Post-scriptum à « BNP Paribas : Qui a voulu déclarer la guerre aux États-Unis, et pour quelle raison ? »

Vendredi, dans un communiqué, le Front National a pris parti sur cette question de l’amende envisagée par les autorités américaines contre BNP Paribas, au montant colossal de 10 milliards de dollars. Je cite quelques passages de ce communiqué où le FN annonce qu’il s’agit de « défendre et protéger les intérêts de millions de déposants français ».

Étant donné l’importance des montants en jeu – 10 milliards de dollars – le contentieux qui oppose le gouvernement américain à BNP Paribas est une affaire éminemment politique qui intéresse directement l’État français. […] Il est de son devoir et de sa responsabilité de défendre et protéger les intérêts de millions de déposants français. […] Nous risquons de payer très cher le renoncement de nos dirigeants à une politique étrangère indépendante au bénéfice de l’atlantisme le plus forcené. […] Il va de soi que la banque française ne peut se permettre de payer une amende aussi colossale, dont le coût serait obligatoirement supporté par ses clients et ses épargnants.

Dans son souci légitime et parfaitement justifié de voler au secours du petit, victime du gros, le FN tombe dans deux pièges : d’une part, soutenir par principe le Français contre l’étranger, sans se poser la question de qui a fait exactement quoi dans cette affaire, d’autre part, exonérer d’office une grosse banque, sous prétexte que des millions de Français y ont déposé leur argent, sans exprimer un quelconque souci que les dirigeants de cette banque expliquent – comme je le réclame dans mon billet – ce qui s’est véritablement passé.

Les milieux financiers n’ont, à ma connaissance, pas encore apporté la preuve qu’ils méritent ce blanc-seing que le Front National leur accorde sans se poser de questions, ni leur poser à eux de questions dont les réponses pourraient éventuellement être embarrassantes.

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