz georges

    l’analyse sur le mérite est très juste;
    celui dont le mérite est réel recevra une reconnaissance sociale; il n’aura pas besoin de se cacher derrière une montagne de richesse;
    et la réponse concernant les gueux est très pertinente;

  22. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Développement remarquable auquel j’adhère en tous points.

    Ajoutons y une petit réflexion supplémentaire. Considérons dans un premier temps l’étymologie du mot travail: Tripalium, instrument de torture antique. La dimension douloureuse du travail est ainsi inscrite dans l’origine même du mot. Or, quelle idée évoque la notion de « souffrance méritoire » – puisqu’il est question d’accoler travail et mérite – , si ce n’est celle du sacrifice? Une notion intimement religieuse – étymologie: « sacer facere », « fait de rendre sacré ».

    Ainsi, voici le mode d’organisation des activités humaines pourvu d’armes conceptuelles suffisamment lourdes – car profondément inscrites dans « l’inconscient culturel » de chacun, même du plus anti-clérical qui soit – pour que toute remise en question de son bien-fondé devienne d’emblée extrêmement ardue.

    Mais par ailleurs, le travail s’inscrit dans une autre problématique, celle de la nécessité. Reprenant les éléments précédemment établis, le travail peut alors être évoqué comme la douloureuse nécessité conditionnant l’existence des êtres vivants. Sous ce nouvel aspect en revanche, la notion de mérite n’apparait pas. En effet, des activités telles que la médecine mettent également en scène – sous une autre forme – cette conception de « douloureuse nécessité », dans l’administration de certains soins par exemple. Or, on se garde bien d’évoquer le mérite du patient qui vient de se faire arracher une molaire gâtée, tout simplement parce qu’il n’y a pas lieu de le faire, la qualité morale du patient n’étant absolument mise en question ici.

    C’est précisément cet aspect qu’introduit la notion de mérite dans les discussions sur le travail. On voudrait pouvoir déterminer la qualité morale de l’individu en fonction de ses actes, et le travail en est un parmi les plus récurrents. Cependant, celui-ci remplit fort mal son objectif: Le travail est fondamentalement amoral, revêtant tour à tour des aspects « à haute morale ajoutée » ou au contraire parfaitement immoraux – Citons deux exemples antagonistes pour illustrer le propos: Y-a-t-il un socle moral commun entre un marchand d’armes et une infirmière?

    L’activité humaine sur laquelle repose essentiellement les sociétés modernes ainsi dépossédée de son caractère moral, la tentation de lui en attribuer une nouvelle est grande pour maintenir la stabilité de l’édifice. C’est alors qu’apparaît la notion de mérite, sensée parer à l’insuffisance précédemment décrite. En d’autres termes, le mérite est la caution morale du travail.

  23. Avatar de gélaf
    gélaf

    He bien Mr Jorion vous ne mâchez pas vos mots !
    Et encore je me doute que vous vous restreignez : vous avez quand même une image de marque à défendre…
    Personnellement il me faut encore apprendre à dire sans aller trop loin.
    Hier j’ai envoyé deux commentaires assez longs (j’y prends goût) que le modérateur a laissé passer (merci, il est gentil) mais finalement ça m’a tracassé car je frise toujours le hors-sujet : because j’ignore ce qu’est l’économie (surtout ce qu’elle est devenue).
    Mais aujourd’hui le billet est plus anthropologique qu’économique il me semble : n’y démonte-t-on pas les rouages d’un certain comportement humain ?
    C’est drôle à force de lire les billets de notre hôte je finis par me faire à l’idée que je le connais bien.
    Et mon intuition de ces jours derniers était qu’il faudrait bien amener le sujet sur ces différences que l’on fait entre les hommes.
    Et paf ! Voilà que ça sort aujourd’hui.

    Ma façon d’envisager ce dilemme :
    La solution se trouve au fond du coeur de chacun d’entre nous.
    Là où il y a un coeur généreux il n’y a plus de problèmes ( càd les problèmes seront complètement différents ).
    Mais le coeur depuis bien longtemps est un sujet tabou.
    On va vous parler de raisons, de connaissances, de capacités (talents), de sciences
    mais pas de coeur : ça fait cucu la praline.
    Et pourtant ça on devrait l’apprendre aux enfants dans les écoles !

    On vous note au mérite ?
    Mais lequel de mérite ?
    En fonction de quoi les grandes écoles accordent-elles leurs diplômes ?
    Jamais, jamais on envisagera de noter quelqu’un en fonction de son coeur… toujours en fonction de sa cervelle !

    Rabelais – « science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
    Vous voyez bien que le problème n’est pas nouveau.
    Et quel progrès a-t-on fait depuis ?
    Je vous écoute : je suis « toutouïe ».
    A plus

  24. Avatar de Jaycib
    Jaycib

    Quels que soient les antécédents de la séparation (du gouffre?) séparant riches et pauvres, ce qu’il y a de nouveau dans la conception anglo-saxonne servant à la justifier, c’est le darwinisme social, qui découle de ce que Darwin a dénommé « sélection naturelle », et qu’il circonscrivait au règne non humain. L’inégalité régissant les rapports entre prédateurs et proies serait un donné incontestable: l’un élimine nécessairement l’autre (tant que « l’autre » n’en arrive pas au stade de l’extinction, ce qui priverait le prédateur de ses moyens de subsistance). Au sein d’une même espèce, la compétition s’exprime également par une mise à l’écart du concurrent. Cette exclusion serait ainsi une conséquence de l’état naturel des choses. Depuis que le darwinisme s’est imposé dans les consciences de l’intelligentsia anglo-saxonne, on fait des pieds et des mains pour en étendre le champ d’application à l’ordonnancement des sociétés humaines. On va jusqu’à dire aujourd’hui que c’est une question de génétique: le riche possède des gènes de la survie qui le distinguent du pauvre. La « science » validerait ainsi ce qui, depuis la nuit des temps, régit les rapports sociaux: une meilleure faculté d’adaptation, de transmission du patrimoine (de génétique chez les animaux, on est passé au social chez l’homme). Le pauvre se retrouve donc relégué au statut d’inadapté, de rebut de la société, dont il faut contenir le nombre afin qu’il se contente d’alimenter le rang du prolétariat ou du sous-prolétariat. L’exploitant a besoin de l’exploité, mais ce dernier doit continuer à exister par définition, car, en son absence, il y a extinction de son espèce, et par là-même, de l’espèce « exploitant ».

    Regardez la plupart des documentaires télévisés (le plus souvent d’origine américaine) traitant de la reproduction des bêtes sauvages. Par une savante analyse récursive, on présente le lion ou le cerf dominant comme ayant la conscience diffuse que ce sont des gènes qu’il transmet, non pas un désir d’augmenter simplement la « part » de sa progéniture dans le concert de l’espèce lion ou cerf. C’est ainsi que se justifie « scientifiquement » l’exclusion du concurrent.

    Dans le cas de la structure de l’Etat britannique, ce glissement vers le « scientifiquement (= génétiquement) démontré » s’est substitué à la transmission historique des titres nobiliaires, ou, à l’ère moderne, de la propriété. Aux Etats-Unis, on n’en est pas loin. En Europe continentale, la démocratie formelle dissimule de plus en plus mal un glissement du même ordre.

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Votre commentaire me rappelle quelque chose…

      C’est par ici: http://www.pauljorion.com/blog/?p=2625

    2. Avatar de Jaycib
      Jaycib

      Hélas, Dissonance, les darwinistes sociaux en sont restés à l’ADN du noyau! La « symbiose », ils n’en ont que faire… Il est évident que chez eux, ce n’est pas l’argumentation (ou les données) scientifiques qui priment, mais bien l’opportunisme politique, avec la morgue par dessus le marché.

    3. Avatar de Eomenos
      Eomenos

      Ce que vous relevez est très juste.

      A l’état nature l’Humain est un animal, et il agit/réagi comme tel. Ce patrimoine génétique, cet instinct est depuis très longtemps bridé par les religions et les dispositions des états visant à harmoniser la vie en socicété.

      Il n’est sans doute pas tout à fait anodin que votre observation se fasse en Occident en Europe en particulier, là où d’aucun annoncent que Dieu est mort et les Etats faibles, attaqués tout à la fois par le haut (Europe) et le bas (communautarismes).

      Affirmer en revanche que les documentaires animaliers (américains e.a) sont produits avec en arrière plan l’illustration de cette idéologie me semble pousser un peu loin le bouchon.

    4. Avatar de Romain
      Romain

      Il ne faut pas exagerer, l’eugenisme, les anglo-saxons (et les pays nordiques!) en sont quand meme revenus, et le darwinisme social ca n’a rien de nouveau ca fait presque 150 ans que ca existe.
      Je n’ai jamais remarque une quelconque invocation de la genetique par les conservateurs americains pour justifier les inégalités sociales. Au contraire, ils évitent cela car cela reviendrai a dire que le comportement est en partie prédestiné, et que l’individu est irresponsable. Cela va a l’encontre de tout le discours conservateur (vous imaginez, en plus, si on incluait la sexualite a tout ca… brrr). Tous les individus ont leur chance, seuls les paresseux non-meritant (et les esclaves philippins, n’est ce pas Mr. Fatigue?) ne savent pas la saisir.

      A part ca tres bon texte. Boosant dans la recherche en genetique, le merite, on en entend parler depuis quelques annees et quand on voit le resultat il y a de quoi pleurer… cela genere des comportements exactement semblables a ceux decrits. Et c’est completement contre-productif.

    5. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Jaycib

      Je ne suis pas loin de penser comme vous sur l’autisme dont peuvent faire preuve certains interlocuteurs. Mais alors quelle solution? Si le discours raisonnable n’a pas de prise, que reste-t-il?

  25. Avatar de Bruno Lemaire

    Sur le « mérite », les « talents » et la « justice » d’une société

    L’auteur du billet, E. Quilgars, nous rappelle avec un grand talent, et en partant de l’exemple de Dubai, tout ce qu’une société – ici un microcosme – fondamentalement inégalitaire peut avoir de scandaleux, voire de répugnant.

    Il pose par ailleurs une question sur laquelle philosophes, économistes, sociologues et, plus généralement, tout « honnête homme » (donc, a priori, nous tous) se sont penchés au cours des âges, m^me s’il est vrai, hélas, que ce type de questions n’est plus aussi souvent posé qu’avant.

    Cette question, c’est celle de la « juste » rémunération, liée à un objectif que, là encore, tout « honnête hommes » ne peut que se poser: comment faire évoluer notre société vers une société plus « juste », plus « fraternelle », plus « solidaire ».

    Partant de là, il peut paraître évident, et il est évident, que de nombreuses fortunes, de nombreux « revenus non gagnés » sont scandaleux. Faut-il pour autant, comme semble le suggérer notre auteur, condamner toute « rémunération au mérite ». Chacun sacahnt que tout ce qui est excessif est dérisoire, une telle position excessive est sans doute contre-productive.

    Bien entendu, le « mérite » est très souvent subjectif, et ceux qui défendent la « rémunération au mérite » sont à peu près toujours du côté des privilégiés. Laisser faire le sacro-saint marché pour en juger est évidemment aussi fallacieux, car le marché « parfait », non monopolistique, sans rente de situation, sans barrières à l’entrée, n’existe pas.

    Que faire alors?

    Plusieurs pistes peuvent être, et ont été évoquées, ici et là.

    Je vais pour ma part en évoquer trois:

    a) Limiter les écarts de rémunération, d’un facteur à décider démocratiquement au niveau d’une communauté donnée (celle de Dubai, celle de la France ou celle de la Catalogne, la question peut là aussi être débattue).
    Un facteur de 1 à 10, ou de 1 à 20 peut être envisagé. Je le dis d’autant plus facilement que ce n’état pas une de mes idées, mais, à la réflexion, pourquoi pas?

    Je ne sais pas si nos auteurs à succès, comme Attali ou d’Ormesson, ou l’auteur du Da Vinci Code, accepteraient volontiers de ne gagner que 10 ou 20 fois ce que gagne Paul, mais bien entendu cela devrait s’appliquer à tous les métiers, industriels comme artisanaux. Quant aux revenus d’un Loeb, d’un Tiger Woods ou d’un Ribery, …

    b) Accorder à tout individu d’une communauté donné un Revenu Minimum de Dignité (ou Revenu d’Existence). Je défends pour ma part depuis une douzaine d’années ce concept, (cf en particulier http://www.blemaire.com/PDF), en fixant son niveau pour la France au 1/4 du PIB moyen, à savoir 625 à 630 euros mensuels. J’avoue que j’aime bien cette solution – pas uniquement parce que c’est la mienne (d’autres y ont pensé depuis 40 ans, bien sûr) – mais parce que, en dehors de cette sphère fraternelle, une certaine concurrence pourrrait continuer à exister (c’est mon coôté libéral-social)

    c) Limiter le taux d’intérêt, comme je l’ai déjà écrit plusieurs fois, au taux d’intérêt de l’âge d’or, à savoir le taux de croissance + le taux d’inflation.

    Je pense en effet que l’on peut discuter à perte de vue sur le mérite ou le talent de tel ou tel. Et je crois vraiment qu’il est plus efficace, plus sain, plus rapide et plus opérationnel, de mettre une économie qui se veut libérale, sous contraintes précises et simples, plutôt que d’envisager qu’une société plus juste puisse survenir grâce à la seule action de philosophes humanistes, m^me si leur indignation est tout à fait justifiée. Il est en effet scandaleux de voir des gens mourir de faim à notre époque, il est scandaleux, voire obscène, de voir parfois de tels étalages de richesses.

    Cordialement,

    Bruno Lemaire.

    1. Avatar de Bruno LEMAIRE

      @Paul et à tous,

      rebonjour.

      Je viens de parcourir un passage du dernier livre de Paul:

      « Il existe, selon moi, une place juste pour l’argent, qui est d’en revenir à ceux qui créent la richesse dont il est le reflet. Est-ce là une vue idéologique ? Si l’on prend « idéologique » non pas au sens propre que je viens de rappeler, mais selon la définition du mot dans la langue de tous les jours où il signifie « qui remet les choses radicalement en question », alors oui : la réponse est bien idéologique, parce que l’on s’est habitué, au fil des siècles, à l’idée que l’argent aille par priorité à ceux qui en possèdent déjà, les investisseurs ou « capitalistes », qui prêtent l’argent qu’ils ont en trop en échange d’intérêts ou de dividendes (qui sont l’équivalent des intérêts) … »

      En espérant ne pas trop le sortir de son contexte – en un tel cas, que Paul veuille bien me pardonner – il me semble qu’il va un peu dans le sens de mon commentaire précédent (ou, comme il l’a écrit avant moi, que je vais un peu dan,s le m^me sens).

      Faisons en sorte (mais c’est presque impossible) que l’argent aille à ceux qui créent de la richesse (là aussi, il peut, et il doit, y avoir débat), pas à ceux qui dorment ou s’ébrouent, sur leur tapis d’or.

      Rajoutons des contraintes « simples et compréhensibles de tous » pour diminuer le nombre d’abus, réduire les scandales, empêcher les fraudes massives (un Madoff ou un « initié » devraient être beaucoup plus pénalisés qu’un petit « voleur à la tire » – du moins quand ce vol s’est effectué sans violence: désolé pour le commentateur qui souhaite voir couler le sang dans le caniveau, ce n’est pas ma façon de voir).

      Encadrons « objectivement » la subjectivité du « mérite », de l’inventeur du téléphone mobile. Mais il me semble à la fois impossible, voire peu souhaitable, de réduire totalement la « rémunération au mérite », m^me s’il est impossible de définir « objectivement » le mérite. Encadrons le marché, luttons contre toute rente. Ce sera déjà pas mal.

      Cordialement,

      Bruno Lemaire

      PS. Que je sois un privilégié, je le sais déjà. Que j’ai un mérite particulier: je ne le pense pas. Que j’ai eu de la chance, je le crois aisément. Mais cela ne change pas (trop) la validité de mon argumentation.

    2. Avatar de auspitz georges
      auspitz georges

      Bruno Lemaire,
      vous êtes vraiment un gars très gentil et très sympathique; j’ai lu vos textes sur votre blog;
      je ne suis pas un « gardien de la révolution »; jouer les mauvais camarades ne me dérange pas, du fait que je ne suis pas terriblement dérangé par ce que l’on peut penser de moi; de ce fait, je ne m’exprime pas pour « plaire »à tout le monde;
      mais il faut tout de même je dise que vous avez une grande facilité pour commenter des textes que vous n’avez pas lu, mais dont vous avez juste entendu parler; et que vous avez une certaine tendance à voir, dans les textes que vous lisez, des choses qui n’y sont plutôt pas;
      ce texte qui me révèle que le mérite est la nouvelle stratégie pour justifier les inégalités sociales, ne contient pas la négation de toute gratification;
      c’est ma lecture; je me trompe peut-être;

  26. Avatar de gélaf
    gélaf

    Aïe, Aïe, je me suis trompé !
    Pardon Mr Jorion, c’était un billet de Mr Quilgars !
    Mais quand même si on l’a choisi ce n’est pas pour rien.
    De là a conclure que l’on fait dire par d’autres ce que l’on pense !…
    Est-ce que je suis méchant ?
    Carré blanc

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Je ne pense pas que Mr. Jorion ait besoin de faire dire par d’autres ce qu’il a envie de dire. Si ces choses là sont dites par quelqu’un d’autre que lui, c’est peut-être simplement le signe qu’il ne soit pas le seul à penser de cette manière (sous réserve encore qu’il adhère à ce propos de manière inconditionnelle, ce qui n’est pas prouvé).

      C’est sans doute le plus effrayant pour les tenants de la pensée dominante d’ailleurs, car chaque pensée qui diverge du dogme établi lui fait perdre un peu de son caractère dominant, par définition.

  27. Avatar de auspitz georges
    auspitz georges

    Je place, ici, hors sujet, un billet d’humeur au sujet d’une série d’articles parus dans le Figaro, concernant les pays d’Europe Centrale, rédigés par un migraineux ;
    La bouteille est souvent remplie à moitié, et bien sûr, on n’en a vu que ce qui en manquait , pour cause de migraine, probablement ;
    Les pays sont classés en bons, moyens et mauvais, en fonction de leur capacité à ressembler à la France, base de mesure absolue ;
    Combien de temps a-t-il fallu à la France pour se stabiliser après la révolution de 1789 ; 1 siècle ?
    Ces pays ont connu, il y a 20 ans, une révolution semblable, à l’envers : réintroduction de la propriété privée des moyens de production ; réintroduction de la concurrence généralisée et du profit ; dislocation du lien social ; réapparition de la misère individuelle et presque de groupe ; après de tels chamboulements qui impactent les individus, que demandent-on 20 ans après ? qu’exige-t-on d’eux 20 ans après ?
    Les propos rapportés sont des faits, non pas constatés par le journaliste lui-même, mais indiqués par des personnes « dignes de confiance » ;
    Moi je sais, que les retraités, en Hongrie, bénéficient de la gratuité dans tous les transports ; ils bénéficient , pour un prix dérisoire, de l’entrée dans tous les lieux de culture et de loisir ; je dis ça, alors qu’aucun retraité n’a jamais cotisé à aucune caisse de retraite ; c’est donc l’Etat qui verse les pensions ;
    Les sommes reçues du FMI sont utilisées pour protéger la population des effets de la crise ; parmi les mesures, un bien immobilier saisi ne peut être revendu par la banque à moins de 70% du prix du marché ; ce qui a un sens en Hongrie, où les prix n’ont pas baissé (pour le moment) ; ce qui a un sens dans la mesure où le gouvernement se préoccupe, concrètement, des conséquences de la crise sur la population ;
    Je ne m’en prends pas à ce pauvre journaliste, qui doit bien travailler pour gagner sa vie ; mais si ce journal présente une telle vision de cette partie de l’Europe, peuplée de gens qui , à l’évidence, ne sont pas vraiment des Européens, ou seulement marginalement, c’est qu’on nous met en condition pour accepter quelque chose qui se prépare ;
    Quoi ?

  28. Avatar de Lucky
    Lucky

    Grande absente de ce débat : la religion …

    Et particulierement pour la vision anglo -saxonne de la richesse : le Protestantisme , qui a jeté aux oubliettes la vieille malediction catholique sur l’argent et le riche ..

    Pour résumer, pour le catholique tout le monde est appelé au salut , meme et surtout le pauvre …qui en a « bavé » sur terre ( comme le Philippin à Dubai …qui est souvent catholique d’ailleurs ,mais avec l’interdiction de pratiquer sa religion)

    Pour le protestant ,la prédestination suppose que certains sont sauvés et les autres non …(par la simple grace divine)

    Comment s’aperçoit on que l’on fait partie des élus ? : par la réussite materielle , parce qu’ ici bas le barometre de la félicité c’est la richesse !
    Donc etre riche n’est plus une honte mais un signe de la predestination divine , on peut donc consacrer sa vie à s’enrichir , sans complexe vis à vis des « gueux » ou des pauvres puisque, quelque part ils sont un peu responsables de leur état ….puisqu’ils sont pauvres !

    Alain Peyrefite en avait d’ailleurs tiré la conclusion (au moment de Reagan et Thatcher triomphants) que les pays catholiques ( France, Espagne ,Italie) étaient des catastrophes économiques …. alors que les pays protestants ( Angleterre, USA, Allemagne ,) tiraient le monde vers le haut !

    Dans ce systeme d’inegalité assumée les systemes d’ »Apartheid  » plus ou moins voyants apparaissent vite et gagnent meme le domaine racial (on peut remarquer incidemment que c’est le systeme mis en place dans les colonies anglaises en Afrique du sud, en Amerique du nord jusqu’à Mandela et Luther King ) . Par comparaison dans les colonies des pays catholiques (Amerique du sud , Antilles,) le melange des races a mieux fonctionné .

    Comme l’avait remarqué Robert Beauvais dans son livre humoristique « Nous serons tous des Protestants » cette idéologie de l’argent triomphant a gagné maintenant tous les pays (meme les catholiques )…avec comme seul justificatif « tout pour moi ,rien pour les autres « !

  29. Avatar de Eomenos
    Eomenos

    Monsieur Jorion, votre réponse à ce Monsieur fatigué est…un peu courte.

    Il n’a pas tort lorsqu’il affirme que « Jamais » dans l’histoire de l’humanité il y a eu égalité. (Sauf peu être quelques structures humaines très primitives, en effet jamais une civilisation (au sens de Flaubert) n’a été égalitaire).

    Paul Jorion dit :

    3 janvier 2010 à 12:17

    « Jamais dans l’histoire on n’avait inventé le téléphone portable ». Cette phrase a-t-elle un sens ?

    Reponse Eomenos: Il y a beaucoup de sens à votre réponse.

    Ce sens, c’est le gouffre qui existe en la recherche fondamentale et la recherche appliquée.
    S’il suffisait de conceptualiser l’égalité pour qu’elle soit mise en oeuvre cela se saurait.
    L’égalité n’est pas une prophétie auto réalisable.

  30. Avatar de Ménard
    Ménard

    Vue d’une autre sphère

    les Sans ou Avec talent :
    Degas s’adressant à un peintre qui se plaignait de ne pas « arriver » lui disait simplement : »de mon temps on arrivait pas…. » A un de ses « collectionneurs » qui l’informait du prix important que commençait à faire ses toiles a Drouot, il rétorquait : »je suis un pur-sang, ma ration d’avoine me suffit ».
    Georges Rouault disait « la récompense c’est le tableau »…..etc

    Pour quelques jours encore exposition au Musée du Petit Palais (Paris)de Fernand Pelez « le peintre de la pitié et de la parade des humbles « qui illustre pile-poil un des aspect du débat .Le fait qu’une exposition de cette ampleur sur cet artiste existe dans le timing actuel est révélateur ,et préterait à un débat complèmentaire.

  31. Avatar de Manuel Resende
    Manuel Resende

    Eh bien, justement, « talent » signifiait à l’origine « argent », « or », c.a.d., Monnaie de compte équivalent à un talent d’or ou d’argent, « talent » étant une mesure de poids grecque de 20 à 27 kg!
    Talent>mérite est un usage métaphorique.

  32. Avatar de gibus
    gibus

    N’en déplaise aux quelques esprits chagrins qui n’arrivent pas à reconnaître un pur diamant parmi les viles pierres, je trouve ce texte de Emmanuel Quilgars absolument admirable d’analyse…et de simplicité.
    J’ai commencé à le faire connaître autour de moi.
    La fameuse « upper class » use et abuse des tête à queue sémantiques; les mots changent de sens et deviennent inopérants pour décrire et comprendre le monde. Pire, ils prennent rapidement une signification inverse à celle communément admise il y a encore peu de temps. La régression devient réforme, la fraude fiscale se mue en optimisation, les paradis fiscaux se déguisent en finance off-shore… Bonne année malgré tout.

    Gilbert « gibus » Wiederkehr

    1. Avatar de aldo
      aldo

      Novlangue

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Novlangue

      « La ferme des animaux » de Georges Orwell est aussi instructif que son fameux 1984.

  33. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @ Emmanuel Quilgars :

    Votre billet est excellent.

    Votre réflexion sur le mérite m’a fait songer au livre de Pierre Clastre « la société contre l’Etat » : L’Etre humain n’a pas toujours été cet homo economicus qui justifie son niveau de vie indécent par l’idéologie du mérite et l’oubli de la morale :

    « Il n’y a rien, dans le fonctionnement économique d’une société primitive, d’une société sans État, rien qui permette l’introduction de la différence entre plus riches et plus pauvres, car personne n’y éprouve le désir baroque de faire, posséder, paraître plus que son voisin. La capacité, égale chez tous, de satisfaire les besoins matériels, et l’échange des biens et services, qui empêche constamment l’accumulation privée des biens, rendent tout simplement impossible l’éclosion d’un tel désir, désir de possession qui est en fait désir de pouvoir. La société primitive, première société d’abondance, ne laisse aucune place au désir de surabondance » (p. 174).

    Il fallait que la politique et l’économie passent au rang de « sciences » pour justifier la surabondance que l’on octroie à certains au titre de leurs « mérites », mérites établis et reconnus par la science dite « économique » qui justifie la débauche de luxe à Dubai, au milieu du désert !

  34. Avatar de alfe
    alfe

    Combien de talents écrasés par l’obligation de se couler dans un moule ? Je continue à croire, persiste et signe, que seul le fait de briser le lien entre travail et salaire permettra de faire éclore les talents. Car le salaire, c’est pour celui qui se coule dans le moule. On ne reçoit de salaire que de la part d’une société qui existe déjà. Pour l’autre, celui qui a une idée originale non encore matérialisée, soit il baisse la tête et rentre dans le moule, soit il essaie de concrétiser son rêve, mais alors le danger est grand de se voir priver de ressources. La seule solution est le revenu inconditionnel d’existence. ce qui n’empêche pas, une fois l’activité ou la société créée, de percevoir d’autres revenus. Il n’est pas question d’imposer un revenu, mais d’assurer un revenu pour tout le monde. Le problème de notre société, est qu’il manque quelque chose pour « amorcer la pompe » de la création libre.

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      « Combien de talents écrasés par l’obligation de se couler dans un moule ?  »

      Beaucoup trop,

      Pourquoi tant de grisaille de nos jours ?

      Pourquoi les petits n’ont plus d’ailes aussi à force de se couler dans le moule ?

      Par l’obligation progressive d’un plus grand conditionnel de vie les choses vont bientôt devenir infernales.

       » Et l’on n’entendra plus chez toi les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et des joueurs de trompette, on ne trouvera plus chez toi aucun artisan d’un métier quelconque, on n’entendra plus chez toi le bruit de la meule  »

      Car quelle grande civilisation dans notre histoire est encore comparable à la notre si fière et si superbe ?

  35. Avatar de Bruno Lemaire

    @auspitz georges et à tous ceux qui penseraient, à tort ou à juste titre, que je lis mal les commentaires de ce blog

    En résumé:

    je pense que trop souvent, on récompense des « mérites » inexistants, et je suis donc d’accord sur l’auteur du billet invité sur ce blog par Paul.

    Je suggérais simplement des mesures pour « encadrer » ou « réguler » le monde réel dans lequel nous évoluons, plutôt que d’attendre un monde meilleur.

    Je ne suis pas contre les utopies, m^me si, à mon âge, je crains de ne pas les vois se réaliser de mon vivant (même si, presque par définition, une utopie ne peut jampais se réaliser, au contraire d’un projet, aurait peut être dit PAul Jorion).

    Je préfère les projets, que j’espère voir réalisés, de mon vivant ou du celui de mes enfants (en ayant 5, cela me motive 😉 )

    D’où mes pistes de solution.

    Mais je veux bien admettre que je lis vite, et sans doute trop vite, les nombreux commentaires, sur ce blog ou ailleurs.

    Qu’il me soit donc pardonné mes éventuelles bévues – que j’espère de bonne foi – et mes inexactitudes et imprécisions.

    Cordialement,

    Bruno Lemaire.

    1. Avatar de auspitz georges
      auspitz georges

      faute avouée est toujours pardonnée;

  36. Avatar de gélaf
    gélaf

    En tout cas quelle charge contre l’Empire de sa Gracieuse Majesté, l’Empire Brutannique !
    Tous les commentaires sont intéressants mais j’ai particulièrement apprécié celui de Joseph C. sur les gueux et celui de Jaycib à propos de Darwin et de la récupération tendancieuse de ses travaux.
    Quand on voit que même l’attribution d’un prix Nobel nous laisse perplexe, mais vraiment vers quoi allons-nous nous tourner pour respirer un peu d’air pur ?
    Des réflexions en provenance de gens de bonne volonté peuvent-elles avoir un réel impact ? Oui sans doute en leur accordant un temps suffisant,
    mais entre-temps pourrons-nous repousser toutes les catastrophes qui nous guettent ?
    La parution de ce blog en d’autres langues serait une excellente chose : mais quel travail !
    Un handicap de plus pour permettre aux hommes de bonne volonté de s’unir.
    Bon dimanche à tous.

    1. Avatar de aldo
      aldo

      L’écart entre les riches et les pauvres est aujourd’hui le même que sous l’ère Victorienne. En trente années, les gouvernements successifs Britanniques ont effacé un siècle de progrès social. Encore un petit peu et cela sera à nouveau l’heure féodale. Les bons sujets de sa gracieuse majesté (elle quémande une augmentation de sa liste civile) seront-ils en capacité de se soulever ? La révolution anglaise a-t-elle eu lieue ? Les « Nivellers » écrasés sous Cromwell portaient-ils un projet révolutionnaire ?
      Le lien ci-dessous n’est pas très exaustif, mais il existe de nombreux livres sur le sujet.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Niveleurs

      Pour la révolution en Angleterre, cela risque d’être fort difficile. C’est le pays au monde où il y a le plus grand nombre de caméra de vidéosurveillance, les lois liberticides en forte recrudescence et ne parlons pas des loi anti syndicales. Bonne chance à eux.

  37. Avatar de Family business
    Family business

    Toutes choses égales par ailleurs, les constructions de Dubaï sont assez extraordinaires

    http://www.lefigaro.fr/photos/2009/08/05/01013-20090805DIMWWW00228-burj-dubai-la-plus-haute-tour-du-monde-en-images.php

  38. Avatar de Le marin
    Le marin

    Dubaï est un cas typique et ce n’est pas la première fois que la mondialisation entraîne des effets pervers pour un pays. On peut ainsi se souvenir d’un empire au 19ème siècle « où le soleil ne se couchait jamais »… Des bateaux amenaient des matières premières (minerais..) des pays « sous –développés » qui étaient transformées dans les usines des pays « développés » en produits, qui servaient à construire des chemins de fer, ponts, autoroutes … Les populations étaient exploitées, non seulement dans les pays « sous-développés » (mines, agriculture..) mais aussi dans les pays « développés » (mines de charbon, usines…).Toute la richesse ne profitait qu’à une élite… On ne peut pourtant pas dire qu’elle était plus méritante ou talentueuse…
    De même, à notre époque, ce qui est demandé pour obtenir des postes à responsabilités bien payés, ce ne sont pas tellement des talents ou des mérites, mais plutôt un bon carnet d’adresses et la capacité de servir le « système »….
    Et que dire des partis (Labor…) qui ont combattu les excès et les abus des classes dominantes au début du 20ième siècle, alors que depuis 20 ans, ils participent à la mise en place d’un système qui renforce les inégalités et les injustices….

  39. Avatar de vbs

    Bien résumé… j’ajouterais qu’un jour où l’autre on dira même que le mérite est génétique !

  40. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    1- Je ne voudrais pas m’acharner sur les « papysquicoûtentjusqu’à 100ans » , mais pourquoi ne pas évoquer , outre Dubaï et nos ennemis héréditaires, les français qui vont « optimiser » leur retraite ( ou tout bêtement leurs revenus) au Maroc ou ailleurs ?

    2- Peut on mettre la notion de  » mérite  » , sauf à déterminer le  » bon » et le  » mauvai » comme le cholestérol , en pâture unique ?

    Si l’on admet que l’équilibre social passe par une pondération acceptée par tous , des éléments de l’équation :

    Equilibre = (a) à chacun part égale +(b) à chacun selon ses  » mérites » + (c) à chacun selon ses besoins ,

    ne faut il pas parler ensemble d’égalité , de mérite et de besoins ?

    Reste à savoir si on est d’accord sur la composition de l’équation , et si (a)+(b)+(c)=1

  41. Avatar de Eomenos
    Eomenos

    Comme il est beau ce texte, comme il est fondateur….

    NON, NON et encore NON.

    Ce texte comporte en son sein les germes de dictatures pires encore que celles qu’il entend dénoncer.

    Refuser de fonder (au moins partiellement) la démocratie sur le mérite c’est la tuer et je ne me sens pas pour cet aspect de notre société une âme d’assassin.

    « Le grand problème des riches a toujours été de légitimer leur fortune – et de se légitimer eux-mêmes par la même occasion. »

    FAUX : Les riches ne se préoccupent pas de légitimer leur fortune. Les riches sont riches et font tout ce qui est possible pour le rester, se justifier c’est déjà perdre pied.

     » Il y a bien eu une époque où la richesse était signe de l’élection divine, mais malheureusement entre-temps Dieu est mort. »
    FAUX : Dieu n’est moribond qu’en Occident. La foi islamique, entr’autre, se porte très bien partout dans le monde, à Dubaï aussi.

    PETITION de PRINCIPE :

    « Du point de vue moral, l’idéologie du mérite apporte quant à elle une justification aux inégalités de revenu avec une économie de moyens (si l’on peut dire) exceptionnelle : le riche est riche parce qu’il le mérite (par son talent, ses qualités remarquables), le pauvre est pauvre parce qu’il ne mérite pas d’être riche (symétriquement : à cause de son manque de talent, de qualité remarquable). D’ailleurs, le mot « riche » lui-même tombe peu à peu en désuétude : celui qui l’emploie est immédiatement soupçonné d’être un odieux marxiste qui n’a rien compris à l’évolution de la société. On lui préfère le doux vocable de « talent « .

    Manuel Resende dit :
    3 janvier 2010 à 13:34

    Eh bien, justement, « talent » signifiait à l’origine « argent », « or », c.a.d., Monnaie de compte équivalent à un talent d’or ou d’argent, « talent » étant une mesure de poids grecque de 20 à 27 kg!
    Talent>mérite est un usage métaphorique.
    * * *

    « Le mérite est aujourd’hui ce qui fonde – au Royaume-Uni, en France et ailleurs – la légitimité des régimes d’apartheid social dans lesquelles nous vivons. L’idéal de justice en a été transformé : une société juste n’est plus une société où les besoins de tous sont satisfaits, mais une société où les mérites de chacun sont reconnus.

    INTELLECTUELLEMENT MALHONNETE :

    Les besoins de tous ne sont pas les mêmes, commençons par limiter ces besoins aux besoins de la survie dans la dignité.

    Il est heureux que les mérites divers et différents des uns et des autres puissent être reconnus, ne pas en tenir compte c’est tout simplement nier la diversité, entrainer à un conformisme social pire encore que celui ambiant. C’est la porte ouverte aux totalitarismes les plus odieux.

    « Entendons-nous sur l’égalité; car, si la liberté est le sommet, l’égalité est la base. L’égalité, citoyens, ce n’est pas toute la végétation à niveau, une société de grands brins d’herbe et de petits chênes; un voisinage de jalousies s’entre-châtrant; c’est, civilement, toutes les aptitudes ayant la même ouverture; politiquement, tous les votes ayant le même poids; religieusement, toutes les consciences ayant le même droit. Victor Hugo. Les misérables V.

    « la lutte collective pour la justice n’est plus une lutte pour que tous aient accès aux mêmes biens et services, mais une lutte pour que les mérites de chacun soient universellement reconnus et rémunérés comme tels »

    D’abord cela a t’il jamais été formulé comme tel ?{ En plus le côté présompteux de l’universalité (pire que la mondialisation
    déjà repoussante par tant d’aspects)}.
    Ensuite si l’on doit s’accorder pour pour que chacun ait accès aux services de base, cad la survie dans la dignité , le surplus c’est le mérite, le talent, l’effort qui doivent y conduire. Toujours je refuserai la négation d’un individualisme raisonnable qui s’appelle personnalité.

    1. Avatar de Bertrand
      Bertrand

      @Eomenos :

      « Refuser de fonder (au moins partiellement) la démocratie sur le mérite c’est la tuer et je ne me sens pas pour cet aspect de notre société une âme d’assassin. »

      Vous confondez l’idéologie du mérite (diplômes reconnus par le législateur) et compétences.
      Exemple : Lorsqu’un PDG d’un groupe du CAC40 se voit rétribuer en millions d’euros pour appliquer une théorie libérale dite « scientifique » (délocalisation des moyens de productions de l’entreprise pour in fine perdre ses compétences, les célèbres SARL sans usine) on le paye au mérite pour l’application de cette théorie financière, il a été formé pour ça, comme ses pairs . Puis comme c’est toujours à la fin de la foire que l’on compte les bouses on se rends compte que l’entreprise ne vaut plus rien : On a payé très cher un PDG du CAC40 parce que la théorie économique l’exigeait, son mérite a été calculé scientifiquement en argent sonnant et trébuchant, sa compétence par contre était nulle, les dégâts qu’il a créé sont aussi dommageable pour la démocratie puisque mérite et compétence ne sont pas synonyme.

    2. Avatar de Hervey

      Je ne sais pas s’il est opportun de vous décorer tout de suite de l’ordre du mérite ? Vous savez, les internautes sont difficiles ici.

    3. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Si vous voulez tous bien relire la déclaration des droits de l’homme et du citoyen (ou le prémbule à notre constitution), vous verrez que nos anciens avaient déjà bien repéré et mis ensemble toutes les notions de besoins et de mérite . Quant à l’égalité ,et c’est l’immense « talent ou mérite » de ce texte merveilleux , elle était PROCLAMEE en droits ET en devoirs .

      Trop de pseudo-citoyens n’ont retenu que les droits en oubliant qu’ils étaient soumis à devoir .

      De ce point de vue Etienne Chouard a raison de rappeler que la règle du jeu c’est la constitution . Je me distingue de lui sur la façon de la réécrire de façon plus explicite . Il y faudra sans doute s’exprimer sur la place refusée au marché , sur la place de la cité dans la nature , sur la limte toujours constestée entre liberté individuelle et Loi collective ( encore que sur ce dernier point , la formulation « ma liberté s’arrçte là où commence celle de(s) l’autre(s) », garde toute sa pertinence aux applications numériques près) . Ce qui me rassure , c’est que ce sont typiquement les thèmes mis en exergue par ce qu’il est convenu d’appeler  » la crise » .

    4. Avatar de Eomenos
      Eomenos

      @ Bertrand,

      Il n’y a pas de compétences sans mérite, le moindre étant de les avoirs acquises.

      Quand à les mettre en oeuvre ne jamais oublier que « science sans conscience n’est que ruine (de l’âme ou de l’homme comme vous voudrez car intrinsèquement c’est du pareil au même).

      Contrairement à ce que l’on veut aujourd’hui faire entendre, le mérite n’est pas la récompense de la soumission.
      Le mérite n’est pas une récompense mais l’attitude qui est susceptible de l’engendrer. Le mérite n’existe pas sans l’effort et/ou le talent. Et en aucun cas le mérite ne saurait être assimilé à la chance.

  42. Avatar de Fab
    Fab

    « Dieu est mort ». Comment ? Nous l’avons domestiqué.

    Et la croyance que nous nous sommes trouvée en remplacement, nous essayons aujourd’hui de la domestiquer. Mais c’est dans sa nature d’être indomptable : elle ne vit que par les inégalités et la surconsommation-destruction de notre environnement. La domestiquer c’est la tuer. Pourquoi, donc, perdre notre temps à essayer de la domestiquer alors qu’il serait si simple et beaucoup plus rapide de s’en débarrasser…de la remplacer ? Nous avons tous dans notre coeur le dégoût de ce système : il est chez nous occidentaux plus enfoui simplement parce que nous subissons cette croyance depuis plus longtemps. Prenons la peine d’écouter notre coeur, d’écouter ces « philippins » du monde entier. Observons comment nous nous considérons, comment nous considérons nos semblables et les autres espèces vivantes !!! Nous avons tous nos propres esclaves, nos colonies, nos pays sous-développés que nous maintenons en l’état pour maintenir notre niveau de vie (parce que nous le méritons ?), nos élevages intensifs de viande de merde nourrie avec de la merde, etc. : notre attitude vis à vis du vivant, de notre environnement montre simplement la déshumanisation vers laquelle nous a tirés ce nouveau Dieu.

    Et vous voudriez lui laisser une chance de se racheter ?

    Paul a soulevé des questions, que ne nous y attardons pas ? :

     » Et si nous nous réveillons un matin dans un monde sans argent ?  »

     » Et si l’on reprenait la question dans l’autre sens ? En partant plutôt du fait qu’il faudrait que les gens soient heureux. Et en déduisant tout le reste à partir de là : le travail, l’argent, etc. Juste pour voir !  »

     » Il n’y est lui [l’argent] pour rien, c’est notre système de société qui est à revoir.  »

    Allez, au travail, vils croyants 🙂 !

  43. Avatar de Nicks
    Nicks

    Excellente contribution. On peut penser que le substrat protestant des pays anglo-saxons explique en partie cette appétence pour le néolibéralisme et ses dogmes comme le fait remarquer lucky. En dehors de ça, c’est un billet très clair et une analyse à la fois simple et juste qui oriente le débat vers la philosophie politique.

  44. Avatar de André
    André

    Sur le mérité individuel comme justification des inégalités sociales, voir
    + « «Bonus et primes : le (résistible) chantage des « compétents » de Frédéric Lordon sur son blog du Monde diplomatique
    + et http://www.inegalites.fr/spip.php?article251

  45. Avatar de Enrique
    Enrique

    Excellent billet. Bravo !

    C’est aussi ce que l’on dit aux enfants en France : de bien travailler à l’école, de faire les classes préparatoires, puis de réussir le concours d’une grande école (pour faire partie de l’élite) et obtenir un job bien payé et intéressant. Tout ceci grâce à leur mérite. Les autres, eux, ne méritent que du mépris. Beaucoup y croient et deviennent de bons serviteurs du système quitte à y sacrifier leur vie. Qu’ importe le flacon pourvu que l’on ait l’ivresse ! Qui mérite de passer à côté de sa vie ?

    1. Avatar de Eomenos
      Eomenos

      Je devine que si vous avez eu des enfants vous ne les avez pas encouragés à travailler correctement à l’école, les avez encouragés à se déscolariser dès que possible et à aller vivre leur bohême comme il l’entendaient, car ceci est évidemment le meilleur moyen d’en faire des individus responsables (au moins d’eux mêmes) et épanouis.

    2. Avatar de Enrique
      Enrique

      « à travailler correctement à l’école » oui mais pour l’épanouissement personnel, pas pour servir certains et un système injuste, dans un but d’émancipation par l’instruction. Le débouché professionnel vient alors naturellement. Mais vous travestissez mes propos car vous adhérez sans doute à cet élistisme stupide qui fait passer la réussite avant la réussite de sa vie ou vous pensez au si on a l’une on aura automatiquement l’autre.

  46. Avatar de Alexis
    Alexis

    Sur le site du Figaro, j’ai relevé ce commentaire d’un internanute anonyme (encore un anonyme !) à propos de l’inauguration de la tour Burj Dubaï :

    Historiquement, on relève une CORRELATION (lien) très nette entre l’inauguration des gratte-ciels « les plus hauts du monde » et les plus graves crises économiques des 100 dernières années. La raison en est bien simple. Leur construction est souvent décidée au top d’une bulle spéculative, et – après 2 à 4 ans de construction – leur inauguration a souvent lieu en pleine crise.

    A titre d’exemple, l’Empire State Building fut inauguré le 1er mai 1931 au début de la Grande Dépression des années Trente (avec 2 autres gratte-ciels de New York). Il conserva le titre de plus haut building du monde à travers les Trente Glorieuses d’après-guerre, jusqu’à la crise de 1973.

    Le World Trade Center fut inauguré en Avril 1973, juste six mois avant le premier choc pétrolier (déclenché par l’offensive égyptienne et syrienne contre Israël en Octobre 1973).

    Le titre lui fut ravi peu après en 1974 par la Sears Tower de Chicago, qui conserva le titre jusqu’en 2004, année de l?inauguration de la tour Taipei à Taiwan (une exception notable, car il n’y avait pas de crise cette année-là). Par contre l?inauguration en 1998 à Kuala Lumpur en Malaisie des Tours Pétronas eut bien lieu en pleine crise asiatique. Enfin, le titre fut acquis par Burj Dubaï en Novembre 2009, c’est-à-dire quelques semaines après la déroute financière de Dubaï.

  47. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    On attrape pas le monde avec du vinaigre il faut pour cela des gens bien formatés, diplômés, qualifiés, précieux, beaucoup de divertissement aussi, construire de plus grandes tours içi ou là comme Babel autrefois ou dans l’antiquité avec la Grèce, seule vision possible du réel, du progrès, de l’autre, de l’homme, de la société, de l’histoire, la leur …

    On a cru mieux faire aussi en rasant hier et en mettant partout en place des démocraties comme on voit mieux ce que cela donne ensuite, pitoyable monde moderne et qui se vante encore aujourd’hui d’avoir mieux fait et pensé, décidément ce monde court tout droit à la catastrophe avec je ne sais quelle autre calamité de plus, orgueil de l’homme oblige vouloir aller jusqu’au bout.

    Oui Dieu est peut-être mort pour beaucoup de modernes, mais ce monde est devenu aussi complétement fou et insensé comme il ne durera pas non plus éternellement.

    Mais pourquoi donc l’homme moderne éprouve-t-il de plus en plus la peur de mourir à tout cela ?

  48. Avatar de Bruno LEMAIRE

    Ce que dit Juan, ou d’autres, sur la difficile équation:

    mérite+besoin+égalité est évidemment fondamental.

    La « résolution » de cette équation se complique du fait qu’en dehors de l’égalité (simple à définir, impossible à appliquer), le mérite comme les besoins sont fort difficiles à évaluer et/ou à mesurer objectivement.

    C’est justement à la société ou communauté considérée de définir ce qui est acceptable globalement pour la part qui revient au mérite, pour la part qui revient aux besoins, et pour la part simplement « égalitaire »

    Par ailleurs, j’ai lu quelque part que certains s’élèvent contre LA théorie économique parce qu’elle calcule la juste part qui devrait revenir aux dirigeants du CAC 40, « juste part » qui est évidemment scandaleuse, en particulier lorsque les entreprises concernées sont en déficit.

    Je tiens à rassurer ce critique, ou, au contraire, à l’ennuyer encore plus. Il n’y a pas de théorie économique – il peut y en avoir plusieurs, hélas – car il n’y a pas de science économique. La plupart des rémunérations des hauts dirigeants n’ont rien à voir avec un quelconque « mérite économique », car il n’existe pas vraiment un « marché » pour ces dirigeants, tout au plus un réseau de connivences et d’accointances.

    Il en va tout différemment pour les dirigeants de petites et de moyennes entreprises, ainsi que pour les simples artisans, bien sûr.

    Donc, si vous lisez quelque part sous la plume d’un « économiste » que les 7 ou 8 millions d’indemnité de tel ou tel PDG sont méritées, vous pouvez éventuellement, de rage ou de courroux, brûler (virtuellement, of course) cet « expert », mais n’en déduisez pas que c’est LA théorie économique qu’il faut jeter: la science économique reste à construire , comme sans doute la plupart des sciences dites « humaines ».

    Cordialement,

    Bruno Lemaire.

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Rien à ajouter. Si en plus vous êtes économiste, j’ai presque envie de pleurer de joie. 🙂

  49. Avatar de Roland
    Roland

    Rien de nouveau sous le soleil de l’ordure. Relisez Zola…
    Rien non plus a part l’acceptation crasse du système de domination des hommes par les hommes.
    Il faut peut-être dire que sociologiquement, ce blog doit attirer bon nombre de « cadres » dont la fonction première est de mettre en place la domination des riches et de la faire respecter. Chacun a les larbins qu’il peut.

    Alors, leur expliquer que ce qu’ils font c’est du cynisme, de la cupidité, etc… La fréquentation de ce blog va baisser c’est sur. Pas touche!

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Les réfractaires à la remise en question de la notion de mérite sont sans doute ceux qui considèrent qu’ils en ont fait preuve, notamment dans leur vie professionnelle, mais pourquoi pas en dehors également. Il n’y aurait rien de surprenant là dedans. Il s’agirait en fait ni plus ni moins que d’un cas typique de dissonance cognitive, si je ne m’abuse.

      On pourrait même envisager – selon cette théorie – que les plus réfractaires soient ceux qui estiment avoir consenti le plus d’efforts pour adhérer à ce concept. En l’occurrence ce qui se sont le plus attachés à être méritant – ce qui est quasiment un raisonnement circulaire dans la mesure où, comme je l’évoquais précédemment, la notion de mérite confine en soi à celle de sacrifice: On consent des efforts – on se sacrifie donc – pour devenir méritant, autrement dit pour apparaître aux yeux de la société comme sacrifié. Cette apparence étant ensuite « rétribuée » par l’obtention d’un certain statut social, avec les avantages – plus ou moins concrets – qui en découlent: Salaire, reconnaissance, etc.

      La remise en cause de l’idée même du mérite peut être insoutenable également comme vous le suggérez, parce que sa conséquence directe supposée soit la remise en cause des privilèges (*) qui l’accompagnent.

      Pour remédier à cela, une suggestion: Relire ou revoir « Fight CLub », une fois de plus.

      (*) La notion de privilège est très française, car intimement liée à notre histoire révolutionnaire. C’est un motif d’incompréhension majeur avec la société anglo-saxonne notamment. On peut y voir une explication (peut-être pas la seule, ni même la meilleure) au fait que la réussite soit estimée de manière globalement positive aux États-Unis, tandis qu’elle soit souvent la source de suspicions en France. Il subsiste toujours chez nous ce doute que les avantages acquis ne soient pas le fruit du mérite de l’individu, mais de quelque manœuvre moins glorieuse. Or quand interroge le fondement même du mérite, on suspend la seule justification admise de tels avantages.

    2. Avatar de Roland
      Roland

      Hello Dissonance. Nous parlons à tout le monde ici, y compris à des gens qui viennent tenter de savoir ou placer leurs investissements. L’aspect social, lutte des classes, etc… doit leur échapper un peu. La pertinence des analyses concernant le mérite est liée à la position de ceux qui l’expriment. En clair, ce ne sont pas les zélateurs d’un système qui vont le dénoncer. Autre exemple de ce type, ce ne sont pas les séides des anglo-saxons qui vont vanter la volonté d’indépendance Française. Etc…

  50. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Roland
    ..pas le temps de lire tout …
    donc mais si depuis Zola, il y a internet, le portable ….
    bref plein d’inventions qui accélèrent …. qui catalysent ….
    donc …….

    1. Avatar de Roland
      Roland

      Donc?
      Le système d’exploitation de l’homme par l’homme s’est modernisé, a supprimé les niches de liberté (petits boulots, travail au noir), a obligé même le smicard a avoir un compte en banque, des assurances, etc…

      Des inventions qui accélèrent quoi? La circulation de l’information, a l’usage des privilégiés. Les autres ont juste gagné des aliénations en plus (au fait vous oubliez la sacro-sainte bagnole dans votre énoncé technologique). Cécile, je ne vois pas ce que vous voulez dire. Développez votre pensée, nous ne pouvons pas la deviner.

  51. Avatar de Eomenos
    Eomenos

    Je suis beaucoup intervenu sur ce texte car il est des valeurs auxquelles je tiens et que pied à pied, pouce par pouce je défendrai.

    D’abord un constat :

    La majorité des intervenants est élogieuse pour le texte qui entre autre chose, dénonce la récupération de la notion de mérite pour la transformer en outil d’oppression populaire et de régression sociale. En d’autres termes le titre d’un livre (le mérite contre la justice) très en vogue dont on aurait pu espérer que M. Quilgars renseigne les coordonnées (Marie Duru-Bellat, Paris, Presses de sciences Po, collection nouveaux débats, septembre 2009). Mme Duru est prof de sociologie à Sciences Po et chercheur à l’observatoire sociologique du changement.

    Ce livre s’inscrit dans une mouvance comparable à celle de la critique par les intermittants du spectacle de l’intervention du Professeur Alain Renaut (Titulaire de la chaire de philosophie politique et éthique à la Sorbonne) fin 2008 et qui traitait de l’égalité des chances.
    Une critique qui tapait fort dès le début, extraits :

     » Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des chances, données à tous les français de prouver leur aptitude à servir. Seuls le travail et le talent redeviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n’atteindra un français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu’il s’intègre dans la France nouvelle et qu’il lui apporte un concours sans réserve. »
    Philippe Pétain, message au peuple francais du 11 octobre 1940.

    Le thème de la critique étant à la grosse louche (l’égalité vaut mieux que l’égalité des chances qui une notion restreinte et biaisée de l’égalité). Voir l’intégralité dans « Le sabot N°4 » Rennes -Mars 2009.

    Quoiqu’il en soit et pour revenir la thèse de mérite contre justice dans le texte publié sur le blog de PJ, il eut été préférable de traiter du mérite et ses limites…

    C’est ce qu’à fait Yves MICHAUD (Philosophe, directeur de l’Université de tous les Savoirs (UTLS) en publiant en août 2009
    son livre intitulé « qu’est-ce que le mérite » Bourin editeur.

    Plus ancien mais tout aussi intéressant « Le mérite et la République- Essai sur la société des Emules » de Olivier Ihl, Directeur de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble, paru chez Gallimard en octobre 2007.

    Voici donc pour ceux qui veulent faire l’effort, du grain à moudre en matière de réflexion.

    Selon moi, pour faire bref la thèse de l’apartheid social est choquant et malsain parce qu’excessif, le « mérite » d’un individu
    présente deux aspects personnels, l’un est le fait de l’individu, c’est la somme de ses efforts, de son talent; l’autre tout aussi personnel est le fait de la société, de son milieu.
    C’est la raison pour laquelle le bénéfice de l’activité d’un individu ne saurait lui-être intégralement attribué, il y aura nécessairement une part pour la collectivité.

    1. Avatar de Betov

      Raisonnement (de droite) intéressant, mais qui ignore l’éthologie humaine. Ce qui caractérise la dominance sociale, par rapport à la dominance naturelle, c’est justement le fait le fait que le mérite n’intervient pratiquement plus dans le choix de ses dominants. Et la multiplicité des exemples est telle que je vais m’abstenir d’en ébaucher une liste.

    2. Avatar de Moi
      Moi

      « le « mérite » d’un individu présente deux aspects personnels, l’un est le fait de l’individu, c’est la somme de ses efforts, de son talent; l’autre tout aussi personnel est le fait de la société, de son milieu. »

      Quelle est réellement la part du mérite individuel?
      A-t’on déjà vu un homme abandonné tout bébé dans les bois qui se serait forgé tout seul une éducation? Si ce n’est pas le cas, c’est que tout mérite personnel est déjà socialisé. A partir de là, comment détermine-t-on ce qui est l’apport de la société et ce qui est l’apport personnel (lui-même déjà une conséquence de la socialisation)?

    3. Avatar de E. Quilgars

      Merci pour toutes ces références intéressantes – qui m’étaient jusqu’à ce jour totalement inconnues.
      Du reste, pour comprendre la Grande-Bretagne d’aujourd’hui (pour se restreindre à ce seul pays), on pourrait tout aussi bien se limiter aux classiques des grands auteurs anglais : l’ouvrage de Wells déjà cité, mais aussi bien sûr les textes de Huxley et d’Orwell – par exemple, le Orwell de « Dans la dèche à Paris et à Londres », où il narre ses pérégrinations de vagabond dans ces deux villes au début des années 30. J’aime bien la conclusion du livre :

      « Je tiens toutefois à souligner deux ou trois choses que m’a définitivement enseignées mon expérience de la pauvreté. Jamais plus je ne considérerai tous les chemineaux comme des vauriens et des poivrots, jamais plus je ne m’attendrai à ce qu’un mendiant me témoigne sa gratitude lorsque je lui aurai glissé une pièce, jamais plus je ne m’étonnerai que les chômeurs manquent d’énergie. Jamais plus je ne verserai la moindre obole à l’Armée du Salut, ni ne mettrai mes habits en gage, ni ne refuserai un prospectus qu’on me tend, ni ne m’attablerai en salivant par avance dans un grand restaurant. Ceci pour commencer. »

    4. Avatar de André
      André

      @Heomenos. Vous dites : » le « mérite » d’un individ présente deux aspects personnels, l’un est le fait de l’individu, c’est la somme de ses efforts, de son talent; l’autre tout aussi personnel est le fait de la société, de son milieu.
      C’est la raison pour laquelle le bénéfice de l’activité d’un individu ne saurait lui-être intégralement attribué, il y aura nécessairement une part pour la collectivité »

      Prenez le cas de Bill Gates.

      Tout jeune, sur une planche installée dans le garage de la maison de ses parents, il construit, avec quelques copains, un ordinateur = son propre travail + celui de ses copains + celui de ses parents (éducation, achat d’une maison, du matériel…) + travail d’un nombre indéterminé de scientiques et de techniciens, connus et inconnus, en vie et morts (il y a peu et il y a (très) longtemps).

      Ensuite, il ouvre sa boite pour construire ses ordinateurs (et tous les équipements qui les accompagnent), les commercialiser, les améliorer etc… et ce, jusqu’à aujourdhui = AU SEIN DE LA BOITE, son propre travail + le travail de ses collaborateurs les plus proches (informaticiens, commerciaux …) + le travail des ouvriers (sans lesquels Gates n’aurait pas son ordinateur) + le travail d’un grand nombre d’autres personnes (réparateur de l’ordinateur de Gates, sans lequel il ne pourrait pas travailler) , secrétaires, cuisiniers (sans lesquels Gates serait contraint à ingurgiter de la mal-bouffe), nettoyeuses (sans lesquelles Gates travaillerait dans un bureau crasseux) etc… et… +, EN DEHORS DE LA BOITE, travail des utilisateurs de ses produits qui, par leurs conseils ou leurs plaintes, permettent de les améliorer + travail de ses concurrents + encore en fois, travail d’un nombre indéterminé de scientiques et de techniciens, connus et inconnus, en vie et morts (il y a peu et il y a (très) longtemps).

      Et au bout du compte ?? Gates se retrouve à la tête de la plus grande (ou d’une des plus grandes) fortune du monde! Vous seriez très fort si vous pouviez « calculer » la part de cette fortune qui revient au travail, mérite, talent … PERSONNELS de Gates ET de ses parents (de son milieu, comme vous dites ?)… et si vous le pouviez, elle serait modeste (pour ne pas dire moins).

      Un ouvrier anglais, vers 1850, a donné une magnifique définition de « capital » = du travail accumulé. On pourrait gloser, interminablement : du travail accumulé par des générations et des génétations d’hommes et de femmes, vivantes et mortes, connus et anonymes, talentueux et pas, riches et pauvres …. ce qui fait qu’un capital est toujours un capital SOCIAL dont les « fruits » devraient être équitablement répartis (le mieux, de 1 à 20) entre tous les travailleurs ayant contribué à sa formation. Et à la fin, quand ce capital est vendu, le prix de cette vente devrait revenir à la collectivité entière.

  52. Avatar de Eomenos
    Eomenos

    @ Betov,

    Où dans mes interventions avez vous été pêché que je reléguaisla notion de mérite aux orties ?

    Quand à distinguer aujourd’hui sur cette seule base droite et gauche politique, je vous souhaite bien du plaisir.

    1. Avatar de Betov

      Je me demande parfois si je parle français… 🙁

  53. Avatar de AntoineY
    AntoineY

    @ Eomenos

    C’est plutôt le degré zéro du grain à moudre… qui d’ailleurs repompe souvent allègrement sans le dire et sans la hauteur de vue ni la précision de l’analyse (coupage de cheveux non pas en quatre mais en huit sur cette question brulante aux US) la référence qui suit:

    LA référence au XXe siècle sur la question:
    L’immense débat qui opposa Nozick à Rawls sur la question de la possession des talents et de ses implications, dont on trouve un résumé dans un excellent ouvrage de Von Parijs, maint fois recommandé sur ce blog. Résumé qui ne dispense pas d’aller faire un tour dans les articles/ouvrages concernés.

    Au passage, un des tours de force majeurs de la pensée de Rawls est d’avoir réussi à refonder une conception politique de la justice en s’abstenant exprès de mobiliser l’idée de « mérite » en la remplaçant par celle « d’attentes légitimes », ce qui implique bien sûr de préciser le/les critère d’appréciation de cette légitimité, et qui, in fine, aboutit chez lui à l’idée de « partage social de la responsabilité ».
    Vous trouverez surement sur le web des références/articles/éléments du débat plus précis.

    « L’égalité des chances » ca ne veut rien dire: il y en a n versions, de la « brute luck view » à des versions plus sophistiquées comme celles de Rawls, toutes chargées d’implications concrètes distinctes (particulièrement saillante pour les personnes atteintes d’un handicap).

    Pour une autre manière d’envisager le problème de l’articulation « mérite »/ »justice », je vous conseille de preter attention à « Spheres de Justice » de Walzer, et à la théorie des échanges bloqués en général.

    Enfin, le fait de critiquer l’opinion d’un autre en mettant une variante de ses propos dans la bouche d’une personne dont l’image est négative (Pétain) est la marque d’un manque de respect total à l’égard des lecteurs. C’est de la manipulation pure et simple (on joue sur l’affectif qui ne devrait pas être mobilisé de cette façon dans une discussion argumentée). Ce blog, je crois, rejette l’argument d’autorité, et il rejette également son contraire.

  54. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Revenons sur mérite et richesse , en remarquant que ces deux mots peuvent renvoyer à des notions basiques , très « terre à terre » qu’à des notions qui sont de l’ordre de la morale ( ils ont  » valeur » en commun qui est déjà un mot étrange et à plusieurs têtes come l’hydre de Lerne ).

    D’un côté il y a un individu ( ou un groupe) qui manisfeste un effort , un travail , une exigence , pourquoi pas une pratique morale ou de devoir , qui produisent des choses , ou des concepts .

    De l’autre un réservoir à richesses qui peuvent être matérielles ou pas .

    Le « mérite  » tel que je le conçois est en fait la mesure de la « récompense » qui sera accordée à l’individu ou au groupe pour sa  » prestation » . Cette récompense est puisée dans le réservoir à richesse .

    Les bons points à élucider me semblent alors être :

    – qui mesure ? avec quelles unités ?

    – en quoi les richesses accumulées ou créées font elles sens commun ( pas si « commun  » que ça donc , en fait)

    – en quoi les efforts et prestations de l’individu ou du groupe font ils sens ?

    Nos aînés révolutionnaires avaient écrit que la balance était  » l’utilité sociale » . L’utilité sociale  » mérite » peut être d’être réinventée . C’est la vocation du débat politique .

    Pourvu qu’on lui donne du … sens et que les votes soient l’occasion d’enrichir la balance , plutôt que de s’étriper sur ce qu’il y a dans chacun des deux plateaux .

    Alors les paysans , la classe ouvrière , les ingénieurs , les enseignants , les chercheurs , les vrais artistes retrouveront le sentiment que leur travail n’est pas méprisé par les tenants des gains en bourse , du casino monètaire ou spéculatif , ou des amuseus publics sportifs ou pas .

    La balance doit être corrigée sinon changée .

  55. Avatar de Bruno LEMAIRE

    Sur la méritocratie et les moyens de l’utiliser, ou de la combattre.

    Bonjour,

    les divers commentateurs auxquels je veux m’adresser sont tellement nombreux, et d’opinions tellement différentes (même si l’anti « méritocratie » me semble nettement dominante) que je vais juste formuler un commentaire d’ordre général, en espérant quelque indulgence si je dois en choquer certains.

    D’abord, une lapalissade: nous sommes tous bourrés d’a-priori, d’idéologie plus ou moins consciente, moi le premier bien sûr, et la grande difficulté est de s’efforcer d’échanger des points de vue en séparant ce qui est « partial » de ce qui est un peu plus objectif.

    C’est pour cela que, quand j’y pense – pas assez souvent, certes – j’essaye de partir des faits, lorsqu’ils sont plus ou moins indiscutables.

    Le premier fait, c’est que l’on fait très souvent appel au mérite pour expliquer- je ne dis pas encore « justifier » – telle ou telle situation ou « inégalité » de revenu et de situation: je n’ai pas besoin de me creuser la tête pour trouver des exemples archi-connus,tels Bouton, Madoff, Woods, Zidane, Jobs, Gates, Dell.

    Le deuxième fait, c’est qu’il n’existe – à ma connaissance – aucun étalon « objectif », « scientifique », pour évaluer le mérite.

    Comment faire alors ?
    Certains vont évaluer « ex post » ce mérite par la réussite financière (c’est donc tautologique). D’autres vont nier ce mérite (ce n’est pas davantage scientifique) en l’attribuant à la chance, ou à la naissance dans un milieu privilégié, ou …
    D’autres enfin, c’est assez souvent le cas en France, vont assimiler le « mérite » aux diplômes que possèdent les différents « méritants ».

    La seule position raisonnable, me semble t-il, est donc de considérer que si le « mérite » existe – ce que je crois personnellement – il faut faire en sorte que , dans une société qui se veut plus juste et plus humaine que la société dans laquelle nous vivons actuellement, ce mérite subjectif ne soit pas la seule « clé de répartition » de la richesse nationale , sachant, comme l’ont dit certains, que la richesse nationale est grandement due à des générations passées dont les générations actuelles ne peuvent tirer aucun « mérite », subjectif ou objectif.

    Même si je me vante parfois d’avoir eu comme grand grand oncle le grand mathématicien Henri Poincaré, je n’en ai aucun « mérite ». Si j’étais l’arrière petit fils d’un Rockfeller, je n’en aurais non plus aucun « mérite ».

    En fait, comme l’a écrit un peu différemment Paul Jorion, le problème central de toute société, en plus de positionner aussi finement que possible le curseur entre individualisme et collectivité, entre marché et état (que l’on soit libéral de droite ou libéral de gauche changera sans doute un peu la position du curseur, mais le choix doit cependant être fait), et enfin, et peut être surtout, entre revenus « du mérite », revenus « égalitaires » et revenus « besoins de base ».

    Je ne vais pas ressortir pour la nième fois mon projet d’un Revenu Minimum de Dignité, mais je voudrais, pour conclure, rappeler que la répartition de la richesse nationale – du « gâteau national » – dépend partiellement de ceux qui décident de la production de ce gâteau, partiellement aussi de ceux qui produisent ce gâteau, et enfin de ceux qui consomment, ou ont envie, de consommer ce gâteau.

    Séparer complètement, comme le suggèrent peut être certains , la question du niveau et de la composition du gâteau national de la question de la répartition est sûrement erroné. Mais, de même, laisser au marché et au seul « mérite » le soin de décider de la répartition du gâteau, voire de sa composition, est au moins aussi fallacieux.

    Bien cordialement, Bruno Lemaire

  56. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Une première façon d’étalonner la balance( mais je redouterais qu’on se contente de corriger la balance sans dire  » à quoi » elle sert ) c’est de définir les bornes extrèmes de façon absolue ou relative ( rapport maximal entre revenu minimal lié au mérite et revenu maximal lié au mérite) . Certains partis ou mouvements l’évoquent d’ailleurs assez souvent . En clair on parle de fourchette des revenus ( ne pas s’arrêter aux salaires) et de fiscalité .

    Une autre règle utile et sans doute nécessaire est de décrèter que nul individu ou groupe ne peut détenir un patrimoine-capital- richesse égal ou supérieur à celui de la puissance publique dans le territoire de laquelle il exerce ( en attendant des critères mondiaux ?) .On sait bien en effet que l’on commence à avoir une chance sérieuse de faire  » sauter la banque » quand on est aussi riche qu’elle .

    La limite devrait sans doute être d’ailleurs une fraction de ce « trésor » public .

    Il y a sans doute des personnes au SNUI ou dans le corps des inspecteurs des finances , qui ont des choses intéressantes à proposer sur les billets traitant de richesses , argent , capital , patrimoine , mérite .Ou , au moins ,des éléments chiffrés de cadrage .

    1. Avatar de Bruno Lemaire

      Limites et contraintes « anti-abus » et « méritocratie »

      @juan nessy,

      oui, je serais assez d’accord sur le fait de mettre des limites ou des contraintes en suivant les pistes que vous indiquez.

      Ce sont effectivement des limites relatives à la collectivité ou à la communauté considérée (écarts de rémunérations, capitalisation, etc.) Mais il sera encore plus difficile de limiter le pouvoir. Enfin, procédons par étapes; si on peut déjà obtenir la transparence sur l’ensemble des revenus d’une collectivité donnée, on aura beaucoup progressé.

      Cordialement,

      Bruno.

  57. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Un aperçu et jugement ( assez court) sur la fiscalité d »après crise « :

    http://www.snui.fr/gen/cp/dp/dp2009/plf_2010_151009.pdf

    1. Avatar de Bruno LEMAIRE

      Sur les taxes « intelligentes »

      J’apprécie beaucoup ce qui devrait pourtant être du simple bon sens, dans le document signalé par juan nessy (commentaires du projet de loi de finances):

      Pour qu’une taxe soit efficace, le contribuable-consommateur doit avoir le choix : en l’absence
      d’alternative, le contribuable est captif et l’effet de la taxe est nul sur l’environnement. Ainsi, s’il
      accepte de changer de comportement et de laisser sa voiture au garage, encore faut-il qu’il puisse se
      déplacer, ne serait-ce que pour aller à son travail, ce qui suppose que les infrastructures de transports
      publics soient de qualité et aient un maillage territorial très fin.

      Je pense que c’est à partir de tels constats ou remarques « de bon sens » qu’une réflexion collective pourrait s’engager.

      Cordialement,

      Bruno Lemaire.

  58. Avatar de Rumbo

    À Emmanuel Quilgars

    Très bien vu! Vos remarques pointent bien les attitudes qui président à la situation à laquelle nous sommes globalement confrontés dans le monde. Ceci souligne parfaitement la divergence patente entre les discours insipides et les attitudes. Attitudes maintnant soumises, enfin, aux faits qui renvoient à ce qu’il y a dans les têtes des décisionnaires tous rôles confondus. Des faits d’autant plus cruels qu’ils s’étalent, de plus en plus visibles et palpables. Encore une fois l’on constate ici la marque économique, d’une économie devenue hyper financiarisée, d’abord progressivement, insensible, puis généralisée, c’est à dire la marque de la pensée protestante, façon typiquement anglo-saxonne, qui a déteint partout y compris dans nombre de générations. Bien sûr, ces générations n’en ont donc plus conscience (ce qui est différent que si l’on disait n’ont – pas – conscience), ce qui donne tout à fait le « sens » où ont « évolué » les mentalités. C’est cela qui est le plus déterminant et le plus dur à assumer.

    Je répète encore que cette « marque » d’économie financiarisée généralisée est partie historiquement de l’Angleterre pays « pionnier » de la démocratie dite moderne. Car l’Angleterre, tout en intégrant la première la révolution industrielle moteur d’origine de son hégémonie financière, put « se payer » la démocratie en faisant suer le burnous durant les temps historiques où son immense empire colonial lui rapportait encore beaucoup de revenus. L’Angleterre, premier pays « démocratique moderne » et ceci, grâce à son empire colonial, ce qui lui permit de devenir le commanditaire « incontournable » du monde entier; voici donc la base anglo-saxonne de ce qui est devenu le « modèle » du monde dit « moderne ». Là dessus l’Angleterre s’enticha de faire la « leçon » de démocratie au monde entier, suivie par les États-Unis aujourd’hui, avec les conséquences inalculables que l’on sait dans tout le Moyen Orient élargi.

    Ceci signifie que ce type de démocratie est vérolé à la base car, au delà des cols blancs et des discours d’idéologies libérales, on constate que ce libéralisme n’est pas libéral du tout, il est seulement entouré des pires pièges. Rien n’est moins démocratique que l’argent et son traitement. Nous le constatons à nos frais et à nos dépens, alors que lorsqu’on s’y opposait légitimement, avec arguments à l’appui, l’on nous envoyait promener de façon méprisante et « définitive ».

    Enfin si cet axe Londres (City)–New-York (Wall-Street) pouvait enfin voler en éclats, pour autant qu’il ne soit pas remplacé par une mainmise chinoise par exemple, ce serait autant de possibilité d’exercer enfin, sans sourde adversité redoutable, une économie et un système financier sain. Mais, attention, il pourrait y avoir aussi encore pire, c’est à dire un pouvoir financier complètement apatride, non souché nulle part, qui joue les nations ou les puissances les unes contre les autres (exemple la Chine contre les États-Unis) de façon à ce qu’elles s’autodétruisent « toutes seules » (vive le commerce mondialisé n’est-ce pas?), laissant la place libre à un pouvoir cette fois complètement mondialisé car mondialiste et « libre » de toute contrainte… N’est-ce pas là ce que fut l’essence de la politique mondiale historique de l’Angleterre? Sapons partout les pays et les sociétés et nous « interviendrons après »…

    Cette politique perverse à la longue aura marginalisé l’économie ou le Capitalisme dit Rhénan au quasi seul profit de l’économie ou Capitalisme financier Anglo-saxon. C’est très regrettable et très préjudiciable, car le capitalisme Rhénan comporte des expériences et des bans d’essais très variés et riches de promesses diverse où la société productrice devient un acteur majeur, tout l’inverse de réunions plus ou moins secrètes de cols blancs financiers (même assassins financiers, lire John Perkins) qui allaient faire germer les guerres mondiales, mais guerres déclarées par d’autres, brutaux et imbéciles à souhait, et dont les chutes inéluctables dans le sang et les cendres, laissaient le « champ libre » pour une réorganisation du monde favorable en tout point aux maîtres de l’argent de part et d’autre de l’Atlantique. Nous y sommes en plein.

    Espérons que les riverains de l’océan Pacifique désormais acteurs principaux e l’échiquier actuel mondial, ne trahiront jamais jusqu’au bout son nom si beau de ce magnifique océan.

  59. Avatar de Rumbo

    Bruno Lemaire le 3 janvier à 12:36

    «  »Il existe, selon moi, une place juste pour l’argent, qui est d’en revenir à ceux qui créent la richesse dont il est le reflet. » »

    Bruno Lemaire relève cette phrase écrite par Paul Jorion relue il y a quelques instants dans une citation de Paul. Je me permets respectueusement de signaler à Paul que si cette assertion est juste, et bien dans les faits, l’argent n’est nullement un reflet des richesses produites.

    Car le pouvoir d’achat de la majorité des acheteurs potentiels est amputé par la rémunération des actionnaires du capital invecti, ce qui forme une cascades de ponctions bancaires supportées en grande majorité par les producteurs qui ne peuvent acheter tous ce dont ils ont légitimement besoin à la base; sauf à s’endetter s’ils sont solvables proportionnellement à leur petit niveau, et la ponction bancaire sera plus cruelle encore.

    Plus cruel dis-je est aussi le fait des intérêts et frais variés perçus par les banques qui font le crédit qu’il faudra donc leurs verser en plus du remboursement du capital emprunté –> y compris le « temps », aussi bref soit-il mais c’est un temps – cumulé et permanent – dans le mouvement général des monnaies scripturales bancaires (1) où la banque
    – n’a pas, ou pas encore, la contrepartie – correspondant au fameux euro sonnant et trébuchant de « départ » ayant permi le numéro de trapèze. Ce « moment » permanent (magie des bilans bancaires) toujours suspendu comme le serait une nacelle accrochée sous l’énorme bulle ou ballon financier, nacelle bondée de monde et qui peut tomber comme un caillou d’un « moment » à l’autre… et cela se passe sans monnaie BC?? Mais l’État est bienveillant avec les banques, ne voit-on pas que ça à présent? Mais l’État n’est pas bienveillant du tout avec les producteurs qui ont donc contre eux: et les banques et l’État. La combinatoire que j’ai toujours dénoncé.

    (1) comme la cumulation des moments cynétiques, pour prendre cette image analogique de la physique

    1. Avatar de Paul Jorion

      Rumbo, si vous aussi lisiez « L’argent, mode d’emploi », vous sauriez que

      Car le pouvoir d’achat de la majorité des acheteurs potentiels est amputé par la rémunération des actionnaires du capital investi, ce qui forme une cascades de ponctions bancaires supportées en grande majorité par les producteurs qui ne peuvent acheter tous ce dont ils ont légitimement besoin à la base; sauf à s’endetter s’ils sont solvables proportionnellement à leur petit niveau, et la ponction bancaire sera plus cruelle encore.

      n’est pas un argument qui puisse être utilisé comme une réfutation de mes thèses.

  60. Avatar de Vincent François

    Bonjour,

    Excellent texte et très intéressants commentaires. Lecteur assidu de ContreInfo.info où j’ai découvert Paul Jorion, je suis bien heureux de me retrouver à la source depuis quelques jours et de bénéficier en plus de ce genre de texte d’invité.

  61. […] beauté, humanité, santé, joie et…bonheur. Get flash to fully experience Pearltrees Considérations sur la richesse et le mérite Billet invité. Personne n’a été étonné d’apprendre que, parmi les créditeurs étrangers, […]

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  1. La première différence pour moi, entre 1930 et maintenant, c’est la disparition des ceintures maraîchères autour des grandes villes, remplacées…

  2. Pas trop raccord avec le sujet du billet…^!^… : Un espoir? dans la grisaille newyorkaise : https://www.huffingtonpost.fr/international/article/un-communiste-cingle-donald-trump-a-trouve-en-zohran-mamdani-son-nouveau-bouc-emissaire-a-new-york_251846.html

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