En septembre 1997, venu du campus de l’Université de Californie, à Irvine, à une vingtaine de kilomètres de là, j’ai échoué à Laguna Beach : à la plage. C’est ce qui m’a probablement sauvé. C’est Aznavour qui chantait « Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil ». Immigrant de la première heure, je crevais la dalle au paradis. Entre mes moments de vaine agitation, j’arpentais la plage de long en large, ce qui avait le pouvoir de m’apaiser. Un matin d’hiver, au lendemain d’une tempête, j’ai découvert la laisse de mer pareille à un collier de pierreries : une accumulation rutilante d’énormes coquillages ! Au tournant d’un rocher je me suis retrouvé nez à nez avec une femme policier, elle aussi les mains encombrées de ses joyaux : attirée par les trésors de la plage pendant ses heures de service, et assez penaude de tomber sur quelqu’un. Moi aussi, de mon côté, un peu gêné, mais pour la raison inverse : que j’aurais dû plutôt à cette heure-là, être au travail quelque part. Et nous, les deux fautifs, nous avons échangé un sourire, nous nous sommes dit bonjour, et nous rapprochant l’un de l’autre, nous avons comparé nos butins, avec les mots enfantins qui conviennent aux coquillages.
@Garorock Cela fait partie des valeurs orthogonales au fric, donc considérées par certains (nombreux) comme obsolètes dans nos sociétés. Le…
Une réponse à “Les deux fautifs”
[…] c’est de la colorisation bidon) la maison où j’ai habité deux ans (Bluebird Canyon) à Laguna Beach, entreprenant – avec des copines – son périple (sans retour) vers le […]